Bataille de Siffin
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La bataille de Siffin se produisit en juin/juillet 657 (moharram 37 AH). Le plus fort de la bataille se produisit du 19 ou 20 juillet (1 et 2 Çafar 37 AH) sur les rives de l'Euphrate près de la ville syrienne actuelle de Ar-Raqqa. Ce fut le dernier combat entre Mu`awîya et `Alî.
[modifier] Histoire
L'armée de Mu`awîya venant de Damas comptait 80 000 hommes, celle d'`Alî 50 000 hommes. L'armée d'`Alî arriva à Raqqa et fit construire un pont pour traverser le fleuve. Une première bataille eut lieu entre les deux avant-gardes qui se replièrent chacune dans son camp. L'armée de Mu`awîya prit position sur les rives du fleuve ce qui empêchait les troupes d'`Alî d'accèder à l'eau. Après une courte négociation Mu`awîya permit aux troupes d'`Alî d'aller au fleuve. Les deux armées se reposèrent pendant deux jours. `Alî envoya des émissaires demandant de le reconnaître comme seul souverain légitime, Mu`awîya refusa prétextant qu'il était là pour venger `Uthman.
Au début du mois de mouharram, `Alî déclara qu'il voulait que l'on cesse les combats pendant le mois sacré. Durant ce mois, les deux armées se firent face, sans réel combat et dans l'espoir d'une conciliation. À la fin du mois, `Alî dit à ses hommes : « préparez vous à combattre demain ». Un assaut général qui dura deux jours vit l'armée de Mu`âwîya reculer. Les deux camps comptèrent de nombreux blessés et tués. À la fin de cet assaut l'armée de Mu`âwîya et celle d'`Alî comptèrent 40 000 tués sans compter ceux qui moururent de leurs blessures dans les jours suivants. `Amr ben al-`As, le général de Mu`âwîya utilisa alors une ruse : il fit mettre au bout des lances de ses soldats une page du Coran. Les soldats de l'armée d'`Ali arrêtèrent le combat ne voulant pas combattre contre le livre saint.
Les deux adversaires convinrent alors d'un arbitrage. `Alî signa, plutôt contraint, un traité qui devait durer huit mois, laissant à `Amr et à Abû Musa al-Ach`arî le soin de trancher le conflit. Un certain nombre de partisans d'`Alî refusent cette solution, arguant qu'`Alî avait été désigné par Allah comme calife et qu'il n'a donc pas le droit de revenir sur cette décision divine. Ces réfractaires formèrent ensuite le courant kharidjite. `Alî retourna ver Koufa[1].
Les deux arbitres désignés à Siffin devaient examiner le Coran chacun de son côté. Mu`âwîya et `Alî devaient envoyer quatre cents hommes parmi les mieux qualifiés pour devenir calife pour assister aux débats. Abû Musa dit que le futur calife ne pouvait être ni Mu`âwîya ni `Alî, `Amr lui répondit qu'il ne voyait pas pourquoi exclure Mu`âwîya, alors qu'`Alî, au contraire devait être exclus comme responsable de la mort de `Uthman. Finalement ils semblèrent tomber d'accord de soumettre le califat à l'élection et d'en exclure Mu`âwîya et `Alî. Tout le monde se sépara et les Syrien nommèrent Mu`âwîya prince des croyants[2].
Les kharidjites dirent alors à `Alî « maintenant que tu as accepté cette conciliation, tu es hérétique et il nous est permis de te tuer ». `Alî remporta une victoire contre les kharidjites à Nahrawân et voulut se diriger vers Damas pour affronter de nouveau Mu`âwîya, mais ses troupes demandèrent un repos à Koufa (658)[3].
Dans les mois qui suivirent, `Alî perdit un grand nombre de ses partisans : même son frère `Aqil rallia Mu`âwîya[4].
Trois ans plus tard des kharijites organisèrent le triple meurtre des protagonistes de cet arbitrage. Mu`âwîya à Damas, `Alî à Koufa et l'arbitre du conflit `Amr en Égypte devaient être assassinés le même jour. Ali est mort de ses blessures, Mu`âwîya fut blessé et survécut et `Amr échappa complètement à l'attentat (661).
Hasan, fils aîné d'`Alî renonça à toute prétention. Hasan et sa famille se retirèrent alors à Médine (662). Aux termes de la conciliation de Siffin Mu`âwîya devenait le seul candidat au titre de calife et il fut alors généralement accepté comme calife. Ensuite, Mu`âwîya fit empoisonner Hasan (670). Husayn, second fils d'`Alî se rendit à La Mecque avec toute sa famille pour y rester.