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Utilisateur:Manucolo/Vieillles pensées - Wikipédia

Utilisateur:Manucolo/Vieillles pensées

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Mythe Sherenté:la planète Vénus. Vénus(personnage masculin)vivait sous forme humaine parmi les hommes. Son corps était couvert d'ulcères nauséabonds où les mouches à viande tournoyaient en bourdonnant. Toute la population se bouchait le nez quand il passait. On lui refusait l'accès des maisons. Seul, l'Indien Waikaura accueillit le malheureux, lui offrit une natte toute neuve pour s'y asseoir, et l'interrogea poliment. Vénus expliqua qu'il avait perdu son chemin. Waikaura fit apporter de l'eau chaude pour laver les plaies, et il insista pour que l'opération se déroulât dans la hutte, et non dehors comme le voulait son hôte. Il ordonna même à sa fille vierge de faire asseoir Vénus sur ses cuisses nues. Grâce à ces soins attentifs, le visiteur guérit. A la nuit tombée, celui-ci interrogea Waikaura: "Que désires-tu?" Et comme l'autre ne comprenait pas, il précisa: "Vivre, ou mourir?" Car le soleil était irrité contre les Indiens, qui se massacraient les uns les autres et sacrifiaient même des petits enfants. Vénus conseilla à son bienfaiteur de se préparer au départ, en secret. Mais qu'il tue d'abord un pigeon (Leptoptila rufaxilla). Quand Waikaura rentra de la chasse, Vénus prétendit avoir profité de son absence pour violer la fille vierge, et se déclara prêt à payer une compensation. Mais Waikaura refusa de rien accepter. De la carcasse du pigeon, Vénus fit une arche où Waikaura prit place avec les siens, tandis que Vénus s'élevait jusqu'au ciel dans un grand tourbillon. On entendait au loin le grondement des eaux, qui déferlèrent bientôt sur le village. Ceux qui ne périrent pas noyés moururent de froid et de faim.("Le cru et le cuit" Pag 256 Claude Lévi-Strauss). Grâce à notre fréquentation des mythes Amazoniens nous allons résumer le sens de ce mythe Sherenté peuple de langue Gé. Quand nous écrivons « sens » d’un mythe nous ne voulons pas dire message qui peut correspondre à une explication des origines d’un peuple (notre mythe appartient, par exemple, à ceux qu’on appelle mythes fondateurs) ou bien explication de l’origine des inondations, etc. Un mythe vivant est celui qu’on raconte ici et là quand une oreille autre que celle du « cueilleur de mythes » écoute et retient au moins certains éléments et péripéties sinon la totalité. Ensuite il sera encore raconté parfois très fidèlement, d’autres beaucoup moins et il sera alors une version très personnalisée. Plus un mythe est vivant, plus nous pouvons être sûrs qu’il transmet quelque chose d’une certaine importance et que cette chose participe d’un besoin collectif. Souvent un conflit social interne ou une détresse de la société dans laquelle le mythe est vivant par rapport à l’extérieur se trouve comme dans notre cas en représentation forte et explicite. Waikaura le miséricordieux montre jusqu’à où va la générosité du peuple Sherenté. Mais l’information nous rappelant que le soleil n’est pas content de voir que les indiens se massacrent et pire que tout, sacrifient des enfants, nous révèle une forte survivance de pensée fertile dans ce mythe.

