Langage du Canard enchaîné
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Le langage du Canard enchaîné
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[modifier] Le langage utilisé
Il est hors des modes (sa maquette évolue peu et la manchette avec le canard dessiné par Henri Guilac demeure), le journal s'est toujours efforcé d'employer un langage simple et populaire, celui de tous les jours, de tout le monde, avec des mots entendus au comptoir des bistrots.
[modifier] Les expressions
Il a créé ou popularisé pour un temps ou pour longtemps les expressions comme :
- « de quoi se marrer » ;
- « se tapoter le menton » ;
- « à se taper le derrière par terre » ;
- « minute Papillon » (allusion au garçon du Café du Cadran) ;
- le « lampiste » (lorsqu'il prend la défense des petits contre les grands, Pierre Bénard popularisant ce mot dans le journal le 18 octobre 1933) ;
- le « bla-bla-bla » inventé par Paul Gordeaux (lancé et popularisé par Pierre Bénard dans le numéro du 27 février 1946);
- les « étranges lucarnes » (la télévision sous la plume d'André Ribaud)...
- les « ciseaux d'Anastasie », pour évoquer la censure.
[modifier] Les animaux
Il y eut surtout pendant la période de 1915 à 1930 tout un bestiaire, tout un "zoo" Canard. Il s'agissait de monstres aux noms (alors) bizarres : le moratorium, le covenant, le mazout, le béluga, le dahu.
[modifier] Les erreurs
Des erreurs révélées par le Canard ont obligé à rectifier quelques ouvrages dont:
- Le Petit Larousse illustré 1959, sur un texte sur Léon Blum ; L'édition du Petit Larousse illustré 1959 avait affublé Léon Blum du patronyme « Karfulkenstein »: ce patronyme était emprunté aux campagnes de presse contre Léon Blum menées par le journal Gringoire dans les années 30. (l'auteur de l'article était d'ailleurs, comme le révélèrent les éditions Larousse, un ancien de Gringoire). D'autres manifestations d'antisémitisme avaient été relevées dans le dictionnaire ; celui-ci fut retiré de la vente et corrigé ;
- les Mémoires du Genéral de Gaulle, tome 3 : un passage inclut abusivement Le Canard enchaîné parmi les journaux communistes. À la demande de l'hebdomadaire satirique, l'erreur sera corrigée.
[modifier] Sobriquets de personnalités
Parmi les surnoms donnés par l'hebdomadaire à diverses personnalités politiques et médiatiques françaises et étrangères, à titre permanent ou épisodique, citons :
- Michèle Alliot-Marie : « MAM » (abréviation courante)
- Martine Aubry : « la Mère Emptoire » (citant un surnom employé au sein du Parti socialiste lors de journées parlementaires)
- Édouard Balladur :
- « Sa Courtoise Suffisance »
- « le grand Ballamouchi »
- « Doudou » (en 1995)
- « Ballamou »
- Raymond Barre :
- « Babar »
- Jean-Claude Gaudin:
- « Lou Ravi »
- George Bush Junior
- « Dobeuliou » (épellation phonétique de la lettre W en anglais. En Amérique anglophone, Bush est surnommé "W", voire "Dubya" (prononcé deub-ya, ou dab-ya), exagération de la prononciation sudiste du W.) Le W est l'initiale du 2ème prénom de George Walker Bush, et utilisé pour le différencier de son père, George H. W. Bush.
- Pierre Bérégovoy : « Béré » (abréviation courante)
- Jacques Chaban-Delmas :
- « Charmant-Delmas »
- « Le marquis de Charmant-Delmas »
- Jean-Pierre Chevènement :
- « le Che »
- « le Lion de Belfort »
- Bernadette Chirac : « Bernie »
- Claude Chirac : « Fi-fille »
- Jacques Chirac :
- « Jacques Chirouette »
- « Chichi »
- « Le Chi »
- " Jacquou le rockant"
- Michel Debré : « l'Amer Michel » (surnom homophone de la chanson enfantine C'est la mère Michel, et de l'Amer Picon)
- Philippe Douste-Blazy :
- « Douste Blabla »
- « Doux-Blabla »
- « Blabla »
- Christian Estrosi :
- « Le Motodidacte » (à cause de son passé de champion motocycliste - surnom en fait utilisé par certains niçois) [1]
- « Bac moins cinq »
- Laurent Fabius : « Fafa »
- Charles de Gaulle :
- Yvonne de Gaulle : « Tante Yvonne »
- Valéry Giscard d'Estaing :
- « VGE » (abréviation courante)
- « Valy »
- « L'Ex » (après 1981)
- Maxime Gremetz : « Minime Gremetz » ou « Minime »
- François Hollande :
- « Monsieur Royal » (à titre de compagnon de Ségolène Royal)
- « l'éventuelle future Première Dame de France »
- « Monsieur pièces jaunes »
