Culture de la Colombie
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[modifier] Environnement
[modifier] Conditions géographiques
Bordée au nord par la mer des Caraïbes et à l’ouest par l’Océan Pacifique, la Colombie est située au nord-est de l’Amérique du Sud. Le pays est traversé par la Cordillère des Andes, qui se divise en trois chaînes de montagnes soient les Cordillères Occidentale, Centrale et Orientale. Les pics montagneux de la Colombie sont parmi les plus hauts du monde. On trouve d'ailleurs dans la Sierra Nevada de Santa Marta, les pics Cristobal Colon et Simón Bolivar qui atteignent respectivement 5775 et 5600 mètres d'altitude. D'ailleurs, la Sierra Nevada est la seule chaîne de montagnes où l'on retrouve des pics enneigés situés en bordure de mer, et ce, dans le monde entier.
L'aspect hydrographique de la Colombie revêt également une grande importance. Celui-ci se compose de trois fleuves principaux (le Magdalena, l'Oriental, ainsi que l'Amazone), de nombreux lacs, rivières et glaciers.
Bien que séparé en trente-deux départements distincts, cinq grandes régions forment le territoire colombien, soient la région des Caraïbes, le Pacifique, les Andes, l'Ironiquie et l'Amazonie. La région des Andes se divise en trois parties. Cela est dû au passage de deux cours d'eau importants soient le Cauca et la Magdalena, ce dernier ayant autrefois été considéré comme la voie de transport la plus importante du pays.
Au-delà des ses nombreux cours d'eau et ses pics montagneux, la Colombie se caractérise également par son climat très diversifié. En effet, il est possible de retrouver des déserts ainsi que des forêts luxuriantes à moins de soixante kilomètres du froid de la capitale, Bogotá. Cela s'explique par les contrastes géographiques du territoire.
De nos jours, les régions les plus peuplées sont celles des Andes et de la Caraïbe, communément appelée «la Costa». De plus, la démographie est en croissance constante depuis le début des années soixante.
[modifier] Conditions historiques
Colonisée dans les années 1500 par les Espagnols, la Colombie a finalement, à la suite d'un combat dans la région de Boyacá, célébré son indépendance le 7 août 1819. Ce mouvement indépendantiste avait été initié neuf ans auparavant par Simón Bolivar et Francisco de Paula Santander. La République Fédérale de Grande Colombie était née.
Un peu plus de vingt ans plus tard, la Grande Colombie a vu son territoire se séparer en trois divisions : le Vénézuela, l'Équateur et la Colombie. Ce n'est qu'en 1886 qu'a été utilisé pour la première fois le nom actuel de République de Colombie. Son territoire, à l'époque, se constituait de l'actuelle Colombie et du Panamá. Ce dernier déclara son indépendance en 1903, ce qui engendra une autre modification du territoire colombien.
Depuis les années soixante, la Colombie est aux prises avec différents groupes révolutionnaires armés. Le gouvernement a tout de même réussi à sécuriser les routes principales du pays grâce au travail de son armée et des polices locales. Tout de même, les Forces armées révolutionnaires de Colombie (FARC), ou encore l'Armée de libération nationale (ELN) font encore des vagues aujourd'hui. Leurs camps se trouveraient majoritairement dans les montagnes du département d'Antioquia, à l'abri des regards. Ces groupes révolutionnaires sont responsables de l'enlèvement et de l'assassinat de centaines de personnes chaque année et ce, encore aujourd'hui.
[modifier] Mythes et croyances
Les chauves-souris vampires d’Amérique du Sud font l’objet de plusieurs croyances de l’époque précolombienne. Leur présence a donné apparition à la croyance des vampires aztèques; les Civatateos, qui seraient de genre féminin. Créées à la mort d’une mère et de son enfant lors de l’accouchement, celles-ci paralysent ou tuent les enfants grâce à des épidémies. Selon la croyance, ces demi-déesses qui sont très laides, meurent au contact avec les rayons du soleil. De leur côté, les vampires Mayas appelés les Camazotz, faisaient peur aux humains qui craignaient le territoire qui leur avait été attribué. Un nez aiguisé, de grandes griffes et de grandes dents, caractérisent cette bête de la peur.
