La Goulette
Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Cet article est une ébauche concernant une ville tunisienne.
Vous pouvez partager vos connaissances en l’améliorant. (Comment ?).
|
La Goulette | |
---|---|
Administration | |
Pays | Tunisie |
Gouvernorat | Tunis |
Délégation(s) | La Goulette |
Maire | Mohamed Mâali |
Code postal | 2060 |
[http:// Municipalité de La Goulette] | |
Démographie | |
Population | 28 407 hab. (2004[1]) |
Densité | hab./km2 |
Gentilé | Goulettois |
Géographie | |
Altitude | m. |
Superficie | ha = km2 |
Latitude Longitude |
|
Localisation de La Goulette | |
La Goulette (حلق الوادي) est une ville tunisienne de 28 407 habitants (recensement de 2004[1]) qui accueille le principal port de Tunis, capitale du pays, située à 10 kilomètres au sud-ouest.
Sommaire |
[modifier] Étymologie
Contrairement à ce qu'on pourrait penser, le nom de la ville n'a rien à voir avec son homonyme italien (goletta signifie « goélette ») mais vient du nom arabe Halq al-Wādī (« gorge du fleuve ») qui désigne l'étranglement — un canal large de 28 mètres — grâce auquel le lac de Tunis communique avec le golfe de Tunis et aux bords duquel s'élève la ville. Cette position à proximité d'une rade fait de La Goulette le principal port du littoral depuis la destruction des installations portuaires de Carthage au début de la conquête arabe. C'est une rade qui est médiocrement abritée des vents d'hiver mais il n'en existe point d'autre dans le golfe qui puisse devenir le port de Tunis. Aussi les souverains de la capitale se sont-ils efforcés de la protéger contre les incursions éventuelles d'ennemis.
[modifier] Histoire
Commandant l'accès au lac de Tunis, La Goulette joue pendant des siècles un rôle militaire important. Occupée par les Turcs, elle est conquise en 1535 par l'armée de Charles Quint lors de la prise de Tunis. La forteresse de la Carraca, qui existe toujours, est édifiée par les Espagnols puis agrandie par les Turcs lorsque, en 1574, ils reprennent la ville. La population goulettoise est, au départ, composée exclusivement de Turcs et de Maures. Mais la cité se développe à partir du milieu du XVIIIe siècle en tant que quartier, par extension, de la capitale suite à l'arrivée, d'abord modeste, d'immigrés provenant de Malte et de Sicile (en particulier des provinces de Palerme, Trapani et Agrigente) attirés par les perspectives de travail liées aux activités maritimes et portuaires.
À partir de 1868, année de la signature du traité tuniso-italien de La Goulette qui encourage l'immigration en Tunisie, l'arrivée des Italiens se fait de plus en plus massive jusqu'à assumer la portée d'authentiques vagues d'immigration qui changent la physionomie de la ville. En effet, durant ces années-là, les États-Unis sont encore un but trop difficile à rallier pour les Siciliens et autres Maltais à la recherche de la fortune. C'est pourquoi le flux migratoire se rabat sur la Tunisie voisine. La très grande majorité de ces colons — qui sont journaliers, artisans, mineurs et pêcheurs — arrive à La Goulette dans une situation de substantielle misère.
Toutefois, en seulement quelques décennies, les Italiens se relèvent de cette indigence et deviennent majoritaires au sein la ville[2], donnant vie au quartier de La Petite Sicile (à ne pas confondre avec le quartier homonyme de Tunis).
Année | Tunisiens musulmans | Tunisiens israélites | Français | Italiens | Maltais | Total |
---|---|---|---|---|---|---|
1921 | 778 | 1540 | 772 | 2449 | 381 | 5997 |
1926 | 1998 | 2074 | 1264 | 2921 | 299 | 8653 |
1931 | 2274 | 843 | 2233 | 3476 | 332 | 9260 |
1936 | 2343 | 1668 | 2713 | 3801 | 265 | 10 862 |
Sources : Paul Sebag, Tunis. Histoire d'une ville, éd. L'Harmattan, 1998 |
Entre temps est fondée une chambre de commerce (1884), la Banca Siciliana, le quotidien L'Unione et d'autres organismes culturels et d'assistance dédiés aux Italiens (théâtres, cinémas, écoles et hôpitaux). Les nouveaux venus vivent ainsi pacifiquement aux côtés de la population autochtone. Par ailleurs, les deux communautés se mélangent en partie par l'intermédiaire de mariages mixtes. Dans ce contexte de cosmopolitanisme animé, les interactions culturelles sont fréquentes, tant au niveau vestimentaire ou traditionnel que dans la solennité religieuse. Ce métissage est d'ailleurs immortalisé dans le film Un été à La Goulette de Férid Boughedir.
