Vannerie
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La vannerie désigne :
- l'art de tresser des fibres végétales (les matériaux) pour réaliser des objets très variés
- les objets réalisés par cet artisanat.
Sommaire |
[modifier] Aperçu historique
Les plus anciens objets de vannerie datés par la technique de datation au carbone 14, remontent à plus de 10 000 ans, c’est-à-dire bien avant les premières poteries. Ces pièces de vannerie ont été découvertes à Fayum en haute Égypte. D'autres, remontant à plus de 7000 ans, ont été trouvées au Moyen-Orient. Cependant, ces objets étant constitués de matériaux biodégradables, il est rare d'en exhumer. Leur conservation dans le temps est liée à des conditions très particulières. Par exemple, la sécheresse en Égypte ; ou au contraire, le milieu anaérobique des tourbières ou des lacs[1]. Parfois, on trouve traces de vanneries imprimées sur de la poterie, le tressage servant alors de support pour agglutiner l'argile et lui donner sa forme. La vannerie fut d'une importance économique très grande, mais de nos jours, force est de constater sa raréfaction surtout due à la lenteur et au manque de mécanisation de la fabrication et ses conséquences.
[modifier] Classification des objets de vannerie
Les objets réalisés peuvent être classés selon les méthodes utilisées (elles-mêmes tributaires du matériau utilisé) ou selon leur description (formes, matériaux, couleurs, etc.).
[modifier] Classification technique
- la vannerie spiralée qui consiste en des brins de fibres formant un toron enroulé sur lui-même en spirale et généralement cousu. Elle utilise des matériaux très divers (herbes, feuilles, bois) par exemple dans le centre de la France, de la paille de seigle (toron) cousu avec de l'écorce de ronce commune, au nord-ouest des États-Unis, ce sera des longues aiguilles de pin, du rotin en orient, sisal, yucca, palmier… Elle est présente dans le monde entier et est très variée.
- la vannerie à nappes qui s'apparente au tissage et qui utilise le plus souvent des matières en forme de ruban (feuilles de palmier doum au Maroc)
- la vannerie tressée qui utilise deux (ou plus) brins flexibles entrecroisés appelés respectivement montants (éléments passifs formant la structure) et brins de clôture (éléments activés qui maintiennent la structure). Cette classe de vannerie est très répandue en Europe, on y distingue :
- la vannerie à montants en arceau,
- la vannerie clayonnée, dite « à montants parallèles », comme par exemple le panier mandelette (illustration ci-contre)
[modifier] Classification par matières premières employées
Les matériaux peuvent être différents dans un même objet de vannerie. Selon le matériau prédominant on distinguera :
- vanneries d'osier tressées.
- vanneries de rotin tressées et spiralées.
- vanneries de bambou - surtout à nappes, spiralées et tressées.
- vanneries de châtaignier - le matériau demande la préparation suivante : les jeunes perches de châtaignier de trois à huit ans d'âge sont d'abord ébranchées, écimées, et mises à tremper dans des trous d'eau pendant quelques mois. Elles sont ensuite refendues et planées soigneusement.
- vanneries de paille en cordon spiralé ou tressé.
- vanneries de noisetier tressage d'éclisse.
- vanneries de bois divers : chêne, frêne, bouleau, cornouiller sanguin, viorne lantane, tilleul, etc.
- vanneries de jonc, carex, roseaux, canne de Provence.
- vanneries de palmier, de nombreuses espèces fournissent leurs feuilles qui sont utilisées brutes ou desquelles on retire des fibres.
- vanneries de maïs dont les feuilles sont utilisées en torsade spiralée.
- vanneries en crin de cheval de Rari au Chili.
[modifier] Les techniques
[modifier] Les outils
La pratique de la vannerie demande très peu d'outils, couteau de vannier à bout légèrement recourbé, différents modèles de fendoirs faits de bois dur (buis, houx) destinés à fendre les brins d'osiers dans leur longueur en trois ou quatre parties égales; le trusquin destiné à ôter la moëlle des brins refendus et, en passes successives, à diminuer l'épaisseur pour obtenir des brins plats d'une grande souplesse (éclisse); le ciroir ou peleuse (aujourd'hui mécanisé) destiné à écorcer les brins d'osiers qui prendront alors le nom d'osier blanc; la batte qui est une sorte de marteau plat, a deux fonctions; en premier égaliser par tassage les motifs de tressages entre les montants au cours des phases successives de fabrication, en second, le trou calibré dans le bout du manche est une solide clé qui aide au pliage des brins de trés forte section. D'autres outils non spécifiques complètent l'outillage : serpettes, poinçons, maillet en bois et sécateur dont l'usage s'est généralisé tant pour la récolte que pour le travail à l'atelier.
[modifier] La vannerie en France
En France la vannerie devient rare même s'il reste quelques endroits où elle se pratique encore. On peut citer par exemple le village de Villaines-les-Rochers, en Indre-et-Loire, où la coopérative de vannerie, fondée en 1849, regroupe 70 vanniers ; Le Boisle (somme) ou encore Fayl-Billot, en Haute-Marne où demeure la seule école de vannerie de France.
[modifier] Notes et références
- ↑ 1.Bocquet A., Berretrot F. (1989). Le travail des fibres textiles au Néolithique récent à Charavines (Isère). Tissage, Corderie, Vannerie. Actes des IXe Rencontres internationales d'archéologie et d'histoire d'Antibes, 20-22 octobre 1988, p. 113-128.