Pierre aux neuf gradins
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La pierre aux neuf gradins est un site situé sur la commune de Soubrebost, à proximité de Pontarion, dans le département de la Creuse, en France.
Il est remarquable à bien des points de vue et a été relativement peu étudié (voir bibliographie en fin d'article). Un panneau à l'entrée du site le signale comme une « énigme archéologique ».
Sommaire |
[modifier] Le site
Un sentier assez raide monte au sommet de la colline où se trouvent de gros blocs de granite. Bien que le site soit entièrement boisé, il domine le paysage avec une vue panoramique à 360 degrés.
Le site ne bénéficie d'aucune protection au titre de la loi de 1930 sur la protection des sites et paysages si bien qu'un boisement spontané de chênes, bouleaux et hêtres, dû à l'absence d'entretien et de pâturage, se développe ainsi que des plantations de résineux, épicéas et, plus récemment, douglas (bouchant déjà la vue vers le nord-est). Le site a sans doute été boisé par le passé et le nom de la commune, "Soubrebost" (super bosco), signifie d'ailleurs "au dessus du bois". Certains y voient un indice pour penser que le sommet de la colline devait probablement être une clairière "au dessus du bois", avec une vue dégagée où un temple aurait pu être érigé.
[modifier] Géologie et morphologie du site
Il s'agit d'un promontoire élevé avançant entre deux vallons humides. Au sommet l'érosion a dégagé des blocs de granite qui présentent de nombreuses cuvettes circulaires communément nommées "marmites" ou "chaudrons de sorcières". Ces cuvettes sont elles-mêmes des formes érosives formées par la dissolution chimique du granite. Il faut donc imaginer une véritable inversion de relief, c’est-à-dire que le granite qui se trouve aujourd'hui au point haut du paysage se trouvait au point bas.
Les formes de cuvette sont parfois très régulières, jusqu'à faire croire qu'elles sont "de main d'homme", mais elles peuvent aussi être irrégulières, selon leur situation sur le bloc ou leur recoupement. Au sommet de la pierre aux neuf gradins se trouvent deux cuvettes qui communiquent entre elles ce qui forme une petite arche. La plus grande est un très bel ovale. Sur la photo de droite, elle est remplie de feuilles, principalement de chêne, qui donnent l'échelle. L'eau contenue était gelée.
[modifier] Une double enceinte symbolique et une clairière ?
On ne perçoit pas aujourd'hui de forme continue pouvant réellement faire parler d'enceinte mais les formes en place peuvent le laisser supposer. Lorsqu'on emprunte le sentier d'accès, on remarque très facilement que l'on franchit deux terrasses successives distantes de 70 mètres en ligne droite. L'aménagement du terrain qui a été réalisé, notamment pour la terrasse la plus haute, est considérable.
Au moins une de ces terrasses se retrouve nettement sur le côté opposé. Elle correspond même à une nature très différente du boisement, une limite stricte pour l'extension du houx, qui laisse penser qu'au dessus de la terrasse le site n'était pas boisé autrefois. Une étude plus approfondie du boisement pourrait en donner une meilleure appréciation.
Quelle que soit la réalité ou non de la « clairière » au sommet du boisement, les deux paliers successifs qu'il fallait franchir devaient avoir une fonction symbolique. C'est le périmètre sacré, celui qui définit le « temple ». (Voir également l'article sacrifice au paragraphe 3.1 concernant l'espace sacré)
[modifier] Les pierres taillées
Les pierres se situent sur le point le plus élevé du site. Au sommet, en effet, se trouve un chaos granitique important, et en son point le plus élevé, la fameuse « pierre aux neuf gradins ». Elle fait partie d'un ensemble de 3 pierres taillées qui forment un autel où certains pensent qu'ont pu être pratiqués des sacrifices humains. Les blocs de granite présentent de nombreuses cuvettes d'érosion où l'eau de pluie reste. La tradition locale veut que les enfants atteints de méningite guérissent en buvant l'eau contenue dans la cuvette de la pierre sommitale. Il y a peut-être une relation entre cette tradition et un lointain souvenir de sacrifices d'enfants. [réf. nécessaire]
Lorsqu'on est debout sur la pierre aux neuf gradins, du fait de sa position, on domine le site et l'ensemble du paysage à des kilomètres à la ronde.
De façon certaine, 3 pierres sont taillées. Il est possible qu'une 4e le soit aussi, mais les formes peuvent y être naturelles. Cette dernière est celle que l'on perçoit en premier, dressée face à nous quand on arrive par le sentier. Large et étroite, haute de 3 m environ, fichée verticalement, mais probablement de façon naturelle, elle présente comme des encoches en partie haute, sans qu'on puisse dire à coup sûr qu'il s'agit de formes artificielles.
