Bent Larsen

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Bent Larsen (né le 4 mars 1935 à Thisted - ) est un joueur d'échecs danois.

Sommaire 1 Biographie 2 Carrière 2.1 Tournois interzonaux 2.2 Matchs des candidats 2.3 Tournois 2.4 Compétitions par équipes 2.4.1 Olympiades 2.4.2 Championnat d'Europe par équipes 2.4.3 Match URSS contre le Reste du monde 2.5 Distinction 2.6 Divers 3 Le style 4 Deux parties 5 Pubication 6 Liens externe

[modifier] Biographie

Il apprit à jouer à l'âge de 7 ans par un camarade de classe. Plus tard, ses études l'orientaient vers un diplôme d'ingénieur en génie civil, quand il décida de devenir joueur d'échecs professionnel en 1956.

Il fut champion du Danemark à six reprises : en 1954, 1955, 1956, 1959, 1963 et 1964.

Il obtint le titre de maître international en 1954, grâce à sa performance à l'Olympiade d'Amsterdam, et celui de grand-maître international, en 1956, après l'Olympiade de Moscou.

En 1980, il fit connaissance de sa seconde épouse à Buenos Aires. Depuis cette époque, il vit en Argentine.

[modifier] Carrière

On considère Larsen comme le plus fort joueur d'échecs qui ait jamais vu le jour au Danemark. Dans la seconde moitié des années 1960 et au début des années 1970, il était avec Bobby Fischer le meilleur joueur non-soviétique au monde. Il fait pourtant partie, à l'instar de Paul Keres, David Bronstein ou Viktor Kortchnoï, des joueurs du sommet de l'élite qui dominèrent leur époque, mais ne devinrent jamais champions du monde.

[modifier] Tournois interzonaux

Larsen prit part à huit tournois interzonaux.

• Il se qualifia pour le tournoi interzonal de Portorož de 1958 grâce à sa 3^e-4^e place du tournoi zonal de Wageningen en 1957, mais il n'y occupa qu'une modeste 16^e place (+5 -8 =7).

Il ne put se qualifier pour le tournoi interzonal de Stockholm de 1962 à cause de sa 4^e place du tournoi zonal de Berg en Dal en 1960.

• Son retour en 1964 au tournoi d'Amsterdam fut un énorme succès, puisqu'il partagea la 1^e-4^e place (+13 -2 -8). Il fut le seul non-Soviétique à occuper une des six premières places et se qualifia pour les matchs des candidats.
• Lors du cycle suivant, l'interzonal de Sousse fut pour Larsen un triomphe, car il conquit la 1^e place avec 1½ point d'avance sur ses trois poursuivants (+13 -3 =5), un score impressionnant pour ce niveau de compétition. Cette victoire lui donna le droit de disputer les matchs des candidats.
• En 1970 à Palma de Majorque, Bobby Fischer domina l'interzonal et Larsen partagea la 2^e-4^e place (+9 -2 =12), après avoir battu le vainqueur, et accéda à nouveau aux matchs des candidats.
• L'interzonal de Leningrad en 1973 fut une grosse déception, puisqu'il ne prit que la 5^e-6^e place (+8 -5 =4), ce qui l'excluait de la course au titre.
• Le succès revint à l'interzonal de Bienne en 1976 où il s'adjugea la 1^e place (+8 -2 =9) qui lui ouvrit les portes des matchs des candidats.
• A Rīga en 1979, il fut éliminé par sa 7^e place (+7 -4 -6).
• Pour sa dernière participation aux cycles des candidats, il ne se classa que 6^e-7^e de l'interzonal de Las Palmas de 1982 (+4 -4 =5).

[modifier] Matchs des candidats

Larsen était plus à l'aise en tournoi qu'en match et les matches des candidats pour le titre mondial ne lui réussirent guère.

• En 1965, il élimina Borislav Ivkov en quarts de finale (+4 -1 =3) avant d'être battu en demi-finale par Mikhaïl Tal (+2 -3 =5).