- « Flanby » (appellation empruntée à Montebourg)
- Lionel Jospin : « Yoyo » (en fait, invention des Guignols de l'Info parodiant fin 1996 une série enfantine intitulée «Oui Oui au pays des jouets» en «Yoyo au pays des idées» [Yo = Oui en langage «jeune»])
- Nikita Khrouchtchev :
- « K »
- « Monsieur K »
- « Krou-Krou »
- Bernard Kouchner : « Nanard »
- Albert Lebrun : « Alberte aux grands pieds » (il chaussait du 46)
- Pierre Mauroy : « Gros Quinquin »
- Bruno Mégret : « Naboléon » (en fait, trouvaille de Le Pen)
- Golda Meir : « la Mère Golda »
- Pierre Mendès France :
- Danielle Mitterrand : « Tatie Danielle », à partir de 1989-1990, probablement inspiré à la fois par le sobriquet d'Yvonne de Gaulle (Tante Yvonne), par le surnom de François Mitterrand (Tonton), et par le succès du film d'Étienne Chatiliez
- François Mitterrand :
- « Tonton » (surnom emprunté aux services de sécurité des voyages officiels)
- « Dieu » (surnom apparu au cours du premier septennat)
- Patrick Ollier : « POM » (dans un article de février 2006, rapportant un surnom qui circulerait au sein de l'UMP, et qui fait allusion à sa compagne Michèle Alliot-Marie dite MAM, POM pouvant alors se décomposer en « Patrick Ollier-Marie »)
- Françoise de Panafieu : « Panaf » (abréviation courante)
- Charles Pasqua :
- « Charlie » ou « Charly »
- « Môssieu Charles »
- Pierre Pflimlin : « Petite Prune » (traduction de l'allemand Pflimlin)
- Georges Pompidou :
- « le Mage de Montboudif » (du nom de sa ville natale)
- « Bougnaparte » (les Auvergnats sont parfois appelés bougnats et l'ambition du personnage le faisait comparer à Bonaparte)
- Christian Poncelet : « Celui qui au cas où... » (il est le président du Sénat)
- Michel Poniatowski :
- « Ponia » (abréviation courante)
- « Gros cul » (attribuée à Jacques Chirac)
- Jean-Pierre Raffarin : « le Phénix du Haut-Poitou » (on peut soupçonner, dans l'élaboration de ce sobriquet, l'influence lointaine de surnoms comme « le Génie des Carpates » ou « le Danube de la pensée » qui, selon la rumeur, auraient été appréciés par l'ancien dirigeant roumain, Nicolae Ceauşescu, qui aurait aimé les entendre ou les lire dans une presse dévouée à son régime; ou réminiscence du «Taureau du Vaucluse», surnom de Daladier avant 1940 que la rédaction du Canard devait bien connaître). Surnommé aussi Ralf.
- Paul Ramadier : « Ramadan » et « Ramadiète » (surnoms donnés lors de son passage au ministère du Ravitaillement)
- Michel Rocard : « Rocky »
- Nicolas Sarkozy :
- « Sarko » (abréviation courante)
- « Sarkoléon », mélange de Sarkozy et de Napoléon
- « le petit Nicolas » (en référence à la taille de l'intéressé et en souvenir d'un personnage créé par René Goscinny et Sempé)
- « Nono le Bigorneau »
- « Sarko Ier » (depuis son élection à la présidence de la République)
- « Notre super Président », « SuperSarko », « Notre omniprésident »[2], etc.
- Jacques Séguéla : « le fils de pub » (surnom donné aussi à de nombreux publicitaires)
- Philippe Séguin :
- « la bête des Vosges » (cité dans le Journal de Xavière T. édité par le Canard Enchaîné à la suite de l'affaire des HLM de Paris)
- « l'obèse en ville » (cité dans le Journal de Xavière T. édité par le Canard Enchaîné à la suite de l'affaire des HLM de Paris)
- Jean-Jacques Servan-Schreiber :
- « JJSS » (abréviation courante)
- « Jean-Jacques » (en absolu)
- « le Kennedillon » (c'est-à-dire « le petit John Fitzgerald Kennedy », mais ce surnom est peut-être dû à François Mauriac)
- Olivier Stirn : « l'andouille de Vire » – les faits et gestes du personnage étant qualifiés de « stirneries » (Olivier Stirn a été maire de Vire (Calvados) durant plusieurs mandats)
- Dominique Strauss-Kahn : « DSK » (abréviation courante)
- Louis Terrenoire : « Tchernoziom » (traduction de Terrenoire en russe)
- Simone Veil : « la Mère Veil », « Momone »
- Dominique de Villepin :
- « M. le Dauphin » (après son accession au poste de Premier ministre)
- « Galouzeau » (de son nom complet)
- Philippe de Villiers :
- « l'Agité du Bocage »
- « le Fou du Puy » (à titre d'instigateur du spectacle du Puy du Fou)
- « le bon chouan du paysan »
[modifier] Réferences
- ↑ Les Dossiers du Canard enchaîné n°103 - « Elysée-moi ! »
- ↑ Les Dossiers du « Canard » n°105 - Les nouveaux censeurs