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Joan Crawford - Wikipédia

Joan Crawford

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Pour les articles homonymes, voir Crawford.
Joan Crawford
Joan Crawford en 1948
Joan Crawford en 1948

Nom Lucille Fay LeSueur
Naissance 23 mars 1905
États-Unis San Antonio, États-Unis
Nationalité États-Unis Américaine
Mort 10 mai 1977
New York, États-Unis
Films notables Grand Hotel
Mannequin
Femmes
Le Roman de Mildred Pierce
Johnny Guitare
Qu'est-il arrivé à Baby Jane ?
Conjoint(e) James Welton (1923-1924)
Douglas Fairbanks Jr. (1929-1933)
Franchot Tone (1935-1939)
Phillip Terry (1942-1946)
Alfred Steele (1956-1959)
Enfant(s) Christina, Kathy, Cindy et Christopher (adoptés)
Récompense(s) Voir la section Récompenses de l'article

Joan Crawford, de son vrai nom Lucille Fay LeSueur, est une actrice et une productrice américaine née le 23 mars 1905 à San Antonio au Texas et décédée le 10 mai 1977 à New York.

Joan Crawford est l’une des stars les plus symboliques de l’âge d’or d’Hollywood. Sa carrière couvre, sur plus de 40 ans, les différentes époques des grands studios américains. Elle joua les filles délurées (« les flappers ») des années folles, les jeunes femmes arrivistes dans les années trente, les femmes victimes dans des mélodrames des années 40 et 50.

Elle obtient un Oscar en 1945 pour Le Roman de Mildred Pierce.

Elle a été l’une des actrices américaines dont l’étoile a brillé le plus longtemps et la seule vedette du muet qui soit demeurée encore une grande star au cours des années 60.

Sommaire

[modifier] Biographie

[modifier] Les débuts

Joan Crawford dans les années 20
Joan Crawford dans les années 20

D’origine modeste et de parents séparés avant sa naissance, Lucille Fay LeSueur se passionne pour la scène et le spectacle dès son plus jeune âge (son beau-père, qui quitte également sa mère, est propriétaire d’un théâtre à Lawton en Oklahoma). Elle adopte, en même temps que le pseudonyme de son beau-père, un nom de scène : Billie Cassin.

Âgée d’à peine douze ans, elle effectue divers travaux ménagers, elle travaille dans une blanchisserie puis comme vendeuse et comme serveuse de restaurant. Battue par ses proches et humiliée dans sa vie quotidienne, la jeune femme ravale sa fierté et n’a qu’une idée en tête se sortir de la misère. Elle cultive sa passion, la danse, et continue à prendre des cours et passer des castings.

Elle finit par devenir girl dans une troupe de théâtre et reprend son nom de Lucille LeSueur. Elle se produit successivement dans un hôtel de Kansas City en 1921, dans la revue d’Ernie Young à Chicago en 1923, à Detroit puis à Broadway en 1924 où elle devient spécialiste des danses à la mode (le charleston et le black bottom). Après un an de mariage, elle divorce de son premier mari, James Welton en 1924. C’est en gagnant un concours de danse qu’elle se fait remarquer par un responsable de la Metro-Goldwyn-Mayer, Harry Rapf, qui lui propose de tenter sa chance au cinéma.

[modifier] Les années MGM

Elle commence à 17 dollars la semaine pour la MGM, double Norma Shearer qui deviendra sa rivale attitrée et multiplie les figurations. Elle tourne en 1925 dans Pretty ladies et obtient son premier rôle important dans Old Clothes.

Mais son nom ne convient pas : un concours est lancé pour lui trouver un pseudonyme et la voilà rebaptisé Joan Crawford. La transformation peut commencer.

Elle tourne dans plus de 20 films muets en quatre ans dont Plein les bottes avec Harry Langdon, L'Inconnu de Tod Browning avec Lon Chaney, Un soir à Singapour avec Ramon Novarro. Ambitieuse et impatiente de réussir, elle veut progresser. Elle assiste à d’autres tournages, elle fréquente leurs réalisateurs et les stars de l’époque, mais ça n’avance pas assez vite à son goût. « Comment décrocher un bon rôle quand Norma Shearer couche avec le patron ? » dira Joan. Norma Shearer étant mariée à Irving Thalberg, le grand producteur de la MGM.

Joan Crawford à l'avènement du parlant
Joan Crawford à l'avènement du parlant

Elle trouve enfin le succès et la consécration en danseuse de night-club dans Les Nouvelles vierges d’Harry Beaumont, rôle qu’elle « chipe » à Clara Bow. Film symbolique sur l’ère du jazz qui bats alors son plein, elle incarne une jeune fille « moderne », cheveux courts, buvant sec et changeant de partenaires masculins avec désinvolture. Elle y gagne ses galons de star !

