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- PIALI, capitan-pacha, Hongrois de naissance, fut dans son enfance trouvé sur le champ de bataille de Mohacz par des Turcs, qui le sauvèrent (1526). Elevé au sérail par ordre de Mahomet II, il parvint au grade de capitan-pacha, prit, avec la flotte turco-française, Messine et Reggio, ravagea Majorque, Minorque, Iviça, et battit en 1559 la flotte de Philippe II, mais il assiégea en vain Malte (1565), et fut peu après disgracié par Sélim II.
- PIANOZA, Plamsinf île de la mer Tyrrhénienne, sur les côtes de la Toscane, au S. O. de l'île d'Elbe ; elle a 8 kil. sur 4, et ne renferme que quelques familles de pêcheurs. C'était un lieu d'exil sous les Romains: Posthumius Agrippa y fut exilé par Auguste, et y périt par ordre de Tibère,
- PIARISTES, ou Pauvres de la mère de Dieu, congrégation vouée à l'éducation gratuite des enfants pauvres;leurs maisons sont connues sous le nom d'jfeoZes pieuses. Joseph Calasanzio en donna la 1" idée dès 1621 en rassemblant de rue en rue les enfants des pauvres pour les instruire chez lui; le nouvel ordre fut approuvé par le pape en 1624. Il est surtout répandu en Autriche et en Hongrie.
- PIAST, tige de la dynastie polonaise desPiasts, était un simple cultivateur de la Cujavie. Ses concitoyens, appréciant ses vertus, lui confièrent, le suprême pouvoir avec le titre de duc (842). Il fit fleurir ta justice, le commerce et l'agriculture, conserva, au milieu des grandeurs, la simplicité de ses moeurs premières, et fit pendant 19 ans(842-61) le bonheur de la Pologne. II résidait à Gnesne.
- PIASTS (les), dynastie polonaise issue de Piast, régna de 842 à 1370. — Une branche des Piasts conserva le duché de Silésie jusqu'en 1675.
- PIAT (S.), né àBénévent, accompagnas. Denys en Gaule, fit par son éloquence et sa charité de nombreuses conversions dans le Tournaisis et souffrit le martyre àSeclin en 286. On le fête le 1" oct.
- PIAUÏIY, riv. du Brésil, naît dans les monts Piauby, coule 500 kil. aaiN., traverse la prov. qui prend son nom et tombe dans la Parnahiba, par 6° 8' lat. S., après un cours d'env. 600 k. — La prov. de Piauhy, entre la mer et les prov. de Céara, de Pernambouc.de Goyaz et de Maranbao, a 970 kil. du N. E. au S. O. sur 565 ; 160 000 hab.; ch.-l.,.Qeiras; autres villes, Parnahiba, Piraruea, etc. Trèsj-monta-gneuse à l'O. et au S. ; vastes plaines à l'extrémité. Climat très-chaud, sol fertile : le bétail est là principale richesse du pays.
- PIAVE, Plavis, riv. d'Italie, dans la Vénétie, sort des Alpes Noriques, coule au S. 0. en arrosait Pieve-di-Cadore etBellune, puis tourne au S. E.,traverse les prov. de Tréviseet de Venise, et sa jette dans l'Adriatique par 2 branches, après un cours de 225 kil. —Dans le roy. français d'Italie, elle donnait son nom à un dép. dont Beliune était le chef-lieu.
- PIAZZA, v. de Sicile, à 30 kil. E. S. E. de Cala-tanisetta; 14000 hab. Evêché.
- PIAZZI (Joseph), astronome, né en 1746 à Ponte (en Valteline), m. à Naples en 1826, entra chez les Théatins, professa les, mathématiques à Malte, la philosophie et la théologie à Rome, puis à Ravenne, fut appelé en 1780 à Palerme pour y enseigner les hautes mathématiques,, fit construire dans cette ville un observatoire, dont il fut nommé directeur, découvrit en 1801 la planète Cérès, qui porte aussi son nom, et forma un catalogue de 7646 étoiles. Il fut chargé par le gouvernement napolitain de diverses missions scientifiques, notamment d'établir un système métrique uniforme pour la Sicile, et fut nommé
PiCA — 1487 — PICA.
en 1817 directeur de l'observatoire de Naples. Il était membre des sociétés savantes de Naples, Turin, Gcet-tingue, Berlin, St-Pétersbourg, Londres, et de l'Institut de France.- Ses principaux écrite sont : un Mé-moire sur la'planète de Cérès, 1802; le Catalogue desÉtoiles. 1803; le Codemêtrique delà Sicile, 1812, et des Leçons d'astronomie (en italien), 1817.
- PIBRAC (Gui DU FAUR, seigneur de), né en 1529 à Toulouse, m. en 1584, étudia le droit à Padoue sous Alciat,fut conseiller au parlement de sa ville natale, puis juge-mage, représenta la France au concile de Trente, où il défendit les libertés de l'Église gallicane, fut, à son retour, nommé avocat général, puis conseiller d'Etat, suivit Henri III en Pologne et tenta en vain, après son départ, de lui conserver ce trône. Il fut nommé depuis président à mortier et chancelier de la reine Marguerite, ainsi que du duc d'Alen-çon. Il a laissé des discours et divers écrits politiques, parmi lesquels on regrette de trouver une Apologie de la St-Barthélemy (1573), qui lui avait été commandée par la cour; mais on le connaît surtout comme auteur de Quatrains moraux, remarquables par la beauté des maximes et la concision du style; malheureusement, la langue en est devenue surannée. Ces Quatrains, imprimés pour la 1™ fois à Paris en 1574aunombre de 50 seulement, ont été fort augmentés depuis. Ils ont été traduits en grec, en latin, et dans presque toutes les langues de l'Europe.
- PIC DE LA MIRANDOLE, famille italienne, ainsi nommée du château de la Mirandole près de Modène, possédait, outre la Mirandole, Concordia et Quaren-tola. Originairement feudataire de l'Etat de Modène, elle s'en rendit indépendante vers 1312. Elle joua un rôle important dans le parti gibelin pendant les guerres civiles de l'Italie, fut sans cesse déchirée par des discordes intestines, et se vit en 1710 dépouillée de ses États par la maison d'Autriche pour s'être attachée à la France dans la guerrede la Succession d'Espagne. François Marie, dernier seigneur de la Mirandole, se retira en France, où sa famille subsiste encore.
- PIC DE LA MIRANDOLE (Jean), célèbre par sa science et sa précocité, né en 1463, était le 3e fils de Jean François, seigneur de la Mirandole et de Concordia. Dès l'âge de dix ans, il s'était placé au premier rang des orateurs et des poètes de son temps. Abandonnant à ses frères le gouvernement des fiefs qui lui étaient dévolus, il se voua tout entier à l'étude, et parcourut pendant sept ans les plus célèbres universités de l'Italie et de la France, étudiant toutes les sciences connues de son temps, même la cabale, pour laquelle il conçut une folle passion. Il se rendit à Rome en 1486, et "déclara, à l'âge de 23 ans, qu'il y soutiendrait une thèse De omni re scibili ; il publia dans ce but une liste de 900 propositions, mais il eut bientôt à se repentir de cet audacieux défi : 13 de ses propositions furent reconnues entachées d'hérésie et condamnées comme telles par Innocent VIII. Il renonça dès lors aux succès mondains et, après s'être réfugié en France, il alla vivre dans la retraite à Florence, ne s'appliquant qu'à l'étude de la religion et de la philosophie platonicienne. Il mourut en 1494, à peine âgé de 31 ans. On a de lui, entre autres écrits : Conclusiones philosophiez, caba-listicx et theologicœ, Rome, 1486 (ce sont les 900 propositions dont il a été parlé) ; Apologia J. Pici Mi-randuli, 1489 (il essaye d'y défendre les propositions censurées) ; Disputationes adversus astrologiam di-xinatricem, 1499; Epistolas, 1499. Ses OEuvres ont été réunies à Bologne, 1496; à Venise, 1498, etc. Sa Fie a été écrite par J. François Pic de la Mirandole, son neveu, en tête de ses OEuvres.
- PICARD (l'abbé Jean), astronome, né à La Flèche en 1620, m. en 1683, observa l'éclipsé de soleil du 15 août 1645 avec Gassendi, remplaça ce savant au Collège de France (1655), et fut membre de l'Académie des sciences dès sa fondation (1666). Il appliqua les lunettes à la mesure des angles, inventa le micromètre (avec Auzout), mesura avec une parfaite,
exactitude un degré du méridien, fixa la longueur du pendule simple à secondes, alla en Danemark déterminer la position de l'observatoire d'Uranienbourg, fit établir l'Observatoire de Paris et appeler en France Rœmer et Cassini. Il attira le premier l'attention sur le double phénomène de la nutation et de l'ooerro-ti'oii, expliqué depuis par Bradley. On lui doit : Mesure de la terre, 1671; Voyage d'Uranienbourg, 1680. Il publia la Connaissance des Temps de 1679 à 1683.
- PICARD (Louis Benoit), auteur dramatique, néàPa-ris en 1769, m. en 1828, était fils d'un avocat et fut destiné au barreau; mais, entraîné par son goût vers le théâtre, il se mit dès l'âge de 20 ans à composer, sous les auspices d'Andrieux, son ami, de petites pièces qui réussirent; puis il monta sur la scène, et obtint comme acteur de nouveaux succès. Aux titres d'auteur et d'acteur, il joignit bientôt celui de directeur, et administra successivement le théâtre de Louvois, l'Opéra Buffa, l'Opéra-Français", l'Odéon; il donna à ce dernier théâtre pendant plusieurs années une grande vogue (1816-21). Il quitta en 18071a profession de comédien, et fut reçu la même année à l'Académie Française. Picard composa plus de 80 pièces, comédies, vaudevilles, opéras-comiques, qui n'ont pas toutes un mérite égal, mais dans lesquelles on trouve toujours, avec une gaieté franche et naturelle, une entente parfaite de la scène, un dialogue vif, animé et pétillant d'esprit; il excelle dans la petite co1-médie de moeurs, dans la peinture des ridicules bourgeois. On cite, parmi ses meilleures comédies : Médiocre et rampant ou le Moyen de parvenir, en 5 actes et en vers, le Conteur, le Collatéral ou la Diligence de Joigny, la Petite Ville, la Grande Ville ou les Provinciaux à Paris, M. Musard, les Capitulations de conscience, les Marionnettes, les Ricochets, les Deux Philibert; parmi ses opéras-comiques, les Visitan-dines. Il a en outre écrit quelques romans (Eugène de Senneville; l'Exalté ou Histoire de Gabriel Deso-dry; leGil Blasde la Révolution), mais ils ont peu ajouté à sa réputation. Le Théâtre de Picard forme 10 vol. in-8, 1811-1823. — V. PICART.
- PICARDIE, ancienne prov. et grand gouvt de
France, bornée au N. par l'Artois et le Boulonais, au S. par l'Ile-de-France, à l'E. par la Champagne, à l'O. par la Manche et la Normandie, avait pour ca- pit. Amiens. Elle se divisait en Haute et Basse, la 1™ se subdivisant en Thiérache, Vermandois, Santerre, Amiénois; la 2e comprenant le Boulonnais, le Pon- thieu avec Vimeux et le Pays reconquis. Elle forme auj. le dép. de la Somme et parties de ceux de l'Aisne, de l'Oise et du Pas-de-Calais. Beaucoup de plaines; grains et plantes oléagineuses en abondance, peu de fruits et de légumes. Marne, tourbe. — La Picar die fut'primitivement habitée par les Morini, les Am~ biani, les Veromandui, les Bellovaci et les Suessio- nes; sousles Romains, elle fit partie de la 2° Belgique. Clodion, chef des Francs, la conquit au V s. et fit d'Amiens sa capitale; depuis", elle fut comprise dans le roy. de Soissons et plus tard dans le roy. de Neus- trie; elle passa plus tard aux comtes de Flandre, et forma plusieurs petits comtés (Ponthieu, Amiens, Vermandois, Boulogne, Soissons, Valois), qui tous relevaient de ce grand fief. Envahie par les Anglais sous Philippe de Valois et Charles VI, elle fut recon quise par Charles VII, puis engagée par celui-ci aux ducs de Bourgogne. Elle fut réunie en 1463 à la cou ronne de France par Louis XI. Le nom de Picardie n'apparatt pas avant lexirr» s. : on le dérive, soit du bas latin picardus, soldat armé de la pique, parce que les habitants de ces contrées excellaient dans le ma niement de cette arme, soit du vieux mot français picard, signifiant querelleur. ? >
- PICART(Étienne), graveur, surnommé leRomain, h cause de son long séjour à Rome, né en 1631 à Paris, m. en 1721, travailla au Cabinet du roi, et grava surtout l'histoire et le portrait.— Son fils, Bernard P., graveur au burin et à la pointe, 1663-1733, dessina et grava d'abord très-habilement; malheureusement, il
PiCG - — 1488 — PICO
adopta dans la suite une manière expéditive qui put lui faire gagner beaucoup d'argent, mais qui perdit sa réputation. Les planches qu'il grava pour les Cérémonies religieuses de toutes les nations,'as J. P. Bernard et Bruzen delà Martinière, ont popularisé son nom. Parmi ses autres ouvrages on distingue le Massacre des Innocents, d'après son propre dessin, le Temps découvrant la Vérité, les Bergers d?Arcadie, d'après le Poussin, les portraits du prince Eugène et du duc d'Orléans, régent.
- P1CCINI (Nicolo), grand compositeur,né,à Bari en 1728, m. en 1800, était élève de Léo et de Durante. Il habita successivement Napleset Rome, et vint se fixer en France en 1776. Il y eut pour rival Gluck; le public se partagea entre eux, et la polémique des Gluckistes et des Piccinistesdégénéra en querelles furieuses. Gluck enfin quitta la place; mais Piccini trouva un nouveau rival dans Sacchini. Piccini était sous Louis XVI directeur de l'école de chant; la Révolution lui ayant fait perdre ce poste, il repassa en Italie, mais il revint en France sous le Directoire et obtint une pension. On a de lui plus de 150 opéras : les plus connus sont Zendbia, la Cecchina, Otim-piade, Roland, Atys, Didon (son chef-d'œuvre), Diane et Endymion, Pénélope, Iphigénie en Tau-ride. Marmontel, le chef de ses partisans, a fait les paroles de la plupart de ses opéras français. Piccini se recommande par une grande élégance" de formes, des mélodies touchantes, larges et pures, un style clair, abondant et facile, mais il manque quelquefois de force et de couleur, et sous ce rapport il était inférieur à son rival.
- PICCININO(Nicolo), fameux condottiere,né à Pé-rouse en 1375, apprit le métier des armes sous Brac-cio de Montone, son oncle, puis se mit au service de Philippe Marie Visconti, duc de Milan. Il remporta plusieurs avantages sur le comte d'Urbin, sur Carmagnole, sur Sforza, mais perdit la bataille d'Anghiari (1440); il prit les forteresses duBrescian, du Berga-masque, s'empara de Bologne en 1538 et en fut nommé souverain par Visconti. Ayant depuis éprouvé de grands revers, il en mourut de ehagrin, en 1444. — Jacques P., son fils, se mit au service de Venise (1450-54),puis entreprit la guerre pour son propre compte et envahit le territoire de Sienne (1455). Ayant loué sa bande à Alphonse d'Aragon, roi de Naples, il le trahit pour Jean, duc d'Anjou, son compétiteur, et ne tarda pas à abandonner celui-ci pour Ferdinand d'Aragon, fils d'Alphonse ; mais deux ans après il fut arrêté et étranglé en prison par ordre de ce dernier prince, qui vengeait ainsi sa 1"> trahison.
- PICCOLOMINI (les), l'une des familles nobles qui se disputaient le pouvoir à Sienne, se fit admettre en 1458 dans l'ordre du peuple. En 1538, ils succédèrent aux Petrucci comme chefs de la république; mais l'influence de l'Espagne fit cesser leur domination en 1541. Cette famille a fourni plusieurs personnages célèbres, entre autres deux papes, Pie 11 et III, et un général des Impériaux, Octave Piccolomini.
- PICCOLOMINI (Alexandre), archevêque de Patras (in partibus), de la noble famille des Piccolomini, né à Sienne en 1508, m. en 1578. était habile en jurisprudence, théologie, philosophie, médecine, mathématiques. 11 a beaucoup, écrit. On ade lui, entre autres ouvrages, des traités de Morale et de Philosophie, et la Rafaella ou Délia Creansa délia donne (Milan, 1558), ouvrage licencieux qu'il condamna lui-même dans la suite; il a été trad. sous le titre à'Instruction aux jeunes dames en (arme de dialogues.
- PICCOLOMINI (Octave), fameux général des Impériaux, né à Sienne en 1599, m. à Vienne en 1656, servit d'abord en Italie (1632), puis se signala en Allemagne dans la guerre de Trente ans. eut part à la bataille de Lutzen (1634),commanda une aile à celle de Nordlingue, prit diverses places de Souabe, de Franconie, préserva les Pays-Bas de l'attaque des Français, commanda les troupes espagnoles dans les Pays-Bas, fut rappelé en Allemagne en 1648 avec le
titre de feld-maréchal, et arrêta uu instant les Suédois. Ouandpn traita de la paix, il fut envoyé en qualité de commissaire de l'Autriche'au congrès de Nuremberg; à lasuite de cette mission, il fut créé prince de l'empire et reçut le duché d'Amalfi.
