Projet:Bouillet/OCR/P/PO
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- PO (le), en latin Padus, et plus anciennement Eri-danus, dit aussi jadis Bodincus pendant la 1" partie de son cours; le plus grand fleuve de l'Italie, arrose la région septent. de cette contrée, qu'il coupe de l'O. à l'E. en deux parties (dites chez les anciens Gaule Cispadane et Gaule Transpadane), et dont il reçoit presque toutes les eaux. Il prend sa source au mont Viso, sur la frontière de la France (Htes-Al-pes) et de la Haute-Italie (prov. de Saluces), par 4" 40' long. E., 44°42°lat. N., arrose Carignan, Turin, Casai, Plaisance , Crémone, Guastalla, et se jette dans l'Adriatique après un cours de 650 kil., par 2 branches principales, le Pô-della-Maestraet le Pô-di-Goro , et par 7 autres bouches plus petites. Il re -çoit : à droite, le Tanaro, la Scrivia, la Trebbia , le Taro, la Lwnza, le Crostolo, la Secchia.le Panaro, et le Reno ; à gauche, la Doria Riparia, la Stura, la Doria Baltea, la Sesia, le Tessin, f Aada, l'Oglio, le le Mincio, et vers la fin de son cours communique avec l'Adige par plusieurs bras. Le Pô est sujet à de fréquents débordements: aussi est-il depuis Plaisance resserré entre des digues dont les plus anciennes remontent, dit-on, aux Etrusques ; les Français, pendant leur courte domination en Italie, ont fait aussi de beaux travaux pour encaisser son lit et contenir son cours. Les masses de sable qu'il charrie exhaussent son lit, ce qui en rend la navigation très-difficile. Le Pô a donné quelque temps son nom à 3 départements français : le Ht-Pô, ch.-l. Crémone, formé en 1797 d'une partie du duché de Milan, et compris dans la République cisalpine, puis dans le Roy. d'Italie; le Pô, ch.-l. Turin, entre ceux du Mont-Blanc et de la Doire au N., de Mârengo à l'E., de la Sturaau S., des Htes-Alpes à l'O., formé d'une partie du Piémont, eteompris, de 1801 à 1814, dans la République, puis dans l'Empire français; le Bas-Pô, ch.-l. Ferrare, entie ceux de la Brénta et de l'Adriatique au N., et du Reno au S., formé en 1797 d'une partie des Etats de l'Eglise, et compris dans la République cisalpine, puis dans le Royaume d'Italie.
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[modifier] POC
- POCOCK (Edward), théologien d'Oxford, 1604-1691, voyagea dans le Levant pour se perfectionner dans l'étude des langues orientales , et devint après son retour professeur d'arabe au collège de Baliol à Oxford. On a de lui des Commentaires sur Michée, Malachie, Osée, Joël (en angl.); des traductions latines des Annales d'Eutychius, de l'Hist. orientale d'Aboulfaradj, un Spécimen/listons arabum, Oxf., 1650, et divers autres ouvrages, réunis à Londres, I 1740, 2 vol. in-fol. — Son fils, Ed. P., publia avec où il fut élu par ses concitoyens archonte et prêtre d'Apollon. On présume qu'il mourut dans un âge très-avancé, en 138 ou 140. On a de lui les Vies parallèles des hommesillustres (de la Grèce et de Rome), et une foule de traités de morale, de politique, d'histoire, que l'on désigne sous le titre commun â'OEu-vres morales, et parmi lesquels on remarque : De l'Origine de l'âme, Du Génie de Socrate, Du Silence des oracles, Questions de table, Contradictions des Stoïciens, De la Fortune des Romains, De la Manière de lire les poètes, De l'Éducation des enfants (dont l'authenticité est contestée), le Banquet des Sept Sages, les Propos de table. On trouve dans ses écrits, outre une instruction facile et variée, une bonhomie et une morale douce qui les font lire avec charme. Ces qualités se trouvent au plus haut degré dans les vies des grands personnages : l'auteur nous fait vivre intimement avec les hommes dont il raconte la vie. Aussi regrette-t-on amèrement la perte de celles des vies que le temps nous a enlevées. La qualification de Parallèles donnée aux Vies de Plu-tarque vient de ce qu'il place toujours en regard l'un de l'autre un Grec et un Romain, et consacre ensuite quelques pages à comparer ensemble les deux héros : son but en cela paraît avoir été de montrer que la Grèce n'était point inférieure à Rome. On reproche à son style des périodes longues et embarrassées et souvent un tour trop sententieux. Comme philosophe, Plutarque professe un sage éclectisme; il suit Platon dans sa croyance à l'immortalité de l'âme, au bien moral, à la providence et à la justice divine. Parmi les éditions complètes de Plutarque, on remarque celles de H. Estienne, grec-latin, Genève, 1572, 13 vol. in-8; de Reiske, Leips., 1774, 12 vol. in-8; de J.-G. de Hutten, Tubingue, 1791-1805,14 v. in-8 (contenant le grec seul); de MM. Dœh-ner et Dûbner, grec-latin, dans la collection Didot, 1841-55, 5 v. gr. in-8. Les OEuvres complètes de Plutarque ont été traduites en latin par Cruserius, 1564-73 ; en franc, par J. Amyot (1559-65), et par Ricard (1783-1803)',*trad. revue par Pierron, 1843-47. Les Vies ont été trad. par Tallemant, Dacier, Talbot.
- PLUTON , dieu des Enfers, fils de Saturne et de Rhée et frère de Jupiter et de Neptune, partagea avec ses frères l'empire du monde. Dans la guerre contre les Titans, il combattit couvert d'un casque merveilleux, forgé parles Cyclopes, qui le rendait invisible. Il prit pour femme Proserpine, fille de Cérès, qu'il ravit en Sicile, dans les plaines d'Enna. On le représente assis près d'elle sur un trône d'é-bène, le bident:à la main, un casque sur la tête, et Cerbère à ses pieds; d'autres fois, il est sur un char que traînent quatre .chevaux noirs. On lui immolait, de nuit, des taureaux noirs, dont le sang, en s'écouiant, était reçu dans une fosse avec le vin des libations : c'est ce sacrifice qu'on appelait Sattro-bole. Le cyprès, le narcisse, le buis, l'adiante lui étaient consacrés. Il avait des temples nombreux en Grèce, en Italie, notamment à Syracuse , près du lieu où il avait enlevé Proserpine.
- PLUTUS, dieu de la richesse et des mines de métaux précieux, fils de Cérès et de Jasion , est représenté aveugle et une bourse à la main, pour faire comprendre que la fortune distribue aveuglément ses faveurs. On faisait de Plutus un des dieux des Enfers parce que les métaux sont enfouis dans les profondeurs de la terre.
- PLUVIGNER, ch.-l. dec (Morbihan), à25 k. E. de Lorient; 4699 h. Près de là, haut fourneau, fonderie.
- PLUVINEL (Ant. de), gentilhomme du Dauphiné, suivit en Pologne le duc d'Anjou (Henri III) et aida sa fuite (1574). Après avoir été premier écuyerde ce prince, il fut successivement, sous Henri IV, directeur des écuries, gentilhomme de la chambre, sous-gou-verneur du Dauphin et ambassadeur en Hollande. Il mourut en 1620. C'est lui qui fonda les premières écoles de manège, dites Académies. On lui doit le Manège royal, 1623, in-fol., souvent réimprimé. |
POE — 1510 — POIS
lui en 1671 le Philosophus autodidactus de Tophaïl (en arabe), et prépara une édition arabe-latine de la Description de l'Egypte d'Abdallatif (Oxford, 1800). POCOCKE (Rien.), voyageur, né à Southampton, enl704, mortenl765, visita l'Orient de 1737àl742, et devint, à son retour, évêque anglican d'Ossory, puis de Meath. Outre des Mémoires, dans les Transactions philosophiques, on a de lui une Description de l'Orient, en angl., Londres, 1742-45, 3 v. in-fol., trad. par F. de La Flotte, 1772-73 : il y tr»w« de l'Egypte, de l'Arabie, delà Syrie et de ijisie-Mineure.
- PODALIRE. Y. MACHAON.
- PODENSAC, ch.-l. de cant. (Gironde), à 28 k. S. E. de Bordeaux: 1681 hab. Station. Vins blancs.
- PODESTAT (du lat. potestas, pouvoir), nom donné dans plusieurs villes d'Italie, pendant le moyen âge, à certains magistrats investis de l'autorité publique. Dans l'origine leur charge était annuelle et répondait à celle de consul ou de préteur romain. Les premiers podestats furent établis vers 1158 par l'emp. Frédéric I", après ses victoires en Italie. Repoussés d'abord comme les instruments d'une domination étrangère, ils devinrent bientôt la principale ressource des villes italiennes au milieu de leurs luttes intestines. Us furent rétablis volontairement par Milan et Bologne en 1185, et cet exemple fut suivi.
- PODIEBRAD (George), roi de Bohême, né en 1420 à Podiebrad, près de Bidschow en Bohême , était issu d'une illustre famille. Il s'unit en 1437 à Barbe de Cilley, veuve de l'empereur Sigismond, pour exclure de la succession de Bohême Albert (II), gendre de Sigismond, prit les armes en 1438 contre ce prince, fut en 1444 nommé régent du jeune Ladis-îas le Posthume, fut proclamé lui-même roi en 1458 (à la mort de ce Ladislas), et reçut l'investiture de.. Frédéric III en 1459 ; mais, s'étant montré favorable à la secte des Hussites, il fut excommunié par le pape Paul II et détrôné par son gendre Matthias'Corvin, déjà roi de Hongrie, que les Catholiques mirent à leur tête (1468). Il mourut en 1471.
- PODIUM, nom latin du Puy.
- PODLACHIE ou PODLAQUIE, une des divisions de l'anc Pologne, entre les gouvts de Plock au N., de Mazovie et de Sandomir à l'O., de Lublin au S., était limitée à l'E. par le Boug et à l'O. par la Vis-tule;200k. sur 160; 350000h. ; ch.-l. Siedlec; villes princip., Radzin, Biala, Lukov. Elle forme auj. la partie sept, du gouvt russe de Lublin.
- PODOLIE, gouvt de la Russie d'Europe, dans l'anc. Pologne, entre ceux de Volhynie au N., de Kiev au N. E., de Kherson à l'E. et au S. E., la Bessarabie au S. O. et la Galicie à l'O., est baigné au S. O. par le Dniester; 400 kil. sur 180; 1 600000 hab.; ch.-l. Kamenets. Très-fertile, surtout en céréales, chanvre, Un, houblon, tabac; beau bétail; fer exploité, marais salants. Peu d'industrie. — La Podolie fit d'abord partie delà principauté de Kiev, et servit longtemps d'apanage à divers princes de la maison de Rurik. Comme Kiev, elle fut comprise dans l'empire du Kaptchak de 1240 à 1331. Oigierd l'enleva aux Mongols affaiblis (1331) et l'unit au grand-duché de Lithuanie; elle en fut démembrée pour passer à la Pologne en 1444, et devint en 1569 une des voïvo-dies de la Petite-Pologne. Sobieski fut obligé de la céder aux Turcs par la paix de Zuravno (1676), mais elle fut rendue aux Polonais par celle de Carlowitz (1699). La Russie en prit possession dès le 1er démembrement de la Pologne (1772).
- PODOR, vge de notre colonie du Sénégal (Fouta-toro), sur le Sénégal, dans l'île de l'Eléphant, à 200 kil. N. E. de St-Louis. Fort, élevé par les Français. Traite de la gomme.
- POE (Edgard), poëte et conteur américain, né en 1811 à Baltimore, m. en 1849, était fils de comédiens qui le laissèrent orphelin dès l'âge de 6 ans ot dans la misère , fut recueilli par un riche négociant, M. Allan, qui pourvut à son éducation, mais qu'il ne paya que d'ingratitude, écrivit dans les journaux pour vivre et publia des poésies et des romans-qui furent remarques, mais se livra à des excès d'intempérance qui abrégèrent ses jours. Son oeuvre se compose de poèmes, de nouvelles, d'articles publiés dans divers recueils ; on y trouve Un talent bizarre, fiévreux, mais original et distingué. On remarque surtout ses cojïtes fantastiques, dans le genre d'Hoffmann et de I. P.,Richter. Ses écrits ont été réunis à New-York en 1Ï357, 4 v. Un choix de ses nou velles a été traduit en français par Ch. Baudelaire, sous le titre d'Histoires extraordinaires, Paris, 1856.
- POECILE(le). F. PÉCULE.
- POENI, nom latin des CARTHAGINOIS.
- POGGE (le). Y. POGGIo.
- POGGIOBRACCIOLINI(J. Franc.), vulgairement le Pogge, savant italien, né en 1380 à Terrariuova près de Florence, m. en 1459, fut secrétaire apostolique sous Boniface IX et sous les sept papes suivants, assista au concile de Constance (1414), et, pendant la durée du conoile, trouva, soit à Constance, soit dans plusieurs autres villes de la Suisse, beaucoup d'anciens manuscrits (8 discours de Cicêron, d'importants morceaux de SiUus Italiens, de Yalefius Plaçais, d'AmmienHarceUin, de Lucrèce, de Manilius, de Yégèce, de Frontin, le manuscrit du Quintilien de St-Gall, etc.), et procura, par ses indications, plusieurs autres découvertes-, notamment celle de 12 comédies de Plaute. Il passa la dernière moitié de sa vie à Florence, où il remplit les fonctions de secrétaire de la République et de chancelier (1456). On doit au Pogge Une Ilist. de Florence de 1350 à 1455 (en latin), publiée pour la l"fois à Venissen 1715, par Recanati; un traité de Yarieiate forturix, Paris, 1723 ; Facetix, recueil d'historiettes plaisantes, mais la plupart scandaleuses, et diverses traductions latines (notamment des 5 premiers livres de Diodore, delà Cj/rojpe'dtedeXénophon, etc.). Pog;ge; était très-savant pour son époque; comme écrivain,il fait preuve de beaucoup de jugement, et sa touche est vigoureuse, mais son style manque d'élégance et de correction. 11 était très-satirique et eut de: violentes querelles avec Philelphe, Laurent Valla, et plusieurs autres de ses contemporains. — Il laissa*oinq fils, dont un, J. François; fut secrétaire de Léon X; un autre, Giacdmo, futpendu en 1478 à Florence, comme complice de la conspiration des Pazzi : de dernier avait traduit en italien VBist, de Florenceî:
- POILLY (François dé), graveur au burin, h.é à Ab-beville en 1622, m. en 1693, alla se perfectionner à Rome, grava avec un égal succès l'histoire éi. le portrait et reçut le titre de graveur ordinaire du roi. Il se distingue par la correction du dessin et le brillant du burin. Son œu^re comprend plus de '400 planches d'histoire, d'après Raphaël, le Guide,.Mignard. Le Brun, etc. On estime surtout son Adoration des bergers d'après le Guide et sa Yierge au silence, d'après Raphaël. — On connaît aussi son frère cadet, Nicolas, 1626-96, quigrava d'après Poussin St Philippe de Champagne: — et ses deux neveux, 3. B., reçu en 1714 à l'Académie de peinture, et Nicolas II, qui unit le talent de peintre à celui de graveur.
- POINSINET (Henri), auteur dramatique, né à Fontainebleau en 1735. m. en 1769, composa plusieurs bluettes pour l'Opera-Gomique, fit paraître à l'Académie royale, de musique l'opéra a'Ernelinde, qui eut du succès, et donna en 1764 au Théâtre-Français le Cercle ou la Soirée à la mode, comédie en 1 acte et en prose, qui.est restée.au répertoire. lia aussi publié quelques poésies, en autres un poëme sur l'Inoculation, 1757. Sa présomption, son ignorance, sa crédulité le/rendirent longtemps le jouet des salons. 11 se noya .dans le Guadalquivir, à Cor-doue, pour s'être baigné après un repas.
- POINSINKTDE SIVRY (Louis), cousin du préc. et beau-frère de Palissot, né à Versailles en 1733, mort en 1804, débuta par un recueil de poésies amoureuses, les Egléides, 1754, qui fut suivi en 1756 d'un poëme de l'Emulation, fit paraître en 1758 une traduction
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en vers à'Anacréon, Bi'ore , Moschus, Sapho, Tyr-lée, etc., puis s'essaya au théâtre et donna 3 tragédies, Briséis, Ajax, Caton d'Utique (1759-62). On lui doit en outre une traduction de Pline le naturaliste, 1771-82, 12 vol. in-4, et une traduction d'Aristophane, moitié prose, moitié vers, 1784, 4 vol. in^8 (avec les fragments de Philémon et de Éénandre).
- POINSOT (L.), mathématicien, né à Paris en 1777, mort en 1859, entra à l'École polytechnique dès sa fondation, fut successivement professeur de mathématiques au lycée Bonaparte, professeur d'analyse, puis examinateur à l'École polytechnique, inspecteur général de l'Université, membre du Conseil de . l'instruction publique (1830), et fut appelé au Sénat ' en 1852. Il avait été admis à l'Académie des sciences en 1813. Poinsot publia dès 1804 des Éléments de Statistique, qui sont restés classiques, Parmi ses autres travaux, on cite : Théorie générale de l'équilibre et du mouvement des systèmes, 1806; Application de l'algèbre à la théorie des nombres, 1820: Théoricnouvelle de la rotation du corps, 1834; Mémoire sur les Cônes circulaires roulants, 1853. Esprit philosophique et original, Poinsot a introduit des méthodes plus simples d'investigation. Ses travaux se distinguent par l'élégance et la lucidité.
- POINTE-A-PITRE (La), v. forte de la Guadeloupe, sur la côte S. O. de la Grande-Terre et sur le bord N. E. du petit Cul-de-Sac, à 50 kil. de la Basse-Terre ; 20 000 h. Trib. de 1" inst. Bon port, mais d'accès difficile; plusieurs forts, beaux quais, belles rues, larges et droites, etc. Grand commerce. — Fondée en 1763, presque détruite par un tremblement de terre Ie8 fév. 1843 et par un incendie le 18 juil. 1871.
- POINTIS (Bernard DESJEAN, baron de), marin français, 1635-1707, se distingua dans les expéditions contre les Barbaresques (1681-86), eut part, comme capitaine de vaisseau, au combat de 1690, où Tour-ville défit les Anglais entre l'Ile de Wight et le cap Frehel, bombarda en 1697 laCarthagène d'Amérique, et réussit, à son retour à passer avec 7 vaisseaux seulement au travers d'une flotte anglaise qui en comptait 27. Chargé contre son gré, en 1705, du siège de Gibraltar, il y déploya du talent et de la bravoure, mais ne put prendre la ville. On a de lui une Relation de l'expédition de Carthagène en 1697.
- POIRÉ-SOUS-LA-ROCHE, ch.-i. de cant. (Vendée), à 12 k. N. O. de Napoléon-Vendée; 3902 h.
- POIRET (P.), écrivain mystique protestant, né à Metz en 1646, mort en 1719, fut pasteur à Heidel-berg, à Anweill et à Hambourg, où il se lia avec Mlle de Bourignon. Après avoir été enthousiaste de Descartes, il l'attaqua dans le traité De Eruditione triplici : solida, superficiali et falsa, Amst., 1707. Il a donné, entre autres ouvrages : les Principes so-lidesde la religion chrétienne; la Théologie du cœur, l'OEconomie divine ou Système des oeuvres et des desseins de Dieu envers les hommes (Amst., 1687), et a fait une Analyse de Bcehme (en latin). Il a publié les œuvres de Mlle de Bourignon et quelques opuscules de Mme Guyon. Établissant, d'une part l'impuissance de la raison, de l'autre la corruption de la volonté, Poiret en déduit la nécessité de tout recevoir de Dieu : la vérité par la révélation, la foi et la vertu par la grâce; selon lui, la perfection pratique consiste à être un pur instrument de l'activité divine, pati Deurn Deique actus.
- POIRET (Jean Louis), naturaliste, né en 1755 à St-Quentin, m. en 1834, visita le nord de l'Afrique en 1785 et 86, publia son voyage en 1789, sous le titre : Voyage en Barbarie, ou Lettres écrites de l'ancienne Numidie sur la religion, les coutumes, les mœurs des Maures et des Arabes, et donna depuis, sur diverses branches de l'histoire naturelle, des ouvrages estimés, notamment Leçons de Flore, 1819-21; Bist.des plantes usuelles de l'Europe, 1825-29. C'est lui qui rédigea, avec Lamarck, le Dictionnaire de Botanique de l'Encyclopédie méthodique.
- POIRIER (don Germain), bénédictin de St-Maur, né à Paris en 1724, mort en 1803, fut professeur de philosophie et de théologie dans diverses maisons de son ordre, garde des archives des abbayes de St-De-nis et de St-Germain des Prés , membre du comité pour préparer une collection des diplômes et des cbar-tres du royaume, fut admis en 1785 à l'Académie des inscriptions, et devint, après^ 1789, membre de la . commission des monuments et bibliothécaire à l'Arsenal. Outre plusieurs opuscules et mémoires, il a publié, en société avec dom Précieux, le tome XI* du Recueil des historiens de France (1764). Aussi modeste et aussi simple que savant, il conserva dans le monde les mœurs et les vertus d'un anachorète.
- POIRIER (Ordre de ST-JULIEN du), créé en 1176= par don Gomez, prit en 1214 le nom d'ordre d'Al-cantara. V. ALCANTARA et GOMEZ.
- POIRSON (J. B.), savant géographe, né en 1761 à Vrécourt (Vosges), mort en 1831, fut l'élève, puis le collaborateur de Mentelle et porta une rare exactitude dans la rédaction de ses cartes. On lui doit : l'Atlas mathématique , physique et politique de toutes les parties du monde, avec Mentelle, 1804; les Cartes pour la Statistique générale de la France d'Herbin et pour les ouvrages d'Al. de Humboldt ; l'Atlas pour le Précis de géographie universelle de Malte-Brun (avec Lapie), ainsi que le beau globe manuscrit qui orne la galerie d'Apollon au Louvre. — êbn fils, Charles P., connu sous le nom de Delestre-Poirson, 1790-1859, travailla de bonne heure pour le théâtre, le plus souvent en société avec Méles'viije, Scribe, Dumersan, et y obtint de nombreux succès, devint en 1820 directeur du théâtre du Gymnase, nouvellement créé, en conserva la direction jusqu'en 1844, et fit la fortune de ce théâtre par le choix des pièces et des acteurs et surtout en s'assurant la plume de Scribe.
- POISSON (Nie), savant oratorien, né à Paris en 1637, mort en 1710, a laissé des Remarques sur là Méthode et la Mécanique de Descartes et a rédigé une Somme des conciles intitulée : Delectusauctorum ecclesiasticorum universalis, seu nova Summa con-ciliorum, Lyon, 1706, 2v. in-f. : c'est un bon abrégé.
- POISSON (Raymond), acteur comique d'un naturel inimitable, né à Parisen 1633, mort en 1690, excellait à jouer le rôle de Crispin ; il passe même, mais à tort, pour en être l'inventeur : on ne lui conteste cependant pas d'avoir composé le costume traditionnel de ce personnage. Il était aussi auteur, et a laissé plusieurs comédies en vers, qui ne manquent pas de verve comique (elles ont été réunies en 2 vol. in-12, Paris, 1743). —Son fils, Paul P., mort en 1735, lui succéda dans les rôles de Crispin et fit longtemps les délices du parterre. Il eut deux- fils et une fille (Mme Gomez), qui se distinguèrent aussi comme acteurs. L'aîné, Philippe P. (1682-1743), a en outre donné nombre de comédies en vers, dont deux, le Procureur arbitre etl'lmpromptu de campagne, sont restées au théâtre. Ses OEuvres ont été réunies à celles de Raym. Poisson, 1743.— Le 2°, Arnoul, 1696-1753, -surpassa comme acteur son père et son aïeul. Petit, laid et mal bâti, il tirait de ces imperfections le plus heureux parti pour exciter le rire. Sam-sonadonné une jolie coméd. intit. laFamillePoisson.
- POISSON (Denis), géomètre, né en 1781 à Pithi-viers, mort en 1840, fut admis le premier à l'École polytechnique, n'ayant que 17 ans, obtint la bienveillance de Laplace, fut nommé en 1806 professeur de mathématiques à l'École polytechnique, en 1811 prof, de mécanique à l'École normale, en 1816 piof. à la Faculté des sciences de Paris; devint peu après membre du conseil de l'Université, membre du bureau des longitudes et enfin pair de France. Il avait été admis dès 1812 à l'Académie des sciences. On a de lui, outre une foule de savants mémoires : Traité de mécanique, 1811 et 1833, ouvrage capital et devenu classique ; Nouvelle théorie de l'action capillaire, 1831; Théorie mathématique de la chaleur, 1835 ; Théorie du calcul des probabilités, 1838. Il excellait surtout dans l'application de l'analyse
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aux questions de physique. Arago a prononcé son Éloge à l'Académie des sciences. Un monument lui a été érigé à Pithiviers en 1851.
- POISSON (Antoinette). Y. poMîAnomt.
- POISSONS, ch.-l. de cant. (Hte-Marne), à24kil. S. E. de Vassy; 1511 h. Forges, haut fourneau.
- POISSY, Pinciacum, ch.-l. de cant. (Seine-et-Oisa), sur la r. g. de la Seine et sur le chemin de fer de Paris à Rouen, à 18 kil. N. O. de Versailles; 5101 hab. Très long pont, belle église paroissiale, fondée par Philippe le Hardi; maison centrale de détention. Chapeaux en baleine et trame d'osier, produits chimiques, sucre tors; exploitation de pierres et de moellons. Grand marché de gros bétail pour Paris (les jeudis); grand commerce de blé. — Charles le Chauve tint un parlement à Poissy en 869. Les premiers rois de laUTàce y eurent un château, où naquit S. Louis. La ville fut prise par les Anglais en 1346 et 1419, et par Biron (sur les Ligueurs) en 1689. A Poissy eut lieu en 1561, en présence du roi (Charles IX) et de la reine mère (Catherine) ,~ un fameux colloque entre des théologiens catholiques et les Réformés, parmi lesquels Théodore deBèze et Pierre Martyr : il ne produisit aucun résultat.
- POITIERS, Limonum, puis Pictavi, ch.-l. du dép. de la Vienne, au confluent du Clain et de la Boivre, à 325 kil. S. O. de Paris par la route et 332 par le chemin de fer ; 30 563 h. Ëvêché (fondé dès le iv« s.) ; cour d'appel; académie universitaire : école de droit, facultés des lettres et des sciences ; école secondaire de médecine, chirurgie et pharmacie, lycée, séminaire; bibliothèque, jardin botanique; cabinets d'antiquités et d'histoire naturelle, société d'agriculture et des arts. La ville est vaste, mais mal bâtie, avec des rues étroites, escarpées et tortueuses, et de vieilles murailles, flanquées de tours et percées de 7 portes. On y remarque la magnifique cathédrale de St-Pierre, fondée, dit-on, en 1152, par Henri d'Angleterre; l'église du Moutier-Neuf, dédiée en 1096; Ste-Radegonde, commencée au vi" s., Notre-Dame, du x* s., dont l'extérieur est admirable, St-Jean, ancien baptistère, bâti avec des fragments romains ; St-Hilaire, restaurée en 1856; le Palais de justice, dont la façade latérale, du xiv° s., est due à Jean, duc de Berry; le quartier de cavalerie ; la magnifique promenade de Blossac; quelques antiquités romaines : ruines d'un amphithéâtre, aqueduc, etc. Fabriques de gros lainages, faïence, liqueurs, couleurs, etc. Commerce de céréales, graines de trèfle, luzerne et sainfoin, lin, cire, miel, chanvre, vins et eaux-de-vie, blé, cuirs, peaux de mouton, plumes d'oie.— Poitiers, capit. des Pictones ou Pictavi, est une ville trîs-ancienne. Les Romains l'embellirent beaucoup. Les Vandales la pillèrent en 410; les Vi-sigoths la prirent au v° s.: Alaric, leur roi, en fit sa résidence; Clovis en devint maître après la bataille de Vouillé, livrée aux environs (507). Ste Radegonde, femme de Clotaire I", y fonda vers 550 le célèbre monastère de Ste-Croix, où elle vint s'enfermer. C'est entre Poitiers et Tours que Charles Martel écrasa les Sarrasins en 7 32. Poitiers devint en 778 la capit. d'un comté. C'est à 15 k. 8U N. de Poitiers, à Maupertuis, que se livra la fameuse bataille dite de Poitiers, où le roi de France Jean II fut battu et pris par le prince Noir en 1356. Le traité de Brétigny soumit cette ville aux Anglais; Du Guesclin la reprit en 1372; Charles VII fugitif y établit sa cour en 1418 et y transféra quelque temps le parlement; il y fonda une université en 1432. Les Protestants l'assiégèrent en vain pendant 7 semaines en 1569. On connaît sous le nom à'É~ dit de Poitiers un édit de pacification rendu dans cette ville par Henri III, le 17 septembre 1577 : il assurait aux Protestants l'exercice public de leur culte, des juges spéciaux, l'impunité desprêtresqui avaient contracté mariage, 9 places de sûreté et des troupes, à condition qu'ils restitueraient les biens d'église, payeraient les dîmes et chômeraient extérieurement les jours de fêtes catholiques. Il s'est tenu dans cette ville 8 conciles ; les Grands-Jours y furent aussi tenus à diverses reprises, notamment en 1395,1579 et 1634.
- POITIERS (Diane de). F. DUHE.
- POITOU, pays des Pictavi, âne. prov. et grand gouvt de France, était borné au N. par la Bretagne., l'Anjou, la Touraine, à l'O. par l'Océan, au S. par l'Angoumois, laSaintonge et l'Àunis, à'l'E. par le Berry et la Marche, et "avait pour capit. Poitiers. II se divisait en Haut et Bas-Poitou, le 1" à TE, le 2* à l'O. Places principales : dans le 1", Poitiers, Melle, Niort, St-Maixent, Civray, Rochechouart, l'île Jourdain, Montmorillon,Lçhalelleraut, Richelieu, Lou-dun, Thouars, Parthenay; dans le 2°, Arjîenton-le-Ghâteau , Mortagne, La Roche-sur-Yony^ralmont, Luçon, Fontenay-le-Comte, les Sables d'Olonne. Les îles d'Yeu et de Noifmoutiers appartenaient au Poitou. Du Bas-Poitou l'on a fait le dép. de la Vendée; le Ht-Poitou forme ceux des Deux-Sèvrës et de la Vienne. Sol varié, quelques coteaux, blé, vin, fruits, pâturages; beaucoup debois; gibier, poisson, volaille en abondance ; antimoine, fer, pierre de taille, beaux marbres, quelques topazes; beaucoup de fossiles; sur les côtes, marais salants exploités. — Le Poitou, primitivement habité par les Pictavi ou Pictones (d'où dérive son nom), fut compris par Auguste dans l'Aquitaine, et fit partie depuis Constantin de l'Aquitaine 2°. Soumis aux Visigoths dans le V s., aux Francs depuis 507, le Poitou suivit le sort de l'Aquitaine. Reconquis sur Walfre par Pépin le Bref, il reçut de Charlemagne en 778 un comte particulier, Abbon, dont un des successeurs, Aldebert, prit en 990 le titre de duc d'Aquitaine. Ëtéonore, héritière du Poitou, le porta, avec le reste de l'Aquitaine, d'abord au roi de France Louis VII (1137) .puis (1152) à Henri, comte d'Anjou, depuis roi d'Angleterre. Philippe Auguste le confisqua sur Jean sans Terre en 1203, et le reconquit en 1205, conquête qui fut confirmée par le traité d'Abbeviile .en 1259. Louis IX le donna en apanage à. son frère Alphonse; ce prince étant mort sans enfants, son apanage revint à la couronne sous Philippe le Hardi, 1271. Les Anglais redevinrent maîtres du Poitou en 1356, peu après la bat. de Poitiers, et le traité de Brétigny le leur concéda (1360). Charles V le recouvra en 1369, et le donna à son frère Jean, duc de Berry. A la mort du fils de ce Jean, le Poitou fut réuni définitivement. Cette province souffrit beaucoup au XVIes."des guerres de religion; elle eut plus à souffrir encore à. la fin du xvm° s. de nos guerres politiques. Y. VEIWEE.
- POIVRE (Pierre), voyageur et administrateur, né à Lyon en 1719, m. en 1786, visita la Chine comme simple particulier (1740-42), s'informant des ressources qu'elle pourrait offrir à notre commerce, fut envoyé en Cochinchîne comme niinistre'de France, réussit à établir.pour la Compagnie française_ des Indes un.comptoir dans ce pays, à Fai-fû, administra de 1767 à 1773 comme intendant les Iles de France et de Bourbon, qu'il fit prospérer, et parvint ày transplanter les épices des lies Moluques.
- POIX, ch.-l. de c (Somme), à 27 k, S. E. d'Amiens; 1204 hab. Ane principauté qui appartint aux Créqui, puis aux Noailles.
