Syndrome de Münchausen par procuration
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Le Syndrome de Münchausen par procuration est une forme grave de sévice à enfant au cours de laquelle l'adulte qui a en charge l'enfant provoque de manière délibérée chez lui des problèmes de santé sérieux et répétés avant de le conduire auprès d'un médecin.
Appelé aussi syndrome de Meadow, ce syndrome décrit les patients amenant leurs enfants de façon répétitive aux urgences pédiatriques pour des symptômes qu'ils ont eux-mêmes provoqués.
Il serait à l'origine de 8 à 20% des morts subites inexpliquées du nourrisson.
Il fut découvert en 1977 par Sir Roy Meadow (St James University Hospital). Il est impossible de quantifier son importance réelle mais, aux États-Unis, 1000 cas annuels sont répertoriés grâce à l'autopsie systématique des morts subites du nourrisson. Sir Roy Meadow estime avoir dû faire face à 400 cas.
En France, il n'existe pas de consensus sur la réalité de ce syndrome et bon nombre de pédiatres et de psychiatres ne peuvent imaginer des mères infligeant de telles souffrances à leur enfant et refusent d'admettre avoir été ainsi mystifiés.
Il reste toutefois très difficile de faire la différence entre un enfant qui s'est étouffé tout seul sous sa couette de celui qui est mort parce qu'on a appuyé un oreiller sur son visage.
La vidéo surveillance, autorisée aux Etats-Unis, reste le moyen diagnostic le plus rapide mais il est contraire au droit français, qui demande de prévenir les mères de l'existence du matériel de surveillance.
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[modifier] Définitions
Ce syndrome se définit par l'association de quatre critères :
- maladie de l'enfant produite ou simulée par l'un des parents
- consultations médicales répétées pour obtenir la réalisation d'examens complémentaires et la prescription de traitements
- les parents responsables affirment ne pas connaître la cause des symptômes
- les symptômes régressent lorsque l'enfant est séparé du parent responsable.
Dans sa forme extrême ce syndrome peut conduire à des actes médicaux majeurs mettant le pronostic vital en jeu. En fait ce syndrome paraît être la forme extrême et pathologique du comportement parental analysé par Eminson et Postlethwaite en terme de désir de consultation médicale : le comportement parental normal est défini par un désir de consulter adapté à la situation clinique de l'enfant et en adéquation avec l'avis du médecin consulté. A l'excès de désir de consulter par les parents, ceux-ci inventent des symptômes ou génèrent une maladie chez l'enfant pour amener le médecin à prescrire examens et thérapeutiques.
Toutes les couches sociales sont concernées et dans 90% des cas il s'agit de la mère biologique. Un pourcentage important de ces femmes exercent une profession médicale ou paramédicale (médecin, infirmière, aide-soignant, assistante sociale, etc.) ou ont un lien avec ce milieu.
Elles présentent un comportement stéréotypé de « bonne mère particulièrement attentionnée à l'égard de son enfant et extrêmement présente lors des séjours hospitaliers de ce dernier ». Elles sont généralement moins inquiètes que l'équipe soignante et tiennent un discours de type médical, n'hésitant pas à suggérer des examens complémentaires invasifs ou des interventions chirurgicales.
Ces femmes sont épanouies en milieu hospitalier par le fait qu'elles sont l'objet d'admiration de la part des médecins et des autres parents. 30 % d'entre elles souffrent d'un syndrome de Münchausen simple.
[modifier] Manifestations cliniques
Toute pathologie récidivante, ayant nécessité de multiples hospitalisations, examens complémentaires négatifs ou traitements sans succès, peut être impliquée. La notion de frères ou sœurs soignés pour de nombreuses maladies rares et/ou de mort subite inexpliquée du nourrisson dans la fratrie sont très évocateurs. L'absence de symptomatologie lorsque l'enfant est séparé du parent est un élément majeur.
- Les apnées (l'asphyxie est la première cause de décès)
- Les empoisonnements : 2e cause de décès et l'ipéca est le toxique le plus utilisé
- Les saignements crées ou simulés avec du sang maternel
- Les convulsions
- Diarrhées, fièvres, éruptions cutanées
Le taux de mortalité présumé serait de 15 à 20 %
[modifier] Étymologie
Le nom dérive d'un baron de Münchhausen (Karl Friedrich Hieronymus Freiherr von Münchhausen, 1720-1797), auquel sont attribués des exploits invraisemblables écrits par Rudolf Raspe.
En 1951, Richard Asher fut le premier à décrire un schéma d'automutilation, où les patients s'inventaient des histoires de maladie. Se souvenant du baron de Münchausen, Asher a appelé cet état le syndrome de Münchausen. A l'origine, ce terme était employé pour tous les troubles fictifs. De nos jours, on considère qu'il existe toute une gamme de troubles fictifs, et le diagnostic de « syndrome de Münchausen » est réservé aux formes les plus graves, ou la simulation de la maladie est l'activité centrale dans la vie du patient.
En 1977, le pédiatre anglais Roy Meadow a décrit une forme de sévice à enfant dans laquelle des mères induisent ou décrivent faussement des maladies chez leurs enfants. Il a nommé ce comportement Syndrome de Münchausen par procuration.
== Affaires judiciaires = sans commentaire out law
[modifier] Sujet de romans
- Claire Castillon, Insecte
- Thierry Jonquet, Moloch
- Julie Gregory, Ma mère mon bourreau, Paris : l'Archipel, 2006, 275 p.
- Katou et Japp, Andrea H. : Le Syndrome de Munchaüsen, Paris : EP Éditions, 2003, 70 p. (Petits meurtres)
- Gillian Flynn, Sur ma peau, Paris : Calmann-Lévy, 2007. (Calmann-Lévy suspense)
- Chrystine Brouillet Soins intensifs , Québec: La Courte Echelle, 2002.
ganja 412 out law sortie le 19 aout 2008