Aspects toxicologiques du mercure
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Le mercure est dangereux pour la santé, il affecte principalement les fonctions cérébrales et rénales et est soupçonné d'être la cause de certains cancers.
Cet élément est d'autant plus toxique qu'il s'évapore facilement et que ses vapeurs sont aisément assimilées par l'organisme. De plus, l'absorption simultanée de cuivre, de zinc ou de plomb tend à accroître le pouvoir nocif du mercure.
Il est important de distinguer les effets du mercure élémentaire Hg des effets des composés organiques du mercure (méthylmercure CH3Hg notamment) beaucoup plus toxiques.
L'intoxication au mercure s'appelle hydrargyrie ou hydrargyrisme.
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[modifier] Du mercure comme poison
A l'époque romaine, les criminels condamnés à travailler dans les mines de sulfure de mercure (HgS) avaient une courte espérance de vie. Au Ier siècle, Pline l'Ancien décrivait déjà les symptômes de l'empoisonnement au mercure.
Ce problème reste actuel : Aux États-Unis, aujourd'hui, près de 12% des femmes en âge de procréer ont un taux de mercure sanguin supérieur aux recommandations de l'Agence de protection de l'environnement des États-Unis.
Et au cours de l'histoire, on peut dénombrer de nombreux autres cas d'empoisonnement au mercure.
[modifier] Les maladies professionnelles
On a utilisé des solutions de nitrate de mercure pour préserver et traiter les peaux en vue de la fabrication de chapeaux. Il a même été dit que cela a inspiré Lewis Carroll pour le personnage du chapelier fou dans Alice au pays des merveilles. En France, les maladies liées au mercure ont été parmi les premières reconnues comme maladies professionnelles dès 1919.
[modifier] Les intoxications aiguës accidentelles
- Incendie d'Idria (Italie) en 1803 : 900 personnes intoxiquées
- Accident à bord du navire Triumph en 1810 : ce navire transportait des vessies de mercure. Leur ouverture accidentelle et les vapeurs de mercure consécutives causèrent la mort de 3 personnes. 200 autres tombèrent malades.
- Mort en juin 1997 d'un professeur de chimie Karen Wetterhahn.
[modifier] La consommation de semences empoisonnées
On a utilisé dès 1890 des composés à base de mercure pour une meilleure conservation des semences. Cette pratique s'est généralisé à partir de 1915. Cela a donné lieu depuis à de nombreux accidents. Des personnes furent empoisonnées en consommant par erreur des semences traitées. Voici les exemples connus :
- Irak :
- Pakistan : 1961 - 4 morts
- Guatemala : 1966 - 20 morts
- Russie : 1970 - 2 morts
- Ghana : 1974 - 20 morts
Il y eut 3 intoxications en 1970 aux États-Unis liées à la consommation de porcs nourris avec des semences traitées.
Le traitement des semences à l'aide de composés mercuriques est interdit depuis 1982 en Europe de l'Ouest.
Les composés utilisés pour le traitement étaient notamment : le chlorophénylmercure, l'acétate de phénylmercure, le chlorure de méthylmercure, le phosphate d'éthylmercure, ...
[modifier] La consommation de poissons intoxiqués
Citons par exemple la tragédie de la baie de Minamata au Japon.
De manière générale, il convient par précaution d'éviter que les femmes enceintes et les enfants de moins de 2 ans consomment plusieurs fois par mois des gros poissons de haute mer (éviter daurade, espadon, marlin, requin et thon) : un poisson contaminé peut contenir 23 mg de mercure par kg de poids humide soit près de 100 000 fois la concentration de l'eau environnante. Attention, les poissons prédateurs d'eau douce peuvent également être contaminés. Par contre, la consommation de mollusques bivalves ne semble pas poser problème.
[modifier] Du mercure comme remède ou comme outil médical
[modifier] Le mercure et la syphilis
En 1527, Paracelse préconisait déjà le mercure en poudre comme principe actif d'onguent (pommade grise) pour guérir la syphilis. Ce remède a malheureusement été plus ou moins utilisé jusqu'à l'arrivée de la pénicilline.
[modifier] Le mercure dans les amalgames dentaires
[modifier] Thermomètre et tensiomètre à mercure
[modifier] Conservateur mercuriel dans les vaccins
On utilise depuis les années 1930 le thiomersal ( ou Ethylmercurithio 2 benzoate de sodium ) comme agent conservateur dans les vaccins. De nombreux effets secondaires lourds ont été signalés à maintes reprises. A titre de précaution, mais particulièrement à cause de l’indignation d’organismes de santé indépendants et du mécontentement public, les laboratoires tendent aujourd'hui à limiter au maximum son usage au profit d'autres conservateurs. Les vaccins pour nourrissons et enfants sont tout spécialement concernés. Les risques liés à ces vaccins ne sont pas négligeables. A savoir également que le vaccin antigrippal Fluvirine (laboratoire Evans Medical) contient des « traces » de mercure ; curieusement cet élément n’est pas mentionné dans le dictionnaire Vidal des médicaments.
[modifier] Le mercurochrome
Le mercurochrome a longtemps été utilisé comme antiseptique. Cependant, des craintes vis à vis de sa toxicité, font qu'on lui préfère des molécules plus récentes. La marque commerciale « Mercurochrome » continue a fabriquer des antiseptiques, mais sans mercure.
[modifier] Règles et seuils de précaution
Sauf précisions, on parle ici de mercure inorganique. Les valeurs concernant les formes organiques du mercure pouvant être inférieur. Les valeurs ne sont données qu'à titre indicatifs.
L'OMS fixe la dose hebdomadaire maximale de mercure à 5 µg par kg de poids corporel. Il convient en milieu industriel de ne pas dépasser une concentration de 0,05 mg/m³ de mercure. Attention cependant, la limite est abaissée à 0,01 mg/m³ pour les formes organiques du mercure.
On ne doit pas dépasser une concentration de 0,3 µg/m³ pendant 24 heures consécutives pour l'air ambiant. Cette valeur limite impose de surveiller attentivement les rejets atmosphériques industriels.
L'eau potable ne doit pas contenir plus de 1 µg/l de mercure.
Pour l'adulte, les premiers effets visibles d'une intoxication au mercure ont lieu pour une concentration minimum de 100 µg/l de sang. La valeur limite pour les travailleurs exposés est généralement fixée à 15 µg/l de sang, 5 µg/l de sang pour la population générale ( soit 5 µg/g de créatine pour l'urine).
L'utilisation de cet élément polluant est aujourd'hui proscrite, son rejet est contrôlé. Malgré cela, son utilisation dans la prospection aurifère pose de graves problèmes de santé publique.
[modifier] Sources & Références
Bien qu'issus de sources fiables, les chiffres donnés le sont à titre indicatif et ne sauraient être considérés comme les plus récents.
[modifier] Bibliographie
- (fr) Précis de médecine du travail - chapitre « Mercure » - 4e édition
- (fr) Publications du Centre de Toxicologie du Québec
[modifier] Liens externes
- Une conférence sur le danger potentiel des amalgames dentaires et de certains médicaments, avec une toxicité du mercure pour les neurones pour des concentrations très faibles (nanomolaires)
- Association « Non au mercure dentaire »
- références d'articles démontrant la toxicité des amalgames dentaires
- (fr)Mercure fabrication enseignes lumineuses (Fiche INRS)
- (fr)Exposition professionnelle des assistantes dentaires Documents pour le médecin du travail INRS
[modifier] Notes
- ↑ Articles en anglais : Science 1973, 181, 230.