Jacques Duclos
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Jacques Duclos, né le 2 octobre 1896, décédé le 25 avril 1975, est une personnalité marquante de la vie politique française depuis 1926, quand il entre à l'Assemblée nationale en battant Paul Reynaud, jusqu'en 1969 quand il réalise un bon score à l’élection présidentielle. Il a surtout été un responsable de premier plan du Parti communiste français, restant plus de trente-cinq ans dans l'équipe dirigeante aux côtés de Maurice Thorez et Benoît Frachon, très impliqué dans la vie du mouvement communiste international (Komintern et Kominform).
Jacques Duclos a été responsable du Parti communiste français clandestin pendant la période de l'occupation (1940-1944).
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[modifier] 1896-1920 - L'enfance, la jeunesse
Jacques Duclos est né le 2 octobre 1896 à Louey (Hautes-Pyrénées) et est décédé le 25 avril 1975 à Montreuil.
Fils d'Antoine Duclos (artisan-charpentier) et d'une mère couturière, Jacques Duclos fut apprenti-pâtissier dès l'âge de douze ans. Il reste avide de lecture pendant toute son adolescence. Adulte, sa taille ne dépassa jamais un mètre quarante-neuf.
En 1915, il se trouve plongé dans l'enfer de Verdun où l'on dit "qu'il se battit bravement". Blessé, vite soigné, redirigé vers le Chemin des Dames où il est fait prisonnier. Son frère aîné aura eu moins de chance, il laissa sur les champs de bataille son nez et un œil.
[modifier] 1920-1939 - De l'adhésion au Parti communiste à la Seconde Guerre mondiale
Jacques Duclos adhère au parti communiste dès sa fondation en 1920. Un an plus tard, il devient le secrétaire de la section du 10e arrondissement de Paris tout en prenant des responsabilités à l'Association républicaine des anciens combattants (ARAC). Il exerce son métier de chef-pâtissier jusqu'en 1924 où il suit la première école des cadres du Parti, à Bobigny.
Il est élu membre du comité central en 1926. C'est cette année également qu'il fait son entrée au Parlement en battant Paul Reynaud à l'élection partielle du 28 mars. Aux élections de 1928, vainqueur de Léon Blum dans le 20e arrondissement de Paris, il fait partie des 14 rescapés sur 28 députés communistes sortants.
En fait, Jacques Duclos ne siège pas au Parlement ; à l'avant-garde de la lutte antimilitariste, il n'arrête pas d'être condamné pour divers délits liés à son action. En 1928, le total de toutes les condamnations qui l'ont frappé se montent à quarante sept ans d'emprisonnement. Il vit donc dans la clandestinité, mais séjourne souvent à Moscou, assume des responsabilités pour le compte de l'Internationale ou du Profintern, l'Internationale syndicale Rouge. Au gré des circonstances politiques, la République sait aussi se montrer bonne fille. En 1932, le radical Édouard Herriot étant Président du Conseil, Duclos bénéficie d'un non-lieu et peut reprendre des responsabilités officielles dans le Parti. Il en devient le numéro deux, aux côté de Maurice Thorez, Eugen Fried et Benoit Frachon.
Il signe souvent des articles dans l'Humanité et il y défend la ligne « classe contre classe » avant 1934, mais à partir de juin 1934, il suit les recommandations de l'Internationale communiste (IC) et appelle au rapprochement avec les socialistes et les Radicaux. Il représente le PCF au Stade Buffalo le 14 juillet 1935, aux Assises de la Paix où il fait chanter la Marseillaise par des militants communistes.
Il est souvent chargé de missions par l'IC : Remise en ordre du parti espagnol (1930), supervision du parti Belge (1934-35). Nouvelle intervention auprès du parti espagnol (1935)
En 1936, il devient officiellement responsable de la propagande du Parti. Elu député de Montreuil-sous-Bois (Seine-et-Oise) en mai 1936, il devient secrétaire général du groupe communiste à l'assemblée et vice-président de l'assemblée nationale. Pendant l'été 1936, il participe, avec Maurice Thorez, à des rencontres en tête-à-tête avec Léon Blum.
Dès que la rébellion franquiste éclata en Espagne, il est chargé de superviser l'action du PC espagnol. Il conseilla au PCE de participer au gouvernement.
