Santo Toribio de Liébana
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Le monastère Santo Toribio de Liébana est un monastère franciscain sur le municipio de Camaleño près de Potes en Cantabrie (Espagne), dans la comarque de Liébana.
Il abrite le Lignum Crucis, qui est, selon les chrétiens catholiques, le fragment le plus grand de la croix sur laquelle Jésus Christ fut cruxifié. C'est avec Jerusalem, Rome, Saint-Jacques-de-Compostelle et Caravaca de la Cruz un des lieux saints du christianisme.
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[modifier] Histoire
L'origine du monastère est obscure puisqu'on ne connaît pas de date précise de fondation. Si la première mention écrite d'un monastère de Turieno date de 1125, il date probablement de l'époque des Wisigoths[1]. En effet, sa fondation est attribuée à un évêque de Palencia, nommé Toribio, qui s'y retira au VIe siècle pour vivre en accord avec la règle bénédictine. Le monastère fut consacré à San Martín de Turieno et changea ensuite pour Santo Toribio de Liébana au XIIe siècle.
Ce ne fut qu'au VIIIe siècle, lors des invasions arabes, qu'il acquit son importance actuelle. A cette époque, la Liébana, protégée par les montagnes, accueillit alors de nombreux réfugiés catholiques et le Lignum Crucis. Celui-ci avait en fait été ramené de Palestine au Ve siècle par l'évêque Toribio d'Astorga. Afin d'échapper aux profanations de l'envahisseur, il fut transféré au monastère qui le conserva jusqu'à nos jours[2].
Au même siècle, le monastère accueillit le moine Beatus, qui y écrivit ses livres enluminés, notamment son Commentaire de l'Apocalypse.
Le monastère fut une possesssion royale jusqu'à ce qu'Alphonse VIII l'offre aux comtes de Liébana Don Gómez et Doña Emilia, lesquels le remettèrent au monastère d'Oña à Burgos.
Reconnaissant l'importance du monastère, le pape Jules II lui concéda, par une bulle du 23 septembre 1512, le privilège de célébrer le Jubilée. Le monastère devint alors un grand centre de pélerinage.
Durant la desamortización (expropriation des nobles et du clergé au profit des bourgeois), le monastère dut vendre ses biens en 1837 puis sombra dans la décadence[3]. Il faudra attendre 1961 pour que le bâtiment soit rénové et retrouve son prestige.
[modifier] Architecture[4]
Bien que composé d'une superposition de styles architecturaux, le monument ne conserve aucune trace des constructions primitives.
Les styles dominants sont le préroman, le gothique, le mozarabe et l'asturien.
L'église actuelle date de 1256, elle fut édifiée grâce aux indulgences de l'évêque de Palencia. Principalement de style gothique, son architecture lumineuse et dépouillée suit la ligne cistercienne[5]. L'abside principale conserve une image de Notre-dame des Anges du XVIe siècle. dans une autre abside est conservée depuis le XIVe siècle une statue de Santo Toribio, qui conserve ses couleurs originales. Les chapiteaux des colonnes représentent principalement des oiseaux et des taureaux, ces motifs rapellent la légende selon laquelle ces deux animaux aidèrent Santo Toribio durant l'édification de l'église.
Les portes, situées sur le mur du sud, sont de style roman plus anciennes que le reste de l'église. La porte de droite, la Puerta del Perdón est ouverte uniquement lors du Jubilée.
La porte sur le mur du nord conduit à la chapelle chapelle de style baroque, construite en 1705. Elle conserve le Lignum Crucis.
Le cloître date du XVIIe siècle.
[modifier] Le Lignum Crucis
Comme toutes les reliques, le Lignum Crucis (le bois de la croix) a une histoire très variable selon les sources. Néanmoins, tous les récits de l'époque affirment que c'est sainte Hélène, impératrice romaine du IVe siècle, qui serait à l'origine de l'Invention de la Croix. Partie restaurer les Lieux saints en Palestine, elle aurait trouvé les clous, les trois croix et le "titulus crucis" (plaquette "INRI" apposée par Pilate) sur l'emplacement du calvaire, dans un temple construit par Hadrien et dédié à Aphrodite. Ce temple a ensuite laissé place à la basilique du Saint-Sépulcre. Par contre, les explications divergent quant à la manière dont sainte Hélène aurait reconnu la Vraie Croix parmi les trois présentes. Certains affirment qu'il se serait produit un miracle, ou qu'une insciption aurait été présente sur la vraie croix. D'autres s'apppuient sur l'Evangile de saint Jean, selon lequel seul Jésus fut cruxifié, donc une croix seulement aurait porté des marques de clous.
Plus tard, la croix sera fragmentée de nombreuses fois et traversera de nombreuses guerres, sa trace est donc très difficile à suivre.
Les innombrables reliques de la Croix firent naître beaucoup de doutes et, afin de garantir son importance et sa crédibilité, le monastère Santo Toribio fit faire examiner le Lignum Crucis par des scientifiques en 1958. Ceux-ci certifièrent qu'il s'agit d'un cupressus sempivirens, très présent en Palestine, vieux d'environ deux mille ans[6].
Le Lignum Crucis est conservé dans un reliquaire en argent doré du XVIe siècle.
[modifier] Le Jubilée
L'année de Jubilée se tient lorsque la fête de Santo Toribio, le 16 avril, est un dimanche. Octroyé par les papes Jules II et Léon X au XVIe siècle, le Jubilée est devenu annuel grâce à Paul VI en 1967. Le dernier Jubilée a eu lieu en 2006.
Durant toute l'année, le monastère et la comarque de Liébana sont le lieu de nombreuses célébrations et la Puerta del Perdón est ouverte.
[modifier] La vez
Cette coutume ancestrale, dont les origines sont incertaines, veut que, du 16 avril au premier dimanche d'octobre, deux personnes venues de chaque village de la Liébana viennent adorer le Lignum Crucis. Cet évènement est organisé par la Cofradía de la Santa Cruz (Confrérie de la Sainte-Croix), crée au XIIe siècle par les évêques de León, Palencia, Burgos et Oviedo.
[modifier] Notes et références
- ↑ Santo Toribio de Liébana
- ↑ Cantabria Joven - Santo Toribio
- ↑ Conferencia de Presidentes de Parlamentos Autonómicos - Santo Toribio de Liébana
- ↑ Conferencia de Presidentes de Parlamentos Autonómicos - Santo Toribio de Liébana
- ↑ Monasterio De Santo Toribio De Liébana - Arquitectura Y Construccion
- ↑ Liébana y Picos de Europa. Guía multimedia interactiva