Dès lors Louis B. Mayer, le directeur de la MGM, la bichonne et lui achète une maison et une voiture de luxe. La transformation continue, on la coule dans un moule et est créée de toutes pièces. Les esthéticiennes des studios se mettent au travail. Elle copie l’allure de Gloria Swanson et se fait la bouche de Mae Murray. On accentue le relief de ses pommettes, épile et arque ses sourcils. Elle subit des interventions chirurgicales pour redresser ses dents. Elle se soumet à des régimes draconiens et à un entraînement physique sévère. Elle est confiée aux bons soins du brillant costumier Adrian, qui se charge, en 1929, de créer le style « Crawford » : glamour et sexy. Jusqu’en 1943, il dessina toutes ses toilettes à l’écran et presque toutes celles qu’elle porta à la ville. Un jour, enfin, elle se « trouve » : lèvres charnues soulignées d’un rouge à lèvres agressif, œil et cils maquillés de façon à approfondir le regard, sourcils épais. Elle sera transformée en une des plus grandes légendes de l’écran noir et blanc par la grâce de la machine à fabriquer les stars qu’est la MGM.

En 1929, elle passe avec succès « l’examen » du parlant avec L’Indomptée de Jack Conway. À cette époque, Joan est l'épouse de Douglas Fairbanks Jr. Relation qui fait les choux gras de la presse du cœur. Grâce à lui, elle pénètre dans les milieux les plus fermés de la haute société hollywoodienne. Bien que les célèbres parents de son mari, Mary Pickford et Douglas Fairbanks, n’approuvait pas leur mariage, on vit souvent Joan à Pickfair, le domaine des Fairbanks haut-lieu du « beau monde ».

Des rôles tels que ceux de Greta Garbo et Norma Shearer l'attirent : aussi quand cette dernière, enceinte, doit s'arrêter, elle prend sa place dans Paid en 1930. Joan gagne alors autant d’argent que ses deux stars rivales de la MGM. Garbo fut d’ailleurs troublée, par cette jeune star risquant de l’éclipser, dans le film d’Edmund Goulding de 1932, Grand Hôtel, réunissant quelques-unes unes des plus grandes stars de la MGM et où Joan Crawford prouve que son jeu peut rivaliser avec celui de Garbo.

Pluie (1932)
Pluie (1932)

Au moment de la « Grande dépression » des années 30, Joan incarne dans une série de films, des personnages au « quotidien » avec lesquels les spectateurs peuvent s’identifier contrairement aux inaccessibles stars du muet. Ce sont des rôles de jeunes vendeuses ou d’employées faisant leur chemin dans la vie malgré les difficultés et qui atteignent un niveau social élevé tout en vivant dans le regret et le remords d’avoir renié ses origines modestes, dans des films comme : Fascination (1931) de Clarence Brown avec Clark Gable, Le Tourbillon de la danse (1933) de Robert Z. Leonard avec de nouveau Clark Gable, Vivre et aimer (1934) de Clarence Brown et surtout dans le magnifique Mannequin (1937) de Frank Borzage avec Spencer Tracy, dans ce rôle Joan Crawford donne une de ses meilleures interprétations.

Dans cette période, elle forme avec Clark Gable, le couple idéal et explosif de la MGM. Ils jouèrent ensemble dans huit films de tout genre, des mélodrames comme La Pente, des films musicaux tels que Le Tourbillon de la danse et des comédies légères Souvent femme varie ou Loufoque et Cie.

Ayant divorcé de Douglas Fairbanks Jr. En 1933, elle épouse l'acteur Franchot Tone en 1935, qu’elle impose dans plusieurs de ses films.

Mais la « mécanique » s’enraye et à la fin des années 30 le succès n'est plus au rendez-vous. On la qualifie de « calamité pour le box-office ». La MGM qui a reconduit son contrat à 300 000 dollars par an (pour cinq années) s'inquiète.

Joan Crawford dans Femmes
Joan Crawford dans Femmes

Femmes de George Cukor, en 1939, lui rend, pour un moment, la confiance de son public. Composé d’un casting uniquement féminin, le film la confronte, pour la dernière fois, à sa grande rivale Norma Shearer. On peut citer dans cette fin de règne à la MGM : Le Cargo maudit de Frank Borzage où Joan Crawford retrouve pour la dernière fois son partenaire favori, Clark Gable et deux films de George Cukor Il était une fois et Suzanne et ses idées. Les films suivants sont des échecs et sa carrière à la MGM s’effondre.

En 43 elle quitte, par la petite porte, la compagnie après 18 ans « de bons et loyaux services ».

[modifier] Les années Warner Bros

Après avoir fait le siège de la Warner, la compagnie lui ouvre ses portes avec l’idée d’en faire la rivale de la grande vedette maison, Bette Davis.

