Ballad of John and Yoko
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Ballad of John and Yoko | |||||
Single par The Beatles | |||||
Face A | Ballad of John and Yoko | ||||
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Face B | Old Brown Shoe | ||||
Sortie | 30 mai 1969 | ||||
Durée | 2:59 | ||||
Genre(s) | Rock | ||||
Format | 45 tours | ||||
Auteur(s) | John Lennon et Paul McCartney | ||||
Label | Apple Records | ||||
Singles de The Beatles | |||||
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Ballad of John and Yoko est une chanson des Beatles, composée par John Lennon, publiée en single le 30 mai 1969 avec Old Brown Shoe de George Harrison en face B. Première chanson du groupe directement mixée en stéréo[1], elle fut enregistrée par John Lennon et Paul McCartney seuls et en un temps record, le 14 avril 1969[1]. Rapidement propulsée en tête des charts britanniques, elle y succéda à Get Back.
Sommaire |
[modifier] Genèse et composition
Mars 1969. En partant de Southampton, John Lennon et Yoko Ono tentent de se marier en France, pour une « lune de miel au bord de la Seine ». Comme ce n’est pas possible, ils trouvent une solution à Gibraltar, territoire britannique, et le 20, ils y convolent en justes noces. Dans la foulée, le couple rejoint Amsterdam, où il a loué la suite 902 de l’hôtel Hilton[2], et pendant une semaine, il reste au lit, s’offrant en pyjamas à la meute médiatique, tous les jours entre 10h et 22h, pour parler de paix, inlassablement. Pour faire de la « publicité » à la paix, en profitant de l’aura planétaire de John Lennon[2]. C’est le fameux « Bed-in » qui sera également pratiqué à Montréal fin mai cette année-là. John et Yoko passent ensuite par Vienne puis rentrent à Londres où ils donnent une conférence de presse.
C’est tout cela que John Lennon raconte en détail dans The Ballad of John and Yoko. Une chanson urgente qu’il apporte à Paul McCartney mi-avril en lui demandant, alors que George Harrison et Ringo Starr sont absents — le premier est à l’étranger, le second est en train de tourner le film The Magic Christian avec Peter Sellers - d’aller au plus vite en studio, tous les deux, pour l’enregistrer.
Paul remarque tout d’abord les paroles qui lui rappellent sûrement de très mauvais souvenirs : Christ you know it ain't easy, You know how hard it can be. The way things are going They're going to crucify me (Christ, tu sais que ce n’est pas facile! Tu sais comme ça peut être dur ! Vu comment ça se passe, ils vont finir par me crucifier !).
« Jesus-Christ ! Crucifier ! Tu plaisantes, non ? Tu vas encore rendre des gens furieux ! » s’exclame Paul. « Oui mais faisons là ! » dit John. « Juste toi et moi, on fonce aux studios ! »[1]. Paul donne son accord « Ok, je jouerai de la basse, du piano et de la batterie ». Des années après, Paul déclare « et il est bien possible que j’y ai joué de la guitare aussi ! »[1]. Il se trompe sur ce point.
La chanson elle-même, sur une structure rock classique en mi (mi, la, si, pont en la) est décrite par John Lennon comme « une ballade à l’ancienne. Ce n’est que l’histoire de notre mariage, de nos séjours à Paris, Amsterdam, Vienne, tout ça. C’est « Johnny B. Paperback Writer ! »[3].
[modifier] Enregistrement
The Ballad of John and Yoko est une chanson écrite dans l’urgence, enregistrée dans l’urgence et publiée dans l’urgence. Le 14 avril 1969, John et Paul sont à pied d’œuvre dans le studio 3 d’Abbey Road avec George Martin et les ingénieurs du son Geoff Emerick et John Kurlander. Les choses ne traînent pas. Ils commencent par enregistrer la piste de base, Paul à la batterie, John avec sa guitare acoustique et au chant. Ils réalisent onze prises différentes. Tout se passe dans la bonne humeur, et dans la complicité entre les deux partenaires, dont on sait pourtant à quel point ils se sont déchirés en 1969. À un moment, sur une des prises, on entend John dire « Va un peu plus vite, Ringo ! » et Paul de répondre, « OK, George !». Paul se rate plusieurs fois sur le break (trois coups de caisse claire) de la fin du pont, lorsque Lennon dit « Think! »[1].
La prise 10 étant considérée comme la meilleure, c’est sur celle-là que Lennon et McCartney ajoutent basse, piano, chœurs, maracas (Paul), deux autres parties de guitare rythmique, chant, chœurs, percussions (John). Le studio a été réservé de 14h30 à 21h, mais tout est fini avec une heure d’avance, y compris le mix stéréo, débouchant sur la publication du premier single des Beatles qui n’a pas de version mono[1].
« C’était à peine un morceau des Beatles, et pourtant c’en était un », dira George Martin. « John avait d’ailleurs déjà mentalement quitté le groupe. Je crois que c’est là que tout a commencé »[3]. C'est-à-dire la formation du Plastic Ono Band, le départ de Lennon...
Il fut d’ailleurs avancé que Paul McCartney, en acceptant d’enregistrer le travail de son partenaire, en le faisant avec enthousiasme, pour déboucher sur la première face A signée John Lennon d'un single allant en tout en haut des charts depuis presque deux années (après All You Need Is Love en juillet 1967, tous les N°1 sont en effet l’oeuvre de McCartney), aurait retardé l’échéance. Autrement dit, que Paul aurait suffisamment apaisé John pour que celui-ci reste avec les Beatles, le temps de réaliser durant l’été l’album Abbey Road avant de tirer définitivement sa révérence.
[modifier] Parution et réception
Publié rapidement après son enregistrement, le 30 mai 1969, sur un single où figure Old Brown Shoe de George Harrison en face B, The Ballad of John and Yoko atteint tout aussi rapidement la première place des charts en Angleterre. Il succède à un autre titre du groupe, Get Back. Les 16e 17e N°1 des Beatles dans leur pays ! Mais pas aux Etats-Unis. La chanson est presque comme prévu interdite sur bon nombre de radios, et comme pronostiqué par Paul à cause des mots « Christ » et « Crucify » qui rappellent l’énorme scandale de 1966 (« Nous sommes plus populaires que Jésus ») provoqué en Amérique par John Lennon.
Comme pour beaucoup d'autres chansons des Beatles sorties en single durant leur carrière, The Ballad of John and Yoko finira par se retrouver sur trois albums : The Beatles 1967-1970 dit "album bleu" en 1973, Past Masters, Volume 2 qui réunit en 1988 toutes les faces A et B des 45 tours du groupe, et enfin One en 2000, qui comme son nom l'indique, compile tous leurs N°1.