Projet:Bouillet/OCR/S/SC
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- SCAEB, ch.-l. de c (Finistère), à 20 k. N. de Quimperlé 4278 hab. Belle fontaine, vue superbe.
- SCEVOLA (C. Mucius), jeune Romain qui, lors du siège de Rome par Porsenna (507 av. J.-C), pénétra dans le camp et jusque sous la tente du roi des Etruques, dans le but de le poignarder; mais il frappa par méprise le secrétaire du prince. Arrêté et interrogé sur-le-champ, au lieu de répondre, il plaça sa main droite sur un brasierardent,comme pour la punir de sa maladresse,et la laissa brûler; puis il dit auroi que 300 jeunes Romains déterminés comme lui devaien) pénétrer dans son camp, décidés à imiter son dévouement. Porsenna, enrayé, le laissa libre et se hâta de conclure la paix. C'est à la suite de cet événement qu'il reçut le surnom de Scevola, qui veut dire gaucher. L'action extraordinaire attribuée à Scevola a été révoquée en doute par la critique moderne.
- SCEVOLA (Q. Mucius), préteur en Sardaigne en 217 av. J.-C, était le plus habile jurisconsulte de son temps. Quintus et Publius, ses fils, succédèrent à sa réputation de science, qui fut longtemps comme héréditaire dans cette famille.— Q. Mucius Sctevola Augur, petit-fils du précéd., était habile orateur et excellent jurisconsulte. Consul en 116 av. J.-C, il vainquit les Dalmateset obtint le triomphe. Il rendit aussi de très-grands services dans la guerre des Mar-ses. Cicéron, qui avait reçu ses leçons, a fait dé lui un des interlocuteurs de ses traités De l'Amitié, De l'Orateur et de la République.—Un autre Q. Mucius Scaevola, beau-père de Pompée, et cousin du précéd., fut consul l'an 95 av. J.-C, puis proconsul d'Asie, et se fit universellement chérir dans sa province par son désintéressement et son équité. Il n'en fut pas moins massacré par ordre dujeune Marius (86).
- SCALA, v. d'Italie, dans l'anc. roy. de Naples (Principauté Citérieure), près de la mer Tyrrhé-nienne, à 5 kil. O. d'Amalfi; 1800 hab. Ane évêché (réuni à celui de Ravelio).— SCALA-NOVA, ifeapolis, v. et port de la Turquie d'Asie (Anatolie), sur le golfe de Scala-Nova, à 60 k. S. de Smyrne ; 20 000 h. Grand commerce de riz, café, lin, chanvre, etc.
- SCALA (les DELLA), famille gibeline de Vérone. Ses principaux membres furent : Mastinol, podestat de Vérone après la chute d'Eccelîn le Féroce (1259). Implacable ennemi des Guelfes, illes chassa tous de Vérone:ils le firent assassiner (1277). — Albert I, son frère, podestat de 1277 à 1301, s'appliqua a le venger.—Barthélemi 1 et Alboin I, fils d'Albert I, furent podestats le 1" jusqu'en 1304, le 2* en 1311 —Cane I, le Grand, 3" fils d'Albert 1, né en 1291, podestat en 1312.Grandguerrier, il conquit Vicence, Padoue, Feltre etTrévise, devint capitaine général des Gibelins en Lombardie, lieutenant et conseiller des empereurs Henri VII et Louis IV (deBavière), et futl'ami de Dante, auquel il donna asile. Il mourut en 1329.—Son neveu Mastino II, 1298-1351, accrut beaucoup ses Etats et organisa une ligue en Lombardie contre Jean de Bohème, mais fut attaqué par Florence et Venise coalisées, et réduit à Vérone, Vicence, Parme et Lucqûes (1338).— Cane II, fils et successeur de Mastino II (1351-59), fut un tyran odieux et avide, et fut tué par son propre frère. — Ce frère, Cane III. aussi vicieux que lui, fut le dernier prince mâle légitime de sa race (1359-75).—Antoine et Barthélemi II, fils naturels de Cane III, régnèrent ensemble de 1375 à 1381, mais au bout de ce temps Antoine fit tuer son frère. Bientôtdèpouillé lui-même de ses États par ses voisins, il alla mourir danslesmon-tagnes de Forli, empoisonné par ses ennemis (1388),
- SCALDES, "anciens poètes Scandinaves qui chantaient les dieux, les rois et les héros. Chaque prince avait des scaldes à sa cour et s'en faisait stilvre à- la guerre, afin qu'ils vissent de leurs yeux les exploits qu'ils devaient célébrer ensuite. Leurs chants étaient richement récompensés. Plusieurs de ces chanta étaient gravés en caractères runiques, mais le plus souvent ils passaient de bouche et n'étaient conservés que par la tradition orale. Ils furent recueillis plus tard, et formèrentVEdda et les Sagas que nous possédons aujourd'hui F. ces mots.
SCALDIS, nom latin de l'Escaut; SCALIGER (Jules-César), célèbre érudU, néon 1484
SCAN - 1717 - SCAR
à Vérone, m. en 1558, était fils de Benoît Bordoni, peintre en miniature, mais prétendait descendre de la noble maison délia Scala (d'où le nom qu'il prit). Après avoir beaucoup voyagé, il suivit en France Ant. de La Rovère, évêque d'Agen (1525), se fixa auprès de lui comme médecin, et obtint des lettres de naturalisation. 11 écrivit d'abord contre les savants les plus illustres de son siècle, et commença ainsi à se faire une réputation que sa science réelle et ses nombreux travaux classiques augmentèrent bientôt. Il visait au renom d'homme universel, et effectivement il savait de tout, mais c'est principalement comme grammairien qu'il mérite sa célébrité. On lui doit, entre autres ouvrages : De causis linguse lati-nx, Lyon, 1540, traité de grammaire conçu dans un esprit vraiment philosophique; Poetices libri VII, Lyon, 1561, ouvrage plein d'érudition, où il traite de l'origine et du but de la poésie et passe en revue les poètes les plus célèbres, mais qui laisse à désirer pour le goût; De sublilitale, ad Cardanum, Paris, 1557 ; des Traductions latines d'ouvrages grecs, notamment de l'Histoire des animaux d'Aristote, du Traité des plantes deThéophraste, des Notes, des Dissertations, des Discours. On a aussi de lui des Poésies Zati'nas.mais elles sont très-médiocres, Genève, 1574. La vanité de ce savant était excessive, et il n'épargnait pas les injures à ses adversaires; il eut de vives disputes avec Erasme au sujet de la latinité de Cicé-ron.—Son fils, Joseph JusteSc,néen 1540 à Agen, m. en 1609, le surpassa encore comme philologue, et se fit en outre un nom comme chronologiste et historien. Il fut quelque temps précepteur dans une famille noble près de Tours, parcourut la France, l'Allemagne, l'Italie, l'Ecosse, embrassa la religion réformée(1562),etfutappelé àl'Académie de Leyde en 1593, comme successeur de Juste-Lipse. On le regarde comme le véritable créateur de la science chronologique. Outre des Commentaires sur Varron, Verrius Flaccus, Festus, Catulle, Tibulle, Properce, Perse, Ausone, Nonnus, César, Martial, Agathias, Publius Syrus, etc., on lui doit : Opus de emenda-tionetemporum, Paris, 1583, et Genève, 1629, in-f.; Thésaurus temporum, complectens Eusebii Pam-phùi Chronicon, Leyde, 1609, et Amsterd., 1658, 2 v. in-f.; des Lettres latines, Leyde, 1627; des Poèmes latins, Leyde, 1615. Il traduisit en vers grecs un choix des Ëpigrammes de Martial, et en ïambes latins la Cassandre de Lycophron et les Hymnes d'Orphée (il y imite le vieux latin). Plein de vanité comme son père, il prétendit, dans une lettre intitulée : De vetustate gentis Scaligeras, l'aire remonter sa noblesse jusqu'aux rois alains. Il eut aussi, comme son père, de vives querelles avec plusieurs de ses contemporains, notamment avec Scioppius.
- SCAMANDRE, riv. de Troade, à l'O. de Troie, sortait de l'Ida près d'Ilion par 2 sources, l'une chaude, l'autre froide, et, après s'être unie au Si-moïs, tombait dans l'Hellespont au N. E. du cap Si-gée. On le nommait aussi Xanthe (c-à-d. en grec Jaune), à cause de la couleur jaunâtre de ses eaux. C'est auj. le Kirke-Keusler.
- SCAMOZZI (Vicenzo), architecte, né à Vicence en 1552, m. en 1616, se fixa à Venise en 1583. Ses constructions les plus remarquables sont, à Venise, le palais Cornaroet Trissino et les Procuraties neuves; i. Florence, le palais Strozzi; à Bergame, le palais du gouvernement; entinla cathédrale de Salzbourg, son chef-d'œuvre. Il a laissé un grand traité d'architecture qui a été publié après sa mort, quoiqu'il n'eût pas eu le temps de le terminer : Idea dell' architectural universale, Venise, 1615 et 1697, 2 vol. in-f., trad. en frarç. sous le titre d'OEuvres d'architecture de Scamôzzi, Leyde, 1713, in-fol. : c'est un livre sans méthode, mais précieux pour l'art de bâtir. D'Aviler en a donné un bon abrégé.
- SCANDERBEG (George CASTRIOT, dit), héros albanais, né en 1404 ou 1414, était fils de Jean Castriot, prince d'Albanie, tributaire d'Amurat II. Il
fut livré en otage à ce sultan, qui le fit élever dans la religion musulmane, reçut d'Amurat le titre de sandjak et le commandement de 5000 hommes, servit ce prince avec succès contre le despote de Servie, et déploya dans plusieurs combats une telle valeur qu'on lui donna le nom de, Skander (Alexandre), sous lequel il est surtout connu. Résolu à relever le trône d'Albanie, il abandonna les Turcs pendant la bataille de la Morava (1443), enleva par surprise Croïa, capitale de ses anciens Etats héréditaires, se déclara ouvertement catholique, se fit proclamer chef par la confédération des seigneurs albanais et épirotes, battit les Turcs près de Basse-Dibra (sur le Drin noir), envahit la Macédoine, fit alliance avec Ladislas V, roi de Hongrie, et avec Huniade, rejeta les propositions de paix d'Amurat et le chassa de devant Croïa(l 450). Il n'eut pas moins de succès contre les soldats de Mahomet II, même après la prise le Constantinople, et obtint en 1461 une paix honorable. Il profita de ce loisir pour aller défendre contre Jean d'Anjou (1462) le roi de Sicile, Ferdinand I, jui en récompense le créa duc de San-Pietro. De re-onr dans ses Etats, il rompit la paix dès 1463, à l'instigation du pape Pie II, commença seul la croisade annoncée contre les Turcs et remporta de nouvelles viotoires. Mahomet II préparait contre Scan-lerbeg un armement formidable, lorsque ce héros ut emporté par la fièvre en 1467, à Lissa', chez les Vénitiens, avec lesquels il allait former une ligue contre la Porte. Les Albanais le chantent encore dans leurs chants nationaux. L'histoire de Scan-derbeg a été écrite par un de ses contemporains, Barlesio, sous le titre de Devita ex rnoribus G. Cas-trinti, Strasbourg, 1537 (trad. par J. de Lavardin, 1597), et de nos jours par C. Paganel, Paris, 1855. SCANDERIEH, v. d'Egypte. V. ALEXANDRIE. SCANDEROUN, v. deTurauie V. ALEXANURETTE.
- SCANDIANO, bg d'Italie (Modène), à 15 kil. E. S. E. de Modène. Carrière de soufre. Ane comté. Patrie de Boïardo et de Spallanzani.
- SCANDIE, Scandia. Les anciens nommaient ainsi la région méridionale de la Suède actuelle; ils y plaçaient les Suiones, les Hilleviones, les Gutes, noms qui rappellent ceux de Suède, Hailand, Gothie; du reste elle leur était peu connue. V. SCANDINAVIE.
SCANDINAVES, peuple ancien. V. SCANDINAVIE.
- SCANDINAVIE. On nomme vulgairement ainsi toute la péninsule qui comprend la Norvège et la Suède; on étend même quelquefois ce nom au Danemark, et l'on réunit sous le nom d'états Scandinaves ces trois États qui ont été en effet quelque temps réunis (7. Union de COLMAR). Ce nom vient delà Scandie, aneprov. méridionale de la Suède. On croit que les Scandinaves sont un peuple venu d'Asie sous la conduite d'Odin vers le i" s. av. J.-C. (V. ODIN). Les Scandinaves reconnaissaient pour dieux Odin, Thor, Freya, etc. Ils avaient des poètes (scaldes), possédaient une littérature assez riche (V. EDDA, SAGAS), et employaient les caractères runiques.
- SCANIE, anc division de la Suède mérid., a formé les préfect. de Malmcehus et de Christianstad. Le fils aîné du roi de Suède prend le titre de duc de Scanie.
- SCAPTÉ-HYLÉ, lieu de la Thrace, au N. E., près d'Abdère. C'est là qu'étaient les mines d'or et d'argent que possédait la famille de Thucydide.
SCAPULA (OSTORIUS). V. OSTORIUS.
- SCAPDLA (J.), lexicographe, né en Allemagne vers 1540, m. à Paris vers 1610, fut employé dans l'imprimerie de H. Etienne, et composa, d'après le Thésaurus linguse grxcœ de ce savant, un Lexicon grec-latin abrégé, Baie,1579, in-4 (souvent réimprimé, notamment à Londres, 1820), qui nuisit beaucoup à l'ouvrage original.On a encore de Scapula : Primo-genixvoces, seu Radiées linguiegrsecx, Paris, 1612.
- SCARAMOUCIIE, en ital.ScoramucCTO, personnage comique de la scène italienne, était un mélange de fanfaronnade et de poltronnerie. Il portait d'épaisses moustaches, était tout babillé de noir, et, malgré
SCAR — 1718 — SCIE
ses forfanteries, finissait toujours par être battu. On connaît principalement sous ce nom Tiberio Fio-rellij acteur napolitain, né en 1608,m. en 1696, qm lit partie de l'une des premières troupes italiennes établies en France sous Louis XIII. 11 venait tous les soirs à la oour pour amuser le dauphin (Louis XIV). Il resta au théâtre jusqu'à l'âge de 83 ans. On a publié sous le titre de Scaramuceiana un recueil de ses Bons mots. — Le rôle de Soaramouohe fut depuis continué avec succès sur le théâtre de la Foire par Rauzini, Napolitain (1716-31), par Benozzi, Vénitien (1731-39), et par Gandini (1745-80), qui fit presque oublier Fiorelli et après qui oe rôle disparut.
- SGARBOROUGH, v. d'Angleterre (York), sur une belle baie de la mer du Nord, à 68 kil.N. E. d'York; 10 000 h. Bon port. Chemin de fer. Euines d'un vieux château, construit en 1136 par "William, comte d'AI-bemavle ; ano. abbaye de Cisterciens. Commerce de houille (de Newcastleet de Sunderland), eau-de-vie, genièvre, vin de Portugal. Pêche du hareng. Bains de mer; sources minérales.
- SCARDONA, auj. Isola Grossa ou Àrb, île de l'Adriatique, stirla côte de la Liburnie.—Ville des États autrichiens (Dalmatie), à 40 kil. S. E. deZara, à 9 k. N. E. de Spalatro; 6000 hab. Évêché. Port, sur la Kerkah. Ano. capitale de la Liburnie.
- SCARDKS MOIVS. auj. Tchardaghon GUoubotin, ohaînede montagnes d'Épire, est liéeàl'Orbelus à l'E.
- SCARLATXI (Alexandre), compositeur, né à Na-ples en 1650. m. en 1725, a donné beaucoup de musique de théâtre (env. 100 opéras), de chambre et d'église. Parmi ses compositions dramatiques, on cite Teodora, 1693; 71 Figlio délie selve, 1702; Il Medo, 1708; Il Tigrane, 1715. Il a combattu l'abus des fugues, contre-fugues, canons et autres tours de force musicaux.—Dominique Se, son fils, 1683-1757, maître de musique delà reine d'Espagne, est renommé comme harpiste. — Jos. Se, fils de Dominique, né à Naples en 1718, m. à Vienne en 1776, renommé comme compositeur et comme maître de clavecin, a laissé, entre autres œuvres, 12 opéras, dont un, il Mercato di Malmantile, eut un succès prodigieux.
- SCARPA (Ant.), chirurgien et anatomiste, né en 1747 dans le Frioul, m. en 1832, étudia à Padoue sous Morgagni, fonda sa réputation par les cours de clinique et d'opérations chirurgicales qu'il fit à Mo -dène, fut appelé en 1783 à Pavie, pour y remplir une chaire danatomie et de chirurgie, et finit par être directeur de la Faculté de médecine de cette ville. Il était associé de l'Académie des sciences. Scarpa remit en honneur l'opération de la cataracte par abaissement, accrédita la méthode de Hunterpour tes anévrismes, imagina le procédé de la ligature par l'aplatissement, et exécuta des travaux fort estimes sur les organes de l'ouïe et de l'odorat, sur les ophthalmies, les hernies, etc. On a de lui : De pe-Jiitioriossiumstructura, 1779, trad.parLéveillésous le titre de : Mémoire de physiologie et de chirurgie pratique ,1804; Tabulœncvrologiae, 1794 ;Rèflexions et observations anatomico-ckirurgicales sur Vané-vrisme (en italien), 1804, trad. par Delpech,1809 ; 13es maladies desyeux, trad.parBéginetFournier,1821.
- SCARPANTO, Corpothos, île turquedelamer Egée, entre Rhodes et Candie, a 48 kil. sur 13 et 3000 h.; ch.-l., Avdemo. Sol assez fertile. Fer, marbre.
- SCARPE (la), riv. de France, naît dans le dép. du Pas-de-Calais (arr. de St-Pol), passe,à Arras, entre dans le dép. du Nord, arrose Douay; Marchiennes, St-Amand, et tombe dans l'Escaut, après un cours de 100 kil.,dont 80 navigables au moyen d'écluses.
- SCARPHJÉ, v. de Locride à l'E., près des Thermo-pyles et du golfe Maiiaque, fut renversée par un tremblement de terre. Les Achéens y furent défaits par Q.CœciliusMétellus, 147 av. J.-C.
- SCARPONNB, jadis Serpagne, vge du dép. de la Afeurtûe, sur la Moselle, à 17 kil. N. O. de Nancy. Jadis important et fortifié : c'était la capit. du Pays Saunois. Ravagé par les Hongrois au ix« s.
