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- SMALA, réunion de tentes arabes. V. ce mot dans notre Dict. univ. des Sciences.
SMALAND, province de Suède. V. SMŒLAND.
- SMALKALDE, en allem. Schmalkalden, v. murée de l'électorat de Hesse, ch.-l. de district, dans la prov. et à 60 kil. N. E. de Fulde; 5000 hab. Saline; blanc de plomb, fonderie de canons, fabrique d'armes et d'outils. — Le 31 déc 1530, les États protestants d'Allemagne, pour s'opposer aux empiétements de Charles-Quint, formèrent à Smalkalde une ligue qui devint bientôt puissante, mais qui fut presque dissoute en 1547 par la victoire des Impériaux à Mûhlberg. On connaît sous le nom d'Articles de Smalkalde les articles de défense adoptés dans cette ville en 1537, sur la proposition de Luther, par les théologiens protestants.
- SMEATON (John), ingénieur anglais, membre de la Société royale de Londres, né en 1724 à Ansthorp dans le comté d'York, m. en 1792, construisit le beau phare d'Eddystone à l'entrée du canal de la Minohe, et dirigea les travaux du pont de Londres. lia laissé des Mémoires sur la physique, la mécanique et l'astronomie, entre autres des Recherches expérimentales sur la puissance mécanique de l'eau, Londres, 1794, qui obtinrent une médaille d'or de la Société royale et furent trad. par Girard en 1810.
- SMERDIS, mage de la Perse, profita de l'absence du roiCambyse, qui était en Egypte, pour usurper la couronne, 522 av. J.-C, en se donnant pour le frère de ce prince, qui avait été secrètement mis à mort, et conserva le trône pendant 8 mois après la mort de Cambyse, qui avait péri en Egypte. Ce mage avait eu les oreilles coupées pour un délit; une de ses femmes le reconnut à cette marque, et publia la supercherie. II se forma alors un complot de sept grands qui mit fin au règne et à la vie de Smerdis. On a vu dans le règne du mage Smerdis une tentative des mages pour prendre en main le pouvoir, et dans sa chute une réaction des guerriers contre la théocratie. Son renversement fut suivi d'un massacre général des mages (dit Magophonie).
SMINTHEE (du grec smzns, sminlhos, rat), surnom
ue les Phrygiens donnèrent à Apollon pour avoir, isait-on, délivré leur pays d'une multitude de rats.
- SMITH (John), navigateur anglais (1579--1631), fit trois voyages en Virginie, de 1606 à 1614, présida à la fondation de James-Town(l 608) et eut à repousser les attaques des sauvages. Etant tombé entre les mains des Indiens, il allait être égorgé et dévoré par ces anthropophages, lorsque la fille du chef de la tribu, la belle Pocahontas, lui sauva la vie au péril de la sienne propre. Il a publié une Description de la Nouvelle-Angleterre, Londres, 1616.
- SMITH (Robert), physicien (1686-1768), cousin el ami de Cotes, lui succéda dans sa chaire de physique à Cambridge, publia les œuvres de ce savant et contribua comme lui à répandre les découvertes de Newton. Il publia lui-même en 1728 un Système complet d'optique (en anglais), qui a été longtemps l'ouvrage le plus complet sur cette matière (trad. par le P. Pezenas, 1767, et par Duval-Leroy, même année).
