Paulette Goddard
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Paulette Goddard | |
Paulette Goddard dans Coup de théâtre
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Nom | Marion Goddard-Levy |
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Naissance | 3 juin 1911 New York, États-Unis |
Nationalité | Américaine |
Mort | 23 avril 1990 Ronco, Suisse |
Films notables | Les Temps modernes Le Dictateur Les Naufrageurs des mers du sud Les Conquérants d'un nouveau monde |
Conjoint(e) | Edgar James (1927-1931) Charles Chaplin (1936-1942) Burgess Meredith (1944-1950) Erich Maria Remarque (1958-1970) |
Paulette Goddard (Marion Goddard Levy), née le 3 juin 1911 à New York, décédée le 23 avril 1990 à Ronco en Suisse), est une actrice américaine.
Elle fut la troisième épouse de Charlie Chaplin : ils se marièrent secrètement en 1936, mais divorcèrent en 1940. En 1958, elle se remaria avec le célèbre auteur d'A l'ouest rien de nouveau, Erich Maria Remarque. Elle fut longtemps pressentie pour incarner Scarlett O'Hara dans Autant en emporte le vent (les bonus du DVD du film montrent quelques-uns de ses bouts d'essai, très convaincants).
Sommaire |
[modifier] Biographie
[modifier] Chorus girl
À l’age de treize ans et après quelques petits emplois, dont celui de mannequin, Paulette Goddard débute chez Florenz Ziegfeld dans plusieurs de ses célèbres revues.[1] Elle adopte alors le prénom Paulette et le nom de jeune fille de sa mère Goddard.[2] Déjà marié à l'âge de seize ans avec Edgar James, riche industriel, elle divorce en 1930. Par la suite, elle se dirige vers Hollywood et décroche des petits rôles souvent non créditée chez Hal Roach avec Laurel et Hardy, à la Paramount et la Samuel Goldwyn Company où elle joue les Goldwyn girls aux cotés de Betty Grable, Lucille Ball et Jane Wyman dans Le Roi de l'arène, Roman scandals ou Kids millions
[modifier] « La Belle et le Clochard »
Et puis c’est la rencontre avec Charlie Chaplin qui va la propulser star. Rencontrée en 1932, Paulette Goddard va inspirer à Charlie Chaplin le rôle de la gamine dans Les Temps modernes[3]. Pour le film, elle prend des cours de chant, de danse et répète inlassablement des scènes du film jusqu’à l’épuisement.[4] À sa sortie, Les Temps modernes est assez mal accueilli par la critique et c’est de ce film que date l’hostilité persistante dont Charlie Chaplin ne cessa plus de faire l’objet en Amérique.[5] Épuisés par le tournage, le couple embarque en février 1936 pour une croisière en Extrême-Orient et c’est au cours de ce voyage qu’ils se marient, une union qui restera secrète[6] et donnera lieu plus tard à une polémique pendant les préparatifs du casting du film le plus célèbre du cinéma.
En 1938, le producteur David O. Selznick recherche sa Scarlett pour Autant en Emporte le Vent et toutes les actrices se mettent sur les rangs pour remporter le rôle. Paulette Goddard est l’une des actrices pressenties. Elle passe un bout d’essai et tourne deux scènes sous la direction de George Cukor.[7] Selznick est séduit et l’envoie à la Nouvelle-Orléans pour travailler son accent du Sud.[8] Le producteur s’est presque décidé à la choisir pour le rôle de Scarlett quand la rumeur se répand que Paulette Goddard et Charlie Chaplin ne sont pas marié et sans preuves irréfutables de leur acte de mariage le rôle tant convoité va lui échapper.[8]
Mais elle saura rebondir, George Cukor lui propose un rôle dans son prochain film Femmes où elle interprète avec énergie le rôle de Miriam. Remarquée à nouveau par la Paramount, la compagnie va lui faire signer un contrat et Paulette Godard va devenir une des plus grandes stars de la firme pendant dix ans.[9]
[modifier] Star à la Paramount
Tout de suite, elle rencontre un triomphe avec Le Mystère de la maison Norman, une comédie débridée remake d’un classique du film d’horreur[10] avec un Bob Hope qui inaugure toute une série de films à succès à la Paramount.
