Vanne (rivière)
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Vanne | |
Photo souhaitée - Merci | |
Longueur | 59 km |
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Débit moyen | 5,43 m3.s-1 mesurés à Pont-sur-Vanne |
Surface du bassin | 866 km2 |
Régime | pluvial |
Se jette dans | l'Yonne |
Bassin collecteur | la Seine |
Pays | France |
Cours d’eau - Hydrologie |
La Vanne est une rivière française de Bourgogne et de Champagne-Ardenne. C'est un affluent de l'Yonne en rive droite, donc un sous-affluent de la Seine.
Sommaire |
[modifier] Géographie
Le bassin versant de la Vanne est situé dans les départements de l'Aube et de l'Yonne. La rivière naît dans la commune de Fontvannes (plus précisément sous l'église), petite localité de l'Aube située à dix-sept kilomètres à l'ouest de la ville de Troyes. La Vanne se dirige d'emblée vers l'ouest-sud-ouest, direction qu'elle maintient grosso modo tout au long de son parcours de 59 kilomètres.
La rivière matérialise la frontière naturelle nord du Pays d'Othe, région fortement boisée (45 % de forêts) qui constitue par ailleurs la plus grande partie de son bassin versant et lui fournit la majeure quantité de son débit.
Elle conflue avec l'Yonne en rive droite au niveau de la ville de Sens.
Une ZNIEFF ou Zone naturelle d'intérêt écologique, faunistique et floristique importante a été décrite dans les marais longeant le cours de la Vanne. Elle est dénommée Marais de la Vanne à Villemaur-sur-Vanne et s'étend sur 99 hectares, 28 kilomètres à l'ouest de Troyes dans le département de l'Aube.
[modifier] Communes traversées
[modifier] De l'eau potable pour Paris
En 1874, la ville de Paris a engagé une série de travaux et construit un long aqueduc destiné à capter les sources de la vallée pour alimenter la capitale, et cela depuis l'amont de la rivière dans l'Aube, jusqu'à la ville de Sens. Le débit du cours d'eau en fut fort modifié. Un aqueduc longe la rivière sur presque toute sa longueur, parfois souterrain et parfois à l'air libre. On peut y voir d'importants ouvrages d'art. À noter que les Romains avaient déjà effectué des travaux analogues pour alimenter la ville de Sens.
Aujourd'hui, l'aqueduc de la Vanne court jusque Paris, traversant notamment l'Yonne et la forêt de Fontainebleau, et transportant à 2,5 kilomètres/heure pas moins de 957 litres d'eau de source par seconde (et non pas d'eau de la rivière) dans le réservoir de Montsouris pour la consommation d'environ 20% de l'eau potable dans la capitale. Le débit de la rivière en est diminué d'autant.
[modifier] Affluents
La Vanne reçoit de nombreux petits affluents, dont les principaux lui arrivent du sud, en rive gauche, depuis le pays d'Othe et sa forêt.
- L'Ancre (longue de 16 km) naît entre Bercenay-en-Othe et Maraye-en-Othe et conflue en rive gauche à Estissac.
- La Nosle (13,4 km) naît à Saint-Mards-en-Othe et baigne notamment Aix-en-Othe. Elle se jette dans la Vanne en rive gauche à Villemaur-sur-Vanne
- Le Cérilly (15,2 km) venu du bois de Sévy à Bœurs-en-Othe, conflue en rive gauche à Flacy. Cet affluent est doté d'une branche de l'aqueduc de la Vanne, qui longeant son flanc gauche recueille l'eau de diverses sources pour l'acheminer vers Paris.
[modifier] Hydrologie
[modifier] Les débits
Son débit a été observé sur une période de 45 ans (1963-2007), à Pont-sur-Vanne, localité du département de l'Yonne, située à peu de distance de son confluent avec l'Yonne à Sens[1].
Le débit moyen interannuel ou module de la Vanne est de 5,43 m³ par seconde à cet endroit.
Les valeurs de débit actuelles sont éloignées des valeurs naturelles du cours d'eau, telles qu'elles étaient avant les travaux de captage des eaux au XIXe siècle et qui représentent annuellement 0,957 m³ par seconde. La rivière présente des fluctuations saisonnières de débit fort peu marquées, avec des hautes eaux d'hiver et de printemps portant le débit mensuel moyen entre 6,4 et 7,0 m³, de décembre à mai inclus (maximum en mars-avril), et des basses eaux d'été-automne, sur une période allant de juillet à début novembre, avec une baisse du débit moyen mensuel jusqu'au niveau de 3,8 m³ au mois d'août.
Le VCN3 peut cependant baisser jusque 2,2 m³ en cas de période quinquennale sèche (voir note [2] ), ce qui reste cependant fort confortable.
D'autre part les crues ne sont guère importantes, compte tenu de la taille du bassin et du débit moyen. Les QIX 2 et QIX 5 valent en effet respectivement 9,7 et 13 m³. Le QIX 10 ou débit calculé de crue décennale est de 15 m³ par seconde, le QIX 20 de 17 m³. Quant au QIX 50, il se monte à 19 m³ par seconde (voir note [3] ).
