Étoiles, garde-à-vous !
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Étoiles, garde-à-vous ! | |
Auteur | Robert A. Heinlein |
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Genre | Science-fiction |
Version originale | |
Titre original | Starship Troopers |
Éditeur original | G. P. Putnam's Sons |
Langue originale | Anglais |
Pays d’origine | États-Unis |
Date de parution originale | Décembre 1959 |
ISBN original | ISBN 0-450-02576-4 |
Version française | |
Traducteur | Michel Demuth |
Date de parution |
Étoiles, garde-à-vous ! (titre original : Starship Troopers) est un roman de science-fiction de l'auteur américain Robert A. Heinlein. Il a été publié une première fois, en série et dans une version abrégée, sous le titre Starship Soldier dans le magazine de science-fiction The Magazine of Fantasy & Science Fiction en octobre-novembre 1959. Il a été publié comme roman en 1959. Le titre français de l'ouvrage vient d'une chanson de Guy Béart.
L'histoire est racontée à la première personne à travers les yeux d'un jeune soldat philippin, Juan "Johnnie" Rico, engagé dans l'infanterie mobile, une unité militaire futuriste munie d'armures d'énergie. Son sujet est l'évolution de la carrière militaire de Rico progressant de simple recrue à officier dans une guerre interstellaire opposant l'humanité à une espèce insectoïde, connue sous le nom d'arachnides (The Bugs en anglais). À travers le regard de Rico, Heinlein fournit une analyse morale et philosophique de la souffrance, de la vertu civique, de la nécessité de la guerre et de la peine capitale, et de la nature de la délinquance juvénile[1].
Étoiles, garde-à-vous ! obtint le prix Hugo du meilleur roman en 1960, et conduit à la création d'un nouveau genre littéraire : la science-fiction militaire. Il a été adapté au cinéma par Paul Verhoeven sous le titre original Starship Troopers en 1997. Le roman a affronté les critiques littéraires : certains apparentent la position de Heinlein à du militarisme[2].
« Au "juteux" Arthur George Smith, soldat, citoyen, homme de science, et à tous les adjudants de tous les temps qui on œuvré pour faire de jeunes garçons des hommes »
— Robert A. Heinlein, dédicace de Étoiles, garde-à-vous !
Sommaire |
[modifier] Écriture de Starship Troopers
Pour écrire le roman Starship Troopers, Robert A. Heinlein s'inspira de son propre passé militaire en tant qu'officier de l'U.S. Navy avec six ans de service. Selon ses propres dires, son désir de l'écrire remontait au 5 avril 1958 quand lui et sa femme lurent dans un journal un appel posté par le National Committee for a Sane Nuclear Policy pour une suspension unilatérale des tests d'armement nucléaire menés par les États-Unis. En réponse, le couple Heinlein créa une ligue, appelée the Patrick Henry League pour apporter leur soutien au programme de tests. Il fit une pétition pour demander au président Eisenhower de résister aux pressions politiques. Le nom de la ligue est un hommage rendu à Patrick Henry. Suite à l'insuccès de son combat, Heinlein se trouva lui-même attaqué pour sa prise de position [3].
Heinlein travaillait sur Stranger in a Strange Land lorsqu'il commença l'écriture de Starship Troopers. Le roman fut d'abord publié dans une revue de science fiction américaine The Magazine of Fantasy & Science Fiction en octobre et novembre 1959 comme un feuilleton appelé Starship Soldier. Originellement écrit comme roman juvénile pour Charles Scribner's Sons, il fut rejeté[4] et fut finalement publié comme roman adulte par G. P. Putnam's Sons[5].
De plusieurs manières, Starship Troopers fut un tournant dans la carrière littéraire de Heinlein. Il avait auparavant écrit des romans adultes et juvéniles pour Schribner's ; toutefois, suite au refus de Starship Troopers, il mit fin à son rapport de longue date avec cette maison d'édition, et commença alors à aborder des thèmes adultes[6].
[modifier] Résumé
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Ce qui suit dévoile des moments clés de l’intrigue.