- POJARSKY (Dmitri, prince), guerrier russe, né en 1578, m. en, 1642, battit en 1608, sur 14s bords de la Pekhorkâ, les Polonais qui avaient .envahi son pays, réussit, le 22 oct. 1612, à les chasser de Moscou, dont ils étaient maîtres depuis 2 ans et demi, et fut en récompense nommé boyard par Michel Ro-manov à son avènement. Malgré ses services, il tomba en disgrâce, et mourut dans une sorte d'exil.
- POLOUPOLO. Y. POLO (MARCO) et GIL-POLO.
- POLA, Pola, puis Pietas Julia, v. forte des États autrichiens ttstrie), à 110 k. S. de Trieste,"sur l'Adriatique; 1000 n. Beau port militaire ; citadelle, école de marine. Évêcbé. Beau palais épiscopalj restes d'un amphithéâtre romain, d'un arc dé triomphe (Porto aurea), de temples d'Auguste et de Diane, de bains, etc. P-5che du thon. On tire des environs le sable
POLI — 1513 — POLI
dont on fait les glaces de Venise. — Polafut, dit-on, fondée par les Colchi. Elle était, sous les Romains, la ville la plus importante de l'Istrie et compta jusqu'à 50 000 h. ; elle est auj. bien déchue. Les Génois remportèrent sur les Vénitiens une victoire navale devant Pola en 1379.
- POLABES (VENDES). 7. WENDES.
- POLAIRES (mers). V. GLACIALE (mer).
- POLE (le cardinal). 7. POLUS.
- POLÉMARQUE, c-à-d. commandant militaire. On nommait ainsi le 2" des archontes d'Athènes, chargé de tout ce qui a rapport à la guerre.
- POLÉMON, philosophe académicien, né à Athènes vers 340 av. J.-C, m. en 273. Il s'était dans sa jeunesse livré à la dissipation : un jour qu'il était ivre, il entra par hasard dans l'école de Xénocrate, et entendit ce philosophe parler de la tempérance; il conçut dès lors une telle honte des excès auxquels il s'était abandonné jusque-là qu'il se convertit aussitôt à la philosophie, il devint le disciple le plus zélé de Xénocrate, et mérita de lui succéder dans sa chaire. 11 ne changea rien à la doctrine de son maître.
- POLEMON, Antonius Polemo, sophiste de Laodicée, tint école à Smyrne et se fit un nom sous Trajan et Adrien (98-138); mais il avait encore plus de jactance que de talent. On a de lui 2 Déclamations, publ. par Poussines, avec version latine, Toulouse, 1637, et par Orelli, Zurich, 1819.
- POLEMON i, roi de Pont, fils d'un certain Zenon, gouverneur de Laodicée en Bithynie pour les Romains, fut placé sur le trône par Marc-Antoine, aida le triumvir dans ses guerres contre les Parthes et contre Octave, puis s'accommoda avec Octave vainqueur, et garda son royaume jusqu'à sa mort, qui eut lieu vers l'an 1 ou 2 de J.-C. Il ne possédait d'abord que la partie du Pont qui s'étend du Thermodon à la Colchide, et qui prit de lui le nom de Pont Po-lèmoniaque ; il y joignit le Bosphore l'an 14 av. J.-C. Il résidait à Side, ville située sur la côte du Pont-Euxin, qui fut depuis appelée Polemonium. —p. n, son fils, lui succéda sous la tutelle de sa mère Py-thodoris, après la mort de laquelle il fut confirmé dans la possession de ses États, l'an 38 de J.-C., par un sénatus-consulte. En 63 il céda le Pont à Néron, et ne régna plus que sur une partie de la Cilicie.
- POLEMONIAQUE (PONT). V. PONT et POLEMON.
- POLENTA , famille qui régna à Ravenne de 1275 à 1441, eut pour chef Guido Novello da Polenta, qui gouverna de 1275 à 1322, et qui fut père de la célèbre Françoise de Rimini, — Ostasel, fils de Guido, poignarda son neveu Rambert pour régner seul (1322-1346). — Bernardin (1346-59) fut quelque temps tenu en prison par ses frères révoltés (Pandoife, Lambert), réussit à ressaisir sur eux le pouvoir et les fit mourir : il gouverna en tyran. — Gui II (1359-82) embrassa le parti de Louis 1 d'Anjou et fut sous ce prétexte détrôné et jeté dans un cachot par ses trois fils. — Os-tase III, régna de 1431 à 1441. Tour à tour allié et ennemi des Vénitiens, il fut pris, déporté à Candie, et mis à mort avec sa femme et ses enfants par ordre du doge de Venise. En lui finit cette maison.
- POLÉSIE, anc. voïvodie de Pologne, en Lithuanie, auj. comprise dans le gouvt russe déMinsk.
- POLÉSINE, prov. de Vénétie, sur l'Adriatique, bornée au N., à l'E. et à l'O. par les prov. de Vérone, Padoue et Mantoue : 80 kil. sur 26; 150 000 bab. ; ch.-l. Rovigo. Elle est arrosée par le Pô, l'Adige, le Tartaro, l'Adigetto. Climat humide et malsain. Culture du riz, élève de bétail. Ce pays fut, sous Napoléon I, réparti entre les 4 dép. du Mincio, de la Brenta. de l'Adriatique et du Bas-Pô.
- POLICASTRO , Buxenlum ou Pyxus , v. et port d'Italie, dans l'anc roy. de Naples (Principauté Ci-térieure), sur le golfe de Policastro (anc golfe de Laos), qui fait partie de la mer Tyrrbénienne; 600 hab. Évêché. Ville ancienne de la Lucanie, jadis plus grande; détruite par les Goths, par les Maures, enfin par les Turcs (1544), — Une autre Policastro, jadis Pétilie, est dans la Calabre Ultérieure 2*, à 8 kil. O. de Sta-Severina, et compte 3450 hab.
- POLIER (Henri de), colonel suisse, né à Lausanne en 1741, d'une famille originaire de France,, servit la Compagnie des Indes sous Hastings, étùdia'profon-dément la langue, et la religion des Hindous, revint » en Europe avec une grande fortune, et se retira dans le domaine de Rosetti près Avignon, où il Dû assassiné par des brigands (1795). II est le 1er qui ait pu se procurer une copie complète des Ve'rfasvfëlle se, trouve au Musée Britannique). Il avait^én'outre ràp-? porté de l'Inde une belle collection de peintures in- " diennes, et de nombreux manuscrits, dont u'hfepàr-tie se trouve à la Biblioth. impériale dé Paris. — âa sœur, Marie-Elisabeth P., a tiré'âe ses no.tésjmahuV. scrites la Mythologie des Eindêiis,- Paris, 1809. - ?
- POLIGNÂC, ÂpoUiniacutô; bg de la Htë-Lôife;;à 4 kil. N. O. du Puy; 2305/&b::-Vièûx,çh|.tèa,ù',"db-., maine de la famille PoligBac^cïn'str'ûlt surlësmiiiés d'un temple d'Apollon^ Jadis titré d'une vicomte, 4 qui devint comté, puis marquisat, èùflft duché.
- POLIGNAC, l'unsdesplusanc-maïsqfiâ du-yelay, qui exerça longtemps la puissance souveraine dans ce pays, tire sort nom del'aiicïén château'de Poli-gnac, et prétend descendre? de la rhêm&famille que Sidoine Apolfinâire, auteur;qui signale en effet un château d'Âpolliniacum comme sa maison paternelle. Plusieursmembresde cette famillé^ônt par suite pris leprénoln de Sidoine Apollinaire./
- POLIGNAC (Melchior de), cardinal célèbre et habile diploroaté,'né en 1661, au Buy en Velay, mort en 1741, fut chargé de négociations à Rome (1689), alla (Comme àmbàssâdeur;!ln.Ç5ÏÏogne (1693) et réussit à îfaire élire roi leprincè^e Conti (1696); mais, cette etectibn; u'àyant polnSfeu d'effet, ' il fut disgracié et exilé-pendànt quatféWns. Rentre en en grâce en 1702, il f^wjinmé plénipotentiaire en Hollande (1710-13) et olfipyfe chapau de cardinal (1713). Exilé de nouveS^p^"dîrît la. Régence pour s'être compromis danSlBpSSnspiràtion des princes légitimés, il
resta rentra à ffipour en 1921, fut envoyé à Rome où eut part à l'élection de Benoît XIII (1724), y res 8 ans chargé des affaires de France et termina les différends suscités par là bulle Unigenitus. Il avait été nommé en son absence archevêque d'Auch (1726). Il fut reçu à l'Académie française en 1704, à ceile des sciences"en 1711, et à celle des inscriptions en 1717-On lui doit un poème latin'en 9 livres, intitulé V'AntiLucrèce , dans lequel il réfute la philosophie fausse et désolante de l'épicurien de Rome : c'est un ouvrage aussi bien écrit queÉien pensé, qui renferme des morceaux très-remarquables. L'auteur n'y avait pas encore mis la dernière main au moment de sa mort ; le poème fut revu et perfectionné par le professeur Lebeau, puis par l'âfibé de Rothelin, qui le publia en 1745. VAnti-Lucrèce a été trad. en prose par Bougainville, 1749, par.Bérardier, 1786, et mis en vers français par Jeanty-Laurans, 1813.
- POLIGNAC (la duchesse de), néfe POI.ASTRON, femme du duc Jules de Polignac, fut'intime amie delà reine Marie-Antoinette, qui la fit gouvernante des enfants de France et la combla de bienfaits. La haine publique calomnia cette liaisôn,et attribua aux deux amies les maux de la France; la duchessîémigra avec son mari dès 1789 et mourut à "Vienne eïi 1793, à 44 ans. — Le duc Jules de Polignac/son mari, était premier écuyer de Louis XVI. Participant à la fortune de sa femme, il fut fait duc en 1780 et nomiié en 1782 surintendant des postes. Il émïgra des premiers à la Révolution, servit dans l'armééde Condé, "reçut de l'impératrice Catherine II une terre dans l'Ukraine, et mourut à St-Pétersbourg en 1817. Il eut quatre enfants, dont Armand et Jules de Polignac, qui suiventr
- POLIGNAC (le prince Jules de), ministre étfavori de Charles X, fils des précédents, né à Paris en 1780, m. en 1847, fut emmené en Angleterre dès 1789 par ses parents émigrés, fut placé fort jeune près du comte d'Artois (Charles X), qui le prit en affection et
POU — 1514 — POLL
le nomma son aide de camp ; revint clandestinement en France en 1804, avec son frère aîné Armand, entra ainsi que lui dans le complot tramé par Georges et Pichegru contre le premier consul, fut condamné à deux ans de prison, tandis qu'Armand était condamné à mort, tenta par un généreux dévouement de sauver son frère; fut, après l'expiration de sa peine, détenu par mesure de sûreté, s'évada à la fin de 1813, et alla rejoindre àVesoul le comte d'Artois ; pénétra un des premiers dans Paris, et y arboraledrapeau blanc dès le 31 mars 1814. Il remplit»depuis diverses missions dans l'intérêt des Bourbons, notamment auprès du pape, qui lui conféra le titre de prince romain ; fut nommé pair en 1816, mais refusa longtemps de prêter serment à la Charte; fut nommé en 1823 ambassadeur à Londres, et signa en cette qualité le traité qui autorisait l'expédition en faveur des Grecs; fut, quoique fort impopulaire., appelé par Charles X au ministère le 8 août 1829, et reçut avec le portefeuille des affaires étrangères la présidence du.conseil;.ne tarda pas à justifier toutes les craintes en signant, le 25 juillet 1830, les funestes ordonnances qui amenèrent la chute de Charles X et de la branche aînée des Bourbons; refusa obstinément tout accommodement pendant la lutte, tenta, après le triomphe définitif de la révolution, de s'échapper sojis un déguisement, mais fut reconnu à Granville," transféré à Paris et traduit devant la Cour des pairs : il fut condamné à une prison perpétuelle, privé de* tous ses titres, grades et ordres, et déclaré mort civilement. Après quelques années de détention au fort de Ham, il fut amnistié, en 1836^ il passa en Angleterre, puis obtint de rentrer en France, où il put finir tranquil^ lement ses jours. Ce ministre^ auteur de tant demaux,'-était dans la vie privée un Iranime bon, pieux et honorable ; sa conduite s'expliqufepar des préjugés.lie naissance et d'éducation, par u^e foi aveugjl^rans les doctrines de l'ancien régime et par un djvgffiiuent chevaleresque pour Charles X. — Sojtefj|f||.âîné, le duc Armand, né en 1771, mort comi^^^eh 1847, était animé du même dévouement pourTSmonarchie. Arrêté avec lui en 1804 comme impliqué dans la conspiration de George Cadoudal, et condamné àmort, il ne dut son salut qu'à l'intercession de l'impératrice Joséphine.EnferméaufortdeHam, il s'évada en 1813, fut nommé en 1814 aide de camp et 1" écuyer du comte d'Artois, puis maréchal de camp. Il fit partie en 1815 de la Chambre introuvable, entra à la Chambre des pairs à la mort de son père (1817), refusa en 1830 de prêter serment et rentra dans la vie privée.
- POLIGNANO, v. et port d'Italie, dans l'anc roy. de Naples (Terre-de-Bari), sur l'Adriatique, à 35 kil. S. E. de Bari ; 7000 hab. Evèché. Curieuses cavernes.
- POLIGNY, Poliniacum, ch.-l. d'arr. (Jura), à 29 k. N. E. de Lons-le-Saulnier, au pied d'une montagne; 5401 hab. Justice de paix (le tribunal de 1" inst. est àArbois), collège. Fabriques de bonneterie, chandelles, tonneaux, faïence, salpêtre, etc. Commerce en grains, vins, bestiaux, fromages, etc. Patrie de ). Coythier, médecin de Louis XI. —Ville jadis importante : elle était, sous les. Romains, la résidence du gouverneur de la Séquanai se, et fut, aumoyen âge, une des habitations des comtes et ducs de Bourgogne; elle fut érigée en cjmmune en 1288. Elle fut prise en 1595 par Henri IV, en 1638 par le duc de Lon-gueville, en 1674 par Condé.
- POLIORCÈTE (DËMÉTRIUS). V. DÊBÉTRIUS.
- POLITIEN (Ange Ambrogini), littérateur italien, né en 1454 en Toscane, à Monte-Pulciano (d'où son nom), mort en 1494, obtint dès sa 1" jeunesse la faveur des Médicis par des stances sur un tournoi dans lequel Julien de Médicis avait remporté la palme, devint l'instituteur des deux fils de Laurent de Médi-ais.dont l'un fut plus tard le pape Léon X, fit à Florence des cours de littérature grecque et latine et de philosophie qui attirèrent un grand nombre d'auditeurs, entra dans l'Église à la fin de sa vie et obtint un canonicat à Florence. Il a laissé d'élégantes poésies italiennes; une Histoire de la conjuration des Pqazi, en latin, 1478; des Commentaires sur les Pané"ectcs,i poèmes Bucoliques latins, des épigrammes grecques, une traduction latine SBérodien. On a aussi de lui un recueil de Lettres, en 12 livres, précieuses surtout par les détails historiques sur la 2' moitié du xv* siècle. Soit comme prosateur, soit comme poëte, Poli-tien a manié la langue latine avec un talent qui en fait un émule des anciens. En outre, il a beaucoup contribué à répandre la connaissance et le goût de la littérature ancienne : on lui doit la découverte de nouveaux morceaux de Quintilien. Ses Œuvres ont été réunies à Venise dès 1498 et plusieurs fois réimprimées, notamment à Paris, 1512, et Bâle, 1654, in-f.
- POLITIQUES, tiers parti qui se forma lors des guerres civiles religieuses sous CharlesIX et Henri III. 11 se composait des mécontents du parti catholique et du parti protestant, ce qui les "fait aussi désigner sous le nom de Malcontents. S'inspirant des sentiments du Glmncelierde L'Hôpital, ïès-PoMques rer commandaient la tolérance mutuelle et se proposaient de rétablir la paix par une transaction équitable entre les deux communions. Leurs chefs étaient : François d'Alençon,. frère du roi, le roi de Navarre, Henri de Bourbon, le prince de Condé,les Montmorency, etc. Quelques imprudents de ce parti formèrent une conspiration contre Charles. IX en 1574, et deux d'entre eux, La Mole et Coconas, favoris du duc d'Alençon, furent décapités. Après la mort de Charles IX, ils prirent les armes, mais leur armée fut battue à Dor-mans par Henri de Guise, 1575. Henri III gagna les principaux chefs, en leur accordant des conditions avantageuses au traité de Beaulieu, 1576, e.tje parti sembla dissous. Cependant, les Idées qu'il soutenait firent leur chemin et préparèrent cette majorité nationale qui, ne voulant ni d'un roi hérétique, ni d'un roi étranger, repoussa les prétentions du foi d'Espagne Philippe II à la couronne de France, et se rallia à Henri IV, dès que ce prince se fut converti.
- POLK (J. KNOX), 11* président des Etats-;Unis, né en 1795 dans la Caroline du Sud, m. en 1849, avait d'abord été avocat dans le Tennessee. Député au Congrès en 1825, puis président de la Chambre des représentants, il fut nommé gouverneur du Tennessee par l'influence du général Jackson, et fut porté en 1845 à la présidence de l'Union par le parti démocratique. 11 annexa le Texas aux États-Unis, 1845, termina le différend qui s'était élevé avec l'Angleterre au sujet de l'Orégon, 1846, et fît au Mexique une courte guerre qui valut aux États-Unis le Nouveau-Mexique et la Californie, 1847. L'excès du travailhâtâ sa fin : il mourut peu après avoir quitté la présidence.
- POLLENTIA.auj. Polenza, v. de Ligurie, chez les Statiellates, auS.O. àlAstaetà'Alba Pompeia, était célèbre chez les anciens par ses laines noires. Stili-con y remporta une grande victoire sur Alaric en 403.
- POLLION, CÂsiniusPollio, orateuret personnage politique, né à Rome l'an 76 av. J.-C., m. l'an 4 de l'ère chrétienne, s'attacha d'abord à César, qu'il accompagna au passage du Rubiconet àlabat. de Phar-sale, puis servit Antoine et reçutdeluile commandement des légionsêampéas àMantoue : c'est-làqu'il eut l'occasion de connaître Virgile, dont il sauva le patrimoine. Consul en 40 av. J.-C., il prit Salone sur les Dalmates révoltés, ce qui lui valut les honneurs du triomphe. Il chercha vainement à réconcilier Octave et Antoine. Las enfin des caprices et de l'orgueil de ce dernier, il abandonna la carrière publique pour se vouer au barreau et aux lettres et entreprit d'écrire l'H.'stoi're des guerres civiles de Rome. Outre cette Histoire, en 27 livres, qui ne nous est pas parvenue, il avait laissé des discours, des lettres, des tragédies, un liwe contre Saïïusté; on n'a conservé de lui que trois lettres à Gicéron (dans le livre des Épîtres familières), et de courts fragments de son histoire et de ses discours. Pollion fut, comme Mécène, le protecteur des lettres et l'ami de Virgile et d'Horace, qui l'ont immortalisé dans leurs écrits : c'est
POLO — 1515 — POLO
à lui que Virgile adresse sa 4e églogue et Horace la l™ode du IIe livre. C'est lui qui établit la première bibliothèque publique à Rome. Comme orateur, on le plaçait immédiatement après Cicéron et sur la même ligne que César. 11 jouissait aussi d'une grande réputation comme homme de goût, et les meilleurs écrivains soumettaient leurs œuvres à sa critique.
- POLLUX, frère de Castor. Y. CASTOR.
- POLLUX, Juliiis Pollux, sophiste et grammairien grec, né à Naucratis en Egypte vers l'anl30deJ.-C, m. en 188, se fit un nom à Rome, fut un des précepteurs de Commode, puis alla remplir à Athènes la chaire publique d'éloquence, et mourut dans cette ville. De divers ouvrages qu'il avait composés, il ne nous reste qu'un Lexique en 10 livres, intitulé Ono-masticon, ouvrage où les mots sont disposés, non dans l'ordre alphabétique, mais selon l'analogie du sens. Les meilleures éditions de l'Onomasticon sont celles de Léderlin et Hemsterhuys, Amst., 1706, de G. Dindorf, Leips., 1824, et d'E. Bekker, Berlin, 1846. — Un autre J. Pollux, historien grec qui vivait sous Valens (364), adonné une Chronique qui va de l'origine du monde au règne de Valens, et qui a été publ. à Munich en 1792, avec traduction latine.
- POLO (Marco) ou MARC-PAUL, fardeux voyageur vénitien, né en 1252 ou 1256, m. vers 1323, accompagna son père et son oncle dans un voyage de commerce qu'ils avaient entrepris à la cour de Koublaï, grand-khan des Mongols. Il plut à ce prince qui le retint 17 ans à son service et l'employa dans des missions lointaines, dont il s'acquitta avec autant d'intelligence que de fidélité : il eut ainsi l'occasion de visiter des contrées qui étaient restées jusque-là inconnues aux Européens, la Tartarie, la Chine, l'Indo-Chine, le Japon. Après avoir traversé toute l'Asie, il revint en Europe par les îles delà Sonde, l'océan Indien et la Perse jusqu'àTrébizonde et Constantinople. De retour en Europe, en 1295, aveede grandes richesses, il arma à ses frais et commanda une des galères vénitiennes pendant la guerre de Curzola; mais il fut pris par les Génois et ne revit sa patrie qu'après plusieurs années de captivité. C'est pendant cette captivité qu'en 1298 il dicta ou fit rédiger la relation de ses Voyages. La relation de Marco-Polo, renfermant une foule de faits extraordinaires, fut accueillie avec incrédulité par ses contemporains, mais lés progrès de la science sont venus la confirmer et elle est justement regardée comme un des plus précieux monuments géographiques que nods possédions. On est incertain sur la langue dans laquelle elle a été rédigée originairement : quoiqu'il semble qu'elle ait dû l'être avant tout dans le dialecte vénitien, que parlait l'auteur, des découvertes récentes établissent que la 1" rédaction en aurait été faite en français (dans le dialecte picard). Quoi qu'il en soit, elle existe en italien, en latin, en français, en portugais, en espagnol, en allemand, en anglais. La 1" édition latine est présumée être de Venise ou de Rome, 1484, mais elle ne porte ni daté ni indice de lieu. La 1 '• édition italienne est de Venise, 1496. La meilleure traduction française est celle qui forme le tome I duBe-cueil des Voyages et Mémoires de la Société de géographie de Paris, publié en 1824. M..G. Pauthier a donné une édition du vieux texte français, qu'il considère comme larédaction originale, 1865,2vol. in-8.
- POLO (Gil), poète espagnol. V. GIL-POLO.
- POLOGNE, ancien Etat de l'Europe, dont les bornes ont beaucoup varié, et qui, dans sa plus grande étendue, embrassale pays compris entre l'Oderàl'O., le Dnieper à l'E., la Baltique au N., et la mer Noire auS.,de 47° à 58° lat.N. et de 13° à 30° long. E.,ayant environl200k. sur 1000. Il avait pour capitale Varsovie, et comptait de 12 à 15 millions d'hab. Outre la Courlande, qui, bien que régie par des ducs, était un fief polonais, et la Prusse occidentale ou Pomé-ranie, on y distinguait trois grandes masses : la Grande-Pologne, la Petite-Pologne, la Lithuanie, lesquelles étaient subdivisées comme suit :
Posnanie (palatinat de), Posen. Gnesne (palat. de), Gnesne. Kalich (palat. de), Kalich. Sieradie (palat. de), Sieradz. Vieloun (pays de), Vieloun. Lentchits (palat. de), Lentchits. Rava (palat. de), Rava. Brzests en Cujavie (palat. de), Brzests. Inovraclav (palat de), Inovraclav. Mazovie (palat. de), t Varsovie. Plotsk (palat. de), Plotsk, Dobrzin (palat. de), . Dobrzin. Cracovie (palat. de), Cracovie. Sandomir (palat. de), Sandomir. Lublin (palat. de), Lublin. Sévérie (duché de), Siewierz. Podlachie ou Bielsk (pal. de), Bielsk. Chelm (pays de), Chelm., Podolie (palat. de), Xamieniotz. Bratslav (palat. de), Bratslav. Kiev (palat. de), Zitômierz. Volhynie (païat. de), Ylodzymirerz.. Vilna (palat. de), Vilna. * Troki (palat. de), Troki. Minsk (palat. de), Minsk. Polotsk (palat. de), Polotsk. Vitebsk (palat. de), Vitebsk. Mstislav (palat. de), Mstislav. Novogrodek (palat. de), Novogrodek. Brzests en Polésie (palat. de), Brzests-Litovk. .Samogitie (duché de), Rossiena. La Pologne n'est guère qu'une plaine immense; elle est arrosée par plusieurs grands fleuves : la Vis-tule, le Niémen, le Dniestr et le Dniepr. L'air y est froid, mais sain; le sol est inégalement fertile : au S. E. les grains abondent ; la Lithuanie a d'immenses forêts, la Samogitie produit du lin en quantité. Beaux pâturages, bétail, gibier, élans, bisons,buffles (en Lithuanie et Mazovie), beaucoup de chevaux. sauvages; castors, loutres, ours, loups-cerviers, etc. Cuivre, plomb, fer, houille, immenses mines de sel (àBochniaetWielieza) ; albâtre, marbre, soufre, salpêtre, pierres à chaux et à bâtir. La population de la Pologne se divisait en nobles (ou ordre équestre), bourgeois et paysans, Ceux-ci étaieat presque4ous -serfs; les noble's avaient sur eux droit de vie et de mort; ils pouvaient seuls posséder des terres et étaient seuls admis à exercer les droits politiques. La forme du gouvernement de la Pologne, dans les derniers siècles de son existence, était très-vicieuse : la couronne , d'abord héréditaire, finit par devenir élective (1572); elle pouvait se donner même à des étrangers; le roi n'avait point le droit de lever des armées, de faire ht guerre, de conclure la paix, de former des alliances : la diète seule avait ce pouvoir; l'élection du roi était faite dans des diètes qui se tenaient à cheval et en armes, dans une plaine située sous les murs de Varsovie; tout noble adulte pouvait voter dans les diètes; un seul vote négatif empêchait • toute proposition de passer (c'est ce qu'on appelait | le liberum veto) : d'où l'impossibilité de rien déci- ; der légalement. Le sénat, plus puissant que le roi, I n'avait cependant lui-même que peu d'autorité. Après ce corps venaient les palatins, les starostes et les cas-tellans qui, bien que peu dépendants du pouvoir , central, n'avaient qu'un pouvoir assez restreint dans ; les provinces et districts. La religion dominante était le Catholicisme et le clergé catholique était fort riche (il possédait les deux tiers des terres); mais on comptait beaucoup de dissidents, Luthériens, Soci-nieris, Grecs non unis, qui longtemps furent traités avec une grande intolérance, et surtout beaucoup de Juifs, qui au contraire jouissaient d'une assez grande liberté; aussi avait-on surnommé la Pologne le Paradis des Juifs. Les Polonais sont de race slave.. La vivacité de leur esprit, leur caractère liant et sociable les ont fait surnommer les Français du Nord. Histoire. Les pays qui formèrent depuis la Polo-
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gne étaient vaguement compris par les anc dans la Germanie septentr. et la Scythie d'Europe. Aux vi° et vu" siècles, ces pays furent envahis par des tribus slaves connues sous les noms de Lettones et de Lèches, qui plus tard furent réunies sous le nom de Polènes ou Polonais, c-à-d. Slaves de la plaine. Ce n'est guère qu'au rai' que la Pologne commence à former un Ëtat unique et à part. A partir de l'an 842, elle est gouvernée par des ducs particuliers, du nom de Piasls, qui, plus tard, s'étatit soustraits à la suzeraineté de l'empire d'Allemagne, prennent le titre de rois sous Boleslas I, vers l'an 1000. Le Christianisme y avait été introduit dès 966 par Miécislas I. Le nouveau royaume commençait à prospérer; mais les partages perpétuels du territoire entre les fils des princes, l'anarchie de 1037 à 1042, la guerre civile de Zbîgnev, la séparation delà Silésie (1168), la lutte entre Lech le Blanc et Miécislas III ou son fils (1195-1207), vinrent compromettre son existence. La Pologne se relevait de ces maux, quand l'invasion mongole (1241-1287) lui fit souffrir des pertes incalculables. Après la mort de Lech le Noir, elle fut livrée de nouveau aux troubles intérieurs (1295-1306). Cependant le pays s'agrandit et prospéra sous Vladislasle Nain et surtout sous Casimir III : avec ce dernier finit la ligne aînée des Piasts. Louis le Grand, son gendre, joignit la Hongrie àla Pologne; mais après lui, ses deux filles, Hedvige et Marie, se virent réduites chacune à l'une des deux couronnes. Hedvige, à qui était échue la Pologne, amenala réunion de la Lithuanie et de la Pologne en épousant (1386) le grand-duc de Lithuanie Jagellon.qui se convertit et prit le nom de Vladislas V. Cette réunion, qui ne fut consommée qu'en 1444 (Voy. LITHUANIE) , doublait le territoire du royaume. La période des Jagellons (1386-1572) fut, avec les 80 années qui la précédèrent (sous Lech VI, Casimir III et Louis le Grand), la plus belle époque de la Pologne. Pendant ce temps, cette nation donna des rois à la Bohême, à la Hongrie, réunit à la couronne d'anciens grands fiefs qui s'en étaient détachés ; acquit la moitié de la Prusse (la Prusse occident, ou royale), avec suzeraineté sur la Prusse orient, ou ducale, plus la Livonie (1560), qui lui fut assurée par la paix de Kie-verova-Horka (conclue avec Ivan IV) ; en outre, elle établit sa suzeraineté sur la Courlande (1561). A la même époque, la Pologne résistaitglorieusementaux tentatives des Turcs, devenus ses voisins depuis la chute de l'empire grec. Malheureusement, la féodalité acquérait de plus en plus de force : après l'extinction des Jagellons dans les mâles (1572), la royauté fut déclarée élective (Henri de Valois, Henri III, fut le premier élu, 1573); mais, àchaque élection, de nouvelles restrictions, sous le nom de pacta consente, affaiblissaient de plus en plus le pouvoir : de là, insuffisance de l'impôt, manque de suite, de concert, point de secret dans les délibérations, point d'armée réelle, pas même de fortifications. Les querelles religieuses, suscitées par la naissance du Protestantisme, hâtèrent encore la décadence de la Pologne; en vain la diète de Wilna (1563) avait-elle décrété la tolérance et accordé aux dissidents les mêmes droits qu'aux Catholiques ; ce décret fut violé sous les Wasa et aboli sous Michel Wisnioviecki. Le dernier acte de puissance de la Pologne fut son intervention dans les troubles de la Russie à l'occasion du meurtre du fauxDmitri (1605), la prise de Moscou (1611), et les traités de Divilino (l 618) et de Yiazma (1634), par lesquels la Russie abandonnait non-seulement la Livonie, mais les provinces récemment conquises de Smolensk, de Tchernigow et de Novgorod-Sé-verskoï. Depuis, elle ne fit que rétrograder : elle fut dépouillée en 1657 de sa suzeraineté sur la Prusse orientale ou ducale, perdit la Livonie en 16G0, par la paix d'Oliva; Smolensk, l'Ukraine occid. et la Sévé-rie en 1667, par le traité d'Andrussof. La Pologne reprend un éclat momentané sous J. Sobieski, qui repousse les Turcs au moment où ils allaient s'em-
parer de Vienne (1683) et qui leur reprend plusieurs provinces; mais les fautes croissantes de la Mblesse et du sénat empêchent l'État d'y rien gagner, et Sobieski se voit forcé de signer en 1686 le traité de Moscou qui lui enlève la Podolie et Kiev. Pendant la grande guerre du Nord (1700-1721), l'invasion de Charles XII, la lutte entre deux compétiteursâutrône, Auguste (que soutenait le czar Pierre) et Stanislas Leczinski (que soutenait Charles XII), achevèrent la ruine de la Pologne, Enfin, à la faveur des discordes qui armaient les uns contre les autres, les Catholiques et les dissidents, les Russes occupèrent la Pologne, et Catherine II fit violemment proclamer roi Stanislas Poniatowski, son ancien amant (1764). Il se forme alors contre l'influence russe un rotas de , patriotes, dit Confédération de Bar (1768); Louis XV et la Porte prêtent leur .appui aux confédérés, mais la chute de Choiseul en France et les succès des Russes contre les Turcs rendent vain l'héroïsme des patriotes, et le premier démembrement de la Pologne est décidé. Ce démembrement eutJieu-en-ï77-2-. la Galicie orientale fut donnée à l'Autriche; toutes les anciennes conquêtes des Lithuaniens sur les Russes (Russie Blanche,, Russie Noire, Livonie polonaise) furent attribuées à la Russie à titre de restitution ; la Prusse royale et ses annexes devinrent le lot de la maison de Brandebourg. Ce qui restait porta encore le titre de roy. de Pologne, mais ne fut plus de fait qu'une province russe. En 1790, pendant la guerre des Suédois et des Turcs contre la Russiô_, les patriotes polonais opérèrent une révolution : ils promulguèrent en 1791 une constitution sage, qui abolissait l'absurde t»to et fortifiait la royauté; mais la Russie suscita contre eux la confédération de Targowice (1792), composée de mécontents polonais, qui prirent les armes au nom de l'ancienne constitution. A la faveur de ces dissensions, un 2" partage eut lieu, en 1793, entre la Russie et la Prusse : la Russie, qui eut la plus forte part, y gagna les voïvodies de Kiev, Brassav, Podolie, Volhynie, Novogrodek et Minsk. Un nouvel effort des Polonais en 1794 amena une 3° lutte plus inégale encore, dans laquelle Kosciusko fit vainement des prodiges de valeur, et un,3* et dernier partage s'effectua en 1795. L'Autriche y eut part aussi bien que la Russie et ia Prusse : la Russie cette fois s'incorpora toute la Lithuanie. La Pologne resta ainsi anéantie pendant douze ans. Après sa première campagne de Prusse (1807), Napoléon, parle traité de Tilsitt, fit de toute la Prusse polonaise et de plusieurs autres provinces de l'ancienne Pologne , le Grand-duché de Varsovie (F. ce mot), qui comprenait environ les deux cinquièmes de l'ancien royaume de Pologne, et il le donna au roi de Saxe. Frédéric-Auguste , petit-fils d'Auguste II, qui déjà* avait été élu roi par les patriotes de 1790, mais n avait point accepté. Depuis cette époque, les Polonais," espérant toujours le rétablissement de leur nationalité, se montrèrent dévoués à Napoléon et leurs soldats combattirent constamment dans les rangs de l'armée française, où ils formaient un corps d'élite (7. DOM-BROWSKI, Jos. PONIATOWSKI). Quand Napoléon fut tombé, le congrès devienne (1815) coupa en deux le Qrandrduchi de Varsovie : la partie occidentale, comprenant Dantzick, Thorn, Culm, Posen, etc., fut rendue à la Prusse, qui en fit le Grànd-duchè de Posen; la partie orientale, de beaucoup la plus forte, fut livrée à la Russie, qui en a formé une annexe de son empire sous le nom de Royaume de Pologne. Cracovie seule fut laissée en dehors de ce nouveau partage et forma une république indépendante; mais l'Autriche s'en empara en 1846 et l'incorpora à la Galicie,
- Le nouveau Royaume de Pologne a pour bornes à l'E. lesprov. lithuaniennes de la Russie occid., au N. la prov. prussienne de Prusse, à l'O. la Silésie (aussi à la Prusse), au S. la Galicie. Il s'étend de 35° à 42° long. E., de 50° à 55° lat. N.: 580 kil. du N. au S., sur 432 ; 124 000 kil. carr. ; 4 200 000 uab. ;
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capit., Varsovie. Il est divisé en 5 gouvernements : Varsovie, Lublin, Radom, Plotsk, Augustovo. D'après les traités de 1815, ce royaume, tout en étant annexé à l'empire russe, devait conserver sa nationalité : il reçut en effet une constitution de l'empereur Alexandre ; il eut sa diète, qui votait l'impôt et discutait les lois, et fut gouverné par un vice-roi (Constantin, frère de l'empereur Alexandre I). Sous cette nouvelle forme de gouvernement, la Pologne jouit de quelque repos de 1815 à 1830; mais, après la révolution française de 1830, elle se souleva contre la Russie, alléguant l'inexécution des traités qui avaient garanti ses libertés. Pendant dix mois (de novembre 1830 à septembre 1831), la Pologne lutta héroïquement contre des forces décuples ; vaincue de nouveau, malgré les efforts des Chiopicki, des Czartoryiski, des Skrzynecki, des Dembinski, elle fut décimée parle vainqueur, perdit la constitution que lui avait donnée Alexandre ainsi que la plupart de ses privilèges, et vit appesantir son joug : les statuts de 1832'et 1835 effacèrent les dernières traces de sa nationalité et lui enlevèrent jusqu'à l'usage de sa langue dans tous les actes officiels. L'empereur Alexandre II s'était efforcé depuis son avènement d'adoucir le sort de la Pologne ; il lui avait rendu l'usage de sa langue et lui avait donné un gouvernement séparé; néanmoins, enl863, les rigueurs du recrutement donnèrent lieu à une nouvelle insurrection : après deux ans d'une lutte inégale, les Polonais, qui avaient inutilement compté sur l'appui des puissances européennes , furent de nouveau réduits et virent aggraver leur sort.—VHist. de la Pologne a été écrite par Lelewel, 1829. Rulhière adonné une bonne Hist. de l'Anarchie et du démembrement de la Pologne, 1807. Souverains de la Pologne. Temps fabuleux. VladisiasIV, lelfai"n,1295 Lech, vers 501 Venceslas de Bohê- Vanda, 540 me, 1300 Cracus, 600 Vladislas IV, 2« f., 1304 Przémislas I, 750 Casimir III, le Grand,1333 Lech II, 804 Dynastie d'Anjou. Lech III, 810 Louis le Grand, 1370 Popiell, 815 Marie et Hedvige, 1382 PopielII, 830 Hedvige seule, 1384 Interrègne, 840-842. Dynastie des Jagellons. Dynastie des Piasts. Vladislas VJagellon, 1386 P'ast, duc de Pologne, 842 (avec Hedvige), 1386-90 Ziémovit, 861 Vladislas VI, 1434 Lech IV, 892 Casimir IV, ou Jean Ziémomislas, 913 Albert, 1445 Miécislas I, 962 Alexandre I, 1501 BoleslasI (l"roi), 992 Sigismond I, 1506 Miécislas II, 1025-37 Sigismond Auguste Othon, Maslav, 1032 ou Auguste I, 1548 Anarchie, 1037-42. Princes électifs. Casimir I, 1042 Henri de Valbis, 1573 B .leslas II, le Hardi, 1058 Etienne Bathori, 1575 Vladislas I, 1081 Sigismond III, \ 1587 Boleslas III, 1102 Vladislas VII,' 1 § 1632 Zbignev, 1107 Jean Casimir i> ou Jean II, ) 1684 Vladislas II, 1138
Boleslas IV, 1146 Michel Koributh Miécislas III, 1173 "Wisnioviecki, 1669 Casimir II, 1177 Jean III, Sobieski, 1674 Lech V, le Blanc, Période saxonne. 1194-1227 Auguste II, 1697 avec Miécislas III, 1199 Stanislas Leezins- avec Vladislas III, 1202 ki, 1704-1712 seul, 1207 Auguste II, 2e fois, 1709 Boleslas V, le Chaste, 1227 Auguste III, 1733 Lech VI, le Noir, 1289 Stanislas II, Ponia- Przémislas II, 1290 towski, 1764-1795 POLOGNE (PETITE ET GRANUE). V. POLOGNE.
