Querrieu
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Querrieu | |
Pays | France |
---|---|
Région | Picardie |
Département | Somme |
Arrondissement | Amiens |
Canton | Villers-Bocage |
Code Insee | 80650 |
Code postal | 80115 |
Maire Mandat en cours |
Francine Briault 2001-2008 |
Intercommunalité | Communauté de communes du Bocage et de l'Hallue |
Latitude Longitude |
|
Altitude | 32 m (mini) – 104 m (maxi) |
Superficie | 10,03 km² |
Population sans doubles comptes |
687 hab. (1 999) |
Densité | 68 hab./km² |
Querrieu est une commune française, située dans le département de la Somme et la région Picardie.
Sommaire |
[modifier] Géographie
Le territoire de Querrieu a la forme d'un trapèze irrégulier dont l'une des bases serait la rivière Hallue, coulant dans une vallée marécageuse qui le sépare du territoire de Pont-Noyelles. Du nord au sud, ces marais creusés d'importantes tourbières, prennent les noms de : marais Madame, Grand marais et marais du Houillon.
Le territoire est limité à l'ouest et au nord par une ceinture de bois : bois de Querrieu, bois d'Allonville et bois de Saint-Gratien. Le plateau crayeux qui le constitue, est creusé par une série de dépressions formant des vallées sèches, dont le centre de rayonnement est le village. Une de ces dépressions, la plus importante, venant de Rainneville, au nord-ouest, aboutit au marais Madame . Une autre provient du bois de Querrieu, et aboutit au marais du Houillon.
Le territoire est bordé par les six communes de Saint-Gratien et de Fréchencourt au nord, de Pont-Noyelles à l'est, de Bussy-les-Daours et Camon au sud, d'Allonville à l'ouest.
Il est traversé d'ouest en est, par l'ancienne route nationale 29, devenue la route départementale D 929, allant d'Amiens à Albert, et du nord au sud par la route départementale D 30, allant de Villers-Bocage à Corbie ; un embranchement sur cette dernière mêne à Fréchencourt. Un chemin venant d'Allonville se joint à la route D 929 au centre du village. Un chemin étroit et sinueux, conduit à Bussy-les-Daours en suivant la lisière du marais communal à petite distance.
La route D 929 traverse la rivière Hallue au pont de l'Île. En 2005, une voie de contournement par le nord de l'agglomération a été réalisée. Elle a nécessité la construction de plusieurs ouvrages d'art, dont un viaduc pour la traversée de la vallée de l'Hallue.
[modifier] Histoire
[modifier] Origines
La présence humaine à l'époque néolithique, est attestée à Querrieu par la quantité considérable d'outils tels que haches, grattoirs, racloirs, couteaux, percuteurs, perçoirs, ramassés à la partie Nord-Ouest du territoire, faisant penser à l'existence d'un atelier important. A la limite Nord du village, des fragments de tuiles à gros rebords, des tessons et des poteries datant de l'époque gallo-romaine, ont été découverts.
En 1853, en contrebas du clocher de l'église actuelle, deux sarcophages estimés dater de l'époque mérovingienne, ont été mis à jour. Ils étaient formés d'une auge en pierre avec un couvercle brisé. Les objets contenus étaient des fragments d'épées en fer, larges et pesantes, un fer de javelot, des vases en forme d'urne.
À la période franque, le sol est défriché et des exploitations sont crées par les nouveaux seigneurs. Les noms de Boussencourt et de Gombercourt, apparaissent dans des chartes du IXesiècle. Le premier document mentionnant le nom de Cherriu, est une charte datant de 1102.
L'orthographe du nom de l'agglomération a évoluée au cours des siècles : Cherriu en 1102, Carus Rivus en 1145, Kerriu en 1147, Kerriacum en 1164, Kirieu en 1219, Kierreux en 1300, Querieu en 1445, Querrieux en 1757. L'orthographe définitive : Querrieu, est adoptée en 1875.