- PICENTINS, Phenlini, auj. partie N. O. de la Principauté citérieûre; petit État de l'Italie mérid., au S. de la Campânie, le long de la mer Tyrrhénienne, entre les embouchures du Sàre et du Silare, semble avoir été une colonie jiu Picenum, Les Picentins avaient pour villes priffoipales Pioentia (ch,-l.), Sor-rente, Nucérie et Salerne. Ils furent soumis par les Romains de 343 à 266 av. J.-C.
- PICENUM, auj. Marche d'Aucune, petit Etat de l'Italie, sur la mer Adriatique , entre les Senones au N., les Prxlutii au S., avait pour villes principales Asculum Picenum, Firmum, Auximum, Cingulum. Il fut soumis par ies Romains en 268 av. J.-C. Ses habitants s'appelaient Picéniens; il ne faut pas les confondre avec les Picentins, qui étaient beaucoup plus au sud et sur la mer Tyrrhénienne.
- PICHDADIENS, la plus ancienne dynastie des rois de Perse, est plus fabuleuse qu'historique. Son nom dérive du mot pichdad, bon justicier, surnom d'un des rois de la dynastie- La dynastie des Pichdadiens fut fondée à. une époque fort reculée par Kaloma-ratz. Elle compta parmi ses rois Djemschid, Zohâk, Férydoun. Elle fut remplacée vers l'an 733 av. J.-C. par celle des Kaïaniens (ou Aohèménides).
- P1CHEGRU (Ch.), général français, né en 1761 aux Planches j près d'Arbois (Jura), était répétiteur de mathématiques à l'école de Brienne quand Bonaparte y était élève. Il s'engagea dans l'artillerie, servit en Amérique, embrassa avec ardeur en 1789 les doctrines de la Révolution, fut élu commandant par un bataillon de volontaires, passa à l'armée du Rhin, où il devint successivement général de brigade, général de division, général en chef, seconda les opérations de Hoche, et prit après lui le commandement général des armées de la Moselle et du Rhin (1793). Mis en 1794 à la tête de l'armée du Nord, il la réorganisa, battit les alliésà Cassel, Cour-tray Menin, Rousselaer, Hooglède, entra dans Bruges, Gand, Anvers, Bois-le-Duc, Venloo, Nimègue, franchit le Wahal sur la glace, pénétra ainsi en Hollande, occupa Amsterdam et les Provinces-Unies (janvier et février 1795), et prit la flotte hollandaise. Mais, au milieu de ces brillants succès, il se laissa séduire par les offres du printjg de Condê : on lui promettait 1 000 000 de fr. comptait, 200 000 fr. de rente, le château de Chambord, le duché d!Arbois et le gouvt de l'Alsace : il consentit dès lors a.servir ja cause royaliste, et laissa l'Autriche remporter quelques avantages sur ses troupes. Devenu suspect au Directoire, il fut révoqué en 1796 et alla vivre dans la.retraite à Arbois. Elu en 1797 membre du Conseil des Cinq-Cents, il se mit dans cette assemblée à la tête du parti contre-révolutioBnaire. Il fut au 18 fructidor déporté àSinnamari ; mais il parvint à s'évader, passa en Angleterre, où il se fit l'agent des Bourbons, s'y lia avec George Cadoudal, et rentra secrètement en France en 1804, dans le but d'assassiner lé 1" consul Bonaparte. Ayant été découvert, il fut enfermé auTemple, où il s'étrangla. Les Bourbons lui élevèrent à Besancon une statue qui fut brisée en 1830.
- PICHINCHÂ, volcan de l'Amérique du Sud, dans la républ. de l'Equateur, au S. E-, à 11 kil. O. de Quito, par 0° 11' lat. S., et 81» 12' long. O.; 4996». Fréquentes éruptions (les plus terribles eurent lieu en 1535, 1557, 1660, 1690). Près de là. Santa Cruz battit en 1822 les troupes royales. — On donne le nom de Pichincha à la province dont Quito est chef-lieu.
- PICO, une des Acores, par 38" 22'lat. N. et 30° 26' long. O., à l'O. N. O. de San-Miguel : 40 kil. sur 16; 28 000 h:; ch.-l., Villa-da-Laguna. Haute montagne volcanique. Vins dits de Malvoisie et vino seco.
- PICOT (l'abbé) , né en 1770 à Neuville-aux-Bois (Loiret), mort en 1841, est un des écrivains qui, au
- PICT
— 1489 —
PIE
sortir de la Révolution, se consacrèrent à la défense de la religion. II rédigea de 1810 à 1811, avec M. de Boulogne, les Mélanges de philosophie, d'histoire, de morale et de littérature, recueil périodique; fonda en 1814 l'Ami de la Religion et du Roi, qu'il rédigea iusqu'en 1840, et donna à H Biographie universelle un grand nombre d'articles relatifs à l'histoire ecclésiastique. Il a laissé plusieurs ouvrages estimables auxquels il n'a point mis son nom, notamment : Mémoires pour servir à l'histoire ecclésiastique pendant le xvm's., 1815; .Essai sur l'influence de la religion en France pendant le xvir3 s., 1824.
- PICPUS, anc village à l'E. de Paris, joint actuellement au faubourg St-Antoine, devint en 1601 le siège d'une congrégation de religieux du Tiers-ordre de St-François, qui prit de là le nom d'ordre de Pic-pus. Supprimée en 1790, cette congrégation a été rétablie sous la Restauration.
- PICQUIGNY, ch.-l. de c (Somme), sur la Somme et le chemin de fer d'Amiens, à 14 kil. N. O. d'Amiens: 1346 hab. Vieux château. Chanvre, tourbe. — Guillaume Longue Épée, duc de Normandie, fut assassiné à Picquigny en 942 par Arnoul, comte de Flandre. Louis XI y conclut avec Edouard IV, roi d'Angleterre, le 29 août 1475, un célèbre traité de paix par lequel il promettait à Edouard 75 000 écus comptant^ 000 écus pour la liberté de Marguerite d'Anjou, plus une pension de 50 000 écus : le dauphin Charles devait épouser la fille aînée du roi d'Angleterre.
- PICTAVI ou PICTONES, peuple de Gaule, compris d'abord dans la Celtique, puis dans l'Aquitaine 2°, au N., avait pour ch.-l. Pictavi ou Limonum (Poitiers). Leur pays répondait au Poitou actuel.
- PICTES, Picti, anc habitants de la Calédonie, occupaient les comtés actuels d'Aberdeen, Banff, Élgin, Inverness, Perth, For far et Fife. On dérive ordinairement leur nom de Picti (peints), comme s'il signifiait tatoués; mais il est plus probable qu'il vient du gaélique pictioch, voleurs, qualification que leur valurent leurs incursions sur le territoire des Bretons soumis à l'empire. Les Pietés commencent à paraître au IIe s. de J.-C; au me, toute la Bretagne barbare fut partagée entre les Pietés et les Scots, dont une tribu, les Duns, possédaient le S. O. de l'Ecosse actuelle. Les Pietés et les Scots résistèrent à tous les ef-ibrtsdes Romains; souvent même ils se réunirentpour envahir la Bretagne romaine et c'est pour empêcher ces incursions que furent bâtis les murs d'Adrien et de Septime-Sévère. Sans cesse en guerre, soit avec les Scots, soit entre eux, les Pietés finirent par décliner. Kenneth II, roi des Scots au ixe s., les extermina à la bataille de Stirling et réunit les 2 couronnes.
- PICTET (Benoît), de Genève, 1655-1724, était pasteur et professeur de théologie dans sa ville natale, et fut élu membre de l'Académie de Berlin. Il a laissé, entre autres ouvrages estimés : la Morale chrétienne; Traité contre l'indifférence des religions ; Theologia christiana ; Hist. de l'Église et du monde; Annales des XII" et xine siècles.
PICTET (Auguste), savant genevois, 1752-1825, Usciple et ami de Saussure, le remplaça en 1786 dans la chaire d'histoire naturelle de Genève, prit part en 1798 aux négociations relatives à l'annexion de Genève à la France, fut en 1802 membre du Tri-bcinat, vota pour le consulat à vie de Napoléon, et fut nommé en 1807 inspecteur général de l'Université. Il était en outre président de la société pour l'avancement des arts de Genève et correspondant de l'Institut de France. Auguste Pictet fonda en 1796, avec son frère Charles, la Bibliothèque britannique, qui porta depuis 1816 le titre de Bibliothèqueuniver-selle de Genève. Il a laissé un grand nombre de dissertations sur des matières de physique et de mathématiques. — Ch. Pictet de Rochemont, frère du préc, 1755-1824, servit dix ans en France (1775-85), organisa les milices genevoises en 1789, défendit Genève on 1792 contre les Français, quitta la carrière politique auand Genève fut devenue française, n'y rentra
qu'enl814. et fut plénipotentiaire de Genève à Vienne (1814),' puis à Paris (1815). Outre sa coopération à la Bibliothèque britannique, il rédigea un Journal d'agriculture et publia, entre autres écrits : Situation des États-Unis de l'Amérique, 1795 et 96 ; Cours d'agriculture anglaise, 1810; et une traduction de la Théologie naturelle de "VV. Palev. PICTONES. P. PICTAVI.
- PICTORIUS. V. PITTOMO.
- PICUMNUS et PILUMNUS, dieux italiens, fils de Jupiter, présidaient aux augures, aux mariagesetàla tutelle, et étaient honorés ensemble. Picus avait inventé l'art de fumer les terres, Pilumnus celui de moudre le grain : aussi ce dernier était-il surtout révéré des meuniers et des boulangers.
- PICUS (c-à-d. pivert), roi des Aborigènes en Italie, eut pour père Saturne, aimaCanente, et fut changé en pivert par Circé, qu'il avait dédaignée.
- PIDAVRO, nom moderne de l'anc Épidaure.
- PIDOUX (J.), médecin de Henri III et de HenrïIV, né vers 1550, mort en 1610, était doyen de la Faculté de Poitiers. Il découvrit les vertus stomachiques des eaux de Pougues (Nivernais), et introduisit en France l'usage des douches.
- PIDPAY. V. PILPAY.
- PIE I (S.), pape, ainsi nommé à cause de son extrême piété, régna de 142 à 157 et combattit les hérésies de Valentin et de Marcion. On a des Lettres de lui.
- PIE il, MneasSylviusPiccolomini, pape de 1458 à 146$, né en 1405 à Corsignano (nommée depuis Pien-za), avait été secrétaire de l'emp. Frédéric III et avait reçu en 1456 le chapeau de cardinal. Devenu pape, il poursuivit avec ardeur la ruine des doctrines hostiles au St-Siége, qu'il avait autrefois partagées, mais qu'il rétracta solennellement; il publia la bulle Exe-crabilis contre les appels au futur concile (1460), et obtint de Louis XI en 1461 l'abolition de la Pragmatique de Bourges, qui toulefois, soutenue par le Parlement et l'Université, continua à être exécutée. Il fit tous ses efforts pour organiser une croisade contre les Ottomans : dans ce butil pressa le roi de France et le duc de Bourgogne, forma une ligue avec Mathias Corvin, Scanderbeg et la république de Venise, et se mit en personne à la tête de l'expédition; mais il mourut à Ancône au momentde s'embarquer. jEneas Sylvius fut à la fois théologien, orateur, diplomate, canoniste, historien, géographe, poète même : il a laissé, entre autres ouvrages : Description de l'État de l'Allemagne, Hist. de l'Empire sous Frédéric 111, Hist. du concile deBâle, des Lettres, des Harangues, un roman d'Euryale et Lucrèce. Ses OEuvres ont été recueillies en un vol. in-fol., Baie, 1571. Il a eu par* aux Mém. sur sa propre vie, publiés par son secrétaire. Gobellini. Sa Fie-a été écrite par G. Voigt, 1855.
- PIE ni, Fr. Todeschini, neveu de Pie II, fut élu en 1503, mais ne régna que 27 jours.
- PIE iv, Ange Medici, pape de 1559 à 1565, né à Milan, frère du marquis de Marignan, fit la guerre aux Turcs, vit finir le concile de Trente (1563), dont il confirma les canons, embellit Rome, rétablit l'ordre de St-Jean de Jérusalem, et créa l'imprimerie du Vatican. On lui reproche ses rigueurs à l'égard des Ca-raffa, neveux de Paul IV.
- PIE v (S.), Mich. Ghisleri, pape de 1565 à 1572, né en 1504 à Bosco près d'Alexandrie, entra chez les Dominicains, fut prieur de l'ordre, et y fit refleurir la discipline. Devenu pape, il se montra très-sévère pout les hérétiques et en livra plusieurs au tribunal de l'inquisition romaine. Il s'unit contre les Turcs avec l'Espagne et Venise et eut part aux frais de l'armement de la flotte qui remporta la victoire de Lépante. Il soutint le parti catholique dans toute l'Furope :les Guises en France, Marie-Stuart en Ecosse, Philippe II dans les Pays-Bas. Défenseur de la juridiction et des immunités de l'Église, il publia de nouveau, en y faisant des additions, la bulle In cœna Domini. Ses Lettres ont été publiées à Anvers, 1640. M. de Fallouj a écrit son Histoire, 1846.
PÏÊM — 1490 — PIER
- PIE vi, J. Ang. Braschi, pape de 1775 à 1799, né en 1717 à Césène. Il se signala d'abord par d'utiles réformes et par de grandes entreprises, commença le dessèchement des Marais Pontins, rétablit la Voie Ap-pienne, etc.; maisilfutbientôtarrêtédanssesprojets par le malheur des temps. Il eut à combattre les dispositions hostiles de l'emp. Joseph II, du grand-duc de Toscane Léopold, et surtout de la France révolutionnaire, et repoussa la constitutioncivileduclergé. A la suite du meurtre tout accidentel d'un envoyé français (Basseville), ses Etats furent envahis, et il se vit forcé de signer avec le général Bonaparte le traité de Tolentino (19 fév. 1797), qui, outre 31 millions, lui enlevait les objets d'art les plus précieux et plusieurs provinces (leslégations de Ferrare, de Bologne et de Ravenne). A l'occasion de la mort du gén. Du-phot, tué à. Rome dans une sédition, il fut attaqué dans Rome même (1798), arraché de son palais, et transporté successivement, malgré son âge et ses infirmités, à Sienne, à Florence, à Grenoble, enfin à Valence, où il succomba.
- PIE vu, Barnabe Chiaramonti, papedel80Oà 1823, néàCésèneen 1740, d'abord bénédictin,puisévêque de Tivoli, reçut la pourpre en 1785 avec l'évêché d'Imola, fut 'élu pape après un interrègne et un long conclave tenu à Venise (1800), réorganisa ses Etats, signa un concordat avec Bonaparte (1801), puis vint le sacrer empereur à Paris (1804); mais, ayant quelques années après refusé d'expulser les ennemis de la France, il vit envahir les États romains et perdit successivement Bénévent, Ponte-Corvo, les légations d'AncÔne, d'Urbin, de Macerata, de Camerino,enfin Rome même, qui en 1809 fut réunie a l'Empire français. Ayant à la suite de ces événements excommunié l'Empereur Napoléon (10 juin 1809), il fut enlevé de Rome et conduit à Savons, puis a. Fontainebleau, où il subit une dure captivité. Le 25 janvier 1813, il se laissa arracher un Concordat nouveau, où il abdiquait sa souveraineté temporelle et consentait à résider en France ; mais Erétracta ces concessions deux mois après. Au commencement de 1814, il retourna dans ses États, que le congrès de Vienne lui rendit presque intégralement. Il rétablit les Jésuites le 7 avril 1814 et signa de nouveaux concordats avec plusieurs puissances. Il eut la générosité de donner asile dans Rome à plusieurs membres de la famille de l'empereur déchu. On peut consulter sur ce pape : Histoire des malheurs et de la captivité de Pie 711, parBeauchamp, 1814; Précis historique sur Pie FIT, par Cohen; Histoire de Pie 711, par Artaud de Monter, 1837.
- PIE vin, Ji'r.Xoui'er Castiglioni, néàCingoli,près d'Ancône en 1761, était évêque de Frascati lorsqu'il fut élu pape en 1829, mais mourut dès 1830, après avoir régné 20 mois seulement. Par un bref de 1830, il posa des conditions aux mariages mixtes.
- PIE ix(Ordrede), ordre romain, institué par le pape Fie IX le 17 juin 18471 jour anniversaire de son exaltation. L'insigne, qui se suspend à un ruban bleu liseré de rouge, est une étoile d'or à 8 rayons d'azur, portant an milieu le nom de Pius IX, entouré des mots 7irtuti et merito. Il emporte la noblesse.
- PIEDICORTE, cb.-l. de c (Corse), au pied du tnont Gaggio, à 20 kil. S. E. de Corte; 945 hab.