SCARRON (Paul), écrivain, né a Paris en 1610, m. en 1660, était fils d'un conseiller au parlement. Il fut destiné à l'Église et même obtint un canonicat au Mans; mais il passa sa jeunesse dans la dissipation et se livra à des extravagances qui ruinèrent sa santé : à l'âge de 27 ans, à la suite d'une mascarade, il contracta une infirmité qui le priva de l'usage de ses jambes et le réduisit à l'état de cul-de-jatte. En outre, il se vit presque entièrement dépouillé de sa fortune par un procès qu'il eut à soutenir contre la 2* femme de son père. Il se mit alors à travailler pour le théâtre, et y gagna de quoi tenir un état de maison, asstw. honorable. La reine Anne d'Autriche lui fit quelque temps une pension de 500 écus, mais elle la. lui retira lorsqu'il eut fait la Uasarinade. En 1652, il épousa, par pur sentiment de générosité, MUe d'Au-bigné (depuis Mme de Maintenon), qui alors était orpheline et sans fortune; il la laissa veuve au bout de 8 ans. Scarron réussit surtout dans le genre burlesque, et eut pendant quelque temps une grande vogue; mais il tombe dans le trivial et finit par fatiguer. On a de lui, outre des pamphlets, lés 8 premiers chants de VÉnêide travestie, en vers burlesques , le Romamomique (le meilleur de ses ouvrages), 3 comédies {Jodélet, aonJaphet d'Arménie,!'Écolier deSalamanque),etàespoésiesdiiserses. Ses Œuvres complètes ont été publiées par La Martinière, Paris, 1737,10 vol.in-12 (réimpr. en 1786, 7 vol. in-8); M. V. Fournel a réédité en 1857 le Roman comique et l'Enéide. Quoique perclus, contrefait et réduit à être, comme il le disait lui-même, m raccourci des misères humaines, Scarron avait l'humeur la plus joviale, et il garda sa gaieté jusqu'au moment de mourir.
- SCAURUS (M. ^Emilius) t Romain célèbre, d'une famille iEustre, mais depuis longtemps déchue, servit en Espagne et en Sicile, fut successivement édile, préteur, gouverneur d'Achaïe, consul (122-114 av. J.-C), fit une loi somptuaire, creusa un canal navigable de Parme à Plaisance pour dessécher les marais environnants, vainquit les Cames, roupie gaulois, et obtint le triomphe, fut nommé prince du sénat (114), et dirigea quelque temps toutes les affaires de Rome. Envoyé contre Jugurtha comme lieutenant du consul Calpurnius, il ne fît rien contre lui, et fut soupçonné de s'être laissé gagner par l'or du Numide; il "brava néanmoins les nombreuses accusations des tribuns, et devint .censeur en 89. Il mourut 2 ans après, au comble des honneurs et du crédit. Cicéron et Tacite prononcent son nom avec admiration ; Sallusteau contraire le peint sous des couleurs odieuses. Il paraît bien que la vénalité de Scaurus égalait ses talents.—Son fils, nommé aussi M. .ffimi-lius Scaurus, n'est guère connu que par son luxe et ses prodigalités : il fit bâtirpour le seul temps de son édihté (78 ans av. J.-C.) un théâtre magnifique qui pouvait contenir 80 000 spectateurs. II avait à Rome un riche palais, dont Pline a donné une pompeuse description; son récita inspiré à.l'architecte Mazois l'ouvrage intitulé : Le valais de Scaurus.
- SCEAUX, Cellx, jolie ville, ch.-l. d'arr. du dép. de la Seine, près la Bièvre, à, 12 kil. S. de Paris; 2267 h. Grand marché de bestiaux pour l'approvisionnement de Paris ; chemin de fer construit d'après un système qui permet de décrire les plus fortes courbes.—Cette v. fut érigée en baronme en 1624. On y voyait jadis un château superbe, bâti par Colbert, et qui, en 1700, passa au duc du Maine, fils naturel de Louis XIV. La duchesse, sa femme, y tint une cour brillante, rivale de celle du Régent, et qui était l'école du bon goût et du bouton. Ce château fut acquis ensuite par le duc de Penthièvre. il fut vendu et détruit lors de la Révolution : il n'en est resté que l'orangerie, qui fut rachetée par la ville, et qui, avec une partie du parc, est devenu un Meu publie.
- SCÉE, porte de Troie, près de laquelle était le tombeau de Laomédon, et où. eut lieu la célèore entrevue d'Andromaque et d'Hector. C'est par cette porte que fut introduit dans la ville le cheval de bois.
SCHÀ — 1719 — SCHA.
SCÉLÉRATE (Porte\ l'une des portes de Rome, à l'extrémité S. du Capitole, était ainsi nommée parce que c'est par là que sortirent les 306 Fabiens qui périrent à Cremera (V. FABIENS). Elle s'appelait auparavant Carmentale. — Rue de Rome où Tullie fit passer son char sur le corps de son père Servius Tullius. Elle était au bas du mont Esquilin.
- SCEIXIÈRES, anc abbaye de l'ordre de Cîteaux, à 2 kil. O. N. O. de Romilly (Aube), dans laquelle Voltaire put être inhumé, parce que l'abbé Mignot, son neveu, en était abbé commendataire. Le corps de Voltaire y resta jusqu'en 1791, époque où il fut transporté au Panthéon. L'abbaye a été détruite dans la Révolution. —V. SELLIERES.
- SCÉNITES (Arabes), du grec Skéné, tente, nom donné par les Romains et les Grecs aux hordes d'Arabes nomades, surtout à celles qui erraient entre laSy-rie et l'Euphrate.
- SCEPSIS, v.de Mysie. au S. O., est connue parla naissance de Nélée dit de Scepsis et parce que c'est là que furent, dit-on, retrouvés les ouvrages d'Aris-tote longtemps perdus. V. NELEE.
- SCEPTIQUES, du grec Skepsis, examen. On nommait proprement ainsi les disciples de Pyrrhon, mais on a depuis étendu ce nom à tous ceux qui ont fait profession du doute : leur nom vient de ce qu'ils prolongeaient indéfiniment l'examen, ne se décidant jamais. Les plus célèbres sceptiques sont, chez les anciens, Protagoras, Gorgias, Pyrrhon et les défenseurs de sa doctrine, Timon, Énésidème, Sextus Empiricus; les Nouveaux-Académiciens (Arcésilas, Carnéade) ; chez les modernes, Montaigne, Lamothe-Levayer; Bayle,Sanchez, Huet, Berkeley, Hume, Kant, Schulze.
- SfcÉTÉ. désert de l'Egypte inférieure, à l'O. du Delta, près des montsNitria. Beaucoup d'ermites s'y retirèrent dans les premiers siècles du christianisme.
SCÉVOLA, SCÉVOLE. . V. SCBVOLA et STE-MARTHE.
- SCEY-SUR-SAONE, ch.-l. de c (Hte-Saône), à 17 kil. N. O. de Vesoul; 1712 h. Beau château, dont il ne reste que les caves. Haut fourneau, source salée.
- SCHADOW (J. Godefroy), sculpteur, né en 1764 à Berlin, m. en 1850, était fils d'un pauvre tailleur. Son talent pour le dessin s'étant manifesté de bonne heure, les premiers artistes de Berlin s'intéressèrent à son sort et lui procurèrent les moyens d'étudier. Après deux années de séjour à Rome, il fut nommé en 1788 sculpteur du roi, puis professeur de l'Académie des Beaux-Arts de Berlin; il devint en 1822 directeur en chef de cet établissement. Voici les plus célèbres de ses ouvrages : le monument funèbre du Comte de La Marck, dans l'église de Ste-Dorothée, à Berlin; les statues équestres de Frédéric le Grand, àStettin, du feld maréchal Blûcher, à Rostock, du duc Léopold de Dessau, à Berlin; une statue de Luther, à Wittemberg; un groupe colossal en marbre représentant la reine Louise de Prusse et sa sœur, la duchesse de Cumberland, à Londres ; les bustes de Klopstock, Kant, Haïler, Jean de Muller, pour le Walhalla.—Son fils, RidolfoSch., né en 1786, m. en 1822, avait débuté par un chef-d'œuvre, Paris réfléchissant avant de prononcer son jugement. Parmi ses autres ouvrages, on remarque une Jeune fille attachant ses sandales, la Fileuse, Achille protégeant le corps de Penthésilée.
- SCELffiFFER (Henri), philologue, né à Leipsick en 1764, m. en 1840, était professeur de littérature grecque et bibliothécaire à l'Université de Leipsick. il est surtout connu pour une jolie collection d'auteurs grecs stéréotypés; on lui doit en outre de bonnes éditions d'Hérodote, de Démosthène, d'Athénée, d'Apollonius de Rhodes, de Tryphiodore, etc.
— V. SCHEFFER et SCHŒFFER.
- SCHAFFHOUSE, en ail. Schaffhausen, en latin Sca-phusia, v. de Suisse, ch.-l. du canton de Schaffhouse, sur la r. dr. du Rhin, au-dessous de la cataracte de Laufen; 8000 hab. Collège, gymnase. Coutellerie, soies, cotons, etc. Patrie de l'historien Jean de Mul-
ler.—D'abord simple hameau de pêcneurs (vin* s.), Schaffhouse devint ville impériale au xm" s., tomba, en 1330, au pouvoir de l'Autriche, redevint libre en 1415, et fut admise en 1501 parmi les cantons. — Le canton de Son., le plus septentrional de la Suisse, est presque tout entier enclavé dans le sud du grand-duché de Bade et est séparé par le Rhin des cantons de Zurich et deThurgovie : 24 kil. sur 22; 36 000 hab. (presque tous Réformés et parlant allemand). Climat doux, sol fertile. Ambre, fer, excellent acier, etc. Gouvernement démocratique, organisé par la constitution de 1831, révisée en 1834; grand conseil de 74 membres, petit conseil de 24, investi du pouvoir exécutif. Ce canton occupe le 12° rang par ordre d'admission. SCHAH. V. CHAH.—SCHAHPOUB. V. SAPOR.
- SCHALKEN (Godefroy), peintre, élève et rival de Gérard Dow, né à Dordrecht en 1643, m. en 1706 à La Haye, réussit parfaitement dans les effets de lumière. Ses petits tableaux sont très-finis et ont conservé une assez grande valeur. Le Louvre possède de lui 4 tableaux, la Sainte Famille, Cérès cherchant Proserpine, Deux femmes éclairées par. une bougie, et un Vieillard répondant à une lettre.
- SCHAMMAI, docteur juif, contemporain et adversaire d'Hillel l'Ancien. V. HILLEL.
- SCHAMS-EDDYN, roi de Delhy, tartare de naissance, fut d'abord esclave, devint gendre et fils adoptif de Gothb-eddyn-Aïbek. usurpa le trône en 1210, eut à étouffer diverses révoltes, fit la guerre au roi de Pendjab, le vainquit et joignit son royaume à ses États, ainsi que le Béhar, le Bengale, le Mal-wa. Oudjein. Il régna jusqu'en 1236 et fonda une dynastie qui subsista près d'un siècle.
- SCHAKO (Simon), assesseur à la Chambre impériale, né vers 1535, m. en 1573 à Spire, est célèbre par son Germanicarum rerum quatuor vetusttores chronographi,Francfort, 1566, in-fol., le 1" recueil qu'on ait jmblié des anciens historiens de l'AEe-magne; les quatre auteurs que contient ce recueil sont : Turpin, Réginon de Prum, Sigebert deGem-blours, Lambert d'Aschaffenbourg. On lui doit aussi Opushistoricum de rébus germanicis, Baie, 1574.
- SCHAUMBOURG ou SCHAUENBOURG, Castrum speculationis et Theorosburgum, château situé sur les bords du Weser, entre Rinteln et Oldenbourg, bâti, dit-on, par Drusus, frère de Tibère, et relevé en 1033 par Adolphe I deSandersleben(V. l'art, suiv).
- SCHAUMBOURG (Comté de), ancien État de l'empire d'Allemagne, sur le Weser, entre les comtés de la Lippe et de Ravensberg et les principautés de Kalen-berg et de Minden. Il prit naissance en 1033 quand Adolphe I de Sandersleben eut relevé ou bâti le château de Schauenbourg, et forma un petit État qui fut immédiat sur-le-champ. Un des descendants de cet Adolphe, Adolphe III, fut pourvu en 1106 du comté deHolstein, mais, en 1247, sa postérité se partagea en deux lignes, Kiel et Rendsbourg; puis celle-ci, qui, entre autres possessions, avait Schaumbourg, se subdivisa en trois branches : c'est la 3° (issue du 3° fils de Gérard I), qui reçut Schaumbourg, avec Pinno-berg(1281). Cette branche, dite 1"maison de Schaumbourg, ne s'éteignit qu'en 1640, dans la personne d'Othon VI. Elisabeth, mère de ce dernier, lui succéda, puis elle légua son héritage à son frère Philippe deLippe (de la branche cadette), qui commença une 2° maison. Mais Pinneberg avait été pris par le Danemark; les ducs de Brunswick s'étaient saisis de trois bailliages; les trois cinquièmes du reste passèrent à Hesse-Cassel; de sorte que la 2° maison de Schaumbourg (ou Schaumbourg-Lippe) ne garda que Bûckebourg et Stadthagen avec leurs districts. Le comte reçut le titre de prince en 1807, quand il eut adhéré à la Confédération du Rhin.
- SCHAUMBOURG-LIPPE (Principauté de), Etat du N. de l'Empire allemand, borné au N. et au N. E. par le Hanovre, à l'O. par la Prusse rhénane : 560 k. carr.; 31 000 h.; cap., Bûckebourg. Grains,
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bouille. Ce pays fut constitué en 1648 par le traité de Westphalîe : ce n'est qu'un démembrement de l'ancien comté de Schaumbourg.
- SCHAUMBOURS (Cercle de), ancienne division de la Hesse-Cassel, formait enclave entre la Lippe-D?t-mold, le Srhaumbourg et la Prusse, et était séparé par plus de60 k. des autres États hessois; 44 000hect.; 35 000 hab.; ch.-l. Rinteln.
- SCHEDONE (Barthél.),cél. peintre de Modène, né vers lirTO, m. v. 1615, eut pour Mécène leducde l'arme, orna de ses tableaux et de ses fresques les pa-lais de Parme, de Modène. de Naples, ainsi que Notre-Dame de Lorette et plusieurs autres églises, et réussit également dans le portrait : il a peint presque tous les princes de Parme et de Modène. Son style est de la plus grande élégance, sa-touche légère et délicate; ses personnages sont pleins de grâce et sa peinture est terminée avec un soin exquis; il se rapproche tellement du Corrège et du Parmesan que l'on confond souvent leurs ouvrages. Le Louvre possède 3 de ses tableaux; on admire surtout Jésus mort, posé par Madeleine sur le bord du tombeau, son chef-d'œuvre. Schedone avait la fureur du jeu : cette funeste passion le ruina et hâta sa mort.
- SCHEFFER(Ary), peintre d'histoire et de genre, né à Dordrecht en 1795, m. à Paris en 1858, avait pour père un amateur plein de goût. Il fut amené en France dès 1809 par sa mère, entra dans l'atelier deGuérin, exposa en 1819 le Dévouement des Bourgeois de Calats, et en 1824 Gaston de Foix mort d la bataille de llàvenne et les Femmes souliofes, œuvres historiques qui nxèrent l'attention, mais s'attacha de préférence depuis aux sujets romantiques, qu'il empruntait à Dante, à Goethe, à Byron : il réussit surtout dans sa Françoise de Rimini, l'un des chefs-d'œuvre de l'école moderne, et dans les tableaux où figurent Faust et Marguerite. Il traita également avec succès des sujets religieux (le Christ consolateur, le Christ rémunérateur, Jésus au mont des Oliviers, S. Augustin et sa mère), et ne réussit pas moins dans le portrait. A. Scheffer est plutôt l'interprète du sentiment que le Deintre de l'action; tout entier à l'idée dominante,! il néglige les détails de l'exécution.—Son frère, Henri Sch. (1798-1862), a cultivé divers genre.". mais surtout le portrait. Parmi ses tableaux d'histoire, on remarque Jeanne d'Arc faisant son entrée dans Orléans, Jeanne d'Arc marchant au supplice, Charlotte Corday protégée par les membres de la section contre la fureur du peuple, son chef-d'œuvre.
- SCHEELE (Ch. Guill.), célèbre chimiste, né à Stral-sund en n42d'unefamille pauvre, m. en 1786, parvint avec beaucoup de peine à devenir propriétaire d'une pharmacie à Kœping.et fut nommémembredel'Aca-démie royale de Stockholm. On lui doit la découverte de plusieurs principes chimiques (oxygène, chlore, manganèse, molybdène, hydrogène arseniqué, hy-drure de soufre acides lactique gallique, hydrocyani->]ue,etc.), et il figure, avec Bergmann, son ami, parmi las créateurs de la chimie organique. Ses traités et Mémoires (insérés d'abord dans le recueil de l'Académie de Stockholm) ont été publiés sous le titre de Collection des recherches de C. G. Scheele sur la physique et la chimie, Berlin, 1793. Diétrich a trad. en français son Traité de l'air et du feu, Upsal, 1777, qui passe pour son chef-d'œuvre. On doit à M. Cap une Elude biographique sur Scheele, 1863.
- SCUEID (ÊvèrardJ, Scheidius, savant hollandais, né en 1742 à Arnheim,m. en 1795, professeur à l'Université de Leyde, émit des idées neuves en philologie et popularisa celles de Lennep. On lui doit, entre autres écri 1s : Glossarium arabico-lalinum ma-nuah (en partie extrait de Golius), Leyde, 1769; Opus-cula de rationestudii, 1786-92.
- SCHEINEll (Christophe), Jésuite et astronome, né en 1575 à Mundelheim (Souabe), m. en 1650, fut professeur de mathématiques à Ingolstadt, perfectionna l'hélioscope, disputa à Galilée l'honneur d'avoir vu le 1" (1610) les taches du soleil, écrivit
contre ce savant et soutint l'immobilité delà terre. Il devint recteur àNeiss, en Sitésie, et fut le maître de mathématiques de l'archiduc Maximilien, puis le directeurdu prince Charles, son frère. Ses principaux ouvrages sont Disquisitiones malhemalicx, Ingolstadt, 1614, Oculus, sive Fundamenlum opticum, 1619; Pantographice seu Airs délineandi, 1631.
- SCHELESTADT, v. d'Alsace-Lorraine, sur PHI; à 44 k. S. O. de Strasbourg, 10184 h. Fort jolie ville. Trib., collège ; station de chemin de fer. Industrie (fabrique de potasse, savon, armes, tissus métalliques, bonneterie) ; grand commerce. C'est dans cette ville que fut inventé le vernis à poterie (à la fin du xtn" s.). Schelestadt occupe l'emplacement de l'anc. Elsebus, détruite par Attila. Repeuplée au xm* s., elle devint une des dix villes impériales de l'Alsace, fut prise par les Suédois en 1632 et cédée à la France en 1648: Louis XIV la fit fortifier par Vauban. Patrie de Martin Bucer.
