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Le Quesnoy - Wikipédia

Le Quesnoy

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Le Quesnoy
Carte de localisation de Le Quesnoy
Pays France France
Région Nord-Pas-de-Calais Nord-Pas-de-Calais
Département Nord Nord
Arrondissement Avesnes-sur-Helpe
Canton 2 Cantons
Quesnoy-Est
Quesnoy-Ouest
Code Insee 59481
Code postal 59530
Maire
Mandat en cours
Paul Raoult
2008-2014
Intercommunalité Communauté de communes du Quercitain
Latitude
Longitude
50° 14′ 59″ Nord
         3° 38′ 18″ Est
/ 50.2497222222, 3.63833333333
Altitude 82 m (mini) – 138 m (maxi)
Superficie 14,23 km²
Population sans
doubles comptes
4 917 hab.
(1999)
Densité 345 hab./km²

Le Quesnoy est une commune française, située dans le département du Nord (59) et la région Nord-Pas-de-Calais.

Ses habitants sont appelés les Quercitains.

Elle a gardé intact ses remparts représentatifs de l'évolution de l'art de la défense du XVIIème siècle (l'époque dite espagnole) au début du XXème siècle en passant par le célèbre Vauban qui en modifia l'aspect.

Sommaire

[modifier] Géographie

Le Quesnoy se situe à 3 kilomètres de la forêt de Mormal, au centre d'un triangle Valenciennes, Cambrai et Maubeuge. La ville est située sur un plateau encerclé par les vallées naissantes de l'Ecaillon et de la Rhônelle.

[modifier] Économie

La ville de Le Quesnoy a en quelque sorte raté le virage de la première industrialisation du xxème siècle. A la différence des villes voisinnes de Valenciennes ou de Maubeuge, la métallurgie ne s'y est pas développée. L'absence de richesse du sous-sol ou d'axe de communication majeur explique en partie ce fait. Les autorités prirent d'ailleurs conscience de cette faiblesse et un projet de canal de l'Ecaillon reliant la Sambre à l'Escaut fut même envisagé mais abandonné en raison du faible rendement en eau de la forêt de Mormal. Une activité artisanale s'y est toutefois solidement maintenue jusque 1945 puisque qu'une centaine de cordonniers y étaient encore recensés.

Les années dites des "30 glorieuses" virent se développer une activité industrielle en périphérie de ville avec de la chimie (cofradec) et de l'agro-alimentaire (laiterie des 4 cantons).

Aujourd'hui, l'activité économique est principalement fondée sur le tourisme et le commerce de proximité. Le Quesnoy accueille beaucoup de petits commerçants ainsi qu'une zone commerciale de taille plus que respectable pour une commune de moins de 5000 habitants (les portes de l'Avesnois).

Les fermetures des entreprises industrielles (Cofradec ; Duarte ; laiterie) et de services (transports) sont tout de même problématique même si le relais est pris par d'autres entreprises (Emig).

La ville s'anime toujours le vendredi matin pour son marché hebdomadaire.

[modifier] Héraldique

Les armes de Le Quesnoy se blasonnent ainsi : « D'argent à un chêne de sinople, accosté de deux autres chênes plus petits, sur une terrasse du même. »

[modifier] Histoire

Son nom dérive de celui du chêne… chesne… quesne.

Le Quesnoy au Moyen-Âge

Durant la Guerre de Cent Ans, en 1340, la ville de Le Quesnoy fut assiégée par les Français. Le duc Jean de Normandie (fils du roi de France Philippe VI de Valois) avec ses troupes se déplaça en Hainaut et fit des ravages dans la contrée (son père et lui n’acceptant pas que le comte de Hainaut se soit rallié aux anglais). Il décida donc de mettre le siège devant la ville de Le Quesnoy (possession à l’époque du comte Guillaume II de Hainaut) en date du 22 mai 1340. Les habitants de la ville se défendirent eux-même. Fort heureusement, ils étaient bien fournis en hommes d’armes, en armes et en artillerie : ils avaient équipés précédemment les remparts de la ville de canons (« bâtons de feu ») et de bombardes (« bouches à feu ») et de petits canons montés sur affûts qui furent utilisés contre les assaillants français menés par le maréchal de Mirepoix. Les « Chroniques de Froissart » mentionnent en effet ce siège comme suit : « (1340) ..Ceux de la ville (= les assiégés du Quesnoy) décliquèrent contre eux (=les troupes françaises) canons et bombardes qui gettoient (jetaient) grands quarreaux.. » Ces carreaux lancés étaient généralement en fer, mais pouvaient être en pierre et également être des garrots de feu comme ils s’en rencontraient depuis très peu de temps dans certaines places assiégées. Les chevaux des assaillants furent effrayés par le bruit de cette artillerie, qui en plus, dispersaient des projectiles en fer, en pierre contre la cavalerie pouvant causer de graves blessures (tant aux cavaliers qu’aux chevaux) : la cavalerie, inopérante dans ce cas contre de tels engins, n’eut d’autre choix que de se retirer. Les français, mécontents d’avoir été repoussés par l’artillerie de la ville, se transportèrent par dépit sur les villages environnants qu’ils incendièrent, tels Gommegnies, Frasnoy,.. (Notes : 1.) Les historiens parlent de ces machines de guerre sans étonnement, parce qu’elles étaient plus embarrassantes qu’efficaces, et que nul ne prévoyait la révolution que ferait la découverte de la poudre. En Europe, c’est vers l’année 1326, en Italie, que furent rencontrées les premières pièces montées à poudre. 2.) Ce siège de Le Quesnoy est également intéressant par le fait qu’il n’y eut point de combats corps à corps et qu’une nouvelle conception de la guerre par le moyen d’engins à feu était en train de voir le jour : l’artillerie deviendra rapidement indispensable à toutes guerres et/ou à tous sièges de place.)

