Sécurité alimentaire
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Le concept de sécurité alimentaire fait référence à la disponibilité ainsi qu'à l'accès à la nourriture en quantité et en qualité suffisantes. La sécurité alimentaire comporte quatre dimensions:
- Disponibilité (production intérieure, capacité d'importation, de stockage et aide alimentaire)
- Accès (dépend du pouvoir d'achat et de l'infrastructure disponible)
- Stabilité (des infrastructures mais aussi stabilité climatique et politique)
- Salubrité, qualité (hygiène, principalement accès à l'eau)
La sécurité alimentaire dépasse la notion d'autosuffisance alimentaire.
La notion de sécurité alimentaire est toutefois à distinguer de celle de sécurité sanitaire des aliments, qui a trait à l'hygiène, la salubrité et l'innocuité des aliments.
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[modifier] Historique du concept de sécurité alimentaire
Selon l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) le concept de sécurité alimentaire est apparu dans les années 70. Il a évolué de considérations plutôt quantitatives et économiques vers une définition tenant compte de la qualité et de la dimension humaine.
Ainsi une définition de 1975
- Capacité de tout temps d’approvisionner le monde en produits de base, pour soutenir une croissance de la consommation alimentaire, tout en maîtrisant les fluctuations et les prix (ONU, 1975).
et une définition de 1990.
- La capacité d’assurer que le système alimentaire fournit à toute la population un approvisionnement alimentaire nutritionnellement adéquat sur le long terme (STAATZ, 1990).
Cette évolution de la conception a influencé les stratégies prônées par la FAO pour assurer la sécurité alimentaire pour tous, et spécialement les pays du Sud.
[modifier] Quantité suffisante et nécessaire
Au cours de la deuxième moitié du XXe siècle, la production alimentaire mondiale par habitant a augmenté de 25 %, alors que les prix diminuaient d'environ 40 %. Par exemple, entre 1960 et 1990, la production totale de céréales est passée de 420 à 1 176 millions de tonnes par an.
Cependant, la sécurité alimentaire demeure d'actualité au début du XXIe siècle. En dépit de la baisse de fertilité observée dans la majorité des pays, certains estiment qu'il devrait y avoir environ 8,9 milliard d'habitants en 2050. En 2000, 790 millions de personnes dans le monde souffraient de la faim. Les habitants de 33 pays consomment moins de 2 200 kcal par jour.
Il est généralement admis que les besoins alimentaires augmenteront dans les décennies à venir pour les raisons suivantes :
- augmentation de la population, ce qui implique une augmentation de la demande ;
- augmentation du pouvoir d'achat de nombreux humains ;
- augmentation de l'urbanisation, impliquant fréquemment un changement de la pratique alimentaire, en particulier une augmentation de la consommation de viande (on estime que 7 kg de nourriture pour animaux est nécessaire pour produire 1 kg de bœuf, 4 kg pour produire un porc et 2 kg pour une volaille).
Bien entendu, une offre suffisante et bien gérée est une condition indispensable pour faire disparaître la famine et la malnutrition.
Cependant, la sécurité alimentaire n'est pas nécessairement acquise lorsque l'offre alimentaire est suffisante, et pose des questions telles que « qui produit la nourriture », « qui a accès aux informations nécessaires à la production agricole » et « qui a un pouvoir d'achat suffisant pour acquérir la nourriture » et enfin, « qui a un pouvoir d'achat suffisant pour acquérir les informations nécessaires à une bonne production ».
Ainsi, les pauvres et les affamés ont besoin de technologies et de pratiques peu coûteuses et disponibles immédiatement pour augmenter la production alimentaire locale. D'une façon générale, les femmes et les enfants sont ceux qui souffrent le plus de déficit alimentaire. En effet, un faible poids de naissance est une cause de décès prématuré et de malnutrition infantile. Le faible poids à la naissance est souvent dû à une sous-alimentation de la mère elle-même.
En 2000, 27 % des enfants en âge préscolaire dans les pays en voie de développement étaient ainsi atteints de rachitisme (lié à une alimentation insuffisante et/ou peu variée et de faible qualité). Les femmes sont aussi souvent désavantagées, car elles possèdent peu de terres et bénéficient moins de conseils et de crédits pour l'amélioration des techniques.
Différentes options sont possibles pour augmenter la production agricole, par le biais d'adoption de systèmes de production agricole spécifiques :
- augmentation des surfaces agricoles (avec comme effet négatif la perte de surfaces forestières, des prairies, et d'une façon générale, de lieux riches en biodiversité);
- augmentation de la productivité (quantité à l'hectare) dans les pays exportateurs (et exportation des surplus vers les pays déficitaires) ;
- augmentation de la productivité globale dans les pays déficitaires, lesquels pourront devenir auto-suffisants.
L'agriculture péri-urbaine ou l'agriculture urbaine peuvent également aider à résoudre le problème de la sécurité alimentaire, en permettant aux citadins à revenus limités de cultiver des légumes ou des fruits par exemple, en pleine ville. Elle permet également d'assurer une meilleure conservation des aliments et de leurs qualités nutritionnelles.
[modifier] Qualité suffisante et nécessaire
La qualité exige d'avoir identifié les risques et dangers, « de la fourche à la fourchette », en incluant donc les aspects (conservation, contact alimentaire , impacts secondaires et différés des modes de cultures, transport des aliments, modes de cuisson.. ) et de prendre les mesures de précaution et d'évaluation pour limiter l'expression des risques (par exemple, d'intoxication alimentaire).
En Europe, la Directive 93/43/CE relative à l'hygiène des denrées alimentaires préconise la méthode HACCP (Analyse des dangers et points critiques pour leur maîtrise) de manière à "identifier tout aspect déterminant pour la sécurité des aliments et pour veiller à ce que des procédures de sécurité appropriées soient établies, mises en œuvre, respectées et mises à jour".
La nouvelle réglementation européenne dite « paquet hygiène » vise à prévenir les dangers avec une obligation de résultat, "de la fourche à la fourchette", tout en laissant plus de liberté aux responsables d'établissements de Production ou de Restauration sur les moyens d'y arriver. Les guides de bonnes pratiques mis en place par les filières professionnelles, avec ou sans l'aide d'administrations peuvent y contribuer aussi, de même que les Normes et référentiels utilisés par l'agroalimentaire(BRC, IFS, ISO 22000, Eurepgap[1], norme NF V0 1-002 incluant un « Glossaire sur l’Hygiène des Aliments », fascicule de documentation FD VO1-OO6 (« Système HACCP : principes, notions de base et commentaires »).
Toutefois, ces outils, méthodes et guides sont interprétés de manières diverses, parfois en contradiction avec le Codex alimentarius qui est la principale référence internationale. »
[modifier] Annexes
[modifier] Notes et références
[modifier] Articles connexes
- Crise sanitaire
- Crise alimentaire
- Crise alimentaire mondiale de 2007-2008
- souveraineté alimentaire
- cuisine
- label « contact alimentaire »
- en Belgique : AFSCA
- en France : AFSSA
- au Canada : ACIA*
[modifier] Liens et documents externes
- (fr) Concept de sécurité alimentaire par la FAO
- (fr) Méthodes, référentiels, réglementations et normes alimentaire
- (en) Portail Sécurité sanitaire et alimentaire pour l'Union Européenne
- (en) Site officiel du Programme alimentaire mondial
- (fr) Évaluation et analyse de l'état nutritionnel – cours e-learning de la FAO