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SUAKEM. F. SOUAKIN.
- SUARD (J. B. Antoine), homme de lettres, né à Besançon en 1734, m. en 1817, vint en 1750 à Paris, recherchal'appui des philosophes, et publia plusieurs travaux littéraires qui lui valurent unfauteuil à l'Académie (1772), et une place de censeur (1774). Nommé membre de la 2' classe de l'Institut lors de la formation de ce corps savant, il en devint en 1803 le secrétaire perpétuel. Outre des articles de journaux, des notices et des éloges, réunis dans ses Mélanges de littérature (5 vol. in-8,1303-5), Suard a donné des traductions des Voyages de Cook, de l'Hisl. de Charles-Quint (1771) et de l'Bist. d'Amérique, de Robertson(1778), traductions remarquables par leur fidélité et leur élégance, et a publié, sous le titre de Lettres de l'anonyme de Taugirard suf Gluck et Piccini, de spirituels pamphlets où, prenant parti pour Gluck, il accabla ses adversaires de railleries fines et mordantes. Garât a publié des Mémoires historiques sur Suard, 1820.
14 - SUCG
- SUARËS (François), savant jésuite, né en 1548 à Grenade, m. en 1617, professa la philosophie à Sé-govie, lathéologieàValladolid, Alcala, Safamanque, Coïmbre, prit part aux querelles qu'engendra le système de Molina sur la grâce, et imagina pour tout concilier le congruisme, qui n'est qu'une légère modification de. ce système. Ses ouvrages ont été recueillis à Mayence et à Lyon, en 23 vol, in-fol,, 1630, etc., et réimpr. à Paris en 1858 et ann. suiv. par C. Berton, en 26 vol. in-8 à 2 col. La plupart roulent sur les cas de conscience ou sur des matières théologiques; ils font encore autorité, tin des principaux est sa Defensio catholicie fidei contra anglicans; sectm auctores (Coïmbre, 1613), ouvrage dirigé contre le serment d'allégeance exigé en Angleterre par Jacques I, et qui fut brûlé à Paris et à Londres comme attentatoire à l'autorité des souverains.
- SDBERVIE (George, baron), général, né à Leo toure en 1776, m. en 1856, fit la campagne d'Egypte, devint général de brigade en 1811, général de division en 1813, au retour de la campagne de Russie, commanda une division de cavalerie à "Waterloo et fut mis à la retraite en 1825, Rappelé à l'activité après la Révolution de 1830, il commanda la 1" division militaire, puis devint inspecteur général de la cavalerie et président du comité de cette arme. En 1848, il fut ministre de la guerre et en 1849 grand chancelier de la Légion d'honneur. Député sous la Restauration et sous Louis-Philippe, membre des assemblées con-•stituante et législative en 1848 et 49, il professa constamment les opinions les plus avancées.
- SDBIACO, Sublaqueum, v. du territoire romain (Civita-Vecchia), près du Teverone, à 50 kil. E. de Rome et à 25 kil. E. S. E. de Tivoli ; 6000 hab. Belle église St-André: palais papal, chancellerie; arc de triomphe en l'honneur de Pie VII. Forges, papeterie. C'est à, Subiaco que S. Benoit fonda son ordre: il y bâtit un couvent célèbre, d'où sortirent une foule d'hommes savants. C'est aussi là que furent établies les premières presses en Italie.
- SUBLEYRAS (Pierre), peintre, né à Uzès en 1699, m. en 1749, obtint le grand prix de Rome en 1726, et alla deux ans après en Italie, où il resta jusqu'à la fin de ses jours. Ce fut un des plus habiles artistes de son temps. Son tableau delà ifesse de S. Basile fut placé à St-Pierfe et jugé digne d'être reproduit «n mosaïque. Le Louvre a de lui le Serpent d'airain, Jésus à table chez Simon le Pharisien/, etc.
- SOBLIQUS (PONS), pont de bois de l'anc. Rome : c'est là qu'Horatius Codés arrêta l'armée "de Por-senna. Construit par Anous, ce pont unissait Rome au Janicule. Ayant été renversé par une crue du Tibre, il fut reconstruit en pierre et reçut le nom de Pons Mmilius.
- SUCCESSION (Acte de), décision prise en 1701 par le parlement d'Angleterre, par laquelle les princes catholiques furent exclus du trône, et la maison du Hanovre appelée à succéder.
- SUCCESSION (Guerres de). On connaît spécialement sous ce nom les deux guerres qui suivent :
- 1° La G. de la succession d'Espagne, 1701-1713, suscitée par les prétentions de la maison d'Autriche sur la couronne d'Espagne. Philippe d'Anjou, petit-fils de Louis XIV, que le dernier roi d'Espagne Charles II avait institué soi héritier, se vit disputer le trône par l'archiduc Charles (depuis Charles VI). L'Autriche, l'Angleterre, la Hollande, la Prusse, le Portugal et la Savoie se réunirent contre la France. Les Français, d'abord vainqueurs àFriedlingue et à Hochstaedt (1702-1703),u'éprouvèrent bientôtquedes-revers et furent vaincus partout, en Italie, en Allemagne, en Flandre (bataille de Turin, 2" bat. de Hoch-stasdt. bat. de Ramillies, d'Oudenarde) ; mais ils se relevèrent par les victoires d'AImanza et de Villavi-ciosa en Espagne, et par celle deDenain en Flandre. Après l'avènement au trône impérial de l'archiduc Charles, les traités d'Utrecht et de Rastadt (1713-14), bien qu'onéreux pour la France, terminèrent la guerre à l'honneur de Louis XIV, dont le petit-fils fut reconnu roi d'Espagne sous le nom de Philippe V.
- 2° La G. de la succession d'Autriche, 1740-1748, qui éclata à la mort de l'empereur Charles VI. Ce prince avait, par une célèbre Pragmatique sanction, assuré sa succession à sa fille aînée Marie-Thérèse, épouse de François de Lorraine. Charles-Albert, électeur de Bavière, et Auguste II de Saxe, qui avaient épousé les deux filles de l'emp. Joseph I, frère aîné de Charles VI, firent valoir, ainsi que plusieurs autres prétendants, leurs droits à l'empire. Charles-Albert, soutenu par la France, fut élu empereur sous le nom de Charles VII (1742). Marie-Thérèse, presque seule contre tant d'ennemis, avait vu envahir même ses Etats héréditaires; la Silésie lui avait été enlevée par Frédéric II, roi de Prusse, qui la réclamait comme injustement enlevée à la maison de Brandebourg par les empereurs pendant la Guerre de Trente ans; malgré le dévouement des Hongrois, cette princesse était perdue, si la mort de Charles VII (1745) ne fût venue la sauver:François, son époux,fut alors reconnu empereur. La guerre'se termina en 1748, par le traité d'Aix-la-Chapelle : Marie-Thérèse conserva ses JËtats, sauf la Silésie, que la Prusse garda, ce qui plus tard donna naissance à la guerre de Sept ans (1756-63).
SUDE — 1815"— SUED
- SUCHET (L. Gabriel), duc d'Albuféra, né à Lyon en 1772, m. en 1826, était fils d'un fabricant de soieries. Il s'enrôla à 20 ans, se distingua en Italie sous Schérer, Augereau, Masséna, eut part en 1797 aux négociations avec la Suisse, suivit Brune en Italie comme major général, rendit des services essentiels pendant la campagne de Marengo, fut chargé de diverses missions après la paix de Luné-ville , contribua puissamment aux victoires d'Auster-litz et d'Iéna, ainsi qu'au succès de la campagne de Pologne, fut mis en 1808 à la tête du 5° corps de l'armée d'Espagne et mit le comble à sa gloire dans ce commandement : la victoire de Margalef, la prise de Lérida et de Tarragone, l'occupation du Mont-Serrat lui valurent le bâton de maréchal. Il prit ensuite Oropeza, Murviedro (l'anc Sagonte), Valence (1812), et reçut en récompense le titre de duc d'Albuféra. Dans toute cette campagne, il se signala par sa justice et sa modération autant que par sa valeur et se concilia l'affection des Espagnols eux-mêmes. Il ne fit retraite vers les Pyrénées que quand les armées françaises eurent été refoulées sur tous les points. Louis XVIII le fit pair en 1814. Il accompagna en 1823 le duc d'Angoulême dans l'expédition d'Espagne. Il a laissé de précieux Mémoires sur la guerre d'Espagne (1808-14), publ. en 1829, 2 V. in-8. Lyon lui a élevé une statue (1858).
- SUCRE (José), un des généraux qui assurèrent l'indépendance de l'Amérique espagnole, né à Cu-mana en 1793, commanda, sous les ordres de Bolivar, un corps d'armée avec lequel il vainquit les Espagnols à la Plata, 1820, à Guyaquil et à Pichincha, 1821, remporta le 9 déc 1824 la victoire décisive d'Ayacucho, et fut élu en 1825 président à vie du Ht-Pérou (Bolivie). Dégoûté du pouvoir par les dissensions intestines, il abdiqua dès 1828. Il périt en 1830, traîtreusement assassiné au moment où il faisait tous ses efforts pour concilier les partis.
- SUCRO, auj. Xucar, fleuve d'Hispanie (Tarraco-naise), naissait près des sources du Tage et se jetait dans la Méditerranée, près d'une ville appelée aussi Sucro ou Sucrone(auj. Cullera). SertfiT'ms battit Pompée devant cette ville, 76 av. J.-C.
- SUD (dép. du), dép. de l'Ile d'Haïti, formé de l'extrémité S. O. de l'Ile; 215 000 h.; ch.-l., les Cayes.
- SUDERMANIE, anc prov. de la Suède, au S. de l'Upland, se divisait en 3 parties : Sudermanie propre, Sœdertœrn, Rekarna, et avait pour villes principales Nykœping et Strengnaîs. Elle formait un duché que le roi Charles XIII posséda avant son avènement au trône. Elle est comprise auj. dans le lan de Nykœping et dans une partie de celui de Stockholm.
- SUDËTES (Monts), Sudetsch ou Sudeten en allemand, chaîne de montagnes de l'Allemagne, s'étend des Carpathes occid. (16° long. Ë.) jusqu'aux sources de l'Elster, se dirigeant en général de l'E. à l'O.; sa longueur approche de 600 kil. et sa largeur moyenne de 32; elle sépare la Silésie de la Moravie et de la Bohême, et la Bohême de la Lusace. On y distingue : 1° les Sudètes proprement dites ou Grandes Sudètes, des sources de la March au défilé situé entre Poelitz et Braunau; 2° les Monts des Géants ÇBie-sengebirge), qui vont jusqu'à l'entrée de la Lusace; 3° les Monts de Lusace ou Petites-Sudètes ; 4° l'Efage-birge (V. ce mot). Les Sudètes ne sont pas très-éle-vées : ie Riesenkoppe, qui en est le point culminant, ne dépasse pas 1630"; vient ensuite le Schneeberg, 1400". Il y a beaucoup de mines sur les deux versants de ces montagnes, principalement sur le versant nord.
