Roger Gicquel
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Roger Gicquel, né le 22 février 1933 à Glénac (Morbihan), est un journaliste et présentateur de télévision français. Revenu en Bretagne après sa carrière de présentateur, il écrit des livres où transparaît sa passion pour cette région.
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[modifier] Carrière
Présentateur vedette du journal télévisé de TF1 de 1975 à 1980, Roger Gicquel a d'abord pratiqué le journalisme au Parisien libéré, en Normandie, durant sept ans. Ayant rencontré Roland Dordain, le patron de la radio à l'époque, il effectue un bout d’essai à Paris avant de remplacer de temps en temps pour l'information de nuit le chevronné Raymond Mockel. Ecouté par la mère de Jacqueline Baudrier, il hérite de la revue de presse de 8h30 sur France Inter qu'il transforme en un « espace de pluralisme irréprochable ».
Après l'éclatement de l'ORTF en 1974, Gicquel est propulsé à la présentation du journal de 20 heures pour lequel il n'a aucune expérience. Soutenu par Emmanuel de la Taille, il parvient à vaincre son trac.
TF1 lui a donné la consigne suivante : personnaliser le JT. Alors que naît la concurrence entre TF1 et Antenne 2, il faut identifier le journal. Chaque soir, Roger Gicquel introduit son journal par un éditorial dans lequel il donne son avis sur tout ou presque. Bien que cette personnalisation semble aujourd'hui dépassée, elle marque le passage à l'antenne de Roger Gicquel, regardé chaque soir par des millions de Français mais sa vision de l'information irrite : « Je prétendais qu'on pouvait ouvrir le journal sur un raz-de-marée dans le delta du Gange même sans images plutôt que sur la naissance d’un baleineau dans un zoo aquatique de Tokyo ».
Après le JT, Roger Gicquel occupe plusieurs postes sur TF1 avant de quitter la chaîne en 1986, au moment de sa privatisation. On le retrouve très vite sur France 3 Bretagne où il anime En flânant, un magazine intimiste qui donne à voir une Bretagne souvent méconnue. L'émission dure cinq ans, au total 182 émissions et 1200 témoins, qui permettent de contempler les splendeurs mais aussi les laideurs (pollution, urbanisme) d'une région française.
Après une riche carrière de journaliste et de producteur de télévision, Roger Gicquel choisit en 1997 la Rance pour s'y fixer et il ne cesse d'approfondir la passion qu'elle suscite en lui.
[modifier] Anecdotes
- Pour beaucoup, Roger Gicquel évoque un présentateur mélancolique annonçant les nouvelles avec une infinie tristesse, même si l'homme s'avère beaucoup plus souriant dans le privé - Coluche plaisantait en disant que lorsqu'un avion s'écrase dans le monde, c'est sur les chaussures de Gicquel.
- On lui doit la fameuse phrase d'introduction du JT « La France a peur… » prononcée à l'occasion du meurtre du petit Philippe Bertrand par Patrick Henry en 1976. Cette phrase a souvent été comprise, à tort, comme un soutien à la peine de mort, la France ayant "peur" des assassins d'enfants. C'était en fait tout le contraire, Roger Gicquel expliquant en fait que "c'est lorsqu'un pays a peur" qu'on peut lui faire avaler n'importe quoi, et qu'il fallait se méfier des décisions politiques prises à la faveur de l'émotion populaire.
- Il est l'auteur-interprète de la chanson "J'aurais tant voulu" publié chez EMI en 1981.
- En 1995, Roger Gicquel apparaît dans le film d'Étienne Chatiliez, Le bonheur est dans le pré aux côtés de Patrick Bouchitey, jouant le rôle du présentateur du reality show "Où es-tu ?", directement inspiré de la défunte émission "Perdu de Vue".
[modifier] Œuvres
- Des virages et des hommes, 1981, à propos de la Formule 1
- Pilotes de grands chemins, Michel Vincent, 1984
- Comment le dire?, Le Cherche-Midi, 1990, premier recueil de poèmes
- Tous les chemins mènent en Bretagne, Ramsay, 1997
- Île de Sein l'éternelle résistante, Apogée, 1998
- La Violence et la peur, France-Empire, 1978
- La Côte d'Émeraude, Actes Sud, 2000
- La Rance, de rives en îles, de cales en ports, Ouest-France, 2003
- Retourné, Skol Vreizh, 2006, deuxième recueil de poèmes
- Croisières et escales en Bretagne, Ouest-France, 2007