Aspects sociaux de l'affaire Dreyfus
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Les aspects sociaux de l'affaire Dreyfus sont très souvent évoqués. L'Affaire est en effet un séisme qui touche les couches de la société française à des degrés divers. Le premier effet remarqué est le développement important de l'antisémitisme, mais d'autres aspects sont exacerbés par l'événement.
Cet article fait partie d'une série sur l’affaire Dreyfus |
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[modifier] La société française dans l'affaire Dreyfus
[modifier] L'antisémitisme de l'affaire Dreyfus
[modifier] L'antisémitisme avant l'affaire dreyfus
[modifier] Les Églises dans l'affaire Dreyfus
[modifier] Le rôle de l'église catholique
À la fin du XIXe, la religion catholique est religion d'État. À de très rares exceptions très mal vécues, tous les enfants français sont baptisés. La France est toujours la fille aînée de l'Église, et comme pour le ministère de la Guerre on nomme généralement un militaire au gouvernement, le ministre des cultes est toujours un prélat. Dans tous les tribunaux de France, un crucifix est au mur, surplombant la Cour. L'église catholique exerce ainsi une pression incontestable sur la société française.
Le rôle de l'Église dans l'affaire Dreyfus est donc logiquement montré du doigt. L'antisémitisme diffus existant dans toutes les couches de la société française, provoque une forme d'affrontement inéluctable. L'attitude du monde catholique devant l'affaire Dreyfus est de ce fait très souvent assimilé à un antidreyfusisme exacerbé. Toutefois, bien que certaines entités de l'Église aient incontestablement choisi le camp des antirévisionnistes, et notamment sa presse assomptionniste qui possède le quotidien La Croix et l'hebdomadaire Le Pèlerin, il convient de nuancer le propos car à l'image de la société française, le monde catholique est très diversifié.
On considère généralement que l'Église de France a été neutre pendant toute la durée de l'événement. Aucune prise de position officielle n'est en effet recensée de la part des évêques et du clergé séculier[1]. L'Église est donc très discrète tout au long des douze années de l'affaire, ce qui n'est pas le cas en d'autres circonstances. Dans Le Figaro du 15 mars 1899, le pape Léon XIII affirme : « La vraie accusée n'est-elle pas la République ? Qu'on n'espère pas faire de cette affaire de partis une affaire de religion. » Et il ajoute en laissant supposer son point de vue : « Heureuse la victime que Dieu reconnaît assez juste pour assimiler sa cause à son propre fils crucifié. »[2]
Mais le silence général, perçu comme assourdissant pour quelques contemporains, qui est alternativement interprété comme un refus ou un acquiescement. C'est évidemment le cas de la fièvre antisémite qui n'est absolument pas dénoncée par l'Église. On explique souvent cette neutralité par la volonté de ménager les gouvernements successifs et d'éviter tout conflit avec l'État. L'opinion des Dreyfusards est toute différente puisque de Jaurès à Reinach en passant par Clemenceau, on voit dans l'attitude neutre de l'épiscopat, l'expression d'un complot clérical de « l'hydre jésuite. »[3] Mais cette vision semble être excessive. En effet, des indices montrent que l'engagement du monde clérical est faible même au plus haut de l'affaire. Ainsi le Monument Henry, souscription organisée au bénéfice de la veuve du commandant Henry qui s'est suicidé après la découverte de ses forfaits, ne totalise pas plus de quatre cents signatures cléricales sur cinquante mille[4]. Cela dit, une bonne partie des forces antidreyfusardes revendiquent leur appartenance à une France catholique et opposent leur croyance à la volonté de plus en plus forte exprimée par ceux qui veulent la révision du procès Dreyfus à partir de 1897.
[modifier] L'attitude protestante
[modifier] L'anti-thèse franc-maçonne
[modifier] Bibliographie
- Pierre Birnbaum, L'Affaire Dreyfus, la République en péril, éd. Gallimard, coll. « Découvertes », 1994. (ISBN 978-2070532773)
- Chanoine Louis Capéran, L'anticléricalisme et l'affaire Dreyfus - 1897-1899, Toulouse 1948
- Michel Drouin (dir.), L'Affaire Dreyfus , Flammarion, 1994, réédition 2006 (sous le titre : L’affaire Dreyfus. Dictionnaire). (ISBN 2082105477).
- Vincent Duclert, Dreyfus est innocent, histoire d'une affaire d'État, Larousse, 2006 (ISBN 203582639).
- Jean-Marie Mayeur, Les catholiques dreyfusards, Revue historique, avril juin 1979.