Le 4 janvier 1937, Jacques Duclos épouse une infirmière Gilberte Roux, née le 18 décembre 1911, d'un père mort au front en décembre 1914 et élevée par un beau-père militant communiste et syndicaliste. Le couple emménagea au 258 bis rue de Paris à Montreuil, puis début 1939 dans un pavillon de Montreuil mis à sa disposition par le Parti et qu'il habitera jusqu'à sa mort.
Le 13 janvier 1938, il est réélu vice-président de la Chambre. Il se rend encore souvent en Espagne pour rencontrer les dirigeants du PCE.
[modifier] 1939-1944 - La Seconde Guerre mondiale
Lorsqu'après le pacte germano-soviétique et la déclaration de guerre, le Parti est dissous par Édouard Daladier le 26 septembre 1939, Jacques Duclos qui n'est pas mobilisé en raison de son âge, quitte la France, et fait partie du groupe de l'équipe dirigeante qui se rassemble à Bruxelles autour d'Eugen Fried, le délégué de l'IC. Selon les termes du "Maitron", dictionnaire biographique du mouvement ouvrier, "Une nouvelle fois, il se montra totalement fidèle à l'URSS, à Staline, à l'IC et soutint fermement Maurice Thorez". Jacques Duclos restera à Bruxelles d'octobre 1939 à juin 1940, alors que Maurice Thorez a été aiguillé sur Moscou après sa désertion de l'armée en octobre 39, sur ordre de l'IC et que Benoît Frachon est resté dans la région parisienne, dans la clandestinité.
En juin 1940, alors que l'équipe de direction constituée autour de Benoît Frachon et d'Arthur Dallidet a quitté la région Parisienne et s'est repliée dans le sud de la France, Jacques Duclos et Maurice Tréand sont convoyés depuis Bruxelles par un diplomate chilien et arrivent à Paris aux alentours du 15 juin.
En contact régulier avec l'Internationale Communiste de Moscou, les deux hommes assument ensemble la prise de contact avec les autorités allemandes en vue de faire reparaitre légalement l'Humanité. Ces pourparlers avec les autorités allemands furent un fiasco complet et jusque dans les années 70 (publication des mémoires de Duclos), on en fit porter le chapeau au seul Tréand. Ce n'est que le 5 août 1940 qu'une directive de l'IC à Moscou clarifia la situation : Ordre était donné de suspendre tout contact et Duclos était nommé responsable du PCF clandestin. Il assumera ce rôle jusqu'au retour de Maurice Thorez en novembre 1944, toujours en contact étroit avec Benoît Frachon, remonté sur Paris en août 1940.
Pendant toute la période de juin 40 à août 44 où il fut responsable du PCF clandestin, Jacques Duclos, toujours très prolixe, aussi bien en paroles qu'en écrits, fut le principal rédacteur de la presse communsite clandestine. Il peut être par conséquent identifié aux différentes lignes suivies par le Parti durant cette période :
- Tentative de sortie partielle de la clandestinité et de semi-légalisation, de Juin 40 à Septembre 40, ligne qui se traduisit par une hécatombe de cadres arrêtés par la police française et internés dans des camps.
- Entre juin 1940 et juin 1941, discours anti-impérialiste, anti-anglais, anti-Pétain, anti-De Gaulle, anti-Blum, et très accessoirement anti-allemand, qui s'exprime dés l'été 40, dans le "l'Appel du 10 Juillet", tract largement diffusé, signé Thorez et Duclos, mais dont il semble que Jacques Duclos fut le seul rédacteur.
- Ligne de résistance anti-allemande à partir de juin 1941 date de l'invasion de l'URSS par la Wehrmacht.
D'abord installé dans les HBM proches des boulevards extérieurs à Paris, Jacques Duclos déménagea pour des raisons de sécurité à Bourg-la-Reine, puis à Villebon-sur-Yvette, en décembre 1941, à la villa de l'Oasis d'où il ne sortait en vélo qu'une fois par mois pour se rendre aux réunions du secrétariat où il retrouvait Benoît Frachon, Charles Tillon, puis Auguste Lecoeur, à partir de la mi 42. Seul Benoît Frachon lui rendait parfois visite à l'Oasis.