Elle masque les 3 autres pierres situées plus en arrière :
- un bloc arrondi, haut de 1 m 50 environ, où se voient nettement 3 formes de marches grossièrement taillées pour monter sur le sommet de la pierre.
- en arrière de celle-ci, plus haute, environ 2 m 50, la "pierre aux neuf gradins" ; elle présente 3 formes taillées dans le rocher brut : les 9 marches, larges d'un mètre au minimum et hautes de 10 cm chacune ; une sorte de gouttière qui descend du sommet, passe sous la première marche et s'en va vers l'arrière du bloc ; le sommet lui-même qui a été légèrement taillé pour former une plate-forme parfaitement plane, sans toucher aux deux cuvettes naturelles.
- un bloc allongé, très visiblement taillé sur sa partie supérieure, pour former une plate-forme allongée, de forme trapézoïdale, avec une partie plus large du côté de la pierre aux gradins et une encoche plus basse dans laquelle est creusée une forme concave, de la taille d'un bol, sans en avoir la profondeur.
L'ensemble de ces trois pierres semble indiquer un rapport direct entre elles.
Vues de la "pierre aux neuf gradins" 1. Vue de côté, vers le sud, la table longue face à nous 2. Vue de face où l'on voit la gouttière destinée à recueillir un liquide provenant des marches 3. Vue de côté, vers le nord, depuis la table longue, où l'on voit l'extrémité de la gouttière, et en arrière la 3e pierre (ses 3 « marches » sont sur l'arrière, non visibles ici) et le haut de la 4e, à l'arrière plan
[modifier] Hypothèses historiques et religieuses
[modifier] Un site sacré de tradition celtique
Il ne fait pas de doute que ce site est un site sacré, un temple, une cathédrale à ciel ouvert. [réf. nécessaire]
Plusieurs éléments le rattachent aux cultes gaulois de tradition celtique. Nous prenons comme référence les travaux de Christian Guyonvarc'h et de Françoise Le Roux (voir bibliographie).
Mais principalement, ici comme à Tintignac près de Tulle, Corrèze, c'est l'élément géographique : le point haut et la vision panoramique, celle du territoire dont il est le centre.
Car le sanctuaire celtique, le nemeton, s'il n'a besoin d'aucune construction, est un lieu géographique précis. C'est l'ombilic, l'omphalos comme à Delphes, le point de l'espace où se rejoignent le ciel et la terre, les morts et les vivants, mais aussi où s'annihile le temps. Les rituels sont pratiqués à la fois en des lieux géographiques précis et à des dates précises. Et lors des fêtes calendaires, celle de Samain, le 1er novembre, qui marque le début de la période sombre et celle de Beltaine, le 1er mai, qui marque le début de la période claire, le temps et l'espace sont abolis dans le sanctuaire où il est alors permis aux humains de rencontrer les morts, habitants de l'au-delà, du sidh (étymologiquement « le monde de la paix »).
Les pierres ne sont pas l'objet du culte, elles ne sont que des éléments du rituel, certes certainement sacrés. La cuvette au sommet de la pierre aux neuf gradins est secondaire au regard de la position élevée de la pierre qui est fondamentale. Bien sûr elle est un plus, un don naturel, et pouvait avoir une fonction notamment de purification par l'eau du ciel. Mais fondamentalement l'autel (étymologiquement, le « lieu élevé ») constitué par la pierre est le point de rencontre entre la terre et le ciel. Et la signification de la pierre et des chaos de granite peut être même souterraine. Les celtes étaient un peuple de forgerons habitués à tirer le métal des entrailles de la terre où naissent et grandissent les pierres (voir Mircea Eliade Forgerons et alchimistes).
Fréquemment le sanctuaire est au milieu d'une forêt de chênes. C'est bien le cas ici, avec l'hypothèse supplémentaire des deux enceintes successives et la clairière au sein du bois sacré.
Mais le culte celtique est clairement solaire et basé sur l'alternance de l'ombre et de la lumière. L'escalier est face à l'Ouest, face au soleil couchant. C'est le point de départ du monde des morts dans la géographie sacrée celtique. Mais les celtes croyant à l'immortalité de l'âme, pour eux la mort est le début de la paix éternelle. C'est de la nuit que nait le jour. Le côté sombre de l'espace n'a pas la connotation négative que nous pourrions lui donner. Et la mort elle-même n'est absolument pas crainte.
[modifier] Neuf gradins… la symbolique du chiffre 9
Tout commence avec… le chiffre de la gestation humaine : 9 mois. En pré-indo-européen, Me, à l'origine de « mois », signifie la lune et celle-ci est étroitement liée à la maternité et à la féminité. Chez les Mayas, Déesse Neuf est la déesse de la pleine lune. Le calendrier celtique (voir le calendrier de Coligny) est lunaire. Et les celtes comptent les nuits.