- SCUELHORN (J. George), bibliographe, né en 1694 à Memmingen, m. eny[7;73, prédicateur, bibliothécaire et corecteur de académie de sa ville natale, a publié Amcenitates luterarix, Francfort et Leipsick (Ulin), 1724-31, 14tom, en 7 vol., petit in-8; Amcenitates historix ecclesiastica; et litterarim, Francf. etLeip. (Ulm), 1737,2vol. in-8; Actahistorien, 1738.
- SCIIELLENBERG, mont, de Bavière, près de Do-nawert, où Marlborough défit les Bavarois en 1704.
- SCHELLER (J. Gérard), savant, né en 1735 à Ihlow (Saxe), m. en 1803, fut recteur du lycée de Lubben (Basse-Lusace) et du gymnase de Bneg (Si-lésie). Il a laissé, entre autres ouvrages, deux dictionnaires qui furent longtemps classiques en Allemagne : le Petit dictionnaire latin-alletnand et allemand-latin, Leips., 1779; le Grand dictionnaire latin-allemand et allemand-latin, 1783.
- SCHELLING (Fréd. Guill. Joseph de), philosophe allemand, né en 1775 àLeonberg (Wurtemberg), m. en 1854, fit de fortes études de philosophie et de théologie à Tubingue, où il eut Hegel pour condisciple, puis à Iéna, où enseignait Fichte, s'attacha d'abord à ce maître et publia de 1794 à 1796 quelques écrits conçus dans l'esprit de sa doctrine (Z>a moi comme principe de la philosophie; Lettres philosophiques sur le dogmatisme et le crilicistne); mais ne tarda pas à se séparer de lui et commença, à partir de 1798, à faire à Iéna même des cours où il enseignait une doctrine nouvelle et qui furent écoutés avec faveur. Reconnaissant néanmoins l'insuffisance de son instruction scientifique, il quitta sa chaire pour redescendre sur les baucs, suivit assidûment des cours de sciences physiques et de médecine, et se fit recevoir docteur en médecine en 1802. Appelé en 1804 à l'Université de Wurtzbourg, il y professa quatre ans avec un grand succès les diverses branches de la philosophie. Nommé en 1808 par le roi de Bavière secrétaire de l'Académie des beaux-arts, ses nouvelles fonctions l'obligèrent à interrompre son enseignement; mais en 1820, ayant quitté Munich par suite de collisions avec Jacobi, président de l'Académie , il se rendit à Erlangen, où il reprit le cours de ses leçons. Une université ayant été établie à Munich en 1827, il y transporta sa chaire et y obtint les plus brillants succès; il devint bientôt après président de l'Académie des sciences, conservateur des collections scientifiques, et conseiller intime du roi de Bavière. Il consentit cependant en 1841 à quitter Munich pour se rendre à Berlin, où il occupa la chaire de philosophie qu'avait illustrée Hegel. Schelling est l'auteur d'un système qui égale la célébrité de ceux de Kant et de Fichte. L'idée fondamentale de ce système est que l'on doit cesser d'opposer, comme on l'avait fait jusque-là, le monde idéal et le monde réel, et de chercher comment l'esprit passe de l'un à l'autre, mais q;u'il y a identité entre les idées et les choses, entre fa pensée et l'dtre, le sujet et Yobjet, le moi et le non moi, l'homme et la nature, que ce nesontlà que deux faces d'un seul et même être, l'Un, VAb-
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solu, Dieu ? c'est ce qui fait nommer ce système Philosophie de l'identité; on le nomme aussi Philosophie de la nature, parce que l'auteur s'est surtout attaché à expliquer les lois de la nature physique, en montrant leur identité avec celles de la nature intellectuelle et morale. Du sein de l'Absolu, par uns évolution nécessaire appelée procès, sortent la Nature et l'Esprit, les choses et les idées, qui coexistent et se développent parallèlement, mais dans une parfaite identité : l'électricité, par exemple, se confond avec l'irritabilité, le magnétisme avec la sensibilité. L'univers est l'expression de la pensée divine et lui est identique; la raison humaine est virtuellement l'image de l'intelligence absolue. ainsi que de l'univers: elle conçoit l'Absolu par une intuition intellectuelle. La philosophie a pour objet de connaître toutes choses par les idées de la raison ; l'art en est la représentation sensible. Le but de la triple activité de la nature, de la philosophie et de l'art est de donner à Dieu conscience de lui-même. Ce système prétend concilier l'idéalisme et le réalisme, la nécessité et la liberté, le matérialisnîe et le spiritualisme, et veut reproduire, dans ses conceptions, l'ordre même des choses, aspirant à une science telle qu'elle peut se concevoir en Dieu même. La Philosophie de la nature n'est au fond qu'un panthéisme, et il est facile d'y reconnaître les idées de Plotin, de J. Bruno ou de Spinosa; mais c'est le panthéisme le plus savant, s'aidant de toutes les découvertes de la science moderne. Néanmoins il reste en butte à toutes les objections qui ont de tout temps été faites contre le panthéisme. En outre, ce système pèche par la méthode : dédaignant la marche lente et patiente de l'observation, l'auteur procède par voie de construction, c'est-à-dire par hypothèse, au risque d'être dupe de sa propre imagination.
- Les principaux ouvrages de Schelling sont : Idées sur la philosophie delà nature, 1797; De l'Ame du monde, 1798; Esquisse du système de la philosophie de lanature, 1799; Système de l'idéalisme transcen-dantal, 1800 (trad. par Grimblot, 1842); Bruno, .dialogue sur le principe divin et le principe naturel des choses, 1801 (trad. par Husson, 1845) : De la méthode des éludes académiques, 1803 (trad. par M. Bénard, 1847); Philosophie et religion, 1804; Du rapport des arts plastiques à la nature, 1807; Recherches philosophiques sur la liberté humaine, 1809. Ses OEuvres complètes, publ. à Stuttgard par ses fils, forment 12 vol. in-8,1860 et ann. suiv. En 1834, dans un écrit intitulé Jugement sur la philosophie de M. Cousin (trad. par Wilm, 1835), Schelling annonça une philosophie nouvelle, la philosophie positive, qui devait réconcilier la spéculation idéaliste avec les grands intérêts de la religion et de la vie pratique: mais cette philosophie nouvelle, qui fit l'objet des leçons de Berlin, n'a pas vu le jour.
- Schelling a e'u de chauds partisans et de violents adversaires : parmi les premiers, Oken, quifitl'ap-plication de son système aux sciences naturelles; Baader, Kieser, Schubert, Burdach, Gœrres, Krause; parmi les seconds, Fichte, son ancien maître, Ja-cobi, Bouterweck, Krug, enfin Hegel, qui avait d'abord été l'un de ses plus fermes appuis. On peut consulter sur ce philosophe l'Histoire de la philosophie allemande de Wilm, Paris, 1846-1849, Schelling et la Philosophie de la Nature, parMatter, 1842 et 1845, et surtout la Notice historique lue en 1858 par M. Mignet à l'Institut, dont Schelling était associé. Un monument lui a été élevé à Munich.
- SCHEMN1TZ, v. de Hongrie (Houth), sur la Schem-nitz, a 110 kil. N. de Bude; 19000 hab. Ecole des mines, collège de Piaristes. Fabrique de faïence, pipes, vitriol. Patrie de l'astronome Hell. Aux env., mines d'or et d'argent, les plus riches de la Hongrie (de l'Europe peut-être), et qui occupent 12000 ouvriers. — 11 ne faut pas confondre cette ville avec Chemnitz, en Saxe. V. scnEMNiTZ.
SCHKNCKEL (Thomas), mnémoniste, né en 1547,
à Bois-le-Duc, m. en 1630, inventâmes procédés d mémoire artificielle, parcourut ..{Europe, vantant son art avec emphase, obtint quelques succès dans les universités de Louvain, Douay, Wurtzbourg, Paris; mais finit par perdre ses disciples, et mourut obscur en Allemagne. On a de lui : De Memoria U-bri H, réimprimé sous le titre de Gazophylacium artis mémorise, Strasbourg, 1660, et traduit par Le Cuirot sous celui de Magasin des sciences, Paris, 1623 SCHENÈCTADY, v. des États-Unis (New-York), sur le canal d'Érié et la Mokawk, à 20 kil. N. O. d'AI-bany; 10000 h. Beau pont. Collège dit de l'Union. La ville fut fondée par les Hollandais vers 1620.
- SCUÉREMÉTOV (Boris Pétrovitch, comte de), un des généraux de Pierre le Grand, conseilla au czar d'éviter tout engagement général avec Charles XII (1708), eut grande part à la victoire de Pultava (1709), suivit Pierre dans la campagne du Pruth, après laquelle il fut envoyé comme otage à Constantinople, conquit Riga et la Livonie sur les Suédois et défit le rebelle Stenko sur les bords de la mer Caspienne. II m. en 1719. On a publié en 1774 les Lettres de Pierre le Grand à Schérémétov.
SCHÉRER (Barth. L. Jos.), général français, né vers 1745 à Délie, près de Béfort, m. en 1S0'4, était fils d'un boucher. Il servit d'abord en Autriche, déserta, et, après avoir mené à Paris une vie dissipée, entra dans l'armée française, où il était major en 1789. Il se distingua comme général de division à l'armée de Sambre-et-Meuse (1794), passa l'année suivante comme général en chef à l'armée d'Italie et remporta lavictoiredeLoano, mais ne sut pas profiter de sa victoire. Il devint ministre de la guerre en 1797; mais sa rapacité souleva d'unanimes accusations et il se vit promptement obligé de sortir du ministère. Il retourna en Italie, où il n'éprouva que des revers, et donna sa démission (1799). Nommé cependant . inspecteur des troupes en Belgique, il fut accusé de nouveau, et se vit obligé de prendre la fuite. Après le 18 brumaire, il rentra dans l'obscurité. 11 avait publié en 1798 un Précis de ses opérations en Italie. SCHEUCHZER (J. J.), médecin et naturaliste, né en 1672 à Zurich, m. en 1733. parcourut l'Allemagne, fut nommé en 1696 médecin de la ville de Zurich, puis professeur de physique et d'histoire naturelle, et forma des collections scientifiques qui ont rendu d'éminents services à l'histoire naturelle. On cite surtout son Muséum diluvianum, Zurich, 1716; Homo diluvii testis, 1726; Physique sacrée, Ulm (en ail.) et Amst. (en franc.), 8v. in-f., 1732-37.— Son frère, Jean Sch. (1684*1738), est connu comme botaniste. Il servit en Hongrie, fut secrétaire du comte de Marsigli, devint ingénieur du canton de Zurich (1712), secrétaire des Etats du comté de Bade (1732), professeur d'histoire naturelle à Zurich (1733). On estime son Agrostographia, Zurich, 1774.
- SCHEYB (Fr. Christophe de), né en Souabe en 1704, m. en 1777, fut secrétaire du comte de Har-rach, vice-roi de Naples, et mourut conseiller auli-que. On lui doit, entre autres publications, une superbe édition de la Table de Peulinger, Vienne, 1753, in-fol., reproduite à Leipsick, 1824, in-fol.
- SCHIAVONE (André MEDULA, dit le), c-à-d. h Slavon, peintre, né en 1522 à Sebenico en Dalma-tie, m. à Vicence en 1582, fut protégé et employé par le Titien et le Tintoret. Son dessin est incorrect, mais le mouvement, le coloris, la composition décèlent partout en lui un grand peintre. Le musée du Louvre a de cet artiste une Te*te de S. Jean Baptiste, qu'on a souvent attribuée à Raphaël.
- SCUEIDAM, v. du roy. de Hollande (Holl. mérid.), sur la Schie, près de son embouch. dans la Meuse, à 7 kd.O.de Rotterdam; 15 000hab. Petit port, bours6, hôtel de ville et autres édifices. Eau-de-vie de grains. D'épais brouillards couvrent toujours cette ville.
- SCHILLER (J. Christophe Frédéric), célèbre poète allemand, né à Marbach (Wurtemberg) en 1759, m. en 1805, était fils d'un capitaine. Elevé d'abord par
SCHI — 17! un pasteur, il fut ensuite placé à l'école militaire de Ludwigsbourg, puis étudia le droit, et enfin la médecine, entra comme chirurgien dans unrêgiment, se livra en même temps au goût qui l'entraînait vers les lettres, et commença dèslors à écrire despoésiesetdes pièces de théâtre. Après avoir fait jouer sa pièce des Brigands, qui avait obtenu un grand succès (1781), il voulut quitter le service; n'ayant pu obtenir l'agré-mentduduc de Wurtemberg, ils'enfuit. Après diverses aventures, il fut nommé conseiller du duc de Saxe-Weimar, et professeur d'histoire à Iéna (1789). Grandissant sans cesse en talent comme en réputation, il entra en liaison avec toutes les notabilités littéraires de l'Allemagne, et fut classé parmi les premiers écrivains de son pays. Sympathique à notre Révolution, il fut nommé par la Convention citoyen français; néanmoins, en 1793, il adressaà cette assemblée une apologie de Louis XVI. Il vint en 1797 se fixer à Wei-mar, où il fut comblé des bontés du duc régnant. Schiller est un des coryphées du genre romantique. Il est connu surtout par ses tragédies, qui sont au nombre de neuf: les Brigands, Fiesque, Cabale et Amour, Don Carlos (en vers), Wallenstein, Marie Sluart, Jeanne d'Arc, la Fiancée de Messine, Guillaume Tell (envers). Les trois premières, sansman-quer de beautés, sont des ouvrages défectueux et offrent tous les caractères d'une période d'indécision; les dernières, plus vraies, plus morales, d'un genre plus élevé, sontd'unordre tout différent; ellesont valu a leur auteur le titre de régénérateur du théâtre allemand. On a encore de Schiller beaucoup de poésies diverses, où brillent la verve, l'imagination, l'originalité, la grâce; des ouvrages historiques, qui le placent aussi à un des premiers rangs en ce genre : l'Histoire de la défection des Pays-Bas, l'Histoire de la guerre de Trente ans ; enfin des articles de critiques, entre autres un Traité sur la poésie naïve et sentimentale, dans les Heures (journal littéraire). Schiller était intime ami de Goethe, auquel sans doute il dut une partie de ses idées et de ses progrès. Il rédigeait en commun avec lui l'Almanach des Muses. Les OEuvres de Schiller (en allemand) ont été publiées àTubingue, 1812-15,12 vol. in-8.Sa correspondance a paru à Berlin en 1847,4 v. in-8. Ses OEuvres avaient déjà été traduites partiellement en français par MM. X. Marinier, de Barante, de Château-Giron, Malher de Chassât, et par Mme Karlowitz, lorsque M. Ad. Régnier ena donné une trad. complète, qui efface toutes les autres, 8 vol. in-8,1860 et suiv.
SCHILLING (Fréd. Aug.), romancier allemand, né en 1766 à Dresde, m. en 1839, servit longtemps dans l'artillerie, devint capitaine en 1807, mais donna sa démission bientôt après, et vint se fixer àFreyberg d'abord, ensuiteà Dresde. Ses nombreux romans ont eu beaucoup de lecteurs; l'auteur y montre de l'imagination ; ses tableaux sont vifs et vrais ; il réussit surtout dans le comique ; mais il ne respecte pas toujours la décence. A a aussi donné un drame, Élise Colmar, 1783. Ses OEuvres complètes ont paru à Dresde, en 52 vol., 1828.
- SCHiLTER (Jean),
jurisconsulte, né en 1632 à Pe-gau (Saxe), m. en 1705, professa tour à tour à Iéna, à Francfort-sur-Ie-Mein et à Strasbourg. Parmi ses ouvrages, on distingue : Institutiones juris canonici, 1681; de Libertate Ecclesiarum Germanim, 1683; Jurisprudentia; légitima elementa, 1698; Ad jus feudale Germanicumct Longobardicum introduc-tio, 1693; Codex juris feudalis Allemaniœ, 1697; Thésaurus antiquitatum teutonicarvm, 1727. - SCHIMMELPENNINCK (Rutger Jean), homme d'État hollandais, né en 1761, m. en 1825, fut d'abord avocat, eut part aux efforts des Provinces-Unies en 1785 et 86 pour accomplir une révolution sage et modérée, se distingua en 1795 à la Convention nationale batave par sa modération comme par son éloquence, fut ambassadeur à Paris en 1798, plénipotentiaire au congrès d'Amiens en 1802, puis ambassadeur à Londres; gouverna 1» Hollande pendant 15 mois (1805-1806), sousletitre de grand-pensionnaire, et signala sonjpassage par le rétablissement du crédit; vécut dans la retraite pendant le règne de Louis Bonaparte, qui cependant le consulta souvent, fut comblé d'honneurs par Napoléon après l'incorporation de la Hollande àl'Empire, et devint membre du sénat conservateur de France. Il fut nommé .membre de la 1" chambre des Etats généraux lors de l'établissement du royaume des Pays-Bas.
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- SCHINNERou SKINNER (Matth.), ditfe Cardinal de Sion, né dans le Valais près de Sion vers 1470, d'une famille pauvre, devint curé, chanoine, puis évêque de Sion (1500), se fit l'agent zélé du pape Jules II, et dêtacnales Suisses de l'alliance française (1510), reçut, avec le chapeau de cardinal. le titre de légat apostolique et le commandement général de l'Italie pour le pape, fut l'âme de toutes les intrigues qui eurent lieu en Suisse contre la France, marcha à la tête des Suisses qui vinrent combattre François I en Italie (1515), et, après la bataille de Marignan, leva encore un corps djt 6000 hommes qui firent du mal aux Français, Seslbiens dans le Valais furent confisqués parle parti favorable à la France. Il s'en vengea en décidant Charles-Quint à mettre au ban de l'empire George Supersax, son principal adversaire dans le Valais, et en faisant mettre tout ce pays en interdit par Léon X. Il mourut en 1522.
- SCHIRACH(Adam Théophile), agronome du xvm* s., m. en 1773, était pasteur en Lusace; il fonda dans ce pays une des premières sociétés d'agriculture, et fit de curieuses découvertes sur les abeilles et les moyens de les multiplier. On a de lui : Traité des abeilles, Leipsick, 1768; Culture des Abeilles des bois, 1774; Êist. naturelle de la reine des Àbeû-te, trad. en franc., 1787.—Un autre Théophile Schi-rach, natif aussi de Lusace (1743-1804), futprofesseur de philosophie àHelmstaîdt, et fonda en 1780 à Al-tona un Journal politique qui subsiste encore. On lui doit : Clavispaelarum classicorum, Halle, 1768; Biographie des Allemands, 1770; Histoire.de Charles VI, 1776; une trad. des Vies de Plutarque, etc.
- SCHIRMECK, ch.-l. de o. (Vosges), sur laBruche, à 40 kil. N. E. de Saint-Diey, 1415 hab. Filatures de coton. École fondée par Ferdinand duc d'Orléans.