Grâce à un système d'agents de liaison circulant à vélo ou à pied, Jacques Duclos put maintenir des contacts réguliers aussi bien avec l'URSS, grâce à un réseau de radios installées en région parisienne, qu'avec tous les responsables de régions ou avec les multiples organisations qui gravitaient dans l'orbite du PCF, comme le Front national, mouvement de résistance ouvert aux différentes catégories socio-professionnelles, dont la responsabilité avait été confiée à Pierre Villon, les Francs-tireurs et partisans (FTP) mouvement de résistance armée dont le responsable était Charles Tillon. Il était également en contact avec tous les communistes présents à divers titres dans les organes de la Résistance que Jean Moulin avait commencé à mettre en place à partir de 1943 : Conseil national de la Résistance (CNR), CFLN (Gouvernement provisoire d'Alger), COMAC (Comité Militaire).
Le 25 août 1944, Jacques Duclos fait son entrée dans Paris avec Benoît Frachon. Il réintégre le siège du Comité central et négocie avec Charles de Gaulle dès le début du mois de septembre la participation de ministres communistes au gouvernement français.
Au retour à Paris de Thorez, le 27 novembre 1944, Duclos redevient le numéro deux du PCF, sans que l'on ait connaissance de rivalités qui auraient pu naître entre les deux hommes.
[modifier] 1945-1975 - De la Libération à la mort
De 1945 à 1947, Jacques Duclos joua un rôle politique et parlementaire de première importance. Il proposa à l'assemblée la nationalisation d'une grande partie de l'économie française: banques, assurances, électricité, sidérurgie, chimie et de la marine marchande (19 juin 1945). Le 8 novembre 1945, il est élu vice-président de l'Assemblée constituante.
Pour reprendre les termes de Maitron, "Comme au temps du Front populaire, précédente période « d'ouverture politique », Duclos a donné dans les trois années qui ont suivi la Libération toute la mesure de ses talents de politique, de tacticien, de négociateur et de propagandiste."
Jacques Duclos conserve également à cette époque d'importantes fonctions dans le mouvement communiste international, car malgré la dissolution officielle de l'IC en 1943, les partis communistes du monde entier sont toujours regroupés sous la tutelle des soviétiques. Jacques Duclos représente souvent le Parti Français dans les diverses rencontres, notamment en septembre 1947 en Pologne, à Szklarska-Poreba où le PCF fut mis en cause par Jdanov pour n'avoir pas su prendre assez tôt le tournant de la guerre froide et cesser toute participation au gouvernement. Là encore, Duclos appliqua strictement la nouvelle ligne et écrivit dans la revue du Kominform de nombreux articles contre Tito.
Jacques Duclos reste parlementaire presque sans interruption jusqu'à sa mort en 1975 : député de 1946 à 1958, sénateur et président du groupe communiste de 1959 à 1975. Mais c'est surtout à l'intérieur du PCF que son rôle demeure primordial. Le 10 octobre 1950, Maurice Thorez fut victime d'une hémiplégie et jusqu'à sa mort en 1964, il effectua de fréquents séjours en URSS pour y être soigné. Jacques Duclos fait alors fonction de secrétaire général par intérim. Il doit alors gérer l'exclusion d'autres dirigeants éminents : André Marty, Charles Tillon et Georges Guingouin en 1952, Auguste Lecœur en 1954.
C'est également sous son autorité et avec l'appui de l'Union soviétique, que furent lancés des appels contre la guerre d'Indochine menée par son pays, pour la fraternisation avec le Viet-Minh qui luttait avec certains succès contre l'armée française, et contre ce qu'il appelait déjà l'impérialisme américain. Il s'illustre dans l'organisation d'une manifestation interdite contre la venue à Paris du général américain Ridgway que la propagande communiste accusait de mener une guerre bactériologique en Corée ("Ridgway la peste"). À cette occasion, il est à nouveau incarcéré quelques jours à la prison de La santé.
De 1953 à 1958, en accord avec Thorez, Jacques Duclos ne s'aligna pas sur les mises en cause de la personne de Staline exprimées par les nouveaux dirigeants soviétiques, ne divulga pas auprès des communistes français le contenu du "rapport secret" de Khrouchtchev au XXe congrès du PC de l'Union Soviétique en 1956. Mais cette même année 1956, les deux hommes restèrent fidèles à l'URSS lors de la répression de l'insurrection hongroise.
En novembre 1958, Duclos perdit une élection législative dans son fief de Montreuil, face à un adversaire gaulliste. Il connut par ailleurs quelques problèmes de santé et son influence au sein du PCF commença à décliner. Cependant, dans les années qui suivirent la mort de Thorez en 1964, aucun successeur n'imposa son leadership au sein du Parti et la place de Duclos resta importante.