Les autochtones entretiennent depuis fort longtemps des croyances face à la nature qui les entoure. Les Indiens Kogis, s’occupent de garder le sommet de la plus haute chaîne côtière mondiale; la Sierra Nevada, située au nord-est de la Colombie. Selon eux, cette chaîne constitue un lieu magique car, étant située au centre de l’univers et grâce à des lignes noires invisibles, elle est jointe à d’autres endroits sacrés en Colombie.
Parmi les croyances les plus actuelles, il y a le fait que plus une personne a le teint foncé, plus elle est considérée comme appartenant à une classe inférieure. C’est pourquoi il est moins possible de retrouver ces personnes dans le haut marché des affaires. Par contre, plusieurs d’entre eux sont présents dans les rues, ils vendent des jus de fruits frais, de la pizza, des arepas et toutes sortes de mets typiques.
La Colombie constitue un pays qui transmet ses mythes et ses légendes par de nombreux festivals et carnavals. Parmi les plus connus, il y a le Carnaval de Barranquilla et le Festival des Fleurs de Medellín où plusieurs créatures magnifiques défilent dans les rues des villes et des villages. Beaucoup d’autres personnages mythiques captivent la population, que ce soit la Tunda qui représente une femme vampire ou encore le Moan, une créature des forêts et des rivières qui protège ces dernières. Selon la croyance, le Moan enlèverait les femmes et tenterait d’empêcher ce qui concerne la chasse ou la pêche. Une autre croyance très populaire est celle qui raconte l’histoire du chef d’une tribu sud-américaine s’étant couvert de poudre d’or et qui aurait plongé dans un lac à l’eau pure des montagnes. Ce chef serait ainsi devenu le roi en or.
[modifier] Les peuples de la Colombie et les autochtones
La population colombienne est très diversifiée. On compte des descendants Espagnols, Africains (en particulier sur la côte Caraïbe) et plusieurs types de métissages afro-hispano-indien. Il y a également des Indiens de souche qui vivent dans le sud de la Colombie. Parmi toute la population, 57% sont des Métis, 20% sont des Blancs, 14% sont des Mulatos, 4% sont des Noirs, 3% sont des Zambos et 2% sont des Indiens.
Environ 80 groupes différents d’autochtones peuplent la Colombie, pour un total approximatif de 3% de la population du pays. Ils contribuent à la diversité ethnique du pays. Cette population se trouve surtout à l’ouest du département du Cauca, au sud de la Colombie. La plus grande diversité ethnique est localisée dans la région de l’Amazonie, qui comprend les départements de Vaupés, Amazonas, Putumayo, Guainía, Caqueta et Guaviare. Les peuples indigènes parlent 64 langues et 300 formes de dialectes. Les droits territoriaux des peuples indigènes sont reconnus sur environ 24,5% du territoire national. Ces peuples parlent de nombreuses langues et dialectes, ce qui représente une grande richesse culturelle, en plus de l'aport de plusieurs croyances particulières. Leur autonomie est cependant menacée, car elle n’est pas prise en compte par une participation citoyenne dans les prises de décision, la reconnaissance en pratique et non seulement sur papier de la multiculturalité et une garantie de maintenance des services publics. Il n’existe pas de concept précis en Colombie pour définir précisément ce qu'est un système territorial. Cette absence de définition a d’ailleurs causé des conflits entre les défenseurs de différents modèles. Finalement, le modèle d’État unitaire a prévalu, un modèle ne reconnaissant l’autonomie des entités territoriales que sur papier. Les peuples indigènes sont menacés de disparition, car beaucoup de mégaprojets d’infrastructures et d’exploitation des ressources se sont déployés sur les territoires des peuples autochtones, notamment au cours des dernières décennies. Or, pour défendre l’autonomie des peuples autochtones, il faudrait qu’il y ait valorisation de la multiculturalité ainsi qu’une solide définition des limites territoriales.
[modifier] La population et ses coutûmes
Les Colombiens évoluent dans une société traditionnelle et forment un peuple de passionnés. Cela transparaît sans aucun doute dans l’amour qu’ils vouent pour l’art et la musique. Ils sont ainsi créatifs et imaginatifs sans oublier ce petit côté dramatique qui donne de la force à leur art.
Parmi les valeurs importantes chez les Colombiens, la famille est primordiale. Le Colombien peut toujours compter sur l’aide de ses grands-parents lorsqu’il a besoin de conseils ou d’argent. Malgré ce côté positif, la famille peut parfois engendrer des effets pervers chez ses membres. En effet, si le Colombien peut compter sur la protection et la sécurité optimale que lui offre celle-ci, il se doit de travailler afin de subvenir à ses besoins.
