Maynard Ferguson
Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Walter (Maynard) Ferguson (né le 4 mai 1928 à Verdun (Québec) et décédé le 23 août 2006 à l'hôpital de Ventura en Californie, était un trompettiste, tromboniste et chef d'orchestre de jazz canadien. Maynard Ferguson est parfois appelé «The Fox» ou «The Admiral».
Si Maynard Ferguson jouait surtout de la trompette et du trombone à pistons, on a pu l'entendre sur des disques comme chanteur ou sur de nombreux autres instruments (bugle, euphonium, cor d'harmonie, saxophone,...).
Sommaire |
[modifier] Biographie
Fils d'une violoniste de l'«Orchestre symphonique d'Ottawa», Maynard Ferguson commence le piano à l'âge de 4 ans. Il apprend ensuite le violon, la clarinette, puis la trompette au «Conservatoire Français de Montréal». C'est sur cet instrument qu'il commence professionnellement. Dès l'âge de 16 ans, il dirige son propre big band qui se produit au Canada. En 1948, il est embauché par Boyd Raeburn. Il joue ensuite chez Jimmy Dorsey puis Charlie Barnet.
De 1950 à 1953, il fait partie du big band de Stan Kenton dont il est un des principaux solistes. Le leader exploite en effet au maximum les prouesses dans le suraigu de Ferguson. En section, Ferguson est utilisé comme «screamer» (Buddy Childers étant à l'époque «lead trumpet» de l'orchestre). Mais c'est surtout en soliste que Ferguson peut faire montre de ses incroyables capacités techniques. Des arrangements et compositions sont écrits d'ailleurs spécialement pour le mettre en vedette : «Maynard Ferguson», «Hot Canary», «What's new», «Invention for guitar and trumpet»,... Trois ans de suite, Maynard ferguson est élu «Meilleur trompettiste de l'année» par les lecteurs de la revue «Down Beat».
Lorsqu'il quitte l'orchestre de Kenton, Ferguson est engagé comme «staff musician» par la Paramount. Il participe à l'enregistrement de 46 musiques de films («Les Dix Commandements», «L'Équipée sauvage»,...). Il est, par ailleurs, le soliste lors de la création «Titans» (alias «Symphonie N°2 en Ut») de Bill Russo par le «New York Philharmonic Orchestra» sous la direction de Leonard Bernstein. Maynard Ferguson, s'estimant sous-employé, rompt son contrat avec la Paramount. Il devient alors musicien «free lance». En 1956, il dirige un temps un big band «occasionnel» le «Birdland Dream band» (où on peut entendre Al Cohn, Herb Geller, Budd Johnson, Ernie Wilkins, Jimmy Cleveland, Hank Jones, ...). Il forme ensuite un orchestre régulier avec lequel il va «tourner» et enregistrer jusqu'en 1967. On peut y entendre, selon les années, des musiciens comme Don Ellis, Bill Chase, Dusko Goykovich, Chuck Mangione, Slide Hampton, Mike Zwerin, Lenny Morgan, Willie Maiden, Wayne Shorter, Jaki Byard, Joe Zawinul,... l'orchestre enregistre, essentiellement pour le label «Roulette», d'excellents albums («A Message from Newport», «Newport Suite», «Message from Birdland», «Straigh ahead», «Maynard'62», «Plays Jazz For Dancing»,...).
En 1968, Maynard Ferguson arrête un temps la musique pour s'installer en Inde où il suit l'enseignement de Jiddu Krishnamurti, mais aussi du douteux gourou Sathya Sai Baba. Il fréquente aussi assez assidûment Thimoty Leary et expérimente le LSD.