La narration de Starship Troopers se situe explicitement dans un futur assez proche, sans pour autant qu'une date précise ne soit indiquée, hormis celle de la fondation du régime politique terrien en cours: 2087. Cependant, certains évènements historiques relatés dans le roman, avec des dates précises, relatives au passé du lecteur de 1959, ne se sont pas produits dans la réalité ; l'action se situe donc dans une histoire alternative.
Le roman relate le parcours, les motivations, et les angoisses de Juan Rico (le narrateur), un jeune homme fraichement diplômé et à peine sorti du Lycée, qui décide de se porter volontaire dans les Forces armées de la Fédération Terrienne, et ce pour effectuer sa « période de service ». Dans le roman, cet engagement permet, après avoir effectué son temps, de décrocher son visa de « citoyenneté » ; ce dernier donne au titulaire le privilège, entre-autres, d'avoir le droit de vote. En effet, seuls ceux qui ont effectué cette période de service peuvent voter.
On suivra donc la recrue Rico tout au long de son parcours militaire: son incorporation laborieuse dans « l'Infanterie Mobile », puis son entrainement éprouvant et dangereux au camp d'entrainement Curie. Enfin on accompagnera le soldat Rico dans sa participation au conflit interstellaire, intense et destructeur, qui oppose la Fédération Terrienne aux Forces Arachnides (surnommées les « Punaises » par Rico), originaires de la planète Klendathu.
A noter que la narration s'entrecoupe d'une série de flashbacks tout au long de l'histoire. C'est l'un des rares romans de Heinlein à utiliser ce type de narration[7].
La première scène du roman décrit Rico en train d'être largué du vaisseau spatial Rodger Young dans une capsule de saut individuelle, qui lui sert également de protection lors de sa descente vers le sol ennemi. Suit le récit haletant d'un raid éclair de l'unité de Rico, dans une action de représailles contre une cité de l'une planète des Skinnies (surnommés les « Squelettes » par Rico), un peuple extra-terrestre allié des Arachnides. C'est, par ailleurs, l'un des rares moments où les combats sont décrits dans le roman. Les soldats, revêtus d'armures de combats sophistiquées (des « scaphandres auto-propulsés »), et largués en formation dans une zone déterminée, ravagent méthodiquement le plus grand nombre de bâtiments importants possibles (avec leur arsenal portatif qui va du fusil d'assaut au lanceur de fusées à tête nucléaire), et sèment la terreur et la confusion chez leurs ennemis, ne comptant au final qu'un seul mort dans leur rang...
Puis l'histoire remonte au jour où Rico décroche son diplôme de fin d'études secondaires, peu de temps avant son 18e anniversaire, et prend la décision de s'engager, malgré les objections de sa famille, notamment de son père. C'est l'unique chapitre qui décrit la vie de Rico avant son entrée dans les Forces armées. Suit un dialogue notable entre Juan et son professeur d'histoire et de philosophie morale, (le Lieutenant-Colonel de réserve) Jean V. Dubois, mais également un face-à-face assez cocasse entre Rico et un sergent de la flotte spatiale, préposé aux inscriptions des candidats à l'enrôlement, le sergent Ho.
Selon beaucoup de lecteurs, Heinlein utilise le personnage de Dubois pour faire passer son opinion personnelle : il explique comment « la violence a réglé dans l'histoire plus de questions que n'importe quel autre facteur » (has settled more issues in history than has any other factor)[8].
S'entremêlent dans le livre d'autres retours sur l'enseignement reçu par Rico dans son cours d'histoire et de philosophie morale, où Dubois explique quels droits civiques s'obtiennent par le service fédéral volontaire et pourquoi. Les personnes refusant de s'engager ont toutefois droit aux libertés individuelles reconnues par l'actuel droit international. Cette structure sociale serait apparue après la chute des démocraties occidentales au XXe siècle, suite à l'échec social (du à une permissivité excessive, selon l'auteur) et à une défaite militaire face à la Chine[9].