L’année 1940 sera prolifique, elle retrouve Bob Hope pour Le Mystère du château maudit, même ingrédients que pour le précédent et même résultats au box-office. De nouveau Charlie Chaplin fait appel à elle pour jouer le rôle d’une jeune fille juive Hannah dans Le Dictateur, brillante satire antihitlérienne. Mais le couple divorcera en 1942.
Elle tourne également une comédie musicale Swing Romance avec Fred Astaire qui vient de se séparer de sa partenaire de prédilection Ginger Rogers. Autre succès, la même année, avec un film de Cecil B. De Mille, qui rapporte à la Paramount les plus grosses recettes de l’année[9], Les Tuniques écarlates. Elle retrouvera par deux fois De Mille dans des superproductions à recettes garanties, Les Naufrageurs des mers du sud en 1942 avec à la clé, tempêtes, naufrages, trésor, calmar géant, combat sous-marin, le tout sublimé par le Technicolor puis Les Conquérants d'un nouveau monde en 1947, épopée à gros budget (à peu près 5 millions de dollars[9]) dédiée aux premiers colons américains. Aux cotés de Gary Cooper, elle affrontera la déportation coloniale, les indiens, les feux, les explosions et un Cecil B. De Mille décidé à lui faire subir les pires tourments.
En 1944, elle reçoit une nomination à l’oscar de la meilleure actrice dans un second rôle pour Les Anges de miséricorde, film consacré aux infirmières de la Seconde Guerre mondiale. Elle contribuera également à l’effort de guerre en participant aux tournées pour le moral des troupes et aux films de divertissement avec une pléiade de stars dans leur propre rôle comme Au pays du rythme ou Duffy's tavern.
Parmi ses meilleurs films on peut encore citer Par la porte d'or brillant mélodrame avec Charles Boyer et Olivia de Havilland, La Duchesse des bas-fonds un film d’époque et Le Journal d'une femme de chambre. Paulette Goddard produit ce dernier film avec son troisième mari, l’acteur Burgess Meredith rencontré sur le tournage de Swing Romance, ils se marieront en 1944. Grâce à eux, le réalisateur Jean Renoir jouit pour ce tournage d’une entière liberté.[11] Avec cette extraordinaire tragi-comédie, adaptée très librement du roman d'Octave Mirbeau, Jean Renoir se démarque de ses films précédents, plus lyriques, et marque le début d’une période plus stylisée et laconique.[12]
Mais fin des années quarante, la carrière de Paulette Goddard décline et elle ne tournera plus qu’une dizaine de films, elle fera néanmoins de nombreuses incursions à la télévision. Divorcée de Burgess Meredith en 1950, elle se marie une quatrième et dernière fois en 1958 avec l’écrivain Erich Maria Remarque et s’installe en Europe jusqu’à la mort de ce dernier en 1970. Elle meurt d’une crise cardiaque en 1990.
[modifier] Filmographie sélective
- 1929 : Berth Marks de Lewis R. Foster
- 1929 : The Locked door de George Fitzmaurice (non créditée)
- 1931 : Les Carrefours de la ville (City streets) de Rouben Mamoulian
- 1931 : The Girl habit de Edward Cline
- 1931 : Pénitencier de femmes (Ladies of the Big House) de Ladies of the Big House
- 1932 : The Mounthpiece de Elliott Nugent et James Flood (non créditée)
- 1932 : Show Business de Elliott Nugent et James Flood - court-mérage (non créditée)
- 1932 : Les Sans-soucis (Pack Up Your Troubles) de George Marshall et Ray McCarey
- 1932 : Girl Grief de James Parrott
- 1932 : Le Roi de l'arène (The Kid from Spain) de Leo McCarey
- 1933 : Roman scandals de Frank Tuttle
- 1934 : Kids millions de Roy Del Ruth