- PIEDICROCE, ch.-l. de c(Corse),à22kil. E.N.E. de Corte;503 bab. Boissellerie.
- PIEDIMONTE, v. d Italie, dans l'anc roy.de Na-ples (Terre de Labour), à 34 k. N. de Caserte; 6000h. Beau palais. Toile, papier, coton, usine à cuivre.
- PIEMONT (c.-à-d. pays au pied des monts), en latin Pedemontt'um, en italien Piemonte, Tégionde l'I-t*Iie sept., à l'E. des Alpes grecques et au N. des Al-çes maritimes, forme avec la Savoie le noyau des anc. Etats sardes et comprend 5 intend. générales : Turin, Goni, Alexandrie,Novare, Aoste : 270 kil. sur 225 ; 3 900 000 hab. ; capit., Turin. Le Piémont est «rosé par le Haut-Pô, le Tanaro,la Stura, la Bor-mida, la Trebbia, la Doire, la Sesia, le Tessin. Le
eïimat varie suivant Ja hauteur; le sol est fertile, surtout en riz et autres grains, en orangés, figues, truffes blanches; belles forêts qui donnent de la térébenthine, des noix de galle, etc. ; on y élève beaucoup de vers à soie. Industrie florissante : soieries, lainages, cotonnades."—LePîémont répond à la partie O. de la Gaulé Transpadane et à la partie N. de la Ligurie. Sous le régime féodal, il fut possédé d'abord par lesmarquiVde Sus»." d'Ivres, de Montfer-rat, et de Saluées. Vers la. fin. du xi° s., il passa.dans la maison de Savoie. lu. nu' s., le comte Thomas II de Savoie, ayant été nommé vicaire de l'empire dans cette partie de l'Italie, s'intitula prince de Piémont. De ses deux fils, Thomas III et AraédéeV, sortirent deux lignes, l'une dès princes de Piémont, l'autre des comtes de Savoie. Amédée VIII, un de ces derniers, déclaré en 1416 due de Savoie, réunit les possessions des deux lignes à, la mort de Louis, son beau-père (1429) : depuis cette époque jusqu'en 1860, le Piémont n'a plus été séparé de la Savofe. Au dernier s., pendant les guerres de. succession /l'Espagne et d'Autriche, le Piémont s'accrut de quelques annexes aux dépens du duché de Milan, savoir : 1» Alexandrie et Yalenee, la Lomelline, le val di Sesia (1703); 2° le Tortonais, le Novarais (1735 et 1736); 3° le Vigevanasc. partie du comté. d'Anghiera, partie du Pavesan (Voghara, etc.),, et le territoire de Bob-bïo (1745). En 1796, le Piémont fut occupé par les Français, et fit presque totalement partie de la république, puis de l'empire français; il composa les dép. de la Doire, du Po, de la Stura. de la Sésia, de Marengo; la partie orientale fournit au royaume d'Italie le dép. de l'Agogna (ch-1. Novare). Ce pays fit retourau roi de Sardaigne en 1814, et devint en 1859 le noyau du nouveau royaume d'Italie. 7. ITALIE et SARDES (ÉTATS-).
- PIENZA, jadis Corsignano, v. de Toscane, à 9 k. S. O.de Montepulciano. Evêché suffragant de Sienne. Patrie de Pie II, en l'honneur duquel elle changea son 1" nom en celui de Pienza.
- PIÉRIDES, filles de Piérus, roi de Macédoine, étaient, comme les Muses, au nombre de neuf. Elles disputèrentaux Muses le prix du chant, furent vaincues et métamorphosées en pies. —Les Muses elles-mêmes sont souvent nommées Piérides, soit en. souvenir de leur victoire sur les filles de Piérus, soit à cause du mont Piérus qui leur était consacré.
- PEËREE, PterKJ.rêgïon de l'anc. Grèce, sur la côte occid. du golfe Thermaïque, entre l'Haliacmon, au N. etàl'O., etl'MympeauS., avait pour villes principales Dium, Pydna, Méthone. Elle ûevaitson nom au mont Piérus. C'était uades pays consacrés au culte desMuses : c'est là-que l'on fait vivre Orphée et Musée ; c'est là que paraît être née la première poésie, toute religieuse, des Grecs. Les Piénens^portèrent le goût de la poésie et de la musique dans la Grèce centrale, lorsqu'une de leurs tribus eut envahi la Béotie et fondé sur l'Hélicon une autre Piéria, consacrée aussi au culte des Muses. La Piêrie fut conquise par les premiers rois macédoniens1; Philippe II en acheva la conquête par la prise de Méthone.
- PIERRE, ch.-I. de c. (Saône-et-loire), »32k. N. de Louhans; 1900. h. Beau château. — 7. PETITE-PIERRE,
- PIERRE (S.), en lat. Peints, en hébreu Céphas, dit le Prince des apôtres, était frère de Sk André, premier disciple du Sauveur, et exerçait le métier de pêcheur. Il s'appelait d'abord Simon Bar-Jone : Jésus changea son nom en celui de Céphas, qui vou-laitdire pierre, et lui dit, en le mettant à la tête des 12 apôtres (l'an 32): « Tu-espierre, et sur cette pierre je bâtirai mon. Église. » Il sa trouvait ail jardin des Oliviers lorsque les soldats y vinrent arrêter son divin maître : il les suivit chez le grand prêtre Caïphe. en se mêlant à la foule; là. comme on lui disait qu'il étaitun des disciples de Jésus, il renia son maître à trois reprises, mais il se repentit bientôt amèrement et fut pardonné. Il fut instruit un des premiers de la lésurrectioruiu Saùrenr *. Jésus îui apparut et lui dit:
- FIER
— 1491 —
PI ER
« Paissez mes agneaux, paisses mes brebis, » l'instituant ainsi son vicaire sur la terre. IL commença sa mission après la descente du St-Espriisur les apôtres (Pentecôte); il prêcha avec tant de succès dans Jérusalem qu'il convertit en un seul jour 3000 personnes, juifs ou étrangers; il parcourut ensuite l'Asie-Mineure, établit l'Eglise d'Antioche, puis se rendit à Rome en 42, année de laquelle date son pontificat. II fit encore plusieurs voyages en Orient, présida en 52 le concile de Jérusalem, puis revint à Rome, où il fut enveloppé dans la persécution de Néron contre les Chrétiens. Enfermé 8 mois dans la prison Mamer-tine (auj. l'église San-Pietro in careere), iH n'en fut tiré que pour subir le martyre, avec S. Paul, l'an 65 ou 66- Il obtint d'être crucifié la tête en bas., se croyant indigne de mourir de la même manière que son divin maître. Ses reliques sont conservées à Rome dans une chapelle souterraine de la magnifique basilique de St-Pierre à l'endroit même où, suivant la tradition, il avait été enseveli. On a de S. Pierre deux Épitres seulement. On célèbre sa fête le 29 juin.
- PIERRE (S.) Chrysologue, évêque de Ravenne de 433 à 452, né à Imola, fut un éloquent orateur : son surnom veut dire qui parle d'or. On a de lui 176 homélies (Augsb., 1758). On le fête le 4 déc
- PIERBE (S.) d'Alancatara, ainsi nommé de sa ville natale (1499-1562), était Franciscain. Elu provincial de son ordre, il établit en 1554 la réforme des Conventuels ou Nouveaux Gbseruantins. Il était un modèle de pénitence et de mortification ; Ste Thérèse fait un grand éloge de ses vertus. Il a laissé des traités De l'Oraison mentale et De la paix de l'âme.
- PIERRE NOLASQUE (S.). V- NOLASQUE.
- PIERRE i, roi d'Aragon (1094-1104), fut proclamé devant Huesca à la mort de Sanche Ramire, son père, tué au siège de cette ville, prit la place sur les Maures après la vict. d'Alcaraz (1096), et conquit ensuite Barbastro (1101) et autres districts. Il laissa le trône à son frère, Alphonse le Batailleur. — H, fils et successeur d'Alphonse II (119,6-1213), chassa les "Vaudois réfugiés dans ses États., «'unit au roi de ?Castille Aphonse IX contre Sanche VII, roi de Navarre, puis marcha avec ces deux princes contre les Almohades , qu'il vainquit à las Navas de Toiosa (1212). Il alla ensuite porter secours aux Albigeois : défait par Simon deMontfort à Muret (1213), Uresta sur le champ de bataille. — ni, le Grand (1276-85), né en 1239, fils et successem de Jacques I, fut le secret moteur des Vêpres Siciliennes, se fit reconnaître roi en Sieile après ce massacre, fut excommunié par le pape Martin IV, qui donna ses États à Charles de Valois, se défendit bien contre Charles et contre son propre frère Jacques, roi de Majorque, mais mourut avant la fin de la guerre. — iv, le Cérémonieux (1336-1387), fils et successeur d'Alphonse IV, né en 1319, dépouilla Jacques II de Majorque, s'allia contre les Maures au Portugal et à la Castille (1340-42), battit sur mer, près d'Alghero, les Génois qui lui disputaient la Sardaigne (1353), soutint Henri de Transtamare contre son frère Pierre le Cruel, roi de Castille (1357-65), puis consentit à se tourner contre lui., à la condition de seeevoir lui-même en partage une partie .du royaume de Castille, mais fut forcé de renoncer a ses prétentions par la paix d'Almazan.-(1374). Il conclut avec les Génois un traité au sujet de la Sardaigne (1386). Son règne fut troublé par diverses révoltes; il eut avec son propre fils de violents démêlés. Ce prince fonda ÏUni-versité de Huesca et-substitua-dans ses Étatsi'ère vulgaire à l'ère de César. Son sucnom 4e Cérémonieux vient du soin qu'il mit à régler l'étiquette delà-cour. Il a laissé une Chronique de son règne, «a catalan.
- PIERRE , le Cruel, roi de Castille .(1350-69), né en 1334, fils et successeur d'Alphonse XI, gouverna despotiquement et commit toutes sortes 4e cruautés : il fit tuer Eléonore de Guzman, qui avait été la maîtresse de son père (1351), abandonna le lendemain de ses aoces sa propre femme Blanche de Bourbon,
puis l'enferma et laâtmourir (1361)-; il égorgea Jean, son cousin, ainsi que Frédéric, son oncle. ILprépa-raitle même sort à son frère naturel, Henri de Transtamare; mais ce prinoe s'enfuit en France, revint suivi de Duguesclin .et .d'urne .armée française, dé- ' trôna le tyran et prit la couronne de Castille (1.366). L'année suivante, Pierre fut rétabli par le Prince Noir, à la tête des Anglais, après la bataille de Na-jera; mais il ne profita delà victoi-re'que pour redoubler de cruautés. Duguesclin, de retour, le battit de nouveau à Montiel (1369), puis, l'ayant fait prisonnier, le livra à son frère Henri qui le tua de sa propre main. M. Mérimée a .écrit son histoire sous.le titre d'Hist. de don Bèdre, roi de Castille.
- PIBRRE i, dit le Justicier, roi de Portugal (1357-67), né en 1320. Avant de monter sur le trône, il avait épousé secrètement Inès de Castro : Alphonse IV, son père, ayant fait périr cette femme (1355), il s'était révolté, puis avait consenti à poser les armes et promis de pardonner aux auteurs dumeurtre; mais, dès qu'il fut devenu roi, il se les fit livrer par .Pierre le .Cruel de Castille et leur fit arracher le cœur en sa présence à Santarem en 1360 ; puis il fit exhumer Inès-et lui rendit les honneurs loyaux. Ilréformales abus, réprima l'insolence de la noblesse, fit des règlements utiles. allégea les impôts, abrégea les formalités judiciaires et fit exécuterîa justice .avec uns ligueur qui lui valut son surnom.—a, régent (1G.67)., puisxoi de Portugal (1683-170.6), était le 2» fils 4e Jean IV. Il s'unit à sa mère et à la reine gsourTen-verser l'imbécile Alphonse VI, son frère, s'empara de la régence en 1667., épousa Marie-Françoise de Savoie, sa belle-sœur., -qu'il avait fait séparer de son 1er époux, fit .conduire Alphonse à Terceire, .puis à Cintra (où il mourut en .I.683|, signa la paix avec l'Espagne, qui reconnut l'indépendance .du Portugal (li6&8),ettraiiâ.àveclas Provinces-uniesi(16.69). Use déclara pour la France au commencement de la guerre de la succession d'Espagne (W01), puis il se jeta dans les bras 4e l'Angleterre , entra dans la coalition.conteeLo.uis XIV et soutint l'archiducChar-les (1703) ; la même année, il signa le traité de Mé-thuen, qui livrait aax Anglais le commerce du Portugal. — m, roi de Portugal de 1777 à 1786, étaitle 2° fils de Jean T et avait épousé sa nièce Marie I". Sous son règne la prépondérance des Anglais en Portugal ne fit que croître. —iv, roi de Portugal et empereur du Brésil. V- PEDRO (don). ,
- PIERRE, dit l'Allemand, roi de Hongrie de 1038 à 1041, avait suecédé à son oneleJÉtienne I. Il irrita son peuple par sa cruauté, ses-exactions,, son amour exclusif pour les Allemands, fut chassé et remplacé par Aba, beau-père d'Etienne; mais il réussit, avec l'aide de l'empereur Henri III, à remonter sur le trône (1044), et en retour se reconnut vassal de l'empire (1045). Il causa par là une nouvelle révolte : étant tombeaux mains des mécontents, il eut les yeux crevés et mourut trois jours après en prison (1047).
- PIERRE LE BEAn ou .CALOPIERRE., Valaque, fonda aveeAsan, son frère, ienll86, te 3S roy.de Bulgarie ou royaume Valaco-Bulgare,, aux dépens des Grecs et fut soutenu par l'empereur Frédéric LU périt assassiné en 1197.
- PIERRE BE COURTEHAY, comte d'Auxerre et de Ne-vers, empereur français de Constantinople, était-cousin de Philippe-Auguste. Appelé à la mort de Henri I pour lui succéder (1216). il se mit en*oute; niais, les Vénitiens ayant refusé'de le transporter par mer, il tomba aux mains de Théodore l'Ange, qui, après deux ans de prison, le fit mourir (1219). Yolande, sa femme , gouverna pendant sa .captivité.
- PIERRE ., dit Mauciere, duc de Bretagne, fils du. .comte de Dreux Robert II, épousa Alix (fille de Guy de Thouars et héritière de la Bretagne), et devint par ce mariage régent et duc de la Bretagne (1213). Il entra dans la ligue des seigneurs contre la reine Blanche de Castille et, après avoir été vaincu, se vit obligé d'abandonner la Bretagne à son fils Jean 1
- PIER
— 1492 -
- PIER
(1237). Il se croisa deux fois (1240 et 1247), fut fait prisonnier avec S. Louis en Egypte, et mourut eu revenant en France (1250). Sa turbulence et sa mauvaise foi lui avaient valu le surnom de Mauclerc.
- PIERRE i, dit le Grand, czar ou empereur de Rus
sie, né en 1672, était le 3e fils d'Alexis. A ia mort de son frère atné Fédor III, en 1682, il fut placé sur le trône par les grands, au préjudice d'Ivan, plus âgé, mais incapable, et de Sophie, sa sœur; mais, celle- ci ayant excité contre lui une révolte des Strélitz, les boyards se virent obligés d'admettre_ cette prin cesse ainsi qu'Ivan au partage du pouvoir. En 1689, Pierre resta seul maître par la retraite d'Ivan et l'em prisonnement de Sophie, oui avaitexcité une nouvelle révolte des Strélitz. Il résolut dès lors d'affranchir, d'accroître et do civiliser la Russie. Pour y réussir, il voulut visiter par lui-même les nations les plus civi lisées : il partit en 1697 , accompagné de Lefort, alla d'abord en Hollande, y apprit l'art de charpentier de vaisseau en travaillant comme simple ouvrier dans les chantiers de Saardam sous le nom de Peter Mi- chaelof, puis visita l'Angleterre, où il choisit d'ha biles ingénieurs pour tracer un canal du Don au Volga. Rappelé en Russie par une révolte des Strélitz, il fit égorger 4000 de ces soldats rebelles (1698) et voulut prendre part lui-même à l'exécution. Il fonda St-Pétersbourg en 1703, puis s'unit au roi de Pologne Auguste II contre Charles XII; après avoir été plu sieurs fois battu par ce dernier, notamment à Narva (1700), il réussit à son tour à le vaincre à Pultava (1709) : cette victoire lui permit de reprendre à la Suède la Livonie, l'Esthonie, la Carélie (1710). 11 tourna ensuite ses armes contre les Turcs, alliés de Charles XII, et qui lui avaient donné asile; mais, s'é- tant laissé cerner à Husch, sur le Pruth, il n'échappa que grâce à Catherine, qui gagna le grand vizir et acheta lapaix (1711). Reprenant alors la guerre contre la Suède, il enleva à cette puissance la Carélie mé ridionale, ainsi que l'archipel d'Aland, après avoir remporté une victoire sur mer (1713-14). Pendant ces guerres, il ne cessait de s'occuper de ses grandes réformes : il améliora la justice, la police, fit rédiger un code, créa une marine, encouragea les manufac tures, institua en place du patriarchat le St-Syuode, ce qui faisait de lui le véritable chef de l'église Russe, et fonda l'Académie des sciences de St-Pétersbourg, ainsi que des ordres honorifiques destinés à récom penser le mérite (V. ALEXANBRE NEWSKY). Il fit en 1721 avec la Suède la paix de Nystadt, qui lui ga rantissait toutes ses conquêtes. A la suite de cette paix glorieuse, le Sénat et le. clergé lui décernèrent les titres d'empereur, de Père de la patrie et le sur nom de Grand. Dans les années suivantes, il enleva plusieurs provinces à la Perse (Daghestan, Cbirvan, Mazendéran, Derbent, Asterabad, 1723). Il mourut en 1725, épuisé par le travail et les fatigues, mais aussi par les excès. Catherine I", sa femme, lui suc céda. Pierre mérita le titre de Grand par ses vastes entreprises, mais il fut emporté, débauché et cruel ; il se plaisait souvent à exécuter lui-même les peines capitales qu'il avait prononcées; il fit mettre à mort son propre fils, Alexis, qui contrariait ses projets de réforme (1718). Rousset fit paraître, dès 1725, sous le pseudonyme d'Ivan Neste-Suranoy, des Mémoires du règne de Pierre le Grand. Voltaire a rédigé une Hist. de la Russie sous Pierre le Grand, 1759-63. On estime davantage celle de Golikof (1782), et surtout celle d'Ustrialof (1859). Ce prince a laissé lui-même un Journal de ses campagnes contre la Suède, imprimé par ordre de Catherine II et trad. en français en 1773. On lui attribue un célèbre Testament politi que, où est tracé le plan le plus hardi pour l'agran dissement de l'empire russe. »
- PIERRE il, fils d'Alexis et petit-fils de Pierre le Grand, porta le titre de czar de 1727 à 1730, et mourut de la petite vérole à 15 ans. Son règne n'offre d'autre événement que la disgrâce de Menzikoff. Anne Ivanovna lui succéda.