Les règles de la Fédération internationale des échecs prévoyaient un match entre les deux éliminés des demi-finales pour déterminer qui se classait 3^e du cycle des candidats afin qu'il puisse pallier l'éventuel désistement d'un qualifié durant le cycle ultérieur. En 1966 à Copenhague, Larsen remporta ce match contre Efim Geller (+3 -2 =4).

• En 1968, il domina Lajos Portisch en quarts de finale (+3 -2 =5) et tomba en demi-finale devant Boris Spassky (+1 -4 =3).

Pour la même raison qu'au cycle précédent, il disputa, à Eersel en 1969, un match pour la 3^e place contre Mikhail Tal et le gagna (+4 -1 =3).

• En 1971, il battit Wolfgang Uhlmann en quarts de finale (+4 -2 =3) avant d'être sèchement éliminé par Bobby Fischer (-6).
• En 1977, il disparut dès les quarts de finale, éliminé par Lajos Portisch (+2 -5 =3).

[modifier] Tournois

De la fin des années 1950 aux années 1970, il comptait parmi les favoris des compétitions auxquelles il participait et il remporta de nombreux tournois.

• 1956/57 - Hastings ex aequo avec Svetozar Gligorić
• 1958 - Mar del Plata
• 1961 - Beverwijk ex aequo avec Borislav Ivkov
• 1966 - Le Havre
• 1967 - La Havane, Palma de Majorque et Winnipeg ex aequo avec Klaus Darga
• 1968 - Monte-Carlo
• 1969 - Palma de Majorque et Büsum
• 1970 - Lugano et Vinkovci
• 1972 - Teesside
• 1972/73 - Hastings
• 1973 - Grenå et Manille

Il prit aussi les places d'honneur de nombreux autres tournois prestigieux. Par ailleurs, il remporta le championnat open du Canada à Toronto en 1968 et le championnat open des États-Unis à Aspen en 1968 et Boston en 1970.

[modifier] Compétitions par équipes

[modifier] Olympiades

Larsen défendit les couleurs du Danemark au cours de six éditions et joua toujours au premier échiquier. A la différence des autres grands-maîtres de son niveau qui se faisaient souvent remplacer, il présentait la particularité de jouer un nombre élevé de parties en participant à presque toutes les rondes des Olympiades.

• 1954 - Amsterdam : +11 -3 =5 - Médaille de bronze
• 1956 - Moscou : +11 -1 =6 - Médaille d'or
• 1958 - Munich : +11 -4 =4
• 1966 - La Havane : +9 -5 =4
• 1968 - Lugano : +8 -5 =5
• 1970 - Siegen : +11 -2 =4 - Médaille de bronze

[modifier] Championnat d'Europe par équipes

• En 1971, le Danemark disputa la phase préliminaire de cette compétition, mais ne put se qualifier pour phase finale de Bath en 1973. Larsen y marqua 5 points sur 6 (+1 -1 contre Włodzimierz Schmidt, +2 contre Wolfgang Uhlmann et +2 contre Ilkka Saren).

Il ne participa pas aux autres éditions de cette épreuve.

[modifier] Match URSS contre le Reste du monde

Pour la rencontre de 1970 à Belgrade, il était initialement prévu que Bobby Fischer jouât au 1^er échiquier de la sélection internationale. Mais Larsen fit valoir que ses résultats des années passées étaient supérieurs à ceux de l'Américain et revendiqua le droit d'être à la tête des adversaires de l'URSS. Il menaça même de se retirer si sa demande n'était pas acceptée. Finalement il fut opposé à Boris Spassky au 1^er échiquier. Leur match se solda par une égalité (+1 -1 =1), avant que le Soviétique cédât sa place à Leonid Stein pour la quatrième partie que Larsen remporta (+1). Son score global fut donc positif (+2 -1 =1).

