La Calomnie d'Apelle (Botticelli)
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La calomnie d'Apelle |
Sandro Botticelli, vers 1495. |
Peinture sur toile |
62 × 91 cm |
Galerie des Offices |
La Calomnie d'Apelle est un tableau de Sandro Botticelli. Cette œuvre d'art, réservée à un public d'esthètes initiés lors de sa conception, est conservée à Florence.
Cette peinture dont le sujet est la calomnie, est une allégorie. Les allusions mythologiques sont nombreuses : sur les frises dorées, sur les statues antiques, et bien sûr, par les personnages eux-mêmes.
Sommaire |
[modifier] Description des personnages
Le tableau est si mouvementé que la scène est impossible à imaginer dans la réalité. Ici sont décrits les personnages et leurs postures.
De gauche à droite, on observe :
- En retrait :
- Dans la cour de justice :
- un homme à terre vêtu seulement d'un pagne, les mains en prière ;
- une femme richement vêtue, tenant une torche et tirant le précédent par les cheveux ;
- deux femmes la coiffant ;
- un homme en guenilles, raidi, son bras tout droit vers le visage de l'homme de l'autel, et portant dans sa main un flambeau.
- Sur l'autel :
[modifier] Analyse du tableau
Comme dans toute représentation artistique, rien n'est laissé au hasard dans ce tableau.
[modifier] Identification des personnages
La peinture comprend neuf figures allégoriques parmi les personnages de l'avant-scène. Leur identification reste du domaine de l'interprétation, les allégories étant toutes des abstractions personnifiées renvoyant à des idées.
- En retrait :
- Dans la cour de justice :
- un homme à terre : L'innocent Apelle de Cos (s'écrit aussi Apeles ou Apèles, peintre fameux de la Grèce antique, cité par Pline l'Ancien) ;
- une femme richement vêtue : la Calomnie ;
- deux femmes la coiffant :
- un homme en guenilles : la Haine vindicatrice, ou l'Envie[1]
- Sur l'autel :
[modifier] Identification des statues
En arrière-plan figurent des statues posées dans des alcôves.
- statue à l'extrême droite, derrière Midas : Judith avec la tête d'Holopherne, tranchée à ses pieds (thème : Judith et Holopherne) ;
- statue au dessus de la Calomnie : David, ou Thésée ;
- autres statues : Jupiter et Antiope ; Minerve et la tête de Méduse.[1]
[modifier] Identification des frises dorées
Les murs de la cour de Justice sont couverts de bas reliefs de métal précieux.
- frise au dessus de la Vérité : combats de centaures ;
- frise au dessus de la Pénitence : rencontre d'Ariane et de Bacchus ;
- frise en dessous de Midas : la famille des centaures.[1]
[modifier] Évolution de la Vénus de Botticelli
Apelle, peintre de l'Antiquité, attira Sandro par ses œuvres sur le thème de la Vénus sortie des eaux, étudié énormément par le peintre de la Renaissance. On retrouve d'ailleurs Vénus en tant que personnage le plus à gauche de la Calomnie, invoquant le jugement du Ciel par son doigt levé.
Le peintre de la Renaissance en vient donc à conter un épisode supposé de la vie d'Apelle, l’histoire d’un rejet de la part de ses pairs. Il est fortement probable que le message qu'il voulut donner s'adressait à ses contemporains, et s'appliquait à son époque.
Illustrant cette dureté, la Vénus a perdu ses formes et belles rondeurs dont Sandro l'avait dotée lors de sa naissance. Cette évolution, peut-être indépendante du reste du tableau, est vraisemblablement le résultat de l’influence de Savonarole sur le peintre, qui alla jusque mettre au pilori certaines peintures de sa période précédente pour mieux se mettre en accord avec ses nouveaux crédos. Ces évènements sont décrits dans l’article dénommé théocratie à Florence.
[modifier] Notes
[modifier] Voir aussi
Les œuvres de Botticelli aux Offices de Florence
[modifier] Article connexe
- Apelle, le peintre calomnié, sujet du tableau
- Sandro Botticelli