Jan Garbarek
Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Jan Garbarek | |
|
|
Naissance | 4 mars 1947 |
---|---|
Pays d’origine | Norvège |
Genre(s) | Jazz |
Instrument(s) | saxophone ténor, saxophone soprano, Flûte, saxophone baryton |
Label(s) | ECM |
Site internet | http://www.ecmrecords.com/ |
Jan Garbarek est un saxophoniste (ténor et soprano) de jazz norvégien né le 4 mars 1947 à Mysen, Norvège.
C'est un saxophoniste majeur des années 1970 et 1980, en partie par sa contribution au quartet européen de Keith Jarrett, mais surtout par la création d'une esthétique privilégiant la mélodie et la sensibilité, ainsi que le mélange réussi avec les musiques du monde. Garbarek est devenu de facto une figure d'un jazz « européen », attentif au silence et à la lenteur[1].
Sommaire |
[modifier] Biographie
[modifier] Les débuts
A 14 ans, Jan Garbarek vit un véritable choc musical en écoutant à la radio Countdown, tiré de Giant Steps de John Coltrane[2]. Ce disque de Coltrane le fascine et le décide à apprendre le saxophone et à s'intéresser au jazz, qu'il ne connaissait jusqu'alors absolument pas[2]. En 1963, Jan Garbarek a l'opportunité d'assister à un concert du quartet de John Coltrane à Oslo, avec Elvin Jones, Jimmy Garrison et McCoy Tyner. Le concert le déçoit un peu, mais le son de Coltrane l'impressionne[3].
Garbarek commence sa carrière avec la chanteuse norvégienne Karin Krog à la fin des années 60, puis participe à des enregistrements avec le compositeur américain George Russell (Othello Ballet Suite et Electronic Sonata for Souls Loved by Nature). Il se révèle comme étant un disciple d'Albert Ayler et de Peter Brötzmann, mais à partir de 1973, il se détourne de l'agressivité de l'avant-garde free pour explorer une musique plus axée sur la mélodie et le silence.
Il commence à enregistrer au début des années 1970 pour le label allemand ECM, basé à Munich, mais dont le célèbre studio d'enregistrement se situe à Oslo. Il fait alors partie de l'avant garde free scandinave au côté de Bobo Stenson, Terje Rypdal, Edward Vesala, Arild Andersen et Jon Christensen. Un tournant décisif dans sa carrière est la rencontre en 1974 de Keith Jarrett qui l'intègre dans son quartet dit « européen », au côté du batteur norvégien Jon Christensen et du bassiste suéduois Palle Danielsson. Cette expérience lui permettra d'obtenir une reconnaissance internationale et de mener une carrière en leader très suivie et appréciée bien au delà des frontières de la Norvège.
[modifier] Les années 1970/1980
Jan Garbarek multiplie ensuite les collaborations avec des artistes de renommée internationale comme John Taylor, John Abercrombie, Bill Frisell, Miroslav Vitous, Ralph Towner, Bill Connors... avec lesquels il développe une esthétique très particulière.
L'esthétique dominante à l'époque est le jazz-rock, caractérisé par une électrification et une amplification des instruments, une puissance héritée du rock, et de longues plages d'improvisation. Les formations de Garbarek produisent au contraire une sonorité légère et aérée, très axée sur la mélodie, le silence et la respiration. Ce côté aérien est renforcé par un son de saxophone caractéristique, notamment obtenu par un fort effet de réverbération, au ténor comme au soprano, ses instruments de prédilection. Son jeu « éthéré » vaudra parfois à sa musique le qualificatif (méprisant) de « New Age »[réf. nécessaire].
C'est aussi un pionnier de l'Ambient, notamment avec l'album Dis, en collaboration avec Ralph Towner, album méditatif qui connait un très grand succès commercial. L'album sera abondamment réutilisé comme musique d'illustration par la télévision, le cinéma et les documentaires télévisés.
[modifier] Les années 90: le Jan Garbarek Group
À partir de la fin des années 1980, il forme un groupe régulier avec Rainer Brüninghaus, Eberhard Weber, Manu Katché et Marilyn Mazur, le Jan Garbarek Group.