Pensée Belliciste. Pour le sens belliciste nous irons vers un fait historique qui inspira l’écrivain conquistador espagnol Alonso de Ercilla auteur de « La Araucana ». Né en 1533 à l’âge de 15 ans il devint page de Philippe II. Comme les jeunes privilégiés de notre époque il partit vers de contrées lointaines à la rencontre de gens et coutumes différentes ; ainsi se trouva-t-il aux portes de la Patagonie occidentale en 1558. A côté des récits des chroniqueurs religieux l’œuvre de Ercilla qui est un poème épique nous apporte un tableau intéressant de la part d’un homme instruit appartenant à l’élite de l’Europe ; son admiration du peuple qu’il appelle Araucan va durer toute sa vie. Il parle de ce peuple comme d’une « Nation » principale et puissante. Il se trouve que la langue de ce peuple grâce à sa Pensée belliciste extraordinairement bien structurée était en pleine expansion depuis des siècles ; elle venait d’Amazonie et avait traversée la cordillère des Andes ; cette langue a des points communs avec celle parlée par les Sioux de l’Amérique du nord connus aussi par leurs performances guerrières. L’âme du poète de 25 ans qu’est Ercilla sent parfaitement les grands enjeux idéologiques qui ont lieu dans cette bordure du Pacifique qui est la province qu’on appelle Chili à l’époque. Une très ancienne Pensée fertile avait été conquise par la pensée Belliciste Mapuche(nom de la langue) ; tandis qu’une pensée très élitiste aux traits esclavagistes(empire Inca)montrait des velléités d’annexion. Ercilla publiera « La Araucana » en 1569, poème à la gloire d’un peuple guerrier, dans ce poème aussi de manière explicite il justifiera les points de vue de Phillipe II dans ses rivalités avec le Portugal. Ercilla décrit la formation guerrière des enfants araucans, exercices comme monter des pentes rocheuses, etc. Chaque soldat pratique une arme seulement dit-il, dans laquelle il doit bien s’exercer : massue ou casse-tête, arc et flèche, fronde ou autres formes de lancer de pierres comme catapultes manuelles, piques, lances, etc. Quand elles ne se font pas la guerre les tribus ont des tournois sportifs. Pour choisir un chef de guerre les anciens font passer des épreuves aux candidats ; Ercilla explique que Caupolican contre lequel il a dû combattre avait marché pendant trois jours avec un tronc d’arbre sur les épaules pour être choisi chef le temps d’une guerre. Mais c’est de l’épouse principal de Caupolican nommée Fresia que nous allons retenir un tout petit épisode de « La Araucana » ouvrage monumentale. Résumons que Ercilla raconte que Fresia est venue jeter au pieds de son mari le bébé qu’elle avait eu de lui parce qu’elle ne voulait pas garder l’enfant d’un chef araucan qui se faisait prendre prisonnier vivant. En fait si Caupolican se trouvait vivant et prisonnier des espagnols pour des raisons compliqués comme d’épargner la vie des hommes qui l’accompagnaient, etc. ; ce qui nous intéresse surtout ici c’est de bien retenir le sens de l’honneur chez l’épouse d’un guerrier. Il s’agit d’un sens héroïque de l’existence qui passe par dessus de tout. La totalité de nos imaginaires se trouve imprégnée de « sens belliciste », nous allons nous intéresser au pôle extrême de cette forme de pensée : la Pensée Cannibale. A l’arrivée des premiers conquérants portugais dans la région du fleuve Amazone le peuple Tupi leur impressionna comme le plus évolué techniquement et ainsi leur anthropophagie restait totalement incompréhensible. Le modèle d’habitation Tupi de cette époque avait la rondeur parfaite d’un Temple du ciel chinois et sa grandeur reposait sur de grands piliers en bois, bien sûr, mais surtout dans une forme précise de tissage végétal produisant des alvéoles aux propriétés isolantes remarquables. L’excellence de la poterie Tupi se prolongeât jusqu’au vingtième siècle, etc. Voici un exemple de début de mythe Tupi sur l’origine de la nuit : " Autre fois la nuit n’existait pas, elle dormait au fond des eaux. Les animaux n’existaient pas non plus, car les choses elles-mêmes parlaient…" Nous pouvons ajouter qu'à l'époque où les choses parlaient rien d'autre que la langue Tupi n'existait vraiment. La base de l'élitisme Tupi était leur langue qu'ils savaient capable d'influencer l'existence entière d'un humain par ses pouvoirs de suggestion. Prenons encore deux phrases du même mythe: "Le grand serpent est un être phallique concentrant les attributs de la virilité. Un esprit créateur puissant le coupa en tronçons pour doter chaque homme d'un penis..."("Du miel aux cendres" Page 358 Claude Lévi-Strauss).