- SMITH (Adam), célèbre écrivain écossais, né en 1723 à Kirkaldy, m. en 1790, étudia à l'Université de Glasgow, où il eut pour maître Hutcheson, donna dès 1748 des leçons de rhétorique à Edimbourg, fut nommé en 1752 professeur de philosophie morale à Glasgow, se fit connaître en 1759 par sa Théorie des Sentiments moraux, accompagna en 1763 le duc de Buccleugh dans ses voyages sur le continent, se lia à Paris avec Turgot, Quesnay et autres chefs de l'école physiocrate, publia en 1776, après 10 ans de retraite, ses Recherches sur la nature et les causes de la richesse des nations et se fitpar cetouvrage une réputation européenne; fut nommé en 1778 commissaire des douanes en Ecosse, place lucrative qu'il conserva jusqu'à sa mort, et en 1787 recteur de l'Université de Glasgow. Adam Smith est également estimé comme philosophe et comme économiste : dans sa Théorie des Sentiments moraux, il explique toute la moralité humaine par la sympathie, c'est-à-dire par cette propriété qui fait que nous nous mettons à la place de nos semblables et que nous sentons et jugeons comme eux ; dans sa Richesse des nations, il fonde la richesse sur le travail, démontre la nécessité de l'union du travail et du capital, recommande la division du travail, et proclame la liberté entière du commerce et de l'industrie; c'est à son école qu'appartient cette formule libérale : Laissez [aire, laissez passer. Les OEuvres complètes de Smith ont été publiées par Dugald Stewart, Edimb., 1817,5 vol. in-8. La Théorie des sentiments moraux a été plusieurs fois traduite, notamment par Blavet, 1794, et par Mme Condorcet, 1798; la Richesse des nations a été trad. par Blavet, 1788; par Roucher, 1790, et par Germain Garnier, 1800 et 1822. Les doctrines économiques d'Adam Smith, adoptées et commentées par Macculloch, Malthus, Sismondi, ont été popularisées en France par J. B. Say. Macculloch a donné en 1828 une nouvelle édition des écrits d'A. Smith, et en 1854 une excellente biographie de cet auteur.
SMITH (sir W. SIDNEY), marin anglais, né à Westminster en 1764, m. en 1840, fut chargé en 1793 par l'amiral Hood, alors maître de Toulon, d'incendier la flotte française dans le port, fut fait prisonnier en 1795, et dé'tenu deux ans au Temple, d'où il parvint à s'échapper, dirigea la défense de St-Jean-d'Acre contre les Français et força Bonaparte à s'éloigner de cette place (1799), signa en 1800 avec Kléber la convention d'El-Anoh, protégea la Sicile pendant que le royaume de Naples était occupé parles Français et accompagna au Bréseil le roi de Portugal, qui y cherchait un refuge (1807). Contre-amiral depuis 1805, il fut fait amiral en 1821. Il s'occupa surtout, dans ses dernières années, d'œuvres philanthropiques, et fonda une société qui avait pour but l'abolition, de la piraterie dans la Méditerranée. SMITHFIELD, v. des États-Unis (Rhode-Island), à 15 kil. N. O. de Providence; 12 000 hab. Carrières de pierre à chaux. — Il y a dans Londres une célèbre place de Smithfield, qui sert auj. de marché. H. 112
SMOL — 1778 — SNJÎL
- SMITHSON (James), fils naturel duduedeNor-thumberïand, né vers 1770, m. en 1829,s'est illustré par le noble emploi qu'il a fait de sa fortune. En 1826, il légua aux Etats-Unis 100 000 liv. sterl. pour fonder àWashington l'Institution Smilhsonienne, association reeommandable par les immenses travaux qu'elle édite sur les sciences mathématiques, physiques, historiques et économiques. Cosmopolite par goût, Smithson vivait tantôt à Londres, tantôt à Paris, à Berlin, à Florence ou à Gênes. Lié avec les savants les plus distingués de l'époque, Cavendish, Wollaston, etc., il rivalisait avec les plus habiles pour les manipulations et l'analyse. On lui doit de savantes recherches sur le Minium natif, la Zéo-lithe, l'Ulmine, et plusieurs procédés utiles pour faire reconnaître les poisons, notammentl'arsenicet le mercure. Ses M èmoires ont paru dans les Annales de philosophie de Thomson, les Annales de chimie et de physique et le Journal de chimie médicale.
