Victor Marie d'Estrées
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Victor Marie d'Estrées, comte puis duc (1723) d'Estrées, comte de Cœuvres et seigneur de Tourpes, né à Paris le 30 novembre 1660 et mort à Paris le 27 décembre 1737, est un maréchal de France.
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[modifier] Biographie
Fils du maréchal Jean II d'Estrées (1624-1707), Victor Marie d'Estrées commence sa carrière dans l'infanterie en 1676, mais entre dès l'année suivante dans la marine et, pendant la guerre de Hollande (1672-1678), participe à la bataille de Tabago (3 mars 1677) comme commandant de vaisseau avant d'être chargé d'opérations en Méditerranée.
Au début de la guerre de la ligue d'Augsbourg, il s'engage comme volontaire dans l'armée de terre et il est blessé devant Philippsburg en 1688. Il retourne alors dans la marine. En 1690, il commande vingt navires à la bataille du cap Béveziers. Chargé par Louis XIV de la flotte du Levant, il commande ensuite à nouveau en Méditerranée où, en mars 1691, sous les ordres du maréchal de Catinat, il participe à la prise de la ville et du comté de Nice, puis au bombardement de Barcelone et d'Alicante[1].
En 1698, il épouse Lucie Félicité de Noailles (°1683), fille du maréchal-duc Anne Jules de Noailles et de la duchesse, née Marie-Françoise de Bournonville. Ils n'ont pas d'enfants.
Au début de la guerre de Succession d'Espagne, il est chargé de conduire Philippe V à Naples pour qu'il s'y fasse reconnaître comme roi des Deux-Siciles.
Le succès de cette mission lui vaut la grandesse d'Espagne. En 1703, il est nommé maréchal de France, d'abord sous le nom de maréchal de Cœuvres, puis sous celui de maréchal d'Estrées à la mort de Jean II d'Estrées en 1707. Il ne devient duc d'Estrées et pair de France qu'en 1723. Il est fait chevalier de l'ordre du Saint-Esprit en 1705.
En 1704, Victor Marie d'Estrées est désigné comme mentor du comte de Toulouse, amiral de France. Il participe à la bataille de Velez-Malaga (24 août 1704). Sous la Régence, il devient président du conseil de la marine puis membre du conseil de Régence. Il est nommé ministre d'État en 1727. Mais les fonctions de gouvernement ne lui réussissent guère. Son esprit est confus et il s'avère incapable d'expliquer simplement une affaire en conseil.
À la mort de son père, il devient vice-amiral du Ponant, gouverneur de Nantes et pays nantais, lieutenant général de Bretagne et vice-roi des îles d'Amérique. Louis XV lui donne en toute propriété l'île de Sainte-Lucie, dans les Antilles. Il est également co-directeur de la Compagnie des Indes, fonction qui lui permet d'amasser une très grande fortune grâce au système de Law.
Il consacre sa fortune à acquérir d'importantes collections d'objets d'art et de livres, qu'il accumule dans son hôtel, rue de l'Université (Hôtel de Noailles) et dans son château de Nanteuil-le-Haudouin. Il possède également le château de Bagatelle, dans le Bois de Boulogne. Il a la réputation d'acheter sans bien savoir quoi, et d'entasser les objets sans les regarder ni les ranger ; selon Saint-Simon, ses « cinquante-deux mille livres toute sa vie restèrent en ballots ».
En 1707, à l'occasion de son voyage à Paris, le tsar Pierre le Grand vient lui rendre visite. Il est élu membre de l'Académie des sciences en 1707, de l'Académie française en 1715 et de l'Académie des inscriptions et belles-lettres en 1726.
En 1731, il se démet de sa charge de vice-amiral et se retire jusqu'à sa mort, survenue le 27 décembre 1737.
[modifier] Notes
- ↑ Léon Guérin, Histoire maritime de France, 1851.
[modifier] Sources
- Léon Guérin, Histoire maritime de France, 1851.
[modifier] Bibliographie
- Jean de Viguerie, Histoire et dictionnaire du temps des Lumières. 1715-1789, Paris, Robert Laffont, coll. Bouquins, 2003 (ISBN 2221048105)
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