[modifier] Collaborations et expériences diverses
Jan Garbarek a joué avec de nombreux musiciens du monde, en particulier, Anouar Brahem, Zakir Hussain, Mari Boine, Ustad Fateh Ali Khan.
En 1993, il collabore avec l'Ensemble Hilliard, un quartet vocal, pour créer l'album Officium, où les improvisations au saxophone de Garbarek se mèlent aux chants grégoriens des chanteurs du Hilliard. L'album remporte un succès considérable et inattendu, avec plusieurs millions de disques vendus. C'est l'une des meilleures vente du label ECM, avec plus d'un million d'exemplaires[4]. L'expérience est réitérée avec l'album Mnemosyne en 1999, qui élargit les pièces à des chansons traditionnelles et des compositions contemporaines, en particulier par le compositeur Veljo Tormis.
Il compose aussi des musiques de films norvégiens et français, ainsi que pour la télévision[5]. Jan Garbarek est très souvent ré-utilisé par les illustrateurs sonores de la télévision, en particulier pour les documentaires, qui apprécient sa musique évocatrice et éthérée qui convient parfaitement pour l'illustration musicale de paysages.
Jan Garbarek a une fille, Anja Garbarek, qui mène une carrière réussie de chanteuse pop.
[modifier] Style
Jan Garbarek est fortement influencé à ses débuts par John Coltrane et l'improvisation modale[6]�. Il est faciné par le son de Coltrane, qu'il décrit comme direct et transparent, ainsi que par celui de Dexter Gordon[3] . Garbarek estime que ce sont les principales influences à l'origine de son propre son[3].
[modifier] Discographie
leader ou co-leader | sideman |
---|---|
1970 : Afric Pepperbird (avec Terje Rypdal) | |
1971 : Sart (avec Terje Rypdal) | |
1972 : Tryptikon (avec Arild Andersen, Edward Vesala) | |
1973 : Witchi-Tai-To (avec Bobo Stenson) |
|
1974 : |
|
1975 : Dansere (avec Bobo Stenson) |
|
1976 : Dis (avec Ralph Towner) | |
1977 : Places |
|
1978 : Photo with... | |
1979 :
|
|
1980 : Eventyr | |
1981 : Paths, Prints |
|
1982 : | |
1983 : Wayfarer |
|
1984 : It's ok to listen to the gray voice |
|
1985 : | |
1986 : All those born with wings |
|
1987 : |
|
1988 : Legend of the seven dreams, Jan Garbarek Group |
|
1989 : | |
1990 : I Took up the Runes, Jan Garbarek Group |
|
1991 : |
|
1992 :
|
|
1993 : Officium (avec le Hilliard Ensemble) | |
1994 : | |
1995 : |
|
1996 : Visible World, Jan Garbarek Group | |
1997 : | |
1998 : Rites, Jan Garbarek Group | |
1999 : Mnemosyne (avec le Hilliard Ensemble) | |
2003 : In Praise of Dreams |
|
[modifier] Bibliographie
- (en) Michael Tucker, Jan Garbarek: Deep Song, Editions EastNote, University of Hull Press, 1999, (ISBN 978-0859586849)
- (en) Steve Lake et Paul Griffiths, Horizons touched: the music of ECM, 2007 [détail des éditions]
[modifier] Notes et références
- ↑ (en) Steve Lake et Paul Griffiths, Horizons touched: the music of ECM, 2007 [détail des éditions], John Fordham, ECM and European Jazz, p.14
- ↑ a b (fr) Frank Médioni, John Coltrane, 80 musiciens de jazz témoignent, 2007 [détail des éditions], Interview de Jan Garbarek, p.101
- ↑ a b c (fr) Frank Médioni, John Coltrane, 80 musiciens de jazz témoignent, 2007 [détail des éditions], Interview de Jan Garbarek, p.102
- ↑ (en) Steve Lake et Paul Griffiths, Horizons touched: the music of ECM, 2007 [détail des éditions], p. 59
- ↑ Jan Garbarek sur la base de données Web IMDB
- ↑ (en) Steve Lake et Paul Griffiths, Horizons touched: the music of ECM, 2007 [détail des éditions], p. 53