Après avoir terminé les formalités d'engagement et rejoint l'Infanterie Mobile, Rico est envoyé au camp d'entrainement Arthur Currie, dans la "Plaine". Cinq chapitres sont consacrés à son entrainement parmi ses camarades d'incorporation (et d'infortune), sous la férule impitoyable de l'adjudant Zim et de ses subalternes zélés. Au terme d'une instruction drastique et variée s'étendant sur de nombreux mois, seuls 10 % des recrues achèvent les sélections. Pour le reste, c'est l'abandon volontaire, le renvoi pour fautes, la dispense médicale, ou enfin la mort à l'entrainement qui met un terme définitif à leurs espoirs. L'une des sanctions militaires les plus couramment pratiquées dans le roman est la flagellation. Rico la subira lui-même, suite à une négligence grave durant une simulation de tir par arme à charge nucléaire, lors d'un entrainement au combat.
Dans l'intervalle de temps où se déroule l'instruction de Rico, la situation militaire entre la Fédération Terrienne et les Arachnides se dégrade, passant progressivement d'une simple tension (des « actions de police ») à un affrontement total et sans merci. La guerre est officiellement déclarée suite à l'anéantissement de Buenos Aires[10] par un bombardement Arachnide massif, ville où malheureusement se trouvait par hazard la mère de Juan. Ce dernier prend part aux opérations militaires de rétorsion sur Klendathu (« l'Opération D.D.T »), de même que son père, qui vient lui aussi de s'enrôler dans l'Infanterie Mobile à la suite de ce drame. Cette opération de grande envergure se soldera par un échec cuisant pour les Terriens.
Conséquence de la défaite des Forces Terriennes sur Klendathu, prémisse de ce que Rico nomme « la guerre des Punaises », les survivants de l'unité de Rico (« les Chats Sauvages de Willie »), ainsi que les rescapés des nombreuses unités décimées lors de cette offensive ratée sont dispersés dans d'autres formations ; les pertes de la Fédération sont telles que les attaques ultérieures se réduisent à des raids éclairs, similaires à celui décrit au début du livre. Rico rejoint alors l'unité des « Têtes Dures de Rasczak » (« Rasczak's Roughnecks »). Cette partie du roman se concentre sur la vie d'un soldat, faite de routine, sur les relations entre officiers et sous-officiers, et à la poursuite de la guerre contre les « Punaises ».
Rico décide finalement de devenir soldat de carrière, devient sous-officier, puis plus tard s'inscrit à l'École militaire des Officiers (Officer Candidate School). Il en sort troisième Lieutenant. Suite à sa participation à « l'Opération Reine », qui se relève être un succès inattendu (un « cerveau » Arachnide est capturé avec brio par... l'adjudant Zim !), Rico se voit promu second Lieutenant.
Le dernier chapitre sert d'ouverture au livre, faisant écho au premier chapitre. Plusieurs mois après, Rico, maintenant Lieutenant, est de nouveau à bord du Rodger Young, aux commandes des « Têtes Dures de Rico », préparant ses soldats à une nouvelle attaque sur Klendathu, avec son père comme adjudant de section à ces cotés, et un troisième Lieutenant novice sous ses ordres.
[modifier] Thèmes majeurs
[modifier] Politique
Starship Troopers est aussi bien un essai politique qu'un roman de science-fiction. De longs épisodes concernent l'enseignement reçu par Rico et ses discussions avec les professeurs d'histoire et de philosophie morale. Un thème majeur du livre est la responsabilité civile requérant le sacrifice individuel. La Fédération terrienne apparaît comme une démocratie limitée avec des aspects de méritocratie fondée sur la volonté de servir l'intérêt général. Par plusieurs aspects, cette Fédération fonctionne selon les principes de l'antique Sparte. Le droit de vote est réservé à ceux souhaitant servir leur société par deux années de service volontaire. Il existe un contraste explicite avec les démocraties du XXe siècle, jugées dans le roman défectueuses ; le suffrage universel est sévèrement jugé : « les gens avaient été amenés à croire qu'ils pouvaient simplement voter pour tout ce qu'ils voulaient, et l'avoir sans effort, sans sueur, sans larmes ».[11] En effet, le colonel Dubois juge irréalistes les garanties de la Déclaration d'indépendance américaine concernant « la vie, la liberté et la poursuite du bonheur ».