[modifier] Combat d'Henri IV contre les Espagnols
Après la prise d'Amiens par les Espagnols le 11 mars 1597, le roi Henri IV assiège la ville. Le 29 août, informé de l'approche d'une troupe espagnole de quatre compagnies d'arquebusiers et trois cents chevaux, protégeant un convoi de vivres, Henri IV part de grand matin de son camp au nord d'Amiens, en compagnie de Biron, de Lagrange-Montigny, du comte d'Auvergne et s'avance à leur rencontre. Vers neuf heures du matin, en avant d'une escorte de cinquante gendarmes, il aperçoit des éclaireurs ennemis sortant du bois de Querrieu ; il lance son cheval à toute bride et et les charge à la tête de sa petite troupe de carabins et de gentilshommes ; les Espagnols, surpris, croient en la présence de forces supérieures et s'enfuient. Le choc a lieu entre Querrieu et Pont. Henri IV poursuit ses adversaires qui lui abandonnent deux cornettes, deux cents chevaux et nombre de prisonniers.[1] [2]
[modifier] Marquisat
Pour récompenser François de Gaudechart, seigneur de Querrieu, de ses services, Louis XIV a érigé en sa faveur la terre de Querrieu en marquisat par lettres patentes du mois d'avril 1652, enregistrées au Parlement de Paris le 5 septembre 1653. En 1641, François de Gaudechart avait épousé Françoise de Conty, fille d'Antoine de Conty, seigneur de Rocquencourt. Leurs descendants, titulaires successifs du titre de marquis de Querrieu, ont été :
- François Paul de Gaudechart, qui a épousé en 1672 Françoise René de Pommereuil,
- Pierre François 1er de Gaudechart, qui a épousé en 1688 Marie Geneviève du Perron de Béneville,
- Pierre François II de Gaudechart, qui a épousé en 1726 Anne Françoise Perrin de Flancourt,
- Raphaël Jean Baptiste de Gaudechart, qui a épousé en 1756 Alexandrine Marie Louise Lefournier de Wargemont, marquise douairière jusqu'en 1786,
- Louis François de Gaudechart, ayant retrouvé son titre à la Restauration après l'avoir perdu en 1789, a épousé en 1812 Clémentine Charlotte Henriette, princesse de Rohan Rochefort,
- Charles Adolphe Raoul de Gaudechart, qui a épousé Louise Nathalie Polixène de Geoffroy du Rouret, resté sans descendance.
- Louis François de Gaudechart, ayant retrouvé son titre à la Restauration après l'avoir perdu en 1789, a épousé en 1812 Clémentine Charlotte Henriette, princesse de Rohan Rochefort,
- Raphaël Jean Baptiste de Gaudechart, qui a épousé en 1756 Alexandrine Marie Louise Lefournier de Wargemont, marquise douairière jusqu'en 1786,
- Pierre François II de Gaudechart, qui a épousé en 1726 Anne Françoise Perrin de Flancourt,
- Pierre François 1er de Gaudechart, qui a épousé en 1688 Marie Geneviève du Perron de Béneville,
[modifier] La guerre de 1870
Amiens est occupée par les Prussiens en novembre 1870. Le 16 décembre, l'armée française du Nord, commandée par le général Faidherbe, prend position sur les hauteurs qui bordent la rive gauche de l'Hallue.
Le général Manteuffel prend le commandement de l'armée prussienne le 20 décembre et, le même jour, lance une reconnaissance forte d'un escadron de cavalerie et d'un bataillon, soit environ 2 000 hommes, en direction de Querrieu. Arrivée aux lisières Est du bois, à deux kilomètres en avant de Querrieu, elle se heurte à un avant-poste français et un combat s'engage. Trois compagnies françaises du 43e de Ligne, parties de Bussy-lès-Daours, contre-attaquent sur le flanc droit de l'ennemi qui se replie sur la Ferme des Alençons puis sur Amiens. Dans cet affrontement, les Prussiens perdent 3 officiers et 69 hommes sont tués ou blessés, les Français ont 7 morts et 20 blessés. Ce jour-là, un cultivateur au chemin d'Allonville à la sortie du village, requis par un capitaine des chasseurs à pied de Vincennes, ramène dans sa charrette des blessés et des morts français et prussiens qui se sont entre-tués dans le Bois de l'Equignat. Sept cadavres français et douze prussiens sont alignés dans la cour sur le tas de fumier recouvert de paille fraîche, où ils gèlent rapidement.
