Opération Chariot
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Opération Chariot | |
Informations générales | |
---|---|
Date | 27 mars 1942 |
Lieu | Saint-Nazaire , France |
Issue | Objectifs britanniques atteints |
Belligérants | |
Allemands | Britanniques |
Commandants | |
inconnu | Lord Mounbatten (non présent), capitaine de frégate "Red" Ryder (force navale) et lieutenant-colonel Newman (commandos) |
Forces en présence | |
5000 hommes et fortifications | 611 hommes (345 marins et 266 commandos), 1 destroyer (le Campbeltown), 16 vedettes M-L, une lance torpilles M.T.B et une canonnière de commandement M.G.B |
Pertes | |
au moins 400 tués | 169 tués 200 prisonniers |
Seconde Guerre mondiale - Bataille de l'Atlantique | |
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L'opération Chariot fut une attaque des forces britanniques pendant la seconde guerre mondiale sur le port de Saint-Nazaire. Elle fut menée par les Combined Operations de Lord Mounbatten, afin de rendre inutilisable certains équipements du port et en particulier la forme Joubert.
Sommaire |
[modifier] Contexte
Depuis 1939, la Bataille de l'Atlantique mobilise de nombreuses unités navales dans l'Atlantique Nord.
En 1941 le cuirassé Bismarck lors de sa première sortie avait semé la terreur, coulant plusieurs vaisseaux alliés dont le HMS Hood, les Alliés étaient parvenus à couler le cuirassé allemand avant qu'il ne rejoigne le port de Brest mais au prix d'une forte mobilisation des forces maritimes.
Le sister-ship du Bismarck, le cuirassé allemand Tirpitz, est stationné en Norvège, au Faettenfjord. Les alliés craignent qu'il soit envoyé dans l'Atlantique, et participe ainsi à réduire les lignes d'approvisionnement britanniques.
Dans cette situation, le port de Saint-Nazaire revêt une importance toute particulière. En effet, la forme Joubert est le seul bassin (sur toute la façade Atlantique) dans lequel le Tirpitz peut venir réparer.
Ainsi, Winston Churchill imagine qu'en neutralisant la forme Joubert, la Kriegsmarine ne se risquera pas à envoyer le Tirpitz en Atlantique.
Début 1942, il décide donc de confier une mission aux commandos britanniques des Opérations combinées de Lord Mounbatten, avec pour objectif principal la neutralisation de la forme Joubert.
[modifier] Le plan britannique
Le plan des Combined Operations repose sur l'effet de surprise. Le port de Saint-Nazaire est en effet l'endroit de l'ouest de la France le mieux fortifié par les Allemands après Brest. Une flottille de vedettes à faible tirant d'eau franchiront de nuit et à vive allure l'estuaire de la Loire pendant que les défenses allemandes seront distraites par un raid aérien mené par la Royal Air Force. Un bateau chargé d'explosif sera amené jusqu'à l'écluse-caisson de la forme Joubert et des équipes de commandos débarqueront de ce navire ainsi que des vedettes pour attaquer et détruire 24 cibles différentes. Les forces seront ensuite évacuées par la mer à partir du vieux môle à l'extrémité du port, et quelques heures plus tard, le vieux destroyer amené contre l'écluse explosera. Les forces initales devaient comprendre un destroyer comme navire-explosif et 8 vedettes rapides. Finalement, la flotte comprit un destroyer, 16 vedettes, 1 canonnière et une vedette lance-torpilles.