- POLONCEAU (Ant. Rémi), ingénieur en chef des dép. du Mont-Blanc (1812) et de Seine-et-Oise (1815), puis inspecteur divisionnaire (1830), né à Reims en Î778, m. en 1847, exécuta plusieurs travaux importants, notamment la route du Lautaret, qui fait com-
muniquer Grenoble avec Briançon, la route des É-chelles et le beau pont de fer du Carrousel, à Paris, où il appliqua un système nouveau (1832). On lui doit l'introduction en France des routes à larnac-odam, l'usage du rouleau de compression pour l'empierrement, l'emploi du béton dans les constructions hydrauliques et un nouveau système de ponts à bascule, — Son fils, Camille P., 1S13-59, s'attacha spécialement à la construction des chemins de fer, dirigea l'exploitation de ceux de Versailles, d'Alsace, d'Orléans, donna les premiers plans des rotondes à locomotives, et perfectionna les machines ainsi que le matériel roulant.
- POLOTSK, Peltiscum, v. de la Russie d'Europe, (Vitebsk), sur là Dwina, à 100 kil. N. O. de Vitebsk, à 500kil. S. O. de St-Péterbourg; 3000 hab. Evêché grec. Ane château fort. —Câpitaled'une principauté souveraine au moyen âge, elle passa avec la Lithua-nie sous la domination de la Pologne, lui fut enlevée en 1563 parle czarlvan-Vasiliévitch, et reprise en 1579 par Etienne Bathori; les Russes s'en emparèrent de nouveau en 1655, mais elle ne fut définitivement réunie à la Russie qu'après le 1" partage de la Pologne, en 1772. Jusqu'en 1796, ellefutch.-l. d'un gouvt russe particulier. Gouvion St-Cyr défit Wittgenstein aux env. de cette ville le 18 août 1812.
- POLOVTSES ou mieux OUTSES , Usi en latin du moyen âge, peuple qui, venu de l'Asie avec les Cu-mans, parut en Russie au milieu du xie s. Il battit IsiaslavI sur les bords de l'Aluta (1067), fut défait* près de la Snove par Sviatoslav de Tchernigov en 1069, aida Oleg, prince de Tmoutarakan, contre Isias-lav, puis contre Vsévolod et contre Sviatopolk, successeur de ce dernier, et enfin s'établit sur tout l'espace compris entre l'Aluta, le Don et par la merauS. Unis aux PetchenèguesetauxValaques.lesPolovtses' obtinrent en 1078 un territoire en Thessalie, et se joignirent aux Grecs contre les Bulgares au xme s. A l'approche des Mongols, ils s'allièrent contre eux aux princes russes, mais ils furent anéantis à la grande bataille de la Kalkha, 1224.
- POLTAVA ou PULTAVA, V. de la Russie d'Europe, ch.-l. du gouvt de même nom, dans l'anc Ukraine, sur la Poltavka, à 1400 kil. S. E. de St-Pétersbourg; 15 000 hab. Evêché grec, cour d'appel, séminaire, école de cadets.Citadelle bâtie en bois, ainsi que la plupart des maisons. Pierre le Grand y remporta en 1709. sur Charles XII, roi deSuède,une victoire après laquelle ce dernier fut forcé de se réfugier à Bender en Turquie : un monument en granit conserve le souvenir de cette-victoire. Fondée en 1608, cette ville a été réunie à la Russie en 1664..— Le gouvt de Poltava, dans la petite Russie, entre ceux de Tchernigov, de Koursk, de Kharkov, d'Iékatérinoslav et de Kiev, a 400 -kil. sur 200, et env. 1 900 000 hab. Vastes plaines, beaux pâturages, élève de chevaux.
- POLTROT DE MERE (Jean), gentilhomme de l'An-goumois, né vers 1525, avait été espion militaire en Espagne, puis s'était fait protestant. Effrayé des succès du duc de Guise contre ses coreligionnaires, il l'assassina en 1563, pendant qu'il assiégeait Orléans. Il fut pris aussitôt, jugé et écartelé.
- POLUS de Sunium, acteur grec, contemporain de Périclès, réussissait surtout dans le pathétique. On dit qu'un jour, jouant le rôle d'Electre dans la pièce de Sophocle qui porte ce nom, il prit dans ses mains l'urne de son propre fils qu'il venait de perdre, et lui adressa les touchantes paroles qu'Electre adresse à l'urne d'Oreste : il arracha ainsi des larmes à tous les spectateurs.
- POLUS (le cardinal), en anglais Pôle ou Pool, né en 1500 à Stowerton-Castle (Stafford), m. en 1558, était parent de Henri VII et d'Edouard IV. Cardinal et légat apostolique en Angleterre, il déplut à Henri VIII en désapprouvant son changement de religion : sa tête fut mise à prix et il n'échappa qu'à grand'peine à la mort. Il remplit depuis diverses missions pour le St-Siége, fut un des trois présidents
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du concile de Trente, et devint sous la reine Marie archevêque de Canforbéry et président du conseil royal. On a de lui : Pro unitate ecclesise, ad Henri-eum THF; Reformatio Anglix, 1556.
- POLYBE, Polybius, roi de Corinthe, avait adopté Œdipe dans son enfance et lui destinait son trône. Après le départ d'Œdipe, il choisit pour successeur Adraste,qui, chassé d'Argos, s'était réfugié à sa cour.
- POLYBE, historien grec, fils deLycortas, né à Mé-galopolis vers 206 av. J.-C, passa sa jeunesse près de Pnilopœmen, qui le forma dans l'art de la guerre, s'efforça, mais en vain, de maintenir la neutralité des Achéens entre Rome et la Macédoine, fut envoyé à Rome en otage (166), et ne recouvra sa liberté que 17 ans après. Pendant son séjour en Italie, il fit une étude approfondie de la politique et de l'état militaire des Romains et s'acquit l'amitié des deux fils de Paul-Êmile, surtout du second Scipion l'Africain, qu'il accompagna au siège de Carthage (146); il voyagea ensuite en Afrique, en Espagne, en Gaule, et fut chargé par les Romains de diverses missions près des Grecs, en faveur desquels il réussit plus d'une fois à adoucir le vainqueur. Il m. en 124, à 82 ans. Il avait écrit 1" Vie de Philopcemen, la Guerre de Numance, une Tactique, et une Histoire générale deson temps, en 401ivres, où il menait de front l'histoire de Rome et celle des États contemporains : cotte Histoire ne s'étendait que de l'an 220 à 146 av. J.-C., mais l'auteur présentait dans les 2 premiers livres i un tableau des événements antérieurs. Nous possédons seulement les 5 premiers livres de l'Histoire générale et des fragments assez considérables des autres livres. Ces fragments se composent : 1° d'une double série d'extraits formés par ordre de Constantin VII et intit. Ambassades et Exemples des vertus et des vices ; 2° de passages recueillis dans les auteurs anciens; 3° de fragments récemment découverts par A. Mai dans les palimpsestes, parC Muller à l'Escu-rial, par M. Mynas au mont Athos. Considéré comme écrivain, cet auteur laisse à désirer : il se livre à de fréquentes digressions ; il raconte froidement ; ses portraits manquent de vie, son style est souvent prétentieux, pénibleou monotone ; mais il se distingue entre tous par l'exactitude, le jugement et l'impartialité : historien philosophe, il scrute les causes et les ressorts des événements; ij fait comprendre les opérations diplomatiques ou' militaires ; il révèle les caractères, les talents et les fautes des acteurs politiques; c'est l'historien des hommes d'État, des hommes de guerre et des penseurs. La 1" édition grecque de Polybe est de 1530; auparavant on n'avait que la traduction latine des cinq premiers livres par Perotti ; ensuite vinrent les éditions d'Isaac Casaubon, Paris, 1609;de Jacq.Gronovius,Leyde, 1670, de Schweig-hœusar, Leipsick, 1792, 8 vol. in-8, de Bekker, Berlin , 1844. F. Didot a réimprimé l'édition de Schweig-haeuser avec des notes médites de ce savant, et les nouveaux fragments découverts à l'Escurial par C. Muller, 1840, grand in-8.Ernesti a donné un Lexicon Polybianum. L'Histoire de Polybe a été trad. en franc. pardom Thuillier, avecdes Commentaires de Folard", 1727-30,6 v.in-4, et par F. Bouchot, 1847, 3v.in-12.
- POLYCARPE (S.). évêque de Smyrne, s'était converti fort jeune au Christianisme, et s'était attaché à S. Jean l'Evangéliste. 11 eut lui-même pour disciples S. Photin et S. Irénée. Il subit le martyre à Smyrne vers l'an 167 ; il avait près de 95 ans. On le fête le 26 janvier. On a de lui une Épilre aux Philippiens.
- POLYCLÈTJE, statuaire et architecte, né vers 480 av. J.-C.. à Sicyone ou à Argos, est célèbre surtout par sa belle Junon colossale, faite pour letempled'Ar-gos, qui avait la tête, la poitrine, les bras et les pieds en ivoire; le reste, composé des vêtements, était en or. Cet artiste avait écrit un livre sur les proportions du corps humain et avait exécuté une statue-modèle, dite le Canon, c'est-à-dire la règle, dans laquelle il avait réuni toutes les perfections du corps humain. Comme architecte, ses chefs-d'œuvre étaient un Tho-
lus, monument circulaire en marbre blanc, à Spi-daure, et un théâtre enfermé dans le temple d'Es-culape de la même ville.
- POLYCRATE, tyran de Samos (535-524 av. J.-C.), s'empara de l'autorité en faisant périr ses deux frères, avec lesquels il avait d'abord partagé le pouvoir, amassa de grandes richesses, soumit plusieurs lies de la mer Egée, défit les Milésiens venus au secours de ceux de Lesbos, et devînt assez puissant pour qu'Amasis, roi d'Egypte, et Cambyse, roi de Perse, recherchassent son alliance. Protecteur des lettres et des sciences, il reçut à sa cour Anacréon et Phé-récyde, et rassembla une riche bibliothèque. Il fut longtemps célèbre par son bonheur. On raconte qu'inquiet lui-même de l'étonnant succès qu'obtenaient toutes ses entreprises, il voulut, pour prévenir la jalousie des dieux, s'imposer un sacrifice en jetant à la mer un anneau d'un grand prix; mais, que peu de jours après cet anneau fut retrouvé dans le corps d'un poisson et lui fut rapporté. Polycrate périt peu après de la manière la plus malheureuse : pendant qu'il méditait la conquête de l'Ionie, il fut pris en trahison par Orétès, gouverneur de Sardes pour Cambyse, qui le fit mettre en croix.
- POLYDECTE, roi de l'île de Sériphe, recueillit Danaé et Persée, qui avaient été livrés à la mer enfermés dans un coffre. Ayant voulu dans la suite faire violence à Danaé, il fut puni par Persée quile pétrifia en lui présentant la tête de Méduse.
- POLYDECTE, roi de Sparte de 907 à 898, père do Charilaûs, dont Lycurgue, son frère, fut 1e tuteur.
POLYDORE, fils de Priam. V. POLYMNESTOR. POLYDOBE DE CARAVAGE. 7. CARAVAGE. POLYDORE VIBGILB, historien. F. VIRGILE.
- POLYEN, Polysmus:, écrivain grec du n" s. de J.-C, natif de Macédoine, était avocat à Rome sous Marc-Aurèle. Il a laissé : Stratagèmes ou Ruses de guerre, en 8 livres, compilation faite sans art, mais remplie de faits intéressants : elle fut composée en l'an 163 et dédiée aux emp. Marc-Aurèle et Vérus. Les Stratagèmes ont été publiés par Is. Casaubon, Pasis, 1589; par Coray, 1809, par E. Woelflin, Leips., 1860, et trad. par dom G. A. Lobineau, 1739 et 1770.
- POLYEUCTE (S.), martyr d'Arménie au'in1 s., servait à Mélitène dans l'armée romaine, lorsqu'il fut converti par son aini Néarque. Ayant confessé J.-C., il eut la tê.te tranchée vers 250 ou 257. On le fête le 13 février. Les actes de ce saint sont peu avérés. On sait que le martyre de Polyeucte a inspiré à Corneille une de ses plus sublimes tragédies.
- POLYGNOTE, de Thasos, peintrequi florissait vers 396 av. J.-C, fit faire de grands progrès à l'art. On admirait surtout son dessinetlebeaucaractèredeses figures. Ses ouvrages les plus estimés se trouvaient à Athènes, où il peignit à. fresque une partie du Petite, et à Delphes, où il représenta sur les murs du Lesché la Destruction de Troie.
POLYHISTOR (Alexandre). F. ALEXANDRE P.
- POLYMNESTOR, roi de la Chersonèse deThrace, avait épousé Ilione, fille de Priam et d'Hécubè. Au début de la guerre de Troie, Priam lui confia Polydore, son plus jeune fils, avec de grands trésors ; mais, après la chute d'Ilion, Polymnestor tua le jeune prince et s'empara de ses richesses. Débarquée par hasard sur la côte de Thrace, Hécube, ayant revu Polymnestor, sejetasurlui, lui arracha les yeux et tua ses enfants.
- POLYMNIE ou POLYHYMNIE (de polys, beaucoup, et hymnos, hymne), muse de la poésie lyrique, inventa l'harmonie. On la représente dans une attitude pensive, le doigt sur la bouche; on lui donne pour attributsle sceptre, le laurier et un rouleau de papyrus.
- POLYNÉSIE (c-à-d. en grec nombreuses îtes)jUne des grandes divisions de l'Océanie.à l'E. de la Micro-nésie et de la Mélanésie, comprend les innombrables petites îles qui composent les archipels compris entre 160° long. E. -105° long. O., et35°lat. N, - 56° lat. S, Pour l'énumération des principaux de ces archipels, F. l'art, OCEAHIE. —- Quiros, Tasman, Rogge-ween,
POMA. — 15
19 — POMÉ
Bougainville, Cook, La Pérouse, Dumont-d'Urville sont les navigateurs qui ont fait le plus de découvertes dans la Polynésie.
- POLYNICE, prince thébain, né de l'union incestueuse d'Œdipe et de Jocaste, était le frère jumeau d'Ëtéocle. Les deux frères nourrirent toujours l'un contre l'autre une haine mortelle. Après la catastrophe d'Œdipe, Polynice convint avec son frère qu'ils régneraient un an sur Thèbes à tour de rôle ; il laissa Ëtéocle commencer, mais, l'année révolue, celui-ci refusa de céder la couronne. Aidé par Adraste, roi d'Argos, dont il avait épousé la fille, Polynice vint, accompagné de six autres princes grecs, mettre le siège devant Thèbes, et commença la guerre dite des Sept-Chefs. Les deux frères s'étânt rencontrés dans le combat se tuèrent réciproquement. On prétend que la mort même n'éteignit pas leur ressentiment et que, leurs corps ayant été mis sur le même bûcher, on vit la flamme se diviser en deux langues qui parurent se combattre. Créon, leur oncle, resté maître de Thèbes, défendit de rendre les derniers honneurs à Polynice, et fit périr Antigone pour avoir contrevenu à ses ordres. On place ces événements vers l'an 1315 av. J.-C. La lutte d'Ëtéocle et de Polynice a fourni à Racine le sujet des Frères ennemis.
- POLYPHËME, fameux cyclope, fils de Neptune et de la nymphe Thoosa, était d'une taille colossale, d'une laideur affreuse et n'avait qu'un seul œil au milieu du front. Il habitait en Sicile un antre voisin de la mer, et faisait paître ses troupeaux dans de vastes prairies; il se nourrissaitde chair humaine et s'abreuvait du lait de ses troupeaux. Dédaigné parGalatée qu'il aimait, il écrasa Acis, son rival, sous un quartier de roc Lorsque la tempête jeta Ulysse et son équipage sur les côtes de Sicile, il les enferma dans sa caverne pour les manger; déjà il en avait dévoré deux quand Ulysse, ayant réussi à l'enivrer, lui creva son œil unique avec un pieu et parvint, par un ingénieux stratagème, à sortir de l'antre malgré sa rage. Cette aventure est racontée par Homère dans l'Odyssée (1. IX) et par Ovide dans ses Métamorphoses (1. XIV). Euripide amis Polyphème en scène dans son Cyclope.
- POLYPHONIE, du sang royal de Messénie, tua le roi Cresphonte, son parent, et tous les princes de la famille royale, sauf Téléphonte (ou jEpytus), qui lui échappa; puis s'empara du trône et força Mérope, veuve de Cresphonte, à l'épouser ; mais il finit par périr lui-même de la main de Téléphonte, quand ce prince fut parvenu à l'adolescence. 7. MEROPE.
- POLYSPERCHON, général d'Alexandre, commandait les Stymphéens à la bataille d'Arbèles, et conquit la Bubacène; mais il encourut par sa franchise la d'sgrâce d'Alexandre, qui le mit en prison et ne lui pardonna que longtemps après. En 320, il remplaça Antipater dans la tutelle des rois et la régence de l'empire ; mais il ne tarda pas à être attaqué par Cassandre, fils d'Antipater, aidé de Ptolémée : vaincu en plusieurs rencontres et abandonné de ses alliés, il fut obligé de se réfugier chez les Étoliens (317). Il reparut quelques années après avec Hercule, fils d'Alexandre et de Barcine, qu'il voulait mettre sur le trône ; mais, séduit par les promesses trompeuses de Cassandre, il consentit à empoisonner le jeune prince (309). Loin de se fortifier par ce crime, il se priva de tout appui. On ignore ce qu'il devint depuis.
- POLYTIMÈTE, Polytimetus, riv. de Sogdiane, qui passait à Maracanda, est auj. le Zer-Afchdne.
- POLYXÈNE, une des plus jeunes filles de Priam et d'Hécube, était très-belle. Achille, épris de ses charmes, la demanda et l'obtint; il allait l'épouser, quand Paris le tua en trahison : Polyxène se perça le sein de désespoir. Selon une autre tradition, Pyrrhus vengea la mort de son père en immolant Polyxène sur le tombeau d'Achille.
[modifier] POM
- POMARD, vge du dép. de la Côte-d'Or, à 4 kil. S. O. de Beaune; 1200 hab. Vins fameux, les plus exquis de la côte de Beaune après ceux de Volnay.
P01IARÉ, nom de olusieurs princes qui régnèrent
surTaïti.P.I, névers!748,m. enl803, accueillit les étrangers, surtout les missionnaires anglais, eut par suite à lutter contre ses sujets insurgés etlesréduisit avec le secours des armes anglaises.—P. II, né en 1781, m. en 1821, eut également à lutter contre ses sujets parce qu'il donnait toute sa confiance aux Anglais, se vit obligé en 1807 de se réfugier dans l'Ile Huahine, où il se fit baptiser, fut rappelé à Taïti en 1817, y propagea son nouveau culte et traduisit lui-même l'Evangile en taïtien.—Sa fille, nommée aussi Pomaré, née en 1822, régnait sur Taïti lorsque cinq des chefs principaux de l'île, las de leurs querelles intestines, se placèrent sous la protection de la France (1842). Soutenue parles Anglais, elle protesta contre cet acte et fut par suite obligée de s'exiler dans une île voisine, mais elle finit par accepter le protectorat (1847), et vécut depuis en bonne intelligence avec la France. A la suite d'une révolution intérieure, elle abdiqua en 1852 en faveur de son fils aîné, Tamatoa.
- POMBAL, v. du Portugal (Estramadure), à 34 kil. N. E. de Leyria; 5000 h. Ruines d'un château fort.— Elle appartenait jadis à l'ordre des Templiers, et fut cédée à celui du Christ en 1357; on y fonda ensuite en faveur de la famille de Carvalho-Melho une com-manderie, qui, en 1770, fut érigée en marquisat.
- POMBAL (don Séb. Jos. CARVALHO-MELHO, comte d'Oeyras, marquis de), ministre portugais, né en 1699 à Soura près de Coïmbre. Après avoir été secrétaire d'ambassade àLondres(1739), ambassadeur à Vienne (1745), il fut nommé en 1750 par le roi Joseph ministre des affaires étrangères, devint au bout de peu d'années principal ministre et garda l'autorité pendant 27 ans. Il s'occupa sans relâche de donner de la force au gouvernement, de comprimer les factions, d'affaiblir les nobles, défavoriser le commerce, et fit tous ses efforts pour réparer les maux causés par le tremblement de terre de Lisbonne (1755). Fort hostile aux Jésuites, il leur retira l'administration du Paraguay, obtint contre eux de la cour de Rome un décret de réforme (1757), puis les impliqua dans un complot contre la vie du roi (1758) et les fit définitivement expulser du Portugal (1759) ainsi que du Brésil (1760).-Il s'efforça d'enlever aux Anglais le commerce exclusif du Portugal ; néanmoins, dans la guerre de 1762, entre la maison de Bourbon et l'Angleterre , il se déclara en leur, faveur et refusa d'accéder auPacte de famille. Comblé de faveurs par Jo-sephl,quile créa en 1759 comted'Oeyras etâal770 marquis de Pombal, il perdit tout son crédit à la mort de ce prince (1777) ; il se vit même assailli de mille accusations, mis en jugement et banni de la cour (1781). Il mourut en exil dix mois après (1782). Pombal est un des grands ministres qu'ait eus le Portugal: il laissa en quittant les affaires 240 millions en caisse, mais il avait les formes tyranniques et était fort engoué des idées philosophiques du xviir* siècle.
- POMÉGUE, petite île de la Méditerranée, près de la côte du dép. des Bouches-du-Rhône, dans la baie de Marseille, et à 8 k. S. de ce port. Les navires arrivant d'Afrique et du Levant y font quarantaine.
- POMÉRANIE,Pommern, prov.des Etats prussiens, entre le duché de Mecklembourg à l'O., la Prusse propre à l'E., le Brandebourg au S., la mer Baltique au N.; 430 kil. de l'E.à l'O. sur 60 de largeur moyenne ; 1 300 000 hab. (en y comprenant l'île de Rugen) ; ch.-l., Stettin. Elle est divisée en 3 régences (Stralsund, Stettin, Cœslin).Beaux ports, places très-fortes, université (à Greifswalde). La Pomeranie est arrosée par l'Oder, qui la coupe en deux, par la Recknitz, la Peene, la Swine, l'Ihna, la Rega, la Persante. C'est un pays humide, assez froid, médiocrement fertile; cependant il produit des céréales, du chanvre, du tabac, et est riche en bois et en pâturages ; ses oies fumées, ses jambons et saucissons sont renommés. On trouve de l'ambre sur ses bords. Le luthéranisme y domine. — Cette contrée (dont le nom dérive du slave Pomarski, près de la mer) fut successivement habitée par divers peuples barbares :
POMM
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POMP
Goths, Suèves,Rugiens, Vandales, Slaves. Au vu* s., elle était surtout occupée par les Venèdes; au ix° on trouve à l'O. de l'Oder des Vélatabs ou "Wiltses, des i'ollensiens, etc. Au xi*, tous ces petits peuples furent compris dans l'éphémère roy. de Slavonie, vassal de la Saxe; diverses villes s'y gouvernaient presque en républiques, entre autres Winnetha et l'Etat pirate d'temsbourg, fondé par Palnatoke.Vers la fin du même siècle, un fils du roideSlavonie.Mistewoïll, occupa toute la Poméranie qui contenait alors, outre la Poméranie actuelle, la Pomérellie, la Nouv.-Mar-che et la Marche de l'Ucker; il la transmit à Svan-tiborl, son fils, qu'on regarde comme la tige des ducs de Poméranie et qui se reconnut vassal de la Pologne. A la mort de ce dernier (ou à son abdication), en 1107, le duché fut coupé en deux, la JPomi-ranie antérieure, à l'O., et la Poméranie ultérieure, à l'E. (la Persante était la ligne de séparation). Une forte partie de celle-ci devint en 1290 prov. polonaise, sous le nom de Pomérellie; le reste revint en 1295, par suite de l'extinction de la ligne qui le possédait, à la ligne de Poméranie antérieure, laquelle,dès 1181, s'était reconnue vassale de l'empereur d'Allemagne. Une multitude de partages rendent l'histoire de la Poméranie très-confuse ; on peut cependant y distinguer trois phases : l°duxi°s. à 1285, unité; 2° de 1285 â 1478. séparations diverses; 3° de 1478 à 1637, réunion des diverses branches pendant 105 ans, et coexistence de deux lignes seulementpendant 54 ans, de 1569 à 1623. Dans la 2" de ces périodes, on rencontre les duchés de P.-Stettin, P.-Wolgast, P.-Star-gard, P.-Stolpe et de Rugen. Depuis longtemps la maison de Brandebourg avait conclu avec la ligne de P.-Stettin un pacte qui lui donnait des droits éventuels sur ce duché; néanmoins, quand cette ligne s'éteignit, en 1464, les droits de la ligne de P.-Wolgast prévalurent; mais il fut convenu en 1529 qu'au cas de l'extinction du cette ligne elle-même, la maison de Brandebourg recueillerait la succession; c'est ce qui eut lieu en 1637, à la mort de Bogislas XIV. Cependant les électeurs de Brandebourg n'eurent pas encore toute la Poméranie; le traité de Westpha-iie (1648) fit de ce pays deux parts : la Poméranie antérieure (en deçà de l'Oder) et la Poméranie ultérieure (au delà d'e l'Oder), et donna à la Prusse la 2°, et à la Suède la 1",plus Stettin, Garz, Dam, Golnau, l'île de Wollin, le Frische-Haff : d'où le nom de Poméranie suédoise donné à tout ce lot, qui eut pour ch.-l. Stralsund. La grande guerre du Nord (1700-1721), terminée par la paix de Nystad, diminua beaucoup la Poméranie suédoise au profit de la Prusse ; en 1807, elle perdit encore défait Stralsund et l'île de Rugen. Le tout en 1814 fut cédé au Danemark en échange de la Norvège ; en 1815 le Danemark le céda a la Prusse en échange du Lauenbourg; de sorte qu'aujourd'hui la Prusse réunit toute la Poméranie.
- POMÉRELLIE, dite aussi Pomifrani'e mineure, partie de la Poméranie comprise entre la Vistule(r.g.), la Baltique et la Prusse, avait pour villes principales Schwetz, Konitz, Stargard, Dirschau. Après avoir eu des souverains particuliers, elle échut à la Pologne en 1290, fut longtemps un sujet de querelles entre ce royaume, le Brandebourg et l'Ordre Teuto-nique, et finit par être partagée entre ces 3 puissances (1311); mais en 1343 et 1436 les Teutoniques cédèrent leur part à la Pologne. La Pomérellie est une des provinces que le premier démembrement de la Pologne valut à la Prusse (1772).