Selon certaines critiques, Heinlein créerait un monde sexiste où l'électorat serait largement constitué d'hommes. Dans le roman, la Constitution terrienne exige pourtant que le gouvernement accepte tout volontaire, sans considération sur le genre, les compétences, et les capacités. Le seul cas de refus possible serait lorsque le demandeur est jugé inapte à comprendre son serment par des psychiatres. Ceux physiquement inaptes au service militaire se voient chargés d'autres tâches, comme la recherche et le développement, le test d'armures de sécurité ou de drogues… ou d'autres tâches présentant des risques similaires - risquer sa vie est l'objectif du service. Si l’infanterie mobile est essentiellement constituée d'hommes, les forces navales comportent un fort pourcentage de femmes, en particulier dans les rangs des officiers.
Starship Troopers est aussi largement perçu comme un support pour Heinlein pour exposer son anticommunisme, qui est le mieux résumé par l'opinion de Rico selon laquelle « la véritable éthique vient de la conscience de ce qu’est l'homme, et non de ce que les donneurs de leçons et les vieilles tantes moralistes voudraient le voir être ».[12]
Certains personnages dans le roman attaquent Karl Marx (une « escroquerie pompeuse »), la théorie de la valeur travail (« Tout le travail qu'on voudra bien ajouter ne fera pas d'une galette de boue une tarte aux pommes… »)[13] et la République de Platon (« communisme de fourmis » et « malsain à l'extrême »).[14]. Nombreux sont ceux qui estiment que les craintes de Heinlein sur le communisme s'incarnent dans les Arachnides (l’« ultime dictature de la ruche »)[15]. Les Arachnides apparaissent comme une société communiste totale, qui s'y sont adaptées par évolution : leur mode d'attaque (aucune considération sur les pertes) s'oppose à l'individualisme terrien[16].
[modifier] Aspects de tactique militaire
Robert Heinlein est l'inventeur du concept d'exosquelette. Il développe aussi précocement l'idée d'une force de frappe de haute volée technologique composée d'une élite volontaire, en opposition avec la conscription de masse de son époque. Il reste lu dans les académies militaires américaines.
A contrario, l'aspect tactique mis en valeur dans le roman a été extrêmement négligé lors de son adaptation en 1997 en film, ce qui a suscité la fureur des amateurs du roman.
[modifier] Critiques
Aux États-Unis, le livre a été qualifié de militariste voire parfois même de fasciste et de raciste en raison du type de société qu'il semble promouvoir. L’auteur se serait pourtant inspiré de… la Suisse, et le héros est philippin.
[modifier] Voir aussi
[modifier] Notes
- ↑ ROBERT A. HEINLEIN: THE NOVELS, Luna-City.com
- ↑ Scott Rosenberg's critic of the movie from Salon.com, describing a fascist "G.I. Joe" novel
- ↑ Heinlein. Expanded Universe. Baen Books, 468–69, 481–82. , le nombre de pages varie suivant l'éditeur.
- ↑ [pdf] James Gifford, « The Nature of Federal Service in Robert A. Heinlein's Starship Troopers »
- ↑ Biographies of Robert and Virginia Heinlein, The Heinlein Society
- ↑ Roberto de Sousa Causo, « Citizenship at War »
- ↑ Heinlein in Dimension
- ↑ Heinlein (1987). Starship Troopers, 26.
- ↑ Chris Weuve, « Thoughts on Starship Troopers »
- ↑ Heinlein (1987). Starship Troopers, 131.
- ↑ Heinlein (1987). Starship Troopers, 93.
- ↑ Heinlein (1987). Starship Troopers, 186.
- ↑ Heinlein (1987). Starship Troopers, 92.
- ↑ Heinlein (1987). Starship Troopers, 181.
- ↑ Heinlein (1987). Starship Troopers, 135.
- ↑ Heinlein (1987). Starship Troopers, 152–53.
[modifier] Bibliographie
Robert A. Heinlein, Étoiles, garde-à-vous !, traduction de Michel Demuth.
[modifier] Articles connexes
- Starship Troopers, monde imaginaire.
- Science-fiction militaire
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