- SUE, famille de chirurgiens distingués de Paris. On connaît : Jean, 1710-92, prof, d'anatomie au Collège de France, chirurgien en chef de la Charité, membre de l'Académie de chirurgie, auteur d'un Abrégé d'Anatomie, d'Éléments de Chirurgie et d'un Traité d'Anthropotomie ou Art d'embaumer;— Pierre, neveu du préc, 1739-1816, prof, à l'Ecole pratique, puis bibliothécaire de l'Ecole de santé, auteur d'un Dictionnaire de Chirurgie, 1771, et d une Eist. du Galvanisme . 1801; — Jean Joseph, fils de Jean, 1760-1830, chirurgien dans les armées de la République, puis médecin en chef de la garde impériale, auteur d'Éléments d'anatomie à l'usage des peintres, 1788, d'un Essai sur la physionomie des corps vivants, 1797, de Recherches sur laguillotine et sur la vitalité, 1798. Il est père du célèbre Eugène Sue. •
- SUE (Eugène), romancier, né à Paris en 1804, m. en 1857, était fils de Jean Josepb Sue, habile chirurgien, et exerça lui-même quelque temps la chirurgie à l'armée et dans la marine. En possession d'une belle fortune, il quitta le service militaire en 1830 pour se livrer a la littérature. Il débuta par des romans maritimes (Plick et Plock, Atar-Gull, la Salamandre, la Coucaratcha, la Vigie de Koatven, 1831-33), qui le placèrent à côté de l'américain F. Cooper ; il couronna ses travaux en ce genre par deux ouvrages plus sérieux, l'Histoire de la marine française sous Louis XIV, 1835-37, et VBist. de la marine militaire de tous les peuples, 1841. Il s'adonna ensuite à la composition de romans de mœurs et de romans historiques, qui n'eurent pas moins de succès : Cécile, Arthur, le Marquis de Létorière, Jean Cavalier, Thérèse Dunoyer, Latréaumont, Mathilde, regardé comme son chef-d'œuvre, 1835-42. Enfin, changeant encore une fois de manière, il se mit a composer des romans socialistes, qui achevèrent de rendre son nom populaire : les Mystères de Paris, 1842-43; le Juif errant, 1844-45; Martin on l'enfant trouvé, 1847; les Sept Péchés capitaux, 1847-49; les Mystères du peuple, 1849. Elu en 1849 membre de l'Assemblée législative, il siégea sur les bancs de la Montagne. Il quitta la France après le 2 décembre 1851, et se retira près d'Annecy, où il mourut d'un anévrisme. Outre les ouvrages déjà mentionnés, E. Sue avait donné quelques pièces (Mathilde, Latréaumont , le Juif errant, etc.), qui ne sont guère que la mise en scène de ses romans. Ce fécond romancier se distingue par l'invention, l'art du récit, le talent de préparer et de produire de grands effets; mais on regrette qu'il ait écrit avec trop de négligence et d'incorrection, qu'il ait démesurément allongé plusieurs de ses compositions, et surtout que, dans ses dernières œuvres, il ait trop souvent mis son talent au service de la passion politique ou antireligieuse,. et se soit attaché à dénigrer la société. Ses Œuvres, rassemblées par Paulin, forment plus de 60 volumes.
- SUÉDE, Sverige en suédois, Suecia en latin, contrée septentr. de l'Europe qui occupe toute la partie orientale de la presqu'île Scandinave, a pour bornes: à l'O. la Norvège, dont elle est séparée par les Dofrines, au S. le Skager-Rack et le Sund, à l'E. la Russie, le golfe de Botnie et la mer Baltique, et va de 8° à 21' pour la long. E., de 55° à 70° pour la lat. N. : 1550 kil. du N. au S. sur 330 de moyenne largeur; 3 860 000 hab.; capitale, Stockholm. Avec la Norvège, à laquelle elle est unie sous un même roi pour former le Royaume de Suède et Norvège, elle possède un total de 5 460 000 hab. On divise la Suède en 3 régions : la Suède propre, la Gothie et le Norrlandj comprenant la Laponie. La Suède propre se subdivise en 9 lans ou préfectures : Stockholm, Ûp-sal, Sœdermanland, Westmanland, Œrebro, Warm-land, Stora-et-Kopparberg, lac Maalar, lac Hielmar (Pour les subdivis. de la Gothie et du Norrland, V. ces noms). Outre ses Etats européens, ce royaume possède une colonie, l'île St-Bartbélemy, aux Antilles.
- La Suède est un pays très-montagneux, surtout vers l'O., où s'étendent les Dofrines. Les lacs et les marais y sont nombreux. Nul cours d'eau considérable : au N. pourtaut, plusieurs rivières de 200 à 300 kil. Climat très-froid, surtout au N. Sol peu fertile (à peine peut-on en cultiver la 24e partie). Riches mines de fer, cuivre, plomb, etc. (le fer de Suède est sans rival au monde). Pêche considérable; industrie et commerce assez actifs. Nombreux canaux, plusieurs lignes de chemin de fer. Le suédois est une langue teutonique voisine de l'ancien norvégien. La religion dominante est le Luthéranisme (1 archevêché à Upsai; 11 évêchés); 2 universités (Upsal, Lund). Le gouvernement est une monarchie héréditaire dans la descendance mâle, tempérée par une diète. La population forme 4 ordres : noblesse, clergé, bourgeoisie, paysans, dont chacun a ses représentants à la diète. La Suède a produit un grand nombre d'hommes illustres, entre autres Gustave Vasa, Gustave-Adolphe, Charles XII, Gustave III, Jes naturalistes Linné,Celsius, Bergmann et Hassel-vjuist, le chimiste Berzélius, l'historien Geyer.
- Histoire. La Suède, dont on fait dériver le nom des Suiones, peuple Scandinave d'origine germaine, fut primitivement habitée par des Finnois, puis conquise par les Goths, qui en occupèrent surtout la partie méridionale, àlaquelle leur nom est resté. Elle fut longtemps partagée en plusieurs Etats indépendants , qui au xa s. se réduisirent à deux : Suède propre et Gothie. Ces deux États n'en firent plus qu'un au commencement du xn* s. : c'est Olaus Skotkonung qui opéra cette réunion et qui le 1" prit le titre de roi de Suède. Le pays était alors gouverné par des rois de la race de Lodbrog, dont l'origine est peu connue, et qui prétendaient remonter jusqu'à Odin. Le Christianisme avait été dès le ix° s. introduit en Suède par des missionnaires de divers pays, dont le principal fut Anschaire : le roi Éric le Saint assura son triomphe (1155-60). En 1389, l'élection au trône de Suède de Marguerite de Waldemar, déjà reine dô Danemark et de Norvège, amena la réunion des trois royaumes Scandinaves, qui fut confirmée par le traité de Calmar, dit Union de Calmar (1397); mais plusieurs fois la Suède, impatiente du joug danois, se souleva et elle fut de fait indépendante sous des administrateurs particuliers (Charles Canutson et les Sture, 1448-1520) ; enfin Gustave Vasa chassa le roi de Danemark Christian, et délivra complètement la Suède de la domination danoise (1523). Avec les Vasat la Réforme s'établit dans la Suède, qui depuis a toujours été luthérienne. Sous ces princes (1523-1654), la Suède prit rang parmi les puissances prépondérantes de l'Europe : elle donna 3 rois à la Pologne, intervint en Allemagne avec éclat pendant la guerre de Trente ans (V. GUSTAVE-ADOLPHE) , et fut dans le Nord l'alliée de la France. A la Finlande, conquise dès le xir s. par Eric le Saint, aux provinces de Livonie, d'Ingrie et de Carélie, conquises par Gustave-Adolphe, Christine, fille de ce dernier, joi-
gnit une partie delà Poméranie, les duchés de Brème et de Yerden, ainsi que les embouchures de l'Oder, Après le règne de cette princesse, qui abdiqua volontairement en faveur de son cousin Charles X, de la maison de Deux-Ponts. la nouvelle dynastie (qui régna de 1654 à 1720) soutint pendant quelque temps l'honneur de la Suède : Charles XI conclut avec la Pologne le glorieux traité d'OIiva (1660), qui assurait à la Suède la Livonie et l'Estkome ; lajnême année, le Danemark lui cédait la Scanie," avec les provinces de Halland, Blekinge et Bohus; mais l'aventureux Charles XII, après avoir obtenu contre les Russes dès succès inouïs, fût vaincu & Pultawa par le czar Pierre le Grand, ne put rentrer dans ses Etats, et ruina pour jamais sa patrie, qui bientôt après fut, parle traité de Nystad (1721), dépouillée de presque toutes ses conquêtes, Après le règne de Frédéric de He'sse, époux d'Ulrîque-Eléonpre (1721-1751), Adolphe-Frédéric commence une. nouvelle dynastie, celle de Holslein-Gottorp. Les querelles des Bonnets et des Chapeaux et les empiétements de la diète sur l'autorité royale, l'assassinat de Gjistave III par Ankarstrœm (179.2), une folle guerre entreprise par Gustave IV contréia Russie et la France, et qui amène la perte de la Finlande, de la Botnie orientale et d'une partie de la Poméranie suédoise, enfin la déposition de ce roi (1809), affaiblissent de plus en plus la Suède. Charles XIII, oncle de Gustave IV, est élu à la place de ce prince ; il se fait remarquer par sa sagesse, signe la paix avec la France, et cnoîsitpour son successeur le général français Bernadotte (1811). Dès 1813, la Suède se joint aux Alliés pour agir contre Napoléon, et en récompense elle reçoit la Norvège, dont le Danemark est dépouillé. En 1818, Charles XIII étant mort, Bernadotte lui succéda sans difficulté sous le nom de Charles XIV. Sous ce prince et ses successeurs, la Suède a beaucoup gagné, surtout sous le rapport de l'instruction, de lalégishv tion, de l'agriculture et de l'industrie.
- Souverains de la Suède depuis le xi° siècle.
.Temps mythologiques : Birger, 1290 Race d'Ynglinga. "? Magnus II, le Nor- Temps historiques : vêge, 1319-63 I. Race tfltaret Sigurd. Éric XII, 1350-59 SigurdRing, 717 Haquinll, 1361-63 Ragnard Lodbrog, 779 Albert, 1363-89 Biôrn, Côte de fer, 794 V. Période de_ l'union ËricBiôrnssonetRefil802 • de Calmar, Éric Refiisson, 814 Marguerite de Wal- Emund et Biôrn, 829 demar, 1389 ÊricEmundsson, m., 885 Éric XIII, 1412 BiôrnÉriksson, 935 Christophe, 1440 Éric Segersâll, 993 Charles VIII, Ca- Olatts III Skotko- ? nutson, 1448 nung, 1001 Christian I, 1456 Anund Jacques, 1026 Sténon I Sturè, ad- ËmundlII, 1051-56 rnînistrateur, 1471 II. Race de Stenkill. Jean II, 1497 Stenkill, 1056 Sténon I, denouv., 1501
Eric VlIetVIU, 1066 Svante-Sture, ad-
, HaquinI, 1067 vïinistraleur, 1504 Ingel, 1080-1112 Sténon II Sture, Halstan, 108Q-90 administrateur, 1512 Philippe, 1112 Christian, roi déDa- Ingell, 1118-29 nemarle, , 1520-23 III. Races de Sverker.et VI. Dynastie des Vasa. d'Eric alternativement. Gustave I, Vasa, 1523 Sverker I, 1129 Éric XIV, 1560 Éric IX, le Saint, 1155 Jean ILI, 1568 Charles VII, 1161 Sigismond, roi de Canut, 1168 Pologne, 1592 Sverker II, . 1199 Charles IX, 1604 EricX, 1210 Gustave II, ou Gus- Jeanl, 1216 tave-Adolphe, 1611 Ério XI, 1222-50 Christine, 1632-54 IV. Polkungiéns, VII. Dynastie de Deux- Waldemar, 1250 Ponts. Magnus I, 1275 Charles X, Gustave, 1654
SUÉT 1817 — SU£Z
Charles Xî, 1660 Gustave III, 1771 Charles XII, 1697 Gustave IV, 1792 Ulrique - Éléonore , Charles XIII, 1809-18
ITï/S-Tv' 1719 IX. Dynastie française.
et Frédéric de Hesse, " ' époux d'Ulrique, 1720 Charl.-Jean ou Ch'. seul, 1721-51 - XIV (Bernadotte), 1818 VIII. Dynastie de Hol- Oscar I, 1844 stein-Gottorp. Charles XV, 1859 Adolphe-Frédéric, 1751 Oscar 11, 1872
SUED .— 1816 - SUÏ.D
- SUÉNON I, dit Tyfve-skeg (barbe fourchue), roi de Danemark de 985 à 1014, se révolta plusieurs fois contre son père Harald et finit par le détrôner. Il avait été baptisé dans son enfance, mais il s'empressa de rétablir le culte des idoles. H ravagea la Saxe, puis l'Angleterre, qu'il assujettit à un tribut considérable dit Danegeld, et entra en 1013 à Londres où, dit-on, il fut couronné roi d'Angleterre; il soumit aussi une partie de la Norvège. Son fils Canut lui succéda. — il, petit-fils du préc, avait pour mèreEstrith, sœur de Canut, ce qui le fit nommer Estrithson. Il fut d'abord vice-roi du Danemark pour Magnus I, roi de Danemark et de Norvège, qui ensuite lui céda la première de ces deux couronnes (1047). Le roi de Norvège Harald lui fit en vain la guerre pour le déposséder. Suénon envoya sans succès une flotte en Angleterre contre Guillaume le Conquérant, puis il marcha contre les Saxons, mais ses troupes refusèrent de le suivre, lleut aussi à lutter contre son clergé : il avait épousé Gy-tha, fille du roi de Suède, sa parente : l'archevêque de Brème, Adalbert, le força de rompre cette union. Il mourut en 1074. — m, fils d'Éric Ëmund (1147-57), usurpa le trône de Danemark sur Canut V, qu'il fit assassiner. Ayantvoulusedébarrasser de même deVal-demar, il fut attaqué par ce prince, perdit la bataille de Grathe près de Viborg, et fut tué dans sa fuite.
