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Projet:Bouillet/OCR/P/PR - Wikipédia

Projet:Bouillet/OCR/P/PR

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  • PRACHIN (Cercle de), cercle de Bohème, entre ceux de Béraun au N., de Tabor à l'E., de Budweiss au S. E., et la Bavière au S. 0., a 110 kil. sur 50, et 255 000 hab. Il tire son nom de la ville et du château de Prachno, auj. ruinés, mais a pour ch.-l. Pisek. Il est arrosé par la Moldau et la 'Wottavfa. Grenat, pierres précieuses, sable aurifère.
  • PRACRIT, idiome vulgaire de l'Inde, est dérivé du sanscrit; il se parlait dans le peuple lorsque le sanscrit était la langue des hautes classes.
  • PRADELLES , ch.-l. de cant. (H.-Loire), sur un roc escarpé, à 34 kil. S. du Puy ; 1752 h. Fromages.
  • PRADES, ch.-l. d'arr. (Pyrén.-Orient.), surleTet, à 40 kil. O. de Perpignan ; 3152 hab. Trib. de l'e inst., collège, séminaire. Drap, vins, laines fines, fers.
  • PRADES (l'abbé de), né en 1720 à Castel-Sarra-zin, m. en 1782, fit scandale par une thèse qu'il soutint en Sorbonne en 1751, et dans laquelle il défendait des propositions contraires à la doctrine de l'Eglise, s'enfuit en Hollande, puis à Berlin, et y devint, sur la recommandation de Voltaire, lecteur du roi de Prusse. Soupçonné par Frédéric II d'avoir correspondu avec le duc de Broglie pendant la guerre de Sept ans pour le tenir au courant des mouvements de l'armée prussienne, il fut relégué à Glo-gau. A la fin de sa vie, il rétracta ses erreurs en religion et devint archidiacre du chapitre de Glogau. On lui doit un Abrégé de l'Histoire ecclésiastique de Fleury (avec préface de Frédéric II), 1767.
  • PRADIER (James), habile sculpteur, né en 1792 à Genève, d'une famille de réfugiés français, mort en 1852, vint fort jeune en France, montra un talent précoce qui le fit remarquer de Denon, entra sur sa recommandation dans l'atelier de Lemot, remporta en 1813 le grand prix pour son Philoctète dans l'île de Lemnos, fut envoyé à Rome, où il exécuta plusieurs ouvrages qui commencèrent sa réputation; puis vint se fixer à Paris, y obtint bientôt par ses gracieuses productions une grande popularité et fut élu en 1827 membre de l'Institut, en remplacement de Lemot. D'un talent facile, d'un goût pur, d'une fécondité prodigieuse, cet artiste a produit une foule d'excellents ouvrages dans les genres les plus divers ; cependant, il se complaisait surtout dans la reproduction de la beauté féminine, donnant plus à la grâce qu'à la force. Il emprunta ses plus heureux sujets à la mythologie grecque , ce qui a fait dire qu'il était le dernier des paiens. Parmi ses œuvres les plus estimées, on cite : un groupe de Bacchante et de Centaure, à Rouen ; un Fils de Niobé, une Psyché et une Ténus, au Luxembourg ; les Trois Grâces, à Versailles; Phidias, Prométhée, aux Tuileries; Phryné, la Poésie légère, Flore, le Printemps, la Toilette d'Atalante, enfin Sapho, à laquelle fut décernée la grande médaille de 4000 fr. (1852). Pradier exécuta en outre de nombreuses compositions pour les monuments publics : S. Pierre, à St-Sulpice; S. André et S. Augustin, à St-Roeh; le Duc de Berry mourant ; un buste de J. J. Rousseau, à Genève; les Tilles de Lille et de Strasbourg, sur la place de la Concorde;' les deux Muses de la fontaine Molière, à Paris; la belle fontaine de Nîmes; l'Industrie, à la Bourse; les grandes Renommées de l'Arc de triomphe; les Tictoires colossales du tombeau de Napoléon. On lui doit aussi une foule de statuettes et de figurines, qui sont fort recherchées des amateurs. Raoul Rochette a lu à l'Académie des beaux-arts une Notice historique sur Pradier.

PRADO (le), promenade de Madrid. Y. MADEIU.

  • PRADON, poète tragique, né à Rouen en 1632, mort à Paris en 1698, vint jeune à Paris, fut introduit dans les salons de la duchesse de Bouillon et du duc rie Nevers, son frère, et fit représenter à partir de 1674 des tragédies qui, grâce à la coterie qui le soutenait, eurent un succès momentané.

Quand Racine donna Phèdre, les envieux du grand poète opposèrent à ce chef-d'œuvre, la Phèdre de Pradon (1677); mais peu de jours suffirent pour remettre les deux pièces à leur place. Outre Phè dre, on a de Pradon Pyrame et Thisbé, Tamerlan, la Troade, Statira , Scipion l'Africain, Régulus (la moins mauvaise de ses tragédies). Il composa contre Racine le Jugement d'Apollon, sur Phèdre, et contre Boileau- un pamphlet intitulé : le Triomphe de Prâdon, 1684. Ce poète péchait surtout par le style, qui chez lui est d'une extrême platitude. Il est resté comme le type de la médiocrité intrigante, vani teuse et jalouse. 1

  • PRADT (Dominique DUFOUR, abbé de), écrivain et homme d'Etat, né en 1759 à Allanehes (Auvergne), m. en 1837, était grand vicaire à Rouen quand la Révolution éclata. Député aux Etats généraux, E prit parti pour la cour et émigra en 1791 ; mais il revint en 1801, et, grâce à Duroc, son parent, devint successivement aumônier de l'empereur, baron, évêqué de Poitiers, archevêque de Malines. Chargé de quelques négociations en Espagne, il aida à tromper Charles IV, et fut nommé en 1812 ambassadeur à Varsovie; mais il s'acquitta fort mal de cette dernière mission, et, quand la campagne de Moscou fut terminée, il fut renvoyé dans son diocèse. Il devint dès lors l'ennemi acharné de Napoléon, et se déclara des premiers contre lui quand les Allies furent entrés dans Paris. Il n'en fut pas moins très-froidement reçu des Bourbons, et se vit même obligé de renoncer à s'on archevêché parce qu'il n'avait pas été nommé par le pape. Elu en 1827 député, du Puy-de-Dôme, il se démit, trouvant la gauche trop timide. Il a composé une foule d'écrits de circonstance, remarquables par l'esprit, mais trop .prolixes. Son ouvrage capital est l'Histoire de l'ambassade dans le grand duché de Tarsovie en 1812, Paris, 1815, relation partiale, qui ne parut qu'après la chute de l'Empereur; viennent ensuite : les Quatre Concordats, 1818 (mis à l'indeco à Rome) ; les Xrois Ages des colonies, 1801; l'Europe et l'Amérique depuis le eon- ' grès d'Aix-la-Chapelle, 1821; l'Europe et l'Amérique en 1821 et 1823; l'Europe et l'Amérique en 1822 et 1823. L'abbé de Pradt avait la manie de prédire, mais il le faisait le plus souvent à faux.
  • PR^MUNIRE (Statuts de), nom donné en Angleterre à divers actes qui prohibaient, entre autres choses : 1° l'introduction en Angleterre des provisions papales; 2° l'intervention du pape dans les élections ecclésiastiques; 3° l'évocation des sujets du roi en cour de Rome sur des points dont la connaissance appartenait aux cours royales ; 4° l'acceptation en cour étrangère de bénéfices ecclésiastiques du royaume d'Angleterre. Les principaux de ces actes sont de 1343, 51, 53, 64. Grégoire XI indiqua pour discuter ces statuts une conférence à Bruges (1375) ; Wiclef y fut l'un des commissaires d'Edouard III ; la convention qui y fut signée admit une partie de ces statuts.
  • PR^TUTII, auj. partie de VAbruzze Ultérieure, peuple de l'Italie centrale, sur l'Adriatique, entre le Picenum et les Vestini ; Hadria et Interamnum étaient leurs villes principales.
  • PRAGA, v. de Pologne, sur la r. dr. de la Vis-tule ,vis-à-vis de Varsovie, dontelle est comme un faubourg; 3000 hab. (Plus peuplée avant le massacre qu'y firent les Russes en 1794, lofs de la prise de Varsovie par Souvarov). Victoire des Suédois sur les Polonais en 1656, et des Polonais sur les Russes en 1830. Les Russes reprirent Pragale8 sept. 1831.
  • PRAGMATIQUE-SANCTION (c.-à-d. ordonnance sur les affaires), nom donné en général, dans les xiie, xiii', xiv et xv° s. j aux ordonnances des rois de France et aux résolutions de la diète de l'Empire, est spécialement appliqué à quelques actes fameux :
  • 1° la Pragmatique-Sanction de S. Louis, rendue, dit-on, en 1268 ou 1269, par laquelle ce prince, précisant les relations de la France ayec le St-Siége, au-
PRAG       — 1540 —        PRAS

rait déclaré que de Dieu seul relève la France, posé en droit la hberté des élections de prélats, prohibé les .réserves, les grâces expectatives, maintenu le droit de promotion , et restreint les impôts levés en France Dar le pape. On conteste avec raison l'authenticité de cette pièce, qui est mentionnée pour la l" fois au xv» s. dans la Bibliothèque des Conciles, et qui est peu en harmonie avec le caractère du baint roi, et l'on admet qu'elle est l'œuvre d'un jurisconsulte du xv° s. On peut consulter sur ce sujet ïhomassy, De la Pragmatique attribuée à S. Louis, Par., 1844, et les Études sur le même sujet de Ber-leur, Louvain, 1848, et de Rœsen, Munich, 1855.

  • 2°la Pragmalique-Sanciion de Bourges, rendue par Charles VII en 1438. Après avoir proclamé la nécessité des conciles généraux, leur supériorité sur le pape, la libre élection des évêques et abbés par les chapitres et les moines, elle supprime les réserves, les grâces expectatives, les annates, tend à redresser l'abus des appels en cour de Rome, à restreindre les effets de l'excommunication et de l'interdit. Elle fut accueillie avec joie par l'Eglise de France et par le parlement, mais regardée par le St-Siége comme attentant à ses droits; les ducs de Bourgogne et de Bretagne refusèrent de l'admettre. Louis XI, au commencement de son règne, la supprima nominalement (1461), tout en la laissant exécuter, suivant les besoins de sa politique, à l'égard soit des feudataires, soit des papes. François I la remplaça en 1516 par le Concordat. V. ce mot.
  • 3° la'Pragmatique-Sanction de l'empereur Charles VI, rendue en 1713, et par laquelle cet empereur déclarait sa fille aînée, Marie-Thérèse, héritière de ses États; il la fit garantir par les grandes puissances de l'Europe, mais elle n'en fut pas moins mise en oubli à sa mort et elle ne put être réalisée qu'après la guerre de la succession d'Autriche, à laquelle elle avait donné lieu, 1740-48.
  • 4° la Pragmatique-Sanction de Charles 111 (d'Espagne), rendue par ce prince le 2 avril 1767 pour la suppression des Jésuites en Espagne.
  • PRAGUE, Boiabinum et Botîicwrottmde Strabon, Starobodum de Ptolémée'? capit. de la Bohême, sur sept collines et sur'la Moldau, à 327 kil. N. O. de Vienne, par lï° 5' long. E., 50° 5' lat. N.; 150000 h. Siège du commandement militaire de la Bohême; archevêché, trib. d'appel et tribunaux ordinaires; université impériale dite Caralinum (fondée en 1348 par Charles IV), avec facultés de théologie, droit, médecine, sciences et lettres; gymnases, institut polytechnique; école de peinture, de musique, école vétérinaire, écoles d'aveugles et de sourds-muets, sociétés littéraire, scientifique, pomologique, etc., bibliothèque, cabinet d'histoire naturelle, musée national, observatoire, etc. La ville se compose de 4 parties, la Vieille-Tille et la flouv.-Ville, la Ville juive et le Hradschin, qui en est le plus beau quartier; elle est bien percée et bien bâtie; pont superbe; fortifications importantes. On y remarque l'ancien château royal nommé Burg, achevé par Marie-Thérèse, avec une riche chapelle contenant les tombeaux des rois ; la cathédrale de St-Veit, les églises de la Nativité (avec le tombeau de Tycho-Brahé), de St-Nicolas, de l'Assomption (tombeau de S. Norbert); l'hôtel de ville, avec une célèbre horloge mécanique, le palais des États, le palais archiépiscopal, les palais Czernin, Sohwarzenborg, Colloredo-Mansfeld, Nostitz-Rinek, Waldstein, les monuments des empereurs Charles IV et François I"; le théâtre, l'hôpital militaire, etc. Fabriq.'de toiles, calicots, foulards, étoffes de soie, draps, lainages, dentelles, cuirs, savons, gants, café-chicorée, verrerie, roso-glio, articles de mode, coutellerie, quincaillerie, orfèvrerie, etc. ; commerce considérable.(surtout de transit). Patrie de Jérôme de Prague.—La Vieille-Ville fut fondée vers 759 ; Charles IV, en 1348, fonda la Ville-Neuve, qu'il nomma Karlow ou Karlsladt. Prague fut, à partir de 1409, le théâtre des troubles

religieux les plus graves, suscités par les doctrines hérétiques que professait Jean Huss, recteur de l'université; Jean Ziska pénétra dans la ville en 1419 à la tête des Hussîtes et y massacra les sénateurs; on y signa en 1433 les Compactata, qui rétablirent momentanément la paix. Prague joua aussi du grand rôle dans la guerre de Trente ans : c'est là qu'eut lieu la fameuse Défenestration (V. ce mot), qui fut le début de la guerre(1618). L'armée de l'électeur' palatin Frédéric V, proclamé roi de Bohême, fut défaite près de Prague en 1620; le Suédois Kcenigfmark y battit les Impériaux en 1648 et prit la ville1, ce qui mit fin aux nostilités, Dans la guerre de la .succession d'Autriche, Charles VII, duc de Bavière, s'empara de Prague (1741) : les Français, ses.âlliés. y soutinrent un siège célèbre, remarquable p'M la défense de Chevert,êt quifutsuivi de la belle retraite deBelle-Isle (1742); les Prussiens la reprirent, puis l'abandonnèrent en 1744. Une 3" bataille de Prague eut lieu dans la guerre de Sept ans, entre les Autrichiens et les Frussiens; ceux-ci la bombardèrent (1757), mais ne purent la prendre. Ils se tint à Prague en 1813 un congrès pendant lequel l'empereur François I prit la résolution de faire la guerre à Napoléon. La branche aînée des Bourbons, bannie de France, vint en 1833 y habiter le château de Hradschin. En 1848 eut lieu à. Prague une violente insurrection contre l'Autriche: elle fut aussitôt réprimée par le prince de 'Windischgraîtz, qui bombarda la ville.—Le capitanat de Prague ne comprend que Prague et sa banlieue, ,

  • PUAGUERIE (la), révolte qui eut lieu eh France contre Charles VII en 1440, et à laquelle Louis XI, encore dauphin, eut une part essentielle, fut ainsi nommée en souvenir du soulèvement des Hussites dans la ville de Prague (T. ci-dessus). Alexandre,, bâtard de Bourbon, en fut le principal instigateur ; Jean d'Alençon, Chajies et Louis de Bourbon, La Trémoille (ancien favori de Charles VII) et Dunois s'y mêlèrent aussi. Le prétexte de l'insurrection était le bien public, mais le motif réel était l'irritation que causaient à„pes seigneurs les efforts faits parle roi pour le rétablissement du bon ordre et surtout l'ordonnance d'Orléans SUT les gens <ïe guerre (2 nov. 1439). On devait s'emparer du roi et proclamer Louis XI à sa place. L'entreprise, mal conduite, échoua après une prise d'armes sans effusion de sang : six mois suffirent pour y mettre fin. La plupart des seigneurs obtinrent leur pardon; le bâtard Alexandre, le plus coupable, fut arrêté, cousu dans un sac et noyé dans l'Aube; le dauphin fut privé de tous ses offices et exilé en Dauphiné.
  • PRAHEC, ch.-l. dec (Deux-Sèvres), à 12 k. S. E. de Niort; 1122 hab.
  • PRAIRIAL an ru (Journées des 1, 2 et 3), 20,21 et 22 mai 1795, fameuse insurrection contre la Convention , fut le suprême effort du parti jacobin contre la réaction thermidorienne, La populace des faubourgs, poussée par les sections de Paris, envahit la salle de la Convention, présidée alors par Boissy-d'Anglas, et massacra le député Féraud. La majorité delà Convention, qui, imitant l'exemple de son président, avait eu le courage do rester en séance, fut pendant 10 heures en -butte aux insultes et aux outrages des révoltés, qui, appuyés par les Montagnards de l'Assemblée, firent voter tout ce qu'ils voulurent; elle fut enfin délivrée par les troupes des sections, Le désordre dura trois jours. La Convention ordonna l'arrestation de 13 de ses membres qui avaient pris part au complot : 6 furent condamnés à mort : Romme, Goujon, Duquesnoy, Duroy, Bourbotte. Sôubrany.
  • PRAIRIAL an VH (Journée du 30), 18 juin 1799. Les directeurs La Réveillère-Lepeaux et Merlin , devenus impopulaires, furent renversés par les Conseils et remplacés par Roger-Ducos et Moulins.
  • PRASLIN, une des branches de la famille Choi-seul, tirait son nom; du bourg de Praslirién Champagne (dép. de l'Aube, cant. de Chaource). On con-
PRAX       — 1541 —        PREF.

naît surtout le maréchal du Plessis-Praslin, qui en 1650défit à Réthel Turenne, alors rebelle; — César-Gabriel de Choiseul, duc de Praslin, cousin du duc de Choiseul, 1712-85. Après avoir servi avec distinction , il se retira avec le grade de lieutenant général, fut nommé en 1758 ambassadeur à Vienne, remplaça en 1761 le duc de Choiseul comme ministre des affaires étrangères, et signa en cette qualité le traité de 1763, qui mit fin à la guerre de Sept ans; passa en 1766au ministère de la marine, fit faire de grands travaux, agrandit et fortifia le port de Brest et conçut le projet du voyage autour du monde qui fut exécuté par Bougainville. 11 partagea en 1770 la disgrâce de Choiseul. En quittant le pouvoir, il laissa dans nos ports 70 vaisseaux de ligne et 50 frégates. Il avait été créé en 1762 duc et pair. — Son fils, César Louis, 1735-91, maréchal de camp, ambassadeur à Naples de 1766 à 1771, fut en 1789 député de la sénéchaussée d'Anjou aux États généraux et se montra favorable aux réformes. — Ant. César, filsdupréc, 1756-1808, maréchal de camp, fut en 1789 député de la sénéchaussée du Maine aux États généraux, se montra comme son père favorable aux réformes, n'en fut pas moins incarcéré en 1793,recouvra la liberté au 9 thermidor et fut fait sénateur lors de la formation de ce corps (1799).—Charles Félix, filsd'Ant. César, 1778-1841, s'attacha à Napoléon, devint un de ses chambellans, présida en 1811 le collège électoral de Seine-et-Marne, équipa à ses frais en 1813 une compagnie de cavaliers, fut nommé en 1814 chef de la lre légion de la garde nationale de Paris, combattit l'ennemi sous les murs de la capitale et resta fidèle pendant les Cent-Jours. Exclu en 1815 de la Chambre des Pairs, il y fut rappelé en 1819 et vota toujours avec le parti libéral. Possédant une fortune immense, évaluée à plus de 9 millions, il fit beaucoup de bien et laissa la réputation d'un vrai philanthrope. 11 résidait dans la fameuse terre de Vaux, près de Melun, qui prit de lui le nom de Vaux-Praslin.— Un de ses fils, Théobald, 1804-47, pair de France, avait épousé en 1824 la fille unique du maréchal Sébastiani. Il déshonora son nom par un crime qui ne peut être attribué qu'à un accès de folie, et mit fin à ses jours. PRATEOLUS. V. DUPREAU.

