Carvin

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Carvin

Pays	France
Région	Nord-Pas-de-Calais
Département	Pas-de-Calais
Arrondissement	Lens
Canton	Carvin
Code Insee	62215
Code postal	62220
Maire Mandat en cours	Philippe Kemel 2008-2014
Intercommunalité	communauté d'agglomération d'Hénin-Carvin
Latitude Longitude	50° 29′ 38″ Nord 2° 57′ 32″ Est / 50.4938888889, 2.95888888889
Altitude	17 m (mini) – 42 m (maxi)
Superficie	21,03 km²
Population sans doubles comptes	17 772 hab. (1999)
Densité	845 hab./km²

Carvin (de Caer-Vent, « ville de marchés », mot d'origine germanique, autrefois Carvin-en-Carembault) est une commune française, située dans le département du Pas-de-Calais et la région Nord-Pas-de-Calais.

Ses habitants sont appelés les Carvinois.

[modifier] Armes de la ville

Les armes carvinoises sont composées de l’écu et de son ornement, qui, réunis, forment le blason :

L’écu carvinois, « d’azur à sept besants d’or et au chef de même », représente également les armes de la famille de Melun, dont le fief a longtemps été la Terre d’Épinoy.

L’ornement de l’écu a, lui, une histoire qui s’est forgée principalement au XVI^e siècle :

au XVI^e siècle, Épinoy est une seigneurie rattachée à l’Empire (allemand) par les liens féodo-vassaliques ;
en 1541, Hugues, fils de François de Melun (seigneur d’Épinoy), voit sa terre élevée au rang de principauté impériale par l’empereur Charles Quint. Hugues est alors fait chevalier de la Toison d’Or, et, par privilège spécial, reçoit le droit de « coucher ses armes sous une tente ».

Au final, l’écu « d’azur à sept besants d’or et au chef de même » est donc « abrité sous un manteau de pourpre doublé d’hermine, brodé et frangé d’or, surmonté de la couronne princière. »

La Croix de guerre 1914-1918 présente sous le blason a été obtenue par Carvin le 28 septembre 1920 pour « citation à l’ordre des armées au cours de la campagne de 1914-18 contre l’Allemagne et ses alliés ».

[modifier] Géographie

Carvin est au cœur d'un triangle géographique délimité par les villes de Douai, Lille et Lens.L'ancienne délimitation place la ville sur un territoire à cheval sur la Flandre et l'Artois : le Carembault.

Son territoire est étendu. Véritable plaque tournante, la commune est située à l'extrémité est du département du Pas-de-Calais aux confins des territoires des communes voisines de Meurchin, d'Estevelles, de Courrières, de Oignies, et de Libercourt. Elle est aussi frontalière de plusieurs communes du département du Nord Camphin-en-Carembault, Carnin, Annœullin, Bauvin, Provin.

De tous temps située sur la route des invasions, elle est aujourd'hui située sur les axes routiers de l'autoroute A1 Paris Lille et des routes nationales ancienne (route nationale 25 et plus récente route nationale 17).

[modifier] Histoire

D'importantes fouilles ont récemment révélé l'ancienneté du peuplement local qui remonte au néolithique. Ce peuplement est lié à l'existence de la vaste dépression humide située au large de l'ex chateau d'Epinoy. Les recherches en cours permettront d'en savoir davantage dès que les archéologues de l'INRAP remettront leurs conclusions définitives qui concerneront aussi le peuplement à l'époque gallo romaine.

Du plus loin que l'histoire puisse remonter, Carvin fait partie intégrante du Carembaut, territoire résultant du démembrement du royaume franc devenu par la suite un des quatre "quartiers" de la châtellenie de Lille.

Au Moyen Âge, au début du XII^e siècle, Épinoy est donné comme la terre natale de saint Druon. À l'autre bout de la ville actuelle, l'église du bourg est vouée à saint Martin. La ville actuelle est pour l'essentiel formée à partir de ces deux sous-ensembles, celui d'Épinoy où se trouvait aussi le château du seigneur et celui de Carvin où s'élevaient les halles et la maison des échevins, centre administratif de la seigneurie.

La seigneurerie d'Épinoy fut successivement possession de la famille d'Antoing, puis de la famille de Melun et enfin de celle des Rohan. Le seigneur d'Épinoy fut fait chevalier de l'ordre de la Toison d'or. Il devint comte puis prince. À l'époque de Louis XIV, le rattachement de la châtellenie et principauté d'Épinoy à la France s'accompagna de changements profonds. Il s'ensuivit une urbanisation de la ville qui réunit les deux bourgs traversés par une nouvelle chaussée qui la relia à Lille. Le château disparut et au XVII^e siècle les successeurs des seigneurs d'Epinoy firent partie des grands du royaume.

L'administration révolutionnaire fit de Carvin un chef-lieu de canton de l'arrondissement de Béthune regroupant alors dix communes.

L'histoire de ce bourg marchand, situé sur la route entre Arras, Lille et Tournai, a été ensuite marquée par l'exploitation minière, démarrée au milieu du XIX^e siècle et achevée en 1975. L'une des plus petites compagnies minières concessionnaires de l'exploitation du sous-sol avait son siège à Carvin même, tandis que les compagnies voisines des mines d'Ostricourt et de Courrières s'étaient vu concéder à leur périphérie l'exploitation du restant du sous-sol de la commune. À la nationalisation, les fosses et installations minières seront regroupées au sein du groupe d'Oignies. L'exploitation charbonnière et le développement du chemin de fer modifieront la géographie de la commune, faisant naître notamment le quartier des cités de la fosse 4, à l'est de la ville, en démarquant aussi un peu plus le hameau de Libercourt. La gare de Libercourt se retrouva placée sur la ligne du chemin de fer du Nord qui relie Lens à Lille, tandis que la ville de Carvin dotée elle auusi d'une gare en centre-ville se trouvait sur le barreau ferroviaire reliant Hénin-Liétard à Don, avec ramification vers les gares d'eau des mines d'Ostricourt et de Meurchin.