C'est le chiffre de l'achèvement d'une création, la fin, la mort, et du nouveau début, la renaissance. Il est possible qu'on trouve là l'origine de l'adoption de la numération en base 10 : les 9 mois de la gestation humaine... L'homonymie, en français, avec l'adjectif « neuf » n'a rien non plus d'un hasard.
Il se retrouve avec un sens similaire dans une grande quantité de traditions de par le monde, associé au soleil et à la lumière, ou à la lune et aux ténèbres car il porte en lui cette dualité. Les Égyptiens nommaient le chiffre 9 "la Montagne du Soleil". Chez les Aztèques, pour gagner le repos éternel l'âme doit parcourir neuf étapes. Le roi Nezahualcoyotl fit construire un temple de 9 étages.
La neuvaine représente liturgiquement l'achèvement, le temps complet.
Le neuf est le tout.
Cela convient parfaitement avec la tradition celtique pour laquelle lors de la fête calendaire rituelle le temps s'arrête puis recommence. Une année étant équivalente à l'éternité (voir Mircea Eliade le Mythe de l'éternel retour). Cela indique aussi la fête qui était certainement célébrée sur le sanctuaire puisque elles ne l'étaient pas au même endroit selon une correspondance du temps et de l'espace : la Samain, le 1er novembre, qui a donné, par le biais de l'Irlande, le moderne Halloween, le jour où le monde des morts et celui des vivants communiquent. Or le temps s'arrête et les deux mondes communiquent uniquement dans l'espace du sanctuaire et même plus précisément au point central de celui-ci, comme à Delphes l'Omphalos, le nombril du monde, représenté par une pierre ou un autre Omphalos celtique, le trou du Youdig dans le marais du Yeun Ellez, Brennilis, Finistère. Ici, sur le nemeton celtique de Soubrebost, c'est la pierre aux neuf gradins qui est le nombril du monde.
Il est normal qu'on y accède par 9 paliers, ce sont les 9 étapes qui conduisent de ce monde à la mort et à la renaissance dans l'autre monde.
[modifier] Les sacrifices humains chez les Celtes gaulois
Les textes antiques, qui ont beaucoup servi de base, sont certainement exagérés. Ils cherchaient surtout à calomnier et à faire passer les druides pour des brutes sanguinaires aux fins de les écarter (Cicéron Pro Fonteio X,21 : « Qui donc ignore en effet qu'ils (les Gaulois) ont gardé jusqu'à ce jour la coutume cruelle et barbare d'immoler des hommes ? Que pensez-vous que puissent être la foi et la pitié de ceux qui croient qu'il est très facile d'apaiser les dieux immortels par le crime et par le sang humain ? »). Mais ils montrent néanmoins que ces sacrifices existaient bien. Pomponius Mela et Posidonios parlent de victimes volontaires. Mais ces écrits de la conquête romaine, vers 50 après JC, font souvent référence à des traditions anciennes : "Il reste encore des traces d'une sauvagerie abolie, et bien qu'ils s'abstiennent de massacres extrêmes, il n'en reste pas moins qu'ils tirent du sang des victimes conduites aux autels." (Pomponius Mela, III,2,18).
Les textes irlandais, qui datent du VIIe siècle, au moment de la christianisation, parlent de jeunes hommes purs, voire de jeunes princes (les "premiers nés") dont le sang devait arroser la terre pour lui rendre sa fertilité. Comme dans la bible, le fils d'Abraham, c'est finalement un animal que l'on sacrifie à la place du jeune homme. Mais c'est, là encore, le souvenir des anciennes traditions qui ont évolué vers les sacrifices animaux. La bible consacre néanmoins la prééminence du sang. Caïn, l'agriculteur, à la différence d'Abraham le pasteur nomade, n'obtient rien de Dieu avec des offrandes végétales…
Concernant la décapitation rituelle, elle était couramment pratiquée par les celtes gaulois qui exposaient les têtes de leurs ennemis vaincus sur des pieux. Elle pouvait donc aussi être pratiquée lors de sacrifices de prisonniers de guerre mais peut-être d'autres également. Toutefois, il n'en est pas fait mention dans les sacrifices rituels de fertilité évoqués plus haut.
[modifier] La pierre aux neuf gradins : un lieu de sacrifices humains ?
Cette hypothèse a déjà « défrayé la chronique » par le passé et on n'en trouvera aucune trace dans les documents touristiques qui taisent d'ailleurs le site comme s'il était quelque peu indésirable ou qu'il ne fallait rien en dire.