Le 23 décembre, le général Manteuffel donne l'ordre d'attaquer à 8 heures sur un front de 12 kilomètres de Daours à Contay, sur un sol enneigé, par une température glaciale, aggravée par un vent soufflant du Nord. A neuf heures du matin, les Prussiens occupent le bois de Querrieu, puis le village. Cent cinquante soldats français sont pris et enfermés dans l'église. Des canons prussiens sont mis en batterie sur les hauteurs du village de Querrieu, en bordure de la route d'Amiens, et tirent sur les positions françaises de Pont-Noyelles. Ces dernières ripostent et des obus tombent sur des maisons du village. Dans l'après-midi, 42 pièces sont mises en batterie entre Querrieu et Bussy. Vers 15 h 30, les Prusiens attaquent en masse. Ils progressent dans Pont-Noyelles, mais sont stoppés à la limite Est du village. Une contre-offensive les repousse dans Querrieu, où ils établissent leur bivouac pour la nuit. Au cours de cette nuit, les Français font mouvement vers Albert et Bapaume.
Dans le cimetière communal de Querrieu, les restes de soldats français et prussiens ont été regroupés dans deux tombes collectives, en avril 1875. Le nombre et les noms de ces morts ne sont pas connus.
Edouard David, poète picard, a fait de cette bataille une farce dans l'esprit caustique de Lafleur, mais qui se termine par une apothéose patriotique et revancharde: "L'bataille ed Tcherriu". Cette pièce en trois actes, a figuré au répertoire du théâtre de marionnettes des Bouffes Picardes de 1884 à 1911. ( Lafleur et les théâtres amiénois de cabotins)
En voici quelques courts extraits :
- Ch'est mi, ch'est Lafleur, n'mé fouaite point d'mo, jé n'sus mi méchant ! (c'est moi, c'est Lafleur, ne me faites pas de mal, je ne suis pas méchant !)
Lafleur s'adresse à Blaise, son compère :
- Nom des boés ! Ch'est cho la dgerre, o s'berzille sans s'vir, mais ch'est qu'o r'rchuvroait sein prêt, sans savouèr tch'ech-qui vo l'invoéye! (Nom des bois ! C'est cela la guerre, on se massacre sans se voir, mais c'est qu'on recevrait bien un mauvais coup, sans savoir qui est-ce qui vous l'envoie !)
[modifier] La Grande Guerre
[modifier] Juillet 1916, bataille de la Somme
En 1916, le Quartier général de la 4ème armée britannique sous le commandement du général Rawlinson[3], occupe le château de Querrieu. Le 1er juillet, le maréchal Haig, commandant en chef, est sur place. A 7 heures 30, l'ordre est donné de sortir des tranchées, après une formidable préparation d'artillerie. C'est le début de la bataille la plus meurtrière de la guerre. Durant plusieurs semaines, c'est un va et vient de personnalités civiles et militaires, du général Foch à Lord Balfour premier ministre de Sa Majesté.
Le 10 août, tout l'État-Major est réuni à Querrieu autour de George V qui décore des officiers français, dont les généraux Fayolle et Balfourier. Le souverain était accompagné de son fils, le jeune Prince de Galles, futur roi Edouard VIII du Royaume-Uni, puis duc de Windsor après moins d'un an de règne.
[modifier] Printemps 1918, offensive allemande
Au printemps 1918, les Allemands lancent une offensive en direction d'Amiens. De nombreuses troupes britanniques cantonnent dans le village et sur tout le territoire, les habitants ayant été évacués vers les villages voisins.