Le débit maximal enregistré a été de 18,6 m³ par seconde le 11 janvier 1982. Si l'on compare cette valeur à l'échelle des QIX exposée plus haut, on constate que cette crue était d'ordre cinquantennal, et donc très exceptionnelle.
La lame d'eau écoulée dans le bassin de la Vanne est de 198 millimètres annuellement, ce qui est médiocre par rapport à la moyenne d'ensemble de la France et du bassin de l'Yonne. Il faut cependant garder à l'esprit que les prélèvements pour la ville de Paris se montent à 35 millimètres et que s'ils n'avaient pas lieu, la lame d'eau serait de 233 millimètres, chiffre équivalent à la moyenne du bassin de la Seine. Le débit spécifique (Qsp) se monte à 6,3 litres par seconde et par kilomètre carré de bassin.
[modifier] Bilan hydrologique de la Vanne
Le bassin de la Vanne a une superficie de 866,9 kilomètres carrés. Les précipitations annuelles moyennes tombant sur le bassin sont de 632,8 millimètres ou 632,8 litres par mètre carré, correspondant à un volume annuel de 548.574.300 m³ (ref : [4] ).
L'évapotranspiration réelle (ou ETR) consomme 61,7 % de ces précipitations. Il reste donc 38,3 % du volume initial. C'est la pluie efficace (ou PEF). Le volume annuel de cette PEF est donc de 209.963.200 m³ annuellement ou 242,2 litres par mètre carré. La PEF peut soit s'infiltrer, ce qu'elle fait à raison de 63,5 % (soit 153,7 litres/m² annuellement, c'est à dire un volume annuel de 133.242.200 m³), soit s'écouler. Le volume annuel de cet écoulement dit "rapide" est donc de 76.721.000 m³.
La quantité infiltrée s'écoule aussi, mais de manière beaucoup plus lente, et va refaire surface plus bas dans la vallée de la rivière ou de ses affluents. On parle d'écoulement souterrain lent. Cependant quatre pour cent de la quantité PEF (pluie efficace) ne rejoindra pas la Vanne, mais reste stockée dans le sous-sol. Cela correspond à 9,6 litres par mètre carré ou à une hauteur de précipitation de 9,6 millimètres par an, ce qui équivaut à 8.322.240 m³ annuellement.
Le reste de l'eau infiltrée (soit 53,9 % de la PEF) rejoint le cours de la Vanne (constitué de la quantité d'écoulement rapide qui ne s'est jamais infiltrée), grâce aux sources. Une partie de cette eau de source est alors prélevée pour l'alimentation en eau potable de Paris et acheminée vers la capitale par l'aqueduc de la Vanne.
Le débit final de la rivière à Pont-sur-Vanne est de 5,44 m³ par seconde correspondant à une hauteur d'eau annuelle de 197,9 millimètres (lame d'eau) ou encore à un volume annuel de 171.556.000 m³, tandis que l'aqueduc de la Vanne emmène 0,957 m³ par seconde (957 litres) vers Paris, soit un volume annuel de 30.169.000 m³.
Le prélèvement d'eau annuel au profit de la capitale se monte donc annuellement à 30.169.000 m³, c'est-à-dire plus de trente milliards de litres d'eau de source potable. C'est une quantité correspondant à la livraison annuelle de trois mille litres d'eau potable par habitant, ceci calculé sur une population de l'agglomération d'un peu plus de 10 millions d'habitants.
[modifier] Voie de communication
La vallée de la Vanne est une voie de communication importante pour la région car elle permet la liaison entre les villes de Sens et Troyes. Une voie romaine reliait déjà ces deux villes par la vallée. Actuellement, on y retrouve la route nationale 60, la ligne de chemin de fer Sens-Troyes et depuis peu l'autoroute A5.
[modifier] Les marais de la Vanne et la ZNIEFF de Villemaur-sur-Vanne
La ZNIEFF ou Zone naturelle d'intérêt écologique, faunistique et floristique s'étend sur 99 hectares. Elle s'étire d'est en ouest le long de la rivière et comprend des roselières, des prairies humides et des bois marécageux à aulne, saule et piment royal. Elle recouvre une partie des communes de Neuville-sur-Vanne et de Villemaur-sur-Vanne.
[modifier] La flore
De nombeuses espèces rares ou protégées peuvent s'y rencontrer. plusieurs espèces sont protégées au niveau régional : la laîche paradoxale, le saule rampant (assez bien représenté), la gesse des marais (rare), le thélyptéris des marais, une orchidée, l'orchis négligé, de même que l'oenanthe de Lachenal et l'orchis incarnat. Ils sont inscrits sur la liste rouge des végétaux menacés de Champagne-Ardenne,
La renoncule grande douve bénéficiant d'une protection nationale n'a pas été revue depuis 1985, le ményanthe trèfle d'eau est considéré comme disparu depuis 1975.