  • PKATO, v. de Toscane (Florence), sur le Bizen-zio, à 16 kil. N. O. de Florence; 13 000 hab. Ëvêché (avec Pistoie), collège renommé, dit Cicognini. Patrie de Casti. — C'était une république au moyen âge : les Florentins la soumirent en 1358. Les'Espa-gnols la saccagèrent en 1512.
  • PRATSDE-JHOLLO, ch.-l. de cant. (Pyrén.-Or.), au pied des Pyrénées, sur la Tech, à 24 kil. S. O. de Céret; 3336 hab. Place de guerre. Draps communs, molletons, bonneterie. Aux env., cuivre argentifère et sources minérales. — La ville est très-ancienne; mais ses fortifications ne datent que de Louis XIV, qui, en 1679, y érigea le fort de La Garde.
  • PRATT \Sam. JACKSON). écrivain anglais, né en 1749, prèsd'Huntingdon, m. enl814, a composé des ouvrages remarquables par une exquise délicatesse de sentiment et une grande richesse d'imagination: Pensées libres sur l'homme, renfermant l'Histoire deBenignus, 1775-77; le Village de Shenstone, 1780; EmmaCobbett, roman, 1781. il a aussi écrit de belles poésies et des pièces de théâtre.
  • PRAUTHOY, ch.-l. de c (Hte-Marne),à21 kil.S. de Langres; 106 h. Ane château fort, auj. en ruines.
  • PRAVADI, v. de Turquie (Bulgarie) ,ch.-l. de livah, sur uue riv. de même nom, à 100 k. S. E. de Silistrie, à 25 k.O.de Varna.Vict.des Russes surles Turcs en 1829.
  • PRAXITÈLE, célèbre sculpteur d'Athènes, né vers 360 av. J.-C, moit vers 280, excellait surtout parla grâce, la vérité de l'imitation, la finesse des contours, l'expression des nuances douces et des émotions tendres. On le place le premier après Phidias. Sa fécondité était extrême. On vantait comme ses chefs-d'œuvre le Cupidon de Thespies, la Vénus de Cnide (nue) «t celle de Cos (drapée), le Satyre d'Athènes. Amant de Phryné, il la prit plus d'une fois pour modèle de de ses Vénus. Aucun des ouvrages de Praxitèle n'est venu jusqu'à nous, mais on connaît des copies authentiques de quelques-uns, notamment du Cupidon et de la Vénus de Cnide, au Vatican.
  • PRAYA, v. et port de l'Ile Santiago (archipel du Cap Vert), sur la côte S. E., est le ch.-l. du gouvt des îles du Cap-Vert; 1200 h. Il s'y livra le 18 avril 1781 un combat sanglant entre une flotte anglaise commandée par le commodore Johnstone et une escadre française sous les ordres du bailli de Suffren, qui prit 2 vaisseaux anglais.
  • PRAYSSAC, bourg du dép. du Lot, à 29 k. O. de Cahors, sur la r. dr. du Lot; 2127 hab. Patrie du maréchal Bessières, à qui une statué a été élevés en ce lieu en 1845.
  • PRAYSSAS, ch.-l. de c (Lot-et-Garonne), à 22 k. N. O. d'Agen; 1593 h. Jadis place forte.
  • PRÉADAM1SME, opinion soutenue au XVII" s. par Isaac de LaPeyrère, calviniste, gentilhomme delamai-son du prince de Condé, dans un livre publié en 1655 et intitulé Prxadamitx. Il y prétendait qu'Adam n'était point le 1" homme, mais seulement la tige du peuple hébreu, et qu'avant lui la terre était déjà couverte d'habitants. Il finit par se rétracter et abjura le Calvinisme.

PRÉAMËNEU (BIGOT de). V. BIGOT. PRÉ (le) AUX CLERCS, champ voisin de Paris, qui s'étendait le long de la r. g. de la Seine, à partir de la Tour de Nesle (à peu près l'Institut), dans l'espace qu'occupe aujourd'hui le faubourg St-Germain. Il fut ainsi nommé parce qu'il servait de lieu de promenade et de récréation aux.clercs ou écoliers dei'U-niversité. C'était aussi le rendez-vous des duellistes. PRÊCHEURS (Frères). V. DOMINICAINS. PRÉCIEUSES (les). V. RAMBOUILLET (Hôtel de). PRÉCOP ou ORKOUP, v. de Servie, ch.-l. de district, sur la Moravitsa, à 40 kil. S. E. de Krucho-vatz; 6000 h. Évêque latin et évêque servien.

  • PRËCY-SOUS-THIL, ch.-l. de cant. (Côte-d'Or), sur la Sereine, à 14 kil. S. de Semur; 834 hab. Sur une hauteur voisine, ruines du château de Thil, bâti par les ducs de Bourgogne de la 1" race.
  • PRÉCY (L. Fr. PERRIN, comte de), né en 1742 au château de Précy, près de Semur, mort en 1820, était lieutenant-colonel des chasseurs des Vosges quand il fut nommé, en 1791, l'un des commandants de la garde constitutionnelle de Louis XVI. Il donna à ce prince les preuves d'une fidélité à toute épreuve et, quoique sa troupe eût été licenciée, il se battit en brave au milieu des Suisses au 10 août. Lors du sou lèvement de Lyon contre la Convention (1793), il fut choisi pour commandant par les insurgés et soutint dans Lyon un siège de deux mois contre une armée dix fois plus forte que la sienne. Quand la place fut réduite à se rendre, il en sortit à la tête d'une petite troupe sous le feu des combattants, échappa au massacre et parvint à gagner la frontière de Suisse. Il remplit depuis diverses missions diplomatiques dans l'intérêt des Bourbons, mais il fut livré par laPrusse au gouvernement consulaire, qui le garda 18 mois prisonnier. Au retour des Bourbons, il fut fait lieutenant général et nommé commandant de la garde

nationale de Lyon. ?.'?'_

  • PRÉ-EN-PAJLL, ch.-l. de 'cant. (Mayenne), à 40

kil. de Mayenne ; 3300 hab. r.

  • PRÉFECTURE. Ce nom fut d'abord donné par les Romains aux villes sujettes que gouvernait-un préfet (prœfectus), par opposition soit aux municipes et aux colonies, soit aux villes jouissant en toutou en partie d ti droit de cité romaine. — Sous Dioctétien, l'empire fut divisé en quatre grands départeinents régis par des préfets du prétoire, et qui furent nommés préfectures : Orient, Illyrie, Italie, Gaules. Cespré-fecturesse subdivisaientendiocèses, etcèux-pienprovinces. V. EMPIRE ROMAIN. — En France, Préfecture se dit et du territoire qui forme le ressort d'un préfet, et du lieu où réside ce magistrat.
PREM       — 1542 —        PRES
  • PRÉFET, Prxfectus, nom donné à plusieurs fonctionnaires romains, dont les plus connus sont le préfet de Rome et le préfet du prétoire.
  • 1* PREFET DE ROME, Prœfectus Urbi, charge créée par Romulus, abolie vers 366 av. J.-G. (lors de l'institution de lapréture), puis rétablie par Auguste, embrassait la police et la justice. Le préfet suppléait les rois, les consuls ou les empereurs en leur absence. Sous les rois et les consuls, cette charge n'avait été qu'intérimaire ; sous les empereurs, elle devint permanente. Elle subsista jusqu'à la chute de l'empire, en 476. Le préfet était presque toujours un personnage consulaire ; c'était un magistrat curule. Moins lié par la lettre ou le jus que le préteur, avec lequel il partageait la juridiction et restant plus longtemps en place, le préfet jouit bientôt de plus d'autorité que lui.
  • 2° PREFET DU PRETOIRE, Prasfectus prastorio. Cette charge, créée par Auguste, dura en Occident jus-qu'àla fin de l'Empire. Il y eut d'abord deux préfets du prétoire; Tibère les réduisit à un; Commode rétablit le nombre de deux, et Dioclétien, en partageant l'Empire, les porta à quatre. C'étaient d'abord les chefs des gardes de l'Empereur ou prétoriens : peu à peu ils acquirent la juridiction ; aux n* et m'siècles, ils envahirent presque toute l'autorité. Ce fut alors l'époque de leur plus grand pouvoir : ils étaient plus maîtres que l'Empereur, donnaient l'Empire et quelquefois le prenaient pour eux. Constantin les ré-uisit au pouvoir civil, mais il leur donna à chacun autorité sur tout un quart de l'Empire, déjà divisé en 4 grandes preTectum; on ajoutait alors aux mots prœfèctus prxtorio ceux de per Galliasl per lîlyri-eum, per ltaliam, per Orienlem. Ils avaient les pouvoirs de ministres souverains de l'Empereur, mais leurs actes n'étaient valables que sous son approbation. — On distinguait encore le préfet des vivres {prasfectus annonœ), le préfet de la flotte (prsef. elassi), le préfet des légions, du camp (prxf.legio-nibus, castris), le préfet du trésor (preef. serario), etc. On sait qu'en France on donne le titre de préfet à l'administrateur d'un département, et qu'il a sous ses ordres les sous-préfets, qui administrent chacun un arrondissement. Pour les attributions de ces fonctionnaires, V. notre Dict. univ. des Sciences.
  • PREGADI (Conseil des), conseil institué à Venise au xin* s., se composait de citoyens notables chargés de surveiller le doge. Ils étaient ainsi nommés parce que dans les affaires importantes ils étaient priés par le doge de délibérer avec lui.
  • PREGEL (la), riv. de Prusse, se forme dans la ré-ence de Gûmbinnen par la réunion de l'Angerapp, e l'Inster et de la Pissa, coule à l'O., passe à Wen-lau, à Kcenigsberg, et tombe dans le Frische-Haff, à 9 kil.de cette ville, après un cours de 150 kil.
  • PREISSAC, PREISSAS. F. PRAYSSAC, PRAÏSSAS.
  • PRÉLAT, haut dignitaire ecclésiastique. V. ce mot dans notre Dict. univ. des Sciences.
  • PRÉMARE (le P.), jésuite missionnaire, né en Normandie vers 1670, partit en 1698 de La Rochelle pour la Chine, et mourut dans ce pays vers 1735. Il est un de ceux qui ont le mieux connu la langue, la religion et les antiquités de la Chine ; il a laissé des Recherches sur les temps antérieurs à ceux dont parle le Chou-kihg et sur la mythologie chinoise (en tête de la trad. du Chou-king de Gaubil), une traduction de VOrphelin de la maison de Tchao, pièce mise à profit par Voltaire dans son Orphelin de la Chine, et une Notilia linguss smicse, impr. à Malacoa en 1831 d'après ses Mss.
  • PBJËMERY, ch.-l. de c. (Nièvre), sur un bras de la Nièvre, à 46 kil. S. E. de Cosne; 2212 bab. Forges, hauts fourneaux.
  • PRÉMONTRÉ, vge du dép. de l'Aisne, à 17 kil. O. de Laon; 1200 hab. Grande et belle verrerie. Jadis abbaye célèbre, chef d'ordre.
  • PREMONTRÉS, ordre réformé de chanoines réguliers de St-Augustin, fut fondé en 1120 à Prémontré (diocèse de Laon) par S. Norbert, ancien chapelain-de l'empereur Henri V. Il se fit remarquer par son austérité : les religieux, dans l'origine, s'abstenaient entièrement de viande. Les Prémontrés portaient une soutane blanche et un. scapulaire blanc. Leur abbaye fut saccagée ea 1567 par les Calvinistes, mais reconstruite auxYHi* s. Cet ordre devint bientôt célèbre, et compta un grand nombre d'abbayes en France et en Allemagne.

PRÉMYSL, PREMISLAS. F. JrazÉstrSL. ,-

  • PRÉNESTB, auj. Paleslrina, v. du Latium, à 34 k. E. de Rome et au S. de Tibur, aux confins du pays des Eques, fut, selon laFable, fondée par Cseculus, fils de Vulcain, ou parTélégone, filsd'Ulysse etdeCîrcé; elle avait un temple célèbre consacré à la Fortune, où l'on rendait des oracles. Patrie d'Elien. Préneste entra dans la Confédération latine formée contre Rome et fut, après la Guerre sociale, ruinée par Sylla, qui en distribua le territoire à ses soldats. Marius la Jeune fut battu devant cette ville, s'y enferma, y fut assiégé et s'y tua (82 av. J.-C). On a trouvé à Préneste à la fin du siècle dernier les Fastes dits pré-nestins (publiés par Foggini en 1779) et une belle mosaïque, expliquée par l'abbé Barthélémy.
  • PRENZLOW, V. muréades Etats prussiens (Prusse), sur l'Ucker, à 112 kil. N. É. de Potsdam; 13 000 h., la plupart descendant de protestants français réfugiés. Trib., gymnase,bibiothèque, dépôt de mendicité. Prise par Murât en 1806.
  • PRÉRAU, v. de Moravie, anc ch.-l. du cercle de son nom, à 22 kil. S. O.de Weisskîrchen; fiJOOO hab. — Le cercle de Prérau, entre ceux de Troppau, de Teschen, de Hradisch et d'Olmutz, la Sjlèsîe et la Hongrie, a 105 k. sur 35 et 260 000 hab. Bien qu'il tire son nom de Prérau, il a pour ch.-l. 'Wôlsskirch.
  • PRESBOURG, Posonxum, Pisotlium, Brëcislabur-giumet Istropolis au moyen âge, v. de Hongrie, ch.-l. decomitat, sur la r. g. du Danube, à 200 t. N. O. de Bude et à 70 kil. E. de Vienne; 50 000 hab. Résidence de l'archevêque de Gran ; académie royale catholique, gymnase de Bénédictins, lycée évangéli-que, séminaire archiépiscopal;' plusieurs bibliothèques publiques, dont une appartenant au comte d'Ap-pony. Presbourg, située dans unesîtuation délicieuse, est une des plus belles villes de la Hongrie. Palais primatial, église St-Martin, où sont couronnés les rois de Hongrie, hôtel dé ville, halle aux blés, théâtre, caserne. Manufacture royale de tabac, fabriques de miroirs, draps, soieries, liqueurs; tréfilerie d'argent, tanneries, mégisseries. Aux environs, beaux vignobles et sources ferrugineuses et sulfureuses de YEisenhrûnnet, avec bains.— On attribue la fondation de Presbourg aux Iaziges, peuple sarmate, qui l'aurait bâtie dans les derniers temps de l'empire romain. Sigismond y tint une diète en 1411; depuis, c'est là que se sont tenues toutes les diètes de la Hongrie; c'est aussi dans cette ville qu'eut lieu, à partir de Ferdinand I, le couronnement des rois de Hongrie. Presbourg a été la capitale dû royaume jusqu'à Joseph II, en 1784. Il y lut signé en 1491 tin traité qui assurait à l'Autriche la possession delaHdngrie. Un autre traité y fut conclu le 26 décembre 1805 entre Napoléon et l'empereur François II : il donnait au premier lés Etats de terre-ferme de Venise avec Venise même, et à la Bavière une partie du Tyrol. Par un article secret, François II renonçait au titie .d'empereur d'Allemagne.
  • PRESBOUKS (Cercle de). Ce cercle, créé en 1853, comprend 11 comitats : Presbourg, Ober-Neutra, Un-ter-Neutra, Trenesin, Arva-et-Thurocz, Bars, Sohl, Neograd, Lipiâu, Honth et Kûmorn. — Le comi-tat de Pr., entra le comitat de Neutra au N. et au N. E., l'arehiduché d'Autriche à l'O., le cercle au delà du Danube au S. et au S. E., a4548k,carr. et compte 320 000 hab.
  • PRESBYTÉRIENS, membres d'une église protestante qui domine surtout en Ecosse, vient de es que, dans cette secte, qui rejette toute hiérarchie, on


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PRES       — 15

n'admet que de simples ministres du culte (presby-teri, prêtres), qui sont tous égaux entre eux; on n'y connaît ni évêques ni aucun supérieur ecclésiastique. Le gouvernement spirituel de cette Eglise, ainsi que le pouvoir d'ordination, appartient à des assemblées, nommées Presbytères, qui sont composées des membres du clergé et des anciens. Fondée vers 1560 par J. Knox,sur le modèle de l'Église calviniste de Genève, cette secte fut proscrite sous les Stuarts, auxquels elle voua une haine mortelle : elle a été pour beaucoup dans les malheurs de Marie Stuart, dans l'antipathie quel'Ecosse eut longtemps pour l'Angleterre, et dans la révolution qui fit tomber la tête de Charles I. V. PURITAINS.

  • PRESCOT, v. d'Angleterre (Lancastre), à 60 kil. S. de Lancastre et à 12 k. E. de Liverpool; 5000 h. Horlogerie, toile à voiles, poterie. Aux env., houille.
  • PRESCOTT (W.), historien américain, né en 1796, à Salem (Massachussets), mort en 1859, était fils du colonel Prescott, qui vainquit les Anglais au combat de Bunker's hill. Il se destinait au barreau, mais une maladie d'yeux, qui le rendit presque aveugle, le força d'y renoncer. Il put néanmoins, à l'aide de secrétaires, se livrer à d'importants travaux historiques. On a de lui : Histoire de Ferdinand et d'Isabelle, 1838; Histoire de la conquête du Mexique, 1843; Eist. de la conquête du Pérou, 1847 ; Êist. de Philippe H, 1855 (inachevé). Ses écrits se distinguent par l'exactitude des informations, puisées aux meilleures sources, par le pittoresque des descriptions , la chaleur du sentiment, la clarté et l'élégance du style. La Conquête du Mexique a ététrad. par Am. Pichot, 1846, celle du Pérou par M. Poret, 1861-63, et i'Hist. de Philippe II par Renson et Ithier, 1860.
  • PRÉSENTATION DE LA VIERGE, fête célébrée le 21 novembre en l'honneur du jour où la Vierge, nouvellement née, fut présentée au temple par ses parents. (Il ne faut pas la confondre avec la Présentation de Jésus au temple qui se célèbre le 2 févr. et qui est plus connue sous le nom populaire de Chandeleur). Introduite dans l'Eglise romaine vers 1372 par Grégoire XI, cette fête était tombée en désuétude lorsqu'elle fut rétablie par Sixte-Quint en 1585.
  • PRÉSIDENT, nom commun à divers fonctionnaires, notamment: l°dans l'empire romain, à partir du iv° s., aux gouverneurs des provinces les moins importantes; on nommait ces provinces présidiales; — 2° dans l'organisation judiciaire de la France, aux chefs de chaque tribunal, de chaque chambre d'une cour et de chaque cour (le président de toute la cour se nomme premier président); avant 1789, dans les cours judiciaires appelées parlements, les présidents de chaque chambre se nommaient présidents à mortier, parce qu'ils avaient pour coiffure une toque appelée mortier {Y. PARLEMENT); — 3° dans les chambres législatives, au membre chargé de diriger les opérations (en Angleterre on l'appelle speaker, orateur) ; — 4° dans quelques républiques modernes, surtout en Amérique, au chef de l'Etat.
  • PRÉSIDES, Presidios (c-à-d. garnisons). Les Espagnols donnent ce nom à quelques forteresses qu'ils possèdent sur la côte du Maroc, et qui servent de lieu de déportation pour les criminels. Tels sont : Ceuta, Penon-de-Vêlez, AI-Hucemas, Melilla (F. ces noms). Ce sont les restes des conquêtes faites en Afrique sous le cardinal Ximénès. Ceuta, où résident l'évêque et le gouverneur, a le titre de Préside majeur.
  • PRÉSIDIAL, non donné originairement à tous les bailliages et^sénéchaussées, fut, depuis 1551, affecté spécialement à certains tribunaux de 2e instance, jugeant sans appel jusqu'à concurrence de 250 liv. ou 10 liv. de rente, et par provision jusqu'à 500 liv. ou 20 liv. de rente. Les membres de ces tribunaux s'appelaient juges présidiaux. C'est Henri II qui créa ces tribunaux. Ils furent supprimés en 1791.

PRESLAV, v. de Turquie. V. PEREIASLAVL.