Il est d’une importance capitale d’accueillir les dons que l’on nous fait. Cela l’est davantage pour les plus démunis qui seraient les plus sensibles à cette notion. Il est mal vu de refuser un plat ou une boisson par exemple, même si on ne l’apprécie pas, même si on n’a pas faim ou soif.
Dans la culture colombienne, la musique occupe une place déterminante. Cette dernière est omniprésente, on la retrouve partout : dans les maisons, dans les rues et même dans l’autobus! Les Colombiens adorent se réunir pour fêter et passer du bon temps ensemble. D’ailleurs, plusieurs célébrations ont lieu en Colombie tel le Festival du folklore à Ibagué.
[modifier] La table colombienne
La nourriture colombienne est principalement constituée de riz, de haricots rouges, de pommes de terre et de la yuca. La base pour la nourriture est le riz. Souvent on accompagne le riz par des fritures, entre autres par des « empanadas » (fritures avec restants de viande, de poulet, etc.) ou par des « arepas », qui ressemblent à des galettes dont le contenu est sensiblement similaire à celui des empanadas ou dans lesquels il y a des œufs. Il faut retenir que les Colombiens aiment mélanger les saveurs sucrées et salées. Parmi les plats typiques qui sont beaucoup consommés, on retrouve le « sancocho », une soupe épaisse faite de mélanges d’aliments, les arepas, les « tomates » (semoule de maïs et poulet cuit dans une feuille de palmier), les bananes plantains appelées « platano » et les patates que l’on sert frites, cuites ou cuisinées. Enfin, on boit beaucoup de jus de fruits et il existe une grande diversité de fruits qui sont bon marché.
[modifier] La religion colombienne
Le catholicisme est la religion qui domine en Colombie. En fait, en 2006, environ 95% des Colombiens étaient catholiques. La religion occupe une place de choix dans la vie de ces derniers. Elle est d’ailleurs prise en compte dans plusieurs domaines publics de leur vie, que ce soit l’éducation ou la vie sociale.
Les Colombiens sont non seulement croyants, mais aussi de fervents pratiquants. Ils vont très souvent à l’église et célèbrent grandement les étapes de la vie des enfants, que ce soit le baptême ou la première communion. Ils vont même aller jusqu’à réduire leur participation à certaines activités sociales au profit de la religion.
Il n’y a pas de restrictions en ce qui concerne la pratique d’autres religions, même si peu de Colombiens les pratiquent. À ce sujet, seules deux îles, celles de San Andrés et de Providencia, contiennent une majorité d’adeptes protestants. Parmi les autres religions pratiquées en Colombie, il est aussi possible de retrouver l’anglicanisme et le luthéranisme.
Malgré l’importance qu’ils leur accordent, les Colombiens ont vu leur ferveur religieuse s’atténuer au cours des dernières années. Ce phénomène est surtout présent dans les grands centres, puisque dans les petites agglomérations la religion occupe toujours une place importante dans la société. Malgré tout, les fêtes religieuses comme Noël sont toujours au cœur des préoccupations colombiennes et les cérémonies religieuses comme les mariages attirent grandement la population colombienne dans les églises. Un point jouant en la défaveur de l’Église catholique de la Colombie est que les multiples sectes qui se sont formées depuis quelques années sur le territoire colombien offrent une concurrence de taille à cette Église qui semble être la plus conservatrice de l’Amérique du Sud.
[modifier] La communication
Il faut savoir que les habitants utilisent beaucoup leur gestuelle. Les Colombiens sont des individus qui ressentent les choses au plus profond d’eux-mêmes. Qu’ils discutent avec vous ou encore qu’ils vous écoutent, leur gestuelle parle beaucoup. Que ce soit pour fêter avec ses proches, danser ou discuter, le corps des Colombiens bouge et, par le fait même, nous parle beaucoup.
Comme mentionné plus haut, les Colombiens sont des gens très chaleureux qui ont une joie de vivre et une soif d’apprendre. Les Colombiens étant de nature très intense, il peut y avoir quelque fois malaise ou incompréhension. La gestuelle des Colombiens est un élément déterminant pour quiconque veut entretenir une conversation, une relation ou autre avec ces derniers.