Une batterie d'artillerie lourde anglaise installée à la limite nord du village, tire sur les positions allemandes en direction de Villers-Bretonneux. L'artillerie allemande riposte et des obus détruisent des maisons, des bâtiments agricoles et endommagent gravement l'église. La contre-offensive britannique déclenchée début juillet, éloigne la ligne de front et, en août, les habitants peuvent rentrer chez eux.
Le cimetière militaire ouvert en mars 1918, est fermé en août ; il contient les tombes de 103 soldats australiens et britanniques.
[modifier] La guerre 1939-1945
[modifier] Août 1944
En début de l'après-midi du 26 août, deux vagues d'avions lachent leurs bombes sur le bois de Querrieu, faisant sauter le gros dépôt de munitions installé par les Allemands. Le lendemain, les munitions légères entreposées dans le parc du château sont immergées dans les étangs. Dans la nuit du lundi au mardi 29 août, de grandes lumières blanches, visibles d'Amiens, apparaissent au dessus du bois de Querrieu, de puissantes détonations sont entendues, c'est ce qui reste du dépôt de munitions et d'une rampe de lancement pour V1, que les Allemands font exploser.
Le 31 août, vers 14 heures, des half-tracks britanniques, venant de Daours et Pont-Noyelles, entrent dans le village. Sans s'y arrêter ils continuent vers Amiens, jusqu'au pont Beauvillé qui, protégé par des résistants, n'a pas été détruit.
Après avoir mis leurs canons anti-aériens hors d'usage, les derniers soldats allemands s'enfuient vers Fréchencourt.
[modifier] Administration
Liste des maires successifs | ||||
Période | Identité | Parti | Qualité | |
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1947 | 1953 | Eugène Bouffez | Agriculteur | |
1953 | 1971 | Daniel Parent | Agriculteur | |
1971 | 1989 | Henri Bignon | Industriel | |
1989 | 2001 | Gilbert Descamps | Agriculteur | |
2001 | Francine Briault | Enseignante |
[modifier] Enseignement
[modifier] La première école de garçons
L'enseignement semble avoir été dispensé à partir de 1665, probablement dans l'église. Le premier clerc lai, cumulait ses fonctions avec celle de procureur fiscal de la seigneurie.
Cet enseignement dans les paroisses a été ordonné par une Déclaration royale du 14 mai 1724, enregistrée au Parlement le 31 du même mois. : Voulons qu'il soit établi autant qu'il sera possible, des maîtres et des maîtresses d'écoles dans toutes les paroisses où il n'y en a point, pour instruire tous les enfants de l'un et de l'autre sexe, des principaux mystères et devoirs de la Religion Apostolique et Romaine, les conduire à la messe tous les jours ouvriers, autant qu'il sera possible, leur donner les instructions dont ils ont besoin sur ce sujet et avoir soin qu'ils assistent au Service divin les dimanches et les fêtes, comme aussi pour y apprendre à lire et même à écrire à ceux qui pourront en avoir besoin...
La première école a été construite en 1778. Elle était adossée au choeur de l'église. C'était une construction basse, couverte de chaume. Elle fut utilisée jusqu'en 1859, après sa restauration en 1803.
Avant la Révolution, les clercs qui assuraient l'enseignement exerçaient d'autres fonctions : greffiers de la paroisse ou de la seigneurie, leurs noms et qualités se retrouvent dans les registres paroissiaux. L'un d'eux, Eustache Poiré, est l'auteur d'un processionnal noté et illustré : Processionnal à l'usage du diocèse d'Amiens, où sont contenus ce qui se chante pendant toute l'année, tant feste que dimanche, fait par moy Pierre Eustache Poiré, à Querrieu, 1752[4].
L'efficacité de l'enseignement apparaît avec les vingt-quatre signatures dénotant une bonne expérience de l'écriture, au bas du cahier de doléances établi le 15 mars 1789.
[modifier] La première école de filles
En novembre 1839, à l'initiative d'Antoine Petigny, curé de la paroisse, une école de filles a été ouverte à Querrieu par la Congrégation de la Sainte-Famille d'Amiens. La maison d'école et le mobilier appartenaient à monsieur Petigny qui versait, en outre, un traitement de deux cents francs pour la soeur d'école, la commune donnant, quant à elle, vingt-cinq francs.