En 1969, il s'installe en Angleterre où il forme un nouveau big band dont le répertoire est très orienté «pop» et «rock». Il enregistre pour le label «Columbia». Le succès est vite au rendez-vous et les tubes s'enchaînent : reprises de «MacArthur Park», «Hey Jude», «Bridge over trouble waters»... Maynard Ferguson regagne les États-Unis où il continue dans le même registre. Les albums qu'il enregistre dans les années 70-80, sont très «commerciaux». Ils sont surtout composés de reprises de tubes «pops» ou de musiques de films, de versions «big band» de morceaux de jazz rock et de compositions spécialement écrites pour que le leader puissent y étaler sa virtuosité. En 1977, sa version de «Gonna fly now», thème titre du film «Rocky», est classée au «Top 10» des 45t. «Conquistador», l'album 33t, à l'esthétique pourtant très contestable, qui contient ce titre devient «disque d'or» et reçoit un «Grammy award» en 1978 (meilleur album instrumental). Il faut reconnaître que les disques en big band de cette période («Primal Scream», «New Vintage», «Chameleon»,...) sont souvent d'un goût discutable (le répertoire pouvant aller de la chanson «Over the Rainbow» remixée à une reprise «disco» du thème de «Star wars» en passant par le massacre du «grand air» de «Paillasse»), même s'ils renferment parfois quelques bonnes surprises («Birdland», «Cheshire Cat Walk», «Everybody loves the blues»...). En 1982, Maynard quitte le label CBS - Columbia et revient à un style de jazz plus conventionnel. Puis, vers le milieu des années 80, il dirige une petite formation de jazz fusion appelée «High Voltage» qui joue une musique moins ostensiblement commerciale.
Au début des années 1990, Maynard Ferguson renoue avec le style du big band classique en formant un nouveau groupe appelé «Big Bop Nouveau». Cet ensemble est essentiellement composé de jeunes musiciens et se produit surtout sur le «circuit» des universités et «high schools». Malgré son âge avancé, Maynard Ferguson était jusqu'à sa mort encore très actif.
Trompettiste surtout connu pour sa remarquable maîtrise du registre suraigu (souvent au dessus du bi-contre-ut), Maynard Ferguson est boudé par les critiques français qui ne voient en lui qu'un «phénomène de foire» ou un «showman» opportuniste. Il est, par contre, une véritable «institution» aux États-Unis (cf. les forums américains consacrés à la trompette). On peut lui reprocher un penchant pour la surenchère technique gratuite et des choix esthétiques parfois discutables, mais il faut admettre qu'il est un jazzman swinguant au jeu particulièrement stimulant et un improvisateur imaginatif.
Le 23 août 2006, il décède dans un hôpital de Ventura, en Californie, aux États-Unis victime d'une insuffisance hépatique et rénale ayant découlé d'une infection abdominale.
En 2007 un documentaire est en production sur sa vie "Maynard Ferguson: The Unforgettable Real Story" de Lisa Ferguson.
[modifier] Instruments
Plusieurs facteurs d'instruments ont produit des modèles "signés" par Maynard Ferguson.
La marque «Holton» a commercialisé la ligne de trompettes «MF Horns» et «Admiral Horns». Sur un concept de Ferguson, elle a produit deux instruments assez curieux : le «Super Bone» (un trombone à la fois à coulisse et à pistons) et la «Firebird» (une trompette coudée munie à la fois de trois pistons et d'une coulisse).
Plus récemment, Maynard Ferguson a «signé» un modèle de trompette, la «MF Prana», pour la marque Monette.
Enfin, la firme Jet Tone vend des embouchures «Maynard Ferguson».
[modifier] Bibliographie
- Edwin Harkins. Maynard Ferguson: A Discography. E. Harkins, 1976
- William F. Lee. MF Horn : Maynard Ferguson's life in music. MF Music, 1997.
[modifier] Liens externes
- http://maynard.ferguson.net/
- http://www.bluebirdland.com/mf/index.html
- http://www.innavoy.com/mfhighlife/index.htm
- http://www.jazztrumpetsolos.com/Maynard_Ferguson_Biography.asp
Interview (audio) :
Extraits audios et/ou vidéos :
- http://www.trumpetstuff.com/images/Maynard/index.html
- http://www.screamtrumpet.com/maynard.html
- http://members.aol.com/ecdave/clips.htm
Vidéos d'un «festival» consacré à la carrière de Maynard Ferguson :