En Colombie, on distingue deux groupes linguistiques différents : les Colombiens de la plaine et les Colombiens de Bogotá. Les premiers ont l’habitude d’allonger les voyelles lorsqu’ils discutent. Les habitants de Bogotá, parlent avec la bouche fermée et ils raccourcissent les voyelles. Ils ont aussi une gestuelle quelque peu fermée qui génère des incompréhensions de la part des étrangers. Comme exemple, un homme habitant Bogota habillé d’un complet cravate, se tenant la tête basse. De l’autre côté, un Colombien des Caraïbes utilisera énormément son corps dans ses interactions avec les autres, se tiendra la tête haute et ne serrera jamais les lèvres. Ces aspects seraient dus à l’influence des langues aztèques.
Par ailleurs, la communication par le moyen des médias est bien développée. En effet, les grandes villes possèdent toutes leur quotidien. Des plus importants on retrouve El Tiempo de Bogotá et El Mundo de Medellín. Par ailleurs, la radio occupe une place très importante en Colombie. De fait, chaque petit village possède sa station locale essentiellement musicale. La télévision est aussi un média important pour les Colombiens, mais beaucoup moins que ne l’est la radio.
[modifier] Comparaison entre la culture colombienne et la culture québécoise
Le Québec et la Colombie regorgent de différences au point de vue culturel. D’abord, lorsque quelqu’un rencontre un Québécois pour la première fois, les premières questions tourneront surtout autour de ses occupations professionnelles, puisque que ces derniers déterminent souvent la classe sociale d’une personne selon son occupation. Malgré tout, à ce sujet les Québécois préféreront dire qu’ils font partie de la classe moyenne même si au contraire ils font partie d’une classe plus haute ou plus basse et ce, dans le but d’éviter les préjugés.
Contrairement à la situation en Colombie où les personnes à la peau plus foncée sont souvent considérées comme étant inférieures, au Québec, les personnes d’une autre origine ethnique sont de plus en plus intégrées à la vie sociale et aux hauts postes de direction. Évidement, il reste beaucoup de progrès à faire ce sujet, mais plusieurs mesures de dénonciation sont prises par des groupes pour permettre à la population québécoise de dénoncer les comportements racistes ou les gestes d’injustice qui pourraient être commis envers ces minorités ethniques. Parmi ces groupes, il est possible de retrouver des organismes comme l’Association des enseignantes et enseignants haïtiens du Québec ou l’Association des femmes autochtones du Québec, qui permettent d’enrayer un peu plus ce phénomène qu’est le racisme.
Enfin, si en Colombie les retards dans les rendez-vous d’affaires ou sociaux sont fréquents et souvent acceptés, au Québec, une personne doit être à l’heure à ses rendez-vous pour ne pas offenser celle qui l’attend. La ponctualité est une valeur très importante surtout lorsqu’il est question de faire une première bonne impression en vue d’une embauche. Arriver avec quelques minutes d’avance est souvent même conseillé.
[modifier] Le cinéma
[modifier] Le cinéma colombien
Les films colombiens sont peu reconnus au niveau international, mais dans ce pays le cinéma a une histoire intéressante créée avec les efforts et le dévouement de producteurs et d’artistes des plus passionnés.
L’histoire du cinéma colombien a été enrichie par une foule d’aventures cinématographiques, liées de près à la culture colombienne et élaborées grâce à l’expertise de certains des plus grands professionnels et spécialistes du cinéma. Des auteurs de réputation nationale et internationale ont concrétisé dans des scénarios ces secrets et mystères qui entourent les différentes cultures et les coutumes de la Colombie.
Le premier film colombien qui a été produit s’intitule « María ». Il est sorti dans les salles en 1922 et a été réalisé par Máximo Calvo Olmedo et Alfredo Del Diestro. Il s’agit de la première adaptation au grand écran du roman romantique et dramatique de Jorge Isaacs, « La María ». Ce roman racontait l’histoire d’amour d’Efrain et de María dans une villa à la campagne, qui s’appelle « Le paradis » et qui est située dans le département du Valle del Cauca.
De 1922 jusqu'à aujourd’hui, le cinéma colombien s'est spécialisé en tant que reflet de la culture réelle de ce pays. La pluralité culturelle était très représentative dans les débuts du cinéma colombien, tandis qu'au fil du temps, la réalité a changé et des sujets comme la violence et le trafic de drogues ont marqué d'importantes histoires du cinéma colombien. La pluralité culturelle qui était représentée dans le cinéma colombien tend donc à disparaître pour laisser place à des thèmes plus généraux et commerciaux.