Cette école fut fermée en 1845, après que le maire ait remercié la Congrégation de ses services par une lettre de quelques lignes.
Mai, en 1850, le nouveau maire adressa à la Congrégation de la Sainte-Famille, la demande d'une soeur d'école, ce qui lui fut accordé.
La maison à usage d'école publique et de logement pour la soeur, fut louée pour un montant de cent francs. La municipalité fournit le mobilier de l'école. Avec bien des réparations et des améliorations, cette école fut utilisée jusqu'en 1886.
En 1882, l'enseignement religieux fut supprimé dans les écoles publiques ; les crucifix furent enlevés dans ces écoles. Dans la nuit du dimanche 20 août de cette année, Célinie Baude, soeur d'école à Querrieu depuis dix-sept ans, décèdae subitement par rupture d'anévrisme, après avoir fait la distribution des prix dans la journée. Jusqu'en 1892, les soeurs exerceront au titre d'institutrice, avant d'être remplacées par une institutrice laïque.
[modifier] Démographie
1851 | 1954 | 1962 | 1968 | 1975 | 1982 | 1990 | 1999 | ||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
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831[5] | 487[6] | 457[7] | 508 | 544 | 583 | 643 | 687 | ||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
Nombre retenu à partir de 1962 : population sans doubles comptes |
[modifier] Lieux et monuments
[modifier] Église dédiée aux Saints Gervais et Protais
[modifier] Son architecture
L'église de Querrieu est située à la bordure d'un plateau crayeux, dominant la vallée de l'Hallue. Son origine ne peut être datée avec exactitude, mais nous savons qu'en 1280, les droits du Chapitre de l'église Saint-Firmin-le-Confesseur (d'Amiens) étaient reconnus par Hugues, curé de Querrieu, lequel payait audit chapitre 20 sols tournois. Cette église nous apparaît aujourd'hui de construction hétérogène, mais l'examen de son architecture permet d'apporter des indications sur les périodes de sa construction.
En avant de la nef, le chœur est bordé de chaque côté par trois colonnes sans chapiteaux, identiques à celles de l'église Saint-Leu d'Amiens et reliées entre-elles par une double ogive à moulure prismatique. Ces arcades indiquent la présence de deux collatéraux dans le plan originel du chœur, incluant la tour du clocher. Colonnes et murailles supportent une charpente masquée par un plafond en bois ; cette structure étant trop faible pour supporter une voûte, il est vraisemblable qu'à l'origine, celle-ci était en bois de forme ogivale. L'architecture du chœur, telle que nous l'observons aujourd'hui, est donc de l'époque gothique, datant du XIIIe ou du début du XIVe siècle.
La simple observation de son raccordement avec le chœur et la tour du clocher montre que la construction de la nef actuelle leur est postérieure. Cette construction, sans style architectural bien défini, est surtout caractérisée par sa robustesse. Ses huit piliers carrés, de trois pieds de côté, reliés par des ogives basses, supportent de lourdes murailles. Reposant sur ces murailles, des entraits latéraux soutiennent le faîtage de la charpente par l'intermédiaire de poinçons verticaux. Les blasons de Guy de Brimeu et d'Anthoine de Rambures, son épouse, permettent de dater la construction de la nef : ces blasons sculptés sur deux piliers de la nef, ne peuvent être que ceux des fondateurs de l'église, seules images non religieuses autorisées ; Guy de Brimeu décapité à Gand en 1477, ayant épousé Anthoine de Rambures en 1462 et cette dernière étant décédée en 1517, ces sculptures ont donc été réalisées entre 1462 et 1517.
Au cours des siècles, de nombreux travaux de réparation ont permis à cet édifice de résister aux injures du temps et des hommes. Les derniers travaux, terminés en 1999, ont consisté essentiellement en un fort rejointoiement de l'ensemble des maçonneries.
[modifier] Les vitraux de l'église
Suite aux dégâts causés par les bombardements du printemps 1918, la quasi-totalité des vitraux a été remplacée.