Joan Crawford dans Le Roman de Mildred Pierce
Joan Crawford dans Le Roman de Mildred Pierce

Bien qu’elle soit au creux de la vague, Joan réalise un come-back retentissant avec un rôle rejeté par Bette Davis, Le Roman de Mildred Pierce. Ce film, un mélange de mélodrame et de film noir, est l’histoire d’une mère désenchantée, il est réalisé de façon magistrale par Michael Curtiz et rarement Joan avait été aussi émouvante. C’est le succès critique et public, elle obtient l’Oscar de la meilleure actrice et sa carrière redémarre. La Warner lui signe un contrat pour 7 ans à deux cent mille dollars par film.

Pour la petite histoire, Joan Crawford prétexte, le soir de la cérémonie des Oscars, une pneumonie, et c’est alitée, parfaitement pomponnée, qu’elle reçoit la précieuse statuette.

Son film suivant, Humoresque, confirme la résurrection de la star et dès lors, toutes ses apparitions se soldent par un succès commercial : Femme ou maîtresse d’Otto Preminger, La Possédée, Boulevard des passions de Michael Curtiz, L'Esclave du gang, Le Masque arraché...

En 1952, Joan quitte la Warner et devient indépendante.

[modifier] Le chant du cygne

Elle revient triomphale à la MGM en 1953, après 10 années d’absence, pour tourner un film musical La Madone gitane. Mais surtout, elle tourne Johnny Guitare en 1954, western baroque et flamboyant, un chef-d’œuvre de Nicholas Ray qui lui offre un de ses plus beau rôle, celui de la farouche Vienna. Le film est adulé par les critiques et les cinéphiles.

Elle continue de tourner dans des mélodrames, ces « films de femmes » qui sont maintenant rivées devant le petit écran et le préférent au grand. De plus, avec l’âge, les rôles se font de plus en plus rares.

Joan tourne son chant du cygne en 1962 avec Robert Aldrich dans Qu'est-il arrivé à Baby Jane ?. Elle est confrontée pour la première fois à son ancienne rivale de la Warner, Bette Davis. La rencontre des deux monstres sacrés est terrible et vire à un véritable affrontement. Mais le film est un succès et redonne aux deux stars une renommée internationale. C'est un tel triomphe qu'une suite est entreprise en 1965, Chut... Chut, chère Charlotte, mais Joan Crawford tombe malade et déclare forfait. C’est Olivia de Havilland qui la remplace auprès de Bette Davis.

Elle joue par la suite dans des films d’horreur sans grand intérêt et travaille beaucoup pour la télévision. Elle est dirigée en 1969 par Steven Spielberg dans l'épisode The eyes. Il s'agit d'un des trois épisodes pilotes de Night Gallery. Après un dernier film en Grande-Bretagne en 1970, Trog, elle met un terme à sa carrière.

Après un troisième mariage avec l’acteur Phillip Terry (1942 – 1946), elle épouse le PDG de Pepsi-Cola, Alfred N. Steele en 1955. Il lui légue la société à sa mort en 59 et elle s’installe au comité de direction de la multinationale pendant quinze ans. Ne pouvant pas avoir d’enfants, l’actrice a adopté trois filles et un garçon (Christina, Kathy, Cindy et Christopher).

Joan Crawford meurt à New York le 10 mai 1977 rongée par un cancer.

Christina publie en 1979, après la mort de sa mère, une biographie « Maman très chère », très critique sur sa manière d'éduquer ses enfants, qui fera l’objet d’une adaptation avec Faye Dunaway dans le rôle de Joan Crawford.

[modifier] Citations

  • « …Elle était et est encore une grande personnalité du cinéma. Vous pouvez la photographier de n’importe quel angle, de n’importe quel coté, n’importe où, dans n’importe quelle condition. Elle est toujours magnifique. Mais son vrai talent, c’est la manière qu’elle a de marcher. Si tout ce qu’elle a à faire, c’est de marcher d’un bout à l’autre de cette pièce, vous observez que quelque chose de très spécial se produit. Sa démarche, la manière dont elle se déplace ses bras, la position de la tête… eh bien, elle attire votre attention simplement en se déplaçant et elle vous accroche immédiatement. Elle n’a pas à ouvrir la bouche, elle a à marcher, juste marcher. Et elle sera superbe... » George Cukor dans « George Cukor » par Jean Domarchi – Cinéma d’aujourd’hui – 1965 – Éditions Seghers.

[modifier] Anecdotes

[modifier] Quelques petits secrets

  • L'émail si blanc de ses dents était le résultat de longues et douloureuses opérations.
  • Walt Disney s'est inspiré de son visage pour dessiner la diabolique Reine dans Blanche Neige et les 7 Nains.

[modifier] Filmographie partielle

[modifier] en tant qu'actrice

Pluie (1932)
Pluie (1932)

[modifier] en tant que productrice

[modifier] Récompenses

[modifier] Oscars

[modifier] Bibliographie

  • Joan Crawford a publié deux livres de souvenirs :
    • A portrait of Joan (1962)
    • My way of life (1971)

[modifier] Liens externes

commons:Accueil

Wikimedia Commons propose des documents multimédia libres sur Joan Crawford.


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