Tsingoni
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Tsingoni | |
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Pays | France |
Collectivités d'outre-mer | Mayotte |
Arrondissement | |
Canton | {{{canton}}} |
Code INSEE | 98517 |
Code postal | 97680 |
Maire Mandat en cours |
ALI SOUF FIN DU MENDAT EN 2008 |
Intercommunalité | |
Latitude Longitude |
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Altitudes | moyenne : minimale : maximale : |
Superficie | 3.476 ha = 34,76 km² |
Population sans doubles comptes |
7.856 hab. (2002) |
Densité | 226 hab./km² |
Tsingoni est une ville de la collectivités départementale d'outre-mer de Mayotte.
Tsingoni est une localité occupée à partir du XIVe-XVe siècle. La tradition, rapportée par Sheik Adinani, évoque la fondation de ce village par une princesse, Matsingo, originaire du village de Kwalé. Celle-ci, se serait établie sur ce site avec les siens après avoir suivi un coq portant à son cou un talisman (idrissi). On y verrait alors l'étymologie du nom du village, Shingo désignant en swahili le "cou". La tradition rapporte aussi que Matsingo aurait épousé un "arabe" (Mwarabu) originaire de la côte swahili, et qui aurait introduit à Mayotte l'islam sunnite chafiite. Sa sépulture remaniée est visible dans le cimetière à l'entrée du village. Tsingoni, devient un point d'entrée à Mayotte de nombreux clans Hadrami et swahili.
En 1521, Tsingoni est mentionnée pour la première fois dans le kitab-i Bahrije de l'amiral turc Piri Re'is sous l'appellation "Chinkoni". Quelques années plus tard, vers 1530, le troisième sultan shirazi de Mayotte, Aïssa ben Mohamed, quittant Mtsamboro, y établit la capitale du sultanat. En 1538 est achevée la mosquée royale (en partie conservée aujourd'hui), une inscription arabe scellée dans le mihrab de la mosquée porte en effet la date 944 de l'Hégire et non 844 comme certains auteurs l'avaient avancée. Un palais et un rempart sont érigés (disparus aujourd'hui). Des sépultures shirazi sont visibles actuellement aux abords de la mosquée. Datées de la fin du XVIe siècle, elles s'apparentent aux sépultures à dôme de l'archipel de Lamu. Tsingoni est alors l'une des principales cités de l'île. Son hinterland occupant le plateau de Combani jusqu'au pied du massif du Benara permet à son aristocratie d'exporter des vivres et des esclaves en direction des côtes swahili et sudarabique, et quelque fois d'approvisionner les navires européens de passage. La baie de Soulou abrite en effet un site archéologique attestant d'une présence européenne à la fin du XVIIe siècle.
Le XVIIIe siècle voit le déclin du sultanat et de sa capitale: celle-ci d'après le romancier Defoe aurait été attaquée par le pirate North en 1701. Les guerres qui opposent le sultanat d'Anjouan à celui de Mayotte à partir des années 1740 ont certainement contribué à l'abandon du site. Selon la chronique de Cadi Omar Abubacar, la ville est détruite lors des razzias malgaches qui frappent l'archipel des Comores entre 1790 et 1820. D'après Jean-Claude Hébert, l'année 1795 est celle de la destruction de la cité par les Malgaches.
Le site est encore mentionné à l'état de ruine en 1841 lorsqu'il reçoit la visite du Français Vincent Noël. Il faut attendre les années 1850 pour que le site soit à nouveau occupé. Les habitants ont alors entrepris la restauration de la mosquée, couverte d'une toiture en feuilles de cocotier comme le décrit Alfred Gevrey en 1860. Ayant servi de carrière de pierre, c'est toute sa moitié Sud-Ouest qui a été remaniée tandis que des pignons sont ajoutés pour supporter une toiture à deux pans.
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