Le jour se lève
Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Le jour se lève est un film français réalisé par Marcel Carné, sorti en 1939.
Sommaire |
[modifier] Synopsis
François vient d'assassiner Valentin. Au comble du désespoir, il s'est barricadé dans son appartement. Tandis que la police est à sa recherche, il repasse les évènements qui l'ont conduit au crime.
[modifier] Commentaires
François ouvrier sableur vient de commettre l’irréparable, cloîtré dans sa petite chambre, un parallélisme prend forme : un homme effondré repasse dans sa mémoire les évènements qui l’ont forcé à exécuter cet acte insensé pendant que toute une logistique policière destinée à le déloger prend forme.
Il y a vraiment un gouffre d’incompréhension entre un Valentin provocateur et méprisant la classe ouvrière prenant plaisir à séduire par jeu la fragilité de Françoise promise à un François sans avenir, victime des conditions déplorables de travail dans une usine où les décibels meurtriers ruinent les éventuels espoirs de contacts entre les êtres. Dans cet îlot inhumain, les fleurs se fanent presque instantanément.
François retranché sent que la fin est proche sa raison l’abandonne, victime d’une technologie professionnelle quotidienne abrutissante mêlé d’un amour contrarié par la fausse lumière mensongère d’un vieux beau, il s’autodétruit par le crime en prononçant de sa fenêtre quelque temps après son méfait la phrase célèbre « Quel François ? Y a plus de François ». Symboliquement tout ceci dénonce à la veille de la Seconde Guerre mondiale le drame ouvrier qui, par sa condition fragilisé, éprouve de grosses difficultés à accéder à un concept simple : être doublement heureux par l'amour et l'utilisation d'un outil de travail décent.
Valentin n’a aucune consistance mais il est bien habillé et ne trime pas, avec de bons mots il grise Françoise qui rêve d’un ailleurs. De par sa condition François ne peut lutter. Les provocations volontaires répétées de Valentin déclenchent un mécanisme évolutif violent chez François, c’est le but recherché, débusquer chez cet être, considéré comme primaire par Valentin, ses facultés prédestinées à tuer. C’est un peu le schéma directeur de l’association Carné/Gabin dont le personnage déjà poussé à bout dans Quai des brumes semble conditionné au meurtre suite à des rencontres avec des éléments négatifs et perturbant un équilibre précaire. Une vraie malchance dont la finalité est un destin implacable.
Pour Le jour se lève, Alexandre Trauner fit construire un immeuble imposant censé représenter par sa froideur le retranchement d’un homme solitaire aveuglé, suite à son geste, par ses propres démons. L’étonnant procédé du flash-back, novateur pour l’époque, apporte une approche réflective de faits déterminants conduisant le héros vers l’acte final spontané et irréfléchi.
[modifier] Fiche technique
- Titre : Le jour se lève
- Réalisation : Marcel Carné
- Scénario : Jacques Viot
- Adaptation et dialogues : Jacques Prévert
- Sociétés de production : Sigma Production, Vauban Production
- Distribution : VOG
- Musique : Maurice Jaubert
- Photographie : Curt Courant, André Bac, Philippe Agostini et Albert Viguier
- Montage : René Le Hénaff
- Décors : Alexandre Trauner
- Costumes : Boris Bilinsky
- Son : Armand Petitjean
- Assistants réalisation : Pierre Blondy, Jean Fazy
- Direction de production : Jean Madeux
- Régie générale : Albert Brachet
- Photographie de plateau: Raymond Voinquel
- Pays d'origine : France
- Format : Noir et blanc - 1,37:1 - Mono - 35mm
- Genre : drame
- Durée : 87 minutes
- Sortie : 17 juin 1939 (France)
[modifier] Distribution
- Jean Gabin : François, ouvrier sableur
- Jules Berry : Valentin, dresseur de chiens
- Jacqueline Laurent : Françoise, la fleuriste
- Arletty : Clara, la partenaire de Valentin
- Arthur Devère: Mr Gerbois, un voisin de François
- Jacques Baumer : Le commissaire
- Mady Berry : La concierge
- René Génin : Le concierge
- Georges Douking : L'aveugle
- Bernard Blier : Gaston, un collègue de François
- Marcel Pérès : Paulo, un collègue de François
- Germaine Lix: La chanteuse
- Gabrielle Fontan: La dame de l'escalier
- Annie Cariel: Une locataire
- René Bergeron: Le patron du café
- André Nicolle: Le brigadier
- Georges Gosset: Un agent
- Albert Malbert: Un agent
- Claude Walter: Un ouvrier
- Marcel Rouze: Un agent
- Madeleine Roussel
- Léonce Corne
- Henri Farty
- Guy Rapp
- Max Rogerys
- Robert Leray
- Marcel Melrac
[modifier] Autour du film
- Le tournage a eu lieu aux studios "Paris Studio Cinéma" de Boulogne-Billancourt de février à mai 1939. Une voie de Boulogne-Billancourt a été nommée "Avenue Le Jour Se Lève" en hommage au film.
[modifier] Distinctions
- Mostra de Venise 1939 : nomination pour la coupe Mussolini du meilleur film.
[modifier] Voir aussi
- (fr+en) Le jour se lève sur l'Internet Movie Database
- (fr) Une analyse du film sur www.dvdclassik.com