- PIERRE ni, fils de Charles-Frédéric, due de Hol-stein-Gottorp, et d'Anne, fille de Pierre le Grand, naquit,en 1728 àKiel, fut fait grand-duc en 1742 et marié à la fameuse Catherine d'Anhalt-Zerbst. avec laquelle il vécut eu mauvaise intelligence. II monta sur le trône de. Russie au commencement de 1762 : changeant soudain le système du cabinet, il fit la paix avec FrédéricÏI, roi de Prusse, et s'unit avec lui. Il réforma divers abus et créa quelques institutions utiles, mais il déplut aux Russes ens'entou-rant d'étrangers. Il se disposait à répudier Catherine, lorsque cette princesse le prévint : l'ayant forcé d'abdiquer , elle se fit proclamer impératrice sous le nom de Catherine II; sept jours après il fut étranglé dans saprison, le 14 juillet 1762. Laveaux a donné VHisl. de Pierre lit, 1798.
- PIERRE L'ERMITE, prédicateur delal"croisade, né vers 1050 à Amiens où près de cette ville, étaitd'une famille noble. D'abord soldat, il quitta les armes pour la robe d'ermite, fit le pèlerinage delà Terre-Sainte en 1093, revint par Rome porteur d'une lettre du patriarche de Jérusalem au pape, et peignit si pathétiquement les maux des Chrétiens en Orient ainsi que les profanations du tombeau du Christ, qu'Or-bain II le chargea de préparer les esprit* à la première croisade. Pierre parcourut l'Occident pieds nus, une corde à la ceinture, le crucifix à la main, et partout souleva les populations; puis, quand la croisade eut été résolue au concile de Clermont (1095), il se mit avec Gautier sans Avofr à la tête de la première armée de Croisés. N'ayant ni vivres ni argent, il perdit beaucoup de monde en Hongrie, en Bulgarie, bien plus encore en Asie-Mineure, et revint presque seul à Constantinople, où les débris de la bande se fondirent dans Jes armées régulières qui arrivèrent bientôt. Les Croisés, assiégés dans An-tioche (1098) le députèrent à Kerbogha pour lui proposer la bataille. A Jérusalem, il adressa un discours aux guerriers réunis sur la montagne des Oliviers. De retour en Europe, il se retira dans le couvent de Neu-Moutier ( près de Huy dans le diocèse de tiége), qu'il avait fondé; c'est là qu'il mourut en 1115. Amiens lui a élevé une statue en 1854.
- PIERRE LE VENERABLE, abbé et .général de l'ordre de Cluny, était d'Auvergne et d'illustré famille. Il donna l'exemple de toutes les vertus, rétablit une discipline sévère dans ses couvents, contribua, avec S. Bernard, à faire ^triompher en France le parti du pape Innocent II sur l'antipape Anaciet (1130) et fut le protecteur d'Abélarden même temps quel'antagos nisle des hérétiques. Il mourut en 1156,165 ans environ. On ade lui des lettres et divers Traités théologiques (dans la Bibliothèque dés Pères, î.yon, 1677, t. XXII). Il avait fait traduire le Coran en latin. M. B. Duparray a donné sa Tie, 1862.
- PIERRE DE BLOIS, né àBlois versll30, m.versl200, passa en Sicile versj 167, devint précepteur du jeune roi Guillaume II, qui lui donna toute sa confiance, mais fut bientôt forcé de s'éloigner parce que sa faveur faisait des jaloux, se retira en Angleterre, y obtint la protection du roi Henri II et de la reine Ë-léonore de Guyenne, et fut nommé chancelierde l'archevêque de Cantorbéry, puis archidiacre de Londres. Il possédait toutes les sciences de son temps et a laissé des écrits (lettres, Sermons, Traités divers, réunis en 1667, in-f.), qui attestent son. érudition, mais qui trahissent souvent un homme passionné.
- PIERRE D'ABANO, Petrus Âponensis, médecin et as trologue, d'Abano près de Padaue, né en 1250, m. en 1316, professa la médecine avec un grand succès à Padoue, et laissa entre autres ouvrages : Concilia-tor philosophorumetprxcipue medicanm, Venise, 1471. Il fut accusé de magie et condamné au feu par l'Inquisition, mais il mourut avant l'exécution.
- PIERRE LOMBAÎW, SCOlaStique. V. LOMBARD.
- PIERRE DE LUNE, antipape. Y. BENOIT xiii.
- PIERRE MARTYR. F. MARTYR.
- PIERRE DE MONTEREAU, architecte. F, MQNTEHBAU.
PIGÀ
— 1493
P1GN
Pl&RRE DES VIGNES. V. DESVIGNES.
- PIERRE BUFFIÈRE, ch.-l. de c (Hte-Vienne), sur la Briance, à 20 kil. S. E. de Limoges; 1038 hab. Château fort. Patrie de Dupuytren.
- PIERREFITTE, Petra fixa, ch.-l. de c (Meuse), sur l'Aire, à 29 k. N. 0. de Commercy, 594 h. Grains, navette, huile, etc. ; truites renommées. — Plusieurs autres villages de France portent ce nom, qu'ils doivent à des pierres druidiques.
- P1ERREFONDS, Petra fonte,vge du dép. de l'Oise, à l'extrémité E. de la forêt de Compiègne, à 12 kil. S. E. de cette ville; 1600 h. Eaux sulfureuses froides. Un château fort y fut reconstruit en 1390 par Louis d'Orléans. Pendant la ligue, le capitaine Des Rieux y soutint contre les troupes de Henri IV un long siège, où échouèrent le duc d'Épernon et le maréchal de Biron(1591). Louis XIII le fit démanteler. Il en reste des ruines imposantes qui couronnent un rocher escarpé, au bas duquel est un bel étang; le château a été restauré en 1862.
- PIERRKFONTAINE, ch.-l. de c. (Doubs), sur la Reverotte, à 22 kil. S. E. de Baume-les-Dames; 1131 hab. Cascade près de ce village.
- PIERRE FORT, cli. -l.de c. (Cantal), à 28 kil. S. O. de Saint-FIour; 1122 hab.
- P1ERRELATTE, ch.-l. de c (Drôme), sur la Berre et près du Rhône, au pied d'un rocher couronné par un anc château fort, à 20 k. de Montélimart par la route, 31 par chem. de fer; 3512 h. Vieux château.
- PIERUS ou PIERIUS MONS, chaîne de mont, de la Macédoine, courait en Piérie parallèlement au bord occid. du golfe Thermaïque. La Fable en faisait le séjour des Piérides et l'une des résidences des Muses.
- PIETAS JULIA, nom anc de Pola. V. POLA.
- PIÉTISTES, dits aussi Séparatistes et Spénériens, secte deLuthériens mystiques qui affectent une piété extrême et préfèrent les exercices privés au culte public. Elle a pour'chef Spener, professeur de théologie à Leipsick; elle commença en 1689 par de simples réunions tenues chez Spener, sous forme de conférences, et qui furent appelées Collegia pietatis; les laïcs mêmes y étaient admis à expliquer les Ë-critures. Elle fit bientôt de rapides progrès, se répan-ditàBerlin, à Augsbourg.à Halle, dans le Wurtemberg et l'Aisace. Les Piétistes ont de l'analogie avec les Quakers par la sévérité de leur morale et leur aversion pour les plaisirs mondains, et avec les Méthodistes en ce que quiconque se sent inspiré peut prendre la parole dans leurs assemblées. Les réunions des Piétistes de l'Alsace, qui avaient lieu surtout à Bischwiller, parurent inquiétantes au commencement de ce siècle; elles donnèrent lieu en 1825 à des poursuites. — On donne aussi le nom de Piétistes à une secte juive qui prend elle-même le nom de Chasidim. V. ce mot.
- PIETOLA, non moderne d'Andes, patrie de Virgile.
- PIETRA, ch.-l.dec (Corse),à 30 kil. E. deCorte; 946 h. Eaux thermales aux environs.
- PIETRA-MALA, bgde Toscane, dans l'Apennin, à 42 kil. N. E. de Florence, et à 6 k. N. O. de Firen-zuola. Aux env., source à'Acqua-Baia, dont l'eau est froide, mais s'enflamme comme de l'alcool.
- PIEUX (les), ch.-l. de c (Manche'), à 21 kil. S. O. de Cherbourg; 1536b. Kaolin, manuf. de porcelaine.
- PIEVE-DI-CADORE. V. CADORE.
- PIGAFETTA (Ant.), de Vicence, eut part comme volontaire à l'expédition de Magellan, de 1519 à 1522, tint journal de ce premier voyage autour du monde et devint chevalier de Rhodes en 1524; on ignore quand il mourut. Son journal, retrouvé à la bibliothèque Ambrosienne de Milan par Amoretti, a été traduit en franc, sous le titre de Premier voyage autour du monde sur l'escadre de Magellan, an rx.
- PIGALLE(J. B.), célèbre sculpteur, surnommé par quelques-uns le Phidias français, né à Paris en 1714, m. en 1785, était fils d'un entrepreneur-menuisier. Quoiqu'il n'eût pas obtenu de succès dans les concours, il alla pourtant passer trois ans à Rome, où il
se livra à des études assidues. Après avoir vécu longtemps dans la gêne, il finit par obtenir la faveur de Mme de Pompadour, ce qui lui procura la fortune et la gloire. Il entra en 1741 à l'Académie des beaux arts et mourut chancelier de cette compagnie. Sa Vénus, son Mercure. son groupe de l'Amour et l'Amitié, son Tombeau du maréchal de Saxe (dans l'église St-Thomas à Strasbourg) sont des chefs-d'œuvre. Cet artiste copie la nature avec une grande finesse, mais aime le vrai plus que le beau:on lui reproche, dans ses derniers ouvrages surtout, de manquer d'idéal. Sa statue de Voltaire (à la bibliothèque de l'Institut) est belle, mais c'était un tort de représenter nu un personnage dont on connaît la maigreur.
- PIGANIOL DE LA FORCE (J. Aymar de), néàAu-rillac en 1673, m. en 1753, a laissé, entre autres ouvrages : Description historique et géographique de la France ; Description de la ville de Paris et de ses environs; Nouveau voyage en France, ouvrages qui se recommandent par leur exactitude.
- PIGAULT-LEBRUN (Charles), romancier, né en 1753 à Calais, d'une famille de magistrats, m. en 1835, fut destiné au barreau ; mais, après avoir passé plusieurs années à Paris dans la dissipation, il s'engagea et servit quelque temps dans les dragons et dans les gendarmes de la reine; il finit par se faire auteur. 11 débuta par de petites comédies qui eurent quelque succès (le Pessimiste, contre-partie de l'Optimiste de Collin-d'Harleviîle; l'Amour et la Raison; les Rivaux d'eux-mêmes), puis il se mit à écrire des romans comiques, et obtint dans ce genre une vogue prodigieuse. Ayant éprouvé des revers de fortune, il occupa, dans l'administration des douanes, un poste modeste que le gouvernement de la Restauration lui enleva. Sur la fin de sa vie, il voulut s'essayer dans un genre plus sérieux que celui qui avait fait sa réputation, et fit paraître une Histoire de France à l'usage des gens du monde (1823-28,8 vol. in-8) : cet ouvrage, qui s'arrête au règne de Henri IV, eut peu de succès. Les romans de Pigault-Lebrun sont pleins de naturel, de verve et de gaieté;mais, à force de vouloir être comique, l'auteur tombe dansle grotesque et le trivial ; trop souvent aussi il offense la religion et blesse la décence. Ceux de ses romans qui eurent le plus de vogue sont : l'Enfant du Carnaval, les Barons de Felsheim,mon Oncle Thomas,M. Botte,M. de Kinglin ou la Prescience, Tableaux de Société. Ses OEuvres (non compris ['Histoire de France) forment 20 vol. in-8, Paris, 1822-24. Quelques-uns de ses romans furent poursuivis sous la Restauration; ils sont condamnés à Rome.
- PIGEAU (Nicolas), jurisconsulte, né àMontlévêque (près de Senlis) en 1750, m. en 1818, fut d'abord avocat, puis secrétaire de Hérault de Séchelles, ouvrit après la Révolution des cours de droit, fut un des rédacteurs du nouveau Code de procédure, et fut nommé en 1805 professeur de procédure à l'Kcole de Droit de Paris. On a de lui : Procédure civile du Châtelet de Paris, 1778, Introduction à la Procédure civile, 1784, Procédure civile des tribunaux de France, 1808-09, Commentaires sur le Code de procédure civile, 1827 (posthume). Ces ouvrages, remarquables par une rédaction claire et une science solide, sont pour la plupart devenus classiques.
- PIGHIUS (Etienne WINANTS PIGGHE, dit en latin), savant archéologue, né à Kempen en 1520, m. en 1604, était chanoine de Xanten et devint secrétaire du cardinal de Granvelle, puis précepteur d'un prince de Clèves. Il passa 8 ans à Rome à étudier les antiquités, et publia le fruit de ses recherches dans un grand ouvrage intitulé : Annales magistratuum et provinciarum S. P. Q.R. ab Urbe condita, Anvers, 1599-1615, 3 v. in-f. Il ne put en faire paraître lui-même que le Ier volume; les 2 autres ont été publiés sur ses Mss. par A. Schott. On doit aussi à Pighius une bonne édit. de Valère-Maxime, Anvers, 1592.
- PIGNATELLI, pape. V. INNOCENT XIII.
- PIGNATELLI (Franc.), prince de Strongoli, ministre
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— 1494 —
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du rai de- Naplea Ferdinand IV,. né; en ï732r m. en 1812, s'éleva en favorisant les intrigues de la reine Caroline. Nommé gouverneur de Naples et chef général de lapolice, il remplit le royaume d'espions et de bourreaux. Laissé dans Naplescomme-vicaire général du royaume lors de l'invasion française, il montra la plus- grande pusillanimité-, signa un armistice au moment où Chamçionnet couraitdéjà les plus grands risques et s'enfuit en Sicile après> avoir brûlé la flotte napolitaine. Il fut disgracié.
- BIGNËAU DEBEHAINE (Pierre), missionnaire, né en 1741 à Origny (diocèse de Laon),m.en. 1799, suivit de bonne heure la. carrière des> missions étrangères, alla en 1767 àlaiCochinchine, fut fait en 1770 ôvêque d'Adran (in partibus) etcoadjuteurdel'évê-que de Canath et devint, à la mort de ce prélat, vicaire apostolique dala Cochinchine. Ayanttrouvé ce pays en proie à la guerre civile, il soutint le roi légitime Nguyen-anh>, vint en France implorer pour ce prince l'appui de Louis XVI (1786), et en obtint une flotte ; mais il se vit traversé par: le gouverneur des établissements français dans l'Inde. Il put cependant réunir quelques troupes à Pondichéry, et alla aider le roi à reconquérir ses États (1789). Nguyen-anh. reconnaissant lui accorda un grand crédit et le garda près de lui jusqu'à sa mort.