Toutefois, non seulement les aspects négatifs et tristes de la Colombie ont été concrétisés à l’écran, mais en outre, les comédies qui illustrent les maladresses et les bouffonneries de la vie quotidienne et familiale colombienne ont reçu un grand accueil à travers le pays.
[modifier] Le cinéma à Bogota
Bogotá, capitale de la Colombie, regroupe des réalisateurs et des producteurs qui ont grandement contribué au cinéma national avec des productions excellentes, dont LA GENTE DE LA UNIVERSAL (1994) de Felipe Aljure ou des films du directeur très reconnu Sergio Cabrera, dont LA ESTRATEGIA DEL CARACOL (1993), ÁGUILAS NO CASAN MOSCAS (1995), ILONA LLEGA CON LA LLUVIA (1996) et GOLPE DE ESTADIO (1998). En 2002, sortent en salle COMO EL GATO Y EL RATÓN de Rodrigo Triana et TE BUSCO de Ricardo Choral.
[modifier] Le cinéma du département d'Antioquia
Dans le département d’Antioquia, ont été produits certains des premiers films colombiens : BAJO EL CIELO ANTIOQUEÑO d’Arturo Acevedo, MADRE de Samuel Velásquez et NIDO DE CÓNDORES d’Alfonso Mejía. Ce sont des films dans lesquels a été apprécié le régionalisme typique d’Antioquia. Les lignes directrices du cinéma de cette région ont été le réalisme et le « costumbrisme », c’est-à-dire les coutumes du département d’Antioquia.
Les éléments caractéristiques qui ont donné forme au cinéma typique d’Antioquia sont la fierté régionale, la passion de l'argent, la vision réaliste de la vie et, comme dans le reste du pays, la violence, traditionnellement politique et économique, mais qui, vers les années 80, a intégré des éléments particuliers : le gangstérisme, le trafic de drogues et les milices.
Víctor Gaviria, écrivain et admirateur du Nouveau Cinéma Allemand, est un des réalisateurs les plus reconnus d'Antioquia. LOS MÚSICOS (1986), est un court métrage dont les thèmes présupposés sont l’amitié et la vie de quartier, mais qui s’est tôt révélé illustrer d’abord le côté obscur des idéaux d’Antioquia (l'argent, l'affaire, la recherche informelle de l’argent).
RODRIGO D, NO FUTURO (1989) est une autre production de Víctor Gaviria, qui a prétendu étudier sur la vie des jeunes qui ont été victimes et les acteurs de la violence: tueurs à gages, miliciens et punks qui étaient sans emploi. Le film a été réalisé avec des personnages réels et à travers un style absolument réaliste, presque documentaire.
En 1996, de nouveau avec des personnages réels, Gaviria a réalisé LA VENDEDORA DE ROSAS, film basé sur l’histoire de Hans Christian Andersen, Le petit vendeur d'allumettes. Cette histoire a permis de nouveau à Gaviria d’illustrer le monde nocturne et pénible de Medellín, capitale du département d’Antioquia. En 2004, Gaviria présente SUMAS Y RESTAS, dont le thème principal est le notoire trafic de drogues colombien.
[modifier] Le cinéma du département du Valle del Cauca
Les images du Valle del Cauca font partie depuis toujours de l'iconographie nationale. En 1922, Del Diestro et Calvo ont réalisé MARÍA et, en 1926, Camilo Cantinazzi a dirigé TUYA ES LA CULPA et SUERTE Y AZAR.
Beaucoup de directeurs des médias visuels ont apporté leur regard sur le territoire du Valle del Cauca : Lisandro Duque a réalisé VISA USA et MILAGRO EN ROMA; Francisco Norden, est auteur de CÓNDORES NO ENTIERRAN TODOS LOS DÍAS, un des films les plus intéressants qui a été réalisé sur la violence sévissant dans les années 50; et Carlos Mayolo, un cinéaste ayant réalisé, dans ses débuts, une œuvre qui a été inspirée tant par le cinéma morbide (suspense, histoires gothiques) que par un souci d’illustrer les inégalités sociales.