- SMOELAND, anc division de la Suède, forme auj. les gouvts de Calmar, Jœnkœping et Kronoberg.
- SMOLENSK, v. de Russie, ch.-l. du gouvt de Smo-lensk, sur le Dnieper (r. g.) et trois petites rivières, à 700 kil. E. S. E. de St-Pétersbourg et à 415 k. O. S. O. de Moscou; env. 15 000 h. Ville sainte. Évêché grec, cour d'appel, école militaire, gymnase, école de commerce, séminaire. Palais épiscopal, deux cathédrales, plusieurs couvents. Soieries, toiles, chapeaux, bas, papiers, etc. Commerce actif avec Riga, Dantzick, l'Ukraine (pelleteries, mâts, planches, grains). Potemkin est né aux env. de cette ville.— Smolensk, ville très-ancienne, fut longtemps une république indépendante. Elle fut soumise par Novo-gorod en 881. Depuis le règne de Vladimir I, et à plusieurs reprises, elle fut donnée en apanage à divers princes de la maison de Rurik, et eut titre de principauté. Dans le désordre qui suivit l'invasion mongole et la chute du grand principat de Kiev, les Lithuaniens s'en emparèrent ; ils la conservèrent jusqu'en 1514. Les Russes et les Polonais se la disputèrent ensuite pendant longtemps : les derniers entrèrent à Smolensk en 1611, et la gardèrent par le traité de Déoulina (1618); mais Alexis Romanov la reprit en 1654 et l'annexa définitivement à l'empire russe. Cette ville a eu, dit-on,jusqu'à200000 h.: elle fut dépeuplée par les pestes de 1130 et 1388, et par les guerres continuelles. Le 17 août 1812, les Français y remportèrent sur les Russes une sanglante victoire, à la suite de laquelle ella fut brûlée. — Le gouvt de Smolensk, entre ceux de Tver au N., de MoscouetdeKalouga àl'E., d'Orel auS. E.,deTcher-nigov au S., de Mohilev, de Vitebsk et de Pskov à l'O., a 360 kil. sur 300 et 1400000 hab. Sol plat et fertile, arrosé par plusieurs rivières : Duna, Dniepr, Desna, Soja,Gjat. Grains, lin, chanvre; pâturages.
- SMOLLETT (Tobie), historien et romancier écossais, né en 1720 à Dalquhurn (Dumbarton), m. en 1771, fut quelque temps chirurgien de marine, puis exerça son art à Londres, mais avec peu de succès, et le quitta pour les lettres. 11 composa quelques pièces de théâtre qu'on ne voulut pas jouer, et se tourna vers le roman. Il fit paraître en 1748 les Aventures de Roderic Random, le meilleur de ses ouvrages, qui lui fit bientôt une grande réputation; en 1751, les Aventures de Peregrine Pickle, roman licencieux, dont il donna lui-même dans la suite une édition châtiée; en 1753, les Aventures du comte Falhom. De 1755 à 1763, il rédigea le Crilical Re-vieto, recueil politique, anglican et tory: il se fit de nombreux ennemis par les sarcasmes qu'il y lançait contre ses adversaires, et fut mis trois mois en prison comme diffamateur. En 1758, il fit paraître une Histoire d'Angleterre, qu'il continua depuis jusqu'en 1760, et qui eut un grand succès. A la même époque il se mit aux gages du ministère de lord Bute, et soutint cette administration dans une feuille hebdomadaire, The Briton: mal récompensé de son zèle, il se vengea par des satires. Il passa ses der-
nières années en Italie pour réparer sa santé, et mourut à Livourne. Smoflett est un des bons écrivains de l'Angleterre : c'est un prosateur élégant, un peintre habile et Vrai; mais il a terni son talent par son manque de conscience et son immoralité. Son Histoire est loin d'égaler en profondeur celle de Hume; cependant elle est remarquable par la clarté et l'intérêt; on lui emprunte ordinairement la partie postérieure à l'année 1688 afin de compléter l'histoire de Hume, qui s'arrête à cette époque. Cette Histoire a été trad. par Targe, 1759 et arm. suiv.. 19 vol. in-12. Les romans de Smolett ont aussi été traduits pour la plupart. Outre ses écrits en prose, on a de lui quelques poésies : il publia en 1746 les Larmes de l'Ecosse, poëmeen faveur des vaincus de Culloden, et une Ode à l'indépendance, qui le placent parmi les bons poètes de son pays.