SUERKER. V. SVERKER.
- SUESSA AURUNCA, V. de l'Italie anc, capit. des Aurunci, est auj. Sessa. V. ce nom.
- SUESSA POMETIA, auj. Sezze, capit. d'un État vols-que, fut prise par les Romains sous Tarquin le Superbe, puis sous le consul C. Servilius, qui la détruisit.
- SUESSIONES, peuple de la Gaule, dans la Belgique 2% entre les Verornandui, les Rémi et les Ca-talauni, etc., habitait le Soissonnais et avait pour ch.-l. Augusta Suessionum , auj. Soissons.
- SUESSULA, auj. Maddaloni, v. de Campanie, à 16 kil. S. E. de Capoue. Cornélius Cossus Arvina y battit les Samnites l'an 343 av. J.-C.
- SUÉTONE, C. Suetonius Tranquillus, biographe latin, né vers l'an 70 de J.-C, fils d'un tribun militaire, paraît avoir été avocat, puis tribun d'une légion, et devint secrétaire (magister epistolarum) d'Adrien; mais, s'étant conduit trop familièrement avec l'impératrice Sabine, il fut disgracié, vers 121. On présume qu'il avait donné des leçons de grammaire et de rhétorique à Rome. Il était lié avec Pline le Jeune, qui lui a adressé plusieurs de ses lettres. Il avait écrit sur les jeux des Grecs, sur les spectacles, les lois et coutumes de Rome. II ne nous reste de lui que les Vies des Douze Césars, et de courtes notices sur quelques hommes de lettres, connus alors sous le nom de Grammairiens. Le premier de ces ouvrages est célèbre : il contient nombre de détails précieux et d'anecdotes curieuses; on peut se fier en général à la véracité de l'auteur; seulement, il ne ménage pas toujours la décence et montre dans ses récits une impassibilité qui va jusqu'à l'insensibilité. Les meilleures éditions de Suétone, après l'édition princeps (Rome, 1470, in-f.), sont celles de Paris, 1684, ad usum Delphini; de Duker, Leyde, 1751 ; de Wolf, Leips., 1802 ; de Baumgarten-Cru-sius, Leips., 1816-18; de Hase, dans les Classiques latins de Lemairé, Paris, 1828; d'E. Gros, dans la collect. Panckoucke, 1836. A. Reifferseneid a donné à part les Fragments, Leips., 1860(collect. Teubner). Suétone a ététrad. par La Harpe (1770), Delisle de
Sales, sous le pseudonyme d'Opbellot de La Pause (1771), Maurice Lévesque (1807), Golbéry, 1832-33, dans la collection Panckoucke, Th.Baudement, dans la coll. Nisard, et parE. Pessonneaux, 1856 (collect. Charpentier). On doit à Krause des recherches De Suelonii fontibus et auctoritate, Berl., 1831.
- SUETONIUS PAULINUS, général romain, préteur sous Claude en 37, soumit les Maures révoltés et pénétra jusqu'au Tafiiet actuel. Il fut nommé en 50 consul subrogé, pu is envoyé en Bretagne (59), poussa
f»An lnîn ï « nni-. rr.. A >n J„ 13Î1-* __.:*. UlT „ /l ,J1 , _\ au milieu de ses succès, 61. Il commanda l'armée d'Othon contre Vitellius en 69, et perdit la bataille de Bédriac; il osa se vanter à Vitellius d'avoir suivi à dessein un plan propre à ruiner la cause d'Othon.
- SUÈVES, Suevi, nom donné par les Romains depuis César à des peuples de la Grande-Germanie qui leur étaient fort peu connus; ils en faisaient un peuple, nomade. Ce n'était réellement ni un peuple ni une nation; c'était la masse des aventuriers, des bannis et des braves allant aux rapines ou à la conquête : c'était la bande de la grande nation germaine. Le nom à'Allmén ou Alemanni (c-à-d. hommes de toute espèce) qu'on leur donne aussi indique bien l'identité de la bande et de cette ligue. Le siège principal de la ligue suévique, qui se forma au me s., fut le S. O. de la Germanie, depuis le Rhin (vers Bâle) jusqu'au Mein, à la Sa'aie et au Danube; c'est à peu près ce qu'on a nommé depuis la Souabe, nom dérivé de celui deSuèves. Au v= siècle, lors de la grande invasion des Gaules (407) et de l'Espagne (409), les Suèves étaient, avec les Bufgondes, les Alains et les Vandales, une des nations envahissantes. En 409J ils s'établirent en Espagne, conduits par leur roi Her-manaric, et fondèrent au N. 0- de la Péninsule,dans la Gallécie ou Galice, un royaume qui fut un instant très-puissant (surtout de 438 à 455, sous les rois Ré-chila et Réchiaire) : il comprit la Lusitanie, s'étendit jusqu'à la Bétique, et fut sur le point d'engloutir toute l'Espagne; mais, dès 456, le roi visigothThéo-doric II les refoula dans leurs anciennes limites ; en 585, Léovigilde mit fin à leur empire, et réunitleurs États au royaume des Visigoths.
- SUEZ, l'Arsinoé ou Cleopatris des anciens,Souéïs en arabe, v. de la Basse-Egypte, sur la côte S. de l'isthme de Suez et à l'extrémité N. du golfe de même nom, à 135 kil. E. du Caire; env. 12 000 hab. Murs en ruines; port presque ensablé, eau rare. C'est un des entrepôts entre le Caire d'une part, la S;;rie et l'Inde de l'autre ; des bateaux à vapeur anglais font un service régulier de cette ville à Bombay et à Calcutta. Suez fut occupée par les Français de 1798 à 1800. —: Le golfe de Suez, Heroopolites sinus, forme la pointe N. O. delà mer Rouge.
- SUEZ (Isthme de), isthme qui unit l'Asie et l'Afrique, est situé entre la pointe N. du golfe de Suez et la Méditerranée; il a 116 kil. de largeur. Il est depuis peu d'années traversé par un chemin de fer.
- SUEZ (Canal de). On a dès les temps les plus ancierfa compris l'utilité d'un canal qui, traversant l'isthme, permettrait de passer de la Méditerranée dans la mer Rouge sans faire le tour de l'Afrique et abrégerait de plus de moitié la route d'Europe en Asie. Sésostris eut le 1er l'idée d'un tel canal, mais il se servit de l'intermédiaire du Nil. Les travaux commencés par lui furent poursuivis par Néchao, Darius I, Ptolé-mée Philadelphe, et terminés sous les premiers La-gides. Le canal partait de la branche orientale ou Pé-lusiaque du Nil, aux environs de Bubaste, et débouchait à Arsinoé (Suez), à la pointe du golfe Arabique. Sa longueur était d'env. 200 kil. ; sa largeur était calculée pour donner passage à deux- trirèmes de front. Pendant les révolutions que subit l'Egypte à l'époque romaine, le canal fut abandonné et s'obstrua : Trajan et Adrien le rendirent de nouveau navigable et leurs successeurs l'entretinrent jusqu'au commencement du n* s. II s'était obstrué de nouveau lorsqu'au vu" s. les Arabes conquirent l'Egypte. Am-rou, lieutenant d'Omar, le fit recreuser, et porta la prise d'eau vers le Vieux-Caire, ce qui lui donna un cours total de 320 kil. Ce canal fut encore abandonné quand les califes allèrent résider à Damas : le calife Ai-Mansour en fit même fermer l'embouchure en 775, pour arrêter les incursions des Égyptiens. Toutefois, il sn reste encore des traces visibles. — En 1854, un Français, M. Ferdinand de Lesseps, con-çutle projet d'un canal entièrement maritime. Ce projet, tracé en 1855 par deux ingénieurs au service du vies-roi d'Egypte (Linant-bey et Hougel-bey), adopté en 1856 parle vice-roi Mohammed-Saïd, aété heureusement mis à exécution, malgré des obstacles de tout genre, suscités moins par la nature que par le mauvais vouloir de la Turquie et la jalousie de l'Angleterre. Le nouveau canal, partant de Port-Saïd, port nouvellement creusé sur la Méditerranée, près de l'anc Péluse, se rend directement à Suez en traversant plusieurs lacs, notamment le lac Timsah, transformé en un grand port intérieur. Il a env. 160 kil. de long et 75° de large. Inauguré, 20 nov. 1869.
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- SOFFÈTES, magistrats annuels à Carthage, analogues aux consuls de Rome, assemblaient le sénat, proposaient les affaires, rendaient la justice et commandaient quelquefois les armées.
SUFFETIUS (UETIUS). V. HETÏOS. SUFFISME,doctrine répandue en Orient. Y. SOPHIS.
- SUFFOLK (Comtéde), un des comtés de l'Angleterre, à l'E., sur la mer du Nord, auN. du comté d'Essex, au S. de celui de Norfolk, à l'E. de celui de Cambridge , a 90 kil. sur 45 et 320000 hab.; oh.-l., Ipswich. Agriculture florissante.
- SUFFOLK (Comtes de). Ce titre a été porté successivement par les familles de la Pôle ou de Poil (depuis 1388), de Brandon (depuis 1513), de Howard (depuis 1603). Ces derriiers comtes eurent pour chef Thomas Howard, fils de Thomas HI de Norfolk, qui fut fait comte de Suffolk en 1603 et devint grand trésorier d'Angleterre. — W. POLL, comte, puis marquis et enfin duc de S., général anglais, petit-fils de Michel de Poll, 1" comte de Suffolk, servit sous Henri V dans la guerre contre la France, se distingua au siège de Rouen (1419), et fut, en 1429, nommé par le duc de Bedford général en chef des troupes qui assiégeaient Orléans. Il fut forcé par Jeanne d'Arc de lever le siège, se laissa battre et prendre dans Jargeau, mais s'empara peu après de la ville d'Aumale. Après avoir longtemps joui d'une grande faveur, il fut accusé de trahison et de concussion, et eut la tête tranchée en 1451. —Charles BRANDON, duc de S., ami d'enfance de Henri VIII, fut créé par lui duc de Suffolk en 1513. Chargé de ramener en Angleterre lasceurdu roi, Marie, veuve de LouisXII, il plut à cette princesse et obtint sa main (1515). Il seconda Henri VIII dans sa demande en divorce avec Catherine d'Aragon.