[modifier] L'ichtyofaune
La qualité des eaux de la rivière est bonne; elle est classée en première catégorie et héberge surtout des truites (truites arc-en-ciel et truites fario, sauvages ou non). Des brochets, des vairons, des chevesnes et des vandoises sont aussi présents. On y trouve en outre l'écrevisse à pattes blanches, espèce protégée en France depuis 1983.
[modifier] Reptiles et amphibiens
On peut rencontrer la vipère péliade. Celle-ci est protégée en France depuis 1993, est inscrite à l'annexe III de la convention de Berne et se trouve dans le livre rouge de la faune menacée en France.
Dans les zones les plus humides on peut voir la grenouille verte, la grenouille agile, la grenouille rousse, le crapaud et aussi le triton palmé, ce dernier inscrit dans le livre rouge.
[modifier] Les oiseaux
Pas moins de 121 espèces d'oiseaux ont été recensées dans les marais de la Vanne, ce qui est loin d'être négligeable. Sur ce total 46 sont protégées, et 18 sont qualifiées de rares ou menacées.
Le marais de Villemaur constitue une zone d'hivernage régulière ou une halte migratoire pour de nombreux espèces migratrices. Certains de ces oiseaux sont rares ou menacés. Citons l'oedicnème criard, la bécassine des marais, le chevalier guignette, le chevalier aboyeur, le canard chipeau, la sarcelle d'été, le canard souchet, le canard pilet, la bécasse des bois, la grue cendrée, la marouette ponctuée.
Outre les espèces migratrices, l'avifaune des marais comprend de nombreux oiseaux paludicoles, c'est à dire vivant dans les marais : le râle d'eau, la locustelle tachetée, le bruant des roseaux, phragmites et rousseroles diverses, tels le phragmite aquatique, la rousserolle verderolle et la rousserolle effarvatte. On trouve aussi des espèces vivant dans les milieux buissonnants : bouvreuil pivoine, linotte mélodieuse, fauvette grisette, fauvette à tête noire, accenteur mouchet, pouillot fitis. Certaines autres espèces nichent sur les berges de la rivière, tels le chevalier guignette, le martin-pêcheur, la bergeronnette grise, la bergeronnette printanière.
Parmi les oiseaux nicheurs de la zone, une vingtaine d'espèces font partie de la liste rouge des oiseaux menacés de Champagne-Ardenne : la pie-grièche écorcheur que l'on retrouve dans les endroits pâturés du marais, la pie-grièche grise, le vanneau huppé et le tarier européen (saxicola rubicola), ces deux derniers nichant dans les prairies humides, l'hirondelle de rivage (qui niche à proximité dans des galeries et chasse au dessus du marais souvent au ras de l'eau), le phragmite des joncs et la rousserolle turdoïde qui nichent dans les roselières, la locustelle luscinioïde, le cochevis huppé, ou encore la bouscarle de Cetti que l'on trouve dans les saulaies buissonnantes. De même certains rapaces tels le busard cendré, le faucon hobereau, la chouette chevêche et le hibou des marais, le busard des roseaux, et d'autres encore. On signale aussi le petit gravelot, le rougequeue à front blanc et le chevalier guignette (ce dernier inscrit sur la liste rouge nationale des oiseaux menacés).
[modifier] Les mammifères
On retrouve régulièrement dans ces zones marécageuses le putois, le vison d'Europe, l'hermine, le sanglier, le chevreuil, le renard roux et le blaireau.
[modifier] Les insectes
De nombreux papillons fréquentent les marais de la Vanne : vanesse du chardon (ou belle-dame), sphinx du tilleul, paon du jour, myrtil, écaille du sèneçon, vulcain (ou amiral), etc. On y trouve également des sauterelles (grande sauterelle verte ou Tettigonia viridissima, conocéphale) et un criquet chanteur.
[modifier] Notes et références
- ↑ Banque Hydro - station H2622010 - La Vanne à Pont-sur-Vanne (ne pas cocher la case "Station en service")
- ↑ Le VCN3 est la quantité minimale écoulée ou débit minimal sur trois jours consécutifs.
- ↑ Le QIX 20 ou débit calculé pour une crue vicennale, est la valeur du débit calculé pour une crue n'ayant statistiquement lieu que tous les 20 ans.
On calcule aussi le QIX 50, c'est-à-dire la valeur du débit calculé pour une crue cinquantennale, n'ayant statistiquement lieu que tous les 50 ans.
Enfin le QIX 2 et le QIX 5 sont les débits calculés pour une crue biennale et quinquennale, c'est-à-dire une crue qui doit se produire en moyenne tous les deux ou cinq ans. Ils permettent d'apprécier les risques à plus court terme. - ↑ Bilan hydrologique de la Vanne (page 17)
[modifier] Annexes
[modifier] Voir aussi
- La liste des rivières de France
- Le Pays d'Othe
- La Forêt d'Othe
- L' Yonne