Toutes les baies sont garnies de vitraux de couleur. A l'exception de la baie géminée du chœur et de la grande baie au-dessus du portail dont les tons sont verts et ors, le rouge et le bleu dominent dans tous les autres. A l'exception encore, des deux petites baies de la façade ouest, tous les vitraux comportent la représentation de personnages, symboles religieux ou objets de culte.
La baie géminée centrale de l'abside est dédiée à Jésus Sauveur des Hommes (I H S). La baie de gauche est dédiée à saint François Borgia, elle porte les armoiries de la famille d'Alcantara et de la famille de Roodenbeke. La baie de droite est dédiée à saint Pierre d'Alcantara[8], elle porte les armoiries de la famille d'Alcantara [9] et de la famille de Broqueville.
Le vitrail de la grande baie au-dessus du portail, réalisée en 1934, représente le Christ-Roi, sceptre à la main soutenant le globe, suggérant la domination de droit ou de fait sur la société moderne ; les alpha et oméga nous indiquent sa puissance et l'étendue de son règne sur nous. En bas et à gauche, figurent les armoiries de Pierre d'Alcantara et de la princesse Stéphanie Windish-Graetz [10] . En bas et à droite, figurent les armoiries de François d'Alcantara et de Marie-Noelle Van den Corput.
Les quatre baies du côté sud, sont garnies de vitraux offerts par des familles de paroissiens.
Le 24 août 1968, l'ensemble des vitraux existant à cette date, a été bénit par Mgr Stourm, évêque d'Amiens.
En 1999, de nouveaux vitraux ont été réalisés : vitrail de la petite baie au-dessus de la sacristie, représentant un chevalier en prière ; vitrail de la tour du clocher, côté nord, en verres géométriques colorés ; vitraux des deux petites baies encadrant le portail ouest, en verres géométriques colorés.
[modifier] Les reliques
Le 19 avril 1824, Jean-Baptiste Dumeige, menuisier à Amiens, découvrit les reliques des saints Gervais et Protais dans les décombres déposés dans la cour du presbytère de Saint-Rémi, où venait de mourir le curé de la paroisse. Il les disposa dans une chasse de sa fabricationl[11]
En 1827, la guérison de sa fille qui avait perdu la parole et la raison, fut attribuée à la présence des reliques dans sa maison, et aux prières adressées aux saints Gervais et Protais.
Le curé de Querrieu, Antoine Petigny, ayant eu connaissance de ces reliques et ayant exprimé le désir de les avoir pour son église dédiée à ces saints martyrs, la famille Dumeige décida de les lui remettre, préférant qu'elles soient honorées par toute une paroisse que par une seule famille.
La translation des reliques fut effectuée le 25 août 1833.
[modifier] Château
À une époque indéterminée, mais vraisemblablement pour s'opposer aux invasions des Normands, une forteresse a été construite sur la rive droite de l'Hallue, en bordure de la chaussée allant d'Amiens à Bapaume. Après l'érection de la seigneurie en marquisat en 1653, la forteresse est aménagée en résidence seigneuriale.
Après la mort de son époux en 1735, Anne-Françoise Perrin, marquise douairière, entreprend de transformer le bâtiment en une demeure plus agréable à vivre. Le nouveau château est composé d'un corps de logis formé d'un rez de chaussée surmonté d'un étage, encadré de deux tourelles en avant-corps construites sur les gros soubassements de deux anciennes tours, et prolongé de deux pavillons d'extrémités. La nouvelle construction est précédée d'une cour d'honneur entourée de murs et d'une grille. Des jardins à la française avec un grand bassin circulaire s'étendent à l'arrière.
Louis François de Gaudechart étant décédé en 1832, la princese Clémentine-Charlotte de Rohan embellit le château et son environnement. Le corps de logis est élevé d'un étage et de combles. Le tout est couronné d'une balustrade de pierre. Par voies d'achats et d'échanges avec la municipalité et avec des particuliers, le parc entourant le château est considérablement agrandi ; une nouvelle muraille d'enceinte est construite et une large grille ouvre sur le village. Cette disposition subsiste de nos jours.
