Simone Saltarelli
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Simone Saltarelli | |
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bienheureux | |
Naissance | 1261 Florence |
Décès | 1342 à 81 ( ans) Pise |
Nationalité | italienne |
Vénéré à | Pise et Florence |
Serviteur de Dieu - Vénérable - Bienheureux - Saint |
Simone Saltarelli (1261-1342), procurateur général de l’Ordre des Dominicains, évêque de Parme, puis archevêque de Pise.
Sommaire |
[modifier] Biographie
Simone, fils de Guidone de la noble famille Saltarelli, naquit à Florence en 1261. Son frère Lapo Saltarelli, juriste de renom, fut cité par Dante dans sa Divine Comédie[1].
[modifier] Un séjour de dix ans à Avignon
À l’âge de vingt ans, Simone entra au couvent des dominicains de Santa Maria Novella[2]. Il en devint le prieur puis fut nommé procurateur général de son ordre en 1314[3]. Ce fut à ce titre qu’il s’installa au Siège Apostolique d’Avignon auprès de Clément V.
Jean XXII le nomma évêque de Parme le 7 septembre 1316, puis six ans plus tard archevêque de Pise. Il reçut le pallium des mains des cardinaux diacres Napoléon Orsini, Giacomo Stefaneschi et Luca Fieschi, le 6 juillet 1323.
Il profita de son séjour avignonnais pour obtenir du pape des prébendes pour ses neveux Lapo et Donato, fils de Bino Saltarelli. Le 20 janvier 1317, le premier devenait prébendier de l’église de Ferrare, le second de celle de Vérone. Ce même jour, une bulle pontificale lui accordait le droit de tester et de nommer les évêques de Vérone, Mantoue et Reggio.
[modifier] En butte à l’empereur et à son antipape
En septembre 1324, Simone Saltarelli prit possession de son siège archiépiscopal. Il fut contraint de quitter Pise, le 11 octobre 1327, au moment où Louis IV du Saint-Empire, de la maison de Bavière, arriva avec son armée pour en découdre avec les guelfes et les fidèles du Souverain Pontife. Il revint à Avignon auprès du pape.
Pendant ce temps le Bavarois fit élire l’antipape Nicolas V. Celui-ci, dans la cathédrale pisane, le 19 février 1329, excommunia le pape Jean XXII[4]. Pour cela Pise fut frappée d’interdit[5].
Après le départ de l’empereur, l’archevêque Simone put rentrer à Pise le 17 juin 1329 où il convainquit l’antipape de se rendre à Avignon pour obtenir son pardon.
[modifier] Son mécénat
Simone Saltarelli fit restaurer son couvent de Santa Maria Novella à Florence et construire la célèbre Chapelle des Espagnols. Il fut aussi et surtout le commanditaire des fresques du Campo Santo de Pise[6].
Toujours à Pise, au début de l’année 1327, il fit réaliser la belle façade de l’église dominicaine Sainte-Catherine à la demande du prieur fra Jacopo Donati. En 1334, il autorisa les moines convers à mettre en chantier l’église de Sainte-Marthe qui fut achevée à la veille de sa mort. En 1338, il consacra la chapelle de sainte Agathe et saint Paul à Ripa d’Arno. Enfin, il finança la reconstruction et la restauration de son palais archiépiscopal qu’il fit orner de ses blasons en marbre sculpté et polychrome.
L’archevêque mourut le dimanche 24 septembre 1342 et fut inhumé dans l’église conventuelle de Sainte-Catherine où son tombeau réalisé par Nino et Andrea Pisano est l’un des chefs-d’œuvre de la statuaire du XIVe siècle[7].
L’Église compte l’archevêque Simone Saltarelli parmi ses bienheureux.
[modifier] Notes
- ↑ Lapo Saltarelli devint premier magistrat (prieur bimestriel) de Florence du 15 avril au 15 juin 1301. Il fut un juriste de renom. Guelfe blanc comme Dante Alighieri, il fut contraint de s’exiler et se réfugia en Sardaigne. Il est cité dans Paradis, XV, 128.
- ↑ Simone Saltarelli, après avoir rompu son récent mariage, décida brusquement de se retirer chez les dominicains. Sa personnalité et sa culture lui valurent d’être nommé professeur à Pérouse et à Sienne.
- ↑ Il fut prieur de Santa Maria Novella à Florence de 1292 à 1314 et provincial de son Ordre. Il devint Procurateur Général des dominicains à la place du redoutable inquisiteur Bernard Gui.
- ↑ Simone Saltarelli fit parvenir cette nouvelle à Jean XXII. Elle arriva à Avignon le 25 août 1330 au même moment où le pape apprenait que son légat Giovanni Orsini avait fait son entrée dans Rome.
- ↑ L’archevêque Simone insista auprès du Siège Apostolique pour faire lever l’interdit sur Pise, ce que fit Jean XXII en septembre 1330.
- ↑ Simone Saltarelli, en 1320, chargea le dominicain Jacopo di Nipozzano des travaux d’embellissement de Santa Maria Novella à Florence. Il fut le maître d’œuvre de la Chapelle des Espagnols (capellonne de’Spagnuoli) et fit ériger le campanile entre 1328 et 1334. Pour l’ensemble de son œuvre, il reçut 4 000 florins. Ce fut Andrea di Bonaiuto qui réalisa les célèbres fresques en 1365. Contrairement à une idée reçue, les fresques du Campo Santo de Pise ne furent pas réalisées après les ravages de la Peste Noire en 1348, mais vers 1336. Elles furent commanditées par Simone Saltarelli à Buonamico Buffalmacco. Ce peintre florentin était déjà à Parme lors l’épiscopat de l’évêque et l’avait suivi à Pise.
- ↑ Son neveu Andrea, fils de Bino Saltarelli, pour respecter la volonté de son oncle, fit terminer en 1349 un somptueux monument funéraire de marbre qui est l’œuvre majeure d’Andrea Pisano. Le grand gisant de l’archevêque enveloppé dans un pluvial présente une finesse de trait rare dans la statuaire du XIVe siècle. Ce tombeau fut endommagé pendant l’incendie de 1650 et transportée en 1680 sous la porte de la sacristie. La Madonna del latte, statue de marbre polychrome, qui ornait ce monument avait été réalisée vers 1345 par Nino Pisano, fils d’Andrea. Ce chef-d’œuvre de la sculpture gothique est aujourd’hui l’un des joyaux du Museo Nazionale di San-Matteo de Pise.
[modifier] Bibliographie
- N. Pelicelli, Vescovi della chiesa parmense, Parme, 1936.
- Sergio Pagano, Schedorio Baumgarten, Descrizione diplomatica di bolle e brevi originali da Clemente V a Martino V (an. 1305-1431), T. III, Citta' del Vaticano, Presso l'Archivio secreto Vaticano, 1983.
- M. Luzzati, Simone Saltarelli, arcivescovo di Pisa, e gli afreschi del Maestro del Trionfo della Morto, Annali della Scuola Normale Superioro di Pisa, 1988.
- Waldo Dolfi, Vescovi e arcivescovi di Pisa. I loro stemmi e in palazzo, Pise, 2000.
- Joachim Poeschke, Fresques italiennes du temps de Giotto (1280-1400), Citadelles & Mazenod, Paris, 2003.