Parc animalier
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Un parc animalier est un établissement (ou espace) zoologique ouvert au public, présentant et élevant des animaux sauvages et/ou domestiques.
Le terme parc animalier élargit la notion classique de zoo à des parcs ou à des sites qui ne peuvent pas être qualifiés de jardin zoologique, comme, par exemple, les parcs d'animaux domestiques, appelés aussi « fermes du monde », et les élevages animaliers insolites (de bisons, de cervidés, de ratites) accessibles à la visite. [1]
Un parc animalier désigne aussi l'ensemble des enclos et des volières, voire des aquariums, situés dans l'emprise d'un jardin public ou d'un jardin botanique où le public peut y observer des animaux vivants. Dans ces jardins à thématique végétale, les espaces animaliers sont populaires auprès des enfants.
Sommaire |
[modifier] Typologie des parcs animaliers
Les parcs animaliers peuvent être décrits selon différents types en considérant de nombreux éléments intéressant le tourisme lié aux animaux. [2]
- Typologie par produit
- les jardins zoologiques
- les « réserves » animalières
- les parcs safaris
- les parcs de vision
- les établissements zoologiques spécialisés comme
- les parcs ornithologiques
- les vivariums
- les aquariums
- les parcs de spectacles d'animaux
- les sites récréatifs
- les parcs d'animaux et d'attractions
- les parcs à thème animalier
- Typologie par le statut
- les parcs publics
- les parcs privés
- à but commercial
- sans but lucratif
- Typologie par la localisation
- les parcs situés en région urbaine
- les parcs situés en région rurale
- les parcs situés en région touristique
- Typologie par la tarification
- les parcs payants
- les parcs gratuits
- Typologie par la taille
- les grands parcs
- les parcs moyens
- les petits parcs
Le classement peut s'effectuer selon une méthode statistique en prenant en compte différents critères :
- la superficie,
- le nombre d'animaux et le nombre d'espèces,
- l'effectif du personnel,
- la fréquentation des visiteurs,
- le chiffre d'affaires (pour les parcs payants) ou le budget (pour les parcs gratuits).
[modifier] Biologie des parcs animaliers
En quelques décennies, les parcs animaliers ont évolué vers une gestion scientifique. [3] La zoologie, l’éthologie, l’écologie mais aussi la psychologie animale moderne fournissent continuellement de nouvelles connaissances sur le comportement des animaux sauvages et les relations avec leur milieu.
[modifier] Les fondements théoriques
Depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, de premières tentatives furent faites pour intégrer les besoins comportementaux et environnementaux des animaux dans la conception des parcs animaliers. Cette approche est basée sur les idées du zoologiste suisse Heini Hediger depuis la parution de son livre « Wildtiere in Gefangenschaft - Ein Grundriss der Tiergartenbiologie » en 1942. [4]
Le Professeur Heini Hediger, fondateur de la biologie des parcs animaliers, demandait la mise en application de connaissances scientifiques dans les établissements détenant des animaux sauvages. Dans ses ouvrages, il donnait des arguments convaincants et des exemples clairs pour une approche biologique, et particulièrement comportementale, de la conception des parcs animaliers et des soins aux animaux.
- Il expliquait les concepts de territoire et de rang social à l’intérieur des groupes d’animaux ainsi que le phénomène de distance de fuite.
- Il examinait l’importance du jeu pour les animaux et la valeur d’utiliser des matériaux naturels dans l'aménagement de leurs enclos et de les nourrir selon des régimes alimentaires naturels, comme de bons moyens pour éviter l’ennui qui engendre des comportements stéréotypés.
- Il montrait clairement que la qualité de l’espace, et non la quantité, était le facteur critique rencontré pour les besoins des animaux sauvages en captivité.
En particulier, il proposait que les enclos soient aménagés à l’image des habitats ou des territoires naturels des animaux respectifs et qu’ils soient munis de tous les éléments importants dont les animaux ont besoin (par exemple, des troncs d’arbre, des branches pour grimper, des cordes pour se balancer, des planches pour se reposer, des niches pour se cacher, des caisses pour dormir, des boîtes pour faire un nid, des bassins, des aires pour des bains de sable, des bauges pour des bains de boue, des terriers, des possibilités de creuser, etc.).
Citation : « Les gens pensent que l’animal qui vit dans la nature jouit d’une liberté sans restrictions ni limites personnelles dans l’espace. Cet avis, partagé aujourd’hui encore par la majorité des individus, repose sur une erreur fondamentale. Il faut par conséquent revoir entièrement les arguments construits autour de cette idée reçue. Aussi paradoxal que cela puisse paraître, l’animal rencontré dans la nature ne vit pas librement : il ne jouit ni d’une liberté spatiale ni d’une liberté à l’égard des autres animaux. On a du mal à faire accepter cette affirmation, car elle va en l’encontre des conceptions traditionnelles. » (Prof. H. Hediger, spécialiste en psychologie animale et fondateur de la biologie des parcs animaliers, 1942)
[modifier] Les concepts appliqués
Depuis les années 1970, l'étude du comportement des animaux joue un rôle accrû dans la conception, la construction et l'aménagement des enclos, ainsi que dans les soins aux animaux. L'intégration des connaissances sur le comportement des espèces sauvages aboutit à l'application de nouveaux concepts dans la biologie des parcs animaliers.
