Musée des Augustins
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Le Musée des Augustins est le musée des Beaux-Arts de Toulouse en Haute-Garonne.
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[modifier] Le couvent des Augustins
[modifier] La construction du couvent
Avant de devenir un musée le 27 août 1795, les Augustins sont un couvent des ermites de Saint-Augustin. Les ermites de saint Augustin ont construits en 1309 le couvent des Augustins à l'intérieur des murs de la cité avec l'autorisation du pape Clément V. Jean Lobres, maître-d'œuvre de la Cathédrale Saint-Étienne de Toulouse participe dès lors à la construction du chevet de l'église des ermites. Le chevet est composé de trois chapelles ouvrant directement sur la large nef unique, sans transept, avec, en partie haute, une disposition de pans coupés. Cette organisation de l'église est caractéristique du style gothique méridional. En 1341, les fondations du couvent sont bien avancées.
L'église est alors érigée complètement et reçoit un décor peint ressemblant aux peintures de l'Espagne du nord dans la première moitié du XIVe siècle et de miniatures produites dans le milieu royal à l'époque de Philippe le Bel. Le clocher en forme de campanile est construit sur plan carré et à proximité du chœur. L'accès se fait par l'ouverture qui donne aujourd'hui dans la sacristie. La construction de la partie orientale du cloître débute dès l'année 1341. Les trois autres parties ne sont commencées qu'en 1396 par le pierrier Jean Maurin. Puis 90 ans plus tard, en 1396, le cloître est achevé.
[modifier] L'incendie de 1463
A cause de l'imprudence d'un boulanger, un incendie ravagea une grande partie de la ville de Toulouse. Comme pour le couvent des Carmes, la plupart des toits du couvent des Augustins s'effondrèrent. À l'aide des fidèles et de l'Église, la construction du toit repris dès l'année 1495 avec les maçons Martin Pujol et Pierre d'Arroye. Les travaux furent alors rapidement conduits et la nouvelle consécration de l'édifice fut célébrée le 30 juin 1504.
[modifier] Le déclin rapide du couvent
Le couvent héberge près de deux cents moines aux XIVe siècle et XVe siècles. Mais rapidement, ce nombre diminue et ils ne sont plus que cent quarante en 1518, soixante en 1649 et trente-et-un en 1680 pour être réduits à quelques unités au moment de la Révolution. De plus, en 1542, le couvent est victime d'un pillage des livres et des archives de la bibliothèque, des objets liturgiques et des meubles précieux. Le 14 septembre 1550, jour de la fête de l'Exaltation de la Sainte Croix, la foudre s'abat sur le clocher. La flèche et les étages supérieurs sont détruits et provoquent de nombreux dégâts alentour. Cet événement entraine le déclin du couvent puisque les difficultés financières et matérielles sont telles que la reconstruction du clocher n'est pas réalisée : le clocher fut amputé d'un étage et demi.
Par décret du 2 novembre 1789, le couvent devient bien national et est désaffecté dès la suppression des ordres monastiques en 1790.
[modifier] Le Musée des Augustins
Ouvert au public le 27 août 1795 par décret de la Convention, très peu de temps après le Louvre, le monument accueille dans un premier temps le Muséum Provisoire du Midi de la République ainsi que l'école des Beaux-Arts . La collection se constitue à partir de saisies révolutionnaires et de dépôts de l'état. C'est l'un des musées les plus vieux de France après le Muséum central de Paris[1].
Mais au début du XIXe siècle, plusieurs espaces sont détruits notamment le réfectoire à la place duquel Viollet-le-Duc et son élève Darcy édifièrent un impressionnant escalier et des salles d'exposition (1873-1901). En effet, la ville de Toulouse charge Urbain Vitry de faire disparaître les caractères religieux du couvent. L'archéologue Alexandre du Mège s'occupe du cloître et l'aménage de façon à pouvoir entreposer les collections médiévales réunies lors des destructions des bâtiments religieux de Toulouse comme le cloître de la basilique Saint-Sernin. Eugène Viollet-le-Duc finit d'aménager le musée en 1873. Aujourd'hui, il héberge le musée des Augustins et le Cloître contient une reconstitution de jardins de l'époque médiévale. Le nouveau musée n'ouvre ses portes qu'en 1901.
L'édifice est classé au titre des Monuments Historiques (parties médiévales) et inscrit (escalier Darcy).
Un orgue a été construit par Jürgen Ahrend en 1981 dans l'église du musée, complétant ainsi le riche patrimoine organistique Toulouse.
[modifier] Les collections
Les saisies révolutionnaires et le reversement des fonds de l'ancienne Académie royale de peinture et de sculpture de Toulouse ont permis d'accumuler une collection impressionnante (plus de 4 000 pièces) d'œuvres d'art réparties également entre peintures et sculptures.
[modifier] Peinture
[modifier] Ecole française
Les écoles française s'illustrent notamment avec Jean-Baptiste Oudry, Philippe de Champaigne, Louise Moillon, Pierre-Henri de Valenciennes ou encore Jean-Antoine Houdon pour la période du XVe au XVIIIe siècle, sans oublier l'importante place que prennent les peintres toulousains et méridionaux, tel que Antoine et Jean-Pierre Rivalz, Nicolas Tournier, François de Troy ou Joseph Roques.
On y retrouve également la peinture du XIXe et XXe siècle, avec Toulouse-Lautrec, Ingres, Vuillard et Delacroix
[modifier] Ecole italienne
La peinture italienne est représentée par des oeuvres de Le Pérugin, Guido Reni, Crespi, Guardi etle Guerchin.
[modifier] Ecole nordique
Le musée possède une collection de tableaux de peintres hollandais et flamands comme Rubens, van Aelst ou Van Haarleem.
[modifier] Sculpture
[modifier] Sculpture romane
Le musée des augustins conserve une des collection les plus riches au monde en matière de chapiteaux et sculptures de l'époque romane (XIIe siècle). Ces fonds proviennent des trois principaux édifices religieux de Toulouse de cette période : le prieuré de Notre-Dame de la Daurade, la basilique Saint-Sernin et la Cathédrale Saint-Etienne.
[modifier] Sculpture gothique
Ce fond, faisant part belle à la production régionale entre le XIVe et XVe siècle, rassemble de nombreuses sculptures issues de Notre-Dame de Grasse et de la chapelle de Rieux, construite vers 1340 au couvent des Cordeliers. De ce couvent, le musée des Augustins conserve également les gargouilles exposées dans le cloître.
[modifier] Terres cuites
On peut y découvrir un ensemble remarquable -et unique- de huit personnages en terre cuite datant du XVIe siècle et provenant de la Basilique Saint-Sernin.
[modifier] Sculpture du XIXe siècle
Un bel ensemble de sculptures du XIXe siècle est présenté, avec des plâtres de Alexandre Falguière ou de son élève Antonin Mercié, mais aussi par exemple des œuvres de Rodin et un bronze de Camille Claudel.
[modifier] Notes et références
- ↑ la Haute-Garonne encyclopédie illustrée, page 292, (ISBN 2-7089-5811-9)