[modifier] Intégration d'une Colombienne au Québec
Notre répondante porte le nom fictif de Paula et a 25 ans. Elle est d’origine colombienne et habite au Québec depuis sept ans. Paula juge que sa maîtrise de la langue française est le seul élément de la culture québécoise avec lequel elle a beaucoup de difficulté. Paula aime vivre au Québec et ce qu’elle aime particulièrement de la culture québécoise est le statut de la femme.
Elle estime très favorablement le fait que les femmes québécoises semblent, selon elle, avoir beaucoup plus de pouvoir au sein du couple, prendre autant part aux décisions au sein du couple sinon plus que les hommes et être plus indépendantes professionnellement qu’en Colombie dans plusieurs régions pauvres. Paula raconte que les hommes de la région où elle vivait tiennent à conserver leur rôle de pourvoyeur et de chef de famille. Il faut noter cependant que les notions de richesse et de prestige social sont très importantes en Colombie, davantage qu’au Québec, tant dans les classes sociales supérieures que dans les classes inférieures. De plus, trouver du travail est difficile, dépendamment de la ville où l’on habite en Colombie. C’est ainsi que dans les familles de basse couche sociale, l’homme est chargé d’obtenir l’argent pour l’entretien du ménage. Il travaille alors que les femmes restent généralement au foyer. Comme précision, ajoutons que dans les classes supérieures, les femmes sont sollicitées autant que les hommes sur le marché du travail. Cette conception patriarcale de la gestion du ménage ne s’applique pas dans les villes qui possèdent une bonne économie. Dans les grandes entreprises, les femmes peuvent occuper des postes très hauts et avec autant de responsabilités que les hommes.
Par ailleurs, certains éléments culturels de la Colombie, comme les fiestas et les grandes fêtes de famille ou encore celles organisées par des connaissances de la ville, ne sont pas présents au Québec. Ces fêtes avec, au centre d’honneur, les grands repas, la boisson à volonté, la danse, la musique et les bonnes blagues, sont organisées chaque semaine, sinon les discothèques et les clubs vendent de la nourriture, de la bière et sont ouverts toute la nuit. Cette dimension «fête» et cette dimension «nourriture» créent une ambiance festive importante. Paula fut surprise, à son arrivée, de constater que la danse et la musique latine ne font pas beaucoup partie du quotidien des Québécois et de voir que la musique électronique est plus populaire que la musique latine, spécialement chez les jeunes. De plus, la nourriture est présente dans toutes les fêtes en Colombie, les fêtes de famille et dans les autres types de fêtes. Ainsi, par exemple, même dans les clubs, les gens dansent et prennent des bouchées tout en festoyant.
Si Paula ne sent pas le manque des fiestas, c’est à son avis car elle réussit à reproduire ces traits culturels au sein de l’appartement qu’elle partage avec son copain actuel et sa fille ainée. Elle y danse plusieurs types de danses latines et colombiennes avec sa fille. De plus, Paula se rend à l’épicerie latine afin de se procurer les épices et les aliments qui lui rappellent sa culture, car on ne retrouve pas la même variété au supermarché. Pourtant, la viande est un des mets qui est le plus mangé en Colombie et qui se doit d’être arrosé et épicé*. D’ailleurs, Paula trouve qu’au Québec, la viande a souvent moins de goût.
Pour terminer, le contact physique avec ses connaissances plus intimes (amis, proches), sur une base de confiance, lui manque. Au Québec, il est délicat selon elle de toucher une personne, sans perdre le respect des gens. Pourtant, pour elle, il s’agit d’une marque d’amitié et de confiance qui approfondit les liens d’amitié. Au Québec, elle ne peut donner une tape sur l’épaule, toucher le bras, marcher avec ses amies bras dessus bras dessous, car cela est mal interprété.
- (La viande, le riz et les patates se mangent souvent pendant le repas principal (repas du midi), surtout dans les classes inférieures où le travail physique est plus présent, alors que dans les classes plus élevées, les fruits accompagnent quasiment tous les repas. En Colombie, la coutume est de boire des jus de fruits naturels à chaque repas. Il existe d’ailleurs sur le marché une très grande variété de fruits qui ne sont pas dispendieux. Les plus riches peuvent se permettre d’en acheter, tandis que les moins aisés financièrement se contentent de mets plus simples. Cela leur assure une énergie à court terme nécessaire au travail physique et s’applique aux classes sociales les plus basses par opposition aux classes sociales les plus élevées. Celles-ci effectuent des tâches davantage bureaucratiques.)