Or elle apparaît somme toute comme très probable. Ces sacrifices n'étaient peut-être pas très fréquents, pratiqués seulement lors de certaines grandes fêtes calendaires ou lorsque la raison royale l'exigeait. Mais la structure de l'édifice cultuel correspond parfaitement à cet usage possible. C'est du moins la thèse défendue ici qui s'appuie sur l'analyse des pierres taillées et de leur fonctionnement ensemble selon l'hypothèse qui suit.
- La pierre longue forme une table de sacrifice où la personne allongée a probablement l'artère carotide tranchée , ce que facilite la position de sa tête penchée en arrière sur la partie en encoche plus basse offrant ainsi son cou au druide sacrificateur. Son sang est recueilli dans un chaudron qui vient loger dans le fond concave prévu à cet effet (voir le chaudron de Gundestrup qui est probablement un chaudron sacrificiel destiné à recueillir le sang). Ce thème se retrouve dans le Graal, le calice qui est dit avoir recueilli le sang du Christ (Graal signifierait "sang royal"). Le sang est précieux car il a une haute valeur symbolique : il est la force vitale, la source de la renaissance et a une relation étroite avec la fertilité. La terre stérile retrouve la fertilité si on l'abreuve de sang.
- La pierre aux neuf gradins pose un problème : on ne doute pas que le chiffre 9 ait une valeur symbolique et n'ait rien d'un hasard (cf. plus haut) ; mais la première marche est bien trop haute pour pouvoir être atteinte directement. Cela donne une explication possible à la 3e pierre qui présente des encoches, comme des marches très sommaires, destinées à monter sur son sommet... mais pourquoi ? Peut-être justement pour servir de "rampe d'accès". Si l'on imagine un platelage de bois, en pente peut-être aménagée, s'appuyant sur cette pierre et redescendant vers la pierre du sacrifice, on peut accéder au niveau de la première marche sans le truchement d'autres "marches" qui en modifieraient le nombre.
La montée des 9 marches est, le jour de Samonios (nom gaulois de la Samain), le passage dans l’Autre Monde.
Il est intéressant de noter que la configuration des pierres respecte le sens symbolique celtique (mais pas seulement, et c'est d'ailleurs le sens de l'enroulement de la nature vivante, coquillages, plantes grimpantes…) et que l'on retrouve dans de nombreux récits irlandais : les vivants tournent vers la droite, tandis que ceux qui vont mourir tournent vers la gauche.
On peut alors penser que l’«heureux élu » - tel à la fois parce qu'il croit en l'immortalité de son âme et parce qu'il se sacrifie (littéralement « devient sacré ») pour la cause de son peuple - meurt sur le haut de la pierre en finissant de perdre son sang. Ce sang ruisselle sur les marches, rejoint la gouttière et vient se répandre sur le sol sacré du sanctuaire fertilisant ainsi l'ensemble du territoire par la même annihilation de l'espace que celle du temps en ce point précis.
Conçu ainsi, ce rite de fertilité est bien une offrande cosmique pour que la terre porte à nouveau ses fruits et que le soleil voit à nouveau sa course s'agrandir. Au premier abord on pourrait s'étonner de situer ce rite au début de l'hiver. Mais chez les celtes c'est la nuit qui engendre le jour comme le montre clairement le calendrier de Coligny et donc, de la même façon, la saison sombre qui donnera naissance à la saison claire.
Ainsi le sanglier noir peut représenter lui aussi ce côté sombre de l'Autre Monde qui donne la mort mais engendre néanmoins la vie. Peut-être représente-t-il un être surnaturel transgressant les limites des deux mondes ? Lorsque le druide se désigne lui-même comme sanglier, il appartient clairement au monde des vivants, et il est un sanglier blanc, comme dans la chasse mythique de la truie Twrch Trwyth par le roi Arthur.
De la même façon, sous une forme manifestement aussi modifiée par le christianisme que pour le sanglier qui a été l'objet de tant de vindicte religieuse, les "chiens noirs" représentent les âmes damnées qu'il faut reconduire au trou de l'enfer, au point de communication entre les deux mondes au Youdig du marais du Yeun Ellez à Brennilis dans les monts d'Arrée. Là encore, sous le travestissement chrétien, on reconnaît les symboles des croyances celtiques.
[modifier] Bibliographie
- Bulletin de la Société des sciences naturelles, archéologiques et historiques de la Creuse,
La pierre aux neuf gradins, commune de Soubrebost, XLIX, 2003, 065-072
- Christian Guyonvarc'h et Françoise Leroux - Les Druides Ed. Ouest-France, 1986
- Jean Chevalier - Alain Gheerbrandt - Dictionnaire des symboles Robert Laffon, 1982
- Sous la direction de Michel Cazenave - Encyclopédie des symboles Livre de poche, 1996 (traduction de l'ouvrage en allemand de Hans Biedermann)
- Places of Pilgrimage: Images de la pierre aux neuf gradins