  • PRESLES (Raoul de), dit aussi PAUL DE PRAYERES, avocat, puis secrétaire de Philippe le Bel, fut accusé

PRET d'avoir voulu empoisonner le roi et fut, sur un simple soupçon, jeté en prison et dépouillé de tous ses biens, mais réussit à démontrer son innocence et fut, en dédommagement, nommé conseiller au Parlement (1319). Il fonda à Paris un collège auquel on donna son nom; Ramus fut principal de ce collège et y fut assassiné. — Son fils, nommé aussi Raoul (1316-81), fut maître des requêtes de Charles V, écrivit un Traité de la puissance ecclésiastique et séculière, et traduisit en français, sur la demande du roi, ia Cité de Dieu de S. Augustin, ainsi que la Bi'&le, Paris, 1486 et 1531. On lui attribue le.Songe du Verger.

  • PRESSIGNY, ch.-l. de c (Indre-et-Loire), sur la Chaise, à30 kil. S. O. deLoches; 1809 h. Vieux château.
  • PRESTON, v. d'Angleterre (Lancastre), près delà Ribble, à 30 kil. S. de Lancastre; 50 000 hab. Chemin de fer. Maison de correction sur le plan d'Howard. Filatures de coton et de lin. Patrie d'Arkwright. Les Ecossais y furent battus par Cronrsvell en 1648.
  • PRESTON-PANS , v. d'Ecosse (Haddington), sur l'estuaire du Forth, à 13 kil. N. E de Haddington ; 2000 h. Produits chimiques, poteries; pêcherie d'huîtres. Charles-Edouard y obtint un avantage en 1745.
  • PRÉTENDANT. On donne ce nom à des princes qui, rois par droit d'hérédité, ont eu à disputer le trône à des rois de fait. On l'applique spécialement au chevalier de St-George, fils de Jacques II, héritier des Stuarts, et à son fils Charles-Edouard.
  • PRÉTEUR,prxtor (de prx itor), magistrat romain faisant fonction de grand juge, pouvait, dans les provinces, cumuler tous les pouvoirs; alors, il était à la fois chef militaire, civil, législatif et financier. Au civil, le préteur était juge et législateur. Comme juge, tantôt il prononçait seul, tantôt il prenait des assesseurs et des délégués. En entrant en charge, le préteur publiait son manifeste législatif, dit edictum prxtoris, et y énonçait les règles de droit qu'il suivrait. — La préture fut un démembrement du consulat imaginé en 365 av. J.-C, lorsque les plébéiens purent être consuls; àl'origine, elle ne fut conférée qu'à des patriciens ; mais dès 337, les plébéiens y parvinrent : Publilius Philo fut le premier préteur plébéien. Il n'y eut d'abord qu'un préteur; on en nomma 2 en 244,4 en 228, puis 8 sous Sylla, 10 et même 14 sous César, de 12 à 18 sous Auguste et sous ses successeurs, leur nombre s'augmentant avec celui des provinces à gouverner. Il y avait toujours à Rome 2 préteurs: le 1er, prastor urbanus, jugeait les affaires des citoyens; le 2e, prsetor peregrinus, celles qui avaient lieu entre citoyens et étrangers. La préture était annuelle ; c'était la 2e des trois grandes dignités annuelles ordinaires. Le préteur était élu dans les comices par centuries et devait avoir 35 ans; il était précédé de 2 licteurs à Rome, de 6 hors de Rome; il siégeait au Forum, en chaise curule, sur une estrade dite tribunal, et portait la robe prétexte.— On trouve quelquefois le nom de Préteur appliqué aux chefs ou stratèges des républiques grecques, notamment au général en chef de la légion achéenne.
  • PRÉTEXTÂT (S.), évêque de Rouen de 549à588. Ayant, malgré l'opposition du roi Chilpéric, marié Mérovee, fils de Chilpéric, à Brunehaut, tante du jeune prince (576), il fut pour ce fait exilé dans une île de la Manche (Jersey). Il rentra dans son diocèse en 684, après la mort de Chilpéric ; mais Frédégonde le fit tuer, dans sa cathédrale même, quatre ans après son retour. Il est considéré comme martyr : l'Église le fête le 24 février.
  • PRÉTEXTE, Prétexta, sous-entendu toga, robe que les adolescents prenaient à 16 ans, à Rome, était bordée par en bas d'une très-petite bande de pourpre. Les magistrats portaient aussi la prétexte, mais avec une bande plus large, dite angusticlave pour 'es chevaliers, laticlave pour les sénateurs.,
  • PRETI(Matthias), ditle Chevalier Calabrais, peintre, élève du Guerchin, né en 1613 à Taverna en Calabre.m.à Malte en 1699, fut admis parmi les chevaliers de Malte et obtint la commander ie de Syar-
PRÊV       .   — 1544 —    PfilY

cuse. Cet artiste peignait avec une rapidité extraordinaire; son dessin est savant et vigoureux, mais manque de correction; sa couleur, généralement terne, a de beaux effets dans le clair-obscur. Beaucoup de villes d'Italie, d'Espagne et d'Allemagne possèdent de ses tableaux ou de ses fresques. Le musée du Louvre a de lui le Martm de S. André et S. Antoine visitant S. Paul dans le désert.

  • PRÉTOIRE, Prœlorium. On nommaitainsila tente du général en chef (préteur ou autre) dans un camp romain, et la demeure du préteur dans sa province, ainsi que le lieu où il rendait la justice.

PRÉTOIRE (PRÉFET DU). V. PRÉFET.

  • PRÉTORIENS. On avait d'abord donné ce nom à la cohorte d'élite chargée de la garde d'un général en chef romain (préteur, consul ou dictateur) ; on l'appliqua naturellement aux cohortes formant la garde de l'Empereur; celles-ci étaient commandées par le Préfet du Prétoire. Les Prétoriens recevaient une haute paye qui s'éleva jusqu'à 30 as (env. 1 fr.55), et ils jouissaient d'importants privilèges. Leur quartier était tout près de Rome, entre les portes Viminaie et Esquiline. Ces cohortes étaient au nombre de 9 ou 10; Vitellius les porta à 16; Septime-Sévère en augmenta considérablement le nombre; Constantin les aholitaprès sa victoire sur Maxenceet fil détruire leur camp, qui était très-fortifié. Pendant plusieurs siècles, les prétoriens donnèrent et ôtèrent l'Empire; une fois même ils le vendirent à l'encan (F. DIDIOS JULIANUS). Leur avidité, leur indiscipline et leur insolence sont passées en proverbe.
  • PRÊTRE, ministre d'un culte. F. ce mot dans notre Dict. univ. des Sciences.
  • PRETRE (GRAND) , chef du corps sacerdotal chez les Hébreux. C'était le premier-né dans la descendance masculine d'Aaron ; il devait être exempt de défauts physiques. Il avait seul le privilège de pénétrer dans le Saint des Saints et d'offrir les sacrifices expiatoires, ce qui le fait aussi désigner, surtout à partir du il" s. av. J.-C, par la dénomination de Grand Sacri-cateur. Son costume était très-riche : les pièces principales en étaient, outre une longue robe de bleu céleste, l'éphod et la tiare. Le grand prêtre fut le chef du gouvernement politique depuis le retour de la captivité de Babylone jusqu'au rétablissement de la royauté, en 107 av. J.-C.
  • PRÊTRE-JEAN, nom sous lequel on trouve dési-gnés.auxxii* et XIII°S., certains rois chrétiens de la Tartarie ou du Cathay, sur lesquels il a pendant longtemps régné une grande obscurité. D'après les recherches récentes des orientalistes, ce nom appartient proprement à un certain Togroul-Oung-Khan, chef de la tribu mongole des Kéraïtes au XII* s., qui avait été, ainsi que sa tribu, converti au Christianisme par les Nestoriens et qui avait reçu d'eux le nom de Jean, avec les ordres mineurs. Ce Togroul-Oung était contemporain de Témoudgin (Gengis-Kban) : après avoir été son allié, il l'eut pour ennemi et lut tué dans un combat livré contre lui en 1203. Ce qui est dit du PriStre-Jean par Rubruquis et Joinville s'accorde bien avec cette version. Ce nom peut d'ailleurs avoir été porté après Togroul-Oung par d'autres chefs de tribus, chrétiens comme lui.

PRÊTRES DE LA MISSION. Y. LAZARISTES.

  • PREUILLY, ch.-l. de c. (Indre-et-Loire), au confluent de la Claise et de la Creuse, à 31 k. S. de Loches; 2194 hab. Jadis titre de baronnie. Ane. abbaye. Aux env., mine de fer.
  • PRÊVAL (le vicomte de), écrivain militaire, né à Salins en 1772, d'une famille d'officiers distingués, m. en 1853, fit plusieurs des campagnes de la République et de l'Empire, devint en 1814 général de division , se fit surtout remarquer par ses talents administratifs et devint conseiller d'Étaten 1837. Ëletféà la pairie sous la Restauration, il fut nommé sénateur en 1852. Préval a coopéré à la plupart des réformes du maréchal Gouvion Saint-Cyr. Il a rédigé sur l'histoire et l'administration militaires des ouvrages qui

font autorité, entre autres : Mémoires sur les guerrei d'Italie, sur l'Organisation de la cavalerie, sur l'Organisation et la police des troupes, sur ie Service des troupes en campagne.

  • PRÉVALAIE (la), hameau du dép. d'IUe-et-Vilaine, sur la Vilaine, à 4 kil. S. O. de Hermès. Beurre renommé. Château où sa tinrent en 1795 des conférences entre Hoche et les Bretons insurgés.
  • PRÉVALITANE, prov. de l'empire romain, dans le diocèse de Dacie, au S., entre les monts actuels de Glioubotin et de Xchardag, lé Drin mérid*. et l'Adriatique, avait pour ch.-l. Scodra, et répondait au Monténégro, à l'Herzégovine et à l'Albanie sept.
  • PRÉVÉSA, v. et petit port de Turquie (Albanie), dans le pachaiik de Janina, à l'entrée du golfe d'Arta, à 57 kil. S. O d'Arta; 4000 hab. Comm. d'huiles, de fruits et de laines. Aux env., ruines à'Actium et de Nicopolis. Prise par les Turcs en 1538, parles Vénitiens en 1684 et cédée aux Turcs par la paix de Pas-sarowitz (1718). Les Français la prirent en 1797 et y tinrent 600 contre 11 000; mais la ville fut reprise et saccagée en 1798 par Ali, pacha de Janina.
  • PRÉVILLE (P. L. DUBUS, dit), célèbre acteur comique, né à Paris en 1721, mort en 1799, courut d'abord la province, dirigea le spectacle de Lyon, débuta en 1753 à Paris, et fit 33 ans les délices de la capitale; il excellait surtout dans les rôles de Sosie, Turcaret, Figaro, la Rissole (du Mercure galant). Il prit sa retraite en 1786 et ne reparut depuis que deux fois (en 1791 et 94). Entrant complètement dans la pensée de l'auteur, il réunissait au naturel la chaleur, l'esprit et la grâce. On a rédigé d'après ses notes des Mémoires qui ont été publiéssous son nom en 1813 et qui ont été insérés dans la coEection des Mémoires sur l'art dramatique, 1823.
  • PRÉVOST (Ant. François PEEVOST D'EXILES, dit l'abbé), fécond écrivain du xvœ* s., né en 1697 à Hesdin (Artois), m. en 1763, était fils d'un procureur du roi. D'un naturel fougueux et inconstïnt, il fut successivement moine, soldat, puis retourna à la ïie religieuse et se fitbênédictin (dans l'abbaye de St-Ger-main des Prés), rompit de nouveau ses liens, s'enfuit en Hollande, puis alla habiter Londres où il vécut en se mettant aux gages 'des libraires, et revint enfla en France, où il reprit l'habit ecclésiastique (1734) et où le prince de Conti le nomma son aumônier. Il avait fini par se procurer une honnête aisance et s'était retiré à St-Firmin, près de Chantilly. On raconte qu'un coup de sang l'ayant frappé dans la forêt de Chantilly, on le crut mort, quun chirurgien commença s on autopsie, et qu'éveillé par le premier coup duscapel,iljelauncri terrible et expiraaussitôt; mais cette histoire lu gubre paraît n'êtrequ'une invention, suggérée sans doute par des scènes analogues contées dans ses propres romans. Prévost avait énormément écrit: ses OÊuvres complètes forment 170 vol. On a de lui une Histoire des voyages, 1745-70, 21 vol. in-4; . des traductions des romans de Richardson (Clarisse, Grandison, Paméla), defHistoire de CicéroMàe Midd-leton et des Lettres familières de Cicéron; mais il est surtout connu par ses romans, écrits pour la plupart dans le genre sombre ; les Mémoires d'un homme de qualité, Cliveland, Manon Lescaut, XeDoyende Kil-îerine sont placés parmi les meilleurs ouvrages de ce genre. Prévost s'est aussi essayé dans le genre historique, mais avec moins de succès. Ses OEuvres originales (non compris l'A ist. des Voyages) ont été recueillies en 39 vol. in-8, Paris, 1783-85.
  • PREVOST (Pierre), peintre, né en 1764 à Montigny, près Châteaudun, m. en 1823, peut être regardé comme le véritable inventeur des panoramas. Il fit, entre autres morceauxde ce genre, des Vues de llome, Naples, Amsterdam, Boulogne, Tilsitt, Wagram, Anvers, Londres, Jérusalem, Athènes, qui, pour l'illusion, dépassent tout ce qu'on peut imaginer. Ces ouvrages étaient peints à l'huile sur des toiles ayant jusqu'à 120" de développement circulaire, P. Prévost excellait aussi dans la gouache.
PREV       — 1545 -        PIUE
  • PREVOST (Pierre), de Genève, littérateur, 175Î-1839, alla en 1780 professer la philosophie à l'Académie noble de Berlin, revint à Genève en-1784 pour y enseigner les belles-lettres, devint membre du Grand conseil en 1786, et rentra dans l'enseignement en 1793. Il a traduit du grec les Tragédies d'Euripide, 1782 ; de l'anglais, les Essais philoso-phiquts de Smith, les Éléments de philosophie de DugaldStewart, le Cours de rhétorique de H. Blair, l'Essai sur la population de Malthus, et a composé lui-même des Essais de philosophie, 1804, des Mémoires sur l'origine des forces magnétiques, sur la Chaleur, Calorique rayonnant, etc., et un Traité de Physique mécanique, 1818.
  • PREVOST (Constant), géologue, né en 1787 à Paris, m. en 1856. professa successivement à l'Athénée, à l'École centrale des arts et manufactures, à la Faculté des sciences de Paris, où une chaire de géologie venaitd'être créée (1831), etfut admis en 1848 à T'Acad. des sciences. On lui doit de savantes recherches sur la classification des terrains et sur les mélanges de corps marins et de corps d'eau douce. Ses principaux travaux, insérés pour la plupart dans les recueils scientifiques, sont des mémoires sur la Composition géognoslique des falaises de Normandie, 1820-21, sur la Formation des terrains des environs de Paris, 1825-27, sur la Chronologie des terrains, 1845. 11 a en outre donné de nombreux articles sm Dictionnaires d'Histoire naturelle.
  • PREVOT (dérivé, par corruption, de preepositus), titre qu'on donnait en beaucoup d'endroits, notamment en France, aux premiers juges, soit royaux, soit seigneuriaux. Nous distinguerons : — 1" le Prévôt de l'armée et les Prévôts des bandes, chargés de rendre la justice, soit entre soldats ou officiers d'une même bande,soit entre l'autorité civile et les militaires; — 2° lePrévôt des maréchaux, qui prononçait sur les affaires où étaient intéressés les premiers officiers : sous Charles VI et Charles VII, il fit partie de la suite de la cour pendant les campagnes auxquelles assistait le roi : — 3° le Prévôt de la conné-tablie ou le Grand prévôt de France : sa charge fut réunie en 1572 à celle de prévôt de l'hôtel; —4° le Prévôt de l'hôtel duroi, juge de tous ceux qui étaient à la suite delà cour, en quelque lieu qu'elle se transportât. Ces fonctions faisaient jadis partie de celles du^comte palatin; elles passèrent au tribunal des maîtres d'hôtel du roi, présidé parle grand maître, puis(1355-1405) aux maîtres des requêtes, et (en partie du moins) au prévôt des maréchaux; ce n'est qu'en 1455 qu'on institua pour les remplir un magistrat spécial, le Prévôt de l'hôtel; en 1572 cet officier joignit à ces fonctions celles de grand prévôt de France;—b"Le Prévôt de Paris, magistrat d'épée,chef du Châtelet, était chargé du gouvernement politique et des finances dans la ville et la vicomte de Paris; il était le l'^dela ville après le roi et le parlement; jusqu'à la création des présidiaux, en 1551, il jugeait en dernier ressort. Cette magistrature remontait jusqu'à Hugues Capet. Parmi ceux qui l'occupèrent, les plus célèbres sont : Etienne Boileau ou Boyleaux, 1235-45, 1258-60. et 1261-70; Hugues Aubriot, 1367-81; Pierre des Essarts, 1408-10, et 1411-12; Tanne-guy-Duchâtel, 1413 et 1414; Jean d'Estouteville, 1436-46; Robert d'Estouteville, 1446-61 et J465-79; Jacques d'Estouteville, 1479-1509; Jean d'Estouteville, 1533-40; Jacques d'Aumont, 1593-1611; Louis Séguier, 1611-53; Pierre Séguier, 1653-70; Ch. de Bullion, 1685-1723; Gabr.de Bullion, 1723-55; Alex. de Ségur, 1755-66; Boulainvilliers, 1766-92;— 6° le Prévôt des marchands, à Paris. Chargé seulement dans l'origine de visiter et de taxer les marchandises qui venaient par eau et se vendaient sur les ports, il étenditbientôt sa juridiction surtous les marchands; 11 était en outre chargé d'ordonner les cérémonies publiques et de répartir l'impôt de la capitation; il était assisté des éclievins. 11 était élu tous les 3 ans. Les prévôts des marchands jouent un rôle important

dans l'histoire de Paris ; les plus connus sont : Etienne Marcel (1354), qui conspira pendant la captivité du roi Jean (V. MARCEL), Jean Juvénal des Ursins, 1388, Guill. Budé, 1522, Augustin de Thou, 1538, Christophe de Thou, 1552, Jean Luilier, 1592, François Miron, 1604, RobertMiron, 1614, Henri de Mesmes, '1618, Jérôme LeFéron, 1646, Claude Lepelletier, 1668, Jérôme Bignon, 1708, Ch. Trudaine, 1716, Michel Turgot, 1729, Camus de Pontcarré, 1758, J. B. de La Michodière. 1762, Le Febvre de Caumartin, 1778, Louis Lepelletier, 1784, Jacques de Flesselles, 1789, une des premières victimes de la Révolution.