- POMEY (Fr.), jésuite, né en 1C19, m. en 1673, enseigna dans divers collèges de son ordre et devint préfet des études au collège de Lyon. On a de lui plusieurs bons ouvrages classiques : Dictionnaire français-latin, Lyon, 1664, in-4 (réimprimé sous le titre de Dictionnaire royal); l'omarioîum, seu Flos lati-nitalis, 1665; Indiculus universalis, 1667 ; Pantheum mylhicum, 1669, trad. en français en 1715 sous le titre d'Histoire des anciennes divinités du Paganisme.
POilMEREUL (François de), général,né à Fougè-
res en 1745, m. en 1823j servit d'abord en Corse, fut envoyé par Louis XVI à Naples pour y organiser l'artillerie, reprit du service en France après le 18 brumaire, fut sous l'Empire préfet, puis conseiller d'État et directeur de la librairie, et fut exilé eri 1815 pour avoir rempli les fonctions de commissaire extraordinaire pendant lesTCent-Jours. On a de lui, entre autres ouvrages -.Histoire de Corse, 1779; itec/ier-ches sur l'esclavage dupeuple en France, 1781 ; Vues sur l'Italie et Malte, 17 97 ; Campagnes du général Bonaparte en Italie, 1797. Il a coopéré, pour la partie militaire, à l'Encyclopédie méthodique.
- POMONA ou MAIKLAND, la plus grande desiles Or-cades, au centre du groupe, n'est qu'un amas de petites montagnes entrecoupées de bras de mer qui y forment une foule de. marécages et de lacs; 46 k. sur 20; 15 000 h. Sol aride ; bruyères. Mines de fer. Ruines curieuses, entra autres la Maison dés Pietés et le Cercle de Loda, mentionné dans Ossiafi.
- POMONE (de Poroum, fruit), déesse des fruits chez les Latins, femme du dieu champêtre Vertumne, avait un temple à Rome. On la représente couronnée de pampres et de raisins, et tenant à la main une corne d'abondance ou une corbeille de fruits.
POMOTOU (Archipel). Y. HAUVAISE (Mer). POMPADOUR, b. de France. V. ARNAC-POMPADOUR.
- POMPADOUR (Jeanne Antoinette POISSON, marquise de), femme remarquable par sa beauté et son goût, une des maîtresses de LouisXV, néeà.Paris en 1721, morte en 1764, était fille d'un fournisseur de l'armée, qui fut obligé de fuir pour avoir malversé; elle épousa fort jeune le neveu d'un fermier général, Lenormand d'Etiolés, et quitta son mari en 1744 pour se donner à Louis XV. dont elle avait attiré les regards en suivant la chasse. Séparée judiciairement de son mari en 1745, elle fut aussitôt installée au château de Choisy et eut en outre un appartement à Versailles ; elle accompagna Louis dans sa campagne de Fontenoy, fut a son retour créée marquise de Pompadour (1745), dotée d'une pension de 200 000 livres, et plus tard devint dame, du palais de la reine (1756). Sa faveur dura 20 ans, grâce à la complaisance avec laquelle elle supportait ou même facilitait les infidélités de Louis XV, et son crédit ne diminua un peu que vefs la fin de sa vie. Mme de Pompadour faisait et défaisait les ministres, les généraux, les ambassadeurs, et décidait des affaires les plus importantes : séduite par les avances que l'impératrice Marie-Thérèse ne dédaigna pas de lui faire, elle détermina la jonction de la France à l'Autriche au commencement de la guerre de Sept ansj*elle eut aussi une grande part saPacte de famille, ainsi qu'aux poursuites dirigées contre les Jésuites. Tout ce qu'il y avait de plus élevé en France était à ses pieds ; les gens de lettres, qu'elle protégeait, Voltaire surtout, chantèrent ses louanges. Mme de Pompadour fut longtemps en France l'arbitre du goût et de Iamode : ameublement, habillement, coiffure, tout se faisait à la Pompadour ; son nom estjesté à un style qui est surtout caractérisé par la 'rechercha du joli et l'abus de l'ornementation. Elle cultivait elle-même. }es arts avec succès, notamment la musique, le dessin et la gravure. Elle contribua à la création de la manufacture de Sèvres, à l'établissement de l'École.militaire et à l'embellissement de Paris. C'était du reste une femme aussi prodigue qu'avide : outre le Marquisat de Pompadour, eue s'était faitdonner succe'ssivement les terres de La Celle, Crécy, St-Rèmy, les châteaux d'Aulnay, Brinborion.Bellevue, et recevait par an du trésorenv. 1500 000 livres; ses folles dépensesne contribuèrent pas peu à creuser le déficit qui amena la Révolution. On a publié des Mémoires et des Lettres de Mme de Pompadour (Liège, 1765), qui sont apocryphes. Soulavie a fait paraître en 1802 des Mémoires de la cour de France pendant la faveur de la marquise de Pompadour. Ott peut consulter.aussi les Mém. de Mme Du Hausset, sa femme de chambre.
POMPEDIUS SILO, général des Marse's dans la
POMP — 1521 — POMP
Guerre sociale, souleva les peuples d'Italie contre Rome, tailla en pièces une armée romaine commandée par Servilius Csepio, 91 av. J.-C, mais fut lui-même défait l'année suivante et périt dans l'action. POMPÉE, Cn. PompeiusMagnus, Romain célèbre, né l'an 106 ou 107 av. J.-C, de famille équestre, était fils de Cn. Pompeius Strabo (V. POMPEIUS). Il prit de bonne heure-parti pour Sylla, leva de son chef trois légions en faveur de ce général (83), battit divers corps de partisans de Marius, soumit à Sylla la Gaule Cisalpine, reprit la Sicile, fit tuer Carbon dans l'île de Cossyre, défit Domitius Ahénobarbus en Afrique, et obtint le triomphe à son retour. Sylla alla avec tout le peuple à sa rencontre et le salua du surnom de Grand, surnom qui lui est resté. Après la mort du dictateur, il enleva la Narbonaise aux lieutenants de Ser-torius (78), puis alla chercher Sertorius lui-même en Espagne : il le combattit quatre ans sans grand succès ; cependant il finit par sortir heureusement de cette guerre, grâce à l'assassinat de Sertorius par Per-penna. Nommé consul à son retour en Italie (70), il acheva d'écraser à Silare les esclaves qui s'étaient révoltés, reçut un 2° triomphe, et fut nommé consul. La loi Gabinia lui donna pour trois ans le proconsulat des mers, avec d'immenses moyens pour détruire les pirates : 90 jours lui suffirent pour les exterminer (67); après ce nouyeau succès, il devint l'idole de Rome. Chargé en 66, par la loi Manilia, de la guerre contre Mithridate (qui déjà avait été fort affaibli par Lucullus), il le bat sur les bords de l'Euphrate (65), entre en Arménie et force Tigrane à la paix; il tourne ensuite ses armes contre le Pont, la Paphla-gonie, la Bithynie, qu'il soumet; descend en Syrie, et enlève ce royaume à Antiochus l'Asiatique ; remplace à Jérusalem le roi Aristobule par Hyrcan II (64); puis, apprenant que Mithridate est mort, il va dans Amise recevoir la soumission de son fils (Pharnace), auquel il laisse le royaume de Bosphore (62), et revient triompher une 3° fois: ce triomphe fut le plus pompeux qu'on eût vu jusque-là. Deux ans après il forma avec Crassus et César l'association connue sous le nom de Triumvirat [SO), et scella cette union en épousant Julie, fille du dernier. Dans le partage que les triumvirsfirent entre eux des provinces, Pompée obtint l'Afrique et l'Espagne, mais il fit administrer son département par ses lieutenants, et resta lui-même à Rome, où il chercha à éclipser César et à se concilier à la fois le sénat par une modération affectée, et le peuple par des largesses; il réussit ainsi à se faire nommer seul consul (52). La mort prématurée de la fille de César rompit le lien qui avait un instant rapproché les deux rivaux, et bientôt après, la mort de Crassus, tué à Carrhes (53), laissa Pompée face à face avec César. Jaloux des succès de ce dernier en Gaule, il l'attaqua d'abord sourdement; en-fin,l'an 50, ilôt lancerun sénatus-consulte quisom-mait César, alors en Gaule, d'abandonner sonarmée, tandis que lui-même il gardait ses légions et ses provinces : ce fut le signal de la guerre civile. Dès que César eut passé le Rubicon (49), Pompée ne fit plus que des fautes : au lieu d'attendre son rival et de le combattre en Italie, il se retire en Grèce avec le Sénat et les nobles; peu après, il quitte son camp retranché de Dyrrachium, où César n'avait pu le forcer, se laisse entraîner par lui en Thessalie, lui livre bataille à Pharsale, se fait battre, quoique son armée fûtdouble en nombre,et s'enfuit aussitôt sans essayer même de défendre son camp. Accompagné de son épouse Cornélie.ilse dirigea vers l'Egypte, comptant y obtenir un asile du jeune Ptolémée (XII), qui lui devait le trône; mais les ministres de ce prince, sans le laisser débarquer, le firent assassiner en mer, sous les yeux de sa femme et de son fils Sextus, l'an 48. Sa tête fut portée à César, qui versa des larmes à cet aspect, et punit les meurtriers. Pompée n'a pas justifié son surnom de grand ;il n'avait que de l'ambition, mais point de génie, point de hautes vues ni de système; fier de ses succès militaires et se re-
posant sur l'éclat de sa renommée, il dédaigna les efforts de César, et par ses hauteurs maladroites il mécontenta ses propres amis politiques. II laissa deux fils, qui tentèrent vainementde relever son parti. P.U» tarque a écrit la Fie de Pompée. Sa Mort a fournià Corneille le sujet d'une de ses plus belles tragédies.
- POMPEE-L'AINÉJ Cn. Pompeius, fils du grand Pompée, passa d'Antioche (où il se trouvait à la mort de son père) en Afrique, puis en Espagne, y rassem- ? Ma 13 légions, de nombreux auxiliaires et une flotte formidable; mais, attaqué par César en personne, ii perdit la bataille décisive de Munda, et périt dans sa fuite, en 45 av. J.-C.
- POMPEE LE JEUNE, Sextus Pompeius, frère du préc, prit part à la guerre de Munda (45), gagna, après la, défaite, les monts de Celtibérie, où il fit la guerre en partisan contre les amis de César, obtint du sénat, à la mort du dictateur (44)', le droit de rentrer à Rome, se fit allouer une forte indemnité pour la perte de ses biens paternels, et reçut le commandement des provinces maritimes, ce qui le fit surnommer le Fils de Neptune. Proscrit lors de la formation du 2" triumvirat (42), il se rendit maître de la Si-' cile, conquit la Sardaigne, la Corse, bloqua, affama Rome, et réduisit Antoine et Octave à signer avec lui à Misène (38) un traité qui, en lui laissant les trois grandes îles, lui promettait l'Achaïe et le consulat pour l'année suivante. Mais cette paix fut courie :, dès l'an 37, Sextus perdit, par la défection de, Menas, la Sardaigne et la Corse avec.60 vaisseaux; cepen-' dant il obtint encore quelques avantages et'- battit Octave à Scylla (37) ; mais enfin l'habileté d'Agrippa, la diversion de Lépide, la victoire de Myles, celle de Nauloque lui ravirent la Sicile. E se réfugia en Asie, et crut pouvoir forcer Antoine à entrer en partage avec lui, mais il fut battu etprisparTitius, lieutenant d'Antoine, et mourut en prison, à MUet (35).
- POMPEE (TBOGUE) , Trogus Pompeius, historien latin du 1" s. de notre ère, né en Gaule ou en Espagne, , composa une Histoire universelle, en 44 livres, qui allait depuis la fondation de la monarchie des Assyriens sous Ninus jusqu'à Auguste; il l'avait intitulée Histoiresphilippiqa.es parce que les affaires delà Macédoine du temps de Philippe y occupaient la plus grande place. Cet ouvrage, que les anciens reconnaissaient comme très-exact et très-bien écrit, est malheureusement perdu : mais il nous en reste un bon abrégé dû à Justin. Les fragments de Trogue-Pompée se trouvent à la suite de Justin et ont été publ. séparément par A. Bielowski, Lemberg, 1853.
- POMPEÏES, Pompeii, v. de Campanie, sur la côte, à l'embouchure du Sarnus, à 24 k. S. E. de Naples, à 10 k. S. S. E. du Vésuve, près de la ville actuelle de Torre dell'Annunziata. On rapportait sa fondation à Hercule, mais elle ne remontait pas au delà de la ruine de Troie. Elle prit part à la guerre Sociale, fut assiégée et prise par Sylla, resta municipe jusqu'au temps d'Auguste et devint ensuite colonie romaine.Un tremblement de terre en avait déjà renversé la moitié en 63 av. J.-C; en 79, le reste fut enseveli sous les cendres du Vésuve. Le pays étant d evenu désert après cette catastrophe, Pompeïes fut oubliée pendant 17 siècles : ce n'est qu'en 1689 que des découvertes fortuites firent soupçonner son ancien emplacement et ce n'est qu'en 175*5 qu'ont commencé les recherches Les fouilles, qui ont été surtout poussées avec activité pendant l'occupation française, se poursuivent encore : près de la moitié de l'ancienne ville est déblayée. La découverte de Pompeïes nous a valu d'intéressantes révélations sur les usages, les coutumes, la vie publique et privée des anciens, sur leur architecture et sur tout ce qui tient aux arts du dessin; en outre, elle a produit une heureuse révolution dans les arts de la décoration, de l'ameublement et de l'or-févrerie. On doit à Mazois et à Gau les Ruines de Pompexes (1813-38), dont M. E. Breton a donné un abrégé sous le titre de Pompeia, 1854.
POMPEIUS (CN.) STRâBo, père du grand Pompéej H. 96
POMP _ 1522 — PONI
consul en 89 av. J.-C, se signala dans la guerre Sociale par la défaite d'Afranius (90), la prise d'Ascu-lum (89) et la soumission des Yestini et des Peligni; mais se déshonora en gardant pour lui le produit du butin. Envoyé en 88 contre MariusetCinna, il paraît s'être entendu avec eux pour se laisser battre: ses soldats révoltés allaient lui ôter la vie quand les prières du jeune Pompée les désarmèrent. Pomperas Strabo périt peu après d'un coup de foudre (87). Son corps fut traîné dans les rues de Rome et jeté dans le Tibre. POMPELO, v. d'Hispanie, auj. Pampelune.
- POMPIGNAN (J. J. LBFRANC,marquis de) .poète, né à Montauban en 1709, m. en 1784, était fils d'un président à la cour des aides. Il fut lui-même avocat général, puis premier président à la cour des aides de sa ville natale, et fit quelque temps marcher de front le droit et les lettres, mais il finit par se vouer exclusivement aux dernières, vint se fixer à Paris et fut admis à l'Académie française en 1760. Ses principes religieux et les attaques qu'il dirigea contre les philosophes dans son discours de réception lui attirèrent l'inimitié du parti philosophique et les sarcasmes de Voltaire. Las de ces attaques, il se retira dans sa terre de Pompignan (près de Castel-Sarrasin,Tam-et-Garonne). On a de lui 2 tragédies, Didon et Zo-raïde; des Poésies sacrées, tirées des psaumes et des prophéties, qui renferment des beautés véritables; aes Épures morales et des Odes, parmi lesquelles on admire l'Ode sur la mort de J. B. Rousseau; une traduction en vers des Géorgiques et de plusieurs morceaux de Pindare, (L'Hésiode, d'Horace, d'Ovide, une traduction en prose d'Eschyle ; un Voyage de Languedoc et de Provence, badinage en prose mêlé de vers, et une Correspondance étendue. Ses OEuvres complètes forment 6 vol. in-8,1784.— Son frère, George de Pompignan, 1715-90, était archevêque de Vienne en 1789. Député à l'Assemblée constituante, il fut des premiers prélats qui se réunirent aux députés du tiers état et devint ministre de la feuille des bénéfices. Il a laissé des ouvrages sur la religion et des Lettres pastorales, publiés en 1856.
- POMPONACE (Pierre), en italien Pomponaszi, né à Mantoue en 1462, mort vers 1526, professa la philosophie à Padoue, àFerrare, à Bologne et tenta de rétablir le règne d'Aristote. Il passait pour athée. Son traité De immortalitate animx, Bologne, 1516 et 1534, fut vivement incriminé : il y soutenait que l'on ne peut prouver l'immortalité de l'âme par la seule raison. Son traité De incantalionibus, Bâle, 1556, fut mis à l'index à Rome. Ses OEuvres parurent à Venise, 1525 et 1567, in-fol.
- POMPONIUS (les), famille romaine qui faisait remonter son origine à un des fils de NumaPompilius. Le membre le plus célèbre de cette famille fut l'ami de Cicéron, Titus Pomponius Atticus. Y. ATTICUS.
- POMPONIUS (SEXTUS) , jurisconsulte de Rome sous Adrien et Marc-Aurèle. On n'a de lui que quelques fragments insérés dans le Digeste, entre autres celui qui forme la 2° loi du titre de l'Origine du droit. Ces fragments ont été publiés à Lemgo, 1750.
POMPONIUS MELA, géographe ancien. Y. WTELA.
- POMPONIUS L/GTUS (Julius), savant Calabrais, né en 1425, mort en 1497, était un bâtard de la maison de San-Severino et cachait son vrai nom. Il se fit remarquer à Rome par ses talents, mais s'attira des envieux, fut accusé d'avoir conspiré contre le pape Paul II et mis en prison. Il obtint au contraire la faveur de Sixte IV et d'Innocent VIII, et fut nommé à l'une des chaires du Collège romain. On lui doit plusieurs ouvrages sur l'histoire et les antiquités de Rome (De Hagislratibus, sacerdotiis et legtbus Romano-rum; De Romanes urbis antiqwitate; Compendium historix Romanx) ; des éditions de Yarron, Pline le Jeune, Salluste; des Commentaires sur Quintilien, Columelle, Virgile. Sa latinité est très-pure.
- POMPONNE, vge du dép. de Seine-et-Marne, à '20 kil. S. O. de Meaux ; 400 hab. Ane château, avec parc. Jadis titre de marquisat.
POMPONNE (Simon ARNAUID, marquis de), fils d'Arnauld d'Andilly et neveu du grand Arnauld, né en 1618, mort en 1699, fut intendant des armées françaises à Naples, en Catalogne, puis ambassadeur en Suède, en Hollande, enfin ministre des affaires étrangères (1671-79), et eut la gloire de conclure la paix de Nimègue. Ecarté parles intrigues de Colbert et de Louvois, il fut rappelé au ministère en 1691 et y resta jusqu'à sa mort. Ce ministre était shrtout remarquable par son intégrité et sa fermeté. Il a laissé de précieux Mémoires, qui n'ont été publiés que de nos jours, par J. Mavidal, 1860 et ann. suiv. PONCE PILATE. Y. PILATE.
- PONCE DE LEON (Jean), capitaine espagnol, né dans la prov. de Léon, eut une grande part a la réduction de la partie S. E. d'HispanioIa (Sï-Domin-gue), soumit Porto-Rico (1508-9), dont il fut nommé gouverneur, et découvrit les côtes de la Floride (1512). Ayant tenté quelques années après d'y former un établissement, il fut tué par les naturels au moment où il débarquait, 1521.
- PONCE DE LEOH (Louis), poète espagnol, né probablement à Grenade en 1527, m. en 1591, était moine augustin et professa la théologie à Salamanque. Dénoncé à l'Inquisition pour une explication1 hasardée du sens mystique du Cantique des Cantiques, il fut condamné à 5 ans d'emprisonnement. Il n'en devint pas moins dans la sùile provincial-de son-ordre, Parmi ses poésies, on remarque surtout ses Odes religieuses, aussi distinguées par l'élévation_de la pensée et la chaleur du sentiment que par la correction et l'harmonie du style. La meilleure édition de ses OEuvres a paru à Madrid en 6T. in-8, 18J34-16.
- PONCE (Pierre de), bénédictin espagnol, né vers 1520 à Valladolid, mort en 1584, parait être le 1" inventeur de l'art d'instruire les sourds-muets ; ses contemporains disent même qu'il les faisait parler.
PONCES (îles). Y. PONZA.
- PONCIN, eh.-l. de cant. (Ain), à 22 kil. S. O. de Nantua; 2238 hab. Vieux château du xm° s.
- PONDICHÉRï, ch.-L de l'Inde française, sur la côte du Karnatio, à 160 kil. S. O. de Madras, par 77° 31' long. E., 11° 66' lat. N.; 22000 hab., dont env. 800 d'Européens. Résidence du gouverneur général, cour impériale, tribunal de 1™ ïnst., lycée, bibliothèque, jardin botanique. Rade assezjîonne. Un canal divise la ville en Ville blanche et Ville noire : la 1" est remarquable par deux belles places, par l'hôtel du gouvernement, le nouveau bazar, le phare, et est plantée d'arbres. Nombreuses teintureries d'indigo ; fabrique de toiles de coton bleu,.dites gui-nées, exportées pour la Réunion et le Sénégal. — Pondichéry, qui n'était d'abord qu'une bourgade, fut achetée et colonisée en 1683 par le Français Fr. Martin. Prise en 1693 par lés Hollandais, elle fut rendue en 1697, et devint le ch.-l. de nos possessions dans l'Inde. Après la prise de Delhi par Nadir-chah, elle devint, sous le gouverneur d_e Dupleïx, la capitale d'un vaste pays.' La guerre de Sept ans nous fit perdre le territoire qui environnait la ville; Pondichéry même fut prise en 1761 par les Anglais; mais elle fut bientôt rendue à laFrance. Elle fut prise de rechef en 1778 et 1793. L'Angleterre la rendit en 1815, mais presque sans territoire. Son territoire actuel, quiu'a qu'unesuperficiede 27 900ieot., avec 124000 hab., est disséminé dans le pays anglais. Il se divise en 3 districts : Pondichéry, comprenant la ville et 11 villages hindous od aldîes; Vîllenour et 45 vges; Bahour et 36 vges. 11 est fertile en grains, riz, manioc, pavot, indigo.
PONENT (RIVIERE DU). F. RIVIERE et ëÈNES.
- PONGERVItLE (J.-B. Aimé Sanson de), littérateur français, de l'Acad. franc. (1792-1870). On estime sa Traduction de Lucrèce en vers 0823).
- PO'NIÀTOWSKI (Stanislas, comte), nobje polonais, né en 1677 àDereczin en Lithuanie, mort en 1762; fut un des plus fidèles amis de Charlel XII, qu'il , suivit en Turquie, puis fit sa soumissioîi au roi de
PONT
— 1523 —
PONT
Pologne Auguste II, il fut chargé de plusieurs missions à la cour de France, puis fait castellan de Cra-covie. Son fils régna en Pologne sous le nom de Stanislas II. V. ce nom.
- PONIATOWSKI (Joseph, prince), petit-fils du préc et neveu du roi Stanislas II, né à Varsovie en 1762, mort en 1813, commanda en chef les troupes polonaises contre les Russes en 1792; mais, contrarié par la diète dans toutes ses opérations, il donna sa démission, quitta la Pologne et n'y rentra qu'en 1794. Il servit alors sous Kosciusko, mais l'issue malheureuse de la guerre le força de s'expatrier de nouveau jusqu'à l'apparition des Français en Pologne (1806). Il fut alors nommé ministre de la guerre et réorganisa l'armée. En 1809, avec 8000 hommes, il défendit Varsovie contre 60 000 Autrichiens et battit à Razin l'archiduc Ferdinand ; il se signala également dans les troupes auxiliaires de la France, en 1812 et 1813, et fut nommé maréchal de France sur le champ de bataille de Leipsick, mais il périt trois jours après : chargé de protéger la retraite de l'armée, il fit des prodiges de valeur et, quand il ne fut plus possible de résister, il s'élança dans l'Elster plutôt que de se rendre et s'y noya (19 oct. 1813). J. Poniatowski joignait à une brillante valeur le plus noble caractère : on l'a surnommé le Bayard polonais.
- PONIATOWSKI (Fr'.-Jean, prince), 1816-1873; était fils naturel duprécéd.; servit la France en Afrique, fut naturalisé français et fait sénateur en 1854. Estimé comme compositeur, il a donné plusieurs opéras (Von Desiderio, Pierre de Médicis, 1859, etc.).
- PONS, ch.-l. de cant. (Char.-inf.), près delaSeugne, à 21 kil. S. E. de Saintes; 4894 hab. Ane château fort, anc ch.-l. de seigneurie. Vins et eaux-de-vie.
- PONS (Robert), dit de Verdun, du lieu de sa naissance, 1747-1844, fut avocat au parlem. de Paris, député à la Convention et au Cons. des Cinq-Cents, avocat gén. près la Cour de cassât, sous l'Empire; fut exilé sous les Bourbons comme régicide, se retira en Belgique, et rentra en France en 1819. Il a laissé de jolis contes et des poésies diverses, dont l'édition la plus complète est de 1807.
- PONS (André), dit de l'Hérault, né à Cette en 1772, m. en 1853, servit d'abord dans la marine. Administrateur des mines de l'île d'Elbe en 1815, il organisa le retour de Napoléon, fut dans les Cent-Jours préfet du Rhône, devint après 1830 préfet du Jura, et fut élu en 1848 conseiller d'Etat. On a de lui, entre autres écrits : le Congrès de Châtillon, 1825, la Bataille et la Capitulation deParis, 1828.
- PONS (J. L.), le Chasseur de Comètes, né à Peyre (Htes-Alpes) en 1761, mort en 1831. D'abord simple concierge de l'observatoire de Marseille, il s'exerça aux observations , y acquit bientôt une grande habileté et mérita d'être nommé astronome adjoint (1813). II dirigea à partir de 1819 l'observatoire de Lucques, puis celui de Florence (1825). De 1801 à 1827 , il découvrit 37 comètes, entre autres celle que l'on connaît sous le nom de comète d'Enke, du nom de l'astronome qui en calcula l'orbite.
- PONT, Pontus, région septeatr. de l'Asie-Mineure, bornée au N. parle Pont-Euxin, auquel elle devait son nom, à l'E. par la région Caucasienne et l'Arménie, à l'O. par laPaphlagonie, au S. parla Cap-padoce, a fréquemment changé de limites. On y distinguait diverses peuplades indépendantes (Tiba-réniens, Chalybes, Mosynèques, etc.); il s'y trouvait aussi des villes grecques, sur la côte, entre autres âmise, Trapézonte, Cérasonte, Cotyora, Œnoé, Thémiscyre, Side. Les autres places principales étaient Amasée, Zéla, Comana-Pontica, Polemo-nium, Néocésarée. — Le Pont faisait d'abord, dit-m, partie de la Cappadoce; mais vers 520 av. J.-C, les 2 pays furent séparés, et le Pont forma une satrapie de l'empire perse. Toutefois, les satrapes de Pont étaient héréditaires et à peu près indépendants. Mithridate II, qui s'était soumis à Alexandre et l'avait suivi dans sa guerre contre Darius, força Anti-
gone, dans le lot duquel étaient tombés ses Etats, à reconnaître cette indépendance et prit le titre de roi. Mithridate VII, le plus célèbre des rois de Pont, accrut beaucoup son royaume, en y joignant le Bosphore, la Chersonèse Taurique, une partie de la Col-chide, et pendant un temps la Cappadoce et la Paphlagonie. Il fut sans cesse en hostilité avec les Romains, qui, après trois guerres (88-85, 83-81 et 75-63), lui enlevèrent le trône etle réduisirent à s'ôter I& vie. Le Pont fut alors réduit en province romaine : le Bosphore seul resta à un fils de Mithridate, Pharnace. Celui-ci, au milieu des guerres civiles de César et de Pompée, recouvra un instant le Pont et fit des progrès en Asie-Mineure ; mais César, dans une courte campagne, lui reprit ses conquêtes (47 av. J.-C). Cependant une portion du Pont (la partie N. E.) resta indépendante sous le bon plaisir d'Antoine, puis d'Auguste, et forma un petit royaume qui eut deux princes du nom de Polémon, d'où il prit le nom de Pont Polémoniaque, et qui fut réuni à l'empire sous Néron, après cession volontaire de Polémon II.
- Souverains du Pont :
1° Satrapes héréditaires : Mithridate IV, 266 Pharnace I, av. J.-C. 520 Mithridate V, 222 Artabaze, 502 Pharnace II, 186 Ariobarzane I, 480 Mithridate VI, 157 Mithridate I, 402 Mithrid.VII (dit Eu- Ariobarzane II, 363 pator et le Grand), 2°Bow. 123-65 Mithridate II, 337 Soumiss.auxB.om., 65-48 Mithridate III, 302 Pharnace, 48-47
- PONT (Diocèse de), un des 5 diocèses de la préfec
ture d'Orient, comprenait toute la partie orient, de l'Asie-Mineure, et se divisait en 11 provinces :Pont Polémoniaque, Pont Galatique (dit aussi Hélénopont), Galatie Ireet2", Bithynie, Honoriade, Cappadoce 1™ et 2", Arménie lro et 2", Paphlagonie. ,
- PONTACQ, ch.-l. de cant. (B-Pyrén.), à 25 kil. S. E. de Pau; 3015 h. Lainages, cuirs, salaisons.
- PONTA-DEL-GADA, ch.-l. de l'Ile St-Michel (une des Açores) ; 16 000 h. Grande rade, mais port peu commode; citadelle. Soieries, draps, chapeaux; oranges.
- PONTAILLER, ch.-l. de cant. (Côte-d'Or), à 32 kil. E. de Dijon, près de la r. dr. de la Saône; 1248 hab. Jadis ville forte. Quelques antiquités romaines
- PONT-A-MARCQ, ch.-l. de cant. (Nord), à 14 k. S. de Lille ; 830 h. Fabriq. de sucre de betteraves.
- PONT-A-MOUSSON, Mussipons, ch.-l. de c (Meurthe-et-Moselle), à 28 k. N. O. de Nancy, au pied de la mont, de Mousson, que domine un château fort, et sur la Moselle, qui partage la ville en deux parties réunies par un pont; 8115 h. Collège, séminaire. Hôtel de ville, casernes, hôpital, églises paroissiales; chemin de fer. Sucre de betterave, poteries; laines, draperies, broderies, etc. Patrie de J. Barclay et de Duroc. — Cette ville fut bâtie par les comtes de Bar, mais elle relevait des empereurs d'Allemagne. Elle fut érigée en marquisat en 1354 et devint en 1572 le siège d'une université, qu'elle conserva deux siècles. Elle fut prise par les Français en 1240, 1475 et 1632.
- PONTANUS (Jean Jovien), en italien Ponlano, né en 1426 dans l'Ombrie, mort en 1503, fut secrétaire de Ferdinand I, roi de Naples, précepteur d'Alphonse, son fils, puis ambassadeur et premier ministre; cependant il trahit ses bienfaiteurs pour Charles VIII, auquel il livra la ville de Naples (1495). Pontanus était du reste un amideslettres:iifondal'Académie napolitaine, dite Académie de Pontano, rendit des services à l'étude de la philosophie et des lettres, découvrit les écrits de Donat et de Rhemnius Polémon, et écrivit beaucoup lui-même. Ses Œuvres forment 6 vol. in-fol., Naples, 1505-12. On y remarque l'Histoire des guerres de Ferdinand II de Naples avec Pierre d'Anjou, et des poésies. —Pierre Pontanus, ainsi nommé en latin parce qu'il était de Bruges, ville dont le nom flamand, orugge, veut dire pont,né en 1480, perdit la vue à trois ans et n'en devint pas moins un savant distingué. Il enseigna la gram-
PONT — 1524 — PONT
maire en diverses villes de Flandre et finalement à Paris, où il eut du succès. On a de lui, entre autres ouvrages: Ars versificatoria,1520, Grammatica, 1528,etc— Jacq. Pontanus, philologue, né en 1542, a Bruck en Bohême, mort en 1626, était jésuite. Il professa dans divers collèges et publia des ouvrages classiques : Progymnasmata latinitatis, 1602 ; Altica Mlaria; Philocalia, recueil d'extraits d'auteurs sacrés et profanes. On a aussi de lui des traductions latines d'auteurs byzantins, des Commentaires sur Ovide, un dialogue de Charon (mis à l'Index à Rome), etc. — Jean Isaac P., né à Elseneur en 1571, mort en 1639, fut d'abord disciple de Tycho-Brahé, se fit recevoir docteur en médecine à Bâle, professa la physique et les mathématiques au collège de Harderwick, et fut historiographe du roi de Danemark et des Etats de Gueldre. 11 a laissé, entre autres écrits : Origines Francix ; Historia urbis et rerum Amstelodamen-sium; Rerum Danicarum historia; Historia Guel-drica. On a aussi de lui des Poésies latines.
- PONTARION, ch.-l. de c (Creuse), à9 k. N. E. de Bourganeuf, sur la Creuse, qu'on y passe sur un pont d'une seule arche; 431 h. Ruines d'un pont romain.
