Musique dans les Églises réformées
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[modifier] Le chant, rien que le chant, mais un chant d’assemblée
Chant des fidèles, monodique et a cappella : « la voix de l’homme est bien plus excellente que tous les instruments de musique qui sont des choses mortes » (Calvin) Les fidèles ne délèguent ni à un instrumentiste, ni à un chantre le soin de louer ou de prier Dieu par la musique.
Toute l’assemblée chante et chante tout : c’est pour cela que le cantique protestant (psaume réformé ou choral luthérien) est sans refrain (alors que le cantique catholique à refrain ou en répons, héritier de la tradition ambrosienne, permet d’alterner officiant ou chantre et assemblée).
[modifier] Les psaumes
A la différence des luthériens (cantiques et chorals) les réformés n’ont chanté durant trois siècles que les seuls psaumes, et quelques rares cantiques empruntés aux écritures (Décalogue, cantique de Moïse, cantique de Siméon et cantique de Marie). Le Psautier (contenant l’intégralité des 150 psaumes adaptés par Clément Marot et Théodore de Bèze) a été très longtemps le seul recueil de chants utilisé dans les églises réformées (Psautier de Genève).
Le chant, ce sont d’abord des paroles, intelligibles (dans la langue vernaculaire), et la mélodie est au service de ces paroles (pas de mélismes, une mélodie facile à retenir et à chanter, une syllabe par note, un ambitus ne dépassant pas l’octave).
Le psaume était chanté en entier (y compris le psaume 119, le plus long) et sans lenteur, à l’unisson (les harmonisations à plusieurs voix « note contre note » ou en contrepoint fleuri étant réservées au chant à la maison). Le chantre avait pour fonction, non de chanter en alternance avec l’assemblée, mais d’entonner et de faire entendre la mélodie afin que toute l’assemblée puisse la mémoriser.
D’où l’absence d’orgues dans les temples réformés français et suisses jusqu’au milieu du XVIIIe siècle (Calvin a qualifié cet instrument de « cornemuse du diable ») Le seul pays calviniste qui ait fait exception à cette austérité musicale fut les Pays-Bas où des orgues étaient présents dans les églises réformées.
[modifier] Psaumes et cantiques, orgues et harmonium
Le romantisme a fait entrer la musique dans les temples, le « Réveil » y a introduit les cantiques : une hymnologie abondante est née au XIXe siècle, pas du meilleur goût musical, mais sur des mélodies entraînantes. Les églises de campagnes se sont dotées d’harmoniums pour remplacer les chantres, mais la difficulté pour jouer vivement a souvent provoqué l’affadissement du chant d’assemblée.
[modifier] Aujourd’hui
La musique figurée a été intégrée au culte (cf.culte protestant), sous forme de jeux d’orgue au début du culte, après la prédication, lors de la collecte, et à la sortie. La musique conduit dans la méditation, la prière personnelle. Mais le chant d’assemblée a pris une part plus grande dans la liturgie : utilisation de répons appelés chants spontanés (les mêmes chaque dimanche du même temps liturgique) , cantiques issus de traditions protestantes différentes (chorals luthériens, chants du Réveil, chants d’églises évangéliques) et contenus dans des recueils communs à plusieurs églises (« Louanges et Prières » en 1938, auquel a succédé « Nos Cœurs Te Chantent » en 1977, recueils communs à toutes les églises de la FPF (Fédération protestante de France) ; ou d’autres recueils, d’initiatives locales, intégrant également de nombreux chants catholiques ). On conçoit la difficulté de composer aujourd’hui des œuvres originales et de bonne facture, facilement chantables par une assemblée dont les membres ont des goûts et des cultures musicaux différents.
Deux psautiers sont aujourd'hui disponibles en librairie : le « Psautier Français » publiée par la Fédération musique et chant, et les « Pseaumes de David, mis en rime Françoise par Clément Marot et Théodore de Bèze » révisée par Marc-François Gonin.
[modifier] Bibliographie
- Bernard Reymond, Le Protestantisme et la musique, musicalité de la Parole, Genève, Labor & Fides, 2002
- Édith Weber, La musique protestante en langue française, Paris, Champion, 1979.
[modifier] Liens externes
- Quelques psaumes en version originale de Clément Marot et de Théodore de Bèze avec des mélodies à écouter.
- Le psautier huguenot du Synode Wallon des Provinces-Unis (1729).
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