  • PREXASPE, courtisan de Cambyse, roi de Perse, eut un jour l'imprudence de remontrer à ce prince les dangers de l'ivrognerie à laquelle il s'adonnait. Pour lui prouver qu'il conservait dans l'ivresse la main la plus sûre, Cambyse fit amener devant lui le (Ils de Prexaspe et lui perça le coeur d'une flèche; le courtisan eût la bassesse de louer l'adresse du tyran. C'est ce même Prexaspe qui, par ordre de Cambyse, avait tuéSmerdis, frère du roi.
  • PRIA1M, Priamus (c-à-d. en grec acheté), dernier roi de Troie, fils de Laomédon, fui dans sa jeunesse emmené captif par Hercule, puis racheté et placé sur le trône (1311 av. J.-C). Il eut 50 enfants, parmi lesquels 19 d'Hécube, sa femme légitime, entre autres Hector, Paris, Hélénus, Déiphobe, Polyxène, Cassandre, Creuse. Sous son règne, le rapt d'Hélène par Paris donna lieu à la guerre de Troie ; après dix ans de siège, Troie fut prise, et Priam égorgé par Pyrrhus au pied des autels (1270). Homère le montre allant, après la mort d'Hector, demander à Achille le corps de son fils.
  • PRIAPE, Priapus,, fils de Vénus et de Bacchus, était le dieu des jardins, des vergers et des plaisirs obscènes; il présidait à la fécondité des champs et à la prospérité des troupeaux. On lui offrait les prémices des jardins, des vignes et des champs, avecdu lait, du miel et des gâteaux. On l'honorait surtout à Lampsaque; ses fêtes, les priapées, étaient accompagnées de honteux désordres. A Rome, son cultefut moins scandaleux. On le représente le plus souvent velu, avec des jambes et des cornes de bouc, tenant à la main une baguette ou une faucille.
  • PRICE (Richard), ministre dissident, né en 1723 à Tynton (pays de Galles), m. en 1791, se fit connaître en 1757 par une Revue des principales difficultés en morale, s'occupa ensuite de questions de politique et de finances, se montra en toute occasion favorable à la liberté civile et fut choisi pour secrétaire par lord Shelburne, 1er ministre. En religion, il défendit la doctrine des Unitaires; en métaphysique, il combattit Priestley, dont il était néanmoins l'ami, et eut avec lui une correspondance qui" a été publiée sous le titre de Discussion des doctrines du matérialisme et de la nécessité. II a aussi écrit sur la Providence, la Prière, la Vie future, 1768.
  • PRICHARD (James), ethnologiste, né en 1785 à Ross (Hereford), m. en 1848, était médecin à Bristol. Outre des ouvrages estimés en médecine, il a publié des Recherches sur l'histoirephysique du genre humain (1813), qui lui firent un nom, et qu'il compléta dans deux éditions successives (1826 et 1848).
  • PRIDEAUX (Humphrey), historien et antiquaire anglais, né en 1648, mort en 1724, doyen de Nor-wich, a laissé entre autres ouvrages : Marmora oxo-niensia ex Arundellianis, Oxford, 1676, in-f.; Vie de lialiomet, 1698 ; Histoire des Juifs et des peuples voisins, 1715-18, ouvrage plein d'érudition, qui a été trad. en français en 1722.
  • PRIE (Agnès, "marquise de), femme intrigante, d'une beauté remarquable, néeà Paris en 1698, était fille d'Etienne Bertelot, seigneur de Pléneuf, directeur général de l'artillerie, et avait épousé en 1718 le marquis de Prie, ambassadeur à Turin, depuis attaché à l'éducation du jeune roi (Louis XV), et chevalier de ses ordres. Coquette et ambitieuse,- elle chercha à plaire au duc de Bourbon, premier ministre
PRIE       — 1546 —        ERIM.

électifs de Florence, dits prieurs des arts et de la liberté, qui, avec lé capitaine de la liberté, leur président, formaient un conseil auquel était confié le gouvernement. Cette institution datait dé 1282.

  • PRIEUR (Barthélémy), sculpteur du xvr s., élève et ami de Germain Pilon, mort en 1611, fut protégé par le connétable de Montmorency, qui l'employa au château d'Ecouen. Son meilleur ouvrage est le Monument du connétable (au Louvre).
  • PRIEUR, dit de la Marne, né vers 1760 à. Châlons-sur-Marne, m. en 1827* se fit recevoir avocat dans sa ville natale, fut député à l'Assemblée constituante par le tiers état de son bailliage, provoqua de sévères mesures contre les émigrants et contre le clergé, siégea à la Convention où il vota la mort du roi sans sursis, fut envoyé comme commissaire à l'srmée de Dumouriez, fit partie des Comités de défense générale et de salut public, s'y montra assez modéré, remplit plusieurs missions aux armées du Nord, des Ardennes, de la Moselle, du Rhin et dans l'Ouest, fut accusé d'avoir eu part aux troubles du 12 germinal an ni, se cacha plusieurs mois, et ne reparut qu'après la loi d'amnistie pour reprendre ses fonctions d'avocat. Il resta depuis étranger aux affairés; mais n'en fut pas moins exilé par l'ordonnance du 12 janv. 1816. Il se retira en Belgique et mourut à Bruxelles.
  • PRIEUR-DU VERNOIS, dit delàCôte-d'Or, né en 1763 à Auxonne, m. en 1832, était un Officier distingué du génie. Député à l'Assemblée Législative, puis à la Convention, il entra en 1793 avec Carnot au Comité de Salut public, eut part à toutes les mesures administratives de ce comité, contribua puissamment à organiser les moyens de défense,_ et s'occupa particulièrement de surveiller la fabrication des armes, de la poudre et de.tout le matériel de guerre. Il fit adopter le système'décîmal et fut un des fondateurs de l'Ecole polytechnique et de l'Institut. Il se retira des affaires en 1798, se livra à l'industrie et dirigea avec succès une manufacture de papiers peints.
  • PRIEURÉ. C'était le plus souvent un monastère dépendant d'une abbaye. Cependant il y avait : 1° des prieurés chefs d'ordre, chefs-lieux d'un ordre religieux ou dsune congrégation;— 2° des prieurés-cures, dans lesquels une cure était annexée au monastère;—3° des grands-prieurés, appartenant aux ordres militaires, notamment à l'ordre de Malte, et auxquels étaient annexées les commanderiez. Le supérieur d'un prieuré était appelé prieur, T. ce mot.

PRIGNANO (Barthélémy de), t. URBAIN VI.

  • PRIMAT. On nomma ainsi, d'abord dans l'Eglise d'Orient, et plus tard dans celle d'Occident, des prélats qui avaient une certaine juridiction sur plusieurs archevêchés ou évêchés. En France, plusieurs archevêques, ceux d'Arles, de Reims, de Sens, de Bourges, de Lyon, de Narbonne, de Vienne^ de Bordeaux, de Rouen ont prétendu a la primate, mais les droits qu'ils voulaient s'attribuer ont toujours été contestés : il n'y a de bien établi que la primatie de Lyon (à laquelle une bulle de Grégoire Vil adjugea les quatre provinces de Lyon, Sens, Tours, Rouen), et celle de Bourges, dont le titulaire prenait le titre de primat d'Aquitaine, titre qui lui fut confirmé par les papes Eugène III et Grégoire IX. L'archevêque de Rouen est dit aussi prima* de Normandie. — Can-torbéry en Angleterre, Upsal en Suède, Gnesne en Pologne, Séville, Tarragone et Tolède en Espagne, Mayence en Allemagne, étaient des primaties. L'archevêque de Gnesne, primat de Pologne, était le chef du sénat, le légat-né du St-Siége, le censeur du roi, et, à la mort du monarque, l'interroi. — De 1806 à 1810, on appela Prince-primat, le baron Ch. Théodore de Dalberg, archevêque de Mayence.
  • PRIMATICE (le), Francesco Primaticcio, peintre, architecte et sculpteur, néà Bologne en 1490 oul504., m. en 1570, se forma sous Jules Romain. Il était déjà célèbre à Mantoue quand François I le fit venir en France (1531). 11 dirigea les embellissements du château de Fontainebleau, donna le plan de

l'ancien de Louis XV après la mort du Régent et devint sa maîtresse avouée. Elle s'empara de tout le pouvoir et exerça la plus funeste influence. Elle partagea la disgrâce de son amant en 1726 et fut exilée de la cour. Désespérée de sa chute, elle s'empoisonna (1727).

  • PRIEGNITZ ou MARCHE-ANTÉRIEURE, Tor-mark en allemand, une des divisions de l'anc Marche Electorale de Brandebourg, avait pour ch.-l. Perleberg. Auj. elle forme les cercles d'Ost-Priegnitz et de West-Priegnitz dans la régence de Potsdam.
  • PRIÈNE, auj. Samsoun, v. de l'Asie-Mineure, en Ionie, près de l'embouch. du Méandre, au pied du mont Mycale, était dans l'origine sur le bord de la mer, mais fut reportée dans l'intérieur des terres par les atterrissements du Méandre. Patrie de Bias.
  • PRIESSN1TZ (Vincent), fondateur de l'hydrothérapie, né en 1799 à Grœfenberg (Silésie), m. en 1851. Se fondant sur quelques expériences heureuses, il érigea en système le traitement par l'eau froide, obtint des succès qui lui firent une réputation, fonda en 1826, à Grœfenberg, un établissement d'hydrothérapie, et créa en 1837 un journal pour répondre aux nombreuses personnes qui le consultaient. A l'usage do l'eau, il joignait le régime et l'exercice.
  • PRIESTLEY (Jos.), physicien et théologien, né en 1733 à Fieldhead, près de Bristol, m. en 1804, se plaça, par ses nombreuses découvertes en chimie et en physique, au nombre des premiers savants de l'Europe, mais s'attira des persécutions en son pays par l'ardeur avec laquelle il défendit' en religion l'Unitarianisme et en politique les principes de ia Révolution française. Tandis qu'en France il était comme citoyen français et membre de la Convention, le gouvernement anglais le forçait à. s'exiler. Il se réfugia en Amérique, se fixa dans" le Northumberland en Pensylvanie et mourut à Philadelphie d'un empoisonnement accidentel. Les OEuvres de Priestley forment 70 vol. On estime surtout son Histoire de l'électricité, 1767 (trad.par Brisson, 1771); son Hist. des découvertes relatives à la vision, 1771, etsesJ&E-périences sur les diverses espèces d'air (trad. par J. Gibelin, 1775). Il fut le premier à découvrir et à isoler l'oxygène (1774), qu'il nomma air déphlagistiqué, et fraya ainsi la route à Lavoisier • en o utre, il découvrit le lien nécessaire qui unit le règne animal au règne végétal, donna des notions exactes sur la respiration, la combustion, la calcination, et isola quelques gaz: azote, bioxyde d'azote, acidechlorhydri-qùe, ammoniac, protoxyde d'azote, acide sulfureux, oxyde de carbone, etc.; mais il eut le tort de continuer à soutenir la doctrine du phlogistique, qui ne s'accordait plus avec ses propres découvertes. En philosophie, Priestley soutint les doctrines de Hartley, combattit Reid dans son Examen de la doctrine du sens commun, 1775, et se montra favorable au matérialisme dans ses Recherches sur laMatièreet l'Esprit, 1767, et sur la Nécessité philosophique, 1777.11 fut l'ami du Dr Priée, quoique celui-ci ne partageât pas ses opinions philosophiques et même les combattit. Priestley était correspondant de l'Institut ; Cuvier a prononcé son Éloge.Û a laissé des Mémoires sur sa propre vie (publiés et continués par son fils, 1806).
  • PRIEUR (de prior, premier).On nommait ainsi plusieurs dignitaires très-différents : 1° Le supérieur d'un prieuré (V. ce mot). On appelait prieur claustral, celui qui gouvernait les religieux dans les prieurés ou abbayes qui étaient en commende ;prieur conventuel, celui qui ne reconnaissait pas de supérieur dans le couvent où il était; prieur séculier, celui qui n'était point engagé dans l'ordre monacal, et qui possédait un bénéfice simple ayant titre de prieuré. On donnait par honneur le titre de grands prieurs aux abbés commendataires de certains grands bénéfices.— 2" Les commandants des grands prieures militaires dans les ordres de Malte, Teutonique, etc. — 3° Le président de la maison et société de Sorbonne : le ! prieur de Sorbonne était subordonné au proviseur ; j il était renouvelé chaque année. — 4° Six magistrats
PHIN       — 1547 —        PRIS

château de Meudon, termina la sculpture du tombeau de François I à St-Denis et fit le projet de celui de Henri II. Le Primatice donna une grande mpulsion aux arts du dessin en France; il fut, en récompense, comblé de richesses par François I et par ses deux successeurs,, et fut nommé'en 1559 surintendant des bâtiments royaux. Le Louvre possède un tableau du Primatice, la Continence de Sci-pion; il n'existe plus de lui, comme peinture décorative, qus la galerie de Henri II à Fontainebleau.

  • PKIMICIER, titre de dignité ecclésiastique. 7. ce mot dans notre Dict. univ. des Sciences.
  • PRIMIPILAIRE, Prirnipilaris, centurion du 1er manipule d'une cohorte chez les anc Romains. Il assistait au conseil de guerre et était spécialement chargé de veiller à la garde de l'aigle légionnaire.
  • PRINCE, Princeps, c'est-à-direle chef, le premier, titre qui a reçu à diverses époques des applications fort différente's. Il fut d'abord le seul titre officiel des empereurs romains, qui n'osaient prendre le titre de roi : ce n'était sans doute qu'une abréviation du titre de Prince du sénat (V. ci-après).
  • Dans les temps modernes, on nomme princes du sang les fils ou parents du souverain (prince de Bourbon, de Condé, de Conti, prince Impérial, prince Napoléon, etc.). —On donne également ce titre aux souverains de certains petits États qui sont indépendants ou l'ont été et qui sont qualifiés principautés (comme ceux de Reuss, deSchwartzbourg, de Lippe, deWaldeck, en Allemagne; de Monaco, en Italie, etc.). — Quelquefois aussi prince n'est qu'un titre d'honneur, sans territoire et sans autorité réelle.
  • PRINCE DU SENAT , Princeps senatus. C'était à Rome celui des sénateurs que les censeurs, en dressant l'état du sénat, inscrivaient le 1" sur la liste. C'était le plus souvent un personnage consulaire et un des citoyens les plus considérés pour ses actions et ses vertus; depuis l'établissement de l'empire, ce fut toujours le prince régnant. Le Prince du sénat opinait le premier au sénat, après les deux consuls désignés. Il pouvait être changé à chaque cens, c-à-d. tous les cinq ans.
  • PRINCE DES PRETRES. C'était chez les Juifs le grand prêtre en exercice.
  • PRINCE (Monsieur le). On désigne spécialement ainsi à partir du xvi8 s. le chef de la maison de Bour-bon-Condé. Louis XIV supprima ce titre en 1709 et le remplaça par celui de Monsieur le Duc.

PRINCE NOIR (le). F. EDOUARD, prince de Galles. PRINCE HÉRÉDITAIRE ( le). 7.BRUNSWICK (Ch.-Guil.-. Ferd., duc de), et GUILLAUME I.

  • PRINCE-DE-GALLES (lle.du), appelée aussi Poulo-Penang', île de l'Asie, à l'entrée du détroit de Ma-lacca, a pour ch.-l. Penang; env. 60000 hab. (Malais, Chinois, Bengalis et Européens); ch.-l., Georgetown. Cette île appartenait jadis aux Malais et faisait partie du roy. de Reddah. Elle fut donnée en dot en 1766 au capitaine anglais Light, qui avait épousé la fille du roi malais; celui-ci lui donna le nom qu'elle porte auj. et la vendit à la Compagnie des Indes, qui en fit une station pour les vaisseaux qui commercent avec la Chine.
  • PRINCE-ËDOUARD (île du), dite aussi île St-Jean, Ile de l'Amérique du Nord, dans le golfe St-Laurent, au N. delaNouv.-Ëcosse, a 195 kil. sur 60; 75 000 hab.; ch.-l., Charlotte's-town. Beaucoup de baies et ports. Climat sain, sol fertile; gros bétail; commerce de bois. — Cette île appartenait jadis à la France; elle fut cédéejaux Anglais avec le Canada. Elle forme auj. ungouvt qui contient, outre l'Ile du Prince-Ë-douard, les îles de Cap-Breton et delà Madeleine.
  • PRINCIPAT. On nomme ainsi dans l'histoire romaine la période qui comprend les trois premiers siècles de l'empire, d'Auguste à Dioclétien (de 29 av. J.-C. à 287 de J.-C.), parce que pendant toute cette période les empereurs n'eurent d'autre titre officiel que celui de prince (princeps). Dioclétien le remplaça par celui d'Auguste, qui était déjà employé précédemment, mais sans avoir un sens bien précis.

PRINCIPAUTÉ CITÉRIEURE et PRINCIPAUTE ULTERIEURE, nom de 2 prov. du roy. d'Italie, dans l'ano roy. de Naples, la 1" sur la mer Tyrrhénienne et au* S., la 2'dans les terres.et plus au N., toutes deux ayant au N. la Basilicate. La Princip. Citéneure a 6120 kil. carrés et env. 600 000 hab. ; ch.-l., Sa-lerne. La Pr. Ultérieure a 4820 kil. carrés et env. 400 000 hab. ; ch.-l. Avellino. Sol sablonneux et pourtant productif; vins et fruits renommés,gros bétail, buffles et abeilles. La ,lte de ces provinces, qiâ-'on nomme aussi Principauté de Salerne, répond à une partie de la Campanie, duPicenum et de la Lucanie des anciens, la 2" comprend une partie de l'anc. Samnium. Le climat de la 1" est peu salubre.

  • PRINCIPAUTES DANUBIENNES : ce sont la Valachie et la Moldavie, arrosées toutes deux par le Danube.
  • PRIOR (Matth.), poëte et diplomate anglais, né en 1664 à Wimborne (comté de Dorset), m. en 1721, était fils d'un menuisier de Londres. Le comte de Dorset, ayant remarqué ses dispositions studieuses, se chargea de son éducation, puis le présenta à la cour. Prior fut successivement secrétaire d'ambassade à La Haye (1690), au congrès de Ryswyk (1697), à la cour de France, remplit plusieurs négociations secrètes, vint de nouveau à Versailles avec Boling-broke en 1712 et prépara avec lui la paix d'Utrecht. Après le départ de ce seigneur, il garda jusqu'en 1715 le titre et les fonctions de ministre plénipotentiaire. Etant retourné en Angleterre au moment où triomphait le parti whig, opposé à celui qui l'avait nommé, il fut emprisonné pendant 2 ans comme suspect d'avoir agi en faveur du prétendant, puis il se retira dans sa terre de Dovrahali. Ses OEuvres complètes ont été publiées à Londres en 1733, 5 v. irt-12. Prior chante le plus souvent des sujets nationaux (les victoires de Blenheim, de Ramillies, la reprise de Namur, etc.) ; on remarque aussi ses contes et les deux poèmes intitulés: Histoire de l'âme etSalomon ou Vanité du monde : ce dernier est son meilleur ouvrage. On trouve dans ses poésies peu d'imagination, mais beaucoup de correction, de facilité, d'esprit et d'art (elles ont été traduites par l'abbé Yart).
  • PRIPET, riv. de la Russie d'Europe, naît dans le gouvt de Voïhynie, coule au N. E., puis à l'E., sépare le gouvt de Grodno de celui de Minsk, traverse les immenses marais de Pinsk ; se dirige ensuite au S. E., entre dans le gouvt de Kiev, et se jette dans le Dniepr, parla r. dr., après un cours de 630 kil. Il reçoit le Vijovka, le Styr, l'Ouj, la Pina, le Mo-rotch* et le Plitch.
  • PRISCIEN, Priscianus, grammairien latin. natif de Césarée en Palestine, tenait à Constantinople en 525 une école fameuse. Son principal ouvrage est sa Grammaire (Commentariorum grammaticorum UbriXriI, publ. à Venise, 1470, et àLeips., 1855-58-par Martin Hertz), qui a été la base de l'enseignement jusqu'à la renaissance des lettres. On a en outre de lui quelques autres petits écrits sur des sujets de grammaire (accents, mètres, déclinaisons), réunis : parLindemann sous le titre i'Opéra minora (Leyde, | 1818), un traité en vers De ponderibus et mensuris, une trad. en vers de Denys le Périégète, l'Éloge d'A-nastase, etc. Ses OEuvres complètes ont été publiées parKrehl, Leipsick, 1819-20, 2 vol. in-8. Plusieurs de ses petits ouvrages ont été traduits par Corpet, dans la Bibliothèque lat.-française de Panckoucke, ', 2° série, 1845.
  • PRISCILLEEN, hérésiarque espagnol du iv' s., issu d'une noble famille, renouvela les doctrines des Manichéens et des Gnostiques, en y ajoutant de nouvelles erreurs. Il prétendait que l'âme humaine est de même nature que la divinité, que le monde est l'œuvre d'un mauvais principe, que le démon n'a pas-été créé, etc. Il tenta en vain de se justifier à Rome, près du pape Damase, fut cité à comparaître au concile de Bordeaux, et, ayant formé appel à César, fut conduit à Trêves, devant Maxime, qui régnait alora sur la Gaule et l'Espagne. Il y fut condamné à mort,
PltOB      — lb4S —        l'KOG

malgré les efforts da S. Martin de Tours, et fut exécuté en 384, avec plusieurs de ses disciples. Ce supplice n'étouffa poiat l'hérésie : persécutés par Ho-norius et par Théodose le Jeune, les Priscillianistes étaient encore nombreux au vi° siècle.