- PONTARLIER, Pons MUi, Arciola ouAriorica, puis Pontarhm, ch.-l. d'arr. (Doubs), sur le Doubs, à 58 kil. S. E. de Besançon, est au milieu des monts du Jura et sur un des passages les plus fréquentés de France en Suisse; 5007 hab. Trib. de 1" inst., collège. Ville assez bien bâtie, entourée de vieilles murailles et défendue par le fort de Joux; chemin de fer. Industrie très-active : horlogerie, papeterie, imprimerie, librairie; toiles et mousselines; forges, fourneaux, martinets. Commerce de blé, vins, absinthe ; kirsch, huiles, fromages, bestiaux, chevaux de trait et cuirs. — On fait remonter la fondation de cette ville au temps d'Auguste; jusqu'au xiv s., elle forma deux bourgs distincts, dont l'un portait le nom de Marieux ; elle fut au moyen âge la résidence de seigneurs particuliers, vassaux des ducs de Bourgogne; elle était comprise dans la Franche-Comté. Pontarlier fut prise et pillée en 1637 par les Suédois
ue commandait le duc de Saxe Weimar, et en partie
étruite ; elle eut aussi à souffrir un grand nombre d'incendies. Patrie de l'ingénieur d'Arçon.
- PONTAUDEMER, Pons Aldemari, ch.-l. d'arr. (Eure), sur la Risle, à 67 kil. N. O. d'Évreux; 6136 hab. Trib. de V inst. et de commerce, biblioth., cabinet d'archéologie et d'histoire naturelle. Tanneries, corroieries, mégisseries, colle forte, filatures de coton et de lin, bonneterie. — Nommée d'abord Breviodurum, cette ville fut agrandie par un seigneur normand, nommé Aldemar, dont elle prit le nom. Elle fut enlevée aux Anglais par Du Guesolin en 1378 et prise de nouveau par Dunois en 1449. Les Ligueurs s'en emparèrent en 1592.
- PONT-AU-MUR, ch.-l. de cant. (Puy-de-Dôme), sur la Sioule, à 33 kil. O. de Riom; 1749 hab.
- PONTAVEN , ch.-l. de cant. (Finistère), sur l'Aven, à 16 kil. O. de Quimperlé; 1060 h. Petit port.
PONT-CARRE (CAMUS de). V. CAMUS.
- PONTCHARTRA1N, bgdu dép. de Seine-et-Oise, à25 kil. N. E. de Rambouillet; 1250 h. Joli château, anc résidence des comtes de Pontchartraia.
- PONTCHARTRAIN (Paul PHELYPPBAUX, seigneur de), d'une bonne famille de robe, né à Blois en 1569, m. en 1621, occupa le poste de secrétaire des commandements de Marie de Médicis, puis celui de secrétaire d'État (1610). On a de lui des Mémoires sur Marie de Médicis et un Journal des conférences de Loudun, La Haye, 1720.—Son petit-fils, Louis, comte de P. (1643-1727), fut successivement conseiller au parlement de Paris (1660), premier président au parlement de Bretagne (1667), contrôleur général de 1689 à 1699 et en même temps ministre de la marine, enfin chancelier de 1699 à 1714. Il se fit estimer de tous par ses vertus. — Jérôme, comte de P., fils du préc, futnommé secrétaire d'Etat de la marinequand «on père devint chancelier, occupa ce poste de 1699 |
à 1715, et fut exclu du conseil par le duc d'Orléans à la mort de Louis XIV.
- PONTCHATEAB, ch-I. de c. (Loire-Inf.), sur le Brivé, à 15 k. N. O. de Savenay, 4449 hab.
- PONTGROIX, ch.-l. de c (Finistère), à33k. O. de Quimper, sur leGoyen, qui y prend le nom de Pont-croix ; 2297 h. Petit port. Pensionnat ecclésiastioue.
- PONT D'AIN, ch.-I, de c (Ain), sur la t. dr* de l'Ain, à 18 k. S. E.de Bourg, 1371 h. Ainsi nommé d'un ancien pont sur S Ain, auj. détruit. Âne. château des ducs de Savoie, où naquit Louise de Savoie, mère de François I.
- PONT-DE BEAUVOISIS, nom de deux petites villes de France, situées en face l'une de l'autre, l'une dans le dép. de l'Isère, l'autre dans celui de, Savoie; séparées par le torrent de Guiers, elles sont réunies par un pont d'une seule arche. Celle de l'Isère, sur la r. g. du Guiers, a25 k. E. de la Tour-du-Pin, est un ch.-l. de c. et une place de guerre de 2°classe; 1871 h. Celle de la Savoie, qui appartenait avant 1860 aux États-Sardes, sur la r. dr. du Giers, à 17 kil. O. de Chambéry, est aussi ch.-l. de canton et place forte ; 1242 h. Auj. les 2 villes sont confondues.
- PONT-DE-L'ARC, immense arcade naturelle de 30"" de haut et de 60 de long, qui traverse l'Ardèche à 20 kil, au-dessus de son emfiouch. dans le Rhône.
- PONT-DE-L'ARCHE.ch.-l. dec (Eure), sur la r. g. de la Seine, à son confluent avec l'Eure, à. 12 k. N. de Louviers; 1661 hab.Pont de 22arches, auquel la ville doit son nom : ce pont, qu'on faisait remonter au temps de Charles le Chauve, s'écroula en 1856,et fut reconstruit immédiatement. Station du chemin de fer de Paris à Rouen. La marée ss fait sentir jusqu'à cette ville. Draps, couvertures, siamoises et toiles. ' — Fondée par Charles le Chauve en 854. Reprise sur les Anglais en 1449. C'est la 1" ville qui se soumit à Henri IV, 1589. Près de Pont-de-l'Arche était l'abbaye bénédictine de Bonport, fondée par Richard Cœur de Lion, et que posséda le poète Desportes.
- PONT-DE-MONTVERT, ch.-l. de c (Lozère),sur le Tarn, à 17 kil. E. N. E. de Florac; 1566 hab.
- PONT-DE-ROIDE, ch.-l. dec (Doubs), sur la r. g. du Doubs, à 25 k. S. deJBontbéliard; 1781 h. Forges.
- PONT-DE-SALARS, ch.-l. de c. (Aveyron), à 15 k. S. E. de Rhodez; 1404 hab.
- PONT-DE-VAUX, Pons Yalensis, ch.-l. de c (Ain), sur la Reyssouse, à 34 kil. N. O. de Bourg; 3077 h. Canal, qui fait communiquer la ville aveu la Saône. Étoffes, fonderies, faïenceries, tanneries, chapelleries, volailles. Patrie de Joubert, à qui une statue a été érigée sur la place. Érigé en duché en 1623.
- PONT-DE-VEYLE, Oppidum Yelas, ch.-l. de c (Ain),surlaVeyle,à26k.O.deBourg;14lih.Eaufer-rugineuse. Tissus de coton et tapisseries. Âne comté.
- PONT-DE-VEYLE (Ant. DE FERRIOL, comte de), littérateur, frère aîné du comte d'Argental, 1697-1774, fut lecteur du roi et intendant général des classes de la marine. Il composa quelques comédies, le Complaisant, le Fat puni, te Somnambule, et un grand nombre de chansons et de poésies légères. Il fut plus de cinquante ans l'ami de Mme Du Deffant.
- PONT-DU-CH&TEAU, ch.-l. dec (Puy-de-Dôme), sur la r. g. de l'Allier, à 15 kil. N. E. dft Clermont-Ferrand; 3521 hab. Vins, chanvre, houille, pierre de Volvio, noir animal. — Ville jadis forte ; grise par Louis le Gros en 1126, après une longue résistance; réunie à la couronne par Philippe-Auguste.
PONT-DU-DIABLE, DU GARD. V, DÏABLE, etc.
- PONTECORVO, Fregellx? v. de l'Italie mérid. (Terre de Labour), sur le Garigliano, à 33 kil. S. E. de Frosinone, à 130 kil. de Rome ; 7600 h. Évêché, uni à celui d'Aquino. Château: beau pont romain. Pontecorvo, bien qu'enclavé dans les États du roi de Naples, appartenait à l'État ecclésiastique, et faisait partie de la délégation de Frosinone. — Berna-dotte (dep. roi de Suède) avait reçu, de Napoléon le titre de prince de Pontecorvo.
PONTÉCOULANÎ (LE DOULCET, comte de), né à
POINT — 1525 — PONT
Caen en 1764, d'une famille noble et ancienne, m. en 1853, adopta avec chaleur les principes de la Révolution, fut élu en 1792 député à la Convention par le dép. du Calvados, résista courageusement aux excès de 1793, et fut mis hors la loi;se réfugia à Zurich où il fut réduit à se faire menuisier, reprit son siège à la Convention après le règne de la Terreur et fut nommé membre du Comité du gouvernement. Chargé spécialement des opérations militaires, il eut le mérite de distinguer Bonaparte, alors capitaine d'artillerie^et l'attacha à ses bureaux. Préfet de la Dyle sous le consulat, il fut nommé sénateur en 1805, et remplit avec succès sous l'Empire plusieurs missions militaires et diplomatiques. II fut, après le désastre de Waterloo, un des négociateurs envoyés près des Alliés. Sous la Restauration et sous le gouvernement de Louis-Philippe, il prit une part active aux travaux de la Chambre des Pairs et se rangea dans l'opposition libérale. Il a laissé des Souvenirs historiques, qui ont été publiés en 1862.
- PONTEFRACT, v. d'Angleterre (York), à 32 k. S.O. d'York; 10 000 h. Château fort, célèbre dans l'histoire des guerres civiles d'Angleterre : Richard II y fut enfermé et y mourut. Jardins, pépinières ; fabrique de liqueurs. —Cette ville, appelée d'abord Lu-geolum, reçut le nom de Pontefract (de pons fractus, pont briséjj parce que son pont se brisa pendant que l'archevêque d'York, frère du roi Etienne, y passait.
- PONT-EN-ROYANS, ch.-l. de c (Isère), sur la Bourne, à 11 kil. S. de St-Marcellin; 1140 hab.
PONT-EUXIN. V. NOIRE (Mer).
- PONTEVEDRA, Pons Têtus, v. et port d'Espagne (Galice), ch.-l. de province, à l'embouch. du Lerez dans l'Atlantique, à 350 k. N. O. de Madrid; 6000h. — La prov. de P., baignée à l'O. par l'Atlantique, est bornée au N. par celle de la Corogne, à l'E. par celle d'Orense, au S. parle Portugal; 450 000 hab.
- PONT-GIBAUD, ch.-l. de c. (Puy-de-Dôme), sur laSioule ; à 20 kil. O. S. O. deRiom; 1087 hab. Ane château des Dauphins d'Auvergne. Mines de plomb argentifère; sources minérales. Près de là est la fontaine d'Ouïe, dont les eaux sont gelées pendant l'été.
- PONTHIEU,:Pontivuspagusen lat. moderne,pays delà Basse-Picardie, avec titre de comté, s'étendait de l'enroouchure de la Somme à celle de la Canche et avait pour ch.-l. Abbeville. On y distinguait le Ponthieu propre et le Vimeux. Dans le 1" se remarquaient, outre Abbeville, les villes de Mon-treuil, St-Poi, St-Riquier; dansle2", St-Valery, Crécy, Oisemont, Gamaches. — Le Ponthieu a eu des comtes particuliers dès le x" s. ; il passa au commencement du xne dans la maison d'Alençon. Guillaume II, 3" comte de cette maison, épousa" Alix de France, fille de Louis le Jeune, et en eut Marie, comtesse de Ponthieu, qui fut mariée à Simon de Dammar-tin, comte d'Aumale, puis à Matthieu de Montmorency. Jeanne, fille de Marie, épousa Ferdinand III deCastille, et mourut en 1279, laissant une fille, Éléonore de Castille, comtesse de Ponthieu, qui devint femme d'Edouard I, roi d'Angleterre, ce qui fit passer ce fief dans les mains des Anglais. En 1336, \ Philippe VI, roi de France, confisqua le Ponthieu sur Edouard III, mais il fut rendu par le traité de Brétigny, 1360. Depuis, Charles V le réunit à la couronne, en 1369; il en fut détaché par Charles VI pour Jean de France, son fils. Charles VII porta avant de monter sur le trône le titre de comte de Ponthieu : par son avènement, il réunit de nouveau ce comté au domaine royal. Par le traité d'Arras (1435), le Ponthieu fut cédé au duc de Bourgogne; mais, après la mort de Charles le Téméraire, il revint à la France (1477). En 1583, il fut donné en apanage à Diane, sœur naturelle de Henri III, et, en 1619, à Charles de Valois, fils naturel de Charles IX, dont la petite-fille, Marie-Françoise, veuve de Louis de Lorraine, duc de Joyeuse, lé laissa à la couronne, en 1690.
- PONTIANAK, v. de l'île de Bornéo, capit. d'un Etat de son nom, sur la côte O. de l'ile et sur le Pon-
tianak, près de son embouchure. C'est le ch.-l. des établissements hollandais sur cette côte. Grand commerce avec la Chine. — L'Etat de P., qui occupe la milieu de la côte O. de l'île de Bornéo, est gouverné par un sultan tributaire des Hollandais : ceux-ci s'étaient introduits dans le pays en 1818 sous prétexte d'y réprimer une sédition.
- PONTIFES, Pontifices, chefs du culte à Rome,institués parNuma, étaient d'abord au nombre de quatre, mais furent ensuite portés à 8, puis (sous Sylla) à 16, dont huit grands (majores) et sept petits (minores). Le premier de tous, le grand pontife, avait inspection et autorité sur tous les ministres du culte et sur les Vestales, présidait aux adoptions, réglait l'année et rédigeait les grandes annales, dites livres pontificaux; sa dignité était à vie, et pouvait se concilier avec les autres magistratures. Auguste s'en fit revêtir et ses successeurs l'imitèrent tous. Longtemps les pontifes ne furent choisis que parmi les patriciens; mais, pendant la guerre des Samnites, les plébéiens, déjà admis aux autres charges, se firent aussi admettre à la dignité de pontife; en 254, un plébéien, T. Coruncanius, fut élu grand pontife. Le corps des pontifes se nommait Collegium pontifi-cum. Cette dignité disparut après 375, l'empereur Gratien l'ayant refusée comme incompatible avec la foi d'un chrétien. On dérive le nom de pontife de pons et facere, parce qu'une des plus anciennes attributions des pontifes était d'entretenir le pont Su-olicius, par lequel on allait au mont Janicule.
PONTIFES (GRANDS) , en Judée. Y. PRETRE (Grand).
- PONTIFES ou PONTIFICES (Frères), c-à-d. faiseurs de ponts, ordre de frères hospitaliers qui s'établissaient le long des rivières pour transporter gratis les voyageurs sur l'autre rive, ou qui s'associaient pour construire des ponts. Les premiers dont il soit question se montrèrent au XII" s. sur les bords de l'Arno en Toscane. On remarque parmi eux S. Bé-nezet, qui, en 1177, construisit à Avignon, sur le Rhône, un pont de 447™ de long et de 18 arches; c'est aussi à eux que l'on doit celui de Pont-St-Es-prit (F. ce mot). L'ordre fut sécularisé en 1519, par suite d'abus qui s'y étaient introduits.
- PONTIGNV, vge du dép. de l'Yonne, à 18 k. N. E. d'Auxerre, dans une île du Serein; 800 h. Jadis abbaye célèbre, fondée en 1114 : c'était la 2° des Quatre filles de Cîteaux.
- PONTINS (MARAIS), Pomptina palus, vastes marais qui s'étendent dans la partie S. O. des États romains, entre la Méditerranée et les monts Lepini, depuis Astura jusqu'à Terracine, s'étendent sur un espace de 130 hectares de superficie et ont env. 40 k. de long sur 10 de large. Ils sont traversés par le Garigliano et par plusieurs de ses tributaires. Les environs en sont très-malsains : de juin à septembre, c'est un foyer de fièvres intermittentes. Dans l'antiquité, ce pays était si salubre que 23 villes y florissaient; il était traversé par la voie Appienne. L'invasion des eaux date de la fin de la République romaine, époque où le labourage fut abandonné pour les herbages. Auguste, et après lui Nerva et Trajan, s'efforcèrent de dessécher les Marais Pontins soit en ouvrant un canal le long de la voie Appienne, soit en pratiquant sous cette voie des ponts pour l'écoulement des eaux; le patriceDe-cius, à la fin du vi"s.,et,depuis, les papes LéonX, Sixte-Quint et surtout Pie VI ont aussi beaucoup fait; .de 1777 à 1781, ce dernier rétablit à travers ces marais la voie Appienne abandonnée depuis 1580, et creusa plusieurs canaux, entre autres celui qui porte son nom. Napoléon, devenu maître du pays, avait fait commencer de grands travaux de dessèchement : les événements de 1814 entravèrent l'exécution de ses vastes plans, qui ont été exposés par M. de Prony (Dessèchement des marais Pontins).
PONTIUS HERENNIUS. V. EERENNIUS. PONTIVY, anc nom de Napoléonville. PONT-L'ABBÉ, ch. de c (Finistère), à 18 k. S. O.
PONT — 1526 — POPE
de Quimper, sur une baie de l'Atlantique; 4286 h. Petit port, château ; restes d'un cloître de Carmes. PONT-LÉVËQCE, ch.-I. d'arr, (Calvados), sur la Touques, à 44 kil. N. E. de Caen ; 3144 hab. Trib. de 1" inst., hôpital, prison; chemin de fer. Dentelles, toiles siamoises ; fromages, cidre.
- PONT-LEVOY (pour pont-levis), bg de Loir-et-Cher), à 22 k. S. O. de Blois; 2506 h. Ane. abbaye de Bénédictins avec école militaire, transformée depuis en collège; c'est aujourd'hui une institution particulière.
- PONT-NOYELLE, c de l'arrond. d'Amiens, où le général Faidherbe combattit deux jours aveé succès contre les armées allemandes (23-24 déc. 1870).
- PONTOISE, le Briva Isarœ des Latins, Pons Isarx au moyen âge, ch.-l. d'arr. (Seine-et-Oise), à 38 kil. N. de Versailles et 32 N. O. de Paris, au confluent de l'Oise et de la Viosne et près du chemin de fer du Nord ; 60C5 h. Trib. de 1" inst., collège, bibliothèque. La ville, bâtie en amphithéâtre sur une colline rocailleuse, descend jusque sur la rive droite de l'Oise. On y remarque le pont sur l'Oise, auquel elle doit son nom, les églises N°-Dame et St-Madou, l'hospice. Nombreux moulins à farine; grand commerce de grains et de farine; bestiaux, veaux renommés. Patrie de J. Lemercier, De Guignes, Plantade, Tron-çon-Ducoudray, du général Leclerc, de l'architecte Fontaine.—Ane capitale du Vexin Français, Pon-toise était fortifiée, et fut souvent la résidence des rois capétiens : c'est là que naquit Philippe le Hardi et que Louis XI, malade, fit vœu d'entreprendre une croisade. Elle fut prise par les Normands en 885, par les Anglais en 1419 et 1437; Charles VII la reprit sur Talbot en 1441 ; Henri III et Henri IV l'assiégèrent en 1589; les États généraux y furent convoqués en 1561. Louis XIV s'y retira pendant les troubles de la Fronde; le parlement de Paris y fut transféré en 1652, 1720 et 1753.
- PONTORSON, Pons Vrsonis, ch.-l. de c (Manche), à 22 kil. S. O.d'Avranches, près de l'emb. du Couês-non;2245 h. Petit port; route sur les sables, conduisant au Mont-St-Michel; hospice d'aliénés. Dentelles et broderies.
- PONTREMOLI, Apua, v. de Toscane, au confluent de la Verdeet de la Magra, à 140 kil. N. O. de Florence, et à 83 k. N. O. de Pise; 4000 hab. Êvêché, citadelle, beaux palais.
- PONTRIETJX, ch.-l. de c (Côtes-du-Nord), sur le Trieux, à 18 k. N. deGuingamp; 1700 h. Petit port.
- PONTSCORFF, ch.-l. de c. (Morbihan), sur le Scorff, à 12 k. N. O. de Lorient; 1612 b. Tanneries.
- PONTS-DE-CÊ(LES),PonsSaii, ch.-l. dec (Maine-et-Loire), à 7 kil. S. E. d'Angers, sur plusieurs lies de la Loire qui communiquent entre elles par des ponts (d'où le nom de la ville); 3739 h. Les anciens ponts, détruits parle temps, furent reconstruits en 1849; ils sont soutenus par 109 arches. En 1620, Cré-qui y défit les troupes de Marie de Médiois, mère de Louis XIII; en 1793, les Vendéens, commandés par Bonchamp, y furent battus parles Républicains.
- PONT-STE-MAXENCE,Z.i«mo&n'ga, ch.-l. de c (Oise), sur l'Oise et le chemin de fer de St-Quentin, à 12 kil. N. de Sentis ; 2464 hab. Beau pont. Commerce considérable en grains, farines, temes, chanvre.
- PONT-ST-ESPJMT, ch.-l. de c-(Gard), sur le Rhône, à 33 kil. N. E. d'Uzès ; 5133 hab. Beau pont, bâti de 1265 à 1309 par les frères Ponti'^cesavec le produit d'aumônes (il a 23 arches et 918™ de long). Chapelle du St-Esprit, qui a donné son nom à la ville, citadelle. Commerce de vins, huiles, fruits et soie. Environs pittoresques (rocher Bidon, landes deRuoms, etc.). Cette ville fut souvent prise et reprise au XV s. et pendant les guerres de religion.
- PONT-SUR-SEINE ou PONT-LE-ROI, bg du dép. de l'Aube, à 10 kil. E. S. E. de Nogent-sur-Seine, sur la r. g. de la Seine; 900 h. Pont en pierre sur la Seine. Important sous les Romains, ce lieu fut au moyen âge le chef-lieu d'une seigneurie; on y voyait
un château élevé au xvn* s., qui fut possédé par la mère de Napoléon, et détruit par les Russes en 1814.
- PONT-SUR-YONNE, çh.-l. de o. (Yonne), à 12 k. N.N.O. de Sens, sur le chemin de fer de Paris h Lyon; 1903 hab. Tuileries, taillanderies, vins. Cette ville a été navagée par une trombe en 1816.
PONTUS DE LA GARDIE, etc. F. LA GARDIE, etc.
- PONT-VALLAES, ch.-l. de c (Sarthe), à 20 kil. N. E. de La Flèche ; 1862 hab. Du Guesclin y défit en 1370 le général anglais R. Knolles : le souvenir de cette victoire est conservé par uji obélisque élevé en 1828 sur le lieu du combat.
- PONZA ou ÏONCES (Iles), Poutine insulte, groupe de 6 petites Iles du roy. d'Italie, dans la mer Tyr-rhénienne, à 52 kil. des côtes de la Terre de Labour : Ponza, Palmarola et Vendotiene en sont les principales. Ces îles paraissent être le produit d'éruptions volcaniques. Ponza, la plus grande, a 20 kil. de tour et 1800 h., avec un bourg du même nom, et un petit port sur la côte E. Cette lie était un lieu d'exil pour les Romains. Ravagée par les Sarrasins, elle resta presque déserte jusqu'en 1760, qu'une nouvelle colonie y fut envoyée.
[modifier] POP
- POPAYAN, v. de la Nouv.-Grenade, ch.-l. de la prov. de Popayan et de tout le dép. de Cauca, à 370 kil. S. O. de Bogota, dans une situation délicieuse, à 1666° au-dessus de la mer et près des volcans de Sotara et de Puracé; 10000 h. Êvêché, université, collège, hôtel des monnaies. Entrepôt du commerce entre Quito et Bogota.— Fondée par les Espagnols en 1537, cette ville était assez florissante avant la guerre de l'indépendance ; elle a beaucoup souffert de cette guerre et des tremblements de terre (notamment de celui de 1827). — La proy, de Popayan , dans la partie Ë. du dép. de Cauca, à 450 kil. du N. au S. sur 67, et compte env. 60 000 hab. Elle est formée presque en totalité d'une admirable vallée, située entre deux chaînes des Andes. Le climat y est tempéré et agréable au N., et le sol très-fertile. Mines d'or presque épuisées.
- POPE (Alexandre), célèbre poète anglais, né à Londres en 1688, de parents catholiques, m. en 1744, se fit remarquer par un talent précoce : il jaisait de jolis vers dès l'âge de 12 ans. Il se lia de bonne heure avec les beaux esprits de l'époque, Congrôve, Swift, "Witcherley, acquit bientôt un nom par ses écrits, s'ouvrit l'entréedes salonset compta de puissants protecteurs, entre autres lord Bolingbroke. Ses ouvrages ne tardèrent pas à l'enrichir, et, avec leur produit, il put acheter le beau domaine de Twi-ckenham, où il passa ses dernières années. Pope était contrefait et d'une santé fort délicate; il avait un caractère irascible,, et consuma une païtie de sa vie dans des disputes littéraires fort vives. Ses principaux ouvrages sont : l'Essai sur la critique, 1709, poème dans le genre de l'Art poétique de Boileau, qu'il publia à 20 ans; la Boucle de cheveux, enlevée, poème héroï-comique dans le genre du lutrin; la Forêt de Windsor ; l'Épttre à'Iléloïse à Àbeilard, chef-d'œuvre de sentiment et d'éloquence; une traduction en vers de l'Iliade, admirée surtout pour la beauté des vers, et qu'il eut terminée S l'âge de 30ans; une traduction de l'Odyssée bien inférieure à l'Iliade (il s'y était fait aider par des poètes subalternes); la Dunciade ou la Guerre des Sots, poème satirique dans lequel il immole les auteurs et les critiques dont il croyait avoir à se plaindre; l'Essai sur l'Homme (1733), que l'on peut regarder comme le chef-d'œuvre de la poésie philosophique : dans ce poème, dédié à Bolingbroke, il met en beaux vers l'optimisme de Leibnitz; enfin les Épîtreé morales, où il traite les plus hautes questions de la morale et qui sont comme le complément de l'Essai sur VHomme. Il a en outre écrit en prose : son Art de ramper en poésie et son Martinus Scriblerus sont remarquablespar la verve satirique. Enfin onade lui des Lettres pleines de grâce et de naturel. PoSte éminemment classique, Pope a possédé au plus haut
PORB
— 1527 —
PORE
degré la correction, l'élégance, la finesse, l'art de vaincre les difficultés de style ; sa poésie est rimée. Ses œuvres complètes ont été publiées par Bowles, Londres, 1807, 10 v. in-8.. par T. Roscoe, 1846, et par Carrhuthers, 1860. Laporte en a donné une traduction enprose, Paris, 1779; Duresnel a traduit en vers assez faibles l'Essai sur ta critique et l'Essai sur l'homme; ce dernier ouvrage a été mis en vers avec beaucoup plus de succès parFontanes et par Delille. La Boucle de cheveux a été trad. en vers par Marmon-tel; la Forêt de Windsor par Boisjolin; l'Épîtred'Hé-loxse a été imitée heureusement par Colardeau.
- POPER1NGHE, v. de Belgique (Flandre occ), à 11 k. O. d'ï'pres; 11 000 h. Fabriq. de draps, filatures, blanchisseries de fil,tanneries; grains, houblon.
- POPES, ministres du culte. V. ce mot dans notre Dictionn. univ. des Sciences.
- POPHAM (sir HOME RIOGS), amiral anglais, né en 1762 à Gibraltar, d'une famille irlandaise, m. en 1820, avait commencé par être matelot. Devenu en 1800commandant des forces maritimes dans l'Inde, il enleva aux Hollandais leur colonie du Cap (1804). Il surprit en 1809 la flotte danoise, puis appuya les opérations des Anglais dans la péninsule hispanique, fut nommé contre-amiral en 1814, commanda en 1819Iastation des Indes occid., et tenta en vain d'accommoder Christophe et Boyer, qui se disputaient le pouvoir à St-Domingue. La marine lui doit le perfectionnement du système télégraphique. lia publié les Règlements à observer sur les vaisseaux, 1805.
- POPILIUS LÉNAS (C), sénateur romain, consul l'an 172 av. J.-C, fut député en 170 par le Sénat vers Antiochus Épiphane, roi de Syrie, pour lui défendre d'attaquer Ptolémée VI, roi d'Egypte, allié du peuple romain. Le monarque syrien voulut éluder par des délais la demande des Romains; mais Popi-îius, s'apercevant de son dessein, traça avec sa baguette un cercle autour de la personne du roi et lui défendit d'en sortir avant d'avoir donné une réponse décisive. Cette action hardie intimida Antiochus, qui obtempéra aussitôt aux ordres du Sénat. — Un autre Popilius Lœnas, tribun militaire, tua Cicéron, et apporta sa tête à Antoine, 43 av. J.-C.
- POPMA (Ausonede), jurisconsulte et philologue, né vers 1563 à Alst dans la Frise, m. en 1613, a laissé entre autres travaux estimables : Terentii Varronis fragmenta, Franeker, 1589 (fragments qu'il avait lui-même découverts); De Differentiis verborum, 1635, espèce de dictionnaire des synonymes; De Vsu antiquarum locutionum, 1608; De Ordine et usujudiciorum, 1617 ;Fragmentaveterum historicorum latinorum, 1620. — On doit à Titede Popma, son frère, des corrections sur les Épîtres de Cicéron, des Notes sur Asconius Pedianus, etc.
- POPOCATÉPETL, montagne volcanique du Mexique (la Puebla), à l'O. de Cholula, par 100° 53'long. O., 18° 59' lat. N., a 5400» de hauteur.
- POPPÉE , Poppœa , femme romaine célèbre par sa beauté et par son ambition, épousa successivement Rufus Crispinus, préfet des cohortes prétoriennes, Othon, alors favori de Néron et depuis empereur, enfin Néron, dont elle avait d'abord été la maîtresse. Elle eut grande part à la mort d'Agrip-pine, dont elle redoutait l'influence, et plus encore à celle d'Octavie, I" femme de Néron, qu'elle avait déjà fait répudier. Ayant un jour osé railler Néron, elle reçut du brutal tyran un coup de pied dans le ventre pendant qu'elle était enceinte, et elle en mourut peu de jours après (65).
- POPRAD ou POPPART, riv. des Etats autrichiens, naît sur les frontières de la Galici'e et de la Hongrie, dans les monts Carpathes, sépare les comitats de Liptau et de Zips, arrose ce dernier et celui de Sa-rosch, entre en Galicie et tombe dans le Dunajetz, à 5 k. N. de Stary-Sandec, après un cours de 150 k.
POPULONIA OU POPULONIUM. F. PIOMBINO. PORATA9, nom ancien du Pruth. PORBUS (Franc.), dit l'Ancien, peintre flamand»
membre de l'Académie d'Anvers, né en 1540 à Bruges, mort en 1580, était fils de Pierre Porbus, de Gouda, peintre estimé lui-même. Il réussissait également dans le portrait, dans l'histoire et dans la peinture des animaux. On estime surtout sa Descente du S. Esprit, àCourtray. — Franc. P., le Jeune, son fils,néà Anvers en 1570, m. à Paris en 1622, le surpassa et vint s'établir en France, où il travailla pour la cour. Son S. François en extase recevant les stigmates, son Christ en croix entre deux larrons, ses deux portraits de Henri IV sont au Louvre.
- PORCHERON (dom Placide), bénédictin et bibliothécaire de l'abbaye de St-Germain des Prés, né à Châteauroux en 1652, m. à Paris en 1694. On a de lui les Maximes pour l'éducation d'un jeune seigneur, avec une traduction des Instructions sur l'art de régner de l'empereur Basile,; et la lre édition de la Géographie de l'Anonyme dé Ravenne, Paris, 1688. Il eut part à la belle édition des OÊuvres de S. Hi-laire de Coustant.
- PORCHERONS (les), hameau et pré situés à un peu plus d'un demi-kilomètre N. O. de l'anc Paris, étaient à la mode au commencement du xvma s. comme rendez-vous de plaisir et de duels. L'emplacement des Porcherons, auj. compris dans Paris, était vers le coin des rues actuelles de Clichy et St-Lazare.
- PORCIA , fille de Caton d'Utique, épousa M. Ju-nius Brutus, et se donna la mort après avoir perdu son époux, qui s'était tué après sa défaite à Philippes, 42 av. J.-C. Privée de toute arme par ses parents, elle avala, dit-on, des charbons ardents.
- PORCIEN (le), petit pays de la Champagne, au N., avait pour ch.-î. Château-Porcien. Il est auj. compris dans l'arr. de Réthel (Ardennes). . PORDAGE(Jean),mystique anglais, né vers 1625, mort en 1698 à Londres, était médecin. Il .tenta de rédiger en système les idées de Bœhme, et composa dans ce but la Métaphysique divine et la Théologie mystique, 1698. Il prétendit avoir des révélations et eut des disciples qui se dirent inspirés.
- PORDENONE, v. de Vénétie, dans.Ie Frioul, sur le Roncello, à 50 kil. S. S. O. d'Udine; 5000 nab. Patrie du peintre Pordenone.