Le sexe est révélateur essentiel d’une pensée. Nous sommes des mammifères exceptionnels à cause de nos comportements sociaux qu’on ne trouve que chez certains insectes. Mais contrairement à la spécialisation par âge et par tâches qui concerne les insectes sociaux, le mammifère humain conserve individuellement des capacités reproductives qui donnent à chaque Etre les bases d’une transcendance spécifique. Les hommes Tupi portaient entre les jambes des anacondas à plumes qui hantent la mythologie amérindienne. Chez les Sherenté une tendresse sensuelle aide à récupérer la santé. Vénus, l’astre qui précède ou poursuit le soleil de chaque jour brille de reconnaissance encore et toujours pour la chaleur des cuisses nues d’une fille Sherenté. Certaines tribus Tupi boucanaient leurs prisonniers, d’autres mangeaient le cœur d’un ennemi qui c’était montré courageux, plus généralement on apprenait aux enfants à boire le sang humain comme antidote contre la « vie brève ». Les tribus de langue Gé, comme les Sherenté, non seulement ils n’étaient pas cannibales, mais ils se rangeaient plutôt du côté des Kiowa de l’Amérique du nord, dont la répulsion vis à vis du sang subsistait jusqu’au vingtième siècle. Les cannibales Tupi pratiquaient la poterie ; les Gé n’avaient pas de poterie et n’étaient pas du tout cannibales. (Claude Lévi-Strauss « L’homme nu » L’aube des mythes). Leurs voisins Bororo d’Amazonie occupent une position intermédiaire, ils n’étaient pas cannibales et ils possédaient une poterie. Les rapports exacts entre techniques culinaires, coutumes et croyances, ont des logiques qui nous échappent encore. Mais le sens global de leurs ensembles mythologiques est clair : les Gé ont horreur des peuplements nombreux et ne montrent aucune tendance élitiste, celle qui domine chez les Tupi. Les Bororo sont ceux qui montrent les capacités d’adaptation les plus ouvertes. Leur élitisme est tempéré par la forte persistance d’un sens du partage juste parmi les membres de chaque étage social discriminé. Malgré leur organisation sexiste et guerrière ils l’équilibrent avec un sens fertile de pensée altruiste. Leur blason est dans les bandes de couleur d’une chenille qui marchant toujours du même côté inventa la tête. Dans leur ensemble mythologique le fil de tous les cocons des insectes est représenté chez l’humain par sa « parole intérieure » capable de créer et de protéger l’Etre. La polychromie de la poterie Bororo témoigne d’une liberté par rapport à la monochromie stricte de la poterie Tupi.

La présence d’un étui pénien et du cannibalisme au dix-neuvième siècle aussi bien en Amazonie qu’en Nouvelle Guinée, c’est à dire d’un détail vestimentaire comme d’un ensemble aussi important qu’une conception religieuse pour aborder l’existence sont des aspects révélateurs, nous semble-t-il, des mêmes parcours pervers dans des imaginaires collectifs géographiquement éloignés. En Amazonie ce sont souvent les femmes qui se chargent de ramasser les raphias adéquats pour entourer le membre des jeunes garçons à initier. La société prend ainsi en main concrètement et rituellement le sexe. Du plaisir joyeux ayant le rire comme médiateur au plaisir sadique instaurant le viol collectif des oppositions tranchées s’observent parfois entre villages voisins. Si ici les cases sont rondes là-bas elles sont carrées. Quand une croyance circoncise la voisine incise et toutes les combinaisons sont possibles. L’étui végétal entourant le sexe des Papous que nous avons vu dans des documents filmés est probablement aussi le résidu de diversités coutumières. Partout la frustration sexuelle amène la violence prémédité comme médiatrice maladive. Le cannibalisme apparaît comme le summum de la violence concrète et symbolique.

Il est possible qu’à l’avenir nos densités de population se voient encore multipliées à des chiffres que nous avons du mal à imaginer aujourd’hui. Grâce à nos progrès techniques cette petite planète sera capable de tous les miracles. Après la Pensée abolitionniste, l’émergence d’autres formes de pensée solidaire et humaniste cherchent actuellement leur place. Entre une contemplation du monde avec sérénité où la lucidité se trouve toujours proche d’une miséricorde primordial et l’activisme aveugle des exagérations névrotiques qui inondent nos pensées des prédateurs hypertéliques(x) nous devrons structurer des nouveaux mythes pour trouver le sens de notre salut collectif.

(x)Prédateurs hypertéliques. On observe chez certains requins et crabes, par exemple, dans un espace-milieu réduit, des comportements mettant en danger la survivance même de l’espèce. Voir cas du Mégacéros en paleontologie.


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