- SCFFREN-SAINT-tROPEZ (Pierre André de), vulgt appelé le lailli de Suffren, marin français, né en 1729 a St-Cannat, près de Lambesc, en Provence, m. en 1788. Après s'être signalé dans plusieurs campagnes, il entra en 1749 dans l'ordre de Malte, où il obtint le titre de bailli, fit partie de l'escadre de La Galissonnière, contribua à la défaite de Byng et à la prise de Mahon (1756), se distingua dans les mers des Indes, ruina, à la Praya (Cap-Vert), l'escadre du commodore Johnston, fut fait chef d'escadre en 1781 et envoyé dans les Indes, défitl'amiral anglals Hughes devant Madras, fit alliance avecHaïder-Ali, battit les Anglais sur terre et sur mer, prit Négapa-tam, Trinquemale, subit à son tour un échec devant Gondelour (1782), mais parvint, à force d'activité, do bravoure et d'habiles manœuvres, à sauver cette ville ainsi que la flotte, et ne se reposa qu'à la paix de Versailles (1783). On créa pour le récompenser une 4° place de vice-amiral, qui fut supprimée à sa mort. On. Cunat à écrit son Histoire, 1852. M. J. S.
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Roux a publié le Bailli de Suffren dans l'Inde, 1862. — Son frère, t. Jérôme Suffren, évoque de Sisteron, fit creuser à ses frais en 1780 un canal aux environs de Sisteron, canal qui à gardé son nom.
- SUGER (l'abbé),ministre,né à St-Omer vers 1082, d'une-famille pauvre, fut élevé dans l'abbaye deSt-Denis, et en devint abbé en 1122. Louis VI, avec lequel il avait été élevé" dans l'abbaye de Si-Denis, fit de lui son conseil et son guide. Suger améliora la justice, les lois, les relations extérieures, protégea l'agriculture, le commerce, l'industrie, et favorisa l'affranchissement des Communes, Non moins puissant sous Louis VII, il désapprouva le départ de ce prince pour la croisade, et plus encore son.divorce. Pendant l'absence du roi (1147-49), il fut régent de France, et, par la sagesse de son administration, mérita le titre de Père de la pairie, que lui décerna Louis VII. A la fin de sa vie, on le vit avec étonne-ment, démentant sa conduite antérieure, prêcher lui-même une nouvelle croisade; il réunit plus de
10 000 hommes, et il allait conduire cette expédition en Asie à ses frais, lorsqu'il mourut, en 1152. Suger a écrit la Vie de louis VI, en latin, et a laissé des Lettres ainsi que des Mémoires sur sa propre administration (dans les collections Duchesne et Guizot). 11 fit le 1«» recueillir des Grandes Chroniques, et commença la réédification de la cathédrale de St-Denis. On a la Vie de Suger, par Duchesne, 1648, et par Nettement, 1842,une Ilist. de Suger par dom Gervaise, 1721, et parHuguenin, 1859, son Éloge par Garât, 1779, etVHist. de son, ministère par Combes, 1853.
- SUHM (P. Fréd.), historien, né à Copenhague en 1728, m. en 1798, fut assesseur au tribunal de la cour, gentilhomme delà chambre, chambellan, et enfin historiographe; Û eut part au complot de cour qui renversa Struensée, fit en 1751 un voyage dans la Norvège, et fut membre de presque toutes les académies du Nord. Ses principaux ouvrages.sont: Introduction à l'histoire critique du Danemark, 1769; Hist. critique du Danemarkpendant les siècles paiens, 1774-8 (ouvrage qui jette le plus grand jour sur l'origine des peuples barbares et le culte d'Odin); Hist. du Danemark, 1782 et ans. suisses Opuscules ont été réunis en 15 vol., Copenhague, 1788-98. Il a en outre publié avec Langebeck les Scriptores rerum Danicarum, 8 vol. in-f, ,1776.
- SUIDAS, lexicographe grec, qu'on croit avoir vécu vers le Xe s., n'est connu que par son Lexique historique, compilation sans jugement, mais a laquelle nous devons beaucoup de fragments d'auteurs anciens et d'intéressants détails sur l'histoire littéraire. Les meilleures éditions de Suidas sont celles de Lu-dolf Kuster,Cambridge, 1705, 3 vol. in-fol., avec tra-duçt. lat. de Jér. Wolf, corrigée par Portus; de Gais-ford, Oxf., 1834; de Bernhardy, Halle, 1834,etLeips., 1853; d'Emm. Bekker, Berl.,1854.
SUiNDESUM, capit. du Cénomans. V. cswnms.
- SUEÏTILA, roi des Visigoths d'Espagne de 621 a 631, réforma les lois, protégea le peuple contre la pression des grands, battit les Vasoons, qui désolaient ses États, et acheva de.chasser les Grecs de l'Espagne (624). Mais il mécontenta la nation en associant au trône son fils Rieimer, encore ea bas âge, et fut détrôné par Sisenand, gouverneur de la Septimanie (631). Il mourut 4 ans après.
- SUTPPES, ch.-l. de c (Marne), sur la Suippe, affluent de l'Aisne, a 23: kil. N. E. de Châlons-sur-Marne; 2204 h. Filatures, lainages, mérinos, flanelles.
SUIS — 1819 — SUIS
- SUISSE ou CONFEDERATION HELVÉTIQUE,: Schwei? en allemand, VHelvdtie et partie de la Rhétie des anciens; un des Êtats.de l'Europe centrale, a pour bornes à l'O. la France, auN.le grand-duché de Bade, à l'E. le Tyrol, au S. les États italiens, s'étendant entre 3° 44'-8° 5' long. E.,et45°50'-47° 4£Tlat. N. ; 348 kil. de l'O. à l'E. sur 212 du N. au S.;- 38000 k. carr.; 2600000 h.; capit. fédérale, Berne ..(jusqu'en 1848, Zurich, Berne et Lucerne étaient capitales à tour de rôle). Le pays tire son nom de la ville et du canton de Schwitz, qui furent le noyau de la fédération. La Suisse se divise en 22 cantons, qui pour la plupart prennent le nom de leur capitale. En voici fa liste, d'après le rang qu'ils occupent dans la Confédération : 1. Zurich, 2. Berne, 3. Luceme, 4. Uri, 5. Schwitz, 6. Unterwald, 7. Glaris, 8. Zug, 9. Fribourg 10. Soleure, 11.Bâle, 12. Schaffhouse, 13. Appenzell, 14. Saint-Gall, 15. Grisons, 16. Argovie, 17. Thurgovie, 18. Tessin, 19. Vaud, 20. Valais, 21. Neufchâtel, 22. Genève. Plusieurs cantons ont des subdivisions : Bâle se divise en Bâle-Ville et Bâle-Campagne; Untenvald en Obwalden et Nid-walden; Appenzell en Rhodes intérieures et extérieures ; les Grisons en trois ligues : Ligue Supérieure, L. Cadée et L. des Dix-juridictions. — Des 22 cantons, 8 sont au N : Bâle, Soleure, Argovie, Zurich, Schaffhouse, Thurgovie, St-Gall, Appenzell; 12 au centre : Zug, Schwitz, Glaris, Grisons, Uri, Unter-wald, Lucerne, Berne, Fribourg, Neuchâtel, Vaud, Genève; 2 au S. : Valais, Tessin. Les plus vastes sont les Grisons, Berne, le Valais, Vaud, Tessin; les plus petits Schaffhouse, Genève et Zug.
- Pendant longtemps, de 1513 à 1798, la Suisse ne compta que 13 cant. : Berne, Zurich, Lucerne, Fribourg, Uri, Schwitz, Unterwald, Zug, Glaris, Bâle, Soleure, Schaffhouse et Appenzell. On y distinguait en outre des pays sujets et des alliés. Les Pays sujets ou vassaux des 13 cantons étaient : au N. et àl'E. le comté de Bade avec Bade, les Bailliages libres avec Bremgarten et Mûri, la Thurgovie avec Frauen-feld, le Rheinthal avec Reineck, le comté de Sar-gans, le Gaster avec Utznach, et la ville de Rapper-schwyl;àl'0. les bailliages de Morat, Granson, Orbe, Schwartzenbourg; au S., les gouvts de Lugano, Lo-carno, Mendrisio, Valmaggia, les bailliages de Bel-linzona, Val Blegno, Riviera. Les Alliés des 13 cantons étaient l'abbaye et la ville de St-Gall, la ville de Bienne, les trois Ligues grises, la république du Valais, les villes de Mulhouse et de Genève, la principauté de Neufchâtel, l'évêque de Bâle. De 1798 à 1815, la division territoriale de la Suisse subit diverses modifications qui portèrent le nombre des cantons à 19; il fut enfin élevé à 22 en 1815.
- La Suisse est le pays le plus élevé de l'Europe. On y trouve les principaux sommets des Alpes, qui de là projettent leurs ramifications en Italie, en Allemagne, en France. Le pays est célèbre pour la beauté et la variété des sites (glaciers, pics de tontes formes, lacs, sources, vallées, etc.), ainsi que pour la salubrité de l'air; il a des mines très-variées (fer, cuivre, plomb, cristal, soufre), de beaux marbres, des eaux minérales renommées. Mais le climat est généralement froid ou humide, et le sol stérile ou peu fertile. Cependant, les plateaux de médiocre hauteur et les vallées produisent des grains et offrent d'admirables pâturages. Des montagnes de la Suisse sortent le Rhin, le Rhône, l'Adige, plusieurs affluents de ces fleuves, ainsi que du Pô. On y compte beaucoup de lacs, notamment ceux de Genève ou lac Léman, de Constance, de Lucerne ou des Quatre-Cantons, de Zurich, de Neufchâtel, de Bienne, de Brienz, de Wal-lenstadt, de Sempach, de Morat. Parmi les eaux minérales et thermales, on cite celles de Baden (Argovie), Blumenstein, Gurnigel (Berne), l'Alliaz, Bex (Vaud), Louèche (Valais), St-Moriz (Grisons), etc. Les cantons d'Uri, de Schwitz, d'Unterwald, le Valais et les Grisons sont très-pauvres; les autres au contraire, notamment Berne, Bâle, Vaud, Genève, Zurich, sont industrieux et fort riches. En général, le Suisse est actif, économe, probe et loyal, très-attaché à son pays (on connaît l'effet que produisaient sur les Suisses qui servaient à l'étranger les airs nationaux, notamment le fameux Ranx des vaches). Les Suisses ont été longtemps réputés par toute l'Europe pour leur bravoure : longtemps ce peuple a gardé la coutume de prendre service dans les armées étrangères (notamment en France et en Espagne), usage qui a presque cessé à la révolution de 1830; ils se
sont rendus célèbres, surtout en France, par leur fidélité et leur dévouement.Les principales industries en Suisse sont l'horlogerie et la joaillerie, les soieries et la fabrication des fromages. Il s'y fait un grand commerce de transit. — Le gouvernement, partout républicain, varie dans ses formes pour chaque État. Des 13 cantons primitifs, trois étaient aristocratiques (Berne, Lucerne, Fribourg), six étaient démocratiques (Uri, Schwitz, Unterwalden, Zug, Glaris, Appenzell), les quatre autres mi-partis. Depuis l'établissement des 22 cantons, les formes du gouvernement se sont simplifiées : l'aristocratie a perdu; le gouvernement est devenu de plus en plus démocratique. L'autorité fédérale est exercée par 3 pouvoirs : 1" l'Assemblée fédérale, composée du Conseil national et du Conseil des États; 2° le Conseil fédéral, qui a le pouvoir exécutif; 3° le Tribunal fédéral, chargé de juger les différends entre les cantons et les cas de haute trahison. Les assemblées fédérales ou diètes se tinrent longtemps à Bade en Argovie ou à Frauenfeld; puis, alternativement à Zurich, à Berne et à Lucerne; depuis 1848, les autorités fédérales siègent constamment à Berne. — Pour la religion, le pays est partagé entre le Catholicisme et le Calvinisme : on compte 9 cantons catholiques (Lucerne, Uri, Schwitz, Unterwald, Zug, Fribourg, le Tessin, le Valais, Soleure), 7 cantons réformés (Zurich, Berne, Bâle, Schaffhouse, Vaud, Genève, Neufchâtel), 6 cantons mixtes (Argovie, Glaris, Thurgovie, Saint-Gall, Appenzell, les Grisons); la liberté des cultes est garantie. —L'instruction est très-répandue en Suisse : l'instruction primaire est obligatoire pour tous et gratuite pour les pauvres. Il y a trois universités : Bâle, Zurich et Berne ; Genève et Lausanne ont sous le titre d'Académies des établissements de haute instruction analogues à nos facultés. La Suisse possède 4 évêchés catholiques, dont les sièges sont établis à Fribourg, à Coire, à Sion et à Soleure (ce dernier sous l'anc titre d'évêché de Bâle). L'ordre des Jésuites est depuis 1847 exclu de toute la Confédération.— On parle en Suisse deux langues surtout : le français (dans les cantons de Neuchâtel, de Genève, de Vaud, du Valais, Soleure, etc.), l'allemand (à Berne, Bâle, Zurich et dans tout l'E.) : dans le Tessin domine l'italien ; parmi les Grisons le roman, sorte de latin corrompu ; de plus, il existe un patois dit welche, en usage dans le bas peuple des cantons français. Parmi le grand nombre d'hommes illustres qu'a "produits la Suisse, outre les patriotes comme Stauffacher, Melchthal et Guillaume TeE, brillent surtout les frères Bernouilli, Euler, J. J. Rousseau, Gessner, Lavater, Jean de MuEer, Bonnet, Necker, les de Saussure, Tronchin.