- PORDENONE (J. A. LICTNOREGULO, dit), peintre, un des chefs de l'école vénitienne, né en 1484 au bourg de Pordenone, mort en 1540, fut le rival du Titien, dont il se fit l'ennemi. Il se.distingue par une conception vigoureuse, pleine à la fois de hardiesse, de variété et de facilité, et par une belle couleur. Il excella surtout dans la fresque, et orna beaucoup de villes et de châteaux des anc Etats vénitiens : on cite surtout deux chapelles qu'il a décorées à Vi-cence. Parmi ses tableaux, les plus célèbres sont S. Laurent Giustiniani environné de plusieurs autres saints, un Mariage de Sle Catherine, un S. Augustin. — Jules Pordenone, le Jeune , son neveu, né à Venise en 1500, m. à Augsbourg en 1561, réussissait aussi dans la peinture à fresque. Il a peint à Venise et dans plusieurs autres villes d'Italie, surtout à Rome, ce qui le fit surnommer le Romain.
- PORÉE (le P.), jésuite, né en 1675, à Vendes (près de Caen), mort en 1741, réussit dans l'enseignement et dans la prédication. Appelé en 1708 à professer la rhétorique au collège Louis le Grand, il compta parmi ses élèves le jeune Arouet (Voltaire), qui conserva toujours pour lui du respect et de la reconnaissance. Il avait beaucoup de goût et d'élégance et écrivait le latin avec une extrême facilité, mais il abusait de l'antithèse. Il a composé en latin 6 tragédies, qui sont loin d'être sans mérite : Brutus, le Martyre de Ste Herménegilde, la Mort del'empereur Maurice, Sennachérib, Seby-Mirxa, le Martyre de S.Agapet ; quelques comédies de mœurs,, en prose latine, précédées de prologues en vers français qui en expliquent le sujet, et parmi lesquelles on remarque le Misoponus (l'ennemi du travail) et le Philédon (l'ami du plaisir), qui furent jouées souvent dans les collèges de l'ordre; enfin des harangues latines.
PORP — 1528 — PORT
M. AHeaume a écrit la Vie du P. Porêe, ainsi que celle de son frère, qui avait été secrétaire de Fénelon.
- PORENTRUY , Bruntrut ou Prundrut en allemand, v. de Suisse (Berne), sur une éminence, à 58 k. fit. O. de Berne, près de la frontière de France ; 3000 hab. Ane résidence du prince-évêquedeBâle; collège célèbre, naguère aux Jésuites; école normale. On y remarque l'église St-Étienne, la tour de Refuge, la tour du Coq, où sont les archives, et le château épiscopal. Montres, tanneries renommées, quelques antiquités. —Bâtie, selon quelques-uns, au lieu qu'occupait l'Amagetobria de César, cette ville fut brûlée par les Alemani sous Constantin et saccagée par Attila, mais relevée par Charlemagne. Elle passa, après plusieurs vicissitudes, aux comtes de Montbéliard (1236), et fut vendue par ceux-ci aux évoques de Baie en 1271. L'empereur Rodolphe s'en rendit maître en 1283, mais il la laissa aux évêques. Elle s'unit en 1501 aux cantons suisses contre l'Autriche. Depuis, elle fut souvent ravagée par la guerre (surtout pendant la Guerre de Trente ans), par les incendies, les épidémies, et déchirée par des querelles entre les évêques et les bourgeois. En 1793, elle fut prise par les Français et devint le ch.-l. du dép. du Mont-Terrible ; après la suppression de ce tlép., elle fut l'un des ch.-l.d'arr. du dép. duHt-Rhin. Les traités de 1815 la donnèrent au canton de Berne ; en 1830, il y éclata un mouvement qui avait pour but de la réunir à la France, mais il fut réprimé.
- PORLIER (J. DIAZ), dit el Marquesito, né en 1757 à Carthagène dans l'Amérique du Sud, fit en Espagne , en 1809, la guerre de partisan contre les Français, et devint capitaine général des Asturies. Voulant, après le retour de Ferdinand VII, rétablir la constitution des Cortès de 1812, il ourdit un complot dans ce but, s'empara de la Corogne et du Ferrol, organisa une junte provinciale en Galice, et marcha sur Santiago; mais il fut livré par des traîtres, condamné à mort et aussitôt fusillé (oct. 1815).
- PORNÏC, ch.-l. de cant., à 21 kil. S. S. O. de Paimbœuf (Loire-Inf.), sur ia baie de Bourgneuf; 1608 hab. Petit port; pêche de sardines, armements pour la pêche de la morue. Bains de mer et de sable; eaux ferrugineuses.
- POROS, Sphxria, ile du roy. de Grèce, dans l'Archipel, sur la côte E. de la Morée, dont elle n'est séparée que par un étroit canal, est unie par un banc de sable à l'Ile de Calaurie; elle a 9 kil. de tour, et 5000 hab. Elle contient une petite ville de même nom, avec port militaire.
PORPHYRE, philosophe néoplatonicien (dont le véritable nom était Mail: ou Malchus, qui en syrien veut dire roi, et que l'on a grécisé par celui depor-phyrius), naquit l'an 233 deJ.-C. àTyr ouàBatane, colonie tyrienne voisine de Tyr, étudia l'éloquence à Athènes sous le célèbre Longin, et la philosophie à Rome sousPlotin, dont il devint le disciple assidu à partir de 263. Il cultiva avec succès toutes les sciences connues de son temps, et se distingua en même temps par le talent d'écrire. Après la 'mort de son maître, il enseigna la philosophie et l'éloquence à Rome, et mourut dans cette ville en 304. Comme Plotin, son maître. Porphyre admettait une sorte de Trinité (P. PLOTIN}, et enseignait une philosophie toute mystique, s'efforçant d'unir l'homme à Dieu ar l'extase : il prétendait même avoir été une fois onoré de la vue de Dieu. On doit à Porphyre la révision et la publication des Mnnéades de Plotin ; il composa en outre un grand nombre d'ouvrages originaux qui sont perdus pour la plupart, entre autres un fameux traité contre les Chrétiens, qui fut réfuté par plusieurs Pères de l'Eglise, et que Théodose II fit brûler. Les principaux ouvrages de Porphyre qui nous sont parvenus sont : une Vie de Plotin, en tête des éditions dePlotin, trad. car Lévesquede Burigny ; une Vie de Pythagore, fragment d'une Hist. philosophique en 4 livres (cette Vie a été éditée par Holste-uius, Rome, 1630, et par Kiessling, Leips., 1S13);
un traité de l'Abstinence des viandes (édité à Rome, 1630, et à Utrecht, 1767, par Rœhr; trad. en français par Lévesque de Burigny, 1747); une lettre à Anébon, prêtre égyptien, sur les dieux et les démons (dans le Pœmander de Venise, 1483, et à Oxford, 1678); une Introduction aux catégories d'Aristote (Paris, 1546, grec-latin), ouvrage qui, en conservant le souvenir des diverses opinions des anciens sur la nature des universaux, a donné naissance pendant le moyen âge à la célèbre dispute des Réalistes et des Nominaux (il a été trad. par M, Barthélémy St-Hilaire dans sa Logique d'Aristote) ; les Principes des Intelligibles (Aphormm), abrégé de la doctrine néoplatonicienne, publ.parHolstenius, Rome, 1630, réédité par Fréd. Creuzer en tête du Plotin de la collection Didot, et trad., avec plusieurs autres morceaux de Porphyre, parM.E.Lévêque (dans le Plotin de M. Bouillet) ; des fragments de la Philosophie des oracles, rassemblés par G. Wolf, Berlin, 1856; l'Antre des Nymphes, et les Questions homériques (Venise, 1521), commentaire ingénieux de quelques passages du poète grec; une Lettre à Marcelin, son épouse, retrouvée et publiée en 1816 par A Mai à Milan. Il n'existe aucune édition complète do Porphyre. Sa Vie a été écrite par Eunape, et de nos jours par V. Parisot {De Porphyrio, 1845).
- PORPHYRION (POMPOKIUS), commentateur d'Horace. Son commentaire est joint aux éditions d'Àcron.
PORPHYRIUS. V. OPTATIEN.
- PORPHYROGÉNÈTE, c-à-d. ni dans lapourpre, nom que l'on donnait aux enfants des empereurs de Constantinople, soit parce qu'on les recevaitdans un drap de pourpre au moment de leur naissance, soit parce que les impératrices faisaient leurs couches dans un appartement tendu de pourpre. On connaît surtout sous ce nom l'empereur Constantin VII.
- PORPORA (Nicolas), compositeur, né à Naplesen 1685, m. en 1767, fut l'élève chéri de Scarlattï. II fit représenter à Vienne Ariane, son 1" opéra; fut appelé à Dresde pour y diriger la chapelle électorale et le théâtre, alla aussi à Londres, mais s'y vit préférer Hsendel, et revint en Italie. Il a beaucoup travaillé : à 36 ans, il avait déjà composé 50 opéras. La plupart sont oubliés aujourd'hui; néanmoins, Por-pora fit faire à l'art musical des progrès incontestables et mérita d'être surnommé le Patriarche de l'harmonie. Il forma plusieurs des grands chanteurs de l'époque, Farinelh, Caffarelli, etc.
- PORQUEROLLES. la plus occid. des îles d'Hyères, a 16 k. de toupet 300 û. et est défendue par deux forts.
- PORRHOÈT, anc comté de Bretagne (Morbihan), avait Josselin pour capitale.
- PORSENA ou PORSENNA, larsou. roi de Clusium en Étrurie fit la guerre à Rome en 508, sous prétexte de rétablir Tarquin, battit les Romains sur les bords du Tibre et même, selon la tradition la plus vraisemblable, s'empara de Rome, mais sans rendre la couronne au prince exilé. 11 marcha ensuite contre les Latins, mais fut vaincu près d'Arieie, et ne tarda point à voir Rome lui échapper. Toutefois, il garda une portion du territoire Tomain. —Selon l'opinion vulgaire, Rome.n'aurait pas été prise par Porsenna : après les actes héroïques d'Horatius Codés, de Mutius Scévola, de Clélie, il aurait de lui-même renoncé au siège.
- PORSON (Rich.), helléniste anglais, né en 1759 à East-Ruston (Norfoik), m. en 1808. professa le grec au collège de la Trinité à Cambridge depuis 1792 jusqu'à sa mort. Il a donné des ouvrages qui le placent au premier rang comme critique, entre autres des éditions d'Eschyle, Glascow, 1195, et Londres, 1797 ; de plusieurs pièces d'Euripide (Hécube, Oreste, les Phéniciennes, Mêdée), Londres, 1797-1801; des Notes sur Aristophane, suil'Anabase de Xénophon, sur Suidas, Eésychius, etc., 1790; enfin Une édition du Lexique de Photius, posthume, 1822.
- PORTA (la), ch.-l. de c (Corse), à 33 k. S. O. de Bastia;285 h. Patrie du maréchal SébastiaDi.
PORT — 1J29 — PORT
- PORTA (J. B.), physicien, né à Naples en 1540, m. en 1615, voyagea en Italie, en Espagne, en France, fonda à Naples l'académie des Secreti, que le pape Paul III supprima comme s'occupant d'arts illicites, fit beaucoup d'expériences d'optique et découvrit la chambre obscure. A côté de puérilités et de bizarreries, ses ouvrages offrent beaucoup d'observations remarquables. Les principaux sont : Magia naluralis, Naples, 1589 (en partie trad. en franc., Lyon, 1630): De furtivis litterarum notis.vulgo ziforis (l'art d'écrire en chiffres), 1563; Dehumanaphysiognomia, 1586; De cœlestiphysionomia, 1601 ; Ars reminis-cendi, 1602; Demunitione, 1608 (c'est un traité de fortification); De aeris transmutationibus, 1609,etc. On a aussi de lui 14 comédies, 2 tragédies, et une tragi-comédie, imprimées sous le titre à'OEuvres dramatiques, Naples, 1726.
- PORTA (Jacq. DELLA), architecte, élève de Vignole, né à Milan vers 1530, m. à Rome en 1595, s'était fixé dans cette ville. 11 y fit construire la chapelle Grégorienne, le petit temple des Grecs, l'église Notre-Dame de'Monti, fut nommé, après la mort de Vignole, architecte de St-Pierre de Rome, acheva, avec Fontana, la célèbre coupole de cet édifice (1590), mais en la rendant plus elliptique, bâtit la façade de St-Pierre aux Liens et celle de St-Louis des FrançaiSj et éleva à Frascati la villa Aldobrandini (connue depuis sous le nom de Belvédère). — Son neveu, le P. Guillaume della P., habile sculpteur, est auteur du beau mausolée de Paul III à St-Pierre de Rome. — Les frères J. B. et Thomas della P., ses parents, sa firent aussi un nom dans la sculpture; on a du 1er le S. Dominique colossal de Ste-Marie-Majeure, à Rome, et le Christ donnant les clefs à S. Pierre, de l'église Ste-Pudentienne ; du 2% le S. Pierre et le S. Paul placés sur les colonnes Antonine et Trajane.
- PORTAL (Ant.), médecin, né en 1742 à Gaillac (Tarn), m. en 1832, étudia à Montpellier, vint de bonne heure se'fixer àParis, et ne craignit pas,pour se faire une brillante clientèle, de recourir à de petites ruses qui tenaient du charlatanisme. Il fut de bonne heure admis dans la société de Franklin et de Buffon, entra à l'Académie des sciences en 1769, fut nommé en 1770 prof, au collège de France, et devint sous la Restauration médecin de Louis XVIII et président de l'Académie de médecine. Il a publié un grand nombre d'ouvrages, parmi lesquels on remarque son Histoire de l'anatomie et de la chirurgie, Paris, 1770-73, 7 v. in-8, et son Anatomie médicale, 1803, 5v. in-8. Il donnait l'anatomie pour base à la médecine aussi bien qu'à la chirurgie.
- PORTALÈGRE, Portus Alacer, v. forte du Portugal (Alentejo), à 100 kil. N. E. d'Evora ;6000 h. Vieux château. Evêché suffragant de Lisbonne. —Ville du Brésil, ch.-l. de la prov. de Rio-Grande-do-Sul, à 1170 kil. S. O. de Rio-de-Janeiro, sur la r. g. du Ja-cuhy. Ecole latine; chantiers de construction.
- PORTALIS(J. Et. Marie), néenl745,au Beausset en Provence, m. en 1807, fut reçu avocat au parle-mentd'Aix à 21 ans, plaida contre Beaumarchais et contre Mirabeau, se fit remarquer par plusieurs Mémoires, dont un Sur la validité des mariages de Protestants, et fut mis à la tête de l'administration de sa province peu avant la Révolution. Incarcéré sous la Terreur, il fut élu en 1795 député de Paris au Conseil des Anciens; porté sur la liste des proscrits du 18 fructidor pour s'être opposé aux mesures violentes du Directoire, il se réfugia en Allemagne (1797), mais il revint dès 1800 et fut aussitôt appelé au Conseil d'État. Il prit une grande part à la rédaction du Code civil, négocia le Concordat (1801), fut nommé en 1802 directeur des affaires ecclésiastiques, titre qu'il échangea en 1804 contre celui de ministre des cultes, tint en même temps le portefeuille de l'intérieur, et resta en fonction jusqu'à sa mort. Il était membre de l'Institut (Académie Française). Sa conduite en toute occasion fut pleine de sens', de droiture de philanthropie. Il a laissé un traité fort es-
timé sur l'Usage et l'abus de l'esprit philosophique pendant le xvnr s.,publ. en"1810 par son fils, et des Discours et Rapports (sur le Code civil et le Concordat), réunis par son petit-fils, 1844-45.
- PORTALIS (Joseph), magistrat et homme politique, fils du préc, né en 1778 à Aix, m. en 1859,seconda son père dès 1806 en qualité de secrétaire général, fut, après la mort de ce ministre (1807), conservéàla tête de l'administration et nommé conseiller d'État et comte de l'Empire, devint en 1810 directeur général de la librairie, mais s'attira l'année suivante une éclatante disgrâce pour avoir laissé publier un bref dupapecontraire aux intentions del'Empereur. Rappelé par Louis XVIII au Conseil d'Ëtat,ilfut envoyé en 1818 à Rome comme chargé d'une mission délicate relative au Concordat (1818) ; à son retour, il fut élevé à la pairie. Il présidait une des chambres de la cour de cassation, lorsqu'il fut appelé, en 182T, a faire partie du ministère conciliateur de Martignac comme ministre de la justice ; après la chute de ce ministère (1829), il fut nommé premier président de la cour de cassation; en 1852, il devint sénateur. On lui doit la publication de l'ouvrage de son père sur l'Esprit philosophique, auquel il ajouta une excellente introduction. Il était depuis 1839 membre de l'Académie des sciences morales ; M. Mignet y a lu en 1860 sa Notice historique.
- PORT-AU-PRINCE, auj. Port-Républicain, capit. de l'île d'Haïti et ch.-l. du dép. de l'Ouest, surlacôte O. de l'île, au fond de la baie des Gonaïves; 30 000 h. Siège du gouvernement, cour de cassation, cour des comptes, trib. de 1" inst. et de commerce; lycée, école militaire, école de médecine; arsenal, monnaie. La ville est bien percée; la plupart des rues sont larges de 20 à 23 met. Presque toutes les maisons sont en bois,iiicause des tremblements de terré; la chaleur y est extrême, ce qui, joint aux marais voisins, en rend le séjour malsain. On remarque la place d'armes, l'église catholique, le lazaret, l'hôtel de ville; l'aqueduc Exportation de café," sucre, cacao, coton, acajou, tabac, bois de teinture, peaux, écailles, gingembre, cire, etc.— Fondée par les Français en 1745, cette ville fut détruite en 1770 par un tremblement de terre. Relevée presqu'aussitôt, elle fut en grands partie brûlée en 1791; Vile éprouva encore depuis (notamment en 1830) plusieurs secousses de tremblement de terre qui y. ont fait de grands ravages. Patrie de* Pêtion et de Boyer.
- PORT-BOURBON, dit aussi le Grand-Port, v. et port de l'île Maurice, sur la côte S. E.; c'est le plus ancien établissement de l'île; les Hollandais y avaient leur ch.-l. en 1598. L'amiral Duperré battit les Anglais en vue du Grand-port en 1810.
- PORT-CASTRIES,ch.-l.de l'île Ste-Lucie'(Antilles anglaises), sur la côte N. O. ; 6000 hab.
PORT-CROZ,unedes îlesHyères. V. HYERES.
- PORT-DE-FRANCË, v. et port de la Nouv.-Calé-donie, sur la côte O. de l'île, est la résidence du gouverneur français. Port commerçant.
- PORT-D'ESPAGNE, v. et port de l'île de la Trinité (Antilles anglaises), ch.-l. de l'Ile, sur le golfe de Paria, vers l'embouch. du Caroni, par 63° 49' long. O., 10° 38' lat. N. ;8000 hab. Port sûr.
- PORTE (la) ou la SUBLIME-PORTE, nom officiel que donnent les Ottomans à la cour du sultan. Mostasem, le dernier des califes abbassides, ayant fait enchâsser sur le seuil de la principale porte de son palais, à Bagdad, un morceau de la célèbre pierre noire que les fidèles adorent dansle temple de la Mecque, cette porte devint la Porte par excellence. Depuis, cette dénomination s'est étendue à l'empire des Ottomans, successeurs de la puissance des califes.
- PORTE-GLAIVE (Chevaliers),Ensiferi en latin, ordre religieux et militaire fondé en 1201 par Albert d'Apeldern ou de Bûxhoff, évêque de Livonie, pour conquérir les pays encore habités par les païens, était modelé sur celui du Temple. Il s'appela d'abord ordre des Frères de la milice du Christ; on les
PORT — 1530 — PORT
nomme aussi Chevaliers de Livonie. Ces Chevaliers portaient une robe blanche, avec deux glaives rouges brodés sur la poitrine. L'ordre, déjàmaîtred'une partie de la Livonie, entreprit en 1216 la conquête de l'Esthonie, qu'il soumit entièrement en 1223. A la sui te de longues dissensions avec les évêques de Riga, le 2e grand maître, Volquin, se vit réduit à fondre son ordre dajs celui des Chevaliers Teutoniques. Cette fusion, qui s'effectua en 1237, se fit à la condition que la partie de la Livonie et de l'Esthonie appartenant aux Porte-Glaive formerait une maîtrise de l'ordre teutonique, et serait gouvernée par un maître provincial. Les Chevaliers Porte-Glaive restèrent ainsi sous la dépendance des Chevaliers Teutoniques jusqu'en 1525, époque à laquelle Walter de Plettenberg racheta d'Albert de Brandebourg le duché de Livonie, et reconstitua l'ordre. En 1561, le 50' maître provincial, Gottai Kettler, embrassa le Luthéranisme, céda la Livonie à Sigismond II, roi de Pologne, et devint lui-même duc de Courlande.
- PORT-EN-BESSIN, bg du Calvados, à 10k. N. N. O. de Bayeux; 900 hab. Petit port de commerce et de pêche près de l'emb. de la Dromme. Bains de mer.
- PORTENDIC, portde lacôte O. d'Afrique (Sénégal), par 18° long. O., 18° 26' lat. N., à 250 kil. N. de St-Louis. Petit comptoir français, fondé en 1724. Commerce de gomme.
- PORTES-DE-FER, nom donné à plusieurs défilés, notamment à celui de la chaîne du Balkan, qui est aussi connu sous son nom turc de Démir-Kapou (V.ce nom); — à un défilé entre la mer Caspienne et les derniers contre-forts du Caucase : il est protégé par des fortifications et par une grande muraille qui va de la montagne à la mer, et dont la construction est attribuée aux Sassanides; — et à un défilé de l'Algérie, appelé aussi Bibans. V. ce nom.
- PORT-GLASGOW, v. d'Ecosse (Renfrew), sur l'estuaire de la Clyde, non loin de son embouchure, à 19 kil. O. N. O. de Renfrew et à 30 k. O. de Glasgow ; 10 000 hab. Bon port qui reçoit les navires qui ne peuvent remonter la Clyde jusqu'à Glasgow; chemin de fer. Commerce considérable. — Fondée en 1688 et réunie en 1775 au village de Newark.
- PORTICI, v. d'Italie (prov. de Naples), au pied du Vésuve et sur le golfe de Naples, à 6 kil. S. E. de Naples; 5500 hab. Beau palais royal; construit en 1738 par Charles de Bourbon; chemm de fer; nombreuses villas. — Portici et le village de Résina occupent la place de l'ancienne ville d'Herculanum, qui fut détruite et ensevelie sous, la lave par une irruption du Vésuve en 79 de J.-C. Ce n'est qu'en 1713 qu'on retrouva des vestiges de l'ancienne ville d'Herculanum, et en 1758 qu'on fit des fouilles régulières. Les antiquités recueillies, conservées d'abord à Portici même, ont depuis été transférées à Naples.
PORTINARI. V. BEATRIX.
- PORTIQUE (le), nom donné à l'école de Zenon, parce que les disciples de ce philosophe se réunissaient sous un célèbre portique d'Athènes nommé le Pt'cile. V. STOÏCIENS.
- PORT-JAKSON, portde la ville de Sidney, en Australie, sur une baie de même nom. Y. SIDHEY.
- PORTLAND (île), Vindilis, petite île de l'Angleterre, dans la Manche, sur la cote du comté de Dor-set, à 6 kil. de Weymouth; 2500 h. Belle pierre de taille dite pierre de Portland. L'île est unie au continent par un banc de galets.
- PORTLAND, v. etport des États-Unis (Maine), ch.-l. du comté de Cumberland, à 80 k. S. O. d'Augusta; eny. 30000 hab. Boa port, chemins de fer. Sociétés scientifiques, commerce actif. —- Bâtie en 1632 ; brûlée en 1775 par les Anglais, mais bientôt rebâtie.
PORTLAND (comtes et ducs de). V. BENTINCK.
- PORT-LOUIS, ch.-l. de c (Morbihan), à 6 kil. S. de Lorient, sur la r. g. et à l'emb. du Blavetdans l'Atlantique; 2937 hab. Place forte, avec citadelle; portde commerce et de relâche; hôpital de la marine. Pêche de sardines, de congres, etc. Bains fréquentés.
— Fondée en 1625 par Louis XIII, avec les débris de lav.de Blavet, qui était située un peu plus haut.
- PORT-LOUIS ou PORT NORD-OUEST, oapit. de l'île Maurice, sur la côte N. O.; env. 35 000 h. Bon port; beaux quais, hôtel de ville, salle de speotaçle; hôpital militaire, chantiers de construction. — Port-Louis reçut pendant laUévolutioa le nom de Port-Liberté et sous l'Empire celui de Port-Napoléon. Cette ville fut prise en.' 1810 par .les Anglais après une vigoureuse résistance, brûlée en partie en 1816, et ravagée par la peste en 1819.
PORT-MAHON. F. MAHON.
- PORT-MAURICE, v, d'Italie, dans les anc. États sardes, ch.-l. d'une prov. de son nom, sur le golfe de Gênes, à 2 kil. S. O. d'Oneille, à 6 kil. N. E. de Nice; 8000 h. Collège.,Pâtes d'Italie, huile.renom-mée, riz, vins, chanvre, fruits secs, oranges, citrons, marbres. — La prov. de Port-Maurice, créée en 1860, comprend les arr. de Port-Maurice, San-Remo et Oneglia, et compte 132000 hab.
- PORT-NATAL, v. et port d'Afrique, sur la côte de Natal et à l'embouch. du fleuve de même nom, par 29° 53' lat. S.— Ce lieu fut découvertèn 1478 par les Portugais, le jour de Noël {Natalis aies). La ville fut fondée en 1824 par les Boers hollandais. Cet établissement leur fut enlevé en 1842 par les Anglais, qui l'ont annexé à leur colonie du Cap.
- PORTO, Portus rorrianus, bourg d'Italie (territoire romain), à 18 k. S. O. de Rome, sur la r. dr. du bras occid. du Tibre, près de son embouchure, n'est habité que par des pêcheurs. Titre d'évêehé. Restes des ports construits par Claude et Trajan.
- PORTO ou OPORTQ, Portus Calle, v. du Portugal, ch.-l. de la prov. de Minho, à l'embouch. du Douro dans l'Atlantique, à248 k.N.E. de Lisbonne; 80 000 h. Évêché, cour d'appel, collèges, écoles de chirurgie, de philosophie,de marine, de commerce; bibliothèque, musée de peinture; consulat français. Porto est la seconde ville duPorjugal; elle est admirablement située sur le sommet et le penchant de deux collines: un magnifique pont, d'une seule arche, l'unit aux faubourgs de Vittanom et de Gaya, situés sur lar. g. du Douro. Beau port; plusieurs beaux édifices : la cathédrale, l'église des elerigos, le palais épiscopal, celui de la cour d'appel, l'hôtel de ville, le théâtre, l'hôpital royal, les magasins de vins. Grand commerce de vin de Porto .huile, sucre, .oranges, bois de campêche, bois de Brésil, cuirs et liège. Industrie active : raffineries de sucre, confitures, tanneries, chapelleries, vanneries, soieries, ouvrages en fer blanc — On croit que c'est l'anc Ponus Calle qui a donné son nom au Portugal. Cette ville fut la capitale du Portugal jusqu'en 1174, Elle posséda longtemps de grands privilèges, mais elle les perdit pour s'être révoltée en 1757. Les Français l'occupèrent de 1808 à 1809. Elle s'insurgea en 1828 contré don Miguel, se déclara pour don Pedro, et subit en 1832 un blocus qui porta un coup funeste à son commerce.
PORTO-BEIXO, P.-CABALLO.etc V. PUERTO....
- PORTO-CARRERO, maison illustre d'Espagne, dont le plus célèbre représentant est le, cardinal Louis de Porto-Carrero, 1629-1709, qui fut le principal auteur du testament du roi Charles II en faveur du petit-fils de Louis XIV.
- PORTO-FERRAJO, ch.-l. de l'île d'Elbe, sur la côte N. O.; 5000hab. Belle rade; port suret commode. Grand commerce de fer, salines aux environs. Napoléon résida dans cette ville du mois de mai 1814 au 26 février 1815; c'est là qu'il s'embarqua pour la France.
- PORTO-LEONE, nom donné au Pirée par les Vénitiens, à cause d'un lion de marbre situé à l'entrée de ce port. Ce lion, qui semblait prêt à s'élancer sur les navires, fut élevé en 1686 par Morosini, doge de Venise. Il est auj. à Venise, en face de l'arsenal.
FORTO-LONGONE, v. de l'île d'Elbe, sur la côte E., à 8 k. S. E. de Porto-Ferrajo; 1800 h. Rade, hou | port, remarquable par sa longueur: d'où son nom,
PORT
— 1531 —
PORT
PORTO-RICO, une des Grandes-Antilles espagnoles, la plus orientale, par 17" 50'-18°32' lat. N., et 68° 3-69° 30' long. O. ; elle a à peu près laforme d'un quadrilatère rectangle; env. 500 000 h. dont près de la moitié noirs ou mulâtres et 50000 esclaves ;ch.-I., San-Juan de Porto-Rico, sur la côte N. Cette île forme une capitainerie générale. Ses côtes sont très-découpées ; elle est traversée de l'E. à l'O. par une chaîne de montagnes peu élevées, d'où sortent plusieurs cours d'eau. Climat tempéré, sol très-fertile, surtout en sucre, café, tabac, coton et en bois de construction et d'ébénisterie. Beaucoup de bétail, de volaille; gibier en abondance;côtes très-poissonneuses.—Christ. Oolomb découvrit cette île en 1493 ; elle renfermait alors près de 600 000 indigènes que les Espagnols, établis dans l'île en 1509, firent périr en peu de temps par l'exploitation des mines. Les Anglais s'en emparèrent au commencement du xvn° s., mais la rendirent bientôt à l'Espagne, qui depuis l'a conservée.
- PORTO-SANTO,une des lies Madère, de formation volcanique, à50 k. N. E. de l'île de Madère; 6000 h.
- PORTO-SEGURO, v. et port du Brésil, ch.-l. d'une prov. de même nom, àl'embouch. du Buranhen dans l'Atlantique, par 16°27'lat. S. et6° 56'long. O;4000h. C'est là que Cabrai prit possession du Brésil au nom du roi de Portugal. — La prov. de Porto-Seguro, entre celles de Bahia au N., de Minas-Geraës à l'O., d'Espirito-Santo au S. et l'Atlantique à l'E., a 450 k. de long sur 200 de large. C'est la première où les Portugais se soient établis dans le Brésil.
- PORTO-VECCHIO, ch.-l. de c. (Corse), à 30 kil. des côtes de cette Ile et à 25 k. E. de Sartène; 2290 h. Le port est bon, mais la ville malsaine.
- PORT-PATRICK, v. d'Ecosse (Wigton), sur la mer d'Irlande, à5 kil. N. O. de Wigton ; 2000 hab. Bains de mer. Il s'y est longtemps fait des mariages analogues à ceux de Gretna-Green. V. ce nom.
- PORT-PHIL1PP, colonie anglaise sur la côte S. de l'Australie, dans la terre de Grant, entre 36° et 39° lat. S., 141° et 150° long. E., a pour capit. Mel-bourne.Découverte en 1802 parle lieutenant Murray.
PORT-RÉPUBLICAIN. 7. PORT-AU-PRINCE.
- PORT-ROYAL, v. forte et port delà Jamaïque, à 8 kil. S. S. O. de Kingston, par 17° 56' lat. N., 79° 13' long. O.; env. 200 maisons. Arsenal, chantiers, hôpital de ia marine. Jadis grande et importante, elle fut renversée par un tremblement de terre en 1692, incendiée en 1702, et ravagée par un terrible ouragan en 1722. — V. ANNAPOLIS.
- PORT-ROYAL. On connaît sous ce nom deux abbayes de religieuses Bernardines ou de l'ordre de CI-teaux, dont l'une,la plus ancienne, dite Port-Royal des Champs, était située près de Chevreuse (Seine-et-Oise), à 25k. S. O.de Paris, et l'autre, ditePort-Royal de Paris, était dans Paris même, au faubourg St-Jacques, occupant le local de l'hospice actuel de la Maternité. — L'abbaye de Port-Royal des Champs fut ainsi nommée, dit-on, parle roi Philippe-Auguste, qui, pendant une chasse, s'était reposé dans cet endroit solitaire; un monastère aurait été, d'après le vœu du roi, fondé en ce lieu même. Il est plus probable qu'il dut sa fondation àMathilde de Garlande, à l'intention du salut et du retour heureux de son mari Mathieu I" de Montmorency-Marly, parti pour la 4° croisade. Quoi qu'il en soit il remonte à 1204 et reçut des religieuses qui furent soumises à la règle de St-Benoît et qui passèrent bientôt sous la juridiction de l'ordre deCîteaux, d'où elles sont connues sous le nom de Filles de St-Bernard. Elles se consacraient à la prière et à l'éducation de la jeunesse; plus tard, en 1647, elles s'associèrent à l'institut de .'adoration perpétuelle du mystère de l'Eucharistie et joignirent à leur premier nom celui de Filles du St-Sacrement. Cette abbaye fut réformée en 1608 par la mère Angélique (Marie Angélique Arnauld, sœur du grand Arnauld), qui y rétablit la règle de St-Benoît dans toute sa rigueur. En 1625, la communauté , qui se trouvait trop à l'étroit, fut trans-
férée à Paris (rue de la Bourbe), où elle devint de plus en plus florissante. Peu-après cette translation, l'abbaye fut enlevée à la juridiction des Bernardins et passa sous l'autorité de l'ordinaire, c-à-d. de l'archevêque de Paris. En 1636, les religieuses se mirent sous la direction spirituelle du célèbre abbé de St-Cyran, qui ne tarda pas à prendre sur elles un grand ascendant et qui les pénétra des doctrines jansénistes.
