Wikipédia:Pastiches/Brachycérophilie

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La brachycérophilie (du grec ancien βραχυς « court », κερας « corne » et φιλος « ami ») est une condition pathologique considérée comme une maladie mentale incurable. Elle se manifeste principalement par l'irrésistible envie du patient d'aborder des points de détail et de résoudre des problèmes sans application concrète. La maladie n'a pas encore été classée parmi les troubles du comportement et n'est reconnue ni par l'Organisation mondiale de la santé, ni par l'Association de psychiatrie américaine, ni par les psychiatres européens.

Avec des symptômes voisins de ceux de l’oris fututio et de la xyloglossie, elle est fréquemment citée comme pathologie des humoristes et des personnalités politiques sans toutefois d'étude clinique sérieuse pour corroborer une occurrence anormale chez cette population.

Elle est également connue sous le nom d'« enculage de mouches » ou de maladie dite « de Poinsignon ».

Sommaire 1 Diagnostic 2 Exemples 2.1 La recherche scientifique 2.2 Le conditionnel contrefactuel 2.3 Les contorsions juridiques 2.4 L'affaire de l'acrostiche en « sale cul » 3 Dans la culture populaire 4 Voir aussi 4.1 Liens internes 4.2 Témoignages 4.3 Notes bibliographiques

[modifier] Diagnostic

Il n'existe pas d'outil de diagnostic standard car la maladie n'est reconnue ni par l'Organisation mondiale de la santé (Classification internationale des maladies), ni par l'Association de psychiatrie américaine (Diagnostic and Statistical Manual of Mental Disorders), ni par les praticiens français (Classification française des troubles mentaux de l'enfant et de l'adolescent).

Toutefois certains indices sont révélateurs :

• obtention du prix Ig Nobel de la recherche improbable ;
• en France, succès au concours de l'Institut d'études politiques ou de l'École nationale d'administration ;
• carrière réussie d'avocat.

[modifier] Exemples

[modifier] La recherche scientifique

La recherche scientifique est propice à l'expression des symptômes de la brachycérophilie et certaines découvertes d'apparence farfelue se voient attribuer le Prix Ig Nobel.

Voici quelques exemples notables de recherches brachycérophiles :

• Les chercheurs Ellen Kleist (Groenland) et Harald Moi (Suède) se sont intéressés à la transmission , par poupée gonflable d'une maladie sexuellement transmissible, la gonorrhée^[1].
• Deux chercheurs américains de l'Université du Minnesota, Brian Gettelfinger et Edward Cussler, ont étudié l'hydrodynamique de la natation dans le sirop pour parvenir à la conclusion que la vitesse atteinte est la même que dans l'eau^[2].
• Le physicien allemand de l'université de Munich Arnd Leike a étudié la décroissance de la mousse à la surface de la bière^[3]. La conclusion est la suivante : indépendamment du type de bière, cette décroissance est exponentielle.
• L'économiste Jay Pil Choi de l'Université du Michigan utilise le concept d'efficacité en économie pour parvenir à la conclusion qu'il est indifférent de laisser la lunette des toilettes en position haute ou basse après usage^[4].
• Le physicien David Schmidt de l'Université du Massachusetts a apporté une solution partielle à la question de savoir pourquoi les rideaux de douche ont tendance à venir se coller contre la personne en train de se laver^[5].
• Les chercheurs japonais Shigeru Watanabe, Junko Sakamoto et Masumi Wakita, de l'Université Keiō, parviennent à entraîner des pigeons à différencier des peintures de Picasso et de Monet^[6].

[modifier] Le conditionnel contrefactuel

Comme le fait remarquer Umberto Eco, « tout conditionnel contrefactuel est nécessairement vrai car la prémisse est fausse ».^[7] En partant de ce principe fondamental en la logique, un brachycérophile peut mener des raisonnements impeccables sur des objets et des situations inexistantes. Cette approche est généralement décrite ainsi : « Avec des si, on mettrait Paris en bouteille ».