- Histoire. La Suisse, l'Helvétie des Romains, était comprise par eux presque tout entière dans la grande Séquanaise (prov. de la Gaule); le reste, la partie à l'E. du Rhin, faisait partie de la Rhétie. Les Helvé-tiens avaient quitté leur pays en masse pour venir , s'établir dans la Gaule (61 av. J.-C.), quand César, f en 58, extermina les uns, refoula les autres. Sous la i domination romaine, les Helvétiens furent tranquilles. ,' A partir du V s., leur pays appartint tour à tour (pour la plus grande part) au roy. de Bourgogne, au roy. de Bourgogne Transjurane et au roy. des Deux-Bourgognes ou roy. d'Arles. Lorsque Rodolphe III légua les deux Bourgognes à Conrad le Salique sous le nom de Royaume d'Arles (930), la Suisse fut comprise dans ce legs et dès lors elle devint province immédiate de l'Empire : l'administration en fut confiée aux ducs de Zaeringhen. Pendant la période féodale, le pays se trouva divisé en une foule de fiefs de tout ordre, presque indépendants, dont bon nombre étaient possédés par la maison de Habsbourg lors de l'avéne-ment à l'empire de Rodolphe de Habsbourg (1273), Ce prince, qui avait été choisi pour avoué par les cantons d'Uri, Schwitz et Unterwald, respecta leurs franchises et même les augmenta; mais Albert, son fils, tendit à convertir en souveraineté les droits de simple patronage que sa famille exerçait et entreprit de soumettre toute l'Helvétie (1304). L'oppression de ses agents, surtout de l'impitoyable Gessler, fit soulever les trois cantons d'Uri, Sclvwitz et Unterwald : c'est alors qu'eurent lieu et la conspiration de Grutli, qui eut pour chefs Stauffacher, Walter Furst et Arnold de Melchthal, et l'aventure de Guillaume Tell : un soulèvement général éclata le 1" janvier 1308. Les 3 cantons primitifs, après de longs combats, battirent à Morgarten le duc Léo-poldl, fils d'Albert (1315), et formèrent la ligue perpétuelle de Brunnen. Ils s'adjoignirent successivement Lucerne (1332), Zurich (1351), Zug et Glaris (1352), Berne (1353). Deux autres victoires remportées sur les ducs d'Autriche (à Sempach et à Nœiels, 1386 et 88), diverses conquêtes faites sur les domaines de ces ducs (1415 et ann. suiv.), rendirent bientôt les Suisses respectables à leurs voisins. En 1422 commencèrent à se former les Ligues grises (ou des Grisons). Mais de 1439 à 1450 la guerre de Tockenbourg mit les Suisses aux prises les uns avec les autres : Zurich se sépara, et la dissolution de la ligue semblait imminente; à la même époque, ils furent attaqués à l'improviste par la France, que l'emp. Ferdinand III avait appelée à son secours (1444), et seize cents d'entre eux furent exterminés, après une héroïque résistance, à la bataille de St-Jacques, par le dauphin (depuis Louis XI). Cependant, tout rentra dans l'ordre en 1450; la paix fut conclue en 1453 avec la France, qui n'avait eu qu'à se plaindre de l'empereur. Eu 1460 eut lieu la conquête de la Thur-govie. Mais bientôt les Suisses virent de nouveau leur indépendance menacée par l'ambition de Charles le Téméraire, duc de Bourgogne (1475) : malgré l'infériorité du nombre, ils repoussèrent cet ennemi redoutable et portèrent un coup mortel à sa puissance dans les batailles de Granson et de Morat (1476), et le renom de leur bravoure devint européen. De là leur alliance (dite Union héréditaire) avec la France et l'Autriche, puis le traité de Baie avec l'Empire, qui dut renoncer à toute prétention sur la Suisse, 1499. L'accession de 5 cantons nouveaux, Fribourg et Soleure (1481), Baie et Schaffhouse (1501), Ap-penzell (1513), vint compléter les 13 cantons. Pendant la même période s'effectuaient l'alliance du Valais (1475) et des Grisons (1497), la conquête de Lo-carno, de Lugano (1513), etc. C'est surtout alors que les Suisses furent recherchés comme troupes mercenaires. Après labat.de Marignan, ou ils avaient combattu pour le duc de Milan, et où ils avaient été battus, malgré une héroïque résistance, par François I, ils conclurent avec la France une Jtlltoi.ce perpétuelle (1516), qu'ils ont toujours respectée depuis. De 1512 à 1530, les Grisons avaient soumis ou obtenu la Valteline : pendant la guerre de Trente ans, l'Espagne leur fit en vain la guerre pour la leur reprendre (1618-1638); enfin, en 1648, à-la paix de Westphalie, le corps helvétique fut définitivement reconnu par l'Autriche et par l'Europe entière comme une puissance indépendante de l'empire. Le Protestantisme avait été introduit en Suisse dès 1519 par Zwingle (à Zurich), puis par Calvin (à Genève), et bientôt la majeure partie de la Suisse quitta le Catholicisme pour embrasser la Réforme ; de là nombre de petites guerres locales jusqu'à 1712, époque qui fixa l'État respectif des deux religions dans les 13 cantons. La Suisse fut tranquille depuis, jusqu'à la Révolution française. Alors surgit un parti qui voulait l'égalité de droits pour tous, l'unité de la Suisse, l'abolition de la distinction de cantons souverains et de sujets, et qui, pour en venir là, appela l'intervention française. Bonaparte, après le traité de Campo-Formio (1797), envoya Brune en Suisse pour y opérer la révolution désirée : elle eut lieu en effet, et le 12 avril 1798 fut proclamée la BépuUique helvétique une et indivisible, qui fut confirmée par la victoire de Stanz (9 sept.). Lors de la 2° coalition contre la France (1799), la Suisse devint le théâtre de la guerre
et fut sur le point d'échapper à l'influence libérale de la France :1a-victoire de Masséna à Zurich rétablit cette influence. Après plusieurs changements successifs, et l'établissement provisoire de plusieurs constitutions éphémères, Bonaparte donna aux Suisses,le 19 février 1803, une organisation nouvelle, fê-dérative, sans inégalités : ce fut celle en 19 cantons. Après la chute de Napoléon, 1814. l'ancienne Confédération fut rétablie sous la présidence de Zurich. Une nouvelle constitution, élaborée par la diète réunie à Zurich, fut signée le 7 août 1815, sous le nom de Pacte fédéral; l'admission du Valais, de Neufchâtel et de Genève, demandée par le Congrès de Vienne, porta alors le- nombre des cantons à 22. Le traité de Paris de la même année (1815) reconnut la neutralité perpétuelle de la Suisse, et lui garantit l'intégralité et l'inviolabilité de son territoire dans ses nouvelles limites. La révolution française de 1830 eut son contre-coup en Suisse : Baie se morcela en Baie-Ville et Bâle-Campagne, 1833; le parti démocratique opéra une révolution dans le Valais en 1840 ; des troubles éclatèrent dans le Tésin en 1.841,' et à Genève en 1846. La courte guerre du Sonderbund (V. ce mot), heureusement terminée en 1847, amena la révision du pacte fédéral de 1815, et l'adoption de la constitution fédérale démocratique du 12 septembre 1848, qui régit encore le pays. SCLINA, une des bouches du Danube. F, SOULINA.
SUIS — 1820 — SULL
- SULLY ou suLix-sur-LoiRE, Sulliacum, ch.-l. de c (Loiret), sur la r. g. de la Loire, à 23 kil. N. O. de Gien; 2527 hab. Patrie de Maurice de Siilly, évê-que de Paris. Titre du duché de Sully, érigé en 1606 par Henri IV en faveur de Maximilien de Béthune.
- SULLY (Maurice de), évêque de Paris de 1160 à 1196, né de parents très-pauvres à Sully-sur-Loire, avait d'abord été réduit à mendier. Ayant reçu les ordres, il se distingua par son talent pour la prédication, fut nommé chanoine de Bourges et finit par être élevé sur le siège épiscopal de Paris. Il prit une grande part à la construction de la cathédrale de Paris, mais il mourut sans avoir, vu achever cet édifice, qui fut terminé par son successeur Odon de Sully (lequel, malgré la ressemblance du nom, n'avait rien de commun avec sa famille).
- SULLY (Maximilien de BETHUNE, duc de), ministre, né en 1560 à Rosny, près de Nantes (d'où, il porta longtemps le titre de baron de Rosny), in; en 1641, fut de bonne heure"le compagnon de Henri de Navarre, qu'il suivit dans toutes se» guerres .et aux côtés duquel il se distingua par son intrépidité. Un beau mariage, beaucoup d'ordre, des spéculations commerciales très-heureuses le rendirent fort riche en peu de temps : Henri IV crut ne pouvoir mieux confier les finances du royaume qu'à l'homme qui administrait si bien; ses propres affaires, et il le nomma en 1597 surintendant des finances; Sully se montra en effet financier parfait : il remit de l'ordre dans les comptes, fit'rentrer un arriéré considérable, paya des dettes écrasantes, suffit aux dépenses des guerres avec l'Espagne et la Savoie, et à l'achat des places qui restaient encore aux chefs ligueurs, créa de grands approvisionnements de guerre, poursuivit partout les abus et les prodigalités, et, tout en diminuant les impôts, amassa un trésor de 42 millions. 11 encouragea surtout l'agriculture, répétant ces sages paroles : « Labourage et pastoùrage sont les deux mamelles dont la France est alimentée. J> Dans ce but, il proclama la liberté du commerce des grains, abolit un grand nombre de péages, qui élevaient comme autant "de barrières entre les provinces, ouvrit de grandes voies de communication, et fit creuserplusleurs canaux, notamment celui de Briare. Au titre de surintendant des finances, Sully joignait ceux de gouverneur de la Bastille, de grand maître de l'artillerie et des fortifications, de grand voyer de France, de surintendant des bâtiments, de capitaine héréditaire des eaux et rivières, et le gouvernement du Poitou. Peu de temps après la mort de Henri, il fut amené par des intrigues" à se démettre de ses charges de surintendant des finances et de gouverneur de la Bastille ; cependant il conserva le gouvernement du Poitou aven la grande maîtrise de l'artillerie et des forêts. 11 se retira dans sa terre de Sully. Bien que mécontent de la reine mère, il n'eut qu'une très-faible part aux troubles de la régence, et refusa de prendre les armes avec les Protestants. Louis XIII le fit maréchal en 1634. Né calviniste, Sully ne voulut jamais abjurer, bien qu'il eût lui-même donné à Henri IV le conseil d'embrasser le Catholicisme. Il avait été fait duc par Henri IV (1606), et avait pris à cette occasion le nom de la terre de Sully, qu'il venait d'acheter. On connaît l'étroite amitié qui unissait Henri IV et Sully : en plus d'une occasion, ce ministre dévoué ne craignit pas de heurter le roi, au risque de se brouiller avec lui, en lui faisant de sévères reproches sur ses égarements et en s'opposant avec énergie à ses prodigalités. Du reste, Sully n'était rien moins que désintéressé, et il ne s'était pas montré fort scrupuleux sur les moyens de faire fortune. On a de Sully des mémoires très-précieux, mais rédigés sous une forme bizarre (il suppose que ses secrétaires lui racontent sa propre vie). Ils parurent pour la 1" fois de 1634 à 1662, en 4 vol. Ils ont été réimprimés dans les collections des Mémoires relatifs à l'histoire de France de Petitot, et de Michaud et Poujoulat. L'abbé de L'Écluse en a donné en 1745 une édition remaniée, refondue, mais trop altérée pour qu'on y attache du prix.