[modifier] Enrichissement du milieu
Dans les parcs animaliers contemporains, la plupart des professionnels de formation scientifique (zoologistes, éthologues, vétérinaires) sont conscients que l'enrichissement du milieu, appelé aussi enrichissement comportemental, doit représenter une partie importante dans la pratique quotidienne des soins aux animaux. L'objectif de l'enrichissement du milieu est d'améliorer la qualité de vie d'un animal en lui fournissant des stimuli environnementaux, qui permettent d’augmenter son activité physique, de stimuler ses comportements naturels, et de prévenir ou en réduire ses comportements stéréotypés.
Chaque nouveau stimulus qui évoque un intérêt pour l’animal peut être considéré comme enrichissant, incluant des objets naturels et artificiels, des odeurs, de nouveaux aliments et différentes méthodes de préparation de la nourriture (par exemple congelée dans de la glace). Des puzzles qui requièrent à l’animal de résoudre des problèmes simples dans le but d’accéder à de la nourriture ou à d’autres récompenses sont considérés comme de l’enrichissement positif. Un stimulus peut être considéré comme enrichissant même si la réaction de l’animal à celui-ci est négative, telles que des odeurs déplaisantes, bien que les stimuli qui provoquent un stress extrême ou une peur doivent être évités, aussi bien que les stimuli qui peuvent être dangereux pour l’animal. L’environnement d’un animal peut être aussi enrichi par la présence d’autres animaux de la même ou d’une différente espèce.
Les enclos dans les parcs animaliers modernes sont parfois conçus avec l’idée d’enrichissement du milieu. Certains complexes d’exhibition, notamment dans les parcs américains, permettent une rotation des différentes espèces présentées au travers de plusieurs enclos, fournissant aux animaux un milieu plus étendu avec des habitats plus variés et les exposant, chacun, aux odeurs des autres. Le premier complexe de ce type, appelé Islands en référence à la faune des îles d’Asie du Sud-Est, a été inauguré en 1996 au Zoo de Louisville et permet la rotation des espèces résidentes (orangs-outans, siamangs, tigres de Sumatra, tapirs) explorant les mêmes espaces d’habitat comme elles le feraient dans la nature.
[modifier] Immersion dans le paysage
Le terme d'immersion dans le paysage (ang. landscape immersion) a été imaginé en 1975 par Grant Jones architecte de Seattle, lors de la conception par sa firme Jones & Jones du projet de rénovation totale du zoo de sa ville Dans le cadre de cette rénovation du Woodland Park Zoo qui s'est déroulée pendant plusieurs années, le premier enclos d'immersion dans le paysage (un complexe pour gorilles) a été inauguré en 1978.
L'idée ou la philosophie d'immersion dans le paysage tente de répondre aux besoins environnementaux des animaux sauvages en captivité par une imitation réaliste et naturaliste des écosystèmes existants dans la nature. Le concept d'immersion dans le paysage consiste à concevoir des enclos sur le modèle des habitats naturels pour le bénéfice à la fois des animaux résidents et des visiteurs. Les bâtiments et les barrières sont cachés à la vue des visiteurs qui ont l'impression d'être immergés dans le paysage habité par les animaux. En recréant des vues et des sons de l'environnement naturel, l'immersion dans le paysage donne au public des indications sur le mode de vie des animaux à l'état sauvage. Des territoires suffisamment vastes permettent ainsi aux animaux sociaux de conserver leur mode de vie en groupe. La végétation joue un rôle dominant dans cet environnement où s'intègrent les animaux qui ne sont pas de purs objets d'exposition. Selon la diversité des aménagements, les animaux ont des endroits pour se cacher, un environnement complexe à explorer, un territoire à défendre contre les intrus et une végétation naturelle pour interagir avec ; les animaux arboricoles ont notamment à leur disposition des arbres pour grimper.
[modifier] Voir aussi
[modifier] Notes et références
- ↑ Valérie ABAD, Guide des ZOOS et autres parcs animaliers en France. Le Cherche Midi éditeur, Paris (1997). ISBN 2-86274-506-5
- ↑ Thierry COLTIER et al., Parcs animaliers, situation et perspectives. SEATER, Ministère du Tourisme, Paris, septembre 1988.
- ↑ Jocelyn ROCHAT, Ecolo, ça rime aussi avec zoo. C'est difficile à croire? Comment les zoos sont devenus moins cruels pour les animaux. Comment oublier ses préjugés sur les parcs animaliers. Allez savoir! le magazine de l'université de Lausanne, N°36 - octobre 2006.
- ↑ Heini HEDIGER, Les animaux sauvages en captivité - Introduction à la biologie des jardins zoologiques. Payot, Paris (1953). (orig. Wildtiere in Gefangenschaft - Ein Grundriss der Tiergartenbiologie. Benno Schwabe und Co Verlag, Basel, 1942).