[modifier] Distinction

En 1967, Larsen fut le premier récipiendaire de l'Oscar du meilleur joueur de l'année, récompense honorifique alors nouvellement créée et attribuée par les journalistes spécialisés.

[modifier] Divers

En 1988, il perdit une partie contre l'ordinateur Deep Thought lors du Software Toolworks Championship, devenant le premier grand-maître à essuyer une défaite contre un ordinateur dans un tournoi.

Larsen continue à jouer de façon occasionnelle. En 1999, il finit 7^e sur 10 au championnat du Danemark ; il fut 4^e au Mémorial Nadjorf à Buenos Aires en 2002.

En juillet 2004, son classement Elo était encore de 2 470.

[modifier] Le style

Larsen est un joueur doté d'une grande imagination, essayant de nombreuses idées jugées peu orthodoxes. On peut aussi se rappeler ses ouvertures peu habituelles. Il est l'un des très rares grands-maîtres à avoir employé le début Bird (1. f4) assez régulièrement, et avec lequel il battit Boris Spassky au tournoi interzonal d'Amsterdam en 1964, ou l'attaque Nimzo-Larsen (1. b3), nommée ainsi en son honneur et celui de Aaron Nimzowitsch. En 1979, il vainquit Anatoli Karpov à Montréal avec la peu fréquente défense scandinave (1.e4 d5).

Son style est marqué par des attaques farouches, jouant exclusivement pour le gain au lieu de rechercher des nulles tranquilles, ce qui lui a parfois valu quelques désillusions. Ceci fut paticulièrement vrai lors de son match de 1971 contre Bobby Fischer où il pouvait annuler certaines parties, mais préféra jouer pour le gain et perdit.

[modifier] Deux parties

Bien que Larsen ait un total négatif contre Bobby Fischer, il le battit deux fois avec les Noirs. Voici l'une de ses victoires à Santa Monica en 1966 :

1. e4 e5 2. Cf3 Cc6 3. Fb5 a6 4. Fa4 Cf6 5. O-O Cxe4 6. d4 b5 7. Fb3 d5 8. dxe5 Fe6 9. c3 Fc5 10. Cbd2 O-O 11. Fc2 Ff5 12. Cb3 Fg4 13. Cxc5 Cxc5 14. Te1 Te8 15. Fe3 Ce6 16. Dd3 g6 17. Fh6 Ce7 18. Cd4 Ff5 19. Cxf5 Cxf5 20. Fd2 Dh4 21. Df1 Cc5 22. g3 Dc4 23. Dg2 Cd3 24. Fxd3 Dxd3 25. Fg5 c6 26. g4 Cg7 27. Te3 Dd2 28. b3 b4 29. Dh3 bxc3 30. Dh6 Ce6 0-1

Dans le même tournoi, avec les Blancs, il prit aussi le dessus sur le champion du monde Tigran Petrossian:

1.e4 c5 2.Cf3 Cc6 3.d4 cxd4 4.Cxd4 g6 5.Fe3 Fg7 6.c4 Cf6 7.Cc3 Cg4 8.Dxg4 Cxd4 9.Dd1 Ce6 10.Dd2 d6 11.Fe2 Fd7 12.0-0 0-0 13.Tad1 Fc6 14.Cd5 Te8 15.f4 Cc7 16.f5 Ca6 17.Fg4 Cc5 18.fxg6 hxg6 19.Df2 Tf8 20.e5 Fxe5 21.Dh4 Fxd5 22.Txd5 Ce6 23.Tf3 Ff6 24.Dh6 Fg7 25.Dxg6 Cf4 26.Txf4 fxg6 27.Fe6+ Tf7 28.Txf7 Rh8 29.Tg5 b5 30.Tg3 1 - 0

[modifier] Pubication

• Bent Larsen, Mes 50 meilleures parties d'échecs, Petite Bibliothèque Payot, 1992

[modifier] Liens externe

• (en) Courte biographie et parties de Bent Larsen sur ChessGames.com

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