Sicilienne Scheveningue
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Dans les ouvertures d’échecs, la variante de Scheveningue de la défense sicilienne est l’une des lignes les plus ambitieuses de la sicilienne ouverte. Jouée par Gary Kasparov, contre de très forts grand-maîtres, cette ouverture laisse de grandes possibilities de créativité.
Le diagramme montre la position de base obtenue après 1.e4 c5 2.Cf3 d6 3.d4 cxd4 4.Cxd4 Cf6 5.Cc3 e6. Les pions centraux d6-e6 offrent aux noirs le contrôle des cases critiques d5 et e5 et laissent la souplesse des possibilities de rupture au centre avec les coups ...e5 ou...d5.
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[modifier] Attaque Kérès
Les blancs ont différents schémas d’attaque à leur disposition, mais celui considéré comme le plus dangereux est l’attaque Kérès, du nom du fameux grand-maître Paul Keres, qui continue avec 6.g4. Ce coup profite du fait qu’après 5...e6 le fou de cases blanches des noirs ne contrôle plus g4 et prépare une attaque sur le cavalier en la seule pièce noire développée. Ce cavalier sera forcée de reculer, condamnant les noirs à la passivité. Habituellement, les noirs continuent avec 6...h6, puis la partie peut continuer par 7.g5 hxg5 8.Fxg5 Cc6 9.Dd2 Db6 10.Cb3 a6 11.0-0-0 Fd7 12.h4 donnant aux blancs une position légèrement supérieure, où statistiquement ils « scorent » bien. Pour cette raison, beaucoup d’avocats de cette défense ont tendance à jouer la sicilienne Najdorf et transposent ensuite dans la Scheveningue par 6...e6. Ceci, cependant, donne d’autres options aux blancs.
[modifier] Variante classique
Une autre variante très populaire est la classique, qui commence par 6.Fe2. Utilisée efficacement par Anatoly Karpov, contre de très forts grand-maîtres, cette approche positionnelle a eu beaucoup de partisans. La ligne principale continue par 6...a6 7.0-0 Fe7 8.Fe3 0-0 9.f4 Cc6 10.a4 Dc7 11.Rh1 (L’ordre des coups n’est pas très important). Le plan des blancs est de monter une attaque à l’aile roi, typiquement par les coups Fe2-f3, g2-g4, Dd1-e1-h4, etc. Les noirs font une diversion à l’aile dame via la colonne c semi-ouverte, ou bien contre-attaquent au centre. Des sacrifices de pions positionnels des deux côtés sont usuels. La théorie de la Scheveningue est très développée, grâce notamment aux recherches des super-GMI comme Viswanathan Anand, Veselin Topalov, Boris Gelfand et de beaucoup d’autres.
[modifier] Attaque anglaise
L’approche moderne, appelée aussi attaque anglaise, est inspirée de l’attaque yougoslave (Rauzer) de la sicilienne dragon. Les blancs lancent une attaque de pions à l’aile roi avec f2-f3, g2-g4, h2-h4, et souvent g4-g5. Les blancs font le grand-roque et un jeu très aigu en découle. Les noirs ne doivent pas se contenter d’une défense passive et doivent créer aussi des menaces. La ligne principale continue par 6.Fe3 a6 7.f3 b5 8.g4 h6 9.Dd2 Cbd7 10.0-0-0 Fb7. Le plan des blancs est de forcer la position par g4-g5 et d’ouvrir l’aile roi à son avantage. Ils exercent aussi une considérable pression sur la colonne d. Les Noirs sacrifient souvent une qualité ou un pion pour ouvrir une colonne sur l’aile dame pour les pièces lourdes. Le temps est le facteur le plus important dans l'attaque anglaise, et de nouvelles idées sont découvertes chaque année. Beaucoup de joueurs de l’élite comme Alexander Morozevich, Peter Leko, et Alexei Shirov ont passé des heures à étudier cette suite critique.
[modifier] Autres variantes
Les blancs ont aussi à leur disposition la possibilité de jouer des sous-variantes donnant un petit avantage, comme 6.f4 et 6.g3, mais ces coups sont plus rares.
[modifier] Conclusion
La variante Scheveningue a pour avantage d’avoir un pion de plus au centre,et une structure de pions plus compacte. Elle a été en première ligne des tournois modernes et sa complexité fait qu'elle n'a pas encore été totalement explorée.