Le Quesnoy devient français.

A la fin de la Fronde (1654), la ville est prise par l’armée royale française de Turenne. La cité qui n'avait jamais été française le devient pour le grand plaisir de la cour. Le jeune roi Louis XIV reçoit la ville en cadeau de sacre.[1]

La ville est alors prise en main par un homme de Mazarin[2], Talon dit du Quesnoy, qui administre la ville qui ne devient officiellement française qu'en 1659 par le traité de Pyrénées. Lors de cette période transitoire, de nombreux biens immobiliers des bourgeois quercitains passèrent sous contrôle de profiteurs de guerre aussi bien français que locaux.[3]

Le Quesnoy est transformé

Bastion avancée du royaume de France jusque 1678 date à laquelle Valenciennes devient française,les fortifications de Le Quesnoy sont modifiées et renforcées par le tout jeune Vauban qui fait en quelque sorte ses "classes" dans la cité. Les 5 bastions existants sont modifiés ou complétés pour créer un corps de place de 8 bastions. Les secteurs nord (bastion royal) et sud (bastion du Gard) sont les plus représentatifs de l'action de Vauban à Le Quesnoy. Toutefois, dans cette France d'ancien régime où les clientèles priment sur les compétences ou même le souci d'économie, les travaux ne furent pas attribués aux entrepreneurs locaux.

Malgré la réputation flatteuse des travaux de fortifications entrepris sous la direction du couple Louvois-Vauban, la fortification est vite dépassée et la ville est prise dès 1712 par les impériaux en 6 jours. Le gouverneur de la cité, Monsieur de la Badie, est alors embastillé pour s'expliquer sur sa prétendue "médiocre" résistance. M de la Badie sera rapidement libéré car la ville, aux mains des Autrichiens, assiégée par les Français de Villars ne résistera qu'une journée de plus que sous les ordres du vieux militaire français, soit 7 jours.[4]

L'expérience des prises faciles de la ville amène les autorités à renforcer le secteur est des fortifications par où étaient arrivés les Impériaux en 1712. Un immense ouvrage à corne, unique au monde, est alors construit pour protéger le faubourg dit Fauroeulx et la porte du même nom. L'ouvrage en question permet alors de diviser les étangs de réserve en deux, connus de nos jours sous les noms d'étang du Pont Rouge et de l'étang béni. Ces deux étangs, réserve d'eau pour inonder les fossés en cas de siège, étaient complétés par deux autres étangs aujourd'hui disparus (l'étang d'Aulnoye et celui de l'Ecaillon en forêt de Mormal).

Le XVIIIème siècle, c'est à dire le règne de Louis XV et le début du règne de Louis XVI, fut relativement paisible pour la frontière du nord. De fait, les voyageurs de passage en la cité s'étonnaient de l'amabilité des Quercitains qui y gagnèrent une flatteuse réputation puisqu'il était dit "Au Quesnoy, les jolies gens", c'est à dire les personnes polies.

