Jean Hunyadi
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Jean Hunyadi parfois appelé Jean Huniade (en hongrois : Hunyadi János, en roumain : Iancu de Hunedoara, en croate : Janko Hunjadi, en serbe : Сибињанин Јанко / Sibinjanin Janko) (né v. 1387 – mort le 11 août 1456) était un militaire et homme politique transylvain du XVe siècle, voïvode de Transylvanie et, à ce titre, vassal du roi de Hongrie Vladislas Ier Jagellon, puis de son successeur, le jeune Ladislas V le Posthume.
[modifier] Biographie
Originaire d'une famille de boyards roumains et serbes passés au catholicisme et intégrés à la noblesse hongroise, Jean Hunyadi se distingua de 1440 à 1444 en organisant avec le le roi de Pologne Ladislas III une croisade contre Ottomans pour délivrer les Balkans, avec l'aide de chevaliers français et du voïvode de Valachie, Vlad Dracul (dont le nom a été utilisé au XIXe siècle pour créer le personnage de "Dracula"). La croisade échoua devant Kaliakra près de Varna.
En 1446, il fut désigné comme régent du royaume de Hongrie, pendant la minorité du jeune roi Ladislas V.
Jean Hunyadi ne renonce pas à délivrer les Balkans des Turcs. En septembre 1448, il organise une nouvelle croisade en Serbie, également vaincue par le sultan Murat II à la deuxième bataille de Kosovo (18-19 octobre), où l'armée de Gjergj Kastriot Skanderbeg n'avait pas pu le rejoindre. La Serbie est occupée définitivement. Hunyadi est fait prisonnier par le despote serbe Đurađ Branković, qui le libère contre une rançon de 100 000 florins, la restitution de ses domaines confisqués en Hongrie et les fiançailles du fils aîné de Jean Hunyadi, László, avec Elisabeth, fille de Catherine Branković et d’Ulrich de Cillei.
De retour en Hongrie, il renforça les défenses du pays puis, s'étant retiré de la régence, soutint la candidature de Ladislas au trône. Il défendit victorieusement Belgrade en 1456 et repoussa les Turcs jusqu'en Bulgarie.
Montaigne fait allusion à Jean Hunyadi dans Les Essais (II, 29) sous le nom de Huniade :
« Un jeune seigneur Turc , ayant faict un signalé fait d'armes de sa personne, à la veuë des deux battailles, d'Amurath et de l'Huniade, prestes à se donner, enquis par Amurath, qui l'avoit, en si grande jeunesse et inexperience (car c'estoit la premiere guerre qu'il eust veu), rempli d'une si genereuse vigueur de courage, respondit, qu'il avoit eu pour souverain precepteur de vaillance un lievre. »
De même, Antoine-Henri de Bérault-Bercastel, dans son Histoire de l'église (1809) évoque le rôle de Jean Hunyadi dans la victoire de 1456[1] :
- « Trois hommes de même nom, et d'état bien différent, savoir Jean de Carvajal, cardinal-légat, Jean Huniade, général du roi de Hongrie, et Jean de Capistran, religieux franciscain, furent les instruments qui dans la main de Dieu servirent également, chacun en sa manière, à confondre l'arrogance musulmane. Carvajal, légat habile , prélat d'une éminente piété , homme d'un courage propre à tout genre de fonctions, aidé par Capistran, puissant en œuvres et en paroles, rassembla une armée d'environ quarante mille combattants, mais sans expérience et sans renommée, tirés à la hâte du bas peuple, sans solde, presque sans armes et sans discipline, tels enfin qu'il importait, pour ne pas méconnaître dans leur victoire l'œuvre du Tout-puissant. Huniade mit aussi en campagne une armée assez nombreuse, mais qui, au général près , si accoutumé à triompher des Turcs, ne valait guère mieux que la première, et que les officiers de marque craignirent ou dédaignèrent d accompagner. »
Il eut deux fils, Ladislas Hunyadi (en hongrois : Hunyadi László, en roumain : Vlad de Hunedoara), et Mathias Corvin (en hongrois : Hunyadi Mátyás, en roumain : Matei Corvinul) qui fut élu roi de Hongrie.
Jean Hunyadi est mort peu de temps après sa victoire de Belgrade, le 11 août 1456, probablement de la peste qui avait frappé le camp turc puis s'etait transmise aux chrétiens détrousseurs de cadavres.
[modifier] Notes et références
- ↑ Antoine-Henri de Bérault-Bercastel, Histoire de l'église, J.B. Broulhiet, Paris, 1809, p. 374