- PIGNEROL. Pinerolo, v. forte d'Italie, dans les anc Etats sardes, ch.-l. d'une prov. de même nom, près.du CIusonef à 55 kil. S. O. de Turin;. 14000 hv Èvôché, collège. Belle cathédrale, plaça d'armes-, bel hÔpitaL Fabriques de. drap commun, filatures de soie> papeteries, tanneries, etc. Cette ville, jadis très-forte, était regardée comme la clef de l'Italie..— Pignerol appartint, à. la maison de Savoie depuis 1042. Fran-çoial s'en empara en 1536, mais Henri: III la rendit. Prise en 1630 par Richelieu, cédée à la. France- en 1632, elle fut encore rendue en 1696. Be 1801 à 1814, elle fut de. nouveau réunie à la France. Sous l'an^ cienne domination française, le château, de Pignerol servit, longtemps de prfson d'JÊtat :. c'est là que furent enfermés Je Masque, de Fer, Fouquet et Lauzun. — Laprov. de Pignerol, sur la. frontière de France (Htes-Alpes), a. 70. kil. sur 40, et compta 135 00O h...
- MGNQ"m (Laurent), écrivain toscan ,JÏ39-i812y fut médecinT professa la. physique à Florence et k Pisef et se- distingua à la fois- comme naturaliste, poète, littérateur, historien, antiquaire. Ses. Poésies, réunies à Florence en 1812-13, forment 6 vokin-8. : on y remarque, surtout ses Fables, qui l'ont rendu populaire:, elles sont en effet pleines! de grâce. et de coloris et habilement dramatisées. Onsluidoitde plus une Histoire- de la Toscan#(en italien) : cette histoire, œuvre inférieure! à ses poésies, est à 1 Index à Rome.
- PIIS (Ang. de), homme de lettres, né: à Pack. en. 1755, m.en 1832, se lia de bonne heure avees Eattai-gnaut et St-Foii, donna à partir de: 1776s des pièces à divers théâtres., principalement à la^eDmédies-Ita:-lienne,.fond& en 1792 aveaBarré le théâtre du Vaudeville, et y fit représenter un grand nombre de vaudevilles, composés la. plupart avec Barré. Inquiété sous la Terreur, il fut appelé après le 9 toermidorài remplir diverses fondions-administratives, et fut de 18Q0 à 1815 secrétaire, général de la préfecture de police. Outre ses vaudevilles, oaaide lui beaucoup de poésies fugitives (contes, dialogues ,,chansons:,,etC/.), écrites avacespritetfacilité, mais prolixes et médior-crespour la plupart. Un recueil de ses Chansons choisies a paru en 1806; il a donné lui-môme, en 1810 ses OEuvres choisies,. 4 voLin-8. On a aussi delui uni poSme sur l'Eaxmonie imitative de la,langue fran*-çaise., 1785u.Piis était un des fondateurs et l'un; des membres les plus fénondsde la réunioahacaiq.ua dite U Caveau.
- PI£ATE (POUCE?))Pontius Bilatus, magistrat romain, était procurateur de J.udéa l'an 27 de J.-G. Les. Juifs ayant accusé, devant lui- Jésus d'avoir pris le titre de roi desrJuifs, il se proclama incompétent et renvoya le Sauveur devant le roi Hérode (Antipas).
Comme à la fêts de-Pâques iïétaîï d'usage dïygracier un condamné à mort, Pilate désigna pour cette-faveur le brigand Barsbba's et Jésus, comptant que te peuple gracierait l'innocent;' Barabbas fut préféré?. Pilate alors dbnna les ordres pour l'exécution, mais non sans s'être lavé les mams devant le peuple-, comme pour décliner"la responsabilité de ce merrp. tre. SuivanfcEusèbe, Pilate-fat rappelé en 37, pour avoir exercé des cruautés contre les Samaritain», et fut relégué en1 Gaule. On croit qu'il moartttà Vienne en l'an 40 et qu'il se tuai de désespoir.
- PILATE(lemont), PUùatus nions, mont, de Suisse, entre les cantons de Lucerne et d'Underwald, sur le bord oeeid.-du; lac de Lucerne, est une ramification des; Alpes-bernoises. Son sommet le pluu élevé (le Tomlishorn) a 2343". — Mont, de France, dans les Gévennes, partiedansledép. de la Loirs, partie dans celui du Rhône, donne naissance au Gief,
- RBLATRE DE ROZIER (J. Franc.), né à Metz en 1756, m. en 1785, étudia les mathématiques, la physique, l'histoire naturelle et surtout la chimie, enseigna cette dernière science à Reims, puis devint intendant des cabinets d'histoire naturelle et de physique de Monsieur (Louis XVIII). Enthousiaste de la découverte de Montgolfier, il fît plusieurs ascensions en aérostat et tenta enfin de franchir la Manche en ballon en employant un procédé nouveau, qui était des plusdangereux : il s'éleva de Boulogne le 15 juin 1785, mais le feu prit- à l'aérostat et il périt.
- PILCOMAYO, nv. de l'Amérique du Sud, sort des Andes» par20° 20'lat. S. et7l"50rlong. O^àquelqus distancedeChuquisaça, coule à-l'E., puisauS. E'.,et se jette par deux branches' dans le Paraguay vis à> vis de l'Assomption, après ua cours d'env. I40Q- kil. Affluents., San-Juan, Cacm'mayo, Paspaya, etc.
- PILES(FORTrAde),familleanciennedelaProvence, obtint dès le temps de Henri m et Henri IV* la fa-; veur des rois de France. Ses membres remplirent ! presque sans interruption depuîsl660 jusqu'en 1783 les fonctions: de gouverneurs de Marseille.—Ludovic de Pfles, baron de' Baumes, acquit une triste célébrité comme duelliste: c"estlui qui tuale fAsde" Malherbe (1628k dans une autre affaire, il provoqua 4 officiers à la fois et les- tua tous- les quatre (1643)-. Il, périt en 1646, "tlaireprise'd;esîies Ste-Marguerite.
- MLES (ROGEK de), peinte et littérateur, né à Cfcr-meey en 16â5,nwirtem 1709, fit l'éducation da fils du président Ameiat., et suivit dans, différentes résidences', comme; secrétaire d'ambassade, sen ancien élève devenu ambassadeur. Outre quelques beauxta-blsaus, on.a de lui :. Abrégéd&Ta vie des.peintres, IS9S; Cours de peiniùre-par principes, 1708, et une trad.de l'Avide la,peinture, poème latin de Dufres-noy.Ses Offaeîwforment 5.¥oivin-12', Paris, 1767;
- PIIXAU, v. maritime des États* prussiens- (Prusse propre), sur la langue de terre qui sépare l&Frisc&e-Haffde la Baltique, à. 4&.kiL. S. O. de Eœnigsberg., 4500 hab. Bon port, construction de navires. Pêc&é d'esturgeons, préparation du caviar. — Prise-parlés Suédois en 1626, par le» Russes-en IT58.
- PUXNITZ, vg&duioyaumedeSaxe (Misnie), sur la r. dr. de- l'Elbe, à 9, kil, S. E. de Dresde; 600 h. Beau château royal, oùréside la cour-pendant l'été. Il s'y tinten 1791 un fameux congrèsauquel assistaient, avec les représentants de l'empereur d'Allemagne et du roi de Prusse, le comte d'Artois, l'ex-mïïnstreCa-lonnaetlemarquis.de; Bouille: on y signale 2Taoût une convention par laquelle les souverains s'enga geaient àrétahlir, LouistXYL
- PILON (Germain), un. des grands sculpteurs français., né-vers.î515i"tLoué, près te Mans, mort vers 1590, vint à Paris en 1550, ayant déjà produit de beaux morceaux, fut l'émule et l'ami de J. Goujon, et contribua avec hit à, entretenir le goût de l'antique. Qaaâmhe.se&Mausolées'de&uiM. du Bellay (au Mans), de Français;!,. deBenri II (à St-Denis) et du chancelier deBiraguejlarFoi, VEspéranceet la Charité (sur le monument de Henri H), son groupe- des-
PINÇ — 1495 — PIND
Trois Grâces, l'un des chefs-d'œuvre de la sculpture française (au Louvre). Artiste de génie, G. Pilon sut allier 'la force et la grâce.
- PILPAYou plutôt BIDPAY, l'Ésope indien, était brahmine et fut vizir d'un roi de l'Inde nommé Dabshélim. Il vécut, selon les uns 2000 ans av. J.-C, selon d'autres 250 ans seulement avant l'ère chrétienne. Il est connu comme auteur d'un recueil de fables écrit primitivement en sanscrit, et dont l'original porte les titres de Pantcha-Tantra et à'Hitopa-desa, espèce de roman allégorique, politique etmoral, dont les principaux personnages sont deux chacals, animaux auxquels les Indiens attribuent la même finesse que nous au renard. Cet ouvrage fut traduit au W s. en pehlvi (ancienne langue de la Perse) par le mage Burzouyeh, puis en arabe sous le titre de Ca-lilah et Dimnah; mis en hébreu par le rabbin Joël, d'après lequel Jean de Capoue le traduisit en latin vers 1262, sous le titre de Directorium vitee, paraboles antiquorum sapientium. Galland le traduisit eu français en 1724; l'abbé Dubois en a donné en 1826 une traduction nouvelle d'après le sanscrit même. Selon les savants modernes, le véritable auteur des fables est un brahme nommé Vichnou-Sarma. Silvestre de Sacy a publié en 1816 une édition d'une traduction arabe de ces fables, avec un intéressant mémoire sur leur histoire.
- PILSEN, v. de Bohême, ch.-l. de cercle, à 116 k. S. O. de Prague et à 40 kil. N. de Klattau; 10000 hab. Société de sciences et lettres, gymnase, maison d'éducation pour les fils de militaires. Lainages, cotonnades, tanneries, etc.— Le cercle de Pilsen, entre ceux d'Elnbogen, Rakonitz etBéraun, a 100 kil. sur 70, et 210 000 hab.
- PILTEN, v. et château de Russie (Courlande), à 166 kil. N. O. de Mittau. Ane évêché, fondé en 1220 parWaldemar II, roi de Danemark, et sécularisé en
1552. Pilten passa aux Russes en 1795.
- PILUMNUS. V.picuMNUS.
- PIMPLA, mont, de la Piérie, près de l'Olympe, était consacrée aux Muses, qui pour cette raison sont appelées par les poètes Pimpleïdes.
- PIN (le), vge du dép. de l'Orne, à 13 kil. E. d'Argentan; 500h.,Grahdharas, fondé en 1714; courses.
- PINA (HUY de), historiographe de Portugal sous Emmanuel, mort en 1521, a laissé des Chroniques contenant les règnes de Sanche I, Alphonse II, San-che II, AlphonseJII, Denis, Alphonse IV, Edouard, Alphonse V, Jean II. Ces Chroniques restèrent longtemps enfouies aux archives de Torre do Tombo : les 4 premières parurent à Lisbonne de 1727 à 1729 sous le titre de Cronicas dos seis rets primeiros ; la 5e avait déjà paru en 1653, les 3 dernières ne furent publiées qu'en 1790-92.
- PINANG. F.PBIKCE de GALLES (Ile du).
- PINARA, auj. Minara, v. de l'anc Lycie, au pied du mont Cragus. Belles ruines de temples, de théâtres, de tombeaux antiques; inscriptions lyciennes.
- HNARIUS et POTIT1US, amis et compagnons a Evandre, le suivirent en Italie, et y devinrent prêtres d'Hercule. Leur postérité forma deux races : les Pinarii et les Potitii, prêtres héréditaires d'Hercule.
- PINCIANUS (Nonnius), en espagnol Fernando Nu-nez, savant espagnol, de l'illustre famille de Guzman, né vers 1473, à. Valladolid {Pintia en latin), m. en
1553, professa la langue grecque à Alcala, puis la rhétorique à Salamanque, où il mourut- On a de lui des Notes estimées sur Sénèque, sur Pomp. Mêla, sur Pline, et des Commentaires sur Jean de Mena.
- PINÇON (Martin Alonzo et Vicente Yanez), nom de deux frères qui accompagnèrent Colomb dans son 1" voyage, et qui firent ensuite par eux-mêmes quelques découvertes. Vicente aborda le 26 janvier 1500 au Brésil, dont on attribue généralement la découverte à Cabrai, quoique celui-ci n'y soit parvenu que le 24 avrd de la même année. Il y reconnut le cap St-Augustin, l'embouchure de la riv. des Amazones, et une riv. de la Guyane qui a reçu son nom.
P1NDAR (Peter), poète anglais. F. WOLCOTT.
- PINDARE, le plus grand lyrique grec, né l'an 520 av. J.-C. à Thèbes en Béotie ou plutôt au bourg de Cynoscéphale près de Thèbes, mort vers l'an 450, excella dans toutes les branches du genre auquel il se voua, et composa des thrènes (chants de deuil), des péans (chants d'allégresse), des prosodies (pièces pour les processions), des parthènies (odes sacrées chantées par des chœurs de jeunes filles), des dithyrambes, des hymnes (en l'honneur des dieux) et des odes triomphales, chants de victoire en l'honneur des athlètes couronnés. II eut pour principaux protecteurs Théron, souverain d'Agrigente, Gélon et Hiéron, souverains de Syracuse, Alexandre, fils d'A-myntas, roi de Macédoine, et jouit des plus grands honneurs : recherché des princes, il fut en outre déclaré par les Athéniens hôte public de leur cité, et reçut des Amphictyons le droit d'hospitalité dans toute la'Grèce; Thèbes lui éleva de son vivant même une statue, où il était représenté unélyre à la main; après sa mort, des privilèges importants furent accordés à sa famille; dans le sac de Thèbes par les Macédoniens, sa maison fut épargnée par ordre d'Alexandre. De toutes ses poésies, il ne nous reste que 45 de ses odes, rangées sous quatre groupes : Olympiques, Py-thiqv.es, Isthmiques, Néméennes : elles sont écrites en dialecte éolien et dorien. La hardiesse, le mouvement, l'enthousiasme, l'éclat du style, la richesse des formes, l'harmonie,, sont les qualités dominantes de Pindare. On lui reproche de la monotonie, de trop grandes digressions et de l'obscurité : cette obscurité provient surtout d'allusions qu'il nous est auj. presque impossible de saisir. Au reste, les Odes ne paraissent pas avoir été celles de ses poésies qui étaient le plus goûtées dans l'antiquité. Parmi les nombreuses éditions de Pindare, nous citerons l'édition princeps, par Aide l'ancien, Venise, 1513; la lre édition critique, par Schmidt, Wittemberg, 1616; les éditions de Heyne, Gœtt., 1773 et 1798 (celle-ci accrue du Traité d'Hermann sur les mètres de Pindare) ; de Bœckh, Leips., 1811-21; de Djssen, Gotha, 1830et 1850, avec un excellent commentaire. Pindare a été trad. dans toutes les langues de l'Europe : parmi les traductions françaises, nous citerons celles de Gin, deTourlet, deMuzac, 1823; de M. Perrault-Maynand, 1837-40, de M. Faustin-Colin (1841), et de M. Poyard, 1852 (cette dernière couronnée par l'Académie française). M. Vincent a trad. en vers lesPythiques, 1825; M. Guichemerre les Olympiques, 1845; M. Fresse-Montval les OEuvres complètes, 1854. M.Villemaina donné un êloquentEssaisur le génie de Pindare, 1859.
- PINDARIS (c-à-d. habitants des montagnes), peuplade de l'Hindoustan sortie du Malwa et répandue dans les Etats d'Holkar et de Sindhya, s'est formée d'un ramas de brigands, de criminels échappés à la justice, de déserteurs et d'aventuriers. Us soutinrent les Mahrattes à la bataille de Panipet (1761) ; depuis, les Anglais en ont détruit un grand nombre.
- PENDE (le), Pindus, auj .Megzovo en A grafa* chaîne de montagnes qui sépare la Thessalie de l'Athama-nie, contrée d'Epire, s'étendait des monts Cambu-niens à la chatne de l'Othrysr. Elle était consacrée à. Apollon et aux Muses.
- PINDEMONTE (Hippoly te), un des meilleurs poètes italiens, né à Vérone en 1753, m. en 1828, a traduit les deux premiers chants del'Odyssée et l'Hymne de Cérès d'Homère, les Géorgiques de Virgile, ainsi que plusieurs morceaux d'Ovide et de Catulle,a composé des Poésieschampêtres, où l'on distingue les Quatre parties du, jour, des Épîlres,xme tragédie d'Armi-nius, la Fata Borgana, et des Poésies diverses. Il se distingue par des sentiments nobles et purs et par une teinte de mélancolie. —Jean P., son frère aîné, 1751-1812, a composé des tragédies, qui ont été réunies sous le titre de Camponimenti teatrali, Milan, 1804. Ses tragédies laissent à désirer sous le rapport du plan et des caractères ; le style en est noble et élégant, mais quelquefois déclamatoire.