Le Quesnoy dans la tourmente

La cité connait les malheurs liés à l'époque révolutionnaire. La ville à la frontière de la jeune république est prise par les Autrichiens puis reprises en juillet 1794 (28 thermidor an II) par les troupes de Scherer après un sévère siège sous une pluie diluvienne. 3000 Autrichiens sont fait prisonniers à cette occasion. La nouvelle de la prise de la ville est transmise en quelques heures par le télégraphe Chappe, une première mondiale, au comité de salut public parisien qui s'en félicite.[5]

A la fin de l'époque impériale, la ville est prise sans trop de résistance par des Hollandais lors d'un simulacre de siège. A l'issu du congrès de Vienne de 1815, il est décidé que la ville soit occupée par des troupes russes pour 3 ans. Les relations entre les Quercitains et les Russes sont amicales au point que de nombreux mariages sont célébrés entre les officiers russes et les "beautés quercitaines". [6]. Cette relation privilégiée, quoiqu'un officier quitta son épouse pour rejoindre la Russie, entre la cité quercitaine et l'empire des Tsars, est d'ailleurs rappelée lorsque l'entente franco-russe devient la clé de voute du système d'alliance de la IIIème République à la veille de la Grande Guerre.

Toutefois, la ville sort exsangue de cette époque et ne retrouvera jamais le prestige qui en fit la deuxième ville du Hainaut français.

Le Quesnoy dans la Grande Guerre

La ville prise dès le 23 août 1914 par les troupes allemandes subit une sévère occupation pendant 4 années. Le maire de la commune, Achille Carlier, est ainsi injustement condamné pour avoir dissimuler des blessés français et anglais à l'arrivée des troupes allemandes. Achille Carlier, condamné par le commandant de la place, est ensuite jugé et défendu par un avocat allemand à Bruxelles.[7]

Après une difficile approche par la vallée de l'Ecaillon, la ville est libérée le 4 novembre 1918 par des troupes néo-zélandaises. Dans un vaste mouvement des troupes britanniques qui s'illustrent à Ghissignies, Louvignies, Jolimetz et Orsinval, la prise de la vieille forteresse est laissée aux troupes néo-zéalandaises qui encerclent alors la ville en longeant par l'ouest une voie de chemin de fer aujourd'hui disparu et en contournant l'étang du Pont Rouge vers Potelle. Une garnison de 1000 soldats allemands, dont de nombreux défenseurs battus de Tournai, reçoit l'ordre de résister quoiqu'il advienne. Les civils de la ville ont reçu l'ordre de l'évacuer le 27 octobre mais certains sont restés dans les caves. Au 3ème refus de se rendre, dont un envoyé par un avion, les troupes néo-zélandaises décident de se lancer à l'assaut de la cité tout en la préservant[8]. En fin d'après-midi, l'artillerie néo-zélandaise, aidée par l'artillerie britannique, ajuste son tir au sommet des remparts et parvient à créer la confusion chez les défenseurs par l'utilisation de "bombes à huile"[9]. Quelques hommes précédés par le second lieutenant Leslie Averill parviennent aux pieds des remparts du secteur sud où les vestiges de la vanne du moulin de la ville permettent de dresser une échelle et d'escalader les remparts à la plus grande stupéfaction des défenseurs. Après des combats de rues, la ville tombe finalement aux mains des Néo-Zélandais en début de soirée du 4 novembre 1918. La prise de Le Quesnoy et des communes voisines ouvre la porte de la "trouée dite de la Sambre"[10], c'est à dire la route de la Belgique et de l'Allemagne ce qui précipite la défaite allemande. L'action néo-zélandaise glorifiée dès novembre 1918 par la presse anglo-saxonne puis par le choix des autorités néo-zélandaises d'installer à Le Quesnoy un des 4 monuments commémoratifs de la jeune nation lors de la guerre vaut surtout pour l'excellence de sa préparation qui reste dans les mémoires de l'artillerie néo-zélandaise, pour le courage de ces soldats reconnu par de très nombreuses citations militaires (plus de 50 recensées dans la Gazette of London) et la préservation de la ville.

Le 10 novembre 1918, le président de la République, Monsieur Raymond Poincaré rend visite à la ville qui réintégre l'histoire nationale par son sacrifice. Un défilé militaire est alors organisé dans une liesse toute populaire.

[modifier] Administration

Liste des maires successifs
Période Identité Parti Qualité
2008 Paul Raoult PS Sénateur du Nord
mars 2001 avril 2008 Freddy Dolphin PS Maire
1989 mars 2001 Paul Raoult PS Vice-président du conseil général du Nord

Sénateur du Nord

avril 1953 janvier 1973 Eugène Thomas SFIO Ministre
octobre 1947 avril 1953 Eugène Maillard MRP Maire
avril 1945 octobre 1947 Eugène Thomas SFIO Ministre
1919 octobre 1940 Daniel Vincent Radical Ministre

[modifier] Démographie

Évolution démographique
(Source : INSEE[11])
1788 1962 1968 1975 1982 1990 1999 2004
3649 4570 5101 5127 4792 4890 4917 4921
Nombre retenu à partir de 1962 : population sans doubles comptes