- SMYRNE, Smyrna, appelée ïsmir par les Turcs, v. de la Turquie d'Asie, en AnatoHe, ch.-l. de gouvt, au fond d'un golfe de l'Archipel qui porte son nom, à 430 kil. S. S. O. de Constantinople ; env. 130000h., dont 65 000 Turcs, 40000 Grecs, de 2 à 3000 Francs (Européens), et le reste Arméniens et Juifs. Archevêché grec et arménien, mollah, de 1" classe. Quelques monuments (le grand bazar, le vizir-khan), superbes maisons le long du rivage; la ville, longtemps sale, laide, étroite, est maintenant percée de rues propres et spacieuses et offre de magnifiques quartiers. Le commerce y est immense :les soies et soieries, les poils de chèvre et de chameau, lés mousselines brodées, l'opium, la noix de galle et.'la valon-née, la scammonëe.les fruits secs en sont les articles principaux. Toutes les nations commerçantes de l'Europe ont des consuls à Smyrne; les Francs y forment comme une république à part, ayant son quartier et sa juridiction particulière. — Smyrne fut fondée par une colonie d'Êoliens, vers l'an 1015 av. J.-C; mais des Colophoniens, qui y avaient reçu asile, s'emparèrent de la ville par surprise, et la firent entrer dans la confédération ionienne, dont elle ne cessa depuis de faire partie. C'est7 une des villes qui prétendaient avoir été le berceau d'Homère : ses murs étaient baignés par une petite rivière appelée JHelès : c'est de là, dit-on, qu'Homère tirait son surnom de Uélésigène.Prise et détruite par les Lydiens, elle fut relevée après la mort d'Alexandre par Antigone, qui la rebâtit à 20 stades ds l'ancienne ville; elle fut ensuite agrandie par Lysimaque, et devint la plus belle ville de l'Asie-Mineure. Partageant le sort de l'Ionie, elle passa depuis stros la do-. mination des rois dePergame, puis sous celle des Romains. Sous Tibère, elle fut renversée par un tremblement de terre (ce fléau s'y renouvela fréquemment dans la suite, ainsi que la peste). Restaurée par Marc-Aurèle, Smyrne fut célèbre sous l'empire par son commerce, par ses écoles d'éloquence et son goût pour les lettres : c'est là que naquirent Bion et Quintus (dit de Smyrne). En 1084, le Turc seldjoucide Tzachas l'enleva aux empereurs grecs et en fit la capitale d'un petit État; mais le Grec Jean Ducas la reprit en 1097. Les Turcs s'en emparèrent de nouveau en 1332; elle leur fut enlevée par les Chrétiens en 1344, mais tomba en 1402 au pouvoir de Tamerlan qui la saGéagea. Amiirat II s'en rendit maître en 1424, et depuis elle est restée au pouvoir de la Porte. Smyrne ne dépend point du ïïvah d'Aï-din, dans lequel elle est comprise géographique-ment; elle est administrée par un gouverneur pari ticulier. En 1841 et 1845 cette ville a éprouvé des incendies qui l'ont presque à moitié détruite; mais elle a promptement réparé ses pertes.— Le golfe de Smyrne, long de 50 kjJ- et large en moyenne de 20, forme une magnifique rade, presque abritée de tous les côtés : au S. par le mont Mimas, ài'E. par le Pagtis, au N. par le Sipyle.