  • PRISREND, v. forte de la Turquie d'Europe (Albanie), ch-1. de livah, sur le Drin blanc, à 108 kil. E. S. E. de Scutari ; 16 000 hab. Évêché grec Manufacture d'armes. — Elle a été bâtie, à ce qu'on croit, près de l'ano. Ulpianum ou Justiniana seounda.
  • PRISTINA ou PIRISTINA, Vicianum, v. de Servie, ch.-l. de livah, sur un affluent de l'Ibar, à 125 kil. S. O. de Nissa; env. 12 000 hab. Résidence d'un pacha et d'un évêque grec.
  • PRIVAS, ch.-l. du dép. de l'Ardèche, à 600 kil. S. E. de Paris; 6657 hab. Trib. de 1" inst., collège, école normale primaire. La ville est dans une position pittoresque, sur un coteau, près du confluent de l'Ouvèze et du Mézayon, mais elle est triste et mal bâtie. Chemin de fer, s'embranohant sur celui de Lyon à la Méditerranée. Vieux château; filature; commerce de soie et de cuirs. Vins, mûriers, beurre, fromages, châtaignes, truffes; porcs gras.—Cettev., capit.du pays des Boutières au moyen âge, se forma vers le xir s. autour d'un château fort; LouisXIII en fit lui-même le siège en 1629, la prit sur les Calvinistes, qui s'y étaient retranches, et en rasa les fortifications.

PRIVAT de MOLIÈRES. V. MOLIÈRES.

  • PRIVÉES (Guerres). On désignait ainsi au moyen âge ces guerres acharnées qui s'élevaient entre deux ou plusieurs familles pour venger l'insulte faite à l'un de leurs membres, et qui se perpétuaient de génération en génération. Ces guerres, qui avaient pour causes l'absence de lois capables de protéger les individus et de punir les crimes, et la faiblesse de l'autorité royale en présence de puissants feudataires, souverains dans leurs domaines, ensanglantèrent la France et l'Allemagne jusqu'au XIV s. Charlemagne le 1" rendit une loi contre les guerres privées, mais ce fut sans résultat; l'Eglise institua en 1041 la Paix de Dieu, qui suspendait toute hostilité pendant les jours consacrés au service divin ; enfin S. Louis établit la Quarantaine le roi, ordonnance qui portait que, pendant 40 jours à dater de l'offense faite, il y aurait trêve et que, si quelqu'un des parents avait été tué dans cet intervalle, l'auteur du crime serait réputé traître et puni de mort. Cette ordonnance et surtout les progrès de la civilisation finirent par arrêter l'effusion du sang.
  • PRIVERN DM, auj. Piperno - Vecchio, V. du Latium, chez les Volsques, sur une mont., près de l'Ama-sène, et à l'É. d'Antium, prit part à une foule de guerres contre les Romains, fut prise plusieurs fois (la dernière en 328 av. J.-C. par PlautiusDecianus), et colonisée. Vins renommés chez les anciens.
  • PRORUS.JJ. Awelius Valerius Probus, empereur romain, né à Sirmiumen 232, était fils d'un tribun militaire. Il parvint aux premiers grades par son courage sous Aurélien et Tacite, fut.àla mort de Tacite, proclamé en 276, par les légions de Syrie, repoussa les Sarmates, battit les Isaures, pacifia l'Egypte, délivra la Gaule d'une invasion de Germains, défit les tyrans Saturninus, Bonose, Prooulus, et entra en triomphe à Rome en 281. Pour occuper l'oisiveté des légions pendant la paix, il les employa à des travaux d'utilité publique, tels que dessèchement de marais, ouverture de routes et de canaux. 11 inspectait en personne les travaux qu'il faisait faire à Sirmium, lorsque les soldats, irrités d'être chargés de pareils ouvrages, qu'ils regardaient comme dégradants, s'insurgèrent et l'égorgèrent (282). Cet empereur avait mérité par ses vertus le surnom de Probus. Il confirma les privilèges accor-déa au sénat par Tacite, réforma un grand nombre d'abus et abolit les restrictions apportées par les empereurs précédents à la culture de la vigne en Gaule,
  • PBOBUS (.ffimilius), grammairien latin qu'on croit être du iv* s., passe pour le véritable auteur des

Vies attribuées à Cornélius Nepos. On a de lui des Commentaires sur les Bucoliques et les Gèorgiques de Virgile et des tnstitutiones grawmaticx, publiées par Keil, Leips., 1848.

  • PROCACCIN1 (Hercule), l'Ancien, peintre de Bologne, 1520-91, ouvrit à Milan avec ses fils une école de peinture célèbre. — Camille, son fils aîné, 1540-1626, auteur d'un Jugement dernier (fresque dans » une église de Reggio) eî d'un David jouant de la harpe (à la cathédrale de Milan), est iindas plus féconds et des plus grands artistes du temps; il fut le rival des Carrache. — Jules César, frère de Camillejl548-1626, est le plus grand peintre de cette famille. Il étudia surtout les ouvrages du Corrège. Le Louvre possède le tableau où il a le mieux imité la njanière de ce maître, la Vierge et l'enfant Jésus, adoré par S. François d'Assise, S Jean-Baptiste et Sté Catherine. — Ch. Antoine, le plus jeune des fils d'Hercule, est connu comme paysagiste et peintre de fleurs et de fruits.— Hercule le jeune, neveu des précédents, 1596-1676, se ressent de la décadence de l'art.— André, né à Rome en 1667, m. en 1734, fut employé par Clément XI, puis appelé en Espagne, où. il obtint le titre de peintre du roi, et, orna les palais royaux d'un grand nombre d'ouvrages estimés. Il savait aussi graver à l'eau-forte.
  • PROCAS, roi d'Albe-la-Longue qu'on fait régner de 817 à 796 av. J.-C, fut père de Numitor et d'Amu-lius. qui, après sa mort, se disputèreift le trône.
  • PROCIDA (île), Pithécuse, puis Prochyta phez les anciens, île de la Méditerranée, sur la côte S. O. de l'ano. roy. de Naples, entre l'île d'Ischia et le continent, a 10 kil. détour et 8000 h.*,ch.-l., Procida; sur la côte S. E. Patrie de J. de Procida.
  • PROCIDA (Jean de), gentilhomme italien, seigneur de l'Ile de Procida,né vers 1225, m. en 1299, s'acquit par son habileté comme médecin la faveur de l'empereur Frédéric II, de Conrad IV, de Main-froi, qui le comblèrent de biens et l'élevèrent aux dignités. Banni de Naples et dépouillé par Charles d'Anjou (après la mort de Conrattin), il se retira en Sicile et résolut de se venger en faisant passer la couronne sur la tête de Pierre III, roi d'Aragon. Il parcourut la Sicile, déguisé en moine, ourdit avec un art et des peines infinies une vaste conspiration contre Charles et provoqua, dit-on, le massacre connu sous le nom de Vêpres siciliennes (30 mars 1282), qui enleva la Sicile aux Français. Il est douteux cependant que ce massacre ait été prémédité ; mais Procida, qui avait puissamment contribué à exciter le mécontentement, sut en profiter. Élevé de nouveau aux honneurs après l'événement, il resta jusqu'à sa mort le fidèle conseiller des princes ara-gonais de Sicile.

PROCLÈS, roi de Sparte, était fils d'Arïstodème, un des Hèraclides qui conquirent le Pélopônèse. 11 régna conjointement avec, sou frère Eurysthène à partir de l'an 1186 av. J.-C. Ses descendants prirent de lui le nom de Proclides. On les nommeimssi Eu-rypontides, d'Eurypon, un de ses successeurs. PROCLIDES. V. PROCLES et l'article SPARTE. PROCLUS, surnommé Diadochus (o.-à-d. successeur), philosophe néoplatonicien, né en 4J2 à Con-stantinople, m. en 485,fut élevé il Xantheen Lycie, alla étudier à Alexandrie, puisa Athènes, où il eut pour maîtres Plutarque, fils de Nestorjus, et Syria-nus, compléta son instruction par des voyages, succéda vers 450 à Syrianus dans la direction de l'école d'Athènes (d'où son surnom de _Diadochus)K et attira un grand nombre d'auditeurs. Proclus était également versé dans la philosophie et dans les mathématiques. En philosophie, il professait le néoplatonisme, exposant la doctrine de Platomd'après Plotin, Jamblique et Syrianus et y associant les idées d'Orphée et de Pythagore. Il chercha à, relever le paganisme en l'interprétant par des explications allégoriques ou mythiques; il disait que le philosophe est l'hiérophante ou le prêtre de la nature entière, et il

PROC       — 1549 —        PROC

célébrait à ia fois dans ses hymnes les divinités des nations las plus diverses. Initié aux pratiques de la théurgie, il donnait, comme ses prédécesseurs, dans le mysticisme et plaçait l'extase au-dessus de la raison. Son principal mérite estd'avoir donné ausystème Alexandrin sa forme méthodique et définitive. Pro-clus avait composé un grand nombre d'ouvrages dont la plus grande partie est perdue : les principaux de ceux qui restent sont : des traités de la Providence, de la Liberté et du Mal; l'Institution théologique et. la Théologie platonicienne ; des Commentaires sur divers dialogues de Platon; des Hymnes; des traités du Mouvement, de la Sphère et des Positions astronomiques; enfin des Scholies sur Euclide. Il n'existe aucune édition complète des OEuvres de Proclus. La Théologie platonicienne et l'Institution théologique ont été publiées ensemble à Hambourg. gr.-lat., 1618; l'Institution théologique a été rééditée avec d'autres écrits par Fr. Creuzer, sous le titre à'Initia philosophie ac theologiss ex plalonicis fon-tibus ducta, Francfort, 4 vol. in-8, 1821-1825, et a été réimprimée par lui en tête du Plotin de la collection Didot. Le Commentaire sur le Timée a été publié à Bâle, 1542, et à Breslau. 1847, par E. C. Schneider. Le Commentaire sur le Cratyle a été donné par Boissonade, Leips., 1820. M. Cousin a publié, en 6 vol. in-8, 1819-27, les traités de la Providence, du Destin, de la Liberté et du Mal (dont il n'existe qu'une traduction latine fort imparfaite par GuiII. de Mcerbeka), ainsi que les Commentaires sur le Premier Alcibiade et le Parménide, en grec, et a donné de ces mêmes écrits une nouvelle édition fort améliorée, 1864, in-4. Les Hymnes se trouvent dans les Analecta de Brunck. Le Traité de la Sphère, publié à Anvers en 1553, a été réédité à Wurtzbourg en 1830 par Gutenôecker. Marinus, disciple de Proclus, a écrit sa Fie; elle se trouve dans la 2' édition de Proclus par M. Cousin (1865). M. Berger a donné une bonne analyse de la doctrine de Proclus (Paris, 1840).

  • PROCLUS (S.), patriarche de Constantinopie ^434-446), fut lié avec S. Jean Chrysostome, dont il fit transférer les cendres à Constantinople, combattit Nestorius, et jouit d'un grand crédit auprès de l'empereur Théodose II. Ou le fête le 24 oct. Ses OEuvres, qui consistent surtout en homélies, ont été publ. à Rome en 1630, in-4, et réimprimées dans le 65" vol. de la Patrologia grseca de l'abbé Migne.
  • PROCLUS, chimiste, réussit en 515,lorsque Vitalien assiégeait Constantinople, à brûler sa flotte avec des flèches enduites d'une composition inconnue, dite soufre vif, analogue au feu grégeois, lequel pourtant ne fut connu que plus tard, vers 668.
  • PROCONÈSE, Proconesus, auj. Marmara, lie de la Propontide, au N. E. de Cyzique, était ainsi nommée à cause du grand nombre des daims (en grec prox, gén. procos) qu'elle nourrissait.
  • PROCONSUL, de pro consule, magistrat romain faisant fonction de consul dans certaines provinces. Cette nouvelle fonction fut instituée quand Rome eut étendu son pouvoir au loin et que les guerres à soutenir ou les provinces à gouverner se furent multipliées. Le 1er proconsul qui ait été nommé est T. Quinctius Barbatus, en 464 av. J.-C. Sous la République, les proconsuls furent longtemps des consuls sortant de charge; sous l'Empire, c'étaient presque toujours des personnages étrangers au consulat. En droit, il ne devait y avoir au plus que deux proconsuls, de même qu'il n'y avait que deux consuls, et la durée du proconsulat ne pouvait dépasser un an; mais on finit par augmenter le nombre des proconsuls et par prolonger la durée de leurs fonctions. Pompée reçut pour 3 ans le proconsulat des mers; César fut nommé pour 5 ans proconsul en Gaule. Les proconsuls donnèrent trop souvent l'exemple des concussions, des cruautés et d'une morgue sans égale : leur nom est resté proverbial en ce sens.
  • PROCOPE, historien grec, né vers 500 à Césarée en Palestine tint école de rhétorique à Constantinople, suivit Bélisaire comme secrétaire dans ses campagnes en Asie, en Afrique, en Italie, devint sénateur. fut nommé préfet de Constantinople en 562, et mourut vers 565. On croit qu'il était chrétien. On a de lui 1° une Histoire de son temps, en 8 livres, où il raconte les événements glorieux du règne de Justi-nien et où il fait le plus grand éloge de cet empereur, et des personnes de sa cour; 2° l'Histoire anecdote (c.-à-d. secrète), ouvrage posthume dans lequel il désenchante le lecteur sur le compte de Justinien, de Bélisaire, et surtout de l'impératrice Théodora, qu'il avait loués précédemment; 3° six Discours sur les Édifices élevés par Justinien. Tous ces ouvrages sont extrêmement précieux pour qui cherche les faits plutôt que les jugements qu'en porte l'auteur. Les OEuvres de Procope font partie de la Byzantine, dans laquelle elles ont été publ. par le P. Maltret, Paris, 1662-63 (grec-lat.,2 vol. in-fol.), et par G. Dindorf, Bonn, 1833-38. J. C. Orelli a donné a part les Anecdotes, Leips., 1827. Martin Fumée a trad. en franc. l'Histoire et les Édifices, Par., 1587, qui ont été trad. de nouveau par un anonyme en 1670; M. Isambert a trad. en 1856 l'Histoire secrète, avec le texte en regard, et de savantes notes.
  • PROCOPE DE GAZA, théologien et rhéteur grec, qui vivait vers 520, a laissé, entre autres écrits, une Explication des Proverbes de Salomon, un Commentaire sur Isaïe, des Scholies sur les Rois et les Pa-ralipomènes, etc. Ses OEuvres ont été insérées dans la Patrologiagrasca de l'abbé Migne, 1860.
  • PROCOPE le Grand oaleTondu, etpRocopEÏe Petit fameux chefs hussites, commandaient l'un auxTa-borites, l'autre aux Orphanites. — Le premier avait été aide de camp de Ziska qui le surnommait l'Hercule de la Bohème ; son aspect seul faisait fuir l'ennemi. Parmi ses incursions en Allemagne, on remarque surtout celle de 1430, où il emmena un butin immense; en 1431, il battit à Tauss les troupes de Femoereur Sigismond. En 1433, il parut au concile de Bâle. — Procope le Petit joue un rôle moins important: il fut souvent sous les ordres du 1". Après la séparation des Utraquistes, qui diminuait beaucoup leurs forces, les deux Procopes furent défaits et tués à Bœhmischbrod, 1434.
  • PROCOPE COUTEAU (Michel COLTELLI, dit), né à Paris en 1684, d'une famille noble de Palerme, m. en 1753, fut reçu médecin, mais ne pratiqua guère et fit quelques pièces pour les petits théâtres (Arlequin Balourd, l'Assemblée des Cofnédiens, les Fées, Pyg-malion, la Gageure, les Deux Basiles), et composa un grand nombre de pièces fugitives. — Son père, Franc. Procope, avait établi à Paris, rue de l'Anc-Comédie, le Café Procope, qui fut longtemps le rendez-vous des gens de lettres.

PROCRIS, épouse de Céphale. V. CEPHALE.

  • PROCRUSTE ou PROCUSTE , brigand de l'Attique, étendait ses victimes sur un lit de fer, leur coupait l'extrémité des jambes lorsqu'elles dépassaient ce lit, et, à l'aide de cordes, allongeait les jambes de ceux qui les avaient trop courtes jusqu'à ce qu'elles atteignissent la longueur du lit. Thésée délivra la terre de ce monstre en lui infligeant le même supplice.
  • PROCULÉIENS, école de jurisconsultes romains, née au iers. de J.-C, devait son nom à Proculœ, savant jurisconsulte, élève de Labéon, qui vivait sous Néron; elle avait pour rivale la secte des Sabi-niens ou Cassiens. Ce qui la caractérise, c'est sa physionomie stoïcienne; elle n'admettait comme base du droit que les principes éternels de la raison, ne procédai! que par déductions sévères et absolues, et tendait, comme les Stoïciens, à regarder toutes les'cbn-traventions comme égales.

PROCULUS , jurisconsulte. V. PROCULËIENS

  • PROCULUS (T.) iELius, général romain qui se fit proclamer empereur à Cologne sous Probus, fut vaincu: par Probus même et attaché à un gibet, en 280.
  • PROCURATEURS, fonctionnaires romains envoyés par l'Empereur : 1° dans les provinces sénatorinles
PROM       — 1550 —        PRQP

pour y administrer les domaines propres du prince ; 2° dans les grandes provinces impériales pour y lever les impôts et régir les finances, et dans les provinces impériales moins importantes pour les gouverner à la place d'un propréteur. La Judée avait des procurateurs. C'est Auguste qui créa cet ordre d'agents.

  • PROCURATEURS DE ST-MARC, anc magistrats de Venise, au nombre de 9, administraient les biens de l'église de St-Marc, ceux des orphelins et des hommes qui mouraient ab intestat, et étaient les gardiens des archives de la République.
  • PROCUREURS, officiers publics en France. V. ce mot dans notre Dict. univ. des Sciences:

PROCUSTE. Y. PROCRUSTE.

  • PRODICTATEUR , magistrat nommé pour tenir lieu du dictateur. Les consuls pouvaient seuls nommer le dictateur : après la bat. de Trasimène, l'un des consuls étant tué, l'autre absent de Rome, il y avait impossibilité de nommer un dictateur, qu'il était cependant urgent de constituer; le sénat tourna la difficulté, en faisant élire par le peuple un Prodictateur qui eûttous les pouvoirs d'un dictateur. C'est Q. Fabius Maximus qui fut élu (217 av. J.-C).
  • PRODICUS, sophiste grec, d'Iulis dans l'Ile de Céos, disciple de Protagoras, tint école d'éloquence à Athènes vers 430 av. J.-C., et n'eut de rival que Gorgias. Attaqué ainsi que Socrate par Aristophane, il fut aussi, dit-on, condamné à boire la ciguë, comme athée. Il n'existe de ses ouvrages qu'un extrait d'une harangue contre la crainte de la mort (dans l'Aacio-chus de Platon), et l'apologue d'Hercule sollicité à la fois par le Vice et la Vertu, morceau conservé par Xénophon dans ses Mémorables.

PRODROME (Théodore). Y. THEODORE.