En 1968, année du Printemps de Prague, il approuve l'invasion de la Tchécoslovaquie par les armées du Pacte de Varsovie et demeure fidèle à la ligne dure par le parti communiste d'Union Soviétique.
Ce fut même lui qui fut choisi en 1969 comme candidat du parti communiste français à l'élection présidentielle au cours de laquelle il recueille 4 808 285 voix (21,5%). Beaucoup de Français qui ne l'avaient pas connu auparavant se souviennent du jugement qu'il avait prononcé à propos des deux candidats (Georges Pompidou et Alain Poher) restés en lice au deuxième tour : c'est « Blanc bonnet » ou « Bonnet blanc », évitant ainsi que des voix communistes ne se reportent sur Alain Poher.
Après une hospitalisation en janvier 1975, au mois d'avril 75 Jacques Duclos se rend à Louey où la télévision doit commencer le tournage d'un film sur sa vie. Mais se sentant mal, il est hospitalisé à nouveau à Paris pour une congestion pulmonaire et décède à son domicile le 25 avril 1975.
Ses obsèques, suivies par près de deux cent mille personnes sont l'occasion d'un dernier hommage de la vieille garde du mouvement communiste international.
[modifier] Portrait
Jacques Duclos, était de très petite taille, 1.49 mètre. On a parfois avancé, mais sans réelles preuves, que c'est cette caractéristique qui l'aurait bloqué à la position de numéro deux du Parti, de 1930 jusqu'en 1960. La génération du baby-boom a découvert Duclos à la télévision en 1969 comme candidat à la présidentielle. Cette excellente prestation lui valut un très bon score, mais les plus jeunes téléspectateurs ont pu ignorer qu'avant de se produire à la télévision, Jacques Duclos était déjà familier de tous les modes de propagande plus traditionnels : non seulement comme orateur il savait galvaniser les militants dans les meetings du parti, participer aux débats plus feutrés du Sénat avec un bon sens de la répartie, mais aussi écrivain prolifique, il était également capable de fournir autant de lignes que nécessaire pour "boucler un numéro" de l'Huma et de produire tout au long de sa carrière un nombre impressionnant de livres, fascicules et opuscules, véritable arsenal de propagande pour défendre la ligne du moment.
Jacques Duclos est un orateur très habile. Il sait mettre à l'aise, expliquer, embobiner. Son abord est naturellement aimable et bienveillant vis-à-vis de ses compagnons. Il sera très populaire auprès des militants communistes mais ne suscitera pas forcément autant d'admiration dans la conduite des affaires politiques. Ainsi, ce commentaire que l'on retrouve dans les archives du Komintern à Moscou :
"La direction du Parti le caractérise comme un bon et dévoué agitateur (il a très bien dirigé les campagnes de masse en 1934-1935-1936, il rédigeait lestement tous les documents du parti: manifestes etc., trouvait les termes justes), il a été à sa place dans la politique du Front Populaire. Hardi, n'a manifesté aucune hésitation sur la question du pacte germano-soviétique, mais dans la lutte intérieur du parti, n'a jamais eu de position nette, ne sait pas s'orienter dans des circonstances difficiles et les brusques revirements, il a toujours manifesté des tendances opportunistes et parlementaristes qui se sont encore renforcées ces derniers temps du fait de sa position au Parlement. Ne sait pas exposer des questions claires brièvement et clairement."
En 1947 lors d'un entretien à Moscou entre Thorez et Staline, ce dernier demanda au chef du Parti français si Duclos était un bon second. Thorez répondit que "Duclos est un bon travailleur et qu'il travaille beaucoup mais il s'autorise parfois à prendre la parole au Parlement sans avoir, au préalable, préparé suffisamment son intervention... Néanmoins, Duclos est un très bon communiste, intelligent."