- Abandonné des religieuses, le monastère de Port-Royal des Champs, à partir de 1636, servit de retraite à de savants solitaires qui partageaient leur temps entre les exercices de la religion, le travail des mains, la direction de petites écoles, l'instruction plus élevée de quelques jeunes gens d'élite, l'étude des lettres et la composition d'ouvrages d'éducation . mais qui avaient également adopté les doctrines jansénistes. Les plus illustres d'entre eux sont : Ant. Arnauld et Arnauld d'Andilly,tous deux frères de la mère Angélique, Lemaistre de Sacy et deux de ses frères (tous trois neveux de la mère Angélique), Nicolle, Lancelot, Fontaine, Lenain de Tille-mont; Pascal partageait leurs opinions et les visitait souvent. Ils produisirent, le plus souvent en commun, des ouvrages classiques estimés (Logique, Méthode grecque, Méthode latine,Racines grecques, Essais de morale, traduction de la Bible, dite Bible de Sacy, Histoire ecclésiastique, etc.), et comptèrent au nombre de leurs élèves : Racine, les deux Bignon, Achille de Harlay, Du Fossé, etc. Mais lors des querelles du jansénisme, s'étant montrés jansénistes ardents et ayant refusé de se soumettre aux condamnations prononcées par le pape, ils se virent poursuivis avec rigueur et chassés de leur retraite (1656).
- Les religieuses elles-mêmes ne tardèrent pas à être atteintes. Ayant constamment refusé de signer le Formulaire du pape qui condamnait les cinq propositions de Jansénius et résisté à toutes les tentatives faites pour les ramener, elles virent fermer leur maison de Port-Royal des Champs (29 octobre 1709), où une partie d'entre elles étaient retournées après le départ des solitaires; les bâtiments furent rasés (1710), les sépultures mêmes furent violées et les corps dispersés dans divers cimetières. Quelques religieuses, restées dans le couvent de Paris, s'étant montrées plus dociles, furent maintenues : leur communauté subsistait encore en 1790; elle fut supprimée à cette époque avec tous les ordres religieux.
- Sous la Convention, le couvent de Port-Royal de Paris fut converti en prison et reçut le nom dérisoire de Port-Libre. On y a depuis placél'hospice da la Maternité (1814). L'histoire de Port-Royal a été écrite par J. Racine, par dom Clémencet, et plus récemment par M. Ste-Beuve, 1840-60, 5|vol. in-8.
- PORT-SAÏD, port nouvellement creusé en Egypte sur la Méditerranée, entre Damiette à l'O. et Tineh (l'anc Péluse) à l'E., par 30° long. E., est le point da départ du canal qui traverse l'isthme de Suez. Il tire son nom de Saïd-pacha, vice-roi d'Egypte, sous lequel il fut creusé (1860).
- PORTSMOUTH, Portus Magnus, v. et port d'Angleterre (Southampton), sur la Manche, à l'extrémité S. O. de' la petite Ile de Portsea, qui est jointe au continent par un pont, et à l'entrée de la'magnifique baie de Spithead formée par la Manche, à 115 k. S. O. de Londres ; 75 000 h. Portsuperbe (le plus beau de l'Angleterre) ; grand arsenal naval du royaume et principal rendez-vous des flottes britanniques. Collège royal de marine, avec école de construction maritime ; observatoire. Immenses chantiers, magasins, ateliers à gréements, forges, corderie, dépôt d'artillerie, etc. Bains de mer, chemin de fer, belles promenades de Clarence. On projette un canal de Ports-mouth à Londres. Portsmouth se compose de deux villes, l'anc Portsmouth et Portsea, auj. réunies. — Connu dès le v* s. et déjà important sous Edouard V, Porstmouth est devenu depuis Henri VIII le principal arsenal de l'Angleterre. C'est à Portsmouth que Felton assassina le duc de Buckingham.
PORT
1532 —
PORT
PORTSMODTH, v. et port des États-Unis (New-Hamp-shire), sur l'Atlantique, à 60 k. S. E. de Concord. 12000h. Ëvêché. Bon port de guerre, cinq, forts; Académie, athénée. Chantier de construction, arsenal de marine; chemin de fer. — Autre v. et port des États-Unis (Virginie), sur la r. g. de la riv. Éli-saneth, à 200 k. S. E. de Richmond; 10000h. Grand dépôt de la marine des États-Unis.
- PORTSMODTH ( Louise DE KERHOUENT ou KER-HOUAL , duchesse de), maltresse de Charles II, née en Bretagne, avait été amenée de France en 1670, lors de la conclusion du traité secret de Douvres, par Henriette d'Angleterre, duchesse d'Orléans, et sœur du roi Charles. Créée successivement baronne de Pétersfield, comtesse deFareham, duchesse de Portsmouth, elle prit sur le monarque un empire absolu, seconda le ministère dit de la Cabale, favorisa la réaction royaliste de 1680 à 1685, absorba des sommes immenses que lui prodiguait Charles, et se fit largement payer par Louis XIV pour faire prévaloir auprès du roi d'Angleterre l'influence française. Son fils aîné Charles est la tige des ducs de Lennox.
- PORT-STE-aiARTE. Portus Menésthei. v. et port d'Espagne (Cadix), àl'embouch. du Guadalète, à 25k. N. E.de Cadix; 18 600 h. Ane fortifications, détruites en 1810 ; pont de bateaux. Chapeaux, savon, eau-de-vie, liqueurs, vins, cire ; grand commerce avec Cadix.
- PORT-STE-MARIE, ch.-l. de c (Lot-et-Garonne), sur la r. dr. de laGaronne,à 18 k. N. O. d'Agen; 2856h. Station de chemin de fer. Vins, grains, bestiaux.
- PORT-SUR-SAONE, Portus Âbucini, ch.-l. de c (Hte-Saône), à 13 kil. N. O. de Vesoul, sur la r. dr. de la Saône, avec un petit port; 1944 h. Pont élégant. Construction de bateaux.
- PORTUDAL, v. du Sénégal, dans le roy. de Baol, à 35 kil. S. E. de Gorée, sur l'Atlantique, dépend de notre colonie du Sénégal. Peaux, or, ivoire, ambre.
PORTUGAL, partie de l'anc Lusitanie; Etat de l'Europe mérid., occupe presque toute la partie oc- cid. de la Péninsule Hispanique et a pour bornes : au N. la Galice, à l'E. le roy. de Léon, l'Estramadure espagnole et l'Andalousie, au S. et à l'O. l'Atlanti que. Il s'étend de 9° 54' à 11° 50' long. O. et de 37" à 42° lat. N., a576 k. du S. auN. sur 168 demoyenne largeur; il compte env. 4 millions d'hab. et avec les colonies près de 7 millions ; capit., Lisbonne. Divisions, Chefs-lieux. Minho, Porto. Tras-os-Montes, Bragance. Beira, Coïmbre. Estramadure, Lisbonne. Alemtêjo, Evora. Algarve, Faro.
- IV. B. La prov. de Beira a été récemment divisée en Bas-Beira, ch.-l. Coïmbre, et Ht-B., ch.-l. Cas-tello-Branco : ce qui donne a-uj. 7 provinces.
- Le Portugal possède de plus : 1° dans l'Atlantique, l'archipel des Açores, à mi-chemin de l'Europe et de l'Amérique ; les" îles Madère et du Cap Vert; 2" en Afrique, plusieurs comptoirs au Congo, l'Ile St-Tho-mas et lacapitainerie générale de Mozambique ; 3° en Asie, Diu, Daman, Goa, Macao et partie de l'Ile de Timor. Le Brésil lui appartenait aussi avant 1822.— Le Portugal est très-montueux, sauf dans le sud de l'Estramadure : on y remarque les monts d'Estrella, de Gaviara, de Cintra, de Monchique; 4 des fleuves de l'Espagne (Minho, Douro,Tage, Guadiana) y ont leur embouchure; il y a aussi plusieurs rivières cô-tières (Vouga, Cavado, Mondego, Sadao, etc.). La température, d'une chaleur accablante, estplus élevée qu'en Espagne; le sol est très-fertile, mais généralement mal cultivé. On y récolte des vins renommés (Porto, Sétubal, Carcavelos, etc.); olives, figues, oranges et autres fruits exquis; miel, cire, kermès. On y trouve aussi or, argent, fer, plomb, étain, antimoine, sel, houille, turquoises et autres pierres précieuses j eaux minérales et thermales. Peu de gros bétail, mais beaucoup de moutons mérinos.,
excellents mulets. Industrie médiocre (soieries, toiles , draps, bonneterie, couvertures, chapellerie, chocolat, porcelaine, faïence, toiles peintes;distilleries, tanneries, verreries, forges, etc.). Le commerce est presque tout entier entre les mains des Anglais, qui exportent surtout du Portugal des vins, des nulles, des fruits secs, etc. — Le gouvernement est monarchique constitutionnel;la maison régnante est celle de Bragance; à défaut de mâles, la couronne passe aux femmes. La religion dominante est le Catholicisme : les Juifs sont tolérés.
- ifùtoire.Le Portugal rêpondàla plus grande partie de la Lusitanie des Romains et au sud de leur Gal-lécie (Galice); ses habitants .paraissent être d'origine celtique, comme le prouvent de nombreux monuments druidiques. Les Lusitani ne commencent à figurer dans l'histoire que vers l'an 195 av. J.-C. Ils entrèrent alors en guerre avec les Romains : battus l'an 190, ils formèrent contre leurs oppresseurs une ligue redoutable (190-178); mais ils furent encore vaincus. Viriathe^ un de leurs chefs les plus braves, soutintneuf ans l'indépendance dupays contre Rome et ne succomba que sous les coups d'un assassin (149-140); enfin Rome l'emporta, et depuis elle domina sur le pays pendant près de 6 siècles. Sjertorius s'y rendit indépendant l'an 80 av, J.-C. et s'y maintint jusqu'à sa mort. Après l'invasion de la Péninsule par les barbares (Vandales, Suèves, Alains), l'an 409 de J.-C., les Suèves restèrent seuls dans cette contrée : ils fondèrent dans l'ancienne Gallécte un Êtatdont les bornes varièrent, mais qui, en 585, s'absorba dans celui des Wisigotns, et qui-, en 711, fut, comme le reste de l'Espagne, conquis par les Arabes. Aux rx"etx° s., la région entre le Tage et le Douro fut le théâtre d'une guerre opiniâtre entre les 2 peuples conquérants (Arabes et Goths).Le petit paysau N. du Douro et au S. du Minho prit alors le nom de comté de Porto ou Porto Càlle, d'où Portugal. Alphonse VI de Castille,|en 1095, investit de ce comté l'aventurier Henri de Bourgogne, devenu son gendre, qui l'arracha aux Arabes et le transmit àson fils Alphonse I : celui-ci, après la victoire d'Ourique, fut proclamé rot et se déclara indépendant (1139). Cette indépendance fut confirmée en 1143 par les Corlès de Lamégo. Le Portugal dès lors ne fit plus que grandir, et en 1253, Alphonse III, en soumettant les Algarves, avait atteint le sud de la Péninsule. Bientôt les Portugais portèrent leur, activité au delà des mers; après la conquête de Ceuta sur la côte d'Afrique (1415), le prince Henri le Navigateur donna le signal des découvertes raaritimgs, qui ouvrirent enfin âù Portugal la route des Indes (1498) et lui assurèrent de riches possessions en Afrique et surtout en Asie. Cette époque, qui coïncide avec celles de la dynastie d'Avis (1385-1580), est celle de la gloire et de la prospérité portugaises : elle est illustrée par les expéditions de B. Diaz, de Vasco de pâma, de Cabrai, par les conquêtes d'Almeida, d'AÎbuquerque, etc.Le Portugal, rival de l'Espagne, regorgea de richesses et devint une puissance navale du premier ordre. Outre ses conquêtes en Asie, il étendit sa domination sur une des plus belles contrées de l'Amérique, le Brésil (1500-1531). Mais des fautes, des excès et l'imprudente expédition de Sébastien en Afrique où. il périt (à la bataille d'Alcaçar-Quivir, 1578), mirent brusquement fin à ces "succès. A la mort du cardinal Henri (1580), le roi d'Espagne Philippe II plaça sur sa tête la couronne de Portugal. Ce pays ne fut plus dès lors qu'une province espagnole : la ruine totale de la marine portugaise en fut la suite. Les Hollandais, en révolte contre Philippe II, allèrent partout sur les brisées des Portugais : us les firent chasser du Japon, leur firent perdre lès Moluques, ainsi qu'une foule d'autres possessions en Asie, et furent sur le point de leur enlever tout leBrésil. En 1640, le Portugal s'affranchit du joug de l'Espagne et plaça sur le trône la dynastie de Bragance, issue des anciens rois. Redevenu indépendant, le pays s'allia avec la
PORT
— 1533 —
POSE
France et fut d'abord sous l'influence de cette puis sance ; mais, depuis Pierre II, il pencha vers l'An gleterre, qui en 1703 consolida sa prépondérance en Portugal par le traité de Méthuen. Bientôt les Anglais eurent tout en leurs mains : industrie, agri culture, commerce, finances, politique, et réduisi rent les Portugais à n'être pius que leurs facteurs. Sous le roi Joseph, Pombal voulut secouer ce joug; ses efforts furent insuffisants. Napoléon, dans sa lutte contre l'Angleterre, força le Portugal à fermer ses ports aux Anglais; puis, étant convenu, par un traité secret signé avec l'Espagne en 1807 à Fontai nebleau , de partager le pays avec cette puissance, il en entreprit la conquête; mais l'Angleterre le dé fendit comme sa province; elle embarqua la famille royale, l'établit au Brésil, puis ressaisit le Portugal surlestroupesfrançaises qui déjà l'occupaient, 1808- 1810 (V. JUNOT, CINTRA). Alapaix générale(1815), la famille royale du Portugal dut rester au Brésil, et l'ambassadeur anglais Beresford gouverna de fait le pays. En 1820 éclata à Porto une révolution qui avait pour but de donner au Portugal un gouvernement constitutionnel. Le roi Jean VI, qui était jusque-là resté au Brésil, s'empressa de revenir à Lisbonne et accepta la constitution des Cartes, mais pour la vio ler bientôt après (1821). En l'absence de Jean VI, le Brésil se proclama indépendant (1822) et se donna un empereur particulier, don Pedro, fils de Jean. La séparation du Brésil et de sa métropole devint définitive quand don Pedro fut appelé au trône de Portugal, à la mort de Jean VI, en 1826. Ce prince donna cette année même au royaume une charte li bérale, puis il abdiqua la couronne de Portugal en faveur de sa fille dona Maria, et ne garda pour lui que le Brésil. Don Miguel, frère cadet de don Pedro, nommé tuteur de la jeune reine, sa nièce, ne tarda pas à la dépouiller et se fit proclamer roi dès 1828 : il fallut que don Pedro revînt du Brésil pour rétablir sa fille, ce qui n'eut lieu qu'en 1834, après une lon gue guerre civile. Le règne de dona Maria n'en fut pas moins très-agité : en sept. 1838, les radicaux réussirent à faire adopter une constitution nouvelle, qui fut abrogée en 1842; en 1851, une révolution militaire fut opérée par le maréchal Saldanha, dans le but de réformer la charte de don Pedro, qui avait été remise en vigueur; un acte additionnel à cette charte a en effet été admis en 1852 : c'est la charte de 1826 ainsi revisée qui est encore auj. la loi fondamentale du Portugal. — L'histoire du Por tugal a été écrite en portugais par Barros et Herco- lano, en allemand par Schsefer (trad. en franc, par H. Soulange-Bodin, 1840); M. Ferd. Denis'en a donné un abrégé dans l'Univers pittoresque, 1846. Rois de Portugal. 1° Branche directe. Henri, le Cardinal, 1578 Henri de Bourgo- 3° Soumission à
gne, comte de P., 1095 l'Espagne, 1580-1640
Alphonse, le Con- 4° Branche de Bragance. quérant, comte, 1212 Jean IV, 1640 puis roi, 1239 Alphonse VI, 1656 Sanchel, 1185 Pierre II, régent Alphonse II, 1211 depuis 1667, roi en 1683 Sanche II, 1223 Jean V, 1706 Alphonse III, 1248 Joseph, 1750 Denis, le Laboureur, 1279 Marie ï (avec Pier- Alphonse IV, 1325 re III, 1777-86), 1777 Pierre I, 1357 Jean VI, relent dès 1792 Ferdinand, 1367-83 roi en 1816
- 2" Branche d'Avis. Pierre IV (don Pé-
(après 2 ans de régence). dro), 2 mois, 1826 Jean I, le Grand, 1385 Marie II (dona Ma- Edouard, 1433 ria), 1826 Alph.V,iU/Wcam, 1438 (Don Miguel, 1827-34) Jean II, le Parfait, 1481 Pierre V, d'abord Emmanuel,^J?or- sous la tutelle de tunè. 1495 son père, Ferdi- JeanlII, 1521 nanddeSaxe, 1853 Sébastien, 1557 Louis I, 1861
- PORTUGALËTE, V. et port d'Espagne (Bilbao), à l'embouch. de l'Ansa, à 11 k. N. O. de Bilbao, à laquelle elle sert de port; 1200 hab.
- PORTUMNUS, dieu des ports chez les Romains, en l'honneur duquel on célébrait les Porlumnales, paraît être le même que le Mélicerte des Grecs.
- PORTUS (Jïmilius), philologue, né à Ferrare en 1550, m. en 1610 à Heidelberg, était fils de Franc. Portus, de Candie, professeur de grec à Ferrare. il enseigna le grec avec succès à Lausanne, puis à Heidelberg. On lui doit des éditions annotées et corrigées d'Homère (Iliade), d'Euripide, Pindare, Aristophane, Xénophon, Thucydide, de la Rhétorique d'Aristote; des traductions latines de Thucydide, des Antiquités romaines de Denys d'Halicarnasse, des Commentaires de Proclus sur la Théologie de Platon, du Dictionnaire de Suidas; un Dictionarium ionicum, 1603;un Dictionarium doricum, 1604; un Lexique de Pindare, des Notes sur Onosdnder, etc. PORTUS ABUCINI, v. de Gaule, chez les Séqua-nes, auj. Port-sur-Saône.— p. HERCULIS COSANI, V. d'Étrurie, a.\ij. Porto-Ercole. — p. HERCULIS MONUICI, v. de Ligurie, auj. Monaco.—p. mus, ville et port de laGaule Belgique. V. mus.—p. LIBCRNICUS, V. d'Italie, auj. Livourne. — p. MAGNUS, V. de Mauritanie, auj. Mers-él-Kèbir; v. de la Bretagne romaine, auj. Portsmouth. — p. ROMANUS, auj. Porto.—p. VE-NERIS, v. de Gaule, auj. Port-Tendres.
- PORT-VENDRES, Portus Veneris) v. et port de France (Pyrén.-Orient.), sur la Méditerranée, à 40 k. E. de Céret et à 6 k. S. E. d'Argelès ; 2000 hab. Place de guerre de 4° classe ; port vaste et sûr. Blés, eaux-de-vie, vins; grand commerce de transport entre l'Algérie et la France.— Port-Vendres appartint longtemps à l'Espagne et fut souvent pris et repris; il fut cédé à la France avec le Roussillon. Les Espagnols ont fait d'inutiles tentatives sur cette ville en 1690 ; elle leur fut livrée en 1793, mais reprise dès 1794. Le port avait été réparé et mis en état de recevoir de gros navires en 1788, par ordre de Louis XVI, auquel un obélisque de 33m a été élevé sur la place de la ville. PORT-WELLINGTON, v. et port de la Nouv.-Zé-lande, à l'entrée orientale du détroit de Cook, sur le port Nicholson. Récemment fondée par la Compagnie anglaise de la Nouvelle-Zélande, la ville comptait déjà plus de 5000 hab. en 1842.
- PORUS, prince indien, régnait sur une contrée à l'E. de l'Hydaspe en 327 av. J.-C. Ayant refusé de se soumettre à Alexandre, il fut battu sur les bords de l'Hydaspe, pris et conduit au conquérant. Alexandre lui demanda comment il prétendait être traité : Œ En roi, » répondit-il. Frappé de la fierté de cette réponse, le conquérant lui rendit ses États, et y ajouta même plusieurs districts voisins. Porus,' reconnaissant, accompagna Alexandre dans la suite de son expédition et l'aida à équiper la flotte qïï descendit l'Hyphase. Après la mort d'Alexandre, il fut tué en trahison par un des officiers du conquérant. On représente Porus comme étant d'une taille gigantesque. POSÉGA, v. d'Esclavonie, ch.-l. d'un comitatde même nom, sur l'Orlyava, à 80 kil. S. E. d'Eszek; 5000 hab. Gymnase catholique. Château. Commerce de soie, bétail, tabac. Prise aux Turcspai- les Impériaux en 1687. — Le comitat de P., enfrejcelui de Werowitz au N. et à l'O., la Croatie à l'E., et les Confins militaires au S., a 100 k. sur 30, eïïOO 000 h. POSEIDON, nom grec ie Neptune. POSEN, Posnan en polonais, v. forte des Etats prussiens, jadis capit. de la Grande-Poiogne, auj. cb.-l. du grand-ducné de Posen et de lajçégence du même nom, sur laWartha et le chemin de fer de Breslau à Stettin, à 255 kil. E. de BerlinV46 000 hab. (dont 12 000 protestants et 9000 juifs). Forteresse de 1er rang. Siège du président supérieur de laprovince et de l'archevêque de Gnesne et Posen; cour supérieure de justice, école des arts et métiers, gymnase, séminaire. Belle cathédrale, église St-Sianislas, église luthérienne,théâtre. Draps, toile, tabac, ver-
POSN — 1534 — PQST
nis. eau-de-vie, armes, bijouterie, laines. Commerce actif avec l'Allemagne (Posen était jadis une ville hanséatique). — C'est aux env. de Posen que le Christianisme débuta en Pologne : Miécislas y réunit, en 968, les grands du pays, leur persuada de se faire baptiser, et y fonda un évêché, qui, d'abord dépendant de l'archevêque de Magdebourg, fut en 1122 subordonné à l'archevêque de Gnesne. En 1331, Posen résista victorieusement au roi Jean de Bohême. Elle fut prise par les Suédois en 1703, et reprise par les Polonais en 1716. Les Français, vainqueurs à Iéna, y entrèrent en 1806; un traité y fut conclu la même année entre la France et la Saxe, qui fut érigée en royaume. Eu 1815, Posen passa, avec toute la province, sous la domination prussienne. Cette ville subit en 1764 et 1803 deux incendies qui la détruisirent presque tout entière.
[modifier] POS
- POSEN (Grand-duché de), province de la monarchie prussienne, entre la Prusse propre au N., le Brandebourg à l'O., la Silésie au S. et le roy. de Pologne à l'E.; 237 kil. sur env. 120; 1500000 h.; ch.-l., Posen. Cette province est divisée en 2 régences, Posen, Bromberg. La 1™, qui est au S., est la plus grande et la plus peuplée (env. 900 000 h.). — Le grand-duché de Posen appartint jusqu'au xvmc s. à la Pologne; il formait, dans la Grande-Pologne, les palatinats de Posnanie, Gnesne et Ino-vraclav. Il fut enlevé à la Pologne par la Prusse, partie en 1772, au 1" démembrement, partie en 1793, après le 2'. Il fut compris en 1807 dans le grand-duché de Varsovie. En 1815, il revint à la Prusse. POSETS (mont), pic des Pyrénées. V. PYRENEES. POSIDÉON.le 6" mois de l'année athénienne, tire son nom de ce que le 1" jour de ce mois était consacré à Neptune {Poséidon en grec). POSIDONIE, v. d'Italie. V. TMSIVK. POSIDONHJS, philosophe stoïcien, né vers 133 av. J.-C. à Apamée en Syrie, m. en 49, suivit les leçons de Panaetius à Athènes, puis voyagea en Espagne, en Italie, en Sicile, en Dalmatie, en Illyrie, dans la Gaule Narbonnaise et en Ligurie, se fixa vers 102 à Rhodes, où il se fit recevoir citoyen, y ouvrit une école et professa avec un tel éclat que les étrangers les plus distingués venaient l'écouter : il compta dans le nombre Pompée et Cicéron. On raconte que Pompée étant venu à Rhodes pour l'entendre, le philosophe, qui souffrait alors de la goutte, voulut néanmoins faire sa leçon habituelle; la douleur le forçant à s'interrompre,'il s'écria, fidèle à un des dogmes de sa secte : « O douleur 1 tu as beau me faire souffrir, tu ne me réduiras point à convenir que tu sois un mal. Ï II professait du reste un stoïcisme mitigé par un sage éclectisme. Il fut envoyé à Rome comme ambassadeur par les Rhodiens en 84 et y reçut le meilleur accueil. Versé dans les mathématiques, la physique et l'astronomie, aussi bien que dans la philosophie, Posidonius tenta de mesurer la circonférence de la terre, la hauteur de l'atmosphère et la distance des astres : il assignait à la terre 180 000 stades de circonférence (mesure beaucoup trop petite), à l'atmosphère 40 stades de profondeur, à la lune une distance de 2 millions de stades, au soleil une distance de 500 millions ; il remarqua le rapport des marées avec les positions de la lune et soupçonna qu'elles sont un effet du mouvement de cet astre. Il avait composé plusieurs ouvrages, entre autres des traités sur la Divination, sur le Destin, sur la Nature des Dieux, que Cicéron a imités, mais qui ne nous sont pas parvenus. Il avait aussi écrit sur l'histoire des ouvrages qui sont également perdus. Bake a publié Posidonii doclrinw reliquias, Leyde, 1810. Ses fragments historiques se trouvent dans le t. III des Historié. grœc. fragm. de la collection Didot.
- POSNANIE (Palatinat de Poznan, vulg.). Il faisait, dans l'anc monarchie polonaise, partie de la Grande-Pologne, et en était le palatinat le plus occidental; ch.-l., Posen. Il était divisé en 9 districts : Posen, Kos-ciaa, Yehova, Yaletch, Friedland, Filehn, Neuhof,
Tcharnikov, Krojanki. Le partage de la Pologne en 1772 donna les 5 derniers districts et partie, du 4° a la Prusse, qui en a formé le grand-duché de Posen.
- POSSAGNO, v. de Vénétie, à45 kil. N. O. de Tré-vise; 1500 h. Patrie de Ganova. Près de là, au milieu d'un bois, se trouve l'église de la Trinité, élevée de 1819 à 1830 par Canovaret à ses propres frais; elle est en marbre blanc, et rappelle les temples antiques ; le tombeau de cet illustre artiste y'est placé.
- POSSEVIN(Ant), Jésuite, né àMantoue en 1534, m. en 1611, fut recteur des collèges d'Avignon, de Lyon, de Bologne, fut chargé par Grégoire XIII de diverses missions diplomatiques épineuses, dont il se tira avec succès, fit conclureiapaix de Kieterova-Horka entre la Russie et la Pologne (1582), et composa , entre autres grands ouvrages : Moscovia, Yilna, 1586; Judicium.de IV scriptoribus (Lanoue, Bodin, Mornay, Machiavel), Rome, 1592; Bxbliothecaselecta deratione studiorum, 1593; Âpparatus sacer, Venise, 1603-06, 3 vol. in-lol., ouvrage estimé : c'est une revue de plus de 6000 auteurs ecclésiastiques.
- POSSINUS (P.). T. POOSSWES.
- POSTDAM. F. POTSDÀH.
- POSTE (Administration delà). F.ce mot dans notre Dict. univ. des Sciences.
- POSTEL(GuilL), né vers 1505 à Dolerie, près d'A-vranches, s'est rendu célèbre àla fois comme savant et comme visionnaire. Né de parents misérables, il entra comme domestique au collège Ste-Barbe, où il apprit sans maître le grec et l'hébreu. Envoyé par François I en Orient, il en rapporta des manuscrits précieux, et fut à son retour, en 1539, nommé professeur de mathématiques et de langues orientales au Collège de France. Sa tête s'étant troublée, il s'imagina avoir reçu mission du ciel pour unir les hommes sous une même croyance et sûus un mê_me roi. Il fit connaissance à Venise d'une femme aussi folle que lui,lamèreJe<znne, quiachevade l'égarer. Poursuivi par l'Inquisition, il n'échappa que parce qu'il fut déclaré fou. Après avoir erré de ville en ville, il rétracta ses erreurs, et vint en 1564 reprendre sa chaire au Collège de France. II mourut à Paris en 1581,au couvent de St-Martin des Champs. Ilalaissé un grand nombre d'écrits, soit sur les langues orientales, soit sur la théologie, entre autres : Linguarum duodecim characteribus differentium alphabetum, Paris, 1538, le 1" essai connu de grammaire comparée; Concordance de l'Aîcoran et des Évangiles, 1543 (en latin); De orbisterrarum, concordia, 1544, le plus raisonnable de ses écrits mystiques ;. les Très-merveilleuses victoires des femmes du nouveau monde, 1553 : c'est le fruit de ses visions ; il prétend y parler sous l'inspiration de VÈve nouvelle, la mère Jeanne. Le P. Desbillons a publié des Recherclies sur sa Vie, 1773.
- POSTUME ou POSTHUME, M. Cassianus Latinius Postumus, un des 30 tyrans du temps de Gallien, commandait en Gaule dès 257. H s'y fit proclamer empereur en 261, mit à mortiSaloninus, fils de Gallien, se soutint dix ans, battit les Germains, qu'il refoula au delà du Rhin, et joignit à ses provinces une partie de l'Espagne. Lœfius, un de ses lieutenants, ayant pris la pourpre à Mayence, il le battit et entra en vainqueur dans cette ville, mais il fut tué au milieu même de son triomphe par ses soldats auxquels il avait refusé le pillage.(267). — Son fils, Postume le Jeune, qu'il avait créé auguste, fut tué avec lui.
- POSTUMHJS ou POSTHOanUS (Aulus), consul en 496 av. J.-C, fut dans la même année nommé dictateur et remporta sur les Latins, alliés des Tar-quins, la victoire décisive du lac Régille, ce qui lui valut les honneurs du triomphe et le surnom de Be-gillensis, qu'il transmit à ses descendants, •— Sp. Postumius Albinus Regillensis, consul en 321 av. J.-C., se laissa enfermer par les Samnites avec son collègue dans le défilé de Caudium, signa une paix honteuse et passa sous le joug (fourches caudines). Sur son propre conseil, le sénat refusa de ratifier le traité et le livra au général samnite Pontius Heren-
I'OTH — 1535 — POTI
nius, qui lui rendit la liberté.—L. Postumius Albi-nus, consul en 229 av. J.-C, réduisit Teuta, reine d'illyrie, à demander la paix. En 215 il perdit la victoire et la vie à la bataille delà forêt Litana, livrée aux Boïens dans la Gaule cispadane. — Sp. Postumius Albinus, consul l'an 110 av. J.-C, fut envoyé contre Jugurtha, mais se laissa corrompre par l'or du prince numide.—POSTUM. TCJEERTUS. V. TUBERTUS.
- POT (Phil.), filleul et favori du duc de Bourgogne Philippe le Bon, 1428-94, remplit diverses missions pour ce prince et pour son fils, Charles le Téméraire, s'attacha après la mort de ce dernier au roi de France Louis XI, qui en fit successivement son premier conseiller, son chambellan, et le nomma grand sénéchal de Bourgogne en 1477. Il garda ce titre sous Charles VIII. 11 se distingua par son éloquence et par l'énergie de son langage aux États généraux de 1484. On le surnommait la Bouche de Cicéron et le Père de la patrie.
- POTAMON, philosophe d'Alexandrie, chef d'une école éclectique, enseignait, selon les uns, au temps d'Auguste, selon les autres à la fin du ne s. de J.-C. ; il compta un grand nombre de prosélytes à Rome aussi bien qu'en Egypte et en Grèce. Il ne reste rien dePotamon. On doit à Gloecknerune dissertation De Potamonis philosophia, Leipzig, 1745, in-4.