SULP — 1821 - SULZ
- SULLY (H.), horloger anglais, mort en 1728 à Paris, où il était venu se fixer, a fait d'excellentes recherches sur les longitudes. Il exécuta une pendule à levier pour mesurer le temps en mer, et contribua au progrès de l'horlogerie. On a de lui : Description d'une horloge pour mesurer le temps sur mer, 1726.
- SULMO, auj. Solmona, v. d'Italie, chez les Peli-gni, dans les montagnes, à 16 kil. S. E. de Corfi-nium, fut détruite par les troupes de Sylla, mais se releva dans la suite. C'est là que naquit Ovide.
- SULPICE (S.), évêque de Bourges, fut sacré en 584 et mourut en 591. Il joignait à la-piété l'esprit, l'érudition et cultivai tlapoésie. On lefète le 29 janv.— Autre évêque de Bourges (624-644), fut aumônier de Clotaire II et supérieur d'une communauté de clercs qui étaient à la cour du roi. On le fête le 17 janv. C'est à celui-ci qu'est dédiée l'église St-Sulpice de Paris. — Cette église, une des plus vastes et des plus belles de la capitale, a été élevée sur les ruines d'une chapelle du xn« s. dédiée à S. Pierre. Elle s'annonce par un superbe portail de deux ordres d'architecture différents : le bas est dorique et le haut ionique. On y remarque deux tours de structure différente, celle du nord a 68° 21 de haut ; celle du sud est un peu moins haute. L'intérieur de l'église se compose d'une triple nef en arcades et offre, outre l'autel du chœur, une série de chapelles latérales; derrière le chœur est une très-belle chapelle de la Vierge. Commencée en 1665, sur les dessins de Levau, cette église n'a été terminée que dans le siècle suivant : le portail, achevé en 1745, est de Servandoni. C'est à l'initiative du curé Olier qu'on doit l'idée de l'édifice et aux persévérants efforts de Languet qu'on en doit l'achèvement.
- SCLPICE-SEVÈRE, Sulpicius Severus, historien ecclésiastique, né vers 363 en Aquitaine, d'une famille noble et riche, suivit d'abord la carrière du barreau et fut avocat à Toulouse. La mort de sa femme le détermina à quitter le monde, vers 392 : il se retira, pour vivre dans la prière, à Primuliac, près de Biterras (Béziers), et de là, vers 409, dans un monastère de Marseille. On présume qu'il s'était fait prêtre ; il fut le disciple de S. Martin. Il mourut en 410 selon les uns, en 429 suivant les autres. On a de lui une Histoire sacrée, en 2 livres, qui s'étend de la création du monde à l'an 410, et dont le style élégant et concis lui a valu le nom de Salluste chrétien; une Vie de saint Martin (trad. par Jjuryer), et des Lettres. Ses Œuvres ont été souvent imprimées, notamment à Leyde, 1635 et 1643, et à Vé-rone, 1741-55. VHist. sacrées, été trad. en franc. parJ. Filleau, L. Giry, l'abbé Paul, et par Herbert et Riton, dans la collection Panckoucke, 1848.
- SULPICIENS, congrégation de prêtres destinés à l'instruction de jeunes ecclésiastiques, fondée en 1641 par Olier, curé de St-Sulpice. V. OLIER.
- SULPITIA, Romaine qui cultivait avec succès la poésie, était femme d'un certain Çalanus, et vivait vers l'an 90 de J.-C., sous-Domitien. Il ne nous reste d'elle qu'une satire intitulée : De edicto Domi-tiani, qui roule sur l'exil des philosophes ordonné par ce prince. Elle est ordinairement imprimée à la suite de Juvénal ou de Pétrone, et se trouve dans le Corpus poetarum de Maittaire et dans les Poètes lalini minores de Wernsdorf. Elle a été trad. en vers par Ch. Monnard, 1816, et en prose (dans la collect. Panckoucke), par Perreau, à la suite d u Perse.
- SULPITIUS GALLUS (C), préteur l'an 173 av. J.-C, tribun militaire sous Paul-Emile, dans la campagne de Macédoine, consul en 166, était un orateur distingué et un savant astronome. Il prédit une éclipse de lune pour la veille du jour où l'on devait livrer bataille à Persée, et prévint ainsi la frayeur qu'auraient pu éprouver les soldats.
- SUXPITIUS SUFUS (P.), fougueux partisan deMarius, tribun du peuple l'an 88 av. J.-C, fit rendre, par des moyens illégaux, la loi qui chargeait Marius de la guerre contre Mithridate à l'exclusion de Sylla, gagna les Alliés à son parti en leur faisant des concessions dangereuses, et attaqua plusieurs fois les consuls eux-mêmes dans le Forum à la fête de ses partisans. Proscrit par Sylla, il fut décapité, et sa tête attachée à la tribune aux harangues. — Sery. Sulpitius Rufus, orateur distingué, contemporain et rival d'Hortensius et de Cicéron, mérita d'être surnommé le Prince des jurisconsultes. Cicéron, admirateur de son talent, lui fit élever une statue.
- SULTAN (de l'arabe sélatat, puissant, ou sala-tha, dominer), titre que portaient au xc, xi8, xn8 et xm" s. les lieutenants générauxdes califes, et en général ceux qui affectaient l'indépendance, comme par exemple les chefs gaznévides et les princes seld-joucides de Bagdad, de Konieh, d'Alep, de Damas; c'est auj. la principale dénomination du monarque des Ottomans. — Les femmes, les sœurs et les filles du sultan sont ditessttitanes; la mère du Grand Seigneur régnant est appelée sultane-validé.
- SULTAN-EUNI, sandjakat de la Turquie d'Asie, dans le N. de l'Anatolie, entre ceux de Boli au N., d'Angora à l'B., de Kara-hissar et de Kutaïeh au S., de Kodavenkiar et de Kodjah-ili auN. O.; ch.-l., Eski-chehr. Il répond à la Galatie et à une partie de la Phrygie-Épictète des anciens.
- SULTANIEH, v. de Perse (Irak-Adjémi), à 105 k. N. O. de Kazbin. Fondée par le chah Khoda-Bend, cette ville fut longtemps la résidence des rois de Perse, et était alors très-étendue et très-florissante; elle fut ruinée par Tamerlan ; auj. ce ne sont que des ruines,
SULTANIEH-HISSAR OU SULTANIEH-KALESSIE, V. de la Turquie d'Asie (Anatolie), à l'entrée des Dardanelles, à 60 k. S. O. de Gallipoli; 13 000 h. Château fort, dit Château d'Asie, situé vis-à-visdu Château-d'Europe, et qui commande l'entrée du détroit.
- SULZ, v. du Wurtemberg (Forêt-Noire), sur le Neckar, à 56 k. S. O. de Stuttgard; 2400 hab. Riche saline. C'est, dit-on, près de cette ville, qu'en 368 l'emp. Valentinien battit les Allemands. —V. SOULTZ.
- SULZBACH, v. de Bavière (Regen), à 45 k. E. N. E. de Nuremberg ; 3000 hab. Jourdan y battit les Autrichiens en 1796. Titre d'une principauté palatine.
SULZMATT, bourg du Ht-Rhin. V. SOULTZMATT.
- SULZER (J. George), né en 1720 à Wintherthur, en Suisse, m. à Berlin en 1779, embrassa l'état ecclésiastique, fut pendant quelques années .vicaire d'un pasteur de campagne et instituteur, obtint en 1747 une chaire de mathématiques à Berlin, entra en 1750 à l'Académie de cette ville, et fut nommé
SUND — î
en 1764 professeur de philosophie à l'Académie des nobles de Berlin. On lui doit des travaux estimés sur la psychologie, mais il est surtout célèbre comme auteur d'une Théorie universelle des beaux-arts, en allemand, 1772, qu'on regarda longtemps comme le plus bel ouvrage de ce genre. On a aussi de lui des Considirationsmorales sur lesceuvres de Dieu, 1741.
- SUMATRA, grande île de l'Ocêanie, dans la Malaisie, la plus occidentale des grandes ïïas de cette partie du monde, au S. O. de la péninsule de Ma-lacca, dont elle est séparée par le détroit de Ma-lacca, est située entre 5° lat. N. -5° lat. S. et 92°-103° long. E. ; elle a env. 700 kil. sur 390 dans sa plus grande largeur: 6 000 000 d'hab. On y distingue la partie indépendante (où se trouvent les roy. d'A-chem, de Siak et le pays des Battas), et la partie hollandaise, au S. O., ou Gouvt de Padang (avec le ci-devant empire deMenangkabau, le roy.de Palem-bang, le pays des Lampongs). Longue chaîne de montagnes (Gouuong-Api ou Ophir, 4500™); quatre volcans. Climat varié, très-chaud sur les côtes, mais tempéré par les vents de mer, pluies continues six mois de l'année; vastes marécages pestilentiels sur la côte O., qui ont valu à cette contrée le nom de Côte de la peste. On y trouve les productions et les animaux de l'Inde, de l'Indo-Chine et de l'Ocêanie. Or, cuivre, fer, étain, en abondance. Commerce très-actif. Les indigènes sont de race malaise et presque tous Musulmans; ils sont remarquables par leur férocité. — La prospérité de Sumatra est très-ancienne ; les empires d'Achem et de Menangkabau ont été longtemps florissants, surtout aux xvi" et xvn" s. Cette île fut découverte en 1508 par le portugais Figueira. Les Hollandais s'y établirent vers 1625, mais ils n'y ont eu longtemps que peu de puissance; Us en ont même été presque expulsés en 1823.
SUMBA, une des îles de la Sonde. 7. SAMBA.
- SUMBAVA (île), une des lies de la Sonde, la plus occidentale de l'archipel Sumbava-Timor, par 114° 22'-116°50' long. E., 8" 10'-9° 7'lat. S.; 280 kil.sur 100; env. 60000 bab. : villes principales, Sumbava, sur la côte N., et Bima. L'île est coupée en trois péninsules; dans celle du centre est le terrible volcan de Tomboro, dont une éruption fit périr 12000 personnes en 1816. Sol très-fertile; poudre d'or; nids d'oiseaux, huîtres à perles. Habitants : Malais, Ma-cassars, Ouadjous. L'île est divisée entre plusieurs radjahs; le plus puissant est celui de Bima.
- SDHBAVA-TIMUR (Archipel de), suite d'îles de la Malaisie, à l'E. de Java et sur une ligne qui va de l'ouest à l'est: la principale à l'O. est Sumbava, la principale à l'E. est Timor; entre elles deux sont Florès, Solor, Sabrao.
- SUMÈNE, ch.-l. de c (Gard), à 13 kil. E.du Vi-gan; 2920 hab. Bonneterie, filatures de soie.