- 1936 : Les Temps modernes (Modern Times) de Charles Chaplin
- 1938 : La Famille sans-souci (The Young in Heart) de Richard Wallace
- 1938 : Coup de théâtre (Dramatic school) de Robert B. Sinclair
- 1939 : Femmes (The Women) de George Cukor
- 1939 : Le Mystère de la maison Norman (The Cat and the Canary) de Elliott Nugent
- 1940 : Le Mystère du château maudit (The Ghost Breakers) de George Marshall
- 1940 : Le Dictateur (The Great Dictator) de Charles Chaplin
- 1940 : Les Tuniques écarlates (North West Mounted Police) de Cecil B. De Mille
- 1940 : Swing Romance (Second Chorus) de H.C. Potter
- 1941 : L'Or du ciel (Pot O'Gold) de George Marshall
- 1941 : Par la porte d'or (Hold Back the Dawn) de Mitchell Leisen
- 1941 : Nothing But the Truth de Elliott Nugent
- 1942 : Espionne aux enchéres (The Lady Has Plans) de Sidney Lanfield
- 1942 : Les Naufrageurs des mers du sud (Reap the Wild Wind) de Cecil B. De Mille
- 1942 : La Fille de la forêt (The Forest Rangers) de George Marshall
- 1942 : Au pays du rythme (Star Spangled Rythm) de George Marshall
- 1943 : La Boule de cristal (The Crystal Ball) de Elliot Nagent
- 1943 : Les Anges de miséricorde (So Proudly, We Hail) de Mark Sandrich
- 1944 : L'Amour cherche un toit (Standing room Only) de Sidney Lanfield
- 1944 : I Love a Soldier de Mark Sandrich
- 1945 : Duffy's tavern de Hal Walker
- 1945 : La Duchesse des bas-fonds (Kitty) de Mitchell Leisen
- 1946 : Le Journal d'une femme de chambre (The Diary of a Chambermaid) de Jean Renoir, d'après le roman homonyme d'Octave Mirbeau
- 1947 : Suddenly, It's Spring de Mitchell Leisen
- 1947 : Les Conquérants d'un nouveau monde (Unconquered) de Cecil B. De Mille
- 1947 : Hollywood en folie (Variety girl) de George Marshall
- 1947 : Un mari idéal (An Ideal Husband) de Alexander Korda
- 1948 : La Folle enquête (On Our Merry Way) de King Vidor
- 1948 : Hazard de George Marshall
- 1949 : La Vengeance des Borgia (Bride of Vengeance) de Mitchell Leisen
- 1949 : Anna Lucasta (Anna Lucasta) de Irving Rapper
- 1950 : The Torch de Emilio Fernandez
- 1952 : Les Mille et une filles de Bagdad (Babes in Bagdad) de Edgar G. Ulmer
- 1953 : Investigations criminelles (Vince Squad) de Arnold Lave
- 1953 : Sins of Jezebel de Reginald Le Borg
- 1953 : Paris Model de Alfred E. Green
- 1954 : Charge of the lancers de William Castle
- 1954 : Meurtres sans empreintes (The Unholy four) de Terence Fisher
- 1964 : Désirs pervers (Gli indifferenti) de Francesco Maselli
[modifier] Références
- ↑ Grand dictionnaire illustré du cinéma – volume 2 – 1985 - Éditions Atlas (ISBN 2-7312-0414-0),
- ↑ wikipedia anglais
- ↑ site officiel des Temps Modernes
- ↑ Charlie Chaplin, mon père – Chaplin Charles Junior – 1961 - Gallimard, Paris,
- ↑ Le cinéma Grand histoire illustrée du 7e art – volume 9 – 1984 - Éditions Atlas
- ↑ Site sur Charlie Chaplin
- ↑ Les grands films – Jacques Zimmer – Éditions J’ai lu Cinéma
- ↑ a b Le cinéma Grand histoire illustrée du 7e art – volume 2 – 1984 - Éditions Atlas
- ↑ a b c La fabuleuse histoire de la Paramount – John Douglas Eames – CELIV
- ↑ The Cat Creeps 1927 (muet) et 1929 (parlant) deux films Universal Pictures - La fabuleuse histoire de la Paramount – John Douglas Eames – CELIV
- ↑ Paris-Hollywood, Les Français dans le cinéma américain – Dominique Lebrun – Hazan – 1987 (ISBN 2-85025-136-4),
- ↑ Le cinéma - Grand histoire illustrée du 7e art – volume 3 – 1984 - Éditions Atlas