- POTEHKIN (Grégoire Alexandrovitch), favori de Catherine II, né en 1736 à Smolensk, de parents nobles, mais pauvres, prit de bonne heure du service dans les gardes à cheval, se fit remarquer de l'impératrice par s,a taille et sa beauté (1762), se distingua dans une campagne contre les Turcs, obtint un avancement rapide, devint en 1774 le favori en titre, et exerça bientôt une puissance sans bornes sur Catherine, qui le créa prince, premier ministre, feld-maréchal. Il provoqua le partage de la Pologne et voulut également démembrer la Turquie : dans ce but, il envoya en 1783 contre la Crimée une armée qui fut victorieuse et réussit à annexer ce pays à l'empire russe; en 1787, il agit lui-même contre les Turcs et prit d'assaut Otchakov (1788), Bender (1789), Kilianova (1790), mais il exerça contre les vaincus d'horribles cruautés. Il se proposait de pousser jusqu'à Constantinople, dont il voulait faire la conquête; mais, quand il revint à St-Péters-bourg, il trouva Catherine disposée à faire la paix. Il repartit aussitôt pour l'armée afin d'empêcher l'exécution de ce projet, mais, arrivé à Jassy, il apprit que la paix était signée. Il expira presque subitement peu de jours après avoir reçu cette nouvelle (1791) : on soupçonna qu'il avait été "empoisonné; mais il est plus probable qu'il succomba à une fièvre épidémi-que qui ravageait Jassy. Potemkin était un rusé courtisan : après la conquête de la Crimée, il décida Catherine à venir visiter sa nouvelle conquête, et déploya pendant ce voyage toutes sortes d'artifices et de flatteries pour faire croire à la czarine qu'elle avait acquis une province couverte de riches villages, et que la population était empressée de vivre sous son sceptre. Dans les dernières années de sa faveur, son orgueil et son arrogance avaient fini par le rendre odieux à l'impératrice.
- POTENZA, Potentia, v. d'Italie, dans l'anc roy. de Naples, ch.-l. de la Basilicate, à 140 kil. E. de Naples; 10 800 hab. Évêché, trib. civil et criminelle.
- POTHIER (Rob. Jos.) , jurisconsulte, né à Orléans en 1699, mort en 1772, fut conseiller au Châ-telet d'Orléans, y professa le droit français et donna l'exemple de toutes les vertus publique's et privées, en même temps qu'il déploya toutes les qualités qui font le grand magistrat, l'avocat habile, le jurisconsulte profond. Son principal ouvrage est son édition des Pandectes sous le titre àePandeclx Justinianex innovum ordinem digestse, Paris et Chartres, 1748-52, 3 vol. in-fol.; Lyon, 1782, 3 vol. in-fol.; Paris, 1818-24, 24 vol. in-8 (avectrad. française par Bréard-Neuville). Dans cette importante publication, pour la préparation de laquelle il fut secondé par d'Aguesseau, il classe méthodiquement les textes du Digeste, qui dans l'ouvrage original étaient entassés pêle-mêle; il éclaircit les décisions contradictoires par de savantes notes, et facilite les recherches par de nouveaux titres. Ses autres ouvrages sont : la Coutume d'Orléans, avec notes, 1760, et un Traité des Obligations, dont presque tous les résultats ont passé dans le Code civil. Jurisconsulte philosophe et moraliste , Pothier recherche constamment le juste et le bon : c'est des lois divines et naturelles qu'il dérive toute législation. Ses OEuvres complètes ont été publiées par Sifîrein, Paris, 1820-24, 20 vol. in-8; par Dupin aîné, 1825, 11 vol. in-8; par Rogron et Firbach, 1826, gr. in-8; et par M. Bugnet, 1845-7, 10 v. in-8. M. Frémonta donné sa Vie, 1860.
- POTHIN, eunuque qui gouverna l'Egypte pendant la minorité de Ptolémée XII (Dionysos), dont il avait été l'instituteur. C'est par ses conseils que ce jeune prince ordonna le meurtre de Pompée, qui s'était réfugié en Egypte après la bataille de Pharsale. César le fit mourir pour avoir excité un soulèvement dans Alexandrie, 47 av. J.-C. •
- POTHIN (S.), un des apôtres des Gaules, évêque de Lyon, vécut sous Antonin et Marc-Aurèle, et subit le martyre à Lyon, avec beaucoup, d'autres Chrétiens, vers 177 de J.-C. Il était alors âgé de près de 90 ans. On le fête le 2 juin.
- POTI, ville et fort de la Russie d'Asie (Gourie), à l'embouchure du Rioni, dans la mer^Noire. Port de commerce (dep. 1858). Cédée par la Turquie en 1829/'
- POTIDÉE, Potidsea, auj. Pinaka, v. grecque, dans la presqu'île de Pallène, au S. O. de Chalcis, était une colonie de Corinthe et était devenue l'alliée et la tributaire des Athéniens. Au commencement de la guerre du Péloponèse, elle se révolta contre eux avec le secours de Corinthe, 432 av. J.-C, mais, après avoir subi un long siège, elle retomba au pouvoir d'Athènes, 429. Conquise dans le siècle suivant par Philippe, elle fut assujettie à Olynthe; à la chute d'Olynthe, elle devint la possession des Macédoniens. Cassandre, roi de Macédoine, l'agrandit et l'embellit, ce qui valut à la ville le nom de Cassandrie.
- POTIER, famille parlementaire qui a produit plusieurs magistrats distingués. Nicolas P. de Blanc-mesnil, président au parlement de Paris, se signala par son dévouement au roi Henri IV, fut condamné à mort par les Ligueurs, n'échappa au supplice que grâce à l'intervention du duc de Mayenne, se rendit ensuite près de Henri (IV), et devint plus tard chancelier de Marie de Médicis; il mourut en 1635, à 94 ans. — Son frère, Louis P. de Gesvres, secrétaire des finances en 1567, secrétaire du conseil en 1578, secrétaire d'Etat en 1589, eut part à la réconciliation de Henri III et de Henri IV, et fut fort utile à ce dernier. 11 siégea dans le procès de Biron, et mourut fort âgé, en 1630.—Nicolas P., de Novion (1618-97), joua un rôle dans la Fronde, soutmt les droits de sa compagnie contre la cour et fut arrêté en 1648 avec Broussel. Cependant il se réconcilia dans la suite avec Mazarin, et devint 1er président en 1678, mais il fut forcé de se démettre en 1689 pour abus d'autorité. H était membre de l'Acad. française.
- POTIER (Ch.), acteur comique, né "en 1775, m. en 1838, se disait issu de la famille parlementaire de ce nom par L. Potier de Gesvres. Il débuta à 20 ans, courut longtemps la province, vint en 1809 à Paris, joua avec le plus grand succès au. théâtre des Variétés, d'où il passa en 1817 à la Porte St-Martin et se retira en 1827. Il se distinguait par la gaieté, l'originalité et la nature de son jeu. Parmi une foule de rôles qu'il créa, on cite le Ci-devant jeune homme, le Solliciteur, le Bénéficiaire, les Petites Danaïdes, le Bourguemestre de Saardam.
- POTITIENS et PINAREENS, flamines d'Hercule à Rome, institués par le roi Évandre, desservaient l'autel consacré à ce dieu dans le Forum Boarium. Ils devaient conserver ce culte à perpétuité dans leur famille : après quatre siècles et demi, leurs des-
POTO — 1536 - POTÏ
cendants le confièrent à des esclaves : ils furent, en punition, tous frappés de mort dans l'année.
- POTOCKI (le comte Félix), d'une des plus grandes et des plus riches familles de Pologne, né en 1750, mort en 1805, se prononça, parmi les prétendants au trône de Pologne , p'our la maison de Saxe , vit, pour ce motif, confisquer une partie de ses biens par le parti vainqueur, se retira en Galioie, puis dans l'Ukraine, pays alors désert, où il bâtit de nombreux villages, fut dans la suite rappelé à Varsovie et nommé grand maître de l'artillerie, et fut quelque temps l'idole du peuple. Mais, s'étant montré favorable au parti russe, il devint suspect aux vrais Polonais. Il signa la fameuse confédération de Targovice (1792), en rédigea le manifeste, fut nommé maréchal de la diète convoquée sous l'influence russe, et prit alors des mesures qui, sans qu'il l'eût prévu peut-être, ne firent que hâter le 2° partage de la Pologne. Désespéré de voir effectuer ce partage, il abandonna la vie publique et se retira en Amérique. Il n'en fut pas moins déclaré traître lors de la révolution de Varsovie, en 1794. Irrité de cette injustice, il demanda du service à la Russie : Catherine H s'empressa de le nommer lieutenant général; il revint alors en Europe et y finit ses jours. — Ignace, comte P., grand maréchal de Lithuanie, cousin de Félix, 1751-1809, était ardent patriote et antagoniste ae la Russie ; il alla chercher un refuge en Saxe après le triomphe des Russes, reparut en 1794 après les victoires de Kosciusko, fut chargé d'organiser le gouvernement à Varsovie et se réserva le portefeuille des affaires étrangères. Livré aux Russes, il fut détenu à Schlusselbourg, puis incarcéré à Cra-covie jusqu'en 1798, époque à laquelle il obtint la permission d'aller mourir dans ses terres. Le comte Ignace aimait les lettres et les sciences; il fit voyager plusieurs savants à ses frais, chargea Condillac de rédiger une Logique pour les écoles polonaises, et traduisit lui-même en polonais l'ouvrage du philosophe français.—Stanislas, comte P., 1757-1821, nonce aux diètes de 1776,86,88, combattit la Russie en 1792, quitta la Pologne après le 2e démembrement (1793), fut arrêté à Carlsbad lors de l'insurrection de Kosciusko et resta huit mois captif; devint, lors de la création du grand-duché de Varsovie par Napoléon, sénateur palatin et chef du conseil d'État, fut maintenu aux affaires par l'emp. Alexandre lors de la formation du nouveau royaume de Pologne et nommé ministre des cultes et de l'instruction publique (1816), puis président du sénat (1818). Il consacrait sa fortune à l'encouragement des lettres, des sciences, des arts. lia laissé lui-même plusieurs écrits, entre autres une traduction polonaise de l'Histoire de l'art de Winckelmann. — Jean P., historien, 1757-1815, étudia les langues orientales, et visita tous les pays habités par les Slaves, depuis la Pomé-ranie jusqu'à Kiakhta. On lui doit des Recherches sur la Sarmatie, 1789, et une Histoire primitive des peuples de la Russie, 1802, ouvrages qui ont jeté un grand jour sur les origines des populations slaves.
- POTOMAK, riv. des États-Unis, naît sur la limite des États de Virginie et de Maryland, par 39° 21'lat. N. et se forme par la réunion de deux bras qui prennent leur source dans les monts Alleghany, coule auS. S. E., baigne Georgetown, Washington, Alexan-dria, et se jette dans la baie de Chesapeak entre les caps Lookout et Smith après un cours d'env. 560 k.; elle a 12 k. de large à son embouchure. Plusieurs cataractes. Les bords de ce fleuve ont été le principal théâtre de la guerre civile en 1861 et 1862.
- POTOSI, v. du Ht-Pérou ou Bolivie, ch.-l. du dép. de Potosi, par 19" 35' lat. S., 67° 55' long. O., au pied du Cerro de Potosi, et à 4160»au-dessus du niveau de la mer. Sa population, qui au xvn" s. dépassait 150000 hab., estauj. réduite à 15 000. Maisons ohétives, rues irrégulières et en pente; air rare et subtil; climat extrêmement variable. — Le mont Cerro de Potosi, célèbre par ses inépuisables mines d'argent, exploitées depuis Ijycv" s., s'élève à une hauteur de 48.88" au-dessus atfniveau de la plaine ; on y compte plus de 5000 ouvertures ou puits (potosi en espagnol), percées dans la montagne, et plus de 2000 mineurs. —Le dép. de P.,entre ceux de Charcas à l'E., d'Oruro et de Cochabamba au N., la Confédération de la Plata au S., et le Grand-Océan à l'O., a 800 k. sur 750 et env. 300 000 hab. Hautes montagnes (entre autres le Cerro de Potosi), richei mines d'argent; eaux thermales, lac salé. POTOSI (SAN-LUIS DE),V. du Mexique. V. SAN-LUIS. POTSDAM, v. des États prussiens (Brandebourg). ch.-l. de régence, surla r. dr. du Havel, entredeux lacs, à 30 kil. S. O. de Berlin ; 34000 hab. C'est la 2° résidence royale, le Versailles de la Prusse. Ëvêché évangélique, trib., cour des comptes; écoles de cadets, de sous-officiers, d'orphelins militaires,fd'artset métiers,d'horticulture; gymnase; bibliothèque, collections d'histoire naturelle. Un canal divise Potsdam en Vieille-Ville et Ville-Neuve (celle-ci très-embellie par Frédéric II). Nombreux monuments, places Guillaume et du Marché, château royal, nouveau palais, hôtel de ville, église française réformée (copiée sur notre Panthéon), églisede'laGarnison, renfermant le tombeau du grandFrédéric.Fabrique royale d'armes; raffineries de sucre, tabac, lainages, toiles cirées, etc. Aux env., trois célèbres résidences royales (Sans-Souci, le Nouveau Palais-Royal et le Palais de Marbre), et l'Ile des Paons, ayee une superbe maison de Plaisance, séjour favori de la reine Louise. Patrie de Guillaume de Humboldt. Cette ville n'a pris d'importance qu'au XYII" s. L'électeur Frédéric-Guillaume y bâtit le grand châteaude 1660a 1673; le roiFrédé-ric-Guillaume Ior l'entoura de murs, et Frédéric II l'embellit de monuments. — La régence de ï>., dans la province de Brandebourg, entre celles de Stettin, Custrin, Mersehourg, Magdebourg, les grands-duchés de Meklembourgetle duché cPAhhalt-Dessau, a 190 kil. (de l'E. à l'O.) sur 85 et compte 1230 000 h. Berlin y est enclavé, mais est régi à part.
- POTT (J. H.), chimiste et médecin allemand, né en 1692à Halberstadt, m. en 1777, membre del'Aca-démie de Berlin, fut professeur de chimie au collège médical de cette ville, améliora plusieurs procédés, notamment la rectification de l'acide sulfuri-que, trouva aux environs de Berlin une terre propre à la confection de la porcelaine et eut une grande part à l'établissement de la fabrique de porcelaine de Berlin. Il a publié beaucoup d'ouvrages.scientifiques soit en latin, soit en allemand; mais on lui reproche de n'avoir pas porté dans ses observations tout l'esprit critique nécessaire.
- POTT (Percival), chirurgien anglais, né à Londres en 1713, m. en 1788, était chirurgien et professeur à l'hôpital St-Barthelemy et membre de la Société royale de Londres. Il étudia surtout les tumeurs avec ramollissement des os, la paralysie des membres inférieurs dans les maladies du rachis, les hernies, les fistules, l'hydrocèle, la cataracte, et perfectionna le traitement des fractures. On a appelé de son nom mal de Pott une carie des vertèbres qu'il a décrite le premier. Ses OEuvres chirurgicales ont,été réunies en 1790, 3 vol. in-8, ettrad. en 1792.
- POTTER (Paul), peintre hollandais, né en 1625 à Enckhuysen, m. en 1654. à 27 ans, descendait par sa mère de l'illustre famille d'Egmont. Il se consacra à la peinture des animaux domestiques et atteignit une perfection qui l'a faitsurnommer le .Raphaël des animaux ; nul n'a saisi aussi bien que lui l'expression et la physionomie des bœufs, des vaches et des moutons. Son chef-d'œuvre, que l'on conserve au musée de La Haye, est un Jeune taureau, de grandeur naturelle, près d'une vache accroupie. Il gravait aussi avec une grande habileté. Le musée du Louvre possède 2 tableaux de cet artiste.
- POTTER (John), savant anglais, né à Wakefield en 1674, m. en 1747, professa la théologie à Oxford, et devint archevêque de Cantorbéry en 1737. On lui doil
POUG — 1537 — POUP
des éditions estimées de Lycophron, Oxf., 1697 et 1702, de Clément d'Alexandrie, gr.-lat., 1715, 2 v. in-f. : et VArchœologia grxca, Oxf., 1698-9, savant recueil d'antiquités qui, malgré son titre latin, est écrit en anglais.— Robert P., helléniste et poète, né en 1721, m. en 1804, était ministre anglican. lia traduiten vers anglais, etavec un grand succès, Eschyle, 1777; Euripide, 1781; Sophocle,1788. 11 a aussi composé des Poèmes (1774) dans le genre de Pope.
- POTTER (Louis de), écrivain belge, né à Bruges en 1786, m. en 1859, fut en 1815 attaché à la légation des Pays-Bas à Rome, vint en 1823 se fixer à Bruxelles, s'éleva courageusement contre les persécutions que le gouvernement hollandais faisait subir aux Catholiques, fut par ce motif banni en 1830, rentra en Belgique apçès la révolution qui éclata cette même année, y fut reçu avec enthousiasme et proclamé membre du gouvernement provisoire; mais, ne pouvant faire triompher ses idées libérales, il se retira au bout de peu de mois. Outre des pamphlets de circonstance, il a publiésurl'histoire de la religion plusieurs écrits remarquables, entre autres : Considérations sur les principaux conciles, Bruxelles, 1816; Esprit de l'Eglise, 1821; Vie de ScipionBicci,\è1h : Catéchisme rationnel, 1827 (réimprimé en 1862 par M. le baron de Ponnat). Ses ouvrages, conçus dans l'esprit philosophique duxvm' s., sont à l'Index à Rome.
[modifier] POU
- POUANCÉ,ch.-l. de c (Maine-et-Loire), à24 kil. N. O. de Segré;3227 hab. Mines de fer.
- POUCHKINE (Alex.),poète russe, né en 1799 à St-Pétersbourg, manifesta de bonne heure des idées hardies qui le rendirent suspect, fut envoyé dans les provinces éloignées, où il remplit diverses fonctions administratives, mais rentra en grâce à l'avé-nement de l'empereur Nicolas (1825), qui le nomma historiographe.. Il périt en 1837, tué en duel par un de ses amis qu'ilaccusaitd'avoir séduit sa femme. On a de lui des Odes et des Epîtres, un poème romantique en 6 chants, Roustan et Ludmila, 1820; le Prisonnier du Caucase, 1852; la Fontaine des Pleurs, 1826; Tsigani (les Bohémiens), 1827; Onéghine, poème inachevé, analogue au Don Juan de Byron; Boris . Godunow, 1831, tragédie en prose et en vers, non destinée à la représentation, qu'on regarde comme son chef-d'œuvre; quelques nouvelles, entre autres la Fille du Capitaine, l'Ouragan, et une Histoire de la révolte de Pougatchef. Il a imité dans la forme Shakspeare et Byron, mais il est éminemment national par le choix des sujets et la peinture des mœurs. Ses OEuvres ont été publiées à St-Péters-bourgen 1837 et ann. suiv., aux frais de la couronne; un choix en a été trad. en français par H. Dupont^ 1846. MM. J. Tourgueneff et L. Viardot ont traduit à part ses OEuvres dramatiques, 1862.
- POUDRES (Conspiration des), complot formé en 1605, sous Jacques I, parR. Catesby, Winter, Th. Percy, J. Wright, Digby, Grant, Guy Fawkes, et dans lequel furent impliqués quelques Jésuites, entre autres le P. Garnet, avait pour but d'opérer une réaction catholique en Angleterre. Les conjurés se proposaient de faire périr le roi, ses ministres et tous les membres du Parlement, à l'aide de 36 barils de poudre cachés sous la salle des séances du Parlement , et auxquels on devait mettre le feu le jour où le roi viendrait ouvrir la session. Cet horrible projet fut révélé par une lettre anonyme. Les coupables furent livrés au supplice. Le Parlement rendit un statut qui infligea aux Catholiques de nouvelles peines et leur opposa de nouvelles entraves (1606).
- POUGATCHEF (Yémelian), Cosaque, né en 1726, se fit passer en 1773 pour Pierre III,' mort depuis dix ans, fut suivi d'un grand nombre de ses compatriotes, surtout dans les provinces de la Russie orientale où il prit plusieurs forts, signala son passage par d'effroyables cruautés, et fut sur le point de s'emparer de Moscou, où l'attendaient 100 000 serfs; mais, ayant manqué de résolution au moment décisif, il vit diminuer son parti, et finit par être livré par ses compagnons, moyennant 100 000 roubles; il fut mis dans une cage de fer, conduit à Moscou, et exécuté, enl775. MmeHordé a publié en 1809 une Hist. de Pougatchef, qui n'est qu'un roman. Pouchkine a donné l'Hist. de la révolte de Pougatchef.
- POUGENS (Ch.), littérateur, né à Paris en 1755, m. en 1833, passait pour être fils naturel du prince de Conti. Il perdit la vue dès 1,'âge de 24 ans à la suite de la petite vérole, ce qui ne l'empêcha pas de se livrer à des travaux de recherches. Ruiné par la Révolution, il se fit libraire et imprimeur; dans un moment critique, il reçut de Napoléon un prêt de 40 000 fr. Il se retira en' 1808 à Vauxbuins près de Soissons. Ses principaux ouvrages sont un Trésor des origines, Dictionnaire raisonné de la langue française, 1819, ouvrage fort savant, qui n'a pas été imprimé en entier, et l'Archéologie française ou Vocabulaire des mots anciens tombés en désuétude, 1-821. On a aussi de lui quelques poésies (les Quatre âges, des Contes, etc.). Pougens avait été admis à l'Institut en 1819.
- FOUGUES, ch.-I. dec (Nièvje), sur la Loire, à 12k. N. O. de Nevers; 1434 h. Aux env., eaux minérales froides (carbonatées), que l'on emploie surtout en boisson ; établissement de bains.
- POUILLE(la),l'/lpMKe, anc. division du royaume de Naples, forma de 1043 à 1121 un comté, puis un duché normand, dont le Ie* titulaire fut Guillaume de Hauteville (V. GUILLAUME). Elle répond aux prov. actuelles de la Capitanate, de la Terre de Bari et de la Terre d'Otrante. F. APULIE et DEUX-SICILES.
- POUILLON, ch.-l.de c (Landes), à 13 kil. S. S. E. de Dax; 3540 h. Source saline, eaux et boues thermales, établissement de bains.
- POUILLY, nom de plusieurs lieux de France. On connaît surtout Pouilly-en-llontagne ou enAuxois, .ch.-l. de c de laCôte-d'Or, à 38 k. N. O.deBeaune, sur le canal de Bourgogne et près de la source de l'Armançon; 1065 h. Vins blancs renommés; blé, chanvre! cuirs, chaux hydraulique, ciment romain; — etP.-sur-Zoi're(Nièvre),ch.-l.de c, à 15kil.S.de Cosne ; 3550 h. Bons vins blancs ; produits chimiques. Cette ville fut prise par les Anglais en 1364.
- POUILLY (LEVESQUE nE). V. LËVESQUE.
- POULAIN-DUPARC (Augustin), jurisconsulte, né à Rennes en 1701, m. en 1782, était frère de St-Foix. Il occupa une chaire de droit civil à Rennes et publia des ouvrages estimés : Journal des arrêts du parlement de Bretagne, 1737-78; Coutumes de Bretagne, 1745; Principes du droit français, 1767-71.
- POULKOVA, colline située à la porte de St-Péters-bourg, sur laquelle a été récemment établi un magnifique observatoire.
- POULLAOUEN, bg du dép. du Finistère, près de ,1'Eaulne, à 46 kil. N. E. de Châteaulin; 3720 hab. Mines de plomb argentifère.
- POULLE(l'abbé), néà Avignon en 1702, m. en 1781, vint à Paris en 1738, s'y livra à la prédication, obtint un grand succès par une diction élégante et ornée, et fut nommé abbé de Ne-D« de Nogent-sous-Couey à la suite d'un brillant Panégyrique de S. Louis, prononcé en 1748 devant l'Académie française. Il n'écrivait jamais ses sermons; aussi n'en"possède-t-on que 11, qu'il dicta 40 ans après les avoir prononcés, et qui parurent à Paris, 1778,2 vol. in-12. On admire surtout son Exhortation de charité en faveur des enfants trouvés, ses sermons sur la Foi, sur la Parole de Dieu, et sur le Service de Dieu.
- POUXO... V. PRINCE DE GALLES (îlfl du) et CONDOR.
- POUNAH, v. de l'Inde anglaise (Bombay), dans l'anc Aurengabad, par 71° 42'long. E., 18°30'lat. N., à 147 kil. E. S. E. de Bombay; env. 80 000 h. Célèbre collège hinlou, établi en i831. Peu d'édifices remarquables.—Pounah était auxvif s. la résidence de Badjy-raou, peychoua (c-à-d. 1" ministre) du prince Mahratte Ram-radjah. Badjy-Raou s'y rendit indépendant et en transmit la possessionàses successeurs. Elle leur fut enlevée par les Anglais en 1818.
- POUPART (Franc.), anatomiste et chirurgien, né
POLS — 1538 — POZZ
au Mans en 1661, m. en 1708, était membre de l'Académie des sciences. Il a fait quelques découvertes, et a laissé des Mémoires (dans le recueil de l'Académie des sciences), et une Chirurgie complète, Paris, 1695, auj. oubliée. On a donné à l'arcade crurale le nom de Ligament de Poupart, parce que cet anatomiste fut un des premiers à décrire ce ligament, quoique ce ne soit pas lui qui l'ait découvert.
- POUQUEVILLE (Franc.), historien, né en 1770 à Merlerault (Orne), m. en 1838, étudia la médecine sous Dubois, qu'il accompagna dans l'expédition d'Egypte, fut à son retour pris par les Turcs et "resta prisonnier jusqu'en 1801. Rentré en France, il fit paraître enl805 son Voyage enUorèe et à Constanlinople, qui eut du succès et lui valut la place de consul à Ja-nina. II résida dans cette ville près d'Ali-pacha jusqu'en 1815, occupa le même poste à Patras jusqu'en 1817, revint alors en France et y publia son Voyage en Grèce, 1820-1822, ouvrage remarquable par l'exactitude des descriptions et la nouveauté des aperçus, puis son Histoire de la régénération de la Grèce, 1825, et fut élu en 1827 membre de l'Acad. des inscriptions. On lui attribue une Vie d'Àli-pacha. Il a aussi donné l'fltsîoïre et la description de la Grèce (dans l'Univers pittoresque de MM. Didot).
- POUR, POURA, finale d'un grand nombre de noms de lieux dans l'Inde, signifie ville en sanscrit.
- POURANAS, nom de 18 poèmes sanscrits qui contiennent les traditions relatives à la théogonie et à •a cosmogonie des Hindous, et qui servent de commentaires aux Védas. Le Mahabharata, leBagavad-Gita, le Ramayana, sont au nombre des Pouranas.
- POURBUS, peintre. V. PORBUS.
- POUROUS, riv. de l'Amérique du Sud, sort des Andes de Cachoa (Pérou), coule à l'E., entre dans le Brésil et tombe dans l'Amazone par plusieurs embou-shures, après un cours de 800 kil.
- POURVA, l'une des deux mimansas ou systèmes orthodoxes des Hindous, est fondé sur le texte des Védas et a pour but de les interpréter.
- POUSCHKINE. V. POUCHKINE.
- POUSSIN (Nicolas), chef de l'ancienne école française de peinture, né aux Andelys en 1594, m. à Rome en 1665, fut élève de Lallemant à Paris, et, bien que fort pauvre, parvint à faire le voyage de Rome, grâce au cavalier Marini, qui le recommanda au cardinal Barberini. La, des études sévères et la pratique constante de l'art mûrirent son talent et le portèrent à la perfection. Il jouissait déjà d'une grande réputation à Rome lorsque Louis XIII le fit inviter à rentrer en France : il y revint en 1640, et reçut, avec le titre de premier peintre du roi, une pension de 3000 fr., un logement aux Tuileries et la direction de tous les ouvrages de peinture et d'ornement des maisons royales. Las des tracasseries que lui suscitaient des rivaux jaloux; il reprit la route de Rome en 1642 ; néanmoins son titre et ses honoraires lui furent conservés. Le talent de Poussin grandit encore dans la dernière période de sa vie : son pinceau devint plus riche, plus moelleux, son talent plus varié; il ne réussit pas moins dans le paysage historique que dans l'histoire. Ce qui caractérise le génie de Poussin, c'est surtout la belle ordonnance du sujet, l'art de la composition, l'élévation de la pensée, la noblesse du style, la pureté du dessin, l'entente ûss la perspective aérienne et du clair-obscur. On l'a surnommé le philosophe de la peinture, le peintre des gens d'esprit, à cause de sa profondeur, unie à la vivacité de l'imagination et à la beauté de l'expression. Lesueur, Lebrun, Mignard doivent infiniment à ce grand maître. D'une remarquable fécondité, il n'a pas laissé moins de 342 ouvrages, qui sont disséminés dans les musées et chez les riches amateurs ; la plus grande partie se trouve en France. On remarque surtout son Déluge, ses Bergers d'Arca-die, son Triomphe de Flore, son Triomphe de la Vérité, les Aveugles de Jéricho, Moïse sauvé, Moïse enfant, la Femme adultère, les Sept Sacrements.
Parmi ses paysages, on admire lés Quatre saisons. On a de lui des Lettres (Paris, 1824), qui:se lisent avec intérêt. L'œuvre complète de Poussin a été gravée en taille-douce par Massard, 1804, in.r8, et au trait par Landon, 1811, 2 vol. gr. in-4. M. Castellan enl811,M. Gault enl843, ont écrit'sa Vie» M. Bou-chitté a donné LePoussjn, sa vie et son œuvre, 1858. Une statue lui a été élevée aux Andelys (1851).
- POUSSINES (Pierre), Possinus, savant Jésuite, né en 1609 aux environs de Narbonne, m. en 1686, professa à Toulouse, fut appelé à Rome en 1654 pour travailler à l'Histoire de la Société de Jésus, et occupa la chaire d'Écriture sainte au Collégl romain. Il a laissé des trad. latines de quelques historiens byzantins, notamment d'Anne Comnène, un. Thésaurus asceticus, Paris, 1684, et a rédigé nombre de Vies de saints dans le recueil des Bollandisjes.
- POUTALA, temple du Thibet, dans Iâ~ province d'Ouéi, près de H'Lassa, sur le mont Pamouri. C'est la résidence du Dalaï-lama.
- POUYASTRUC, ch.-l.de cant. (Htes-Pyrénêes), à 11 kil. N. E. de Tarbes; 653 hab.
- POUY-SUR-DAX , village de France (Landes), à 7 kil. N. E. de Dax, près de la r. dr. de l'Adour. Patrie de S. Vincent de Paul.
- POUZAUGES, ch.-L de cant. (Vendée), à 35 kil. N. deFontenay-le-Comte; 2572 h.Eglise catholique, avec un beau clocher; temple protestant; ruines romaines. Aux env. celle forêt; mine d'antimoine.
- POBZZOLES, Potnuoli en italieu, Pufëoli etZ>i-cssarchia chez les anciens, v. et port d'Italie (prov. de Naples), à l'entrée sept, du golfe de Naples, à 10 k. N. O. de Naples; 9000 hab. Ëvêché. Commerce de pouzzolane (gravier volcanique, ainsi appelé du nom de la ville). Près 4e Pouzzoles sont le cap Mi-sène, le lac Averne, le Monte Nuovo (qui occupe l'emplacement de l'ancien lac Lucrin), la, Solfatare. — Cette ville fut fondée par les habitants de Cumes en 522 av. J.-C, et nommée Puleoli h. cause de ses nombreux puits. De 192 av. J>C. à la chlfle de l'empire, elle fut très-florissante; ses magnifiques bains d'eaux thermales attiraient beaucoup d'étrangers; mais elle a été ruinée par les tremblements de terre, ? les éruptions du Vésuve et les invasions des barbares. On y remarqué encore de riches débris, entre autres un magnifique amphithéâtre, une;vaste piscine voûtée dite le Labyrinthe , les colonnes du temple de Sérapis et le pont de Caligula. Près de la ville, ruines d'une villa de Cioéron.
- POYAS, mont, de Russie. V. OUKALS.
- POYET(Guill.), chancelier dss France, né vers 1474 àAngerSjSefit d'abord connaître comme ayocat et fut choisi par Louise de Savoie, mère de François I, pour soutenir le procès qu'elle intentait au connétable de Bourbon. Avocat général en 1631, puis président à mortier (1534), il devint chancelier en 1538. Servilement dévoué à la cour et espérant obtenir par son appui le chapeau de cardinal, il se fit l'instrument de la haine du connétable de Montmorency contre l'amiral Chabot; mais il fut à son tour accusé de malversation, arrêté en 1542, dépouillé de toutes ses charges (1545), et condamné à ÎOOTÛOÛ fr. d'amende. Il mourut en 1548. C'estlui qui prépara l'ordonnance de Villers-Cotterets, rendue en 1539, et qui limitait la juridiction ecclésiastique.!'
- POZZO DI BOB.60 (le comte Ch. André), né en Corse, àPozzO di Borgo (près d'Ajaccio), en 1764, mort à Paris en 1842, fut d'abord secrétaire intime de Paoli, se fit nommer en 1791 député à l'Assemblée Législative (1792), agit de concert.Avec Paoli pour livrer la Corse aux Anglais, fut fofcé dès 1793 de quitter celte île, où il avait soulevé ides haines; passa en Angleterre, puis entra au service de la Russie. Ecarté en 1807 sur la demande expresse qu'en fit Napoléon à Tilsitt, il fut rappelé en 1813, fut en 1814 envoyé par l'empereur Alexandre près de Louis XVIJI, puis nommé ambassadeur en France, et passa en 1835 à l'ambassade d'Angleterre. Il as-
PRAD — 1539 — PItAG
sista à tous les congrès de la Ste-Alliance et eut part à toutes les mesures qui y furent prises. Il quitta les affaires en 1839 et vint terminer ses jours à Paris.