- SCHISME, nom donné en général à toute séparation religieuse d'hommes précédemment unis dans une même foi. Les schismes les plus fameux sont: 1° celui qui se forma chez les Juifs en 962 av. J.-C, sous Roboam fils de Salomon, et d'où naquirent les deux royaumes d'Israël et de Juda (V. ces noms) ;— 2° celui qui sépara l'Église grecque de la communion avec l'Église romaine, et qui, provoqué par Photius (862), fut consommé par le patriarche Ce-rularius en 1053 : OD le connaît sous le nom de schisme d'Orient;—3" celui qui eut lieu après la double élection d'Urbain VI et de Clément VII, en 1378 (il dura 39 ans et fut terminé en 1417 par l'élection de Martin V ; quelques-uns l'étendent jusqu'à l'abdication de Félix V en 1449 et lui donnent 71 ans) : on le nomme le grand schisme d'Occident;—4° le schisme d'Angleterre, qui sépara les Anglais de la communion romaine sous Henri VIII en 1534, et constitua l'Église anglicane;—5" celui qui partagea les Musulmans en Sunnites et Chyites (V. ces noms). Ce dernier schisme, qui commença dès la mort de Mahomet (632), subsiste encore.
- SCHLEGEL (J. Élie), poëte allemand, né en 1718 à Meissen (Saxe), m. en 1749,se fit connaïtrede bonne heure par des imitations en vers des classiques latins et grecs, surtout de Sophocle et d'Euripide, et par quelques pièces de théâtre, suivit l'ambassadeur Spener en Danemark comme secrétaire .d'ambassade, devint professeur à l'université de Soroë, et mourut à 31 ans, épuisé par le travail. Ses tragédies, célèbres jadis, ne se lisent plus; la meilleure est Hermann. On lui doit de plus un poëme sur Henri le Lion, duc de Saxe et de Bavière. Ses OEuvm ont été recueillies (Copenhague et Leipsick, 1766-
SCHL — 1723 — SCHM
70, 5 v. in-8), par son frère J. H. Schlegel (1724-80), professeur d'histoire à Copenhague, auteur d'une Histoire des rois de Danemark de la maison d'Oldenbourg, 1771-76.—Un autre frère, Jean Adolphe (1721-93), pasteur à Hanovre, a composé des Cantiques sacrés, Leips., 1766. Ce dernier fut père des deux célèbres écrivains qui suivent.
- SCHLEGEL (Auguste), critique et poète, fils de J. Adolphe, né en 1767 à Hanovre, m. à Bonn en 1845, étudia à Gœttingue sous la direction de Heyne, se fit connaître par une traduction de Shakspeare, traduisit aussi avec succès plusieurs pièces de Calderon, fonda avec Frédéric l'Athenseum, journal littéraire, qui eut une grande vogue; fit à Berlin (1801), puis à Vienne (1808), des cours de littérature où il s'occupait surtout du théâtre ancien, et qui le placèrent au premier rang des critiques, mais excita en France quelque scandale par sa Comparaison de la Phèdre de Racine et de celle d'Euripide, où il sacrifiait Racine; exhuma le poëme national des Niebelungen, fut nommé en 1818 professeur de littérature à Bonn, donna la même année un Essai sur la littérature provençale, s'occupa surtout dans ses dernières années de littérature indienne, et traduisit en latin deux grandes épopées indiennes, le Ramayana 1823, et YHitopadesa, 1832. Auguste était étroitement lié avec Mme de Staël, dont il éleva les enfants, et fut l'ami de Gœthe et de Schiller. Son Cours de littérature dramatique, remarquable par l'indépendance de la critique, a été traduit en français par Mme Ne-cker de Saussure, Paris, 1809 et 1814.
- SCHLEGEL (Frédéric), frère du préc, né en 1772, m. en 1829, publia en 1797 un roman d'un genre original, Lucinde ou la Maudite, passa ensuite quelques années à Paris pour y faire des recherches, donna à son retour en Allemagne un Traité sur la langue et la sagesse des Indiens; fit imprimer en 1811 un Cours de littérature, devenu célèbre (on y trouve pour la première fois peut-être une théorie du genre romantique), et professa à Vienne en 1827 et 1828 des cours sur la Philosophie de la vie et sur la Philosophie de l'histoire, où dominait l'idée catholique (né dans le protestantisme, il s'était converti au catholicisme en 1805). Pendant l'invasion des Français en Allemagne, il composa des poésies patriotiques qui lui méritèrent le surnom de Tyrtée de l'Allemagne. Il passa une grande partie de sa vie à Vienne, fut nommé par Mettemich secrétaire au-lique, rédigea des proclamations et des pamphlets contre la France, et se montra grand partisan des doctrines absolutistes et théocratiques, surtout dans son dernier ouvrage la Philosophie de l'histoire (traduit par l'abbé Lechat). Duckett a traduit de l'allemand son Hist. de la littérature ancienne et moderne, Paris, 1829. Les deux frères Schlegel ont été longtemps regardés dans leur pays comme les arbitres du goût ; il est à regretter que leurs écrits soient entachés d'une partialité systématique contre la France.
- SCHLEIDEN, bg des Etats prussiens (Prov. Rhénane), à 4 kil. S. de Gemûnd; 1500 h. Patrie de l'historien Sleidanus.
- SCHLEIERMACHER (Frédéric),philo!ogue et théologien, né à Breslau en 1768, m. à Berlin en 1834, étudia la théologie à Halle et à Berlin, traduisit de l'anglais les sermons de Blair et de Fawcett (1798), et se distingua lui-même comme prédicateur. Lié avec les frères Schlegel, il prit part à la rédaction de VAthenxum qu'ils publiaient, et conçut avec Frédéric le projet d'une traduction de Platon ; mais il exécuta seul ce grand travail, et en fit paraître 6 volumes (Berlin, 1804-1828) : c'est le plus bel ouvrage que l'Allemagne possède en ce genre; il est fort à regretter que l'auteur n'ait pu l'achever. Il fut en 1802 appelé à Halle comme professeur extraordinaire de théologie et de philosophie, et prédicateur de l'université; il revint en 1807 à Berlin, y fut nommé en 1809 pasteur de l'église de la Trinité, devint l'année suivante professeur ordinaire, et fut
reçu en 1811 à l'Académie de Berlin. Outre sa traduction de Platon, Schleiermacher a publié des Sermons, et plusieurs écrits sur des questions d'histoire, de philosophie et de théologie.
- SCHLEIZ, v. murée d'Allemagne, ch.-l. de la principauté de Reuss-Schleiz, dans le Voigtland, à 6 kil. N. E. de Saalburg; 6000 hab. Beau château, résidence du prince, lycée, bibliothèque. Patrie de J. Fréd. Boettcher. — V. REUSS^SCHLEIZ.
SCHLESWIG. 7. SLESVIG.
- SCHLEUSINGEN,v. des États prussiens (Saxe), ch.-l. du cercle d'Henneberg, à 58 k. S. O. d'Erfurt ; 3500 h. Gymnase. Forges, fabriques d'armes et de poudre.
- SCHLICHTEGROIA (Ad. Fréd. de), biographe, né à Gotha en 1764, m. en 1822, fut bibliothécaire du duc Ernest de Saxe-Gotha, conservateur du cabinet des médailles, et président de l'Académie de Munich. Entre autres ouvrages, il a donné le Nécrologe des Allemands, 34 vol. in-8, 1790-1806, recueil indispensable à tous ceux qui s'occupent de biographie.
- SCHLOEZER (Aug. L. de), historien, né en 1735 àlaxtstadt (Hohenlohe), d'un pasteur protestant, m. en 1809, fit sa théologie à Wittemberg, passa trois ans en Suède comme instituteur, se plaça auprès de Fréd. Mûrier en Russie pour l'aider dans ses travaux historiques, apprit en peu de'temps le russe, le .polonais, le slavon, acquit d'immenses connaissances historiques, fut adjoint à l'Académie de St-Péters-bourg (1762) et reçut de Catherine II, avec une chaire de professeur, la mission d'écrire l'histoire de la Russie ; mais il excita l'envie et éprouva des dégoûts qui le déterminèrent à s'éloigner. Il se retira à Gœttingue, où il devint professeur de philosophie et de politique (1767). Schlœzer a créé l'histoire vraie de la Russie, tant en découvrant des sources inconnues avant lui, qu'en bannissant à jamais par une critique sévère les fables admises jusque-là. Ses principaux écrits sont : Tableau de l'Histoire de Russie, 1768; Histoire de la Lithuanie jusqu'en 1569 (dans YHist. universelle anglaisé), 1776; Recherches sur les lois fondamentales de la Russie, 1777. On lui doit des éditions de Nicon, de Nestor et des Lois d'Iaroslav I.
- SCHLOSSER ( Frédéric Christophe), historien, né en 1776 à Jever (Oldenbourg), m. en 1861, fut quelque temps pasteur protestant, puis se voua à l'enseignement et obtint en 1817 à l'Université de Heidelberg une chaire d'histoire, qu'il occupa presque jusqu'à sa mort. Ses ouvrages les plus importants sont : Histoire universelle (1817-41, inachevée), Histoire du XVIIP siècle (1823) ; Histoire universelle .de l'Antiquité (1826-34), ouvrage qui présente la marche de la civilisation, non-seulement chez les nations connues des Grecs et des Romains, mais aussi dans l'Inde et la Chine. Les deux derniers ouvrages ont été traduits par Golbéry. Schlosser se distingue par une érudition profonde et un jugement sûr.
- SCHLUSSELBOURG, v. et forteresse de Russie (gouvt de St-Pétersbourg), ch.l-. de cercle, sur le lac Ladoga et la Neva, à 32 kil. E. de St-Pétersbourg. Prison d'État, où fut détenu le czar Ivan VI.
SCHMALKALDEN. V. SMALKALnE.
- SCHMID (Christophe), dit le Chanoine Schmid, né en 1768 à Dinkelsbûhl (Bavière), m. en 1854, suivit d'abord la carrière de l'enseignement, reçut les ordres en 1791, fut curé à Stadion, et obtint en 1827 un canonicat à Augsbourg. Son nom est populaire en Allemagne et en France, grâce à un charmant recueil de Contes composés pour l'enfance. On y remarque surtout les OEufs de Pâques et Comment le jeune Henri apprit à connaître Dieu. Le style de ces contes, parfaitement adaptés à l'âge des jeunes lecteurs, est plein de naturel et de grâce. I en a été publié plusieurs traductions françaises; la seule avouée de l'auteur est celle de l'abbé Macker. Strasbourg, 1832etsuiv., 22 vol. in-18. On a encore de Schmid une Histoire de la Bible pour les enfants, trad. en 1828, et des Souvenirs. Un monument lui a été érigé dans sa ville natale.
SCAN — 1724 — SCIIOK
SCUMIDT (Benoit), publiciste,néen 1726 àYorch-heim (Bamberg), m. en 1778, était catholique. Il fut successivement professeur de droit à l'Université de Bamberg, conseiller aulique du prince-évêque de Bamberg, professeur de droit public et féodal à In-golstadt (1761), et laissa, entre autres ouvrages: Principia juris germanici antiquissimi, anliqui, medii atque hodierni, Nuremberg^ 1756.
- sciiMiDT (Michel Ignace), historien, né en 1736 à Arnstem, dans l'évêché de Wurtzbourg, m. en 1794, remplit diverses fonctions publiques dans sa patrie, et mourut à Vienne, conseiller aulique, après avoir donné des leçons d'histoire à l'archiduc François (depuis empereur). On a de lui une Histoire des Allemands (1778-1793), qui jouit d'une grande autorité; mais il n'a pu en donner que les 11 premiers volumes, qui vontjusqu'en 1626; 11 autres volumes, rédigés sur ses matériaux par Milbiller, conduisent cette histoire jusqu'en 1806. Thibault de Laveaux en a trad. en français une partie, 9 v. in-8, 1784, etc.
- SCHMIDT (Christophe), dit Phiseldeck, historien, né en 1740 à Nordheim (Goettingue), m. en 1801, enseiçna l'histoire et le droit public à Brunswick, fut mis à la tête des archives de Wolfenbuttel, passa plusieurs années en Russie, et laissa de bons ouvrages sur l'histoire de ce pays : Hist. de Russie, Riga, 1773; matériaux pour l'histoire de Russie depuis Pierre 1,1777.—Son fils, Conrad-Fréd. Schmidt-Phi-seldeck, 1770-1832, professeur de théologie à Copenhague (1794), a laissé des écrits sur la théologie, la philosophie et l'histoire, notamment une Exposition. de la philosophie critique (de Kant), en latin, 1796
- SCIIMOELNITZ v. de Hongrie (Zips), à 28 k. S. O. d'Einsiedel; 6000 h. Usines à cuivre, hôtel des monnaies. Aux env., riches mines de cuivre, argent, fer.
- SCHNEEBERG, c-à-d. Mont de neige, nom de plusieurs montagnesd'Allemagne, dont la plus haute est en Autriche, dans le Wienerwald, par 47° 46' lat. N., 13° 27' long. E. : elle a 2164" de hauteur.
- SCHNEEBERG, v. du roy. de Saxe (Erzgebirge), sur une haute montagne, à 17 k. S. S. E. de Zwickau et à 40k.S. O.de Chemnitz; 7400h. Direction des mines, écoles d'arts et métiers : usines pour l'exploitation des mines d'argent, fer, plomb, cobalt, bismuth et de la terre à porcelaine, qu'on trouve aux environs.
- SCHNEEK.OPP(Mont), c-à-d. Tête de Neige, mont. de la chaîne des Sudètes, sur la limite de la Silésie et delà Bohême; 1686"; c'est le point.culminant de l'Allemagne au N. du Danube.
- SCHNEIDER (Conrad Victor), médecin, né vers 1610 à Bitterfeld en Misnie, m. en 1680, était professeur à Wittemberg et médecin de l'électeur de Saxe. Il fit connaître la vraie texture de la membrane pituitaire, qui a gardé son nom, et laissa sur l'ana-tomie beaucoup d'écrits dignes d'être lus.
- SCHNEIDER (Eulogeou J. George), démagogue, né en 1756 à Wipfeld dans l'évêché de "Wurtzbourg, était prêtre catholique. Il venait d'être nommé prédicateur de la cour de Stuttgard lorsque la Révolution commença. Il se rendit en France, fut nommé vicaire général de l'évêque constitutionnel de Strasbourg, devint ensuite maire de Haguenau, accusateur public près le tribunal criminel, et fut en Alsace l'agent le plus actif des fureurs démagogiques: il allait de ville en ville, traînant à sa suite des juges, le bourreau et la guillotine. St-Just et Lebas, révoltés eux-mêmes de ses excès, le firent condamner à mort (1794). Assez bon helléniste, Schneider avait traduit en allemand les Homélies de S. Jean Chrysoslôme sur S. Matthieu et S. Jean, Augsbourg, 1786 et 87.
- SCHNEIDER (J. Gottlob), philologue et naturaliste (1750-1822), né près do Hubertsbourg, en Saxe, vécut plusieurs années à Goettingue dans la détresse, aida Brunck à Strasbourg dans ses travaux (1777-80), put en même temps étudier à fond l'histoire naturelle, occupa 34 ans la chaire de philologie, tant à Francfort-sur-l'Oder qu'à Breslau, et finit par être nommé premier bibliothécaire de cette dernière ville.
On a de lui un excellent Dictionnaire grec-allemand, une admirable édition de l'Histoire des animaux d'Aristote, Leipsick, 1811, 4 V. in-8, ainsi que des éditions estimées des OEuvres de Théoplrraste, 1818-21, des Scriptores rei rusticm veteres lalini, 1794; d'Élien, de Vitruve, etc. On lui doit aussi de nombreux ouvrages d'histoire naturelle : il s'est surtout proposé d'expliquer les passages des anciens qui avaient rapport à cette science.
- SCHNEIDER (Cti. Ern. Christophe), philologue, né en 1786 à Wiche(Saxe prussienne), m. on 1856, professeur de littérature à Leipsick, puis à Breslau, a donné des éditions estiriees de ia République de Platon (Leips., 1830-33), de César (Halle, 1840-45), du Commentaire du limée par Proclus (1851), et a publié des Leçons de grammaire grecque, 1837.
- SCHNEIDEWIN (Fr. G.), philologue, né en 1810, m. en 1856, était professeur à Gœttingue et membre de l'Académie de cette ville. Parmi ses nombreuses publications, on remarque : Delectus poesis Gnsco-rumelegiacic etiambicœ, Gœtt., 1839; Corpus pa-rœmiographonim grmcorum.; Simonidis reîliquise; Pindari carmina, ainsi que des éditions d'Ovide, de Martial, de discours choisis de Cicéron, etc.
- SCHNEPFENTHAL, vge du duché de Saxe-Co-bourg-Gotha, à 8 kil. de Gotha. Salzmann y établit en 1784 une célèbre maison d'éducation.
- SCHOEFFER (Pierre), en latin Petrus Opilio, un des inventeurs de l'imprimerie, né à Gernsheim (Darmstadt), était copiste à Paris en 1449. Initié par Fust à l'invention de Gutenberg, il devint son associé, puis son gendre, et, àla mort de Fust, son beau-père (1466), resta seul maître de l'imprimerie. Il mourut en 1602. Schcefler semble avoir, pour sa part, imaginé les poinçons, qu'il substitua aux matrices fondues qu'on employait d'abord.
- SCIIOELL (Maximil. Fréd.), historien français, né en 1766 près de SarrebrUck, m. en 1833, fût élève de Koch, entra comme précepteur dans une. famille russe, visita avec ses élèves l'Italie, la Suisse, St-Pétersbourg, Berlin, dirigea à Bâle, puis à Paris (1802), une maison de librairie gui prospéra peu, entra en 1814 au cabinetdiplomatiquedu roi de Prusse, et* remplit diverses missions avec les titrés de conseiller de légation et de conseiller de régence. Ses principaux ouvrages sont : Cours d'hisloire moderne des États européens, Paris, 1830-1834, 46 vol. in-8, ouvrage capital et plein de faits, mais inégal; Histoire abrégée des traités de paix (depuis celui de Westphalie), 15 vol. in-8,1816-18 (reproduit en partie dans les 22 derniers vol. de son Cours d'histoire); Hist. abrégée de la UUéralure romaine, 4 vol. in-8, 1815; Hist.abrégée de la litiérâtnregrecque, 1813, 2 vol. in-8, et 1823-25, 8 vol. ïn-8. Congres de Vienne, 1816; Éléments de chronologie, 1812.
- SCUOEN (Martin), c-à-d. le Beau Martin, orfèvre, peintre et graveur au burin, ni en 1420 à Culmbaeh, m. en 1486, résidait à Colmar. Il est, suivant les Allemands, l'inventeur de la-gravure en taille-douce, attribuée vulgairement à Finiguerra. Son OEuvre consiste en 150 pièces originales d'une grande rareté. Comme peintre, il imita Van Eyck.
- SCHOENAU,vged'Autriche,à6kil. S. E.de Krum-bach. Beau château, qui appartint au prince de Montfort (Jérôme Bonaparte).
