Piraterie moderne
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Les définitions modernes de la piraterie comprennent les actions suivantes :
- l'enlèvement de personnes avec demande de rançon ;
- le vol ;
- le meurtre ;
- le sabotage.
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[modifier] Régions sensibles
Les pirates d'aujourd'hui sévissent essentiellement dans les régions d'Asie du Sud et Asie du Sud-Est (en particulier dans la mer de Chine méridionale), le long des côtes de l'Amérique du Sud, du golfe d'Aden, de la mer Rouge, mais aussi celles de la Somalie, dans le golfe de Guinée et dans la mer des Caraïbes. Selon le Bureau maritime international, plus de 4 000 actes de piraterie ont été enregistrés durant les vingt dernières années, un rapport de la RAND Corporation estime le nombres d'attaques et de de tentatives d'attaques à 209 durant la période 1994-1999 et à 2 463 entre 2000 et fin 2006, soit une augmentation exponentielle de ces pratiques depuis le début du XXIe Siècle [1]
Ils utilisent des embarcations plutôt petites et rapides, et profitent du nombre restreint de membres d'équipage sur les navires cargos. Ils savent également transformer leurs embarcations en bateaux de pêche ou de transport, afin d'éviter et de déjouer les inspections.
Dans la plupart des cas, les pirates ne s'intéressent pas à la marchandise transportée, mais plutôt aux affaires personnelles de l'équipage et au contenu du coffre-fort, qui peut contenir d'importantes quantités de monnaie destinée à payer le personnel et les taxes portuaires. Il arrive également que les pirates se débarrassent de l'équipage et conduisent le navire dans un port afin de vendre la cargaison et dans de très rares cas de transformer son identité et de le revendre.
La piraterie moderne se développe pour plusieurs raisons :
- une incapacité de certains pays à gérer la sûreté de leurs eaux territoriales ;
- les équipages des navires cargos sont peu nombreux et non armés (une vingtaine d'hommes sur un navire de 150 mètres) ;
- les navires marchands se déplacent à des vitesses faibles (entre 20 et 40 kilomètres par heure), sont peu manœuvrants et, chargés, ils peuvent être assez bas sur l'eau permettant ainsi un abordage aisé ;
- les équipages, embarquant pour une durée de neuf mois en moyenne, proviennent en grande partie des pays en voie de développement (Asie - Afrique) et reçoivent la majeure partie de leur salaire en liquide à bord.
Par extension, on parle également de piraterie lorsqu'il y a acte de braconnage, par exemple lors de pêches interdites d'espèces protégées (dans les zones d'exclusivité éconnomique). Ceci concerne tout particulièrement la légine, poisson très recherché localisé dans les Z.E.E. des Terres Australes.
[modifier] Les attaques
Les attaques se produisent généralement de nuit, entre 01h00 et 03h00, dans des zones dites « à risque » (Asie du Sud-Est, détroit de Malacca, sud de la mer Rouge, golfe d'Aden, côtes de Somalie, golfe de Guinée…) en haute mer ou dans des zones de mouillage.
Seule une veille attentive ainsi qu'une réaction rapide de l'officier de quart par une manœuvre ou par le déclenchement de l'alarme générale peuvent éventuellement dissuader les pirates de poursuivre leur action.
Depuis 2006, les navires cargos possèdent tous un système « d'alarme silencieuse » par satellite en réponse au développement de la piraterie. Ce système d'alarme, activé manuellement à bord de deux endroits gardés secrets, n'a aucune manifestation physique sur le navire mais envoie des données par communication satellitaire.
Il existe une hiérarchie des actes de piraterie :
- Les petits malfrats de la mer agissent en groupes peu nombreux et leurs actions sont souvent improvisées s'apparentant plus à de la rapine. Un groupe d'entre eux est responsable de l'assassinat de Peter Blake dans l'estuaire de l'Amazone en 2001.
- En haut de la hiérarchie on trouve quelques gangs internationaux dépendants des quelques puissantes mafias et triades asiatiques dirigées par des puissants hommes d'affaires.
- Un autre type de pirates est constitué par des groupes terroristes, comme celui qui en octobre 2000 a attaqué le bâtiment USS Cole de la marine américaine au mouillage dans le port yéménite d'Aden en faisant sauter une embarcation bourrée d'explosifs, faisant 17 morts et 42 blessés.
[modifier] Années 1993 à 2004
Le nombre d'attaques pirates a triplé entre 1993 et 2003. Le premier semestre 2003 a été le pire semestre jamais enregistré, avec 234 attaques pirates, 16 morts, 52 blessés et 193 membres d'équipage pris en otage dans le monde. 182 cas de piraterie ont été recensés par le Centre de surveillance de la piraterie du Bureau international maritime (IMB - International Maritime Bureau) pour le premier semestre 2004, dont 50 à proximité de l'Indonésie, la majorité dans le détroit de Malacca. L'IMB note également qu'en 2004, les tankers (transport de pétrole et de gaz) et les cargos transportant des matières premières sont les cibles les plus populaires avec 67 attaques sur des tankers et 52 sur les cargos.
La piraterie a toujours utilisé les moyens technologiques les plus avancés disponibles : les pirates modernes ont recours aux armes à feu évidemment (tel que les fameux AK-47), à la téléphonie mobile, aux hors-bords, etc. On suppose même que certains pirates écoutent clandestinement les communications des satellites, afin d'obtenir des informations sur le mouvement des navires et de déterminer le risque qu'ils présentent en cas d'attaque.
[modifier] Années 2006/2008
Une étude conduite par le Bureau international maritime montre que le nombre d'attaques de piraterie dans le monde est en augmentation en 2007 (263 cas) en comparaison de l'année 2006 (239 cas). Il est également rapporté que le nombre d'attaques à main armée est en augmentation, avec pour première conséquence une augmentation du nombre de blessés dans les équipages de navire (64 blessés en 2007 pour 17 en 2006).[2] Cette évolution en 2007 est directement liée à des actes ayant pris place en Somalie et au Nigéria.
42 incidents en 2007 ont été reportés au Nigéria dont 25 pour la seule zone de Lagos.
31 incidents en 2007 ont été reportés en Somalie.
Certaines attaques ont conduit à l'intervention des marines militaires luttant contre ce phénoméme comme ce combat au large de la Somalie en 2006 et l'acte de piraterie contre le Ponant en 2008 (voir Piraterie autour de la corne de l'Afrique); Lors de cette affaire, Jean-David Levitte, un diplomate français, à déclaré que dans les dix dernières années, 3 200 marins avaient étaient enlevés par des pirates, 500 blessés et 160 tués.
Le détroit de Malacca n'est plus classé route maritime dangereuse par le Lloyd's Register depuis fin 2006[3].
[modifier] Notes et références
[modifier] Liens externes
- (en)Cartes des actes de piraterie en 2006
- (en)Dernier rapport hebdomadaire sur la piraterie dans le monde
- (en)Carte mise à jour des actes de piraterie
- (en)[pdf] Carte et statistiques des actes de pirateries en Somalie en 2007
[modifier] Livres
- Pirates des mers d'aujourd'hui, Jean-Michel Barrault, éd. Gallimard, 174 pages.
- Pirate de Légines (Océan Indien austral), Jacques Nougier, éd. l'Harmattan, 2003, 201 pages; ISBN : 2-7475-4459-1