  • PROETIDES, filles de Prœtus, ayant osé se comparer à Junon, furent frappées de démence et se crurent métamorphosées en génisses. Mélampe seul put les guérir : pour prix de cette cure, il exigea de Prœtus, leur père, les deux tiers du roy. d'Argos.
  • PROETUS, roi d'Argos, fils d'Abas et frère puîné d'Acrisius, disputa le trône à son frère après la mort de leur père, l'occupa un instant, puis en fut chassé et se retira à la cour d'Iobate, roi de Lycie, dont il épousa la fille Sthénobée. Revenu ensuite en Grèce, il fit la guerre à son frère, conquit une partie de l'Argolide, et s'empara de Tirynthe où il régna jusqu'à la fin de ses jours. Il eut de Sthénobée trois filles, les Prcetides (V. ci-dessus), et un fils, Héga-penthe. On place son règne de 1498 à 1462 av. J.-C.
  • PROGNÉ, fille de Pandion, roi d'Athènes, et sœur de Philomèle, épousa Térée, roi de Thrace; dont elle eut un fils nommé Itys. Térée ayant fait violence à Philomèle, et lui ayant ensuite arraché la langue afin qu'elle ne pût raconter le crime dont elle avait été victime, Progné, qui en fut néanmoins instruite, sa vengea en égorgeant le fils qu'elle avait eu de Térée et le lui fit manger dans un horrible festin. Les Dieux la métamorphosèrent en hirondelle.
  • PROME, v, anglaise dans l'empire birman (Ava), sur l'Iraouaddy ; 40 000 hab Autrefois fortifiée et importante. Les Anglais la prirent en 1852.Boisdetek, grains, huile, cire,plomb, fer, ivoire.
  • PROMETHEE, fils d'Uranus ou Japet et de la Terre ou de Clymène. est mis au nombre des Titans. Selon les uns, il fit l'homme d'argile, puis l'anima avec le feu du ciel qu'il avait dérobé ; selon d'autres, Jupiter ayant privé les hommes de l'usagedu feu, il ravit le feu céleste au soleil et le rendit aux"hommes. Jupiter, pour lui tendre un piège et pour empêcher les hommes de devenir les rivaux des dieux, créa Pandore.et l'envoya à Prométhée, munie delà boîte fatale qui renfermait tous les maux; celui-ci, soupçonnant le piège , ne voulut pas la recevoir; mais Épiméthée, son frère, moins prudent, l'ac-cueillit et, ouvrant la boite, laissa échapper la nuée des maux sur l'univers. En punition de l'audace qu'il avait eue de rivaliseravec les dieux en créantl'homme, Prométhée fut enchaîné par ordre de Jupiter sur

le Caucase : là un vautour ou un aigle lui rongeait le foie, qui renaissait sans cesse, Hercule vint le délivrer au bout de plusieurs siècles. On donné à Prométhée pour fils Beucâjion. Quelques-uns' pensent que Prométhée était un habile artiste et que l'homme qu'il fit avec l'argile n'est autre chose qu'une statue animée par son ciseau.. Eschyle avait fait sur Prométhée trois pièces : Prométhée ravisseur du feu, Prométhée enchaîné, Prométhée délivré. La 2° seule .nous reste; Prométhée y est peint sous les traits d un civilisateur.

  • PROMPSAULT (l'abbé J.-H. Romain), érudit fran-çais, a donné une édition de Villon(1832). une Grammaire latine (1842), un Dict. de droit et dejuris-prudence civile et ecclésiastique, S vol. ia-4, 1849. — Son frère, l'abbé J. L. Prompsault, a publié, d'après ses notes, YBist.des Quinge-Vingts{\mit).

PRONUBA : c'est Junon présidant aux mariages.

  • PRONY (Gaspard RICHE, caron de), ingénieur et mathématicien, membre de l'Institut, né en 1755 à Chamelet, près de Lyon, m. en 1839, construisit le pont Louis XVI avec Perronet (1787), fut successivement directeur du cadastre, professeur à l'Ecole polytechnique et directeur de l'Ecole des ponts-et-chaussées; régularisa Iexours du.Pô; améliora les pcrts de Gênes, d'AncÔne, de Venise; tenta.le dessèchement des marais Pontins, et s'occupa aussi avec succès de prévenir les débordements du.Rhône. On lui doit, en mécanique, le frein qui porte encore son nom. En 1828, il reçut en récompensa de ses travaux le titre de baron. Ses principaux ouvrages sont : Architecture hydraulique, 1790-1796; Mécanique philosophique, 1800 i Description hydrogra-phique et historique des Marais Pontins,18lZ; Cours de Mécanique, 1815; Méthode de nivellement, 1823.
  • PROPAGANDE (Congrégation de la), congrégation fondée à Rome en 1622 par Grégoire XV pour l'extension de la foi, est composée de 13 cardinaux, trois prélats et un secrétaire. Elle a la direction des missions. Urbain VIII y a Joint le Collège de la Propagande, grande pépinière de missionnaires; et rendez-vous de séminaristes de tous pays, géorgiens, persans, coptes, abyssins, arméniens, etc. _
  • PROPERCE, S. Aurelius Propertius, né, à ce qu'on croit, à Mévanie en Ombrie, vers 52 av. J.-C, m. l'an 12 av. J.-C, était fils d'un proscritqui péritjyictime des guerres civiles. Il étudia le droit à Rome et fut destiné au barreau, mais il préféra la poésie, 11 occupe après Tibulle la 1" place parmi les élégiaques latms; il est plein, de feu, de vivacité, maisxtbuse des métaphores, des allusions savantes. Ses Élégies ont été publiées pour la 1" fois à Rome en 1472. Les meilleures éditions sont celles de Brouckhusius, 1702; deBurmann, I780;de Kuinœl, 1805; da Lach-mann, 1816; deHertzberg, 1843, de Paley, Londres, 1853. Les Élégies ont été trad. en prose par Delong-champs, 1772; La Houssaye, 1785; St-Mand, 1819; J. Genouille, 1834 (coll. Panckoucke), et par Denne-Baron, 1839 (coll. Kisard); elles l'ont été en vers par Mollevaut, 1821, et Denne-Baron, 1825.
  • PROPHÈTES, hommes inspirés de Dieu chez les Juifs. Leurs prophéties roulaient le plus souvent sur les événements politiques, sur l'avenir de la Judée et des États voisins, sur le Messie et sur sa venue. On distingue les prophètes en deux classes, ceux cpai ont laissé des écrits, ceux qui n'en ont pas laissé (comme Ëlie, Elisée, etc.). Les premiers se divisent eux-mêmes en grands et petits prophètes; les grands sont Isaïe, Jérémîe (auquel onjoint Baruch, sondis-oiple), Daniel, Ëzéchieî. Les petits sont : Osée, Joei, Amos, Abdias, Michée, Jonas, Nahum, Habacuc, Sophonias, Aggée, Zacharie. Malachie. — On compte aussi quelques prophétesses : les plus connues sont Dêbora, auteur d'un cantique célèbre, et_Ho!da_, contemporaine du roi Josias.—L'histoire sainte lait mention d'un grand nombre de faux prophètes; ils pouvaient quelquefois dire la vérité, mais ils étaient inspirés par Baal, et non par le vrai Dieu.
PROS       — 1551 —        PROT

  • PROPIAC (Ferd. GIRAKD, chevalier de), d'une famille noble de Bourgogne, né vers 1760, mort en 1823, émigra et servit dans l'armée des princes, revint en France sous le Consulat et fut nommé archiviste dudêp. de la Seiae. Il a publié un grand nombre de compilations, la plupart sous le titre de Beautés de l'histoire, a donné le Plutarque français, 1813, un Dictionnaire d'émulation, 1820, et a tfaduitdel'alle-mand l'Histoire de Gustave Wasa d'Archenholtz et les Nouveaux contes moraux d'Auguste Lafontaine.
  • PROPONTIDE (la), Propontis, auj. mer de Marmara, petite mer unie à la mer Egée par l'Helles-pont (Détroit des Dardanelles), et au PomVEuxin par le Bosphore de Thrace (canal de Constantinople), doit son nom à sa position en avant {pro) du Pont-Euxin. Ses côtes étaient couvertes de colonies grecques : au N., Périnthe, Byzance, Chalcédoine, As-tacus ou Olbia; au S., Parium, Priapos, Cyzique, Cios. Plusieurs îles, entre autres Proconèse (Marmara).
  • PROPRÉTEUR, de pro prxtore, magistrat romain faisant dans les provinces fonctions de préteur; c'était tantôt un préteur dont on prolongeait la magistrature, tantôt un personnage qui n'avait jamais géré la préture. Ce dernier cas fut fréquent sous l'empire. Comme le préteur, il avait six licteurs.
  • PROPYLÉES (du grec pro, en avant de, et pylai, portes), nom donné en général au vestibule de plusieurs édifices de la Grèce, désigne plus particulièrement le vestibule de l'Acropole d'Athènes. C'était un ouvrage de défense, destiné à fermer le seul endroit de la colline qui fût accessible. Le corps principal, placé au milieu, consistait en un portique de 6 colonnes doriques; il conduisait à un grand vestibule divisé en trois allées par deux rangées de colonnes ioniques et terminé par un mur percé de cinq portes, et aboutissait à un 2° portique dorique, qui atteignait au niveau de la plate-forme de l'Acropole. L'édifice entier était de marbre pentélique. Commencé en 437 av. J.-C, sous l'administrationde Périclès, il fut construit en 5 ans. Les Turcs avaient converti les Propylées en un magasin à poudre : un incendie les détruisit presque entièrement en 1656; ce qu'il en restait, menaçant ruine, fut abattu en 1835.
  • PROSCRIPTIONS. Le premier à Rome, Sylladressa des Tables de proscription, c-à-d. des listes de proscrits, qui étaient affichées au coin des rues et dans les places publiques. Les triumvirs Octave, Antoine et Lépide imitèrent cet exemple. Les dénonciateurs, les meurtriers d'un proscrit, recevaient en récompense une partie des biens de la victime, de sorte que l'avidité, plus encore que la vengeance, prolongeait le cours de ses assassinats.
  • PROSERPINE, Perséphone en grec, femme de Pluton et déesse des enfers, était fille de Jupiter et de Cérès. Elle cueillait un jour des fleurs dans la vallée d'Enna, en Sicile, et s'enivrait de leur parfum (surtout de la fleur du narcisse) lorsque Pluton la vit et l'enleva pour l'épouser. Cérès la chercha par toute la terre, et, quand elle l'eut enfin trouvée, elle s'adressa à Jupiter pour se la faire rendre : le roi des Dieux décida que Proserpine lui serait rendue si elle n'avait encore rien mangé dans les Enfers; or, elle avait sucé des pépins de grenade, ce qui fut révélé par Ascalaphe, qui l'avait vue. Selon une tradition vulgaire, elle obtint de venir passersur terre six mois de l'année. Pirithoûs et Thésée descendirent aux Enfers pour ravir Proserpine à Pluton, mais ils échouèrent dans cette criminelle tentative. On ne donne point d'enfants à cette déesse. Son culte était surtout répandu en Sicile, où la ville d'Agrigente lui était consacrée ; elle partageait les adorations avec Cérès, sa mère. Du reste, elle a, comme divinité, de grands rapports avec Cérès, Junon, Diane, etsouvent on l'a identifiée avec ces déesses : de là les noms d'Hécate, de Junoinferna, qu'on lui donnait. On en faisait aussi une des divinités. cabiriques et on lui rendait un culte mystérieux. La chauve-souris, la grenade, le narcisse lui étaient consacrés. On lui sacrifiait des génisses stériles. On représente ordinairement Proserpine sous . la figure d'une belle femme, assise près de son.époux sur un trône d'ébène, l'air morne et tenant à la main un pavot, symbole de l'éternel assoupissement. On a cru voir dans la fable de Proserpine le symbole de la végétation des plantes qui, après avoir fleuri, meurent pour germer sous terre et reparaître à la saison suivante.
  • PROSPER (S.), né en Aquitaine en 403, mort vers 463, faisait partie du clergé de Marseille. Il cultiva les lettres avec succès, correspondit avec S. Augustin, et composa contre les Semi-Pélagiens un poème latin : les Ingrats (il le! nomme ainsi, parce qu'ils ne reconnaissaient pas là grâce). On a aussi de lui une Chronique estimée. Les meilleures éditions de ses ouvrages sont celles de Paris, 1711, et de Rome 1762. Le poëme contre les Ingrats a été traduit en prose par Lequeux, Paris,_ 1762, mis en vers par Lemaistre de Sacy, 1646, etimitépar L. Racine dans son poëme de la Grâce. On fête S. Prosperle25 juin.
  • PROTADE (S.), évêqae de Besançon, m. en624, était un des plus savants prélats dû temps, et fut souvent consulté par Clotaire II. On le fête le lOfévr.
  • PROTAGORAS, sophiste d'Abdère, né en 489 av. J.-C., m. en 420 ou selon d'autres en 408, avait été portefaix dans sa jeunesse; il devint disciple de Dé-mocrite, enseigna la rhétorique, la grammaire et la poésie, près d'Abdère d'abord, puis dans:Athènes (vers 422), fit le premier payer ses leço'ns=et acquit ainsi une grande richesse. Accusé d'impiété par les Athéniens, il s'enfuit sur une barque et périt en mer. Il avait écrit sur la rhétorique, la physique, la politique, mais tous ses écrits furent brûlés par ordre des magistrats d'Athènes. Protagoras fut un des plus dangereux sophistes : il disait que Yhomme est ta mesure de toutes choses, que l'on peut sur toute question plaider également le vrai et le faux, que tout estarbitraire etdépend des capricesde l'homme : lois, vertu, vérité, etc. Platon a mis ce sophiste en scène et l'a combattu dans son Protagoras et dans son Thêétète. On doit à Frey (Bonn, 1845), Otto Weber (Marbourg, 1850), et Vitringa (1852), de savantes dissertations sur la Philosophie de Protagoras. Geist a donné sa Vie en latin, 1827.
  • PROTAIS (S.), martyr, frère de S. Gervais est honoré avec lui le 19 juin. V. GERVAIS.
  • PROTECTEUR. C'était jadis le titre officiel duré-gent en Angleterre. Le duc de Bedford fut protecteur d'Angleterre sous Henri VI; le duc de Glocester (Richard III) lefutsous Edouard V. Olivier Cromwell se fit décerner ce titre en 1653; Richard, son fils, le porta aussi quelques mois. Il disparut après la restauration de 1660.
  • PROTÉE, Proteus, dieu marin, fils de Neptune ou de l'Océan et de Téthys, avait la garde des troupeaux de son père. H savait l'avenir, mais ne le révélait que par force et prenait toutes sortes de formes pour échapper à ceux qui le pressaient de questions (Géorg., liv. IV). On a vu dans cette fable l'image de la nature, à laquelle il faut faire violence pour lui arracher ses secrets.
  • PROTEE, ancien roi d'Egypte, dont on place le règne vers 1280 av. J.-C. Suivant une tradition opposée à celle d'Homère, il reçut Hélène et Paris, que la tempête avait jetés sur les côtes d'Egypte, retint la princesse adultère en la séparant de Paris et la rendit à Ménélas après la prise de Troie.
  • PROTÉSILAS, roi d'une partie de la Thessalie, était fils d'Iphiclus et oncle de Jason. Appelé à prendre part à l'expédition contre Troie, il quitta Lao-damie, sa femme, bien que n'étant marié que de la veille; il eut la gloire de mettre le pied le premier sur le rivage asiatique, mais il fut tué aussitôt.
  • PROTESTANTS, nom donné aux Luthériens parce qu'ils protestèrent, en 1529," contre une décision de la 2° diète de Spire, qui apportait des restrictions à la liberté de conscience accordée parla 1" diète de Spire, tenue en 1526. Les Protestants diffèrent des
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Catholiques, principalement en ce qu'ils n'admettent d'autre autorité que celle de la Bible interprétée par la raison individuelle, rejettent la tradition et le pouvoir du pape, réprouvent le culte des saints, des reliques, des images, le purgatoire, les indulgences et la confession auriculaire. Cette dénomination, toute négative, s'applique indistinctement aux partisans de tous les cultes réformés. On doit aux frères Haag la France protestante, lS59,9vol.in-8.

  • PROTOGÈNE, peintre grec, ué à Caunes, en Carie, vivait à Rhodes vers 336 av. J.-C, et resta longtemps obscur, réduit à peindre des vaisseaux pour vivre. Apelle fut le premier à ouvrir les yeux de ses concitoyens sur son mérite. Démétrius Poliorcète, faisant le siège de Rhodes, ordonna de respecter le faubourg où Protogène travaillait. Ses ouvrages principaux étaient des portraits de Cydippe, de Tlépo-lème, à'Antigone,d'Alexandre, et surtout le beau tableau du chasseur Jalyse, fondateur de Rhodes. On admirait dans ce dernier tableau l'écume qui sortait de la gueule du chien du chasseur : on raconte que l'artiste, désespérant de représenter cette écume avec vérité, avait lancé de dépit sur le tahleau l'éponge qui servait à essuyer ses pinceaux, et que l'éponge, ainsi lancée au hasard, forma elle-même ce que le peintre ne pouvait imiter. Ce chef-d'œuvre périt à Rome dans un incendie du temple de la Paix.
  • PROTONOTAIRES APOSTOLIQUES, collège de 12 notaires, secrétaires de la chancellerie romaine, institués par Clément I pour écrire la vie des martyrs et assister aux canonisations.
  • PROTOPAPE, Protopapas, nom que les Grecs donnent à des prêtres d'un ordre supérieur, les simples prêtres se nommant chez eux papas.
  • PROTOSYNCELLE, c-à-d. le 1" des syncelles, 1" domestique du palais patriarcal de Constantino-ple, était comme le vicaire du patriarche. C'était un des 1*" dignitaires ecclésiastiquesde Constantinople.
  • PROUDHON (J.-B. Victor), doyen de la faculté de droit de Dijon, né en 1758 à Chanans (Doubs), m. en 1838 à Dijon, suivit d'abord le barreau, et fut, lors de la réorganisation des écoles, nommé professeur, puis doyen à la faculté de Dijon. La Restauration lui enleva ce titre en 1815 à cause de ses opinions libérales; mais, aucun de ses collègues n'ayant voulu accepter le décanat, l'ordonnance de révocation fut rapportée un an après. Proudhon partageason temps entre les fonctions du professorat et la composition d'ouvrages de droit justement estimés. On a de lui : Cours de droit français, Dijon, 1810; Traité des droits d'usufruit, d'usage, d'habitation et de superficie, 1823-1827, un des chefs-d'œuvre de la science moderne ; Traits" du domaine public, 1833 ; De la distinction des biens, publ. en 1839 par Curasson ; De l'état des personnes, publ. par M. Valette.
  • PROUDHON (Pierre Joseph), publiciste français, né à Besançon en 1809, m. en 1864, était fils d'un tonnelier; il fut d'abord ouvrier typographe, puis il débuta comme écrivain (1840 et suiv.) par quelques brochures où la hardiesse de la pensée touche souvent au paradoxe, et parmi lesquelles on distingue : Qu'est-ce que la propriété? (Il y développait cette thèse : « La propriété, c'est le vol. ») Il publia ensuite divers ouvrages sur des questions politiques et sociales : De la création de l'ordre dans l'humanité ; 1843) ; Système des contradictions économiques (1846); Solution du problème social (1848); Le droit au travail (ISki) ; Démonstration du socialisme, Idéesrévolutionnaires( 1849); Confessions d'un révolutionnaire (1849): Gratuité du crédit (1850); la Révolution sociale démontrée par le coup d'État (1852); Manuel des opérations de la Bourse (1856); De la justice dans la révolution et dans l'Église ou Nouveaux principes de philosophie pratique (1858). Ces écrits lui attirèrent diverses condamnations. Il fonda également plusieurs journaux: le Représentant du peuple, le Peuple, la Voix du peuple (1848), et le Peuple de 1850. Il fut également membre de la Constituante (1848) pour le département de la Seine.
  • PROUILLE, monastère de religieuses de l'ordre de S. Dominique, dans le "diocèsede St-Papoul en Languedoc, à 20 kil. deCarcassone. fut fondé, en 1206, par S. Dominique, qui y rassembla ses premiers disciples. Ce monastère exista jusqu'à la fin du xvrac s.
  • PROUST (Jos. L.),cnimiste, membre de l'Acade-miedes sciences, né en 1755 à Angers, m. en 1826 à Pans, fit de nombreuses découvertes, notamment celle du sucre de raisin (1799) ; donna la composition des hydrates, des sulfures, etc., et réussit'à faire triompher contre Berthollet ce grand principe : que ks corps, en se combinant, s'untssent en proportions
  • l'KOVEDITEURS, gouverneurs oes provinces dans l'anc république de Venise. Il y avait en outre dans Venise même le provéditeur commun, chargé du soin des bâtiments et d'une partie de la police, et le provéditeur de la mer, caissier et payeur de la flotte.
  • PROVENCE, Frovincia, anc province et grand gouvernement de France, avait pour bornes a t'E. le Piémont et le comté de Nice, au S. la Méditerranée, à l'O. le Languedoc, au N. leDauphiné etlecomtat Ve-naissin, et pour capitale Aix.Ony distinguait la Basse-Provence, qui comprenait 8 sénéchaussées: Aix, Arles, Marseille, Brignolles,Hyères;, Grasse, Dragui-gnan, Toulon; et la Hte-Provence,qui n'en contenait que 4 : Digne, Sisteron, Forcalquier, Castellane. Cette province a formé les dép. des Bouches-du-Rhône, du Var et des B.-Alpes,'la partie orient, de celui de Vau-cluse et une petite portion de celui de la DrÔme. La Provence est arrosée par le Rhône, la Durance. l'Ar-gens, le Var, le Verdon, la Sorgue et nombre,de riv. côtières. A l'E., et surtout au N. E., s'élèvent des montagnes, qui font partie de la chaîne des Alpes. Beau climat, sol varié, très-fertile en beaucoup d'endroits, mais aussi beaucoup de plaines stériles; terrible vent du N. O., dit le mistral ; lagunes liées à la mer; du reste, air très-salubre. Plantes du Midi : oliviers, orangers, citronniers, jujubiers, câpriers, chênes à kermès, etc.; fruits exquis, miel estimé, vers à soie en quantité. Hines de fer, houille, marbre, peu exploitées. Les Provençaux sont vifs, sobres, ingénieux; ils ont une Iangueàpart, dérivée du latin, remarquable par sa douceur et son rhythme. Cette tangue, une des premières cultivées au moyen âge, a produit une littérature assez riche : c'est la Provence qui a donné naissance aux troubadours. — Parmi les nombreuses tribus gauloises qui habitaient jadis cette contrée, on remarquait les Ânati-lii, les Vulgientes, les Saïgas, les Deceates, les Sue-triiAes Cavari, etc. Surla côte, les Phocéens avaient fondé vers 600 av. J.-C. la ville de Hassilia (Marseille), qui elle-même avait répandu autour d'elle de nombreuses colonies. Des différends survenus entre les _Mas-siliens et les Salyes amenèrent dans cette partie de la Gaule les Romains comme alliés des premiers (125 av. J.-C). Bientôt ils conquirent tout le pays compris entre les Alpes et le Rhône (tout en laissant Marseille indépendante) et donnèrent au pays conquis le nom de Province romaine; d'où, celui de Provence (P. PROVINCE ROMAINE). Au v* s., Euric, rot des Vi-sigoths. s'empara de tout ce pays. Après la bataille de Vouillé, les Visigoths le cédèrent à Théodoric, roi des Ostrogoths, qui seul pouvait le défendre; ce qui n'empêcha pas les fils de Clovis de le lui enlever. Après la mort de Louis le Débonnaire et par suite du traité de Verdun (813), la Provence échut à Lothaire, qui la laissa à un de ses fils, Charles; elle fit alors partie du royaume de Bourgogne cisju-rane. Charles le Chauve, qui en était devenu maître a la mort du fils de Lothaire. en confia le gouvernement à Boson; mais celui-ci s'en fit élire rôt (879). Sous ses successeurs, la Provence, annexée àde plus vastes États, eut des comtes particuliers, d'abord bénéficiaires, puis héréditaires. Rodolphe II, déjà roi de la Bourgogne transjurane, joignit à ses posses-
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sions en 933 la Bourgogne cisjurane, qui comprenait la Provence : ce nouvel État, qui prit le nom de Royaume d'Arles, subsista jusqu'en 1032. Conrad II le réunit alors à l'empire d'Allemagne, tout en laissant à la Provence ses comtes particuliers. De 1112 à 1245, elle fut aux mains de princes de la maison de Barcelone. En 1245, l'héritière du comté ayant épousé Charles d'Anjou, frère de S. Louis, la Provence passa à la maison d'Anjou, et par suite fut longtemps unie au royaume de Sicile. En 1481, à la mort de Charles du Maine, comte de Provence, Louis XI se porta héritier de ce prince. Là Provence fut enfin réunie à la couronne par Charles VIII, en 1487. Depuis qu'elle appartient à la France, la Provence a été envahie plusieurs fois : par le connétable de Bourbon, à la tête des Impériaux, en 1524, par Charles-Quint en 1536, par le prince Eugène de Savoie en 1707. — Louis XVIII, avant de monter sur le trône, portait le titre de comte de Provence.