[modifier] Monument aux morts de la Guerre 1914-1918
En 1921, un monument aux soldats de Querrieu morts au cours de la guerre est érigé à l'entrée de la Place publique, au bord de la route. Le monument en granit des Ardennes, de forme pyramidale tronquée, d'une hauteur de quatre mètres et d'une largeur d'un mètre vingt à la base, est surmonté d'un coq doré.
[modifier] Personnalités liées à la commune
[modifier] Jacques de Longroy, seigneur de Querrieu
Jacques de Longroy, chevalier, était conseiller et chambellan des ducs de Bourgogne : Philippe-le-Hardi et Jean-sans-Peur, Lieutenant général de Picardie, seigneur de Longroy, Prouzel, Querrieu et Hallencourt. Il était devenu seigneur de Querrieu vers 1373, par suite de son mariage avec Marie de Querrieu, fille de Ysaac de Querrieu, chevalier.
Le 25 août 1415, il amena à la bataille d'Azincourt les milices communales du Boulonnais. Pour protéger la retraite du Dauphin de France, futur roi Charles VI, il fut investi du commandement de l'arrière-garde et fut tué dans la bataille.
[modifier] Guy de Brimeu, seigneur de Querrieu
Guy de Brimeu, seigneur d'Humbercourt et de Querrieu, chevalier de l'Ordre de la Toison d'or, épousa Anthoine de Rambures en mars 1462. Il participa à de nombreuses actions militaires et diplomatiques au service de Charles le Téméraire.
Après la mort de Charles le Téméraire le 9 janvier 1477, Guy de Brimeu fut accusé de trahison au profit du roi de France, Louis XI. Il fut décapité à Gand le 3 avril 1477, malgré les supplications de sa grande amie, Marie de Bourgogne, fille et héritière de Charles le Téméraire. Marie de Bourgogne fit revenir le corps de Guy de Brimeu à Arras pour le faire enterrer dans l'église cathédrale où son tombeau était déjà érigé.
Son fils, Adrien de Brimeu, seigneur d'Humbercourt, Querrieu, comte de Mesghem, au service du roi François 1er, fut tué le 14 septembre 1515 à la bataille de Marignan.
[modifier] Voir aussi
- Communes de la Somme
- Un siècle (1851-1954) d'exode rural dans la Somme
- Liste de monuments aux morts français surmontés d'un coq
[modifier] Notes et références
- ↑ Vicomte de Calonne, Histoire de la ville d'Amiens
- ↑ Rivoire, Reprise d'Amiens
- ↑ First World War.com-Who's Who-Sir Henry Rawlison
- ↑ Bibliothèque municipale d'Amiens, XVIIIe siècle. Mss. N° 170
- ↑ René Boyenval, René Debrie, René Vaillant - Répertoire des Noms de Famille de la Somme en 1849, éd. Éklitra (Amiens, 1972), 232 pages.
*Les pages 10 à 18 de cet ouvrage mentionnent la population de chacune des 832 communes composant alors le département en 1851, lors du Recensement. - ↑ Dictionnaire National des Communes de France - Dictionnaire Meyrat, 17e édition, éd. Albin Michel, Paris (1959), 1350 pages.
- ↑ Querrieu sur le site de l'Insee
- ↑ Saint Pierre d'Alcantara
- ↑ les armoiries de la famille d'Alcantara comportent en leur centre un léopard d'azur (bleu) et un chêne de sinople
- ↑ La princesse Stéphanie Windish-Graetz, est une arrière petite-fille de François-Joseph, empereur d'Autriche et d'Élisabeth de Bavière (Impératrice Sissi), ainsi que de Léopold II roi des Belges
- ↑ Historique de l'invention des reliques des saints Gervais et Protais et leur concession à l'église de Querrieu le 25 août 1833, par Jean-Baptiste Dumeige. Bibliothèque municipale d'Amiens, Pic 23 604