Deux témoignages de l'immédiate après-guerre, pour faire ressortir les différentes facettes du talent de Jacques Duclos. D'abord, l'orateur:
"Entendre Duclos pour la première fois, quelle fête pour l'oreille amie de l'éloquence! Période balancée, formule répétée en refrain, symbiose de la tradition oratoire du Midi et des rites du langage communiste qui gagne de la saveur à rouler sur le gravier d'un accent. Rond le petit corps, ronde la grosse tête, rondes les lunettes ; tout rassure, tout fait penser au matou ronronnant quand soudain cette voix vous emporte et quand soudain le regard, perçant et froid, vous atteint." (Dominique Desanti, Les Staliniens)
Ensuite, l'homme d'appareil, le politicien :
"Duclos était là merveilleusement dans son élément. Il possédait la connaissance approfondie des situations locales, tout comme des candidats. Sa sûreté de diagnostic, sa promptitude avaient quelque chose de fascinant, mais aussi d'absolument cynique. Il pétillait, même quand il tranchait comme un couperet. Rien de rondeur comme sa petite silhouette le laissait faussement croire. Au contraire, une froideur calculatrice, sans regard pour quoi que ce soit d'autre que la réussite. Cette âpreté balayait brutalement ce que Balzac appelle la perfide bonhomie du méridional..." (Pierre Daix, J'ai cru au matin)"
Jacques Duclos a été considérablement marqué par des douleurs familiales : l'abandon du père, d'abord, alors qu'il est tout jeune enfant et les blessures de ses frères, l'aîné, Jean, grièvement blessé en 1917, un œil et le nez arrachés par un éclat d'obus, et le cadet, Louis, victime d'une encéphalite léthargique à partir de 1931, qui le laissera entièrement paralysé.
Jacques et son épouse Gilberte ont formé un couple assez harmonieux. Gilberte, bien que manifestant des goûts limités pour la vie publique est très admirative de Jacques. Craignant que la maladie de son frère ne fut héréditaire, Jacques et Gilberte ont décidé de ne pas avoir d'enfants. Comme il arrive souvent à ceux dont le cœur a été endurci aux travers des épreuves de la vie, la tendresse refoulée effectue des résurgences impromptues. Duclos traversa la clandestinité en compagnie d'une petite chatte qui venait se faire câliner sur ses genoux.
C'est en matière artistique que Jacques Duclos a conservé sa liberté de jugement puisqu'il appréciait la peinture de Maurice Boitel, peintre sans aucune attache avec le communisme. C'est à lui qu'il avait confié la décoration du groupe scolaire Voltaire de Montreuil-sous-Bois, son fief électoral: le jour de l'inauguration, montrant les fresques de Maurice Boitel, il déclarait dans son discours: "Rien de trop beau pour nos enfants!"
Jacques Duclos a évolué dans le monde dur de la guerre, du bolchevisme, de l'appareil. Les décisions qu'il prenait, les sentences qu'il prononçait participaient de cette même cruauté, mais il s'est employé sans relâche à évacuer de son environnement les tensions, contrariétés et amertumes qui perturbent l'équilibre des choses.
[modifier] Œuvres de Jacques Duclos
La plupart des écrits de Jacques Duclos ont été publiés aux Éditions sociales:
- Batailles pour la République, 1947
- Écrits de prison (1952)
- «À l'assaut du ciel ». La Commune de Paris annonciatrice d'un monde nouveau (1961- revue et augmentée 1974)
- L'avenir de la démocratie, Paris, Editions sociales, 1962
- Gaullisme, technographie, corporatisme, 1963
- De Napoléon III à de Gaulle, 1964
- La Première internationale, 1964
- Octobre 1917 vu de France, 1967
- Anarchistes d'hier et d'aujourd'hui, 1968
- Qui sont donc les communistes ? Éditions Epi, 1971
- Mémoires, 6 tomes (7 volumes), Fayard, 1968-1973
- Bakounine et Marx. Ombre et lumière, Plon, 1974
- Ce que je crois, Grasset, 1974
[modifier] Voir aussi
[modifier] Bibliographie
- Emmanuel De Chambost, La Direction du Parti Communiste Français dans la Clandestinité (1941-1944), L'Harmattan, 1997
- Stéphane Courtois, Jean Maitron, article "Jacques Duclos" in Dictionnaire biographique du mouvement ouvrier.
- Pierre Daix, J'ai cru au Matin, Robert Laffont, 1976
- Raymond Dallidet, Vive le Parti Communiste Français, Société d'éditions générales, 1987
- Dominique Desanti, Les Staliniens, Fayard, 1975
- Philippe Robrieux, Histoire Intérieure du Parti Communiste, Tome 1 (1920-45), Fayard, 1980.
- Philippe Robrieux, Histoire Intérieure du Parti Communiste, Tome 4, Biographies, Chronologies, Bibliographies, Fayard, 1984