Le destroyer était le HMS Campbeltown, un navire obsolète, anciennement lUSS Buchanan de l'US Navy, donné aux Britanniques au début de la guerre dans le cadre de l'accord d'utilisation des bases britanniques par les Américains. On lui apporta quelques modifications cosmétiques pour qu'il ressemble à un destroyer allemand de la classe Möwe et on lui enleva ses principaux canons et d'autres équipements superflus pour réduire son tirant d'eau au maximum. L'armement fut réduit à un simple QF 12 pounder (canon de 76 mm) et 8 canons Oerlikon de 20 mm. L'explosif était placé juste derrière la position du canon, se composant de 24 grenades sous-marines de type mark VII placées dans des réservoirs d'acier et de béton. Le bateau devait enfoncer le caisson et puis être sabordé afin d'empêcher son déplacement avant qu'il n'explose. Le Campbeltown était commandé par le Lieutenant-commander S. H. Beattie et son équipage, réduit à 75 hommes
[modifier] Chronologie
- 26 février 1942
- Réunion au Quartier général des opérations combinés : préparation de l'opération.
- 19 mars 1942
- Discours de Ryder à ses hommes.
- 26 mars 1942
- La flotte quitte Falmouth. Le but est d'atteindre la forme Joubert le 28 à 1h30 du matin. Elle fait direction sud-ouest puis sud, adoptant la formation en forme de triangle comme si elle opérait une chasse anti-sous-marine.
- 27 mars 1942
- 06 H 20 : la flotte se fait repérer par un sous-marin allemand, l'U 593, qui se trompe sur la direction de la flotte.
Dans la journée, la flotte prend la direction sud-est puis nord-est en début de soirée.
- 22 H 15 : les deux destroyers d'escorte s'éloignent, la flottille entre dans le chenal de la Loire.
- 23 H 00 : amorçage des explosifs.
- 23 H 20 : bombardement de la Royal Air Force, en deux heures 4 bombes sont larguées (mauvaises visibilité).
- 28 mars 1942
- 01 H 15 : des postes d'observations côtiers signalent la flotte en approche.
- 01 H 20 : la flotte passe devant Villès-Martin, il reste trois miles à parcourir. Des documents volés à la Kriegsmarine permettent de se faire identifier comme bateaux allemands. Le début des combats est ainsi reculé.
- 01 H 27 : la supercherie est découverte, le Campbeltown affale le pavillon allemand et hisse le pavillon britannique. Les batteries allemandes ouvrent le feu.
- 01 H 34 : le Campbeltown s'écrase sur la porte de la forme Joubert. Les groupes terrestres entrent en action. La station de pompage est détruite, ainsi que certains treuils d'ouverture de la porte.
- 10 H 30 : les explosifs du Campbeltown explosent. La porte du dock est projetée hors de son rail, et de nombreux soldats allemands venus observer le bateau sont tués.
- 29 mars 1942
- Les 2 torpilles britanniques lachées la veille pendant l'opération, explosent avec un retard non prévu, semant la confusion dans les troupes allemandes qui ouvrent le feu entre elles et sur des civils français. Dans la panique, 16 civils sont tués et une trentaine blessés.
[modifier] Bilan
La forme Joubert est inutilisable et le restera jusqu'à la fin de la guerre. Ce raid est considéré comme l'un des plus audacieux jamais réalisés par des commandos. En revanche, jamais les Allemands, comme il est parfois écrit, n'ont rasé la ville en représailles. Celle-ci était déjà atteinte et ne sera détruite que par les bombardements alliés.
169 Britanniques furent tués, la moitié d'entre eux lors de la destruction de leur vedettes dans l'estuaire de la Loire lors de l'évacuation des commandos. 215 Britanniques furent faits prisonniers, beaucoup après le ratissage de la ville par les Allemands, 5 y échappèrent et rentrèrent via Gibraltar. Au total, 227 hommes réussirent à revenir au Royaume-Uni.
[modifier] Liens internes
- Liste des opérations lors de la Seconde Guerre mondiale
- Saint-Nazaire
- Forme Joubert
- Commandos britanniques
[modifier] Liens externes
- (fr) Un récit de l'attaque.
- (en) Article de la Royal Navy sur l'opération.
- (en) Stnazairesociety, un site très complet sur le raid.
[modifier] Bibliographie
28 mars 1942, Objectif Saint-Nazaire, BD de Jocelyn Gille (dessin) et Jean-Philippe Lucas (adaptation). Paru chez Presse-Océan.
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