- SUNAMITE. c-à-d. habitant de Sunam (v. de la Palestine, tribu d'Issachar). On connaît spécialement sous cette dénomination : 1° Abisag, qui fut unie à David dans la vieillesse de ce roi ; 2° l'épouse mystérieuse de Salomon dans le Cantique des cantiques; 3° la femme chez laquelle logeait le prophète Ëbsée et dont il ressuscita le fils (flots II, ch. iv).
- SUND (le), c-à-d. le Détroit, se dit spécialement d'un détroit du Danemark situé entre l'Ile Seeland et la côte suédoise de Malmœhu3, et qui joint la mer Baltique au Cattégat. II a 100 kil. de long; sa largeur varie de 4 à 25 kil. On y trouve, à plusieurs brasses de profondeur, un courant contraire à. celui qui règne à la surface. — Les vaisseaux qui traversaient le Sund ont longtemps payé au Danemark un droit qui se percevait à Elseneur et qui figurait pour des sommes importantes dans les revenus de l'État. Ce droit a été racheté en 1857 par les nations maritimes.
- SUNDKRLAND, v. d'Angleterre (Durham), àl'em-bouch. de la Wear, à 20 kil. N. E. de Durham; 70O00 hab. Port excellent, chemin de fer, beau pont de fer d'une seule arche (qui a 76°" d'ouverture et 33 de hauteur) ; chantiers de construction, cristaux,
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bouteilles, goudron, etc. Immense commerce (bois, eau-de-vie, fer, planches, houille). Cette ville donne le titre de comte au duc de Marlborough.
- SUNDEBiAKD (H. SPEHCER, 1« comte de), né en 1620, se montra fort dévoué à Charles ï dans la guerre civile, fut créé comte de Sunderland en 1643, et périt la même année à la bataille de Newbury.— Robert SPENCER, 2" comte de S., son fils, né en 1641, fut sous Charles II ambassadeur en Espagne, en France, au congrès de Cologne, ministre (1678), vota en 1679 contre le bill d'exclusion du due d'York, mais se prononça en J680 dans un sens contraire, ce qui le fit sorrirduconseilj y rentra en 1682, etdevint chef du cabinet, se maintint dans ce poste sous Jacques n, embrassa le Catholicisme en 1688, flotta longtemps entre JacquesetsongendreGuillaumed'Orange, les trompant tous deux, finit pourtant par agir en faveur de Guillaume. mais'en simulant toujours du zèle our Jacques, et n'en jouit pas moins de toute la con-ance de Guillaume, qui, àson avènement, le nomma lord-chambellan, membre du conseil privé, lord-jus-ticier. Las enfin des intrigues politiques, il se démit de ses emplois et alla mourir à sa résidence d'Althorp, en 1702. — Sonflls, Ch. Spencer, 3" comte de S., fut aussi ambassadeur et ministre, d'abord sous la reine Anne, qui le renvoya, ainsi que tout le cabinet whig, après l'affaire deSaeheverell, et ensuite souàGeorge I (1714-1722). Il montra une grande intégrité.
- SUNDGAU, petite contrée annexée à là Hte-Al-sace, avait pour ch.-l. Béfort, et pour autres villes Fer-rette, Thann et Huningue.—Ella forme auj. la partie S. du dép. du Ht-B.hin. Ce pays appartenait anciennement aux archiducs d'Autriche, et relevait de l'é-vêque de Bâle. Louis XIII s'en empara.
- STTNIUM (Cap), auj. cap Colonne,' cap qui forme l'extrémité S. de t'Attique. Minerve y avait un beau temple, dont la mer baignait le pied et dont il reste 15 superbes colonnes. Platon discourait souvent avec ses disciples sur le cap Sunium.
- SUNNITES, secte musulmane, ainsi appelée du mot arabe sunnali (tradition), parce que ses adhérents prétendent conserver la vraie tradition. Ils reconnaissent comme* véritables successeurs de Mahomet les califes Aboubekr, Omar, Othman, qui régnèrent après lui, et ils défèrent à, leurs explications théologiquesj ils sont opposés aux Çhyites, qui, contestant la légitimité des trois premiers califes, u'ac-cordentd'autoritéqu'àAli,4°cai*fe,etauxdescendants directs de Mahomet. Les Sunnites dominent aujourd'hui dans l'empire ottoman, en/Arabie, en .Egypte, dans les Etats barbaresques,tandis que les. Chyites dominent en Perse. Ils se sont subdivisés en quatre rites. les Hanbalites, les Chaféites, les Malékîtes et les Hanéfites, ainsi appelés du nom de leurs fondateurs. Ces sectes n'ont entre elles que de légères différences, et sont également regardées comme orthodoxes.
- SUPERGA (la), montagne et abbaye du Piémont, à 7 kil. N. E. de Turin. L'abbaye fut fondée par Vic-tor-Amédée XII en souvenir de la levée dû siège de Turin par les Français, en 1706. L'Église de l'abbaye sert de sépulture aux princes de Sardaigne;
- SUPÉRIEUR. (Lac), le plus occidental et le plus vaste des cinq grands lacs de l'Amérique du Nord, par 87° 5'-94° 50' long. O., 46° 20'-42° 10*lat.N., est situé partie dans les États-Unis, partie dansle Bas-Canada, qu'il sépare l'un de l'autre : 580 k. sur 250. Ses eaux sont douces et très-poissonneuses. Il communique avec le lac Huron par le Canal Ste-Marie. Il s'élève parfois sur ce lac des tempêtes aussi violentes que sur l'Océan. On y trouve plusieurs îles.
- SUPÉRIEURE (Mer), Superum mare, auj. mer Adriatique, mer qui s'étend entre la côteE. deîltalie et l'Hlyrie, est ainsi nommée par opposition à la mer Inférieure ouTyrrhénïenne, située à l'O. de l'Italie.
- SUPERSAX (George aufdersxDHB, plus connu sous le nom de), personnage influent du Valais, s'opposa aux intrigues du cardinal de Sion (Sehmner) qui voulait détacher les Suisses de l'allîance de Louis XII (1510), fut jeté par ce prélat dans un cachot, parvint à s'échapper, releva son parti et força (e cardinal à s'enfuir à Rome; mais il fut mis par Charles-Quint au ban de l'empire et finit par succomber : il mourut en exil, à Vevey en 1529.
SURE — 1823 — " SURV
- SUPPLENBOURG, anc château de la Saxe, jadis résidence des comtes de Supplenbourg, entre les comtés de Brunswick et de Sommersenbourg, aux environs de Scheningen, se trouva compris (après le morcellement du duché de Saxe et après divers partages entre les princes de Brunswick) dans la principauté de Wolfenbuttel. Le plus connu des comtes de Supplenbourg est Lothaire, qui régna sur l'Allemagne de 1125 à 1138, et eut pour gendre Henri le Superbe. Il céda en 1130 le château de Supplenbourg et quelques villages aux Templiers, qui en rirent une commanderie. Celle-ci, lors de l'abolition de l'ordre, passa aux Hospitaliers de St-Jean de Jérusalem.
- SUPRALAPSAIRES, Calvinistes qui faisaient remonter la prédestination de l'homme au delà même de la chute d'Adam (supra lapsum), et qui prétendaient que Dieu avait rendu la chute du premier homme inévitable, afin de pouvoir manifester sa justice et sa miséricorde à l'égard de la race humaine. Cette secte se forma en Hollande au xvii" s., à la suite du synode de Dordrecht.
- SUPRÊME (la). V. INQUISITION.
- SURA, anc v. de la Babylonie, sur l'Euphrate, entre Babylone et Apamée. Les Juifs y eurent une école célèbre. Titre d'évêché in partibus.
- SURATE, v. de l'Inde anglaise (Bombay), dans le Guzzerat, sur la r. g. du Tapti, à 31 kil. de son embouch., à 270 N,t de Bombay; 200000 hab. (dont beaucoup de Guèbrés).Résidencede lacoursuprême de justice de la présidence de Bombay. Petit château fort et petit port; rues étroites, tortueuses, maisons hautes, dont les étages supérieurs avancent sur les inférieurs; hôpital pour les animaux, entretenu par la piété des Hindous. Commerce actif, mais le voisinage de Bombay lui a fait beaucoup de tort. — Surate est une ville très-ancienne. Les Musulmans l'appellent la Porte de la Mecque, parce qu'on s'y embarque en foule pour le pèlerinage. Elle prit un développement énorme après la découverte du cap de Bonne-Espérance, et son port fut fréquenté par tous les peuples européens; mais elle est auj. bien déchue. Les Mongols s'en emparèrent en 1572. En 1612, la compagnie anglaise des Indes y établit son premier comptoir dans l'Hindoustan ; les Français et tes Hollandais obtinrent ensuite le même privilège. Les Mahrattes l'attaquèrent souvent de 1664 à 1707, mais ne purent la prendre. Les Anglais se la firent céder en 1800. Les Français y ont une factorerie.
- SURCOUF (Robert), fameux corsaire, né en 1773 à St-Malo, m. en 1827, descendait, dit-on, par sa mère de Duguay-Trouin. Capitaine à 20 ans, il déploya dans toutes les mers, et surtout dans l'Inde, une intrépidité qui le rendit la terreur du commerce anglais : quelques-uns de ses exploits sont vraiment fabuleux. Pendant la paix, il se livra à des spéculations commerciales qui l'enrichirent. Ch. Cunat a écrit son Histoire, 1842.
- SURÉNA. Ce nom, qui n'était d'abord qu'un titre de dignité désignant le commandant en chef des armées persanes, a été dans la suite pris pour nom propre. On connaît spécialement sous ce nom un gé-nérald'Orode, roidesParthes, qui remporta sur Cras-sus, en Mésopotamie, la victoire décisive deCarrhes, l'an 53 av. J.-C. Il ternit sa gloire en faisant assassiner par trahison le général romain, qui était venu dans son camp pour traiter de la paix. Peu après, son orgueil et son despotisme le rendirent suspect à Orode, qui le fit mettre à mort, 52. Suréna a fourni à P. Corneille le sujet de sa dernière tragédie. _ SURESNES, vge du dép. de la Seine, sur la r. g. de la Seine, à 10 kil. O. de Paris, au pied du mont Valérien (Calvaire); 4556 h. Vignoble renommé au xvi« s. et qui ne donne plus que du vin de qualité inférieure. Jolies maisons de campagne. On couronne tous les ans à Suresnes une rosière, à l'instar de celle de Salency. — C'était jadis une terre seigneuriale, que Charles le Simple donna à l'abbé de St-Germain des Prés. C'est à Suresnes qu'eut lieu la conférence à la suite de laquelle Henri IV abjura (1593). Patrie de Ch. Perronet.
- SURGÈRES, ch.-l. de c (Charente-Inf.), sur la Gère, à 27 kil. N. E. de Rochefort, 3289 h. Vieux château du temps de Charles VIII, belle halle, construite en 1840. Vins, eaux-de-vie, distilleries. ,
- SURIN (le P.), jésuite, né à Bordeaux en 1600, m. en 1665, fut chargé en 1634, après l'exécution d'Urbain Grandier, de diriger les Ursulines de Lou-dun, que l'on croyait possédées, et tomba lui-même dans un état fort analogue qui le fit croire ensorcelé.
- SURINAM (le), riv. de Guyane, traverse le S. O. de la Guyane française, puis la Guyane hollandaise, passe à Paramaribo, et se jette dans l'Atlantique, après iin eours de 400 kil., dirigé généralement du S. au N. — On nomme Gouvt de Surinam la Guyane hollandaise.