La mémoire locale récente est aussi riche d'une culture de guerre propre aux civils des régions envahies. Pendant la Première Guerre mondiale, d'octobre 1914 à octobre 1918, Carvin se trouve en région occupée. Située à l'arrière du front d'Artois, c'est une ville de garnison et de soutien à l'effort de guerre allemand où cohabitent civils et militaires. Les corps d'un peu plus de six mille soldats reposent dans un des plus grands cimetières allemands du Nord-Pas-de-Calais.

En mai 1940, lors de l'invasion du nord de la France, tout le secteur dont Carvin constitue la ville-centre est le théâtre d'une importante bataille de retardement qui permet au gros des troupes françaises et anglaises encerclées de gagner la poche de Dunkerque. Dès que les alliés se furent dérobés, les troupes de la Wehrmacht se livrèrent à des représailles féroces sur les populations des cités minières de la fosse 4, tout comme à Courrières et Oignies. A la suite de la grande grève des mineurs de mai et juin 1941 qui se répandit dans tout le bassin du Nord-Pas-de-Calais, de nombreux mineurs communistes pour la plupart furent arrêtés et fournirent un contingent important d'otages exécutés à Arras.

En 1947, Carvin perd près d'un tiers de son territoire avec la séparation de la commune de Libercourt, qui avait réclamé son indépendance.

La ville a perdu la majeure partie de son industrie dans les années 1970 à 1990 : les mines et les construction mécaniques (CMC, groupe Poclain). La circulation ferroviaire s'est également arrêtée, les voies ferrées étant démantelées dans les années 1990. C'est aujourd'hui une commune de services et résidentielle, proche de la capitale régionale, Lille.

(synthèse historique établie d'après les publications de la société de recherches historiques de Carvin)

[modifier] Administration

Liste des maires successifs
Période	Identité	Parti
2001-2014	Philippe Kemel	PS
1985-2001	Odette Dauchet	PCF
1977-1985	Joseph Legrand	PCF
1947-1977	Alfred Peugnet	PS
Les données antérieures ne sont pas encore connues.

[modifier] Démographie

Évolution démographique
(Source : INSEE^[1])
1962	1968	1975	1982	1990	1999
16 139	17 097	15 601	16 206	17 059	17 772
Nombre retenu à partir de 1962 : population sans doubles comptes

[modifier] Économie

Mines : Houillères du Nord-Pas-de-Calais

Vinaigrerie Logistique

[modifier] Lieux et monuments

En 1999, Carvin a également accueilli la première coupe du Monde de Yoseikan Budo, art martial d'origine japonaise. Une Carvinoise a d'ailleurs été sacrée championne du monde à cette occasion : Estelle Alfort.

La ville a accueilli en juillet 2004 la Convention européenne de jonglerie(EJC) et accueille chaque année la convention régionale de jonglerie.

[modifier] Église Saint-Martin (tour Melun)

Son principal patrimoine est son église Saint-Martin et sa tour érigée en 1702 (classée monument historique), dont le style baroque tardif, d'inspiration espagnole, est rare dans la région et totalement unique dans l'arrondissement de Lens. Des pierres tombales des membres de la famille Robespierre sont insérées dans le dallage de l'église.

[modifier] Tribunal d’instance

Le tribunal d'instance est une survivance de la justice qu'opéraient les échevins en Épinoy. Installé dans un bâtiment du XVII^e siècle, il est compétent sur l'ensemble de la communauté d'agglomération d'Hénin-Carvin. Le 12 octobre 2007, la garde des Sceaux Rachida Dati a annoncé sa suppression dans le cadre de la réforme de la carte judiciaire, au profit de celui de Lens.

[modifier] Monuments historiques

Église Saint-Martin : classement par arrêté du 13 juin 1921

Renseignements issus de : Bases de données Ministère de la culture

[modifier] Personnalités liées à la commune

Saint Druon, ermite du XII^e siècle, serait né à Épinoy.
Maximilien de Robespierre, troisième du nom, homme politique et révolutionnaire français né à Arras est issu d'une lignée dont les ancêtres se sont succédé au XVII^e et au XVIII^e siècle aux postes de responsables administratifs de la Principauté et Chatellenie d'Epinoy dont le siège était le bourg de Carvin. Son grand-père Maximilien était né à Carvin qu'il quitta pour fonder la branche arrageoise de la famille. Les trois générations d'avocats qui se succéderont à Arras, se transmettant de père en fils le prénom de Maximilien continueront d'entretenir des liens avec les membres de leur famille de Carvin dont les pierres tombales sont insérées aujourd'hui encore dans le dallage de l'église de Carvin.

En juin 1783, juste après sa remarquable intervention plaidant victorieusement la cause du paratonnerre contre l'obscurantisme local, Maximilien s'en vint séjourner quelques jours à Carvin pour la pentecôte. Il y rédigea une lettre rendant compte de son voyage et de son séjour à Carvin au milieu des ses cousins et amis. Méconnue, cette lettre est révélatrice de ce qu'était l'homme : un jeune homme de son temps, enjoué et sociable que la bourgeoisie reconnaissait comme un des siens.

Cyprien Quinet, premier député communiste du Pas-de-Calais, est originaire de Carvin où il fut élu avant d'être fait prisonnier et déporté.
Auguste Havez, syndicaliste, homme politique et résistant, est né à Carvin en 1897.
Jacques Secrétin, né à Carvin en 1949, est l'un des plus grands pongistes français.