P1NT — 1496 — PIPE
- PINEL (Philippe), médecin, né en 1745 à St-Paul, près de Lavaur (Tarn), m. en 1826, étudia à Montpellier et à Paris, devint en 1792 médecin en chef de Bicêtre, passa en 1794 à la Salpêtrière, où il introduisit d'importantes améliorations, fit à la Salpêtrière et à l'Ecole de Médecine des cours d'hygiène et de pathologie qui furent .très-suivis et fut reçu membre de l'Institut. On a de lui, entre autresouvra-ges : un Traité médico-philosophique sur l'aliénation mentale, 1791 , et la Nosographie philosophique, an vi et 1818. Pinel eut le mérite de substituer aux traitements violents que l'en employait contre les aliénés des mesures de douceur, l'exercice, le travail, un air salubre et une certaine liberté. La science lui doit aussi une bonne classification des maladies. — Son fils, le Dr Scipion P., médecin de Bicêtre, a publié : Recherches sur les causes de l'aliénation, 1826; Physiologie de l'aliéné, 1833; Régime des aliénés, 1836; Pathologie cérébrale, 1844.
- PINEY ou PINEY-LUXEMBOURG. ch.-l.de c (Aube), à 25k. N.E.deTroyes; 1654h. Commercedebois, fabrique de cordes de tilleul. — Jadis titre*d'un duché-pairie, constitué en 1581, en faveur de François de Luxembourg.
- PINGRE (Alexandre), astronome, né à Paris en 1711, m. enl79G, appartenait à l'ordre des Genové-fains el avait d'abord professé la théologie. Inquiété comme janséniste, il quitta cette étude pour l'astronomie, observa le passage de Mercure en 1753 et fit trois voyages, 1767-69-71, pour essayer des montres marines de Ferdinand Berthoud et de Leroi. Il était associé de l'Académie des sciences, bibliothécaire de Ste-Geneviève et chancelier de l'Université. Ha laissé, entre autres ouvrages : la Cométographie, traité historique et théorique des comètes, 1783, et une traduction des Astronomiques deManilius, 1786.
- PINK.ERTON (John), savant écossais, né à Edimbourg en 1758, m. en 1826, fut destiné au barreau, laissa le droit pour la littérature (1780), puis, après avoir fuit imprimer quelques poésies élégiaques, étudia la numismatique, l'histoire, la géographie. On lui doit : Géographie rédigée sur un nouveau plan, 1802, souvent réimprimée et longtemps classique ; Essai sur les médailles, 1784; Recherches sur les Scythes ou Ooths, \ 787 ; Hist. d'Ecosse depuis l'avènement delamaison de Sluart, 1797, ouvrage estimé; Collection générale des Voyages, 1808, 13 vol. in-4.
- PINNEBERG, bg du Danemark (Holstein).à 32 k. S. E. de Gluckstadt; 400 h.; ch.-l. du comté de Pin-neberg, situé dans la partie mérid. du Holstein.
- PINOLS, ch.-l. de c (Haute-Loire), à 35 kil. S. de Brioude; 913 hab.
- PINS (île des), une des Antilles espagnoles, à 80 k.
de la côte S. de Cuba; 60 k. sur 35; habitée par des êcheurs. Bons ancrages. — Une autre lie des Pins, la pomteS. de la Nouv.-Calédonie, dépend de notre colonie. Etablissement de missionnaires français.
- PINS (de), illustre maison du Languedoc, originaire de Catalogne, a fourni deux grands maîtres de l'ordre des Hospitaliers, Odon de P., élu en 1297, et Roger de P., élu en 1355; et plusieurs prélats, entre autres Jean de P., né à Toulouse vers 1470, m. en 1537, évêque de Pamiers, diplomate habile, auteur de quelques écrits ( Vita Beroaldi, Vita S. Ca-tharinas .\enensis, De claris feeminis, etc.); et J. P. Gaston de P., 1766-1850, évêque de Limoges, puis administrateur de l'archevêché de Lyon en l'absence du cardinal Kesch, créé pair de France en 1827.
- P1NSK, v. de la Russie d'Europe (Minsk), sur la Pina, au milieu d'immenses marais (500 k.sur 200), à 240 kil. S. O. de Minsk;5000 h. Evêché grec Tanneries. Cette ville appartint longtemps aux Polonais sous lesquels elle était plus importante.
- PINSON. V. PINÇON.
- P1NTO (Fr. MENDEZ), aventurier portugais, né vers 1530, parcourut, avec des corsaires, les mers de la Chine et du Japon, fut plusieurs fois pris et vendu comme esclave, accompagna François-Xavier au Ja-
pon, revint dans son pays en 1558 et y rédigea ses Voyages, qui n'ont paru qu'après sa mort, Lisb., 1614. Ils ont été trad. par Bern. Figuier, 1828. Sa véracité, longtemps mise en doute, a été confirmée par dès voyages postérieurs.
- PINTO (Isaac), Juif portugais du xvnr» s., m. en 1784,' habita Bordeaux, Amsterdam, La Haye. Il défendit ses coreligionnaires contre Voltaire, dans un petit écrit intitulé : Réflexions critiques sur l'article de Voltaire au sujet des Juifs (1762), qui parait avoir donné à l'abbé Guénêe l'idée de ses Lettres de quelquns Juifs. Il a laissé en outre : Essai sur le luxe ; Traité de la circulation, et du crédit; Précis des arguments contre les matérialistes, etc.
- PiNTO aiBEiRO (Jean), secrétaire de Jeaïi, duc de Bragance, organisa avec un art et un secret admirables la fameuse conspiration de 1640 qui enleva le Portugal à l'Espagne et qui mit la couronne sur la tête de son maître (Jean IV). Le nouveau roi lefttpré-sident de la chambre des comptes et garde des archives royales de Portugal. Pinto mourut en 1649-On a de lui entre autres écrits, an récit en italien, de la révolution de 1640 : Discorso dell usuïpatione, relentione e rUtoraiione del regno diParlogallo, Lisbonne, 1646. des Réponses aux manifestes du roi d'Espagne, des Discours sur l'administration, qui ont été publiés à Coïmbre, 1729, in-fol. Pinto est le héros d'une comédie> politique de Népomucène Le-mercier, qui eut un grand succès en 1800.
- P1NTURICCHIO (Bernardino BEïTi,dit ILY, peintre, né à Pérouse en 1454, jn. en 1513, reçut les leçons du Pérugin, suivit ce maître à Rome', l'aida dans ses travaux et exéeuta.diverses peintures ainsi que de belles fresques au Vatican et au château St-Ange. Son chef-d'œuvre est une suite de fresques dans la bibliothèque de la cathédrale de Sienne, représentant les Faits mémorables de lavie du pape Pie II : il eut pour collaborateur dans ce travail RapnaSl, encore tout jeune. Le Louvre possède de lui u:àê vierge. avecl'Enfant Jésus. Cet artiste est plein dé vivacité dans l'expression de ses figures et de magnificence dans ses fonds de tableaux, qui représentent souvent des vues de villes d'Italie.
- PINZON, navigateur. V. PINÇON.
- PIOMBINO, Populonium? v. de Toscane (Pise), anc ch.-l. de principauté, sur la mer Tyrrhénienne, vis-à-vis de l'île d'Elbe, dont elle est séparée par le canal de Piombino; 1900 h. Port, château fort. Après avoir été fief de l'Empire, la principauté de Piombino fut possédée du XIII° au xvi" s., par la maison d'Ap-piano. Mise en séquestre entre les mains des Espagnols de 1589 à 1619, elle passa ensuite aux Mendoza, aux Ludovici et aux Buoncompagni, ducs fie Soria, mais sous la suzeraineté de Naples. Napoléon Ier en forma, avec le duché de Lucques, la principauté de Lucques-et-Piombinof qu'il donna à sa sœur Élisa. En 1815, elle fut rendue aux Buoncompagni et placée sous la suzeraineté de la Toscane.— Le~ canal de Piombino, entre la ville de ce nom et l'île d'Elbe, a 8 k. de large. — Le lac de P., Veluloniuilacus, à 5 k. N. E. de Piombino. a 7 k. sur 5, et se décharge au S. dans la mer Tyrrhénienne.
- PIONSAT, ch.-l. de cànt. (Puy-de-Dôme), à 50 k. N. O. deRiom;2156hab.
- PIPER (Charles, comte de), homme d'Ëtat suédois, né vers 1660, parvint d'un rang obscur aux premiers emplois par ses talents, obtint la confiance île Charles XI, devint premier ministre de Charles XII et le suivit dans toutes ses campagnes. Il fu6 pris à la bataille de Pultava et enfermé dans la forteresse de Schlusselbourg, où il mourut en 1716. — Son fils, Charles Frédéric, fut le favori çhi roi de Suède Adolphe-Frédéric; mais jl quitta la cour en 1756, quand son gendre, le comte d9 Brabê. eut été décapité. Il mourut en 1770.
- PIPERNO, v. du territoire romain (Frôsinone), à 20 k. N. de Terraoine; 4000 h. Évêché. —Au N. et près de là est Piperno-Vecchio, l'anc Prïvernum.
- PIRO — 1497 — PiSA
- PIPPi (Giulio). V. IULES ROMAIN.
- PIPRIAC, ch.-l. de cant. (Ilie-et-Vilaine), à 22 k. N. E. de Redon; 3343 hab.
- PIRANESI (J. B.), artiste célèbre, né.à Venise en 1707, mort en 1778, était en même temps dessinateur, graveur à l'eau forte et au burin, et marchand d'estampes. Sa maison.était connue dans toute l'Europe. Jamais artiste n'a mieux rendu que lui l'architecture et les mines. Son OEuvre, qui forme 16 vol. in-fol., rassemble tout ce que Rome ancienne et moderne offre d'édifices remarquables., et ce que l'antiquité a laissé de plus précieux en bas-reliefs, vases, autels, tombeaux, etc.; ses planches unissent à la vérité le pittoresque, .a chaleur et l'animation. — Son fils, Fr. Piranesi (1748-1810), comme lui dessinateur et graveur, futson élève, mais lui resta inférieur. Il prit part à la révolution de Rome lors de l'arrivée des Français, fut envoyé à Paris en 1798 comme représentant de la République romaine et se fixa dans cette capitale. Il y publia de 1804 à 1807 la belle collection des Antiquités romaines, ainsi qu'une magnifique collection de dessins coloriés, et fonda une manufacture de vases peints, trépieds, candélabres, etc., en terre cuite, à l'imitation des vases étrusques. L'OEucre des Piranesi se compose de 29 vol. gr. in-fol., contenant env. 3000 planches. Les principales sections de la collection sont : Antiquités romaines ; Panthéon, colonnes Trajane et Antonine, Antiquités d'Albano, Tombeau des Scipions, Champ de Mars, Magnificence des Romains, Vues de Rome, Statues antiques, Antiquités d'Herculanum ; les gravures sont accompagnées d'un texte en italien. Une 2" édition de l'œuvre des Piranesi a été publiée par Didot frères, Paris, 1S36 et ann. suivantes.
- PIRATES (Guerre des), guerre que les Romainseu-rent à faire, au commencement du Ier s. av. J.-C, contre les pirates de Cilicie et d'Isaurie qui infestaient la Méditerranée, coupaient les vivres à Rome et ruinaient le commerce. Déjà Servilius, en 78, et Metel-lus Creticus, en 68, les avaient battus, mais sans pouvoir les réduire; Pompée, armé par la loi Gabinia de ressources immenses et d'un pouvoir discrétionnaire, alla les attaquer dans leurs repaires et en nettoya les mers en rnoinsdeSOjours.
- PLRÉE (le), port d'Athènes, à l'embouchure du Céphise, à 8 k. de la ville, à laquelle il était réuni par deux murailles qui avaient été bâties l'une parThé-mistocle et l'autre par Périclès. Il pouvait contenir 400 vaisseaux. Lorsque Lysandre eut pris Athènes (404 av. J.-C.), il rasa les murs du Piree. Ils furent en partie relevés par Conon, mais de nouveau détruits par Sylla. Auj. le Pirée (qu'on appelait naguère Porto-Leone et quia repris son nom) est une bourgade de 6600 âmes; le port est encore bon, et peut recevoir des vaisseaux de ligne. Il est uni à Athènes par une belle chaussée.
- PIRITHOL'S, l'ami de Thésée et son compagnon inséparable, a\ait pour père Ixion, et régnait sur les Lapithes en Thessalie. 11 épousa Hippodamie, et invita les Dieux à ses noces; Mars, oublié seul, se vengea en y suscitant le combat des Centaures et des Lapithes qui ensanglantèrent les noces. .Piri-thoûs pénétra aux enfers avec Thésée afin de ravir Proserpine à Pluton ; mais ils échouèrent dans cette téméraire tentative : Pinthoûs fut tué, et Thésée retenu au* enfers, d'où Hercule seul put le délivrer. Selon l'histoire, Pirithoûs aurait fait une expédition en Ëpire dans le but d'enlever la fille du roi et aurait péri dans cette injuste entreprise.
- PIRNA, v. du roy. de Saxe, sur la r. g. de l'Elbe, à 16 kit. S. E. de Dresde; 6000 hab. Château de Son-nenstein (où se trouve un hôpital d'aliénés). Étoffes de coton, Unies, tanneries, poteries. Aux env., eaux minérales. — Victoire des Prussiens sur les Autrichiens (1745) etsur les Saxons (1756) : combats entre les Français et les Alliés (1813).
- PIRN'ÂZZA, riv. de Grèce, est l'ancien Pamisus.
- PIROHI, dieu suprême des Égyptiens, était au-
dessus même de Knef, de Fta* et de Fcé, et contenait en germe toutes les divinités. C'est le dieu irrévélé, enveloppé (involutus Deus).
- PIRON (Alexis), poète français, né à Dijon en 1689i mort en 1773, avait pour père Aimé Piron, apothicaire, homme d'esprit, qui s'était lui-même fait connaître comme auteur de noëls et autres poésies en patois bourguignon (recueillies par Mignard, Dijon, 1858), et qui était grand ami de La Monnôie. Alexis Piron se fit recevoir avocat, mais ne put exercer par suite d'un revers de fortune qu'éprouva son père. Il végéta longtemps dans sa ville natale, vivant, grâce à sa belle écriture, du métier de copiste. Il se mit en même temps à faire des vers; une ode fameuse par son obscénité lui attira une verte réprimande du procureur général au parlement de Dijon. Il vint à Paris à 30 ans, y fut quelque temps copiste chez un financier, puis travailla pour le théâtre. Il obtint de faciles succès au théâtre de la Foire, puis, s'élevant à un genre plus noble, il donna plusieurs pièces à la Comédie Française : les Fils ingrats ou l'Ecole des pères, comédie en 5 actes et en vers, 1728; puis trois tragédies : Callisthène, 1730, Gust. Wasa, 1733, Fern. Cortez, 1741 (la meilleure est G. Wasa), et fit représenter en 1738 la Mélromanie ou le Poète, comédie en 5 actes et en vers, qui est un des chefs-d'œuvre de notre théâtre : il était lui-même le type du principal caractère de la pièce. II s'exerça en outre dans des genres divers : poèmes, odes, épltres, satires, contes, et fit un grand nombre d'épigrammes, qui se distinguent par l'esprit et le sel. Il n'épargna pas dans ses attaques l'Académie française ; néanmoins cette Compagnie ne lui en garda pas rancune : il fut élu en 1753, mais le souvenir de ses poésies licencieuses et les habitudes cyniques qu'il avait contractées empêchèrent de sanctionner son élection; cependant le roi lui accorda une pension de 1000 fr. sur sa cassette. Piron n'était pas moins remarquable par ses saillies et par l'à-propos de ses reparties que par son talent poétique. Ses OEuvres ont été publiées en 1776 par Rigoley de Juvigny, 7 vol. in-8 : on y trouve, outre les ouvrages déjà cités, des Poésies sacrées et une trad. en vers de Sept psaumes de la pénitence. M. H. Bonhomme a publié en 1859 ses OEuvres inédites. On a aussi, sous le titre de Piro-niana, un recueil de ses bons mots.
- PISAN (Thomas de), astrologue du xiv" s., né à Bologne, se fit une grande réputation par ses prédictions, fut appelé à Venise, en Hongrie, en France, et se fixa dans ce dernier pays en 1370. Charles V le combla de faveurs : ce prince ne faisait rien de grave sans le consulter. Après la mort du roi, il perdit tout crédit et mourut dans la misère. Il avait, assure t-on, prédit le jour et l'heure de sa propre mort.
- PISAN (Christine de), femme poète, fille du préc, née à Venise en 1363, m. vers 1431, fut amenée en France dans soi. enfance put son père, et épousa un Français de distinction. Restée veuve de bonne heure et accablée de malheurs, elle chercha une consolation dans les lettres et composa des poésies et des nouvelles qui lui firent bientôt un nom^t lui attirèrent la faveur des princes. Elle a laissé des poésies de genres divers, ballades, lais, virelais, rondeaux, et de petits poëmes,le\s quele Débat des deux amants, le Livre des trois jugements, le Chemin de longue étude, les Dits moraux. On a aussi d'elle des ouvrages en prose : VHist. de Charles V, la Vision de Christine de Pisan, la Cité des Dames ou les Cent Histoires de Troie. Une partie de ces productions se trouve dans la Collection des meilleurs ouvrages composés par des dames. Quelques-uns de ses écrits ont été traduits de la langue romance en français et publiés à part, Paris, 1522, 1536, 1549, etc.