- SCOOENBOURG (Maison de), famille noble d'Allemagne, répandue en Saxe, en Hesse et en Bavière, est issue d'Alban, comte de Zwickau (936). Ernest, mort en 1534, donna naissance à deux lignes, chacun* subdivisée en2branches: l°Schœnboui'g-Stem-Wal-denbourg et Schoenbôurg-Stein-flarteristein; 2» Schœnbourg-Penigk et Schœnbourg-Rochsburg. La ligne aînée possédait 4 seigneuries : Waldenbourg, Hartenstein, Lichtenstein, Stein (304 kil. carrés; 45 000hab.); la ligne puînée, 5 : Penigk, Glauchau, Remissau, IlochsburgetWechselburg (318 k. carr.). Le chef de la branche de Waldenbourg a le titre de prince depuis 1790.
SCI10 — 1725 — SGHÛ
SCUOENBRUNN, c.-à-d. Belle source, bg d'Autriche, à 5 kil. S. O. de Vienne; 500 hab. Château impérial, avec magnifique jardin botanique : ce château, commencé par Joseph I, fut achevé par Marie-Thérèse. Napoléon y établit son quartier général en 1805etl809 etysignala paix avec l'Autriche le 14oct. 1809. C'est là que mourut le duc de Reichstadt.
- SCHOEPFLIN (J. Dan.), publiciste ethistorien, né en 1694 à Sulzbourg (Bade), m. en 1771, fut nommé en 1720 professeur d'éloquence et d'histoire à Strasbourg, emploi qu'il remplit 61 ans, devint en outre conseiller et historiographe de France et membre correspondant de l'Académie des inscriptions. Il est un de ceux qui fondèrent la science de l'histoire politique. On lui doit, entre autres ouvrages : Alsatiail-lustrata, Colmar, 1751-62, 2 vol. in-f.; HistoriaZse-ringo-Badensis, 1763-66; Âlsalia sévi merovingici, earolingici, saxonici, salici et suevii diplomatica, 1772; Yindiciœ typographies, 1760.
SCHOLARIUS (George). V. GENNADE.
- SCHOLASTIQUE (la). On nomme ainsi la philosophie qui fut enseignée dans les Écoles du moyen âge (du ix* au xvi« s.); elle a pour caractère essentiel l'union intime de la philosophie, surtout de la dialectique, avec la théologie. On peut y distinguer trois époques : 1° l'enfance (du ix* s. àla fin du xn"), dans laquelle la philosophie est entièrement surbordonnée à la théologie (ancilla theologix) : la science se constitue par les travaux d'Alcuin, J. Scot Erigène, Lan-franc, S. Anselme de Cantorbéry, Abélard, Pierre Lombard, Jean de Salisbury ; le réalisme platonique domine à cette époque; on y voit pourtant naître le nominalisme, enseigné par Roscelin (1089), mais il est bientôt étouffé; 2° l'âge mûr (auxxm'etxiv's.): la philosophie, incorporée à la théologie, devient presque son égale; la science, étendue et complétée par la connaissance des ouvrages d'Aristote et les leçons des Arabes, reprend une existence à elle; elle reçoit des formes arrêtées par les travaux des plus célèbres docteurs : Alexandre de Haies, Albert le Grand, S. Thomas d'Aquin, Duns Scot remplissent cette période; l'école se partage entre les Scotistes et les Thomistes; l'art de l'argumentation est poussé au plus haut degré; 3° la vieillesse ou la décadence (aux xive et xv« s.) : la philosophie se sépare peu à
E eu de la théologie; le nominalisme renaît, professé ardiment par Occam, Buridan, P. d'Ailly, et faiblement combattu par"W. Burleigh, Thomas de Brad-wardine, etc. ; on sent de plus en plus le vide de la philosophie régnante ; enfin (aux xvi" et xvn» s.) la • Scholastique disparaît devant la connaissance plus approfondie des systèmes antiques et les enseignements de Bacon et de Descartes. L'Université de Paris fut, surtout dans les deux premiers âges, le principal siège de la Scholastique. V. la Philosophie scholastique par B. Hauréau.
- SCHOLASTIQUE (Ste), vierge, sœur de S. Benoît, vivait auprès dumont Cassin, où demeurait son frère, et fonda l'ordre des Bénédictines. Elle mourut vers 543. On la fête le 10 février.
? SCHOMBERG (Henri, comte de), maréchal de France, comte de Nanteuil, né à Paris en 1583 d'une famille originaire de Misnie, servit d'abord l'empereur Rodolphe II, fut ensuite ambassadeur de France tant en Angleterre qu'en Allemagne, devint en 1619 surintendant des finances, puis chef du ministère (1621), fut éloigné en 1624 par l'influence de Richelieu, mais rentra bientôt en grâce et obtint en 1625 le bâton de maréchal. Il chassa les Anglais de l'île de Ré, se signala en Piémont, et vainquit les rebelles du Languedoc à Castelnaudary, où fut pris Montmorency (1632). Il mourut la même année, gouverneur du Languedoc. Il a laissé une Relation de la guerre a"Italie, 1630. ^a fille, Jeanne de Schomberg, épousa un duc de Liancourt.— Son fils, Charles, duc de Son., connu d'abord sous le nom deducd'Halluyn, né en 1601, m. en 1656, lui succéda dans le gouvernement du Languedoc, vainquit les Espagnols à Leu-
cate (1636), devint peu après maréchal de France, et prit Perpignan en 1642. 11 perdit sa faveur à la mort de Louis XIII, fut privé du gouvt. du Languedoc, et ne reçut en échange que celui de Metz. Ij commanda avec assez de succès l'armée de Catalogne et prit Tortose en 1648; néanmoins il ne fut jamais en faveur auprès d'Anne d'Antriohe et de-Mazarin. Il avait épousé en secondes noces (1646) MlledeHautefort, que Louis XIII avait aimée, maïs sans qu'elle eût souffert en rien dans sa réputation.
- SCHOMBERU (ArmandFréd. de), maréchal de France, d'une autre famille que les précédents, né en 1619 dans le pays de Clèves, perdit son père quelques mois après sa naissance, fut privé de sa fortune tant par l'influence de ses tuteurs que par des confiscations , servit sous Rantzau, sous le prince Henri Frédéric d'Orange; puis passa en France (1650), y devint lieutenant général, se signala par des fcûts d'armes éclatants, eut grande part à la victoire des Dunes (1658), prit Bergues, gagna la bataille de Vil-laviciosa (1665), qui affermit l'indépendance du Portugal, fut chargé du commandement de l'armée de Catalogne, prit Figueira et d'autres forteresses aux Espagnols, reçut le bâton de maréchal en 1675, et rendit les plus grands services àl'armée des Pays-Bas. Professant le culte protestant, il se vit forcé de quitter la France lors de la révocation de l'édit de Nantes : après avoir cherché fortune en Portugal, puis dans le Brandebourg, il s'attacha à Guillaume de Nassau, suivit ce prince lors de son expédition en Angleterre (1688), et périt à la bataille de la Boyne (1690), en combattant contre Jacques II.
- SCHONJEUS (Cornélius), poëte latin du XVIe s., né à Gouda, m. en 1611, avait été 25 ans recteur de l'école latine de Harlem. Il estauteur de comédies latines tirées de l'Ecriture sainte, dans lesquelles il a imité avec assez de bonheur le style de Térence et qui furent publiées sous le titre de Terentius Chris-tianus, Anvers, 1570, et Amsterdam, 1629.
- SCUOTT (André), savant Jésuite, né à Anvers en 1552, vint de bonne heure en Espagne, fut professeur de langue grecque et de rhétorique à Tolède, puis à Saragosse, et enfin à Rome,oùil mourut en 1629. II a laissé, entre autres ouvrages : Hispania illustrata, 1603-8, 4 v. in-f.; Hispanûe bibliotheca, 1608 in-4; Adagia Grsscorum, 1612; Tabulas rei nummarix Romanorum Grxcorumque, 1616. On lui doit de nombreuses éditions d'auteurs anciens, ainsi que des Notes surCicéron, Sénèque, Cornélius Népos, etc.
- SCHOTT (Gaspàr), physicien, de l'ordre des Jésuites, né en 1608àKœnigshofenCWurtzbourg), m. en 1660, enseigna la théologie et les mathématiques à Païenne, puis vint étudier à Rome sous le P. Kircher, avec lequel il se lia étroitement, et se fixa vers 1658 à Wurtzbourg, où il se livra à l'enseignement des sciences physiques. On a de lui : Magia universalis naturx et arlis, 4 vol. in-4,1657 -59; Physica curiosa. 1662 ; Technica curiosa, 1664, etc.
- SCHOUTEN (Guill. CORNELISSEN) , navigateur hollandais, de Horn, commanda la Concorde dans l'ex-pédition de Lemaire au S. de.l'Amérique (1615), eu! la principale part à la découverte du détroit dit de Lemaire, et exécuta depuis plusieurs grands voyages. Il m. en 1625 dans la baie d'Antongil à Madagascar, en revenant en Europe. On a donné son nom à un groupe d'îles qu'il découvrit en 1616 au N. E. de la Nouv.-Guinée. Son voyage au S. de l'Amérique a été publié à Amsterdam en 1617 par ArisClassen, ettrad, en français dès 1618. — Gauthier Sch., de Harlem, voyagea'comme chirurgien sur un vaisseau de laCom-pagnie des Indes, revint àAmsterdam en 1665, au bout de sept années, pendant lesquelles il avait visité Java. les Céièbes, le roy. d'Aracan, et publia un Voyage aux Indes-Orientales, Amst., 1676, trad. en 1708.
- SCHOUVALOV, noble famille russe, qu'on croit originaire de Suisse, contribua à placer sur le trône l'imp. Elisabeth, sous laquelle elle jouit d'un grand crédit. — Pierre Ivan, favori d'Jîlisabeth, fut fait
SCHD — 1726 — SCHO
comte en 1746, puis feld-maréchal; il inventa dans la guerre de Sept ans un nouveau genre de canons et d'obus qui reçut son nom. M. en 1762. — Ivan, fils de Pierre (1727-98), fut chambellan d'Elisabeth, qui le chargea de diriger les progrès des arts dans ses Etats, et mérita d'être surnommé le Mécène de la Russie. Il voyagea par toute l'Europe, resta longtemps à Paris, visita Voltaire à Ferney,lui remit de riches présents de la part de Catherine II et lui fournit des matériaux pour son Hist. de Russie sous Pierre le Grand. Il pensionna La Harpe en le chargeant de le tenir au courant de toutes les nouvelles littéraires de France (ce qui donna naissance àla célèbre Correspondance littéraire de ce critique). Il tournait fort bien le vers français, et publia, entre autres pièces, une Ëpttre à Ninon et une Épitre à Voltaire.
- SCHOUWEN (île), en Hollande (Zélande), au N. de l'île Nord-Beveland, n'est séparée du Duyveland que par un étroit canal : 24 k. sur 8; ch.-l., Ziericzée.
- SCHRECKHORN, l'un des sommets des Alpes Bernoises, en Suisse (Berne), à 60 kil. S. E. de Berne, près de la source de l'Aar: il a 4097" de hauteur.
- SCHREVELIUS (Cornélius), philologue de Harlem, né vers 1615, m. en 1667, dirigea longtemps le collège de Leyde. Il a composé, entre autres ouvrages, le célèbre Lexicon manuale grmco-latinum, qui, bien que médiocre, a été longtemps classique (réimprimé par FI. Lécluse, Paris, 1820, traduit en franc, par Quénon, 1809), et a donné à la collection dite Vario-rum : Juvénal, Hésiode, Térence, Virgile, Horace, etc.
- SCHROECEH (J. Mathias), professeur d'éloquence, puis d'histoire à Wittemberg, né à Vienne en 1733, m. en 1808, a laissé, parmi divers travaux remarquables : Histoire de VÉglise chrétienne (jusqu'à la Réforme), Leips,, 1768-1803, 35 vol.; Hist. de l'Église chrétienne (depuis la Réforme), 1804-19,10 v.; Hist. -universelle, 6 vol., 1779-84 (trad. en français, 1784-90). Ce dernier ouvrage est fort estimé.
- SCHROEDER (Jean Joachim), orientaliste, né en 1680 à Neukirchen (Hesse-Cassel) m. en 1756, enseigna les langues orientales et l'histoire ecclésiastique à Marbourg, parvint avec des peines infinies à obtenir une connaissance approfondie de l'arménien, et publia la meilleure grammaire qu'on ait de cette langue : Thésaurus lingux armenicx.
- SCHRŒDER (Fréd. Louis), acteur et auteur dramatique, né à Schwerin en 1744, m. en 1816, était le premier tragédien de l'Allemagne. Il prit en 1771 la direction du théâtre de Hambourg, pour lequel il écrivit plusieurs pièces et traduisit une partie de Shakespeare. Ses œuvres dramatiques ont été publiées, avec une préface de Tieck, à Berlin, 1831, 4 vol. in-8°.— Sa fille, Mme Schrœder-Devrient, née à Hambourg en 1805, m. en 1860, excella comme cantatrice.
- SCHUBART (Chrétien Fréd. Daniel), écrivain et compositeur, né en 1739 dans le comté de Lune-bourg, m. en 1791, mena longtemps une vie errante et désordonnée, fut nommé en 1768 directeur de musique à Ludwigsbourg, entreprit en 1774à Augs-bourg la Chronique allemande, journal populaire qui traitait de tout (politique, littérature, beaux-arts), et qui était rédigé avec une verve, une gaieté et une indépendance rares en Allemagne; fut jeté dans une forteresse en 1777 pour avoir annoncé faussement la mort de Marie-Thérèse, et ne sortit de prison qu'au bout de 10 ans, à la demande de Frédéric le Grand. On a de lui les Chants de la pri-son, et diverses autres poésies, parmi lesquelles on remarque l'Hymne à Frédéric le Grand et le Juif errant; une Histoire de sa vie, qu'acheva et publia son fils, Louis Sohubart, conseiller de légation prussien, et des Idées sur l'esthétique de la musique, publiées par le même, 1806.
- SCHUBERT (Franz), compositeur de musique, né à Vienne en 1797, m. en 1828, est surtout connu par des lieder ou mélodies du genre mélancolique, parmi lesquelles on cite les Astres, l'Ave Maria, la Sérénade, le Roi des Aulnes, la Religieuse, le Départ, l'Attente,
l'Adieu. 11 s'est aussi essayé, mais avec moins d» succès, dans la symphonie, et a laissé quelques quatuors. Sa manière se rapproche de celle de Beethoven.
- SCHULEJHBERG (J, MOHTDEJEUX de), maréchal de France, se trouva à la bataille de Prague (Ï620), défendit les places de Coblentz (1632), Arrâs(I654), fut fait maréchal en 1668 et mourut en 1671.
- SCHULEMBOURG (J. Mathieu, comte de), général allemand, né en 1661 près de Magdebourg, m. en 1747, servit d'abord le Danemark, puis la Pologne, et fit les campagnes de Sobîeski, sauva les débris de l'armée saxonne battue en 1700 par Charles XII, opéra devant le roi de Suède une belle retraite derrière l'Oder (1704); entra en 1708 au service de la Hollande et prit part à la guerre contre Louis XIV (1708), s'empara de Tournay et fut un des vainqueurs de Mal-plaquet; alla en 1715 commander l'armée vénitienne contre les Turcs (1715), soutint un siège dans Corfou, poursuivit les assiégeants jusqu'en Albanie, où il mit le siège devant Scutari, et ne fut arrêté dans ses succès que par la paix de Passarovitz (1718).
SCHULPFORTA. V. lUtJMBomuî.
- SCHTJLTENS (Albert), orientaliste, né en 1686 à Grœningue, m. en 1750, fut pasteur de Wassenaar, puis professeur dé langues orientales à Fràneker et ensuite à Léyde. On remarque parmi ses nombreux ouvrages : Origines heorsex, Fràneker, 1724-38, 2 vol. in-4; Institutiones ad fundamenta lingux he-oraicas, Leyde, 1737: Monumenta vestustiora Ara-bix..., 1740; Prowroia Salomonis, cum versione intégra et commentano, 1748.
- SCHULZE (J. H.), médecÈn, né à Colbitz (Magde-bourg) en 1687, m. en 1744, fut successivement instituteur au •pxdagogium de Balle, professeur d'a-natomie à l'université d'Altdorf, professeur d'éloquence et d'antiquités à l'université de Halle. Il savait également là médecine, les antiquités, la philologie et les langues arabe, syriaque, chaldéenne, éthiopienne, samaritaine. Son principal ouvrage est VHistoriamedicinsea rerum initia ad annum Romœ 535 deducla, Leips.. 1728, in-8.
- SCHULZE (Benj.), orientaliste, né à Sonnenburg (Brandebourg), fut envoyé en 1719 à Tranquebar, résida dans l'Inde jusqu'en 1743, et mourut en 1760. Il possédait la connaissance des langues hindous-tane, malabare, telinga, etc. Il a laissé, entre autres ouvrages : le Maître de langues occidentales el orientales (en allem.), contenant 100 alphabets, des tables polyglottes, les noms de nombre et l'oraison dominicale en 200 langues ou dialectes, Leips., 1738.
- SCHULZE (Gottlob Ernest), philosophe, né en 1761 àHeldrungen(Thuringe), m. en 1833, professa la philosophie à Helmstasdt (1788)*, puis à Gœttingue (1810), commença à se faire connaître par des travaux sur l'histoire de la philosophie platonicienne (de Ideis Platonis, 1786), puis publia, sous le titre' d'&nesidemus (Helmst., 1792), un ouvrage sceptique, dans lequel il attaquait les nouvelles doctrines de Kant et de Reinhold, et qui fit grande sensation : le surnom à'JSnésidème lui en est resté. lia laissé une Encyclopédie des sciences philosophiques, 1814.
- SCHUMEG ouSCHIMEG, comilat de Hongrie, dans le cercle d'Œdenburg, entreceuxde SzaladauN. età l'O., de Veszprim au N. E., dé Tolna et de Baranya à l'E.,la Croatie et l'Esclavonie au S. : 130k. sur 90; 220000 hab.; ch.-l., Kaposvar.
- SCHURMANN (Anne Marie de), femme célèbre par sa science, née à Cologne en 1607 dans la religion protestante, savait le latin, le grec, l'hébreu, l'éthiopien, était bonne musicienne, peignait, sculptait et gravait avec talent, et mérita le surnom de Sapho. Elle quitta tout d'un coup le monde, où elle brillait, pour se retirer dans la solitude de Lexmund, près de Vianen (1653), tomba bientôt dans les erreurs du piétisme, suivit dans ses courses Labadie, qui même, dit-on, devint son époux, continua sa
P rétendue mission après la mort de cet enthousiaste, istribua ses biens à ses partisans et mourut dans le
SCHW
— 1727 —
SCHW
dénûment (1678/. On a d'elle un recueil d'Opuscula hebrxa, grasea, latina, gallica, prosaica et me-trica, Leyde, 1648, parmi lesquels on remarque une dissertation De ingenii muliébris aptitudine.
