Jean-Pierre Camus
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Jean-Pierre Camus | |
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Naissance | 3 novembre 1584 |
Décès | 25 avril 1652 |
Activité | écrivain |
Nationalité | France |
Genre | roman |
Sujet | spirituel |
Jean-Pierre Camus, né le 3 novembre 1584 à Paris et mort le 25 avril 1652, est un théologien et romancier français.
Évêque de Belley, Camus montra une grande hostilité envers les moines mendiants et attaqua souvent leur paresse et leurs mauvaises mœurs dans ses écrits et dans la chaire. Ne se voyant pas soutenu par Richelieu, il donna sa démission, après avoir dirigé son diocèse pendant vingt ans et été député du clergé aux États généraux de 1614 et se retira dans son abbaye d’Aunay, près de Caen, où il mit son zèle pieux au service des pauvres. D’une grande activité d’esprit, il écrivit plus de deux cents volumes. Camus convenait lui-même avec une rare modestie d’un certain manque de jugement. Son ami François de Sales se plaignant un jour de son peu de mémoire, il lui répondit : « Vous n’avez pas à vous plaindre de votre partage, puisque vous avez la très bonne part, qui est le jugement. Plut à Dieu que je pusse donner de la mémoire, qui m’afflige souvent de sa facilité, et que j’eusse un peu de votre jugement ; car de celui-ci je vous avoue que j’en suis fort court ! » À quoi saint François de Sales répondit : « En vérité, je connais maintenant que vous y allez tout à la bonne foi. Je n’ai jamais trouvé qu’un homme avec vous qui m’ait dit n’avoir guère de jugement, car c’est une pièce de laquelle ceux qui en manquent davantage pensent en être les mieux fournis. »
Les ouvrages de Camus qui intéressent le plus au point de vue littéraire sont le nombre prodigieux de romans pieux qu’il publia dans le dessein d’en faire l’antidote des romans d’amour alors en vogue, comme l'Astrée, la Clélie, etc., et qui lui valurent le surnom de « Lucien de l’épiscopat ». On cite principalement : Dorothée (Paris, 1621) ; Alexis (Paris, 1622, 3 vol. in-8°) ; Spiridion (Paris, 1623, in-12) ; Alcime (Paris, 1625, in-12) ; Daphnide (1620, in-12) ; Hyacinthe (Paris, 1627, in-8°) ; les Événements singuliers (Lyon, 1628, in-8°) ; les Spectacles d’horreur (Paris, 1630, in-8°) ; le Banquet d’Assuère (Paris, 1637, in-8°) ; Hermiante (Rouen, 1639, in-8°) ; Palombe ou la Femme honorable, a été rééditée en 1853.
Ses écrits contre les moines sont : l’Antimoine bien préparé (1632, in-8°) ; le Rabat-Joie du triomphe monacal ; la Désappropriation claustrale, etc.
Ses meilleurs ouvrages théologiques les plus connus sont : l’Avoisinement des protestants de l’Église romaine (Paris, 1640, in-8°), qui fraya la voie à l’Exposition de la foi de Bossuet et fut réimprimé sous le titre Moyens de réunir les protestants avec l’Église romaine (Paris, 1703, in-12) ; l’Esprit de saint François de Sales ; (Paris, 1641, 6 vol. in-8°, plusieurs fois réimprimé ; édition abrégée, in-8°).
[modifier] Références
- John Costa, Le Conflit moral dans l’œuvre romanesque de Jean-Pierre Camus (1584-1652), New York, B. Franklin, 1975, ISBN 9780891020318
- Jean Descrains, Essais sur Jean-Pierre Camus, Paris, Klincksieck, 1992 ISBN 9782252028063
- Sylvie Robic-de Baecque, Le Salut par l'excès : Jean-Pierre Camus (1584-1652) : la poétique d’un évêque romancier, Paris Champion, 1999 ISBN 9782745300836
- Max Vernet, Jean-Pierre Camus : théorie de la contre-littérature, Paris, Nizet, 2001 ISBN 9782707811882
- Joël Zufferey, Discours fictionnel : autour des nouvelles de Jean-Pierre Camus, Leuven, Peeters, 2006 ISBN 9782877239103
[modifier] Source
- Gustave Vapereau, Dictionnaire universel des littératures, Paris, Hachette, 1876, p. 370-1