Si les Italiens de Tunisie sont déjà près de 25 000 en 1870, ils sont 89 216 à l'occasion du recensement de 1926, parmi lesquels une partie résident à La Goulette. Par ailleurs, la ville reste longtemps un lieu d'estivage pour les familles modestes de la capitale qui arrivent par le petit train à vapeur de la compagnie italienne Rubattino. La mise en fonction, en 1908, du chemin de fer électrique du TGM, la construction d'appontements pour le déchargement de combustibles et l'embarquement des minerais donnent un nouvel essor au petit port. En 1905, la Compagnie des tramways de Tunis obtient, comme concession accessoire du TGM, l'autorisation de construire une centrale électrique à La Goulette ainsi que la distribution de l'électricité dans la banlieue nord de Tunis. Plusieurs fois modifiée et très endommagée par les bombardements de la campagne de Tunisie (1942-1943), la centrale assure, en 1955, 86% de la production d'électricité de Tunisie.
En 1964, quand le président Habib Bourguiba ordonne la saisie des biens possédés par des étrangers, ces derniers prennent le chemin de l'exil. Les Italiens de La Goulette, n'ayant que des documents français, n'ont d'autre choix que de chercher une nouvelle vie en France où il vont s'ajouter aux Pieds-Noirs en provenance d'Algérie.
Les quelques vestiges du passé européen de La Goulette sont l'église Saint-Augustin et Saint-Fidèle, quelques maisons portant l'inscription liberty et quelques phrases en dialecte sicilien restées dans la mémoire des plus anciens Tunisiens. Il reste pour maintenir un lien avec la terre natale de beaucoup d'exilés, Il Corriere di Tunisi, périodique né en 1956 et diffusé outre-mer auprès de la diaspora de La Goulette. Parmi les plus célèbres d'entre eux figurent l'actrice Claudia Cardinale, qui prend la route du succès après avoir son élection en 1957 comme la plus belle italienne de Tunis, ou le comédien Michel Boujenah. Achille Zavatta est également originaire de la ville.
À l'origine port commercial, de pêche, de plaisance et de tourisme, il ne lui reste plus aujourd'hui que les fonctions de port de pêche et de port pour les navires de voyageurs. C'est en effet le port de Radès qui prend désormais en charge le trafic des navires de marchandises. La Goulette reste réputée pour ses restaurants de poissons et sa longue plage, ce qui en fait une destination favorite des Tunisois.
[modifier] Sports
La Goulette est rattachée au club omnisports de l'Étoile olympique La Goulette Kram dont la section de basket-ball est basée dans la ville.
[modifier] Source
- (it) Cet article est partiellement ou en totalité issu d’une traduction de l’article de Wikipédia en italien intitulé « La Goletta ».
[modifier] Références
- ↑ a b (fr) Recensement de 2004 (Institut national de la statistique)
- ↑ Entre le XVIIIe siècle et l'indépendance (1956), La Goulette est la seule ville de Tunisie où prédominent les communautés chrétienne et juive et où les musulmans sont minoritaires.
[modifier] Liens externes
- (fr) Port de La Goulette (Office de la marine marchande et des ports)
- (fr) Site personnel avec des images de la ville
- (fr) Vieilles images de La Goulette
- (fr) Site consacré à La Goulette
- (it) Agostino Spataro, « Quando i clandestini siciliani sbarcavano in Tunisia », La Repubblica (Palerme), 28 juin 2003
- (it) Anna Lombardi, « Cercavamo l'America a Tunisi », La Repubblica delle Donne, 5 octobre 2002
- (it) Stefania Milella, « Gli italiani all'estero. Breve storia della comunità italiana in Tunisia », Il Trimestrale, Université de Pise, 2003