- SCHUTT (île), île de Hongrie, dans lescomitats de Presbourg et de Kœmœrn, est formée par un bras du Danube et le Vaag : 80 k. sur 16; ch.-l., Koemcern.
- SCHUTZ (Christ, Gottfried), philologue, né enl747 à Dederstœdt (Mansfeld), m. en 1832, fut inspecteur du séminaire théologique de Halle, professeur de poésie et d'éloquence à Iéna (1779), puis à Halle, où il resta jusqu'à sa mort. On lui doit la publication d'un Journal général de littérature, des éditions estimées de Cicéron, Leips., 1814-20, 20 v. in-12; d'Eschyle, Halle. 1809-21, 5 v.; d'Aristophane, 1821; et un traite Departiculis latinis, 1784.
SCHUTZ ou SCHUTZE (Gaspard). V. SAGITTAMUS.
- SCHUYLKILL, riv. des États-Unis (Pensylvanie), naît dans les mont. Bleues, arrose Reading, Philadelphie, et s'unit à la Delaware, à 8 kil. au-dessous de cette dernière ville, et après un cours de 225 kil. Terribles débordements.
- SCHWAB (J. Christophe), savant allemand, né en 1743 à Ilsfeld,(Wurtemberg), m. en 1821, passaplus de 50 ans à Stuttgard, soit comme professeur, soit comme secrétaire intime du duc de Wurtemberg et chef du bureau des expéditions françaises. Il cultivait avec un égal succès la littérature, l'histoire, la philosophie et les mathématiques et découvrit une nouvelle théorie des parallèles. Il eut 5 mémoires couronnés par diverses académies: on remarque surtout celui qui roule Sur les causes de l'universalité de la langue française et sur les chances de durée de cette vogue (1785, en allem.), et qui partagea avec Rivarol le prix proposé par l'Académie de Berlin sur cette question (il a été trad. en franc, par Robelot, 1803). Frédéric II lui fit offrir, à l'occasion de ce succès, une chaire à l'École militaire de Berlin, mais il ne put l'accepter. J. C. Schwab combattit un des premiers la philosophie de Kant. — Son fils, Gustave, 1792-1847, professeur de littérature à Stuttgard , a traduit en vers latins plusieurs des chants d'Uhlandet en allemand plusieurs poèmes français, notamment les poésies de Lamartine.
- SCHWABACH,v. de Bavière (Franconie moyenne), sur une rivière de même nom, affluent de la Red-nitz, à 15 k. S. O. de Nuremberg; 9000hab. Industrie active (tissus de coton, drap, tabac, épingles, fils de fer, papier, etc.); l'industrie de cette ville doit son origine à des Français expulsés par la révocation de l'édit de Nantes.
- SCHW.ŒCHAT, brg d'Autriche, à 12kil. S. E. de Vienne, sur une riv. de même nom, qui afflue au Danube; 2500 h. Aux env., colonne qui indique l'emplacement du camp de Sobieskien 1683.
- SCHWANTHALER (Ch.), sculpteur, né à Munich en 1802, m. en 1848, fit un séjour de trois ans en Italie, grâce à la munificence du roi de Bavière, et fut après son retour nommé professeur de sculpture à l'Académie. Ses œuvres révèlent une imagination abondante et facile et une grande souplesse de talent. On cite de lui la Victoire d'Hermann sur les Romains, bas-relief d'un fronton du Walhalla germanique; les peintres anciens, à la Pinacothèque de Munich; la statue symbolique de la Bavière, en bronze, qui a près de 20" de hauteur; la statue colossale en bronze du grand-duc Louis I", à Darm-stadt, et de beaux dessins pour l'Iliade d'Homère, la Théogonie d'Hésiode et les poèmes d'Orphée.
- SCHWARTZ (Berthold), moine bénédictin ou cor-delier de Fribourg, en Brisgau, ou, selon d'autres, de Cologne, qui vivait au commencement du xiv" s., passe vulgairement pour être l'inventeur de la poudre, que d'autres font remonter à Roger Bacon ou même à une épooue beaucoup plus ancienne. On raconte qu'ayant mis dans un mortier du salpêtre, du soufre et du Gharbon pour une expérience chimique, U y laissa par hasard tomber une étincelle qui pro-
duisit une explosion terrible: il n'eut plus qu'à renou vêler ce que le hasard lui avait appris. On croit que Schwartz inventa, non la poudre, mais l'usage de l'artillerie, dont il aurait enseigné l'usage aux Vénitiens enl378. Une statue lui a été élevée à Fribourg.
- SCHWARZA, riv. d'Autriche (Wienerwald), se joint au Pitten pour former la Leitha;— Riv. de Moravie, affluent de la Taya; — Affluent de la Saale, donne son nom aux principautés de Schwarzbourg qu'elle arrose;—Affluent de la Werra en Saxe, etc.
- SCHWARZBOURG, principauté du Nord de l'Empire allemand ; était jadis compris dans le cercle de Haute-Saxe, et divisé en, deux parties distinctes : le Comté supérieur, enclavé au milieu ' des duchés de Saxe et du gouvernement prussien d'Erfurt, et le Comté inférieur, enclave de la Saxe prussienne. Ce pays est actuellement partagé entre deux branches de la maison de Schwarzbourg, dont les possessions, qui ont titre de principautés, font partie des Etats de la Confédération germanique : celle de Schw.-Rudolstadt et celle de Schw.-Son-dershausen. Lai" possède la plus grande partie du Comté supérieur avec l'extrémité orientale du Comté inférieur; 70 000 hab.; villes: Rudolstadt, Schwarzbourg, Frankenhauzen. Les possessions de la 2e sont surtout dans le Comté inférieur; 62 000 hab.; villes : Sondershausen, Arnstadt, Breitenbach. La Saale et ses affluents, la Schwarza, la Géra, l'Ilm, l'Unstrutt, sont les rivières principales du Schwarzbourg. Le commerce et l'industrie y sont assez prospères. Le gouvernement est dans les deux principautés ^monarchique constitutionnel. ' Les deux princes sont luthériens ; ils ont chacun une voix au Conseil fédéral delà Confédération de l'Allemagne du Nord. — La maison de Schwarzbourg,
une dés plus anciennes de l'Allemagne, remonte "au moins au xi» s. En 1184, à la mort de Henri de Schwarzbourg, elle eut pour chef Gonthier, dont le fils aîné continua., les Schwarzbourg, tandis que le cadet fut la souche des Kaefernburg, branche éteinte eu 1383. En 1349, un Gonthier de Schwarzbourg fut élu empereur par le parti opposé à Charles IV. En 1552, la maison se partagea en 2 lignes, Arnstadt (auj. Sondershausen), et Rudolstadt. Elles obtinrent, lal"enl69T et la 2* en 1710, le rang de princes. - SGHWARZBOURG,
vgede la principauté de Schwarz-bourg-Rudolstadt, à 8 kil. S. E.deKœnigsee; 500 h. Berceau de la famille régnante de Schwarzbourg. - SCHWARZENBERG, château de Bavière, entre Wûrtzbourg et Anspach, sur une haute montagne, est le berceau de la famille de Schwarzenberg.
- SCHWARZENBERG (Ch. PhE., prince de), feld-maréchal autrichien, d'une des plus anciennes et des pins illustres maisons de l'Allemagne, né à Vienne en 1771, m. en 1819, se distingua à Hohenlinden (1800) et dans la campagne de 1805; fut envoyé. comme ambassadeur à St-Pétersbourg, puis à Paris où il négocia le mariage de Napoléon et de Marie-Louise (1809). Dans un bal qu'il donnait à,Paris à l'occasion de ce mariage (1810), un incendie'terrible éclata et fît périr une foule de personnes distinguées : sa propre belle-soeur fut une des victimes. Il commanda les Autrichiens auxiliaires de' la France pendant la campagne de Russie (1812); puis il devint, lors de la défection de l'Autriche, le général en chef des troupes coalisées. Il ménagea d'abord Napoléon, ne voulant que le mettre dans lanécessitéde transiger sous la médiation de l'Autriche, mais, après la rupture des négociations, il marcha franchement sur Paris, entra dans cette ville par suite de la convention signée avec Marmont, et mit ainsi fin à la lutte. De retour à Vienne, il présida le conseil au-lique de guerre. — Un de ses fils, Félix de Schw., ; 1800-185Ï, suivit aussi avec distinction la carrière diplomatique et devint premier ministre après les événements de 1848. Il réussit, à force d'énergie, à rétablir l'autorité de l'empereur, mais poussa à l'excès la politique de compression,
SCEW * — 1728 — SCIP
SCHWEIDNITZ, v. forte des Etats prussiens(Si-lésie), ch.-l. de cercle, sur la "Weistritz, à-56 kil. S. 0. de Breslau; 10000 h. Trib., gymnase. Eglise ca-thoi'qut remarquable par son clocher, le plus haut de J î Silésie. Drap, chapellerie, bonneterie, rubans, toiles, imprimerie sur toile, lainages. Cette ville, jadis ch.-l. d un duché souverain, est célèbre par de nombreux sièges, surtout par celui que Gribeauval y soutint pour Marie-Thérèse, pendant plus de deux mois, contre toutes les forces de Frédéric II (1761-62). Les Français s'en emparèrent en 1807 et la démantelèrent.
- SCUWWGUiEUSER (Jean), philologue, né en 1742 à Strasbourg, m. en 1830, était fils d'un pasteur protestant et fut d'abord destiDé à la théologie. Il apprit l'hébreu, le syriaque etl'arabe,' vint à Paris étudier sous De Guignes, visita l'Allemagne, l'Angleterre, la Hollande, fut nommé en 1770 professeur de philosophie, puis de langues grecque et orientales à Strasbourg, fit un cours de littérature à l'Ecole centrale du Bas-Rhin, devint enfin professeurde grec et doyen de la faculté de Strasbourg, et fut élu correspondant del'Institut. On lui doit des éditions très-estimées dMppi'en, 1782-1785, 3 v. in-8; dePolybe, de 1789 à 1795, 9 vol. in-8; des Epieletexphilosophix monumenla, 1799, 5 v. in-8; d'Athénée, 1801-1807, 14 vol. in-8; de Cebès, Strasbourg, 1806; des Lettresde Séneque, 1808-1809, 2 vol. in-8; d'Hérodote, 1816-24, 8 v. in-8, y compris un excellent lexicon herodoteum.—Son fils, Jean Geoffroy, 1776-1844, lui succéda dans la chaire de Strasbourg, rédigea le texte du Musée-Napoléon de Visconti et coopéra aux Antiquités d'Alsace de Golbéry.
- SCITYVEINFURT, Devona, Trajectum Suevorum, v. murée de Bavière (Basse-Franconie), sur le Mein, à 40 kil. N. O. de Wurtzbourg ; 7000 hab. — Jadis ville impériale. Cédée à la Bavière en 1802.
- SCHWENCK.FELD (Gaspard de), sectaire, né en Silésie en 1490, m. à Ulm en 1561, était chanoine du chapitre de Liegnitz. Il fut un des premiers disciples de Luther, mais il se brouilla bientôt avec lui, et forma une secte nouvelle qui compte encore quelques adhérents en Silésie. Il n'admettait pas que l'Ecriture Sainte eût été inspirée, voulaitque lés hom-mesiattendissent sans discussion et en silence que DieU leur révélât les dogmes vrais, et tendait à réunir lesCatboliques et les Réformés. Il a laissé plus de 80 ouv., entre autres Novissirna Schwenckfeldiano-rum confessio, Wittemberg, 1726.
- SCITWÉUIN, Squim'na, capit. du grand-duché de Mecklembourg-Sclîwérin, sur le bord O. du lac de Schwérin, à 60 kil. S. E. de Lubeck; 20000 h.Château fortifié dans une lie qui communique à la ville par un pont, et qui est la résidence du grand-duc Jolie église gothique, galerie de tableaux, cabinet d'histoire naturelle. Collège militaire, société biblique. Drap, chapeaux de paille, blanc de baleine, brasseries, distilleries.—Prise par les Prussiens en 1759; occupée parles Français en 1806. —KMECKLEMBOURG.
- SCIFWÉR1N (Christophe, comte de), général prussien, né en Poméranie en 1684, fit ses premières armes en 1704 dans les Pays-Bas contre la France, passa au service du duc de Mecklembourg, puis du roi de Prusse Frédéric II (1720), qui,en 1740, le mit à la tête de son armée, remporta sur les Autrichiens la victoire de Mohvitz (1741), qui donna la Silésie à la Prusse, fut nommé gouverneur de Neiss et de Bneg,commanda un corps en Bohême (1744), reprit lesarmes dans la guerre de Sept ans (1756), etfuttué à l'attaque de Prague, 1757.
- SCLIWILGUÊ (J. B.), savant mécanicien de Strasbourg, 177G-1856, professa les mathématiques au collège de Schelestadt, puis dirigea un établissement industriel dans sa ville natale. 11 restaura l'horloge astronomique de la cathédrale de Strasbourg, arrêtée depuis 1790, et la remit en mouvement, 1842.
- SCITWn'Z, gros bourg de Suisse, ch.-l. du canton de Schwitz, au pied des rochers de Haken et de M y-Ihen, à 105 k. E. de Berne; 5600 h. Brûlé en 1642. il
a été assez bien rebâti. Oh y conservela grande bannière donnée aux Sujsses par le pape Jules IL— Le canton de Schwitz, un.des 4 cantons forestiers ou Waldstaettes, entre ceux d'Uri, Unterwald, Zurich, Lucerne, Glaris et St-Gall, a 50 kil. sur 30 (du N. au S.) et 45000 h.; ch.-L, Schwitz. Pays très-montagneux, lacs', pâturages; climat assez doux. Le gouvt est démocratique. C'est un des trois cantons où naquit la liberté suisse, et qui se confédérërent à Brunnen(t315) ;iladonnéson nom UaSuisseëntière.
- SCIACCA, Thermal Selinuntinm, v. et port de Sicile (Girgenti), sur la côte S., à 64 kil. N. O. de Girgenti; 12000 h. Commerce de grains, huile, soude, soufre. Aux env., mines de soufre, salines, Sources minérales renommées. Il s'est formé au S. E. de cette ville une Ile volcanique dont les éruptions et les exhalaisons ont chassé beaucoup d'habitants. —L'anc Thermx était la patrie d'Agathocle.
- SCIARRA (Marc), chef de bandits, dévasta longtemps l'Etat romain, ne put être dompté par Sixte-Quint, fut poursuivi de si près par Clément VIII qu'il fut forcé de quitter le pays, passa au service de Venise, et fut envoyé en Dalmatie avec 500 des siens guerroyer contre les Uscoques. Clément VIII ayant exigé son extradition, le gouvt vénitien le fit assassiner plutôt que de le-livrer.— V. COLONNA.
- SCIATIIOS', auj. Skiatho, île de la mer Egée, au N. de l'Eubée, n'est guère qu'un rocher stérile; cependant elle avait autrefois une ville du même nom. Habitée primitivement par.desThraces-Pêlasges, elle tomba ensuite sous la dépendance d'Athènes. Soumise plus tard aux rois de Macédoine, elle vit sa ville détruite, en 200, par le dernier Philippe, quine voulait pas qu'elle put servir de relâche à la flotte d'Attale e,t des Rhodiens, alliés de Rome. Pendant la guerre de Mithridate, elle devint un repaire de pirates. Antoine la rendit aux Athéniens.
- SCICLI, Casmena, vfde Sicile (Syracuse), sur des rochers, à 12 kil. S. O. de Modica; 9700 h. Tombeau de S. Guillaume dans là. cathédrale.
SCIGLIO, cap et ville d'Italie.. F. SCYLLA.
- SCILLONTE, SaiUus,7. d'Ëlide enTriphylie, près de Pise. C'est laque Xénophon écrivit son,.histoire.
SCILLY, lies de l'Atlantique.T. SORLINGUES. SCINDE ou SINDT, contrée de l'Inde. V. SINDT. SC1O, Chios. lie de l'Archipel. V. CHIOS.
- SC1ONE,, v. de la Chalcidiquet dans la presqu'île de Pallène, sur la mer Egée, avait été fondée par des Grecs, sujets de Prolésilas. Elle tomba sous la domination d'Athènes, devint libre pendant la guerre du Péloponèse, obéit plus tard àOIynthe,*puis fit partie du royaume de Macédoine.
- SCIOPPIUS (Gasp. SCHOPP, dit en latin), philologue, né en 1576 à Neumarkt, dans le Palatinat, m. en 1649, voyagea en Italie, en Espagne, en.Allema-gne, abjura le Protestantisme, dans lequel il était né, se fixa à Rome, pu le pape Clément VIII l'éleva aux honneurs, fut nommé conseiller aulique et comte palatin par l'empereur, et Snit,.lnrès diverses aventures, où toujours éclatèrent son humeur inquiète, son inconstance, son orgueil, par chercher Un asile à Padoue, où il mourut également haï-de tous, Catholiques et Protestants. Sa vie avait été une palinodie perpétuelle : d'abord admirateur passionné de Scaliger, il écrivit ensuite contre lui; il1 poursuivit de ses attaques les Jésuites, qu'il avait longtemps vantés. Il a laissé 104 ouvrages, dont beaucoup ne sont que des libelles : Verisimilium Ubri if; De arte erilica; De ratione Scholarum; De sua ad catholi-cos migratione; Classicum belli sacri; Grammalica philosaphica; De stratagematibus societatis Jesu; Elementa philosophim moralis stoïcas, 1606 : c'est le plus estimé de ses ouvrages. On lui doit en outre des Notes sut Phèdre, sur Apulée, sur la Minerve de Sanchez, dont il donna une édition améliorée; des éditions de Yarron, de' Symmaque, etc.