  • Souverains de la Provence.

Boson, gouverneur, Alphonse II, 1196 puis roi, , 879 Raymond Béren- Louisl'Aveugle,888ou89 ger IV, 1209 Hugues de Provence, 923 Béatrix et Charles Comtes bénéficiaires. d'Anjou, frère de Boson I, 926 S. Louis, et depuis Boson II, 948 roi de Sicile, 1245 Guillaume I, 968 Charles II, le Bol- Rotbold, 992 teux,roide Naples Guillaume II, 1er et de Sicile, 1285

comte propriétaire, 1008   Robert, de Naples, 1309

GeoffroiI,BertrandI Jeanne, de Naples, 1343 et Guillaume III, 1018 Louis I, duc d'An- Comtes héréditaires. jou, fils de Jean II, Bertrand II, 1063 roi de France, Ëtiennette, 1093 adopté par Jeanne, 1382 Gerberge et Gilbert, 1100 Louis II, 1384 Douce (héritièredu Louis III, 1417 comté de Catalo- René, dit te Bon, gne) et Raymond duc de Lorraine, Bérenger I, 1112 puisroideNaples, 1434 Bérenger, 1130 Charles III, comte Raymond Béren- du Maine, 1480 ger II, 1144 Louis XI , rot de Douce II,Alphonsel, France, 1481 Raymond Béren- Réunion définitive gerlIIetSancbe, 1166 à la France, 1487

  • PROVERBES (Livre des),undes livres de la Bible dans l'Ancien Testament, est un recueil de préceptes et de sentences morales; il se compose de 31 chapitres, dont les 29 premiers sont de Salomon.
  • PROVIDENCE, v. des États-Unis, sur la riv. de Providence, par41° 51' lat. N., 73° 42' long. O., est avec Newport un des 2 ch.-l. de l'Etat de Rhode-Is-land ;48 000 hab. Université, bibliothèque, plusieurs établissements charitables et disciplinaires. Tissus de coton et de laine, bijouterie, clouterie, papeterie, raffinerie de sucre, etc. — La ville fut fondée en 1635 par un colon nommé Roger Williams.
  • PROVINCE ROMAINE (La), Provincia, l'anc Provence et partie du Languedoc, grande prov. de la Gaule, fut ainsi nommée par les Romains parce qu'elle fut longtemps la seule partie de cette contrée qui fût soumise à leurs armes. Elle s'agrandit progressivement : dans sa plus grande étendue, elle embrassa tout l'espace compris entre la Méditerranée, la Celtique, l'Italie, les Pyrénées, la Garonne et les Cévennes; elleavait pour capit. Narbonne. Tout l'espace compris entre les Alpes et le Rhône fut conquis par Sextius en 122; peu d'années après, la conquête fut étendue jusqu'à l'Aude et Narbonne fut fondée pour en être la capitale, 118; les conquêtes de Pompée reculèrent ses limites jusqu'à la Garonne et aux Pyrénées, 76. Sous Auguste, son nom fut changé en celui de Gaule Narbonaise, du nom de sa capitale. V. HARBONAISE et PROVENCE.
  • PROVINCES, nom donné par les Romains aux contrées qu'ils avaient assujetties en dehors de l'Italie continentale, et qu'ils faisaient gouverner par des proconsuls et des propréteurs, magistrats investis d'un pouvoir presque absolu. La Sicile, la Gaule cisalpine furent les premières provinces romaines. Au moment de la chute de la République, le nombre.en avait été successivement porté à 17 :1 Sicile, 2 Sar-daigne et Corse, 3 et 4 Espagne Citérieure et Ultérieure, 5 Macédoine, 6 Afrique (anc. territoire de Carthage et Numidie orientale), 7 .4si'e(anc. roy. de Pergame, comprenant la partie O. de l'Asie-Mineure), 8 Province romaine ou Province propremt dite, appelée plus tard Narbonaise, 9 Gaule Cisalpine, 10Achaïe(Grècecontinentale etPéloponese), il Ci-licie, 12 Bilhynie, 13 Syrie et Phénicie, ,14 Crète, 15 Gaule Transalpine, 16 Numidie, 17 Egypte.— Sous l'Empire, on distingua les provinces sénatoriales et celles du prince, dites provinces impériales: celles-ci, situées sur les frontières et dans lesquelles l'appareil de la force était encore nécessaire, étaient administrées par des fonctionnaires à la nomination du prince, dits le plus souvent procurateurs, qui cumulaient pour l'ordinaire les pouvoirs civil et militaire. Dans les provinces sénatoriales, au contraire, les gouverneurs, nommés par le sénat, n'avaient que le pouvoir civil. Les provinces passaient quelquefois d'une de ces deux conditions à l'autre ; cependant on compta longtemps au nombre des provinces sénatoriales la Sicile, la Sardaigne, la'Bétique, la Narbonaise, l'Afrique, l'Achaïe, la Macédoine, l'Asie, la Bithynie et Chypre.
  • PROVINCES-UNIES, état fédératif formé en 1579, par le traité d'Utrecht, aux dépens des 17 prov. qui composaient le cercle de Bourgogne, comprenait 7 prov. : la Hollande, la Zélande, Utrecht, les Guel-dres avec Zutphen, l'Over-ïssel, la Frise et Grœningue avec Drenthe. Primitivement, il n'y avait que Sprovinces-unies, Over-Yssel n'ayant accédé à l'acte d'Utrecht qu'à la fin de 1579, et Grœningue qu'en 1594. La république des Provinces-Unies a cessé d'exister en 1795. (P. HOLLANDE et PAYS-BAS). On doit à M. Lothrop-Motley une Hist. de la fondation des Provinces-Unies, Paris, 1862.
  • PROVINCIAL, nom donné, dans les ordres religieux, au supérieur commun de toutes les maisons d'un même pays ou d'une même langue, qui forment une province ou division de l'ordre. Le provincial est subordonné au général de l'ordrç.
  • PROVINS, Provinum, ch.-l. d'arr. (S.-et-Marna), à 49 kil. E. de Melun, sur la Voulzie et le Durtein; 7547 hab. Trib. de 1" mst. et de commerce; collège, société d'agriculture; Hôtel-Dieu, hôpital général, fondé par les comtes de Champagne. Église et tour St-Quiriace, bâtie, dit-on, sur les ruines d'un temple d'Isis, église St- A youl; restes de fortifications; boulevards, ville souterraine; environs charmants. Eaux ferrugineuses. Fabriques de cuirs et de droguets, ? fours à chaux et à plâtre; commerce de blé, grains et farines. Culture des roses, dites de Provins, employées en médecine; conserves de violettes. Patrie du poète Guyot de Provins. — Cette ville, qu'on a prise à tort pour Agedincum, existait dès le temps de Charlemagne. Possédée successivement par les comtes de Vermandois, de Blois, de Chartres et de Champagne, elle prospéra sous ces derniers. Elle fut brûlée en 1180, saccagée en 1280; prise par Charles le Mauvais en 1361 et 1378, par les Bourguignons, 1417, et les Anglais, 1432, par Henri IV, 1592. M. Bour-quelot a donné une bonne Hist. de Provins, 1840.
  • PROVISEUR (de providere, pourvoir), dignité de l'ancienne et de la nouvelle Université. Dans l'ancienne, on désignait spécialement sous ce titre le supérieur de la Sorbonne et celui du collège d'Har-court. Le 1", toujours choisi parmi les hauts dignitaires du ctergé, avait la direction suprême de la Sorbonne, mais ne nommait pas aux chaires vacantes; le 2*, qui appartenait à la faculté des arts, nommait les professeurs et les boursiers, dirigeait les études et administrait en chef les biens de la com-

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munauté. — Dans la nouvelle Université, on donne le nom de proviseurs aux chefs des lycées.

  • PROVISIONS D'OXFORD, statut provisoire dressé en 1258 par 24 commissaires du parlement d'Oxford, dit mad parliament (parlement enragé), et juré par Henri III et son fils Edouard, ordonnait l'observation de la Grande Charte (souvent violée par le roi), la convocation régulière du parlement, et l'élection d'un grand juge national et de quatre chevaliers par comté pour recevoir les griefs des habitants. Le pape Alexandre IV cassa par une bulle les Provisions d'Ox-fora (1261), et par suite le roi rétracta son serment (1262). De là une guerre civile que signalèrent l'arbitrage de S. Louis (1264), la bat. de Levés (1264), où Henri fut défait par Montfort, et celle d'Evesham (1265), ou périt ce dernier. La paix ne fut rétablie qu'en 1267, et les Provisions furent abolies.
  • PROVOST (J. B. François), comédien français, né à Paris en 1798, m. en 1865 ; acteur du Théâtre-Français, où il excella dans l'ancien répertoire. Son jeu se distinguait par le naturel, l'entrain et le bon ton.
  • PROYARD (l'abbé BonaventureW né vers 1743, m. en 1808, était principal du collège du Puyavant 1789. Il émigra, devint conseiller ecclésiastique du prince de Heheniohe-Bartenstein, rentra en France PU 1801, mais fut arrêté et déteDU à Bicêtre en 1808 pour avoir écrit en faveur des Bourbons. Il mourut peu après à Arras. Il a écrit des brochures politiques et des ouvrages d'éducation : l'écolier vertueux, le Modèle des jeunes gens, etc.
  • PRUDENCE, Aurelius Prudentius Clemens, poëte latin chrétien, né en 348 à Calahorra dans la Tar-raconaise, fut successivement avocat, juge, soldat, gouverneur de quelques villes, employé à la cour d'Honorius, puis disgracié par le prince, et passa la fin de sa vie dans la solitude, la culture des lettres et l'exercice de la piété. On lui doit, outre quelques écrits contre les hérétiques, un recueil de cantiques, hymnes et autres po&i'es, très-souvent imprimé (Ha-nau, 1613, in-8; Amst., chez Dan. EIzevier, 1667, in-12, avec notes d'Heinsius; Paris, 1687, ad usum, Delphini; Cologne, 1701, Cum notis Yariorum), et réédite à Tubihgue, 1845, par Obbarius, et à Leips., 1860, par Dressel. Prudence a été proclamé le Prince des poètes chrétiens : on trouve en effet dans ses poésies de l'imagination et de l'esprit; mais son style est souvent incorrect et il est inférieur aux poètes latins de la décadence. On doit à M. l'abbé Bayle une bonne Étude sur Prudence, 1860.
  • PRUDENCE (S.), évêque de Troyes de 840 ou 845 à 861, était Espagnol, il combattit vivement les Semi-Pélagiens et réfuta Scot Érigène. On le fête le 6 avril.
  • PRUDHOaiME (L.), journaliste et compilateur, né à Lyon en 1752, mort en 1830, fut d'abord commis libraire, puis relieur dans sa ville natale, vint à Paris vers 1X87, s'y fit écrivain politique, publia une foule de pamphlets en faveur de la Révolution, fonda le journal démocratique intitulé les Révolutions de Paris, fut néanmoins emprisonné en 1793 comme royaliste, s'établit libraire après son élargissement, etédita divers grands ouvrages, notamment une traduction delot'aîer, 1809, 10vol.in-4; lesCë-rémonies religieuses de Picard, 1810,13 vol. in-fol., et une nouvelle édition, fort améliorée, du Dictionnaire historique de Chaudon et Delandine, 1810-1820, 20 vol. in-8. H a en outre donné lui-même : Géographie de la République française, 1795; Dictionnaire Universel de la France, 1805 ; Histoire des crimes de la Révolution, 1798, etc.
  • PRUDHOMMES, arbitres commerciaux. F. ce mot dans notre Dict. univ. des Sciences.
  • PRUDHON (P. P.), peintre, né à Cluny en 1760, mort en 1823, était fils d'un tailleur de pierres. Il manifesta des dispositions précoces, remporta à 18 ans le prix de peinture fondé à Dijon, passa six ans à Rome (1783-89) et s'y lia avec Canova, revint en France au moment de la Révolution et végéta longtemps, ne faisant guère que des vignettes, exposa aux salons de 1808 et 1812 des tableaux qui M firent enfin prendre rang_ parmi les premiers artistes de-l'époque, fut choisi par Napoléon pour donner de» leçons à l'impératrice Marie-Louise et admis à l'Institut en 1816. Il eut une vie très-orageuse, et mourut du chagrin que lui causa le suicide de sa maîtresse. Son dessin est quelquefois incorrect, mais sa composition a du charme, et son coloris est fort beau. On admire surtout de lui Je Crime poursuivi par Id Justice et la Vengeance céleste et un Christ mourant sur la croix. Il ne traita pas avec moins de succès les sujets gracieux (Psyché enlevée par les Zéphyrs, l'Innocence séduite par l'Amour, Ténus et Adonis), ce qui lui mérita le surnom de Corrège français.
  • PRUM ou PRUYM;, T. des Etats prussiens (prov. Rhénane), sur la Prum (affluent de la Sure), à 50 k. N. N. O. de Trêves ; 3000 hab. Fameuse abbaye de Bénédictins, fondée en 721, agrandie en 761 par le roi Pépin, et dans laquelle l'empereur Lothaire I prit l'habit et mourut (855). Les archevêques de Trêves possèdent cette abbaye depuis le xvia s. Les abbés de Prum étaient princes du St-Empire.
  • PRUNELLI, ch.-l. de cant. (Corse), à 31 k. S. E. de Corte ; 916 hab.
  • PRUSA, nom commun à deux villes de Bithynie, bâties par un des Prusias : Prusa ad Hypiùm, sur la côte, entre Héraclée et Nicomédie; Prusa ad Olym-pium, auj. Brousse, à l'O. de la précédente.
  • PRUSIAS I, le Boiteux, roi de Bithynie de 237 à 192 av. J.-C, eut des démêlés avec Attale I, roi de Pergame, et avec la république de Byzance, repoussa les Gaulois qui avaient envahi ses États (200), et mourut en 192 des suites d'une blessure reçue au siège d'Héraclée. — n, le Chasseur, fils et successeur du préc, 192-148, reçut Annibal a sa cour, réussit avec son secours à battre Eumène, roi de Pergame, et n'en consentit pas moins à le livrer aux Romains, ce que le général carthaginois n'évita qu'en s'em-poisonnant (183). En 167, il vint à Rome pour solliciter l'alliance de la république, et s'y déshonora par sa bassesse. De retour dans ses Etats ; il fit de nouveau la guerre au roi de Pergame, et lui enleva quelques provinces, mais il fut forcé par les Romains de rendre ses conquêtes (154). II périt dans une révolte suscitée par son propre fils Nicomède II.
  • PRUSSE (Royaume de), Preussen en allemand, Bo-russia en latin, un des principaux Etats de l'Europe, était, avant 1866, formée de 2 parties distinctes et séparées l'une de l'autre par des pays étrangers (Hanovre, Hesse supérieure, Nassan, etc.) : l'une, la vraiePrusse, à-l'E.; l'autre à l'O. et plus petite, qu'on nommait la Prusse rhénane; sans compter une enclave du royaume de "Wurtemberg, la Principauté de Hohenzollern, cédée au roi de Prusse en 1849. Depuis 1866, elle formé, à part quelques enclaves qui font avec elle,partie de l'Empire allemand (duché de Brunswick, d'Oldenbourg, etc.), un État compacte, qui a pour bornes, au N. la mer du N., le Danemarok, le grand-duché de Meoklen-bourg, la mer Baltique, à l'E. la Russie et la Pologne, au S. l'empire d'Autriche, le reyaùme et les duchés de Saxe, le royaume de Wurtemberg, les grands-duchés de Bade et de Hesse, à l'O, la France et la Hollande. Sa population actuelle est d'environ 24 millions d'âmes, dont plus de 13 millions de protestants. — Les États prussiens se divisent en 10 grandes provinces, subdivisées en gouvernements et régences, plus les districts gouvernementaux de Casse! et de Wiesbaden et la Principauté des Hohenzollern. Les gouvernements prennent tous le nom de leur chef-lieu. La capitale est Berlin.
  • Provinces. Gouvernements.