- SURINTENDANT, titre donné dans l'ancienne monarchie française à plusieurs charges différentes. Le titre de Surintendant des finances fut créé par Philippe le Bel pour Enguerrana de Marigny versl 300, et supprimé après la disgrâce de Fouquet, en 1661. — Celui de Surintendant général de la navigation, créé par Louis XIII pour le cardinal de Richelieu, fut conféré plus tard à César, duc de Vendôme, et au duc de Beaufort, son fils ; il disparut à la mort du dernier, 1669. — Sous Louis XV, le marquis de Marigny, frère de Mme de Pompadour, reçut le titre de Surintendant des bâtiments de la couronne. — La dame qui occupait la 1" charge auprès de la reine avait le titre de Surintendante de la maison de la reine.— Auj. encore il y a une Surintendante de la maison impériale de la Légiond'honneur(maisondeSt-Denis)
- SURIUS (Laurent), chartreux, né à Lubeck en 1522, m. en 1578, a donné une collection des conciles, Cologne, 1567, mais il est surtout connu par ses Yies des saints, Col., 1570, 6 vol. in-f. (réimp. en 1618). Il manque quelquefois de critique; néanmoins il peut servir à rectifier Sleidan sur plusieurs points.
- SURRENTUM, auj. Sorrenfo, v. de Campanie, chez les Picentini, à l'O. de Salerne et vis-à-vis de l'île de Caprée, était renommée pour ses vins.
- SURREY (Comté de), un des comtés de l'Angleterre, entre ceux de Kent àl'E., de Berks et de South-ampton à l'O., de Sussex au S., est séparé au N. par la Tamise de ceux de Middlesex et* de Bucking-ham et renferme deux des faubourgs de Londres, Southwark etLambeth: 60 kil. sur 45; 590000 hab. ; ch.-l. Guilford. Beaucoup de jardins maraîchers. Antiquités romaines et druidiques. — Ce comté, habité jadis par les Segontiaci, fit partie du roy. de Sussex dans rHeptarchie: son nom, corruption deSouth-rice, voulait dire en saxon Royaume du Sud.
- SURREY (Ch. HOWARD, comte de). Y. HOWARD.
- SURVILLE (Clotilde de), née vers 1405 au château de Vallon-sur-Ardèche, de la famille noble de Vallon-Chalis, reçut une brillante éducation à la cour de Gaston Phoebus, comte de Foix, épousa en 1421 le jeune Bérenger de Surville qu'elle aimait tendrement, le perdit en 1428 au siège d'Orléans, où il accompagnait Charles VII, et consola son veuvage par la culture de la poésie et par l'éducation d'un fils, né de son union. Elle mourut âgée de plus de 90 ans. Clotilde de Surville était restée inconnue jusqu'à l'époque où Ch. de Vanderbourg publia, sous le nom de cette femme, un recueil de poésies charmantes, composé d'élégies, d'épîtres, de contes et de morceaux lyriques du genre le plus élevé. Cette publication a excité parmi les gens de lettres une vive controverse ; la plupart en ont contesté l'authenticité : les uns attribuaient ces poésies au marquis de Surville, émigré, descendant de Clotilde, qui fut mis à mort en 1798 pour être rentré en France avec une mission de Louis XVIII; les autres en faisaient honneur à l'éditeur même, Vanderbourg. Les recherches faites récemment (1863), par M. le professeur A Macé, dans les papiers de la famille de Surville ne permettent plus de suspecter Vanderbourg et éta: blissent que le manuscrit qu'il a publié est bien celui qu'avait préparé le marquis de Surville. Ce manuscrit renfermait incontestablement des poésies de Clo-tilde, mais la plupart avaient été retouchées et interpolées par la marquis. Les Poésies de Clotilde, publiées pour la première fois en 1803, ont été depuis réimprimées bien des fois, notamment en 1825.
SUSI ' — 1824 — S0ZA.
- SURVILLE (J. Franc. Marie de), marin distingué, né en 1717 au Port-Louis en Bretagne, se signala dans les campagnes de l'Inde, parcourut en 1769 les mers du Sud, y découvrit ou reconnut plusieurs îles, notamment l'île Salomon (F. ce nom) et la Nouv.-Zélande, et périt en mer près de Lima en 1770.
- SURVIXLIERS, vge du dép. de Seine-et-Oise, à 40 kil. E. N. E. de Pontoise, près du domaine de Morfontaine; 600 hab. Joseph Bonaparte prit le nom de Comte de Survilliers après la chute de Napoléon.
- SUS ou sous (Roy. de), partie de l'empire de Maroc, jadis roy. indépendant, ainsi nommée de la riv. de Sus, affluent de l'Atlantique, qui l'arrose, est si-3ué sur les deux versants de l'Atlas et est borné au N. par le Maroc proprement dit, à l'O. par l'Océan, au S. par la pays des Mosselmines, et à l'E. par la prov. de Darah ; env. 200 kil. sur 279 ; 600 000 hab. ; capit. Tarodant; autres villes, Agadir, Talent. Climat chaud et agréable, sol fertile (canne à sucre, coton, indigo, olives, dattes, etc.), mais en grande partie inculte. Une partie du pays de Sus est depuis 1810 comprise dans l'État de Sidi-Hescham.
- SCSANNE, femme célèbre par sa chasteté, fille d'Helcias et épouse de Joakim, de la tribu de Juda, avait suivi son époux à Babylone lors de la captivité. Deux vieillards impudiques, juges d'Israël, voulant la séduire, la surprirent au bain, et la menacèrent, si elle ne cédait à leurs coupables désirs, de l'accuser d'adultère ; sur son refus, ils l'accusèrent en effet, et la chaste Susanne fut condamnée à mort. Mais Daniel, encore jeune, obtint la révision du jugement et, en mettant les accusateurs de Susanne en contradiction entre eux, fit reconnaître son innocence. On place cet événement vers 600 av. J.-C.
- SUSANNE (Ste), vierge et martyre, fut, à ce qu'on croit, mise à mort à Rome en 295. On iafêtele 11 août.
- SUSE, anc v. de Perse, résidence d'hiver des rois Achéménides, était en Susiane, au N., sur l'Eulaeus. On en attribuait la fondation à Memnon. Les grands rois y avaient un palais magnifique et y gardaient une partie de leurs trésors. Il n'en reste que des ruines, avec des inscriptions cunéiformes, près de Chousler.
- SUSE, Susa en italien, Segusio en latin, v. du Piémont, ch.-l. de prov., à 53 kil. O. de Turin; 3200 h. Ëvêché, collège, séminaire. Station du chemin de fer; arc de triomphe de marbre blanc en l'honneur d'Auguste. Aux env. marbre vert dit Marbre de Suse. Située à la réunion des deux grandes routes du mont Cenis et du mont Genèvre, Suse est de ce côté la clef de l'Italie. Souvent prise et reprise; brûlée par l'emp. Frédéric Barberousse; prise par les Français en 1690, 1704, 1796, démantelée en 1798, et comprise dans le dép. du Pô comme ch.-l. d'arr. Suse forma au moyen âge un marquisat, longtemps important; vers 1060, ce marquisat fut réuni au duché de Savoie par Amédée II, fils d'Adélaïde, héritière de la maison de Suse. — On appelle Pas de Suse le passage des Alpes à l'entrée duquel se trouve Suse. Ce passage fut plusieurs fois forcé par les Français, notamment en 1629, par le duc de La Meilleraie. — La prov. de Suse, contiguê au dép. français des Htes-Alpes, a 82000 h.
- SUSIANE, auj. Khousistan, contrée de l'empire médo-persan, entre la Perside à l'E., l'Assyrie et la Babylonie à l'O., le golfe Persique au S., avait pour ch.-l. suse. Elle renfermait, entre autres provinces, l'Elymaïde, la Characèneet la Mélitène.—On y fait régner dans les temps les plus anciens Teutame et Memnon. Après la mort d'Alexandre, elle fit partie du royaume de Syrie; elle fut enlevée aux rois Syriens par les Parthes, puis comprise dans le 2* empire des Perses, enfin conquise par les Arabes. Elle reçut d'eux le nom qu'elle porte aujourd'hui ; c'est une des provinces du royaume moderne de Perse.
- SUSO ou SUSON (H.), dit Frère Henri Amanâ, mystique allemand, né à Constance vers 1300, d'une famille noble, m. à Ulnten 1366, était dominicain et disciple de maître Eckart. Au panthéisme de son maître il mêle des sentiments romanesques, des images poétiques ; souvent il emprunte le langage de l'amour humain pour exprimer les extases de l'âme unie à Dieu. Il a laissé des Méditations sur la Passion, des Sermons, et l'Horloge de la sagesse, en latin. Ses OEuvres ont été publiées à Cologne, 1555, 1588, 1615, et traduites par Lecerf, 1586 et 1614. Chavin de Malan a donné sa Vie, 1842.
- SUSQUEHANNAH, riv. des États-Unis, se forme dans l'Etat de Pensylvanie de la réunion de deux branches, l'une venant de l'E. et de l'État de New-York (cours 500 kil.), l'autre descendant des Aile-ghany (300 kil.); elle coule ensuite au S. E., entre dans l'État de Maryland et tombe dans la baie de Chesapeak, après un cours de 200 k. depuis la jonction. Un canal l'unit au Schuylkill.
- SUSPECTS-, toi DES SUSPECTS. V, ces articles dans notre Dict. univ. des Sciences.
- SUSSEX (Comté de), comté de l'Angleterre, au S., sur la Manche, entre ceux de Surrey au N., de Kent à l'E.,de Southampton à l'O. : 130k.sur 45;300 000 h.; ch.-l.,Chichester. Fer, marbre, ocre rouge, marne, etc. — Ce comté, habité jadis par plusieurs peuplades belges, forma avec le comté de Surrey un des sept royaumes de l'Heptarchie ; il devint ensuite comté ; les comtes s'étant éteints en 1801, il fut érigé en duché en faveur du 6' fils du roi George III.
- SUSSEX (Roy. de), South-Seaxna-rice, un des États saxons de l'Heptarchie, fut formé,de 477 à 491, par yEUa qui débarqua dans l'île de WIght. Situé au bord de la Manche, entre ceux de Wessex à l'O. et d'Essex à l'E., ce royaume comprenait les comtés actuels de Surrey, Sussex et Southampton. Chichester en était la capitale. Il ne subsista guère qu'un siècle et se fondit dans le roy. de Wessex.
- SUTHERLAND (Comté de), comté d'Ecosse, borné au S. par celui de Ross, à l'E. par celui de Caithness, partout ailleurs par la mer : 110 kil. sur 100 ; 26 000 h., ch.-l., Dornoch. Montagnes arides, cotes échancrées; sol stérile ou peu fertile; houille, marbre, pierre calcaire, cristal de roche, très-beau grenat; pêche de harengs et cabillauds. Douze propriétaires seulement possèdent tout le pays; la famille Gower, qui en possède la plus grande partie, porte le titre de duc de Sutherland.
- SOTXEDJE, fleuve de l'Inde. 7. SETLEDIE.
- SUTRI, Sutrium, ville de l'Italie centrale (Viterbe), à 25 kil. E. S. E. de Viterbe; 1500 hab. Evêché (érigé en 487). Un concile y fut tenu en 1046. Amphithéâtre antique, creusé dans le roc.
- SUTTIES, nom donné dans l'Inde aux cérémonies dans lesquelles les femmes se brûlent sur le corps de leurs époux. Les Anglais ont fait, mais en vain, tous leurs efforts pour extirper cette pratique barbare.
- SUTTON (Thomas), riche marchand anglais, né en 1532, m. en 1611, fit une grande fortune sous le règne d'Elisabeth, en employa une grande partie au service de son pays, et consacra en mourant tous ses biens à la fondation d'un magnifique hospice avec école : cet établissement, situé à Knaith, dans le comté de Cork, est connu sous le nom de Charter-house (maison des Chartreux, parce qu'il était bâti sur l'emplacement d'un ancien couvent de Chartreux).
- SUVALKI, v. de Russie (Pologne), ch.-l. de la voïvodie d'Augustowo, sur le Hancza, à 320 kil. N. E. de Varsovie; 3000 hab.
- SUZANNE, SUZE, SUZO. V. SUSANNE, SUSE, SUSO