- SC1PIONS, célèbre famille romaine, faisait partie de la maison des Cornélius {Gens Cornelii), Le mot
SCIP — 1729 — ? SCIP
scipio veut dire bâton: Macrobe croit que ce surnom fut donné à cette famille parce que son chef servit de bâton de vieillesse à son père aveugle.— L. Cornélius Scipio Barhatus, consul en 298 av. J.-C, prit plusieurs places dans le Samnium et conquitlaLucanie. Son tombeau, trouvé en 1780, et conservé à Rome au musée Pio-Clémentin, est le plus ancien monument sépulcral dont on ait la date et offre l'inscription la plus anciennequi existe en langue latine. — L. Corn. Scipio, fils du préc, consul en 259, conquit sur les Carthaginois la Corse et la Sardaigne, obtint le triomphe et fut élevé à la censure en 258. Son tombeau a été découvert avec celui de son père. —Cn. Corn. Scipio Asina, deux fois consul (260 et 254), se signala dans son 2e consulat par ses succès en Sicile contre les Carthaginois : il les défit devant Panorme, et leur prit cette ville avec 200 vaisseaux. — P. Corn. Scipio, consul en 218, perdit la bataille du Tésin contre An-Eibal, y fut blessé et ne dut la vie qu'au dévouement de son fils (Scipion l'Africain). L'année suivante, il fut envoyé, avec le titre de proconsul, en Espagne, où il prit le commandement de l'armée navale et agit de concert avec son frère Cnéus; il battit d'abord les Carthaginois, prit Castulon et Sagonte; mais, s'é-tant séparé de Cnéus, il fut défait et périt dans un combat contre Asdrubal (fils de Giscon) ,212. — Cn. Corn. Scipio Calvus, frère du préc, joua aussi un rôle important dans la 2« guerre punique. Consul en 222, il fit avec succès la guerre aux Gaulois de la Cisalpine ; puis il passa en Espagne avec le titre de proconsul, et soumit une grande partie du pays. Secondé par Publius, son frère, qui était venu le rejoindre, il battit les Carthaginois en plusieurs rencontres; mais en 212, s'étant séparé de Publius, il fut comme lui vaincu et tué par Asdrubal : il périt, prèsd'Anitorgis, 29 jours après la défaite et la mort' de son frère. —P. Corn. Scipio, dit Scipion l'Africain et le premier Africain, fils de Publius, né en 235 av. J.-C, sauva la vie à son père blessé au combat du Tésin et servit ensuite en Espagne sous ses ordres et sous ceux de son oncle. Brûlant de venger la mort de son père et de son oncle, qui venaient de périr dans ce pays, il se fit nommer proconsul pour la prov. d'Espagne en 211, bien qu'il n'eût que 24 ans : il débuta par la prise de Carthagène (210), gagna en 209 la victoire décisive de Bétule, où Asdrubal perdit 54000 hommes, et reconquit toute l'Espagne en quatre ans (210-206). Il se rendit ensuite secrètement en Afrique pour y négocier, et s'y fit des alliés de Sy-phax et de Massimssa, rois des Numides. De retour en Espagne, il eut à réprimer une sédition de ses troupes et le soulèvement des deux chefs indigènes, Mandonius et Indibilis (V. ces noms). Rappelé en Italie pour combattre Annibal, il fit adopter au sénat, malgré l'opposition de Fabius, le plan qu'il avait conçu de transporter le théâtre de la guerre aux por-, tes de Carthage, fut nommé consul pour exécuter ce projet (205), et fit en peu de tempsdes progrès.si rapides en Afrique que les Carthaginois alarmés rap-" pelèrent Annibal de l'Italie. Scipion remporta sur ce grand général une victoire complète àZama, contraignit Carthage à demander la paix, et mit ainsi fin à la guerre, 202. Tant d'exploits lui valurent les honneurs du triomphe et le surnom d'Africain; mais sa hauteur et sa partialité pour les patriciens le rendirent odieux au peuple. Cependant il fut encore consul en 194, puis censeur et enfin prince du sénat. L'an 190, il accompagna son frère Lucius en Asie en qualité de lieutenant, et dirigea dans la réalité toute cette guerre. A son retour il fut, ainsi que son frère, accusé par le tribun Pétilius, à l'instigation de Ca-ton, de s'être laissé corrompre par Antiochus, et se vit cité devant le peuple (187) : au lieu d'entreprendre une apologie, il se contenta de rappeler ses exploits, et l'on ne prononça aucune peine contre lui. Cité de nouveau quelque temps après, il s'écria : a. Romains ! c'est à pareil jour que j'ai vaincu Annibal à Zama; allons au Capitule en rendre grâces aux dieux. » La
foule le suivit, et les tribuns ses accust.teurs restèrent seuls au milieu de la place publique. Cependant, forcé de comparaître une 3" fois, il fut condamné à l'exil. Il se retira dans sa villa de Literne, en Campanie, - et n'y vécut plus que pour les lettres et l'amitié : il admettait le poète Ennius dans son intimité. Il mou • rut à Literne en 184 : on dit" qu'il voulut que l'on gravât sur son tombeau : Ingrate patrie, tu n'auras pas mes cendres. Ce grand homme réunissait au gé nie militaire tous les genres de vertus :'l'humanité. la tempérance; le désintéressement. Il soumit l'Es pagne autant par l'estime qu'il inspirait que par la force de ses armes. Après la prise de Carthagène, une .femme d'une grande beauté lui fut amenée par ses soldats; il fit rechercher un jeune prince nommé.. Allutius, qui était son fiancé, et la remit intacte entre ses mains. Cette noble conduite frappa telle ment le jeune Espagnol qu'il s'allia aussitôt avec les Romains et fit déclarer ses compatriotes endêur fa veur.—L. Corn. Scipio, surnommé l'Asiatique, frère du préc, le suivit en Espagne et en Afrique, fut nommé consul en 190, et battit Antiochus le Grand à Magnésie, avec l'aide de son frère qui lui servait de lieutenant. L'année suivante, il cdntinua la guerre avec non moins de bonheur, et força enfin Antio- 4 chus à signer une paix avantageuse aux Romains : ses victoires lui méritèrent le surnom d'Asiatique. Cependant, à son retour, il fut accusé avec son frère de s'être laissé corrompre par Antiochus, et se vit condamné à une grosse amende (4 millions de ses terces, env. 800000 fr.). Ses biens, qui furent confis- * qués, ne purent suffire à la payer, et il fut mis en pri son. Dans la suite, on lui rendit la liberté, et les Ro- , mains, honteux de leur injustice', le comblèrent de 4 tant de biens qu'il devint un des plus riches cî- toyensdela république.—P.Corn.Scipio Nasica, filsdè Cn. Corn. Scipio Calvus (consul l'an 222 av. J.-C), et cousin des deux préc, fit avec succès la guerre aux Lusitaniens, 192. L'année suivante, il fut nommé -, consul et vainquit les Boïens de.la Cisalpine. Scipion Nasica était l'un des plus habiles jurisconsultes de son temps. Il devint dans sa vieillesse prince du sénat. — P. Corn. Scipio Nasica Corculum, son fils, se , t distingua à la bataille de Pydna, 168, fut nonjmé consul en 155, et vainquit les Dalmates. Celui-cifut ^ " père de P. Corn. Scip. Nasica Sérapion, un des plus implacables ennemis des Gracques, qui fit tuer , Tib. Gracchus au milieu de la place publique,d33. — Un petit-fils de ce dernier fut adopté par un membre de la famille Métellus; il est connu dans l'histoire sous le nom de Métellus Scipio. — P. Corn. Scipio jEmilianus, surnommé le Second Africain, le Sfu-mantin, était fils de Paul-Ëmile, et fut adopté par un fils du grand Scipion. Il eut pour maître l'histo-, rien Polybe, et se distingua dès sa première jeunesse par sa valeur, soit en Espagne, où il tua un soldat d'une taille gigantesque, soit en Afrique, où il combattit comme auxiliaire de Massinissa. Le prince numide faisait si grand cas de lui qu'en mourant il le chargea de partager ses États entre ses enfants. Revenu à Rome, Scipion Êmilien fut nommé édile en 151, et consul en 147, quoiqu'il n'eût pas encore l'âge voulu. Envoyé'aussitôt en Afrique, pour consommer la ruine de Carthage, il pressa le siège de cette plaçe,# la prit d'assaut et la rasa après un long siège, et malgré la plus vigoureuse défense, 146. II reçut à son retour un triomphe, qui dépassa en magnificence tous les précédents. Consul de nouveau en 134, il fut. chargé de faire le siège de Numance, que jusque-là les Romains avaient attaquée sans succès : après un an de la résistance la plus opiniâtre, la ville fut prise (133); mais Scipion n'y trouva que des ruines. C'est après ces exploits qu'il reçut les surnoms d'Africain et de Numantin. Mais" il fut bientôt, comme le premier Africain, en butte à la haine du peuple par suite de son attachement à la cause des patriciens; il augmenta encore ces sentiments en combattant les lois agraires et approuvant publiquement le meurtre H. IÛS
SCOR * — 1730 — SCOT
de Tib. Gracohus. Dégoûté du séjour de Rome, il se retira à Caïète. Il ne revint à Rome que l'an 129 av. J.-C, lors des troubles excités par C. Gracchus, et se vit attaqué violemment par le tribun Fulvius. Le sénat avait résolu, dit-on, de le créer dictateur pour faire cesser ces troubles, lorsque, au grand étonnement de tous, il fut trouvé mort dans son lit. On soupçonna un crime et l'opinion accusa Sempronie, sa femme, sœur des Gracques, et C. Gracchus lui-même. Scipion Ëmilien avait autant de vertus que le 1" Africain. Il entretint avec Lélius une amitié célèbre. Il aimait aussi beaucoup les lettres, et admettait Té-rence dans son intimité; on a même prétendu qu'il avait eu quelque part aux comédies de ce poète.
- SCIRON. brigand de la Grèce, fils d'Êaque et beau-frère de Télamon, désolait la route qui conduit de Corinthe à Mégare, dépouillait les voyageurs, les précipitait dans la mer ou les faisait dévorer par des tortues qu'il engraissait ainsi pour en faire sa nourriture. Thésée purgea la terre de ce monstre.
- SCIROPHORION, le 12* mois de l'année athénienne, répond à peu près a juin. Pendant ce mois, on célébrait en l'honneur de Minerve les Scirophories, fêtes où l'on portait par la ville les statues de la déesse, sous une espèce de dais appelé en grec skiron.
- SCLAVOCHORI, Amyclx, v. du roy. de Grèce (La-conie), à 9 kil. E. de Misitra. Évêché.
- SCODRA. Sculari, anc v. d'Illyrie, chez les La-béates, était la place forte du roi Gentius. Prise par les Romains, elle devint dans les derniers temps de l'Empire le ch.-l. de la Prévalitane.
SCOLASTIQUE. V. SCHOLASTIQUE. SCOMBL V. TOBI.
- SÇONE, bg d'Ecosse (Perth), sur la Tay, à 3 kil. N. de Perth ; 2500 hab. Ane résidence des rois d'Ecosse, qui s'y faisaient couronner.
- SCOPAS, sculpteur grec, né à Paros vers 460 av. J.-C., remplit l'Ionie, l'Attique, la Béotie et le Pélo-ponèse de ses ouvrages, fraya la route à Lysippe, à Praxitèle, et mérita d'être surnommé l'Artiste de la vérité. Ses chefs-d'œuvre étaient un Mercure et une Bacchante ivre et les sculptures d'une des faces du tombeau de Mausole. Il eut aussi du talent pour l'architecture; on cite de lui un temple de Minerve Aléa, à Tégée, en Arcadie. Quelques-uns lui attribuent, mais sans preuve, le groupe de Niobéetses enfants, qu'on voit à Florence.
- SCOPELOS, c-à-d. Rocher, lie de l'anc Grèce et du roy. actuel de Grèce, dans iesSporades septentr., entre Sciathos à l'O. et Halonèse à l'E., a env. 12 000 h.; ch.-l., Scopelo, qui compte SOOQE h. Sol peu fertile, mais bien cultivé : vignes, olives, fruits.
SCOPI, anc v. de la Mésie super., auj. Ouskoub.
- SCOPPA (l'abbé Ant.), né à Messine en 1762, m. en 1817, vint en France en 1801, fut chargé avec Cuvier et Delambre en 1810 d'examiner l'état des écoles en Italie, revint à Naples après la chute de Bonaparte et y établit des écoles à la Lancastre. On lui doit quelques écrits où se trouvent des idées ingénieuses, mais souvent paradoxales. Le principal, rédigé en français, a pour titre : Les trais principes de la versification, développés par un examen comparatif entre la langue italienne et la langue française, Pans, 1811-14, 3 vol. in-8 : il y soutient que le français estaussi harmonieux et aussi musical que l'italien.
- SCORDISQITES, Scordisci, peuple qui, après avoir formé quelques établissements en Pannonie, au S. de la Save et du Danube, et en Thrace. se fixa sur le revers des monts qui bornent au N. la Macédoine. Le Romain Asconiûs les battit en 135 av. J.-C. En 114, ils égorgèrent le consul Caton et toute son armée et envahirent la Dalmatie ; mais les Romains les refoulèrent bientôt au delà du Danube, et dès lors ils n'eurent plus d'importance.
- SCORFF, riv. du Morbihan, naît dans l'arr. de Na-poléonville, à 5 kil. de Guéménée, coule au S. O., devient navigable à Pont-Scorff, et se jette avec leBla-vet dans la rade de Lorient, après un cours de 63 k.
SCOT (Jean), surnommé Érigène, en latin, Scolus Erigena, o.-à-d.noti'f d'JBn'n. (anc. nom de l'Irlande), savant moine irlandais du ix" s., l'un des fondateurs de la scolastique, fufappelé en France par Charles le Chauve, et vécut longtemps à la cour de.ee prince. Forcé de quitter la France à la demande du pape Nicolas, qui l'accusait d'hérésie, il passa, en 877, sur l'invitation d'Alfred le Grand, à Oxford, où il mourut vers 886. On a de lui un traité de la Prédestination, qu'il composa contre Gotesçajc à la prière d'Hino-mar, une trad. latine de S. Denys l'Âréopagite, et quelques traités philosophiques, un entre autres De divisione naturee, où il expose un système voisin du néoplatonisme et du panthéisme. M. St-René Taillandier a composé une savante thèse sur Scoi Érigène et la philosophie scolastique, 1843.
- SCOT (Michel), écrivain du xur* s., né vers 1210 dans le comté de Fifo en Ecosse, sous le règne d'Alexandre II, m. en 1291, étudia toutes les sciences connues de son temps (philosophie, médecine, chimie, astrologie et autres sciences occultes), et passa pour magicien. Il habita successivement la France, l'Allemagne, où il jouit de la faveur de l'empereur Frédéric II, etl'Angleterre, où. Edouard I lui confia diverses missions. On a de lui : Physiognomia, Rome, 1477; Mensa philosaphica, Francfort, 1602; Thea-trum chimicum, Strasb., 1622. On lui attribue une des plus anciennes traductions latines d'Aristote.
- SCOT (Jean DUNS-), philosophe scolastique, surnommé le Docteur subtil, né vers 1275 à Dunse près de Berwick en Ecosse (d'où ses noms de Duns et de Scot), ou, selon d'autres, à Dunston près d'Alm-wich dans le.Northumberland, pays qui portaitaussi le nom de Scotia, étudia à Oxford, entra dans l'ordre desCordeliers (Franciscains), enseigna avec éclat à Paris et à Cologne, et mourut dans cette dernière ville, en 1308, à peine âgé de 33 ans. Quelques-uns le font naître en 1266 et lui donnent 42 ans. Duns Scot fut un des plus habiles disputeurs de son temps, ce qui lui mérita le surnom sous lequel ilest connu. Quoique mort jeune, il laissa une étonnante quantité d'écrits, qui ont été réunis par L. "Wadding en 12 v. in-fol.; Lyon, 1639 :. ce ne sont guère que des commentaires sur Aristote et sur Pierre Lombard. Duns Scot fut en théologie et en philosophie l'adversaire de S. Thomas, et toute l'Ecole, attentive à leurs débats, se partagea en Thomistes et Scotisjes. Il admettait le réalisme et disait queles universaux, seuls êtres réels, forment les individus par l'intervention d'un principe particulier qu'ilnommait principed'in-dividuation ou hxeciité; il soutenait la liberté d'indifférence et faisait dépendre les distinctions morales de la volonté arbitraire de Dieu. On lui a en outre reproché, ainsi qu'à son école, l'abus des distinctions. Sa Vie a été écrite par Wadding, 1644.
- SCOTIE, Scotia, nom queies anciens donnèrent d'abord à l'Hibemie, puis à la région septentrionale de l'île de Bretagne, venait des Scots qui habitèrent successivement les deux pays.
SCOTISTES. F. SCOT (nuNs-) et THOMISTES.
- SCOTS, Seoir, nation sortie de l'Hibemie, vint habiter de bonne heure le nord de l'Ile d'Albion ou la Calédonie, et en disputa longtemps la possession aux Pietés, jusqu'à ce que ces deux peuples se confondissent en un seul, vers le iv's. (F. PICTES). Toutefois les Scots seuls eurent l'honneur de donner leur nom à l'Ecosse (Scotia).
- SCOTT (Waiter), poète et romancier, né en 1771 à Edimbourg, m. en 1832, suivit d'abord la carrière du droit, devint shérif du comté de Selkirk (1799), puis greffier des sessions à Edimbourg 0.806). Cet emploi, en assurant son existence, le mit à même de se livrer à ses goûts d'antiquaire et de conteur. Il mit en vers de vieilles légendes, et prit bientôt une place honorable parmi les poètes de Ja Grande-Bretagne, mais il né tarda pas à abandonner les vers pour Ta prose, et c'est surtout alors que son génie-prit un libre essor. Waverley, son premier roman,
SGRI — 1731 — SCDD
réussit : encouragé par le succès, il en fit paraître successivement un grand nombre d'autres, la plupart sous le voile du pseudonyme ou de l'anonyme, et les vit obtenir une vogue européenne. On trouve dans ces ouvrages un art admirable pour tracer les caractères et faire parler les personnages, un talent magique pour peindre les lieux, les costumes, un mélange d'idéal héroïque et de détails familiers et comiques fondus avec habileté, des incidents dramatiques, des scènes sublimes; mais souvent aussi des longueurs, des redites, de l'embarras dans la mise en scène, de la trivialité. Enrichi par le succès de ses ouvrages, l'auteur put acheter le domaine d'Ab-botsford sur la Tweed, dont il fit un séjour délicieux; mais, en 1826, une banqueroute le ruina presque complètement. 11 se remit alors courageusement au travail, et fit paraître dès 1827 une Vie de Napoléon, en 10 vol. in-12: bien que rédigé sur des matériaux officiels et dont quelques-uns étaient inconnus, cet écrit, fort partial et rédigé à la hâte, n'eutquepeude succès, et Scott revint au roman; mais au bout de peu d'années il succomba à l'excès du travail qu'il s'était imposé pour payer ses créanciers. Parmi ses poèmes, les principaux sont : le Lai du dernier ménestrel (1805), Marmion, la Dame du lac, le Lord des iles (1808-10). Parmi ses romans, on vante surtout : la Prison d'Edimbourg, les Puritains, Ivan-hoë, Rob-Roy, PeverilduPic, une Légende deMont-rose, la Fiancée de Lammermoor, Richard en Palestine, les Eaux de St-Ronan, Quentin Durward, l'Antiquaire. Ses ouvrages ont été trad. plusieurs fois en français. La meilleure version est celle de Defauconpret, dont il a paru plusieurs éditions : l'éd. la plus complète, publiée en 1837 etann. suiv., se compose de 30 V. in-8. M. Lockhart a donné des Mémoires sur W. Scott, avec sa correspondance, 1836, et M. Am. Pichot un Essai sur la vie-et les ouvrages de W. Scott, en tête de la trad. de ses poésies.