Quelques questions fréquentes illustrent les possibilités offertes par le conditionnel contrefactuel :

• En droit, quelle législation s'applique en cas d'enlèvement par un extraterrestre ?^[8]
• En mathématiques, comment se comporte le corps à un élément — la définition d'un corps nécessite au moins deux éléments, le zéro et l'unité ?^[9]
• En histoire, que se serait-il passé si Adolf Hitler avait gagné la seconde guerre mondiale ?^[10]

[modifier] Les contorsions juridiques

Un juge ou un avocat brachycérophile est une conditio sine qua non pour déjouer une condamnation ou un acquittement donné pour certain, textes à l'appui. On notera ces deux cas :

• Une chambre du Tribunal correctionnel de Paris a relaxé un prévenu en démontrant — étude sémiologique et ethnologique à l'appui — qu'enculé de ta race n'est pas une injure raciste ;
• Constatant qu'il serait peut-être difficile de condamner le cannibale de Rotenburg pour meurtre — sa victime avait demandé à être occise puis mangée — ou pour cannibalisme — le Code pénal allemand ne condamne pas explicitement la pratique — certains avaient suggéré qu'on puisse retenir la qualification de « trouble au repos de l'âme » qui, elle, est explicitement réprimée par la loi allemande^[11]. Il fut finalement condamné à perpétuité pour meurtre^[12].

[modifier] L'affaire de l'acrostiche en « sale cul »

Dans Horace de Pierre Corneille (acte II, scène 3) figure l'acrostiche en « sale cul » suivant :

S'attacher au combat contre un autre soi-même

Attaquer au parti qui prend pour défenseur

Le frère d'une femme et l'amant d'une sœur,

Et, rompant tous ces nœuds, s'armer pour la patrie,

Contre un sang qu'on voudrait racheter de sa vie,

Une telle vertu n'appartenait qu'à nous

L'éclat de son grand nom lui fait peu de jaloux

Elle a donné lieu à un échange de courriers passionnés entre la revue de mathématiques Quadrature pour déterminer, calcul de probabilités à l'appui, si l'auteur avait volontairement glissé cette vulgarité dans sa tragédie^[13]. En effet, si « sale cul » a peu de probabilité d'apparaître à partir d'un vers donné — une chance sur huit milliards si l'on suppose l'apparition des 26 lettres en initiale équiprobable —, il n'en faut pas moins considérer qu'elle aurait tout autant attiré l'attention si elle eût été placée en un autre endroit ou dans une autre œuvre du dramaturge... et que toute autre vulgarité aurait pareillement été remarquée. Par ailleurs, l'auteur est connu pour être un récidiviste du calembour avec ces vers malheureux dans Polyeucte (acte I, scène 1) :

Vous me connaissez mal, la même ardeur me brûle,

Et le désir s'accroît quand l'effet se recule.

[modifier] Dans la culture populaire

Le vocabulaire courant utilise des termes péjoratifs, voire bas et vulgaires, pour décrire l'affliction, dont les plus communs sont « pinaillage », « ergotage », « enculage de mouches »^[14], « coupage de cheveux en quatre »^[15] ou « masturbation intellectuelle ». Des tournures plaisantes évitant la trivialité parlent de «  derniers outrages aux mouches », « sodomie diptérophile », « tétrapilotomie » ou « quadricapillosection », « prospection de postérieurs de mouches », etc. Ces termes constituent des propos discriminatoires en raison du handicap ; ils peuvent être réprimés dans certains pays. En France, la loi n'interdit pas explicitement les propos discriminatoires vis-à-vis des handicapés, mais ils peuvent faire l'objet d'une condamnation pour injure. Toutefois la discrimination (l'acte et non le propos) en raison du handicap y est punie par l'article 225-3 du Code pénal.

Une légende urbaine voudrait que le premier à développer l'affliction ait été un philosophe grec, Sodome de Dyptéros, au demeurant inconnu des hellénistes.

L'étymologie populaire voit dans le nom de la pathologie un mot composé de « braque », argot pour fou, et « zérophile », à savoir celui qui aime la nullité.

[modifier] Voir aussi

[modifier] Liens internes

• maladie mentale
  • xyloglossie
  • oris fututio
  • endorectocéphalite

[modifier] Témoignages

• Naïf ou les divagations d'un enculeur de mouches, Samie Laurent, 1999, Coquisonne presse, Villenauxe-la-Grande

[modifier] Notes bibliographiques

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