B,™^in„™ $ Potsdam et Berlin,.—Franc- Brandebourg | fort-sur-l'Oder. - - T7^™i„.,„,« \ Stettin. — Stralsund. — Kœs- Pomerame........ \ ,; Silésie Breslau.—Liegnitz.—Oppeln. Posnanie Pose". — Bromberg.

PRUS — 1555 — PRUS

Prmse nronre ) Kœmgsberg.— Gumbinnen.— Prusse propre j Dantzick. — Marienwerder. „_, ( Magdebourg.—Mersebourg.— baxe ( Erfurt. ™„ t„, ,- \ Munster.— Minden. — Àren- Westphalie I sberg.

  • I Cologne.— Dusseldorf. — Co-Province Rhénane. ] blentz. •— Aix-la-Chapelle.

r — Trêves. *

  • 1 Hanovre. — Hildesheim. —

Hanovre J Lunebourg.—Stade.— Os-

  • ( nabruck. — Aurich. SIesvig-Holstein... Kiel. — Slesvig.
  • Districts gouvernementaux de Cassel et Wies-haden. — Principauté de Hohenzollern.

La Prusse embrasse des pays très-éloignés et très-divers. En Silésie, en Saxe et vers le Rhin, elle a beaucoup de montagnes (les monts Sudètes, Carpa-thes, Harz, Thuringerwaid, Teutoburgerwald, etc.); dans les autres parties, c'est une plaine immense. La mer baigne environ 500 kil. des côtes de la Prusse. De nombreux chemins de fer, aboutissant pour la plupart à Berlin, facilitent encore-les communications. Le Rhin, le Weser, l'Elbe, l'Oder et la Vis-tule sont les principaux fleuves qui l'arrosent. Il s'y trouve, surtout à l'E., beaucoup de lacs, d'étangs, et deux grandes lagunes, dites Kurische-Haff et Preus-sische-Haff. Divers canaux font communiquer ensemble l'Elbe, l'Oder et la Vistule. Le climat, variant selon la latitude, devient très-froid et très-humide au nord. La Silésie et les provinces à l'O. du Weser sont très-fertiles, mais dans le Brandebourg le sol est très-maigre ; env. 6 millions d'hectares sont couverts de forêts. Productions principales : grains, légumes, lin, chanvre, safran, tabac, houblon;sur les bords du Rhin, vin, miel, soie. Fer, cuivre, étain, plomb, alun, salpêtre-, diaux, albâtre, kaolin, jaspe, onyx et autres pierres précieuses; ambre jaune sur les côtes de la Baltique. Eaux minérales (à Aix-la-Chapelle),Warmbrunn, Hirschberg, etc.). Industrie active (draps, toiles, soieries, selleries, carrosserie, chapeaux, papier , tapis, horlogerie, brasseries , tanneries, bleu de Prusse, fonderie de fer). Commerce assez florissant, surtout à l'O. du Weser; il est facilité par l'association de douanes connue sous le nom de Zollverein et qui embrasse presque toute l'Allemagne. Le gouvt est monarchique et représentatif. La maison régnante est la ligne cadette des Hohenzollern. La liberté de conscience est illimitée : bien que la grande majorité de la population soit luthérienne, la religion catholique y a 2 archev. (Gnesen, Cologne) et 8 év. (Breslau, Culm, Erme-land Munster, Paderborn, Trêves, Hildesheim et Osnabruck). L'instruction est fortavancée ; (6 universités: Berlin, Kxenigsberg, Halle, Breslau, Greisf-wald et Bonn). L'armée est très-forte : composée de troupes régulières et d'une milice nationale appelée Landwehr, elle s'élève à plus de 600000 hommes. La monarchie pruss., qui faisait partie de l'ancienne Confédération germanique, même y compris Posen et la Prusse propre (qui y lurent admises en 1848), fait de même aujourd'hui partie tout entière de la Confed. de l'Allem. du N., dont elle a la présidence avec le commandement des armées de Conféd. Sur les 43 voix du Conseil fédéral, elleena 17, et, par sa prépondérance, dispose presque de toutes les autres. Histoire. La monarcnie prussienne se composant de pays fort divers, qui n'ont été réunis qu'assez récemment, on s'attachera surtout ici à indiquer les acquisitions successives qui ont formé cette puissance et on se bornera à rappeler les événements principaux des Etats prussiens depuis lexve s., époque où commence leur réunion, renvoyant pour ce qui précède cette époque à l'article particulier de chacun de ces Etats. Y. PRUSSE PROPRE, POSEN, POMERANIE, SAXE, SILÉSIE, WSSTPHALIE, etc.

  • 1° Un comte de Hohenzollern, Conrad, tige de la maison de Brandebourg,.fit dès 1164 l'acquisition

du burgraviat de Nuremberg, qui n'a cessé d'appartenir à cette maison jusqu'en 1801.— 2° De 1248 à 1331, ses successeurs acquirent, entre autres terres, Anspach, Culmbach et Bayreuth; les possessions,de cette maison embrassaient à cette époque presque toute la Franconie : mais elles furent, au commencement du xv siècle, divisées entre les deux fils de Frédéric V de Hohenzollern (Jean III, l'aîné, et Frédéric VI, le cadet). — 3° En 1415, le margraviat de Brandebourg, qui avait appartenu successivement àla maison Ascanienne et à celles de Bavière et de Luxembourg, fut acheté, avec le titre d'électeur qui y était attaché, par Frédéric VI de Hohenzollern , qui prit le titre de Frédéric I de Brandebourg. Bientôt Frédéric II Dent de Fer y joignit la Nouvelle-Marche (1445). Ces possessions, qui avaient été partagées à la mort de Frédéric I (1440), furent de nouveau réunies par Albert l'Achille (1471) à la mort de Frédéric II. — 4° Par le traité de Xanten (1614) et celui de Dusseldorf (1624), Jean Sigismond réunit à ses États la moitié de la succession de Juliers (c-à-d„ Clèves, La Mark et Ravensberg). — 5° En 1618, le même Jean Sigismond réunit à ses Etats le duché de Prusse ou Prusse ducale, comme gendre du dernier duc Albert II, lequel lui-même était un Hohenzollern , mais de la ligne d'Anspach et Bayreuth.Cette Prusse ducale, qui était fief polonais lors de l'acquisition , devint complètement souveraine par l'acte de Labiau, en 1656,.et par le traité de Wehlau, .en 1657. — 6° En 1648, par le traité de Westphalie, Frédéric Guillaume , dit le - Grand Électeur, acquit la Poméranie orientale, les archevêchés et évêchés sécularisés de Magdebourg, Halberstadt, Minden et Camin et le comté de Hohenstein. — 7° Après l'institution de Frédéric III comme roi sous le nom.de FrédéricI (1701), eut lieu l'acquisition de Mœrsen 1702, de Tecklembourg, Vallengin et Neuchâtel en 1707, de partie des Gueldres en 1713 (paix d'Utrecht), de Wollin, Usedom, Stettin, et de moitié de la Poméranie antérieure en 1720 (paix de Stockholm).-^-8° Frédéric II, en 1741 et 1742, conquiert sur l'Autriche presque toute la Silésie, que lui laissent la paix d'Aix-la-Chapelle (1748) et celle d'Hubertsbourg (1763). Il avait en outre hérité en 1743 de la Frise orientale. — 9" Le même Frédéric obtint pour sa part, au 1er démembrement de la Pologne (1772-73), la Prusse polonaise, moins Dantzick et Thom. Frédéric Guillaume II y joignit en 1793 ces deux villes et toute la Grande-Pologne, sous lenomdePrussemé-ridionale, et, en 1795, Bialystok, Plock, etc., sous celui de Nouv. Prusse orientale. 11 avait en outre obtenu en 1791 la cession des margraviats d'Anspach et de Bayreuth. — 10° Après avoir, dans les guerres de Ja Révolution, perdu ses possessions à l'O. du Rhin, la Prusse avait reçu d'avantageuses compensations à l'E., en Saxe et'en Westphalie; en outre, le Hanovre lui avait été cédé en 1806 par Napoléon ; mais, la guerre ayant éclaté peu de mois après, ses troupes furent chassées du Hanovre, et, en 1807, le traité de Tïlsitt lui retira tout ce qu'elle possédait en Westphalie et en Franconie, plus la Grande-Pologne, qui devint le grand-duché de Varsovie. Refoulée sur l'Oder, la Prusse allait être réduite à rien si la chute de Napoléon ne l'eût soudainement relevée. Elle recouvra en 1814et 1815 un quart environ de la Grande-Pologne, toutes ses autres possessions (sauf Anspach et Bayreuth), eut de plus la Poméranie suédoise, près de la moitié du roy. de Saxe, et reçut, tant à l'E. qu'à l'O. du Rhin, une foule de territoires qui formèrent la Prusse Rhénane ou Gr.-duché du B.-Rhin. — 11" Enfin, en 1849, les princes souverainsdeHdhen-zollern-Hechingen et de Hohenzollern-Sigmaringen cédèrent leur principauté à Frédéric Guillaume IV, moyennant un revenu annuel et avec réserve de leurs droits à la succession de Prusse.

  • Les événements capitaux de l'histoire de la Prusse depuis l'acquisition du Brandebourg par la maison de Hohenzollern (1415) sont-: le rôle importantjoué
PRUS       — 1556 —        PRIT

par les électeurs Frédéric II et Albert l'Achille pen-dantles guerres des Hussites, en prêtant leursecours à l'empereur Frédéric III (1440-1486); l'introduction du Luthéranisme en Brandebourg et en Prusse (1521 et années suiv.); la sécularisation de la Prusse orientale, en 1525, sous Albert de Brandebourg, grand-maître de l'Ordre Teutonique ; l'influence acquise dès 1577 par les électeurs de Brandebourg sur la Prusse, dont ils finissent par rester maîtres (1618); le règne glorieux et utile du grand-électeur Frédéric-Guillaume , qui fut le vrai créateur du roy. de Prusse, et qui accrut considérablement la population de ses Etats en les ouvrant aux réfugiés français après la révocation de l'édit de Nantes ; le changement du duché en royaume de Prusse sous Frédéric I (1701) et la participation de ce prince à la grande guerre du Nord (1701 et années suiv.), guerre qui, par la paix de Stockholm, lui valut de nouveaux agrandissements; le règne de Frédéric II ou le Grand qui, effaçant tous ses prédécesseurs, fut pendant 40 ans îe prince le plus influent de l'Europe, ajouta la Silésie et la Prusse occid. à ses États, résista presque seul à la plus redoutable coalition (guerre de Sept ans, 1756-63), empêcha l'Autriche de faire main basse sur la Bavière (1777), et fit de la Prusse un contre-poids à la puissance de l'Autriche ; la part que prirent ses deux successeurs à la lutte européenne contre la France, l'invasion des Prussiens en Champagne (1792), la paix de Bâle (1795), les cam-pagnesde 1806 etl807, signalées par la défaited'Iéna, par l'occupation de Berlin ei la perte d'une moitié des Etats prussiens, et terminées en 1807 par la paix de Tilsitt ; la jonction de la Prusse à la Russie après le désastre de Moscou (1812), l'entrée des Prussiens en France après la bataille de Leipsick, et leur réintégration avec usure dans les provinces qu'ils avaient perdues. Fréd.-Guillaume III établit des Assemblées provinciales, ayant voix consultative(1820). Eu 1847, Fréd.-Guillaume IV accorda la Diète réunie, où étaient convoqués les membres des assemblées provinciales. A la suite de la révolution qui venait d'éclater en France en 1848, une nouvelle constitution fut jurée par le roi le 6 février 1850; elle établissait 2 chambres, la Chambre des Seigneurs et celle des Députés, le vote de l'impôt et des lois par ces chambres et la responsabilité des ministres. Son successeur, Guillaume Louis (1861), eut d'abord à soutenir de nouveaux débats au sujet de la Constitution ; mais secondé par un ministre habile, M. de Bismarck, il donna un autre cours aux idées de son peuple : il obtint de faciles succès contre le Danemark (1864), vainquit l'Autriche à Sadowa (3 juillet 1866), agrandit son roy. du Holstein, duSIesvig,du Lauen-bourg, du Hanovre, de la Hesse-Électorale et Supérieure, de Nassau, de Hambourg et de Francfort, se mit à la tête de l'Allemagne dans une guerre heureuse contre la France(1870-71), et fut proclamé empereur d'Allemagne. "L'Histoire de la Prusse a été écrite par Stenzel, 1830, J. Voigt, 1839, E; Véron, 1867,

  • Voici la série des souverains de la Prusse depuis l'acquisition du Brandebourg. 1* Margraves électeurs de Fréd.-Guillaume, le

Brandebourg. Grand-Électeur, 1640 Frédéric I, 1415 Frédéric III, 1688 Fréd.II,Dent de Fer 1440 2" Rois de Prusse. Albert, l'Achille, 1471 Frédéricl(le même Jean, le Cicéron, 1486 que Frédéric III), 1701 JoacbimI, le Nestor, 1499 Frédéric-Guîll. I, 1713 Joachim 11,1'Hector, 1534 Fréd. II, le Grand, 1740 Jean-George, 1571 Fréd.-Guill. II, 1786 Joachim-Frédéric, 1598 Fréd.-Guill. III. 1797 Jean-Sjgismond, 1608 Fréd.-Guill. IV, 1840 George-Guillaume, 1619 Guillaume-Louis, 1861 PXVSSE proprement dite, une des 8 provinces du royaume de Prusse, a pour bornes : à l'E. la Russie, m S. la Pologne russe, à l'O. la Poméranie et le Brandebourg, au N. la Baltique; capitale, Kcenigs-

berg. De forme oblongue, elle a 600 kil. de l'O. & l'E., sur une largeur qui varie de 25 à 150. On ladi-viseen4gouvts: Kœnigsberg, Gumbinnen, Dantzick, Marienwerder. Elle est arrosée par IaVistule et contient en outre beaucoup de lacs, d'étangs et de marais, ainsi que les deux Haff. Climat insalubre, sol plat, froid, peu fertile; ambre sur les côtes.— La Prusse eut dans les temps anciens pour habitants las ?Gultones, lesEssyens, les Vindiles, etc.; elle fut ensuite occupée par les Goths et comprise dans l'empire gothique. Après le départ des Goths, elle fut envahie par des tribus slaves, parmi lesquelles étaient les Lettones et les Borussi ou Porussi, qui habitaient sur les bords de la Vistule, et qui donnèrent leur nom au pays. Au commencement du xirr» s., le duc de Mazovie Conrad tenta de les assujettir et de les convertir au Christianisme (1207), mais il fut repoussé, et les Prussiens dévastèrent cruellement ses Etats; il appela contre eux les Porte-Glaive (1215), puis les Chevaliers Teutoniques (1226). Ceux-ci, sous leur grand maître Hermann de Salza (1230), entamèrent la conquête de ces contrées barbares; elle ne fut achevée qu'en 1283. Forcé en 1290 de quitter la Terre-Sainte, l'Ordre finit par établir son siège principal et sa grande maîtrise en Prusse, à Marienbourg (1309). Sous sa domination.la Prusse prospéra quelque temps. Mais dans la suite l'Ordre fut affaibli par des guerres perpétuelles avec la Lithuanie, la Pologne, le Brandebourg; puis le faste, les rapines et les cruautés des chevaliers exaspérèrent le pays contre eux, et il en résulta, sous legrand maître Louis d'Er-Hsohhausen, une insurrection terrible (1454)'• la noblesse et les villes coalisées, secouant le joug de l'Ordre, se placèrent sous la protection de la Pologne. La paix de Thorn (1466) mit fin à la guerre, en faisant de la Prusse deux parts : L'une, à l'O, (Prusse royale), devint partie du royaume de Pologne; l'autre, à l'E. (Prusse teutonique), restait à l'Ordre, mais sous la suzeraineté polonaise. Afin d'échapper à ce joug, l'Ordre choisit pour grand maître en 1511 le margrave Albert de Brandebourg. Celui-ci conclut avec le roi Sigismond de Pologne la paix de Cracovie, 1525, en vertu de laquelle il convertit la Prusse en un duché séculier, qu'il garda comme fief de la Pologne et qu'il rendit héréditaire dans sa propre famille. Albert-Frédéric ou II, son fils, lui succéda; mais, ce prince étant tombé dans un état d'imbécillité en 1573, ses Etats furent administrés par J eau-George, puis par Joachim-Frédéric et par Jean-Sigismond, ses parents. Ce dernier fut investi du duché en 1618, à la mort d'Albert II, et, ayant fait épouser une des filles d'Albert par son fils, il fixa dans la ligne à laquelle il appartenait la couronne ducale de Prusse. Depuis cette époque, la Prusse est restée à la maison électorale de Brandebourg, d'abord comme fief polonais et plus tard comme possession indépendante (T. l'art, précédent).

  • PRDSSE RHENANE. On nomme souvent ainsi toutes les possessions de la Prusse sur le Rhin et à l'O. du Weser.V.Grand-duché duBAS-iœiN etprov.duRHW.
  • PROTH, Paras, Hierasus ? riv. qui sert de limite entre la Russie d'Europe et la Moldavie, naît enGa-licie dans les Carpathes, au-dessus de Kplomea, arrose cette ville, coule au S. E. et tombe dans le Danube près de Galatz après un cours de 800 kil. —Co fleuve est célèbre par l'échec que Pierre le Grand subit sur ses bords (à Houch près de Faltchi), et par le traité qu'il y conclut en 1711 avec les Turcs par l'entremise de Catherine : le czar dut, par ce traité, renoncer à ses nouveaux établissements sur la mer d'Azov et la mer Noire.
  • PRYTANÉE, nom donné par les Grecs au palai3 où siégeaient les prytanes, dans les villes où cette magistrature existait. On connaît surtout le Pry tanée d'Athènes, réunion d'édifices situéssur la pente N. E de l'Acropole. lise composait de bâtiments destinés : 1* aux séances politiques ou juridiques des prytanes; 2° à des approvisionnements en blé et autres grains-,
PSAU       — 1557 —        PSYG

3° aux repas qu'on donnait aux citoyens nourris aux dépens du trésor. Ces citoyens étaient d'abord les prytanes, puis ceux qui avaient bien mérité de la patrie. — Sous la République française, le collège Louis-le-Grand, consacré aux boursiers de l'Etat, prit le nom de Prytanée français. En 1803, ce nom fut transféré à l'établissement de St-Cyr, qui eut la même destination. Depuis 1852, il est appliqué au Collège militaire de La Flèche.

  • PRYTANES, magistrats suprêmes chargés dans divers États de la Grèce d'administrer les affaires ou de rendre la justice : il y avait des Prytanes à Athènes, à Corinthe, à Corcyre, à Rhodes, à Mitylène, etc. Les plus connus sont ceux d'Athènes. Ils gouvernaient conjointement avec les archontes, préparaient les lois qui devaient être portées devant le peuple et rendaient la justice dans certains cas réservés. Ils étaient au nombre de 50. Touslesmembres du sénat remplissaient ces fonctions à tour de rôle pendant 35 jours de l'année. Les Prytanes s'assemblaient dans le Prytanée et y étaient nourris aux frais du public.
  • PRZEMYSL, v. nïurée des États autrichiens (Gali-cie), chef de cercle, sur le Saan, à 90 kil. O. deLem-berg; 10000 hab. Évêchés catholique et grec — Le cercle de Przémysl, entre celui de Lemberg et le roy. de Pologne, a 100 kil. sur 35 et compte 260000 h.
  • PRZÉMYSL ou PRÉMISLASI.anc roi dePologne, donton placele règne de 722 à 750, mais dont l'existence est incertaine. — II, roi dePologne, était d'abord duc de Posen. Il acquit Cracovie en 1290, hérita de la Poméranie orientale en 1295, fut,la même année, élu roi de Pologne après un long interrègne, et mourut dès l'année suivante (1296).

PRZEMYSL-OTTOKAR, duc de Bohême. V. OTTOKAR.


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