- PISAN (Nicolas, dit le), architecte. V. NICOLAS.
- PISANDRE, un des généraux qui renversèrent la démocratie à Athènes et y fondèrent l'oligarchie des Quatre-Cents, en 411 av. J.-C. Voy. QUATRE-CENTS.
- PISANI, amiral vénitien, fut vaincu par Paganino
- PISE — 1498 — P1SL
Doria- à l'embouchure du Bosphore deThrace (.1352), ' etbattit à son tour Grimaldi à la pointeda Loiera(Sar-daigne). Surpris dans Porto-Longo,. près de Modon, par Faganino Doriaf il fut fait prisonnier avec toute sa flotte et conduit à Gênes (1354), — Victor P., fils ou neveu du préc, amiral vénitien en 1378, gagna sur les Génois la bataille d'Anzio, les chassa de l'Adriatique, punit les rebelles deDalmatieetreprit aux Hongrois Cattaro, Sebenico, Arbo; mais, n'ayant plus que des équipages affaiblis, il fut battu à Pola par Lucien Doria (1379) : il fut, à la suite de ce revers, mis en prison par le Sénat. Rendu à la liberté lorsque les Génois furent devenus maîtresdeChiozza, il changea subitement la fortune et força les Génois à se rendre avec tous leurs vaisseaux (1380). Ilmou-rut la même année à Manfredonia.
- PISATELK.O, riv. de l'Italie, est l'ane. Rubicon.
- PISAURE, Pisaurum, auj. Pesaro, v. de l'Italie anc, chez les Senones, à l'embouoh. du. Pisaurus (auj. jFoglia), près et au S.E. d'Arimiraim,-reçut une colonie romaine en 184 av. J.-C. Détruite par Totila, elle fut relevée par Bélïsaire.
- PISE, Pisa, anc capit de l'Êlide, surl'Alphée, forma longtemps un petit Etat, où régnèrent Œno-maûs et Péîops. Les habitants de Pise étaient maîtres d'Oly mpie et avaient l'intendance des jeux olym-Eiques. Elis, qui convoitait ce privilège, s'unit à parte contre Pise, et la ville fut détruite pendant la 3* guerre messéniennepour s'être déclarée en faveur des Eotes insurgés (456 av. J.-C). Il ne restait plus de vestiges de Pise dès le temps de Strabon. Le lieu qu'elle occupait se nomme auj. Mîraka.
- PISE , Pisa et Pisx en latin, Pisa en italien,v. de Toscane,ch.-I. de la prov. dePise,surrArno,àll k. de son embouchure et à 80 kil. O. de Florence; 24 000 hab. (elle en compta 150 000 au moyen âge). Archevêché, cour d'appel; trib. de ï" ïnst.; consistoire israêlite et synagogue; université célèbre, fondée en 1343, restaurée par les Mêdicis en 1472 et 1542, avec Facultés de droit, de théologie, de médecine et des sciences physiques; observatoire, bibliothèque, jardin botanique et collections diverses; coËêgesFfirtfî'nando,PM(e(mo,Rtcci; école de sourds-muets; académie des beaux-arts. Pise est une des plus belles villes de l'Italie et renferme de nombreux édifices : on remarque la cathédrale, du si* s., vaste et magnifique ; près d'elle est la fameuse Tour penchée, haute de 59°" et inclinée de 5m sur sa base (c'est du haut de cette tour que Galilée fit ses expériences sur la pesanteur) ; le BaBJtsteVe.le Campo-Santo ou cimetière, avec de vieilles fresques qu'on admire encore, la Loge cbs Marchands, l'anc palais grand-ducal, le palais et l'église des Chevaliers de St-É-tienne, le grand hôpital, ia place del Cavalière, les quais, les avenues. La ville, entourée de murailles autrefois fortifiées, est auj. défendue par 2 citadelles. Elle communique avec Florence par un chemin de fer. La fête de San-Ranieri, dite vulgairement Lumi-nara, attire tous les trois ans à Pise un concours immense. Aux env., eaux thermales sulfureuses de St-Julien renommées, et superbe Chartreuse. Patrie du pape Eugène III, d'Ugolin, des architectes Jean et Nicolas de Pise, de Fibonacci, dit Léonard de Pise, de Galilée. — Pise, d'abord Teuta, fondée par les Si-cules, fut nommée Pise par les Tyrrhêniens ou Lydiens, d'un mot de leur langue qui signifie port en croissant. Strabon et Pline disent qu'elle fut fondée après le siège de Troie par des habitants de la Pise d'Ëlide. Elle n'appartint point aux lucumonies des Étrusques, bien que ce peuple y ait laissé des traces de son séjour. Son développement date du 2* siècle av. J.-C. : elle devint alors colonie romaine; Auguste lui donna le nom de Julia Obsequens; Adrien et An-lonin l'embellirent. Sa position (elle était alors tout près de la mer) et ses bains (aquis Pisanse) la rendirent longtemps florissante et riche. Ruinée par les (ioths. soumise ensuite aux Lombards, elle se releva bientôt et prospêrasous la domination grecque. Deve-
nue libre en 888, ellese gouverna dès ïorss en république. Elle fut, du-XJ auxnr? s., une des premières puissances commerciales et maritimes de l'Italie, et. resta longtemps la rivale de- Gênes. Elle reçut, du pape la Corseertfief (1092)r conquit une partie- de la Sardaigne SUE les Arabes (1099), et le reste sui IesGénois, soumit Païenne, lesBaléares., l'Ile d'Elbe?„ ' et se fit donner un quartier et d'importants privilèges à Constantinople, àAmiocbe,.àTripoli,. â-Tyr, à. Laodicée,. à Ptolémaïs. Pendant les guerres civiles. de l'Italie, Pise se montra dévouée à. la cause impériale ou gibeline ; la chute de Hohenstaufen causa. sa ruine, que hâta la trahison du comte Ugôlin. Gênes porta un coup, terrible à sa marine parla vic-toirenavale de la Melloria (1284); puis, quatre villes guelfes (Florence, Pistoie, Lucques, Sienne) m liguèrent pour l'accabler. Gêneslui enleval'île d'Elbe ainsi que la Corse et détruisit son port (1290-1297). Pise alors appela en Italie l'emp. Henri VII, maïs celui-ci mourut au moment de commencer la réduction de l'Italie (1313). Menacée par tous les Guelfes de la Toscane, Pisa s'offrit en vain au roi de Sicile Frédéric I, et se donna alors au condottiere Uguccione. Elle s'affranchit bientôt de ce joug (1316), mais pour tomber au pouvoir de Louis dé Bavière. Rendue à, l'indépendance en 1327, grâce aux efforts de Fazio délia Gherardesca, elle fut un instant maîtresse de Lucques, Pistoie et Volaterra, mais elle perdit ces deux dernières en 1351 et 1361. Déchirée par des, querelles intestines, elle eut successivement pour maîtres J. Agnello (1361), l'emp. Charles iy (1368), Jacques Appiano (1392). Le fils de ce dernier céda la ville au duc Jean Galéas Viscontt de Milan (1399). En 1405, le fils de Jean Galéas,. Gabriel Marie, vendit Pise à Florence; mais elle ne voulut pas se soumettre et soutint avec héroïsme un siège célèbre (1405 et 1406). Vaincue, elle resta depuis sous la dépendance de Florence; elle recouvra, quelque indépendance en 1494, à la suite de l'expédition de Charles VLU en Italie, mais pour la perdre de nouveau en 1509. Comprise de 1807 à 1814 dans l'empire français, elle a été ch.-l. d'arr. dans le dép. delà Méditerranée. Elle a depuis 1814 suivi le sort de la Toscane. — Il se tint en 1409 à Pise un célèbre concile qui avait pour but de mettre fin au grand schisme.: on y déposa les deux papes, Grégoire XÏI et Benoit XIII, et on nomma en leur place Alexandre V. En,15ll eut lieu à Pise, à l'instigation de Louis XII et de Maxi-milien, mais sans l'assentiment du pape (alors Jules II), un autre concile convoqué par les cardinaux mécontents, et qui fut transféré successivement à Milan, à Asti et à Lyon, — L'évêché de Pise, qui remonte au ae siècle, fut érigé en archevêché en 1 HT.
- PISEK, v. de Bohême, ch.-l. de cercle,, sur la Wotawa, à 100 k. S. S. O. de Prague; 50Û0h. Beau pont. Ecole pour les enfants de militaires. Aux env., diamants, grenats. Ravagée par les Impériaux en 1619; prise par les Français en 1741 et 1748.
- PISIDIE.Pisidio, anc contrée de l'Asie-Mineure, bornée à l'E. par l'Isaurie et la Officie, au S. par la Pamphylie, au N, par la Phrygie à l'O. par la Lycie. C'était un pays de montagnes, traversé par le Tau-rus. Ses habitants étaient grossiers et sauvages. C'étaient probablement les restes d'anciens.habitants des côtes, chassés par des Grecs ou par d'autres colons. Ils surent longtemps se -maintenir indépendants entre les conquérants, Perses, Macédoniens, Galates, auxquels leur pays était assigné nominalement. Les Romains parvinrent seuls aies soumettre entièrement. LaPisïdieetlaPamphylie sont toujours jointes dans les géographes anciens. Au IV s., on les sépara et elles formèrent 2 prov. distinctes du diocèse d'Asie. La Pisidie propre eut alors pour capitale An-tioehede Pisidîs (Ak-Çhehr). Les autres villes étaient : Selga, importante sous Auguste, SagaIassus,Ter-missus, C-ibyra. Ce pays correspond auj. aux Iivahs d'Jfe-Cfteftrdanslepachalik duKonieh, etd'Isbartel» ou Ilamid dans celui de Kutaieh.
P1ST — 1499 — PlïH
PIS1STRATE, tyran d'Athènes , était parent de Solon. Noble, riche, brave, éloquent, politique habile, fl. profita des-îroubles causés par les factionspour marcher au pouvoir suprême, flatta la foule, réussit, en se présentant un jour couvert de blessures et feignant qu'on avait voulu attenter à ses jours,, à-obtenir du peuple urte_garde de 600 hommes, occupa la citadelle avec leur secours, et,, malgré la courageuse résistance de Solon, se trouva le maître de la ville, 561 av. J.-C; du reste, il respecta la constitution. Chassé par Mégaclès en 560, il futjappelé par ce même Méga-clès en 556. Renversé de nouveau en 552, il se retira en Eubée. Il réussit encore une fois, en 538, à ressaisir l'autorité et sut depuis la conserver par sa modération et sa bonne administration. Il la transmit à ses deux fils, Hipparque et Hippias, lorsqu'il mourut, en 528. Pisistrate fit fleurir l'industrie, l'agriculture et les arts, embellit Athènes, bâtit les temples d'Apollon et de Jupiter Olympien et institua une subvention pour les citoyens blessés au service de leur pays. Ami des lettres, il fit reviser les poèmes d'Homère et en donna une édition qui a été la base de toutes celles qu'on a données depuis.
- PISON, L. Calpumius Piso, dit Frugi, jurisconsulte, historien et orateur romain, fut tribun du peuple «n 149 av. J.-C, consul en 133, censeur en 121, et fit la loi Calpurnia de repetundis qui instituait un tribunal permanent contre les concussionnaires. Il s'opposa aux Gracques. — L. Calp. Piso Csesoninus, consul en 58av. J.-C., proconsuLenMacédoine l'an 57 > censeur en 48, s'unit à Clodius pendant son consulat pour faire exiler Cicéron, ne signala son proconsu-îat que par d'épouvantables déprédations, et n'esquiva une condamnation que par le crédit de César, son gendre. On a un discours virulent de Cicéron contre lui. — Son fils, L. Calp. Piso, fut consul l'an 15 av. J.-C. et préfet de Rome sous Auguste. On croit que c'est aux fils de ce dernier qu'Horace adressa son Art poétique (Epistola ad Pisones). — C. Calp. Piso, consul sous Auguste et gouverneur de Syrie sous Tibère, était un homme cruel : il passa, ainsi que Plancine, sa femme, pour avoir empoisonné Ger-manicus, à l'instigation de l'empereur. Accusé par Agrippine, et se voyant abandonné de Tibère, il se donna la mort. — C. Calp. Piso, personnage consulaire, organisa en 65 contre Néron un complot dont firent partie Lucain, Sénëque et nombre de sénateurs : c'est lui qui devait être empereur. Ayant été découvert, au lieu de profiter du temps qui lui restait pour opérer un soulèvement, il se fit ouvrir les veines dans un bain. — Calp. Piso Licinianus, issu de la famille des Licinius Crassus, mais entré par adoption daQS la maison Calpurnia, n'était pas moins distingué par ses mœurs et ses hautes qualités que par sa naissance. Galba, voulant se choisir un collègue et un digne successeur, le nomma césar; mais Othon, qui espérait ce titre, fit révolter les Prétoriens, et Pison fut tué par eux, ainsi que Galba: il n'avait exercé le pouvoir que 5 jours.
- PISON (Guill.), naturaliste hollandais du xvn* s., exerça la médecine à Leyde, puis à Amsterdam, suivit le prince de Nassau au Brésil, où il emmena le jeune Margraff, et passa, après la mort de ce prince, au service du grand électeur Fréd.-Guillaume. Ses découvertes et celles de Margraff furent publiées par Laet, sous le titre de Ristoria naluralis Brasilia; , Leyde , 1648. C'est Pison et Margraff qui ont donné à l'Europe l'ipécacuanha.
- PISSELEU (Anne de). 7. ETAMPES (duchesse d').
- PISSOS, ch.-l. de cant. (Landes), à 55 kil. N. 0. de Mont-de-Marsan; 1952 hab.
PISTES, auj. Pitres, anc résidence royale, dans iedép. de l'Eure, à 20 fc. N. de Louviers et à 4 kil. E. de Pont-de-l'Arche, près de l'embouch. de l'An-r'elle dans la Seine; env. 1000 h. Il s'y tint en 864 une assemblée où Pépin II, roi d'Aquitaine, fut condamné pour trahison, et où furent réglés le service militaire, les marchés, les monnaies et mesures, etc.
- PISTOIE , Pistoia en italien, Pistoria chez les anciens, v. de Toscane, pEès de l'Ombrone etsur la Bronia, à. 30 kil. N. O. de Florence; 13 000 h. Evê-ché, tribunaux, collège de Ftjrteffuerri, école de chirurgie , deux bibliothèques., cabinet d'histoire naturelle, jardin botanique. Quelques édifices (églises-, bâtiment de la Sapienza, etc.). Etoffes de coton, de drap, célèbre fabrique d'orgues; ouvrages en fer (surtout canons de fusil). C'est à Pistoie, dit-on, que furent fabriqués les premiers pistolets (d'où viendrait leur nom). Cristal de roche,.dont on fait les diamants: de Pistoie. — Ane cité des Étrusques. Aux env, de cette ville eut lieu la défaite daCatilina par Pétréius-, 63 av. J.-C. Pendant le moyen âge, Pistpre forma une république indépendante ; longtemps en querelle avec Pise, elle fut un instant soumise à cette république (vers 1348) ; elle perdit définitivement sa liberté en même temps que Pise, et passa vers 1406 sous la domination de Florence. En 1815, les Autrichiens défirent Murât aux environs de cette ville. Pistoie est la patrie du pape Clément IÏL
- PISTORIA, ville d'BtrurieyT3st auj. Pistoie.
- PISTORIUS (Jean); né en 1546, à NMda dans la Hesse, mort en 1608, exerça d'abord la médecine-, quitta son art pour la droit, devint conseiller du. margrave de Bade-Dourlaeh,'eut grande part. S. l'introduction de la Réforme et fut un des trois membres luthériens du collège de Ratisbonne (1541)- néanmoins, il se convertit dans la suite au catholicisme,. reçut les ordres et devint un des champions de-l'Eglise romaine. On a de lui : Rentmpalanicamm seri-ptores, Baie, lb82;Rerumgermanicarumscriptores, 1582-1607, réimpr. par Struvius, Ratisbonne, 1726.
- PISUERGA, l'anc Pisoracar riv. d'Espagne, naît dans le N. de la prov. de Palencia. près de Piedras-luengas, coule au S.O., arrosant les prov. de Palencia, Burgos, Valladolid, et tombe au-dessous de Valladolid dans le Duero, après, un cours de 250 kil. Elle reçoit l'Esgueva, l'Arlanzonet le Carrion.
- PITCAIRN (île), île de la Polynésie, par 132° 28' long. O., 25° 3' lat. S. Découverte en 1767 par Car-teret. E s'y établit en 1788 une petite colonie de marins révoltés du navire anglais The Bounty.
- PITEA,. riv. de Suède ,-sort des monts Eoeleu, coule au S. E., traverse la Botnie et tombe, après un cours de 350 kil., dans le golfe de Botnie près de la v.. de Pitea, — Cette ville, ca.-L de la. Botnie sept.,. esta 800 kil. N. de Stockholm.;. 1200 hab. Petit port.