- SCOTTI (Jul. Clém.), jésuite, né en 1602 à Plaisance, m. en 1669, avait été professeur de philosophie à Parme, àFerrare, puis recteur à la maison des Jésuites à Carpi. Mécontent de ses chefs, qui ne lui avaient pas accordé un poste qu'il sollicitait, il quitta la robe et écrivit contre l'ordre la Monarchie desSolipses (Monarchia Solipsorum, Venise, 1645), factum violent, qui fut attribué à tort à Inchofer.
- SCRIBE (Eugène), auteur dramatique, né à Paris en 1791, m. en 1861, fit de brillantes études à Ste-Barbe et fut destiné au barreau; mais, devenu libre à 20 ans par la mort de ses parents et jouissant de quelque aisance, il quitta le droit pour le théâtre, vers lequelil se sentait irrésistiblement entraîné. Après quelques échecs, il réussit à gagner la faveur du public : de 1815 à 1830, il fit représenter sur les scènes des Variétés, du Vaudeville et surtout du Gymnase un nombre prodigieux de petites pièces, qui furent presque autant de succès. Parmi ces pièces, composées le plus souvent avec quelque collaborateur (De-lestre-Poirson, Germain Delavigne, Mélesville, Bra-zier, Carmouctte, Varner, Bayard), on remarque le Nouveau Pourceaugnac, le Solliciteur, les Deux Précepteurs, une Visite àBedlam, l'Ours et le Pacha, le Mariage enfantin, le Secrétaire et le Cuisinier, Michel et Christine, Avant, pendant et après, le Vieux garçon, Rodolphe, le plus Beau jour de la vie, la Haine d'une Femme, le Mariage d'inclination, le Mariage de Raison, le Diplomate, une Faute, la Demoiselle à marier, le Charlatanisme, Geneviève. H fit en peu d'années l'a fortune du Gymnase, en même temps qu'il s'assurait à lui-même une véritable opulence. S'essayant alors dans un genre plus élevé, il donna au Théâtre-Français plusieurs comédies qui lui valurent de nouveaux triomphes : Valérie, 1822, le Mariage d'argent, 1827, Bertrand et Raton ou l'Art de conspirer^ 1833, la Camaraderie, 1837, une Chaîne, 1841, le Verre d'eau, 1842; AdrienneLecouvreur, 1849, les Contes de la reine de Navarre, Bataille de Dames, 1851, les Doigts de
Fée, 1858 (ces 4 dernières avec Legouvé). Scribe a en outre composé les paroles d'un grand nombre de drames lyriques, mis en musique par Auber, Adam, Meyerbeer ou Halévy, et dans lesquels l'intérêt du poëme le dispute au mérite de la composition musicale. L'Opéra lui doit : la Muette de Por-tici, le comte Ory (1828), le Dieu et la Bayadère, le Philtre (1830), Robert le Diable (1831), Gustave III, (1833), la Juive (1835), les Huguenots (1836), le Prophète (1849); il donna à l'Opéra-Comique : la Dame blanche (1825), FraDiavolo (1830), le Chalet (1834). l'Ambassadrice (1837), le Domino noir (1841), la Sirène (1844), l'Étoile du Nord (1854). Pendant plus de 40 ans, cet écrivain jouit d'une popularité immense : ses pièces ont été jouées sur tous les théâtres de France et de l'étranger. Il fut reçu en 1834 à l'Académie française. Doué d'une imagination inépuisable, infatigable au travail, Scribe a produit plus de 350 pièces. Si trop souvent"ses productions trahissent un travail précipité, on remarque dans toutes une parfaite entente de la scène, l'art de nouer une intrigue, de varier les incidents, le talent de captiver les spectateurs; ses pluspetits drames sont écrits d'un style vif et facile; tous pétillent d'esprit; tous en outre réunissent à la peinture fidèle des moeurs contemporaines la décence, la grâce et le bon goût. Scribe a donné lui-même plusieurs éditions de ses OEuvres dramatiques : les principales sont celles de 1827, 10v.in-8; de 1833-37, 20 v.in-8; de 1840,5 v.. gr. in-8 à 2 col. ; de 1855 et ann. suiv., 17 v. in-18.
- SCRIBONIE, femme d'Auguste et mère de Julie, fut répudiée pour être remplacée par Livie.,
- SCRIBONIEN ,F«ri«s Camillus Scribonicmus, consul l'an 32 de J.-C., commandait un corps d'armée en Dalmati e quand Claude parvint à l'empire. Dans une lettre outrageante, il somma ce prince d'abdiquer, et en même temps il se fit proclamer lui-même; mais ses troupes l'abandonnèrent presque aussitôt, et il fut assassiné dans l'Ile de Lissa, en 42.
- SCRIBONIUS LARGUS, médecin romain, exerça
sous Tibère, Caligula, Claude, et suivit ce dernier dans la Grande-Bretagne, en 43. On n'a de lui qu'un opuscule : De compositions medicamentorum, Paris, 1529, dont une meilleure édition est due,à Bgrh- hold, Strasbourg, 1786. *
- SCRIVERIUS (P. SCHRYVER, en latin), érudit," né en 1576 à Harlem, m. en 1660, vécut à Leyde, n'acceptant aucun emploi, mais se faisant un plaisir de suppléer les professeurs de l'Université. Il s'est signalé comme historien, comme poète et comme philologue. Ses principaux ouvrages sont : Ântiquitatum balavicarum tabularium, 1609; Chroniques de Hollande, de Zélande, Frise, Utrecht (enholl.), 1663. Ses OEuvres inédites (opuscula anecdota, philolo-gica et metrica) ont été publiées par Westerhuis, Utrecht,-1738. On lui doit des édit. de Vêgèce, Leyde, 1607; de Martial, 1619; de Sénèque le tragique, 1620; d'Apulée, 1629; des Scriptores rei militaris, 1664, etun recueil de Lettres choisies d'Érasme, 1649.
- SCRIV1A, riv. de l'Italie septentrionale, sort des Apennins dans la prov. de Gênes, arrose les prov. de Novi, Tortone, Alexandrie, Voghera, et se jette dans le Pô après un cours de 80 kil.
- SCUDÉRI (Georges de), poète et romancier, célèbre par sa fécondité et par le ridicule de ses'écrits, né au Havre en 1601, m. en 1667, avait d'abord servi dans les gardes françaises ; il quitta le service,vers 1630, et se mit à travailler pour le théâtre. Il sut plaire à Richelieu par les attaques qu'il dirigea contre Corneille dans ses Observations sur le Cid, et fut reçu à l'Académie française en 1650. On a de lui 16 tragédies ou tragi-comédies Q.'Amour tyrannique, le Prince déguisé, Arminius, la Mort de César, etc.), dont plusieurs eurent du succès, divers écrits en prose, et un poème épique : Alaric ou Rome vaincue (1654), connu surtout par ce début emphatique :
Je chante le vainqueur des vainqueurs de la terre
SCYL
1732
SCYT
En outre, il prêta son nom à plusieurs romans de sa sœur. Ses ouvrages sont pleins d'invraisemblance et de mauvais goût; et à ces défauts de composition l'auteur joignait une suffisance qui passait toutes les bornes. Boileau a fait justice de ce ridicule auteur, qui eut quelque vogue en son temps; on connaît ces vers de la 2* satire : Bienheureux Scudéri, dont la fertile plume Peut tous les mois sans peine enfanter un volume. — La femme de Scudéri, qui mourut à 81 ans, en 1712, est connue par son talent pour le style épistolaire; on a d'elle des Lettres à Bussy-Rabutin (publiées avec celles de cet écrivain).
- SCUDERI (Madeleine de), sœur du préc, née au Havre en 1607, m. en 1701, fut de bonne heure ame-néeà Pans.et s'y vit recherchéeàcause des agréments de son esprit; eue était un des ornements de l'hôtel Rambouillet. Elle publia de volumineux romans, dont les premiers parurent sous le nom de son frère, et qui eurent une vogue extraordinaire, grâce surtout à de nombreuses allusions aux personnages et aux événements contemporains. Elle fit aussi des vers, dont plusieurs ne manquaient pas de mérite, et reçut de ses contemporains les surnoms de Sapho et de Dixième Muse. Quoique fort laide, elle sut attacher plusieurs hommes distingués, entre autres Pélisson et Conrart. On a d'elle : Ibrahim ou Vtllustre Bassa, 1641, 1 vol.: Artamène ou le grand Cyrus, 1650, 10 vol.; CUXxe, histoire romaine, 1656, 10v.; Conversations sur divers sujets, 1680-94, 4 vol.; Conversations de morale, 1688-12, 4 vol. Parmi ses vers, on a surtout retenu ceux qu'elle fit sur les œillets que cultivait le grand Condé, alors détenu à Vincennes :
En voyant ces œillets qu'un illustre guerrier Arrosa d'une main qui gagna des batailles, Souviens-toi qu'Apollon bâtissait des murailles, Et ne t'étonne pas si Mars est jardinier. Ses romans, d'une prolixité fatigante, sont en outre écrits dans un genre faux, avec un style précieux et ridicule. Ils peignent l'amour de la manière la plus fade, et convertissent en Céladons les héros les plus illustres. Ses Conversations de morale étaient estimées de Mascaron et de Fléchier.
- SCULTET (Jean), chirurgien, né en 1595 à Ulm, m. en 1645, était fils d'un simple batelier. Il étudia à Padoue et pratiqua la chirurgie dans sa ville natale. Il a perfectionné les instruments de chirurgie : son nom est resté attaché à un appareil employé encore aujourd'hui pour les fractures. On a de Scultet un ouvrage dans lequel il décrit les instruments de chirurgie employés de son temps : Armamentarium chirurgicum, Ulm, 1653, in-fol., trad. par Deboze sous le titre d'arsenal de chirurgie, Lyon, 1675.
- SCUTARI, Chrysopolis, v. de la Turquie d'Asie, sur le Bosphore, vis-à-vis de Constantinople, dont elle est regardée comme un faubourg; env. 40000 h. Ville bâtie en amphithéâtre et d'un aspect très-pittoresque; séjour de plaisance du sultan, quiyaun château; belles maisons, belles mosquées; superbes cimetières (c'est là que sont inhumés tous les Turcs de distinction). Commerce assez actif; nombreuses caravanes, la plupart pour la Mecque.
- SCUTARI, Scodra, v. forte de la Turquie d'Europe (Albanie), ch.-l. de livah, à l'extrémité S. du lac de Scutari ou de Zenta (Labeatis lacus), à 710 kil. O. N. O. de Constantinople ; 20 000 bab. Ëvêché. Château fort, fabrique d'armes. Environs très-fertiles. —Cette ville, fondée, dit-on, par Alexandre, a suivi le sort de l'Albanie : elle a successivement appartenu aux Serbes, à des chefs indépendants, à Venise, et a été cédée aux Turcs en 1479. — Lelivah de Scutari, limitrophe de la Dalmatie, est le plus septentrional des cinq qu'on trouve en Albanie; il a 250 kil. sur 200 et env. 600000 hab.
- SCYLACIUM, auj. Squillace, v. du Brutium, à l'E., sur le golfe Scylacique. Patrie de Cassiodore.
SCYLAX,navigateuretgéographegreo,auleurd'un Périple de la mer intérieure (Méditerranée) qui nous est parvenu, vécut à une époque incertaine, Les anciens mentionnent plusieurs personnages de Ce nom : Scylax l'ancien, dé Caryatide en Carie, qui fut chargé par Darius I d'explorer les côtes de l'Océan Indien ; un autre, qui vivait du temps d'Alexandre; et un 3", contemporain de Polybe et de Panétius, vivant au n" s. av. J.-C. Les uns donnent le Périple au 1", les autres, avec plus de vraisemblance, au dernier. Cet ouvrage a été publié dans les Geogr. grseci minores d'Hudson (1698) et dans la Bibliothèque grecque de Didot, par Ch. Millier, 1855; il en a été donné une édition séparée par B. Fabricius, Leips., 1848. Outre les côtes de la Méditerranée, il comprend la description de la côte de la Propontide, du Pont-Euxin. et même des côtes libyques au delà du détroit de Gadès jusqu'à l'île de Cerné; mais ce n'est qu'une énumération sèche de noms de peuples et de pays. SCYLITZÈS (Jean), historien byzantin du xi" s., étaitàConstantinoplecMropoloîe ou gouverneur du palais. Il a continué l'Histoire de Théophane de 811 à 1081. Cédrenus l'a copié presque mot pour mot dans sa Chronique. Son ouvrage a été imprimé en grec, avec traduction latine (dans la Byzantine, tome IX). SCYLLA, nymphe sicilienne, fut aimée du dieu marin GlaUcus. Circé, sa rivale, la changea en un rocher qui avait la forme d'unefemme, dont le buste et la tête s'élevaient att-dessusdes eaux, et dont les hanches étaient cousiîtes par les têtes de six chiens horribles ouvrant de larges gueules et aboyant sans cesse. L'onde, tourbillonnant autour du rocher, formait un gouffre plus redoutable que celui de Charybde, qui en était voisin; d'où le proverbe : Tomber de Charybde enSoylla (V. ci-après l'art, géographique). — Une autre Soylla, fille de Nisus, roi de Mégaro, s'éprit d'un fol amour pour Minos, qui assiégeait sa villa natale, coupa sur la tête de son père le fatal cheveu de pourpre auquel tenait le salut de Mégare, puis le fit porter à Minos; celui-ci ne l'ayant payée que de mépris, elle se jeta de désespoir dans la mer, où elle fut changée en alouette.
- SCYLLA, cap célèbre d'Italie, sur la mer Tyrrhé-uienne, à la pointe S. du roy. de Naples. Les nombreux écueils et les gouffres qui entourent ce cap, situé à l'entrée du détroit de Messine et on face de l'écueil de Charybde, qui était aussi fort redoutable, faisaient jadis 1 effroi des navigateurs. Des commotions volcaniques ont, à ce qu'il paraît, changé l'aspect des lieux, et le passage s'opère auj. avec moins de difficulté. ( F. l'art, mythologique ci-dessus).
- SCTLLA, auj. Sciglio, anc v. du Brutium, maintenant dans le roy. de Naples' (Calabre Ult, 1"), sur un rocher élevé, près du cap de Scyila, età 19 kil. N. de Reggio; 7000 hab.—Fondée, dit-on, par Anaxi-las, tyran de Rhegium. Elle à beaucoup souffert du tremblement de terre de 1783. Elle a été prise en 1806 par les Français.
SCYMNUS, de Chio, géographe grec qui vivait env. 80 ans av. J.-C. à la cour de Nicomède, roi de Bithynie, est auteur d'une Pérïégèse (ou perlustra-tion du monde), en yers ïambiques; il ne nous en reste que les 741 premiers vers, plus des fragments de 236 autres. Ces fragments se trouvent dans les Geographi grœci minores de Hudson, 1698, et dans la Bibliothèque grecque de Didot, 1855. SCYRON, brigand de la Fable. Y. SCIRON. SCYROS, auj. Skiro, île de la Grèce, dans la met Egée, au N. E. del'Eubée, a.65 k. carrés,et 2000 h. Elle est célèbre dans fil Fable comme ayant été la retraite d'Achille, que sa mèrey avaitcaché parmi les filles de Lycomède, et comme étant le lieu où mourut Thésée. Cimon rapporta de cette lie à Athènes les restes du héros. — Après avoir appartenu aux Athéniens, aux Macédoniens, aux Romains, aux ducs de Naxos, aux Ottomans, Soyros tait auj. partie du roy. , de Grèce et est annexée au nôme d'Eubée. , j SCYTHIE.iSct/tftta, vaste région qui chez les an-
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SÉBA.
ciens comprenait tout le N. E. de l'Europe et le N. O. de l'Asie, n'avait pasde limites bien fixes: les uns la font commencer à l'E. de la Vistule et au N. du Danube, etla prolongent indéfiniment vers l'Orient et le Nord, y comprenant par conséquent toute la Sar-ma'ie; les autres la placent soit au N. de celle-ci, soit entre le Borysthène et le Tanaïs, et l'étendent à l'E. du Tanaïs jusque dans les profondeurs de l'Asie intérieure. Dans cette dernière hypothèse, la'Scythie d'Europe ou occid. serait entre le Borysthène et le Tanaïs, la Scythie d'Asie commencerait à l'E. du Tanaïs. Cette dernière était elle-même divisée en deux grandes portions : Scythie au delà de l'Imaûs (Scylhia extra Imaum), au N., et Scythie en deçà'de l'Imaûs (Scylhia intra Imaum), au S. E. Si le nom de Scythie a des sens différents, c'est que les Scythes, peuple nomade, changèrent souvent de place. Ils étaient divisés en une foule de peuplades, parmi lesquelles les Gètes, les Massagètes, les Fermes, les Ms-tyens, les Taures, les lazyges, les Bastarnes, les Roxo-lans, les Agathyrses, les Hérules, les Scythes royaux, ainsi appelés par Hérodote à cause de la forme de leur gouvernement, et les Scythes gynécocratumè-nes, c-à d. régis par une femme : eneffet.il y eut en Scythie des hordes qui, temporairement, obéissaient à des femmes, ce qui adonné lieu au mythe des A-mazones. — La Bible fait descendre les Scythes de Magog, fils de Japhet. Etablis d'abord sur l'Araxeet l'Iaxarte, ils étendirent au loin leurs conquêtes, soumirent une partie de l'Europe et de l'Asie, tinrent 28 ans l'Asie-Mineure sous le joug (624-596), et pénétrèrent jusqu'en Egypte. Les plus grands conquérants, Cyrus, Darius I, Alexandre, tentèrent en vain de les dompter. Plus tard cependant, la Scythie fut successivement envahie par diverses nations, dont laprincipale est celle des Sarmates, qui donnèrent leur nom à une partie du pays; puis, les Gothsfon-dèrent leur vaste empire dans la Scythie occidentale ; enfin, grossis pardes hordes fugitives de l'Asie, les Scythes d'Orient assaillirent sous le nom de Huns l'empire des Goths (376), et préparèrent ainsi la grande invasion barbare. Le nom de Scythie disparait de l'histoire au vu" s., où les races slave, avare et bulgare se partagèrent le pays. Les Scythes paraissent être la même race que les Tchoudes ou Finnois ; on y comprenait aussi des Turcs et des Tartares.
- SCYTHIE (PETITE-), nom donné : 1° à une partie de la Chersonèse Taurique et au pays situé plus au N. jusqu'au Borysthène (gouvt russe de Tauride) : 2° à une partie de la Thrace entre le Pont-Euxin à l'E., le Danube au N. et à l'O., et l'Hémus au S. (auj. la Dobroudcha); elle forma, sous l'empire romain, une' province de Scythie, qui était comprise dans la préfecture d'Orient et le diocèse de Thrace, et qui avait pour ch.-l. Tomes.
- SCYTHOPOLIS, d'abord Belhsan, auj. Bisan, v. de la Samarie, au S. E., devait, disait-on, sa fondation à des Scythes qui envahirent la Syrie.