[modifier] Lieux et monuments

  • Les remparts, édifiés à l'époque espagnole et remaniés par Vauban et ses successeurs jusque 1914.
  • Le beffroi de l'hôtel de ville, qui date du XVIIIe siècle mais qui fut reconstruit plusieurs fois dont 2 au XXème siècle suite aux destructions des deux guerres mondiales.
  • Le monument aux morts de la ville, près de la mairie, est une œuvre réalisée par le sculpteur valenciennois Félix Desruelles.
  • Sur les remparts, une autre œuvre de Desruelles commémore la libération de la ville (guerre 14-18) par l’ANZAC, les troupes de Nouvelle-Zélande. Ce monument des néo-zélandais fiché dans un mur de courtine entre deux bastions, celui du Gard et Saint Martin, date de 1922. Comme de nombreux monuments commémoratifs de la grande guerre, il sera inauguré le week end du 14 juillet 1923, le dimanche 15 pour être exact, en présence du Maréchal Joffre, de Lord Milner et de Sir James Allen (NZ). Le gouvernement néo-zélandais décide en effet dès 1920 d’inscrire son jeune passé dans la pierre. Ainsi, l’architecte « touche à tout » du monde britannique, Samuel Hurst Seager est nommé architecte officiel des mémoriaux de la Grande Guerre pour la Nouvelle Zélande. Son travail remarqué par une exposition itinérante pour «l’amélioration des normes esthétiques des mémoriaux » venait de séduire les autorités locales. S. Hurst Seager reçoit donc la charge de concevoir les mémoriaux de longueval et Le Quesnoy en France, de Messines en Belgique et de Chunuk Bair à Gallipoli, quatre haut lieux du corps expéditionnaire néo-zélandais pendant la Grande Guerre. Outre la conception, S. Hurst Seager doit trouver l’implantation idéal du mémorial. C’est donc lui qui supervise les travaux d’installation du monument dont la réalisation est assurée par l’artiste valenciennois Félix Desruelles, auteur aussi du monument aux morts de Le Quesnoy. Les plans du monument des Néo-Zélandais en lui-même sont l’œuvre d’un dessinateur du British Flying Corps d’origine écossaise, Robert Henry Fraser, spécialiste des plâtres et fondateur de l’Art War Memorial Tablet en 1918.
  • Au cimetière, une sculpture de marbre, déposée par l’État : Les deux douleurs, par Théodore Rivière.

[modifier] Personnalités liées à la commune

Eugène Thomas : maire du Quesnoy de 1945 à 1947 et de 1953 à sa mort. La Cité scolaire porte aujourd'hui son nom.

[modifier] Jumelages

[modifier] Voir aussi

[modifier] Bibliographie

  • Bruno Carpentier, Le Quesnoy, l'archétype du Hainaut (2005). Editions SOPAIC.
Etude sur :
1) la politique castrale de Baudouin IV l'Edifieur et de son fils Baudouin V le Courageux ;
2) l'émancipation sociale du XIIIe au XVe siècles (publication des comptes de la prévôté du Quesnoy - XIIIe s.)
3) la fortification des XVIe au XXe siècles.
  • Bernard Debrabant, Vauban et la fortification du Quesnoy au XVIIe siècle, Invenit, 2008

[modifier] Liens externes

[modifier] Sources

  1. Anne Blanchard, « Louis Nicolas de Clerville», in Actes du colloque « Vauban et ses successeurs dans les ports du Ponant et du Levant », Brest, 16-19 mai 1993, publié dans Vauban et ses successeurs dans les ports du Ponant et du Levant, Paris : Association Vauban, 2000, p 123 (également publié dans Les cahiers de Montpellier no 38, tome II/1998, Histoire et Défense, Université Paul-Valéry)
  2. JB Colbert, lettres et instructions
  3. P. Gillotaux, Histoire de Le Quesnoy
  4. Archives de la Bastille, tome 13, page 21-22-23 ; 1881
  5. Réimpression de l'ancien Moniteur, H. Plon, 1861, p 515
  6. E. Lesur, Seigneurs et châtelains de Jolimetz, 2007
  7. Justice politique, La maladie de notre époque, Prof. Dr. Friedrich Grimm
  8. Philip GIBBS, copyright, 1918, par la New York Times Compagnie Télégraphe spécial pour le New York Times
  9. W. E. Murphy, 2nd New Zealand Divisional Artillery, Historical Publications Branch, 1966, Wellington
  10. l'Humanité du 6 novembre 1918
  11. Le Quesnoy sur le site de l'Insee


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