- PITHJËCUSE, Ischia, petite île du golfe de Naples, est fameuse dans la Fable parce que Typhon y gît écrasé sous une montagne, et que ses habitants furent changés par Jupiter en singes (PitMcoi).
- PITHTVTERS, Pitueriwm, ch.-l. d'arr. (Loiret),à 42 kil. N. E. d'Orléans, à 85 kil. S. de Paris, sur la riv. d'Œuf, qui près de là prend le nom d'Essonne; 4778 h. Trib. de 1" instance. Vieille abbaye. Tanneries, filatures de laine. miel, cire, safran; pâtes d'alouettes et gâteaux d'amandes renommés ; pierres de taille. Patrie du mathématicien Poisson, à qui une statue a été élevée dans la ville en 1851. Ville très-ancienne, fortifiée au moyen âge. Elle fut prise par les Anglais en 1428, par le prince de Condé en 1562 et 1567 , par Henri IV en 1589.
- PITHQai, ville d'Egypte. 7. HEROOPOLIS.
- PITHON, un des généraux d'Alexandre, fut, après la mort du roi, gouverneur de la Médie, suivit Per-diccas dans son expédition en Egypte, se révolta contre ce général, et fut un de ceux qui le tuèrent après l'échec du Nil (322). Il fut alors nommé régent et tuteur du fils d'Alexandre, mais il se. démit, de cette-charge en faveur d'Antipater. Il aida Antigone à vaincre Eumène, mais bientôt après il trahit lui-même ce général: Antigone le fit arrêter et mettre à. mort (316 av. J.-C.)-. — 7. PÏTHON.
- PITHOU (Pierre), savant magistrat, né à.Troyes en 1539, d'un père qui était l'oracle du barreau en Champagne, m. en 1596, étudia les lettres sous Tur-nèbe et le droit sous Cujas, dont il resta l'ami, fut
PUT — 1500 - PITT
reçu avocat à 21 ans, mais se vit repoussé du barreau de sa ville natale comme calviniste, se rendit à Sedan, où il rédigea des lois pour cette ville à la demande du duc de Bouillon, puis séjourna à Baie, où il publia quelques ouvrages d'érudition, rentra en France en 1670 à la faveur d'un édit de pacification, faillit périr à la St-Barthélemy, abjura bientôt après, fut nommé bailli de Tonnerre, puis procureur général à la chambre temporaire de Guyenne, se prononça pour Henri IV pendant la Ligue, et devint, après le triomphe de ce prince, procureur général au parlement de Paris. Il avait pris part à la composition de la Satire Ménippée et avait rédigé un Mémoire aux évêques, pour prouver qu'ils pouvaient sans le pape relever Henri de l'excommunication. On lui doit de plus : Corpus juris canonici (avec son frère François) ; Legum romanarum et mosaicarum eollatio ; Codex canonum têtus ; Gallicœ ecclesisc in schismale status ; Commentaire sur la Coutume de Trot/es; Libertés de l'Église gallicane, ouvragé mis a l'Index à Rome, mais souvent réimprimé en France (notamment par Dupin en 1824). Pithou est un de nos grands érudits : on lui doit la 1™ publication de plusieurs ouvrages importants, tels que ieg Novelles et les Fables de Phèdre, restées jusque-là inconnues, ainsi que de bonnes éditions de Sal-vien, Juvénal, Pétrone. Il fonda le collège de Troyes. Grosloy et Boivin ont écrit sa Fie. — Son frère François P., né à Troyes en 1543, m. en 1621, élève de Cu-jas, abjura le calvinisme en 1575, devint avocat au parlement de Paris, se prononça contre les prétentions de l'Espagne sur la France, fut chargé après la paix de Vervins du règlement des limites sur la frontière du Nord, et fut procureur général à Troyes près d'une chambre spécialement chargée de poursuivre les malversations financières, lia laissé un Glossaire pour l'intelligence des Capitulaires et de la loisalique, et des traités De la grandeur des droits et prérogatives des rois et du royaume de France, De l'Excommunication et de l'Interdit, et a participé à la plupart des travaux philologiques de son frère.
- PÏISCUS (Barthélémy), mathématicien, né en 1561 a SchlauneenSilésie, m. en!613, alaissé: Tri-gonomelrix libri V, item Problematum libri X (1599, 1608, 1612), a édité le Thésaurus mathematicus, de Rheticus, 1613, et a corrigé le Magnus Canon doctrines triangulorum i\i même auteur. — Samuel P., son petit-neveu, né à Zutphen en 1637, m. en 1707, fut recteur du collège de Zutphen, puis de celui d'U-trecht. Ou lui doit un Lexicon antiquitatum romanarum, Leeuwarden, 1713, 2 vol. in-fol. (abrégé par Barrai en français, 1766,3 v. in-8), ouvrage classique pour cette matière, ainsi que des éditions estimées de Quinle-Curce, 1685-93 ; de Solin, 1689 ; de Suétone, 1690: d'Âurelius Victor, 1696.
- PITRES. V. PISTES.
- PITT (William), lord Chatham, l'un des plus grands hommes d'État de l'Angleterre, né en 1708 à Westminster, mort en 1778. était petit-fils de Thomas Pitt, gouverneur de Madras. 11 suivit d'abord la carrière militaire; contraint par sa santé de l'abandonner, il étudia les lois, et se forma en même temps à l'éloquence par la lecture des grands modèles de l'antiquité. Il fut nommé membre du parlementen 1735,et seplaçadèssondébutau premier rang des orateurs et des hommes politiques. Il combattit énergiquement le ministère de Robert Walpole, et contribua puissamment à le renverser (1743). Trois ans après (1746), il fut nommé par Georges II vice-trésorier d'Irlande, puis conseiller privé et payeur général des troupes; mais il se démit de tous ses emplois en 1755, afin de combattre librement des actes qu'il désapprouvait. 11 rentra un instant au pouvoir en 1756 avec le titre de secrétaire d'Etat, et fut peu de mois après placé à la tête du ministère de coalition, dans lequel se trouvaient avec lui Fox et lord Newcastle. Ici commence la glorieuse période de son administration. Il réorganisa les finances, assura par de sages mesures les succès des armes anglaises contre la France.j en Allemagne et en Amérique, et rétablit la prospérité publique; mais, & l'avènement de Georges III, il perdit de son crédit, et, n'ayant pu taire adopter les mesures énergiques qu'il avait proposées contre l'Espagne à lasuite mpactede famille, il se retira(1761). Il fut rappelé en 1766, et reçut à la même époque le titre de comte de Chatham, avec la pairie. Chargé de former un nouveau ministère, il n'y admit que des hommes d'un talent reconnu, et ne réserva pour lui-même que le titre de garde des sceaux; mais, accablé d'infirmités, il ne pouvait déjà plus prendre une part très-active à l'administration ; il la quitta définitivement en 1768. Néanmoins il ne cessa de suivre les affaires avec le plus vif intérêt, et combattit avec force à la tribune toutes les mesures qui lui paraissaient contraires à la justice ou à l'honneur national. En 1778, déjàprès de mourir,il se fit transporter au Parlement pour protester contre la proposition de'reconnaître l'indépendance dos Américains; mais, après un premier discours;, les forces lui manquèrent, et il fallut l'emporter; il expira peu de jours après. Il fut inhumé à Westminster, où le Parlement lui fit ériger un monument. Pittn'avaitde rival à la tribune que Fox : si cet orateur l'égalait an véhémence, il restait bien en arrière pour la correction du style et la beauté de la forme. Pitt a laissé, outre ses discours, quelques petits poèmes, des Lettres à son neveu (lord Camelford), publiées en 1804, et une Correspondance étendue, publiée en 1838. F. Thac-keray a donné L'Hist. du comte de Chatham, 1827.
- PITT (William), 2» fils dupréc.né en 1759 â-Hayes, dans le comté de Kent, entra à la Chambre des Communes en 1781, y combattit les ministres North et Rockingham, fut appelé dès l'année suivante, quoique n'ayant que 23 ans, au ministère queifenait de quitter Charles Fox, filsdu lctFox, et y remplit les fonctions de chancelier de l'échiquier : fut renversé en 1783 avec ses collègues, rentra dans l'opposition et fit échouer le bill indien de Fox, mais fut rappelé dès la fin de cette même année avec le titre de 1" lord de la trésorerie, chancelier del'éohiquier.Commerïçant son administration par un coup d'état, il brisa une majorité hostile en faisant prononcer la dissolution du Parlement; il obtint par d'habiles manœuvres une majorité favorable, remplit le trésor vide, régularisa la dette, réprima la contrebande, mit des taxes sur le luxe, fit de grandes économies, établit le fonds annuel d'amortissement, puis formula son célèbre bill indien, regardé par ses admirateurs comme;un chef-d'œuvre de sagesse et de politique. Héritier de la haine de son père pour la France, il fit concl ure contre elle en 1788 la triple alliance de l'Angleterre, de la Prusse et des Provinces-Unies, y fomenta en 1789, D0,91 les troubles civils, rompit Ouvertement avec liRépubli-que en 1793, et ne cessa depuis cette époque de faire la guerre à la France et de lui susciter des ennemis. Il ne put cependant empêcher les succès des armes françaises sur le continent, eut même beaucoup de peiné à réprimer les troubles intérieurs de la Grande-Bretagne, le soulèvement de l'Irlande, la révolte des marins, et ne réussit qu'à obérer sa nation, en lui faisant contracter une. dette énorme pour soutenir les frais d'une guerre européenne .enfin, après huit ans de lutte, se voyant abandonné des puissances continentales, qui déjà avaient signé le traité de Lu-néville (1801), il fut contraint de se retirer et fut remplacé par Addington, qui signa la paixd'Amienï (1802). La paix ayant été rompue peu de mois après, Pitt redevint ministre : il forma une 3° coalition contre la France, mais sans avoir plus de succès : il put voir la campagne d'Austerlitzf, la paix de l'resbourg (1805), et mourut en 1806, ayant totalement échoué dans la tâche qu'il s'était imposée, laissant la France ma! tresse de la moitié de l'Europo et l'Angleterre au milieu d'une crise effroyable.. Malgré les fautes de Pitt, son talent administratif, sa finesse;, son élo quence, son patriotisme, sa probité pécuniaire n'en
VVlk — 1501 — . PLAI
sont pas moins incontestables. Ses restes furent, somme ceux de son père, déposés à Westminster, malgré l'opposition de Fox. Ses principaux discours ont été publiés, avec ceux de Fox, par Jussieu et Janvry, 1819-20, 12 vol. in-8. On a uneHist. de la vie politique de Pitt, par Gifford, 1809; Tomline, évêque de Winchester et son ancien précepteur, a publié des Mémoires sur sa vie. On doit à M. L. de Vielcastel un Essai historique sur les deux Pitt, 1846. Lord Stanhope a fait paraître en 1862 TV. Pitt et son temps (trad. en 1863 par M. Guizot).
- PITTACUS, un des sept sages de la Grèce, né à Mitylène vers 650 av. J.-C, m. en 579, s'unit aux frères du poète Alcée pour chasser les tyrans de sa patrie, vainquit en combat singulier le général athénien Phrynon en l'enveloppant d'un filet qu'il avait caché sous son bouclier, fut invesli de la puissance souveraine parles Mityléniens, les gouverna sagement et leur donna de bonnes lois, puis abdiqua et n'accepta qu'une partie des terres qui lui furent alors offertes. On lui attribuait des Élégies et un Discours sur les lois qui sont perdus. On lit plusieurs maximes sous son nom dans le recueil intitulé : Sep-temsapientum dicta, Paris, 1551-53.
- PITTHÉE, Pittheus, aïeul maternel de Thésée,était fils de Pélops et d'Hippodamie, et régnait à Trézène. Il était renommé pour sa sagesse : Éthra, sa fille, mariée à Egée, lui confia l'éducation de .Thésée; Thésée à son tour lui confia celle d'Hippolyte.
- PITTORIO (L. BIGI, dit), en latinPictorius, poète latin moderne, né en 1454 à Ferrare, m. en 1525, a laissé beaucoup d'opuscules curieux et recherchés, entre autres : Candida, Modène, 1491; Tumultua-riorum carminum libri VIII, 1492; Epigrammata in Christi vitam, 1513; In Cœlestes proceres hym-norumepitaphiorumque libellus, 1514; Sacra et Sa-tyrica epigrammata, Elegise, etc., 1514.
- PITTSBURG, v. des États-Unis (Pensylvanie), ch.-l. du comté d'Alleghany, au confluent de l'Alle-ghany et de la Monongahela qui s'y réunissent pour former l'Ohio, à 588 kil. N. O. de Philadelphie, est divisée en 2 parties : Pittsburg et Alleghany-City, unies par 3 ponts ; 120 000 hab. (avec les faubourgs). Siège d'une C'rcuit-ccurt; évêchécatholique. Bibliothèque, académie. Beaux édifices, notamment Court-house; chemins de fer. Usines à fer, fonderie de canons, chantiers de construction, moulins à foulon. Aux environs, riches mines de houille. — Fondée en 1766 par les Anglais auprès du fort Duquesne, qui avait été bâti par les Français, et ainsi nommée en l'honneur de W. Pitt, alors 1er ministre. En partie détruite en 1845 par un incendie.
- PITTSBURG, lieu de l'État de Mississipi, aux États-Unis, où fut livrée les 6 et 7 avril 1862 une grande bataille entre les Fédéraux et les Séparatistes : d'abord repoussés, les Fédéraux finirent par rester maîtres du champ de bataille.
- PITYONTE, Pityus, v. de Colchide, chez les La-zes, sur le Pont-Euxin, au N. O. de Dioscurias, était au temps de l'empire sous la protection romaine. C'était un des entrepôts du commerce des Romains avec les pays du Nord et de l'Orient, et un des boulevards de l'Empire*.
- PITYUSES (îles), Pityusx insulx, groupe d'îles au S. O. des Baléares : Iviça, Formentera en sont les deux principales. Elles tiraientleur nom de ce qu'elles étaient couvertes de pins (pitys en grec).
- PIURA, v. du Pérou (Livertad), ch.-l. de district, sur le Piura, à 450 kil. N. O. de Truxillo; 10 000 h. — Ce fut le l«r établissement fondé au Pérou par Pi-zarre, en 1531.
- PIXÉRÊCOURT (GUILBEET de). V.GUILBERT.
- PIZARRE (Fr.), conquérant du Pérou, né en 1475 à TruxiJlo, dans l'Estramadure, d'un gentilhomme et d'une fille de mauvaise vie, garda les pourceaux dans sa jeunesse, s'embarqua de bonne heure pour l'Amérique, fut de l'expédition de Balboa, qui découvrit la msr du Sud (1513), se fit remarquer de Cortez, s'associa avec Almagro etLuque pour aller découvrir les régions de l'or et commanda l'expédition, fît pendant trois ans (1524-1527) un voyage d'exploration au S. de Panama, et eut à subir dans ces trois années toutes les misères imaginables. Ayant enfin trouvé le pays qu'il cherchait, il alla en Espagne, obtint de Charles-Quint le titre de vice-roi des contrées qu'il avait découvertes (1528), et entreprit, à son retour, la conquête du Pérou. Il entra dans le pays en 1531 comme allié d'Huescar contre son frère Atahualpa, s'empara de ce dernier par trahison, en tira une contribution exorbitante, puis le fit mourir perfidement; il prit ensuite Cuzco, tandis qu'un de ses officiers occupait Quito (1533), soumit tout le Pérou pendant qu'Almagro allait conquérir le Chili (1534), et fonda Lima (1535). Il fut assiégé dans cette ville par les Péruviens révoltés, mais il les repoussa.S'étant ensuite brouillé avec Almagro, il en vint aux mains avec lui, le battit à Cuzco (1538), et lui fit trancher la tête. Il gouverna dès lors plus arbitrairement que jamais : sa tyrannie étant devenue intolérable, ses ennemis se groupèrent autour du jeune Almagro, et Herreda, leur chef, vint tuer Pizarre dans son palais (1541).—Pizarre avait été puissamment seeondédans ses entreprises par ses frères. Le plus connu, Gonza-lès, l'aida à battre Almagro et fut nommé gouverneur de Quito. Après le meurtre de son frère, il rallia ses partisans et régna en maître sur tout le Pérou pendant 3 ans (1544-47). Pris en 1548 par le président de La Guasca, que Charles-Quint avait investi du pouvoir, il fut condamné à mort comme rebelle. Il était au moment d'épouser une femme du sang des Incas.
- PIZZ1GHETTONE, v. forte de Lombardie, près du confluent du Serio et de l'Adda, à 24 kil. N. O. de Crémone; 4000 hab. Casernes, château fort où fut détenu François I après la bat. de Pavie et avant sa translation en Espagne. — Souvent assiégée et prise.
- PIZZO (IL), v. d'Italie, (Calabre Ultér.), à 8 kil. N. N. E. de Monteleone, sur le golfe de Sainte-Euphémie; 5000. hab. Port assez mauvais. C'est là que Murât débarqua en 1815 : il y fut aussitôt pris, fut jugé et fusillé en quelques heures.