Imbert de La Plâtière
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Imbert de La Platière, seigneur de Bourdillon (1524 - 1567) était maréchal de France.
[modifier] Biographie
Imbert de la Platière, Maréchal de Bourdillon, Seigneur d’Epoisses, est le deuxième fils de Philibert II de la Platière, seigneur des Bordes. C’est le neveu de l’évêque de Nevers Imbert de la Platière. Il naît à Franay. Il est encore mineur à la mort de son père en 1525. Il suit la carrière des armes. Il est page de l'écurie de François Ier, puis écuyer du dauphin, futur Henri II.
Le jeune Bourdillon prend part aux campagnes de François Ier en Champagne et en Italie. Il se distingue à la bataille de Cérisoles en 1544. L’Amiral de Chatillon le recommande à François Ier qui le nomme bailli d’Auxois (27 avril 1545). Il épouse la riche Claude de Damas, dame de Ragny (situé à 9 km d’Époisses). Il réside à la seigneurie de Songy en Champagne. Le roi lui demande de fortifier les villes de Champagne afin de contenir les avancées de Charles Quint vers la France. Henri II qui a succédé à François Ier lui donne la charge de lieutenant général au gouvernement de Champagne et de Brie. Il inspecte les fortifications. Malgré ces efforts l’armée française est battue à Saint-Quentin (1557) ; il sauve le tiers de l'armée après sa défaite ; il rencontre Ambroise Paré sur le champ de bataille à la Fère. Le duc de Guise rentre d’Italie pour reprendre Calais aux anglais (1558). M de Bourdillon est chargé de faire une diversion afin d’attirer l’adversaire vers l’Est.
Marguerite de Guitaut[1] cite une lettre du roi Henri II à M. de Bourdillon alors qu’il a reçu l’ordre de rassembler des troupes pour investir Thionville :
- « Monsieur de Bourdillon, j’ai su que mon cousin le duc de Guise m’a écrit le bon et grand devoir que vous avez fait et faites pour mon service. Ce qui n’est pas nouveau pour moi, sachant que vous avez toujours coutume de faire ainsi. Mais je n’ai pas voulu manquer de vous faire savoir le grand contentement que j’en ai et vous assurer que je ne l’oublierai pas... " Henri II, Roi de France »
Il sert au siège et à la prise de Thionville qui est prise par François de Guise le 22 juin 1558. Thionville sera rendu à l' Espagne l'année suivante ( Traité du Cateau-Cambrésis) . Durant ces guerres, le calvinisme progresse ; Henri II signe la paix de Cateau-Cambrésis (1559). La sœur de Henri II, Marguerite, se marie avec le duc de Savoie Emmanuel Philibert (1559). Henri II meurt des suites de ses blessures, le 10 juillet 1559, après un tournoi. La lance de Montgomery a pénétré à travers la visière du casque du roi. Celle-ci a touché le cerveau d'Henri II. Ambroise Paré ne pourra rien faire pour sauver le roi.
Monsieur de Bourdillon est envoyé en ambassade à la Diète d’Augsbourg avec Charles de Maurillac, archevêque de Vienne. Ils seront reçus par Ferdinand, le nouvel Empereur. La montée du protestantisme inquiète. Ainsi M. de Maurillac écrit-il à M. de Bourdillon avant le départ à Augsbourg : « Ne prenez avec vous qu’un héraut, un truchement et deux bons serviteurs, et s’il vous plaît, faites provision de messes, de Strasbourg à Augsbourg vous n’en n’aurez aucune, car ils sont tous protestants. A Augsbourg vous pourrez en entendre[2]. »
En 1560, Charles IX fils d'Henri II, succède à son frère François II. Catherine de Médicis est nommé régente pendant la minorité de Charles IX. Elle signe le traité de Fossano avec la Savoie, la France échange Turin, Chieri et Villaneuve d'Aste contre Pignerol, Pérouse et Savillan.
En 1562, après lui avoir confié le marquisat de Saluces, Catherine de Médicis le fait nommer Maréchal de France. Il rejoint la cour au lendemain de l'assassinat du duc de Guise.
- « Catherine de Médicis, à qui les événements permettaient d'entreprendre la pacification du royaume, choisit le nouveau maréchal comme principal auxiliaire de cette œuvre. Modéré dans ses opinions religieuses, Bourdillon réussit à rétablir l'ordre à Rouen, où Brissac en raison de son intransigeance, et Veilleville par sa brutalité, avaient échoué. Peu après il contribua dans une large mesure à la victoire du Havre, dont catholiques et huguenots, réconciliés, s'emparèrent : la paix religieuse semblait assurée pour quelque temps[3]. »
En 1564, il apaise les troubles qui ont éclaté en Guyenne. En 1565, il accompagne Catherine de Médicis et le jeune Charles IX à Bayonne à la rencontre de la fille de Catherine, Élisabeth, devenue reine d’Espagne. Il achète la seigneurie d’Époisses dont il restaure et embellit le château : la tour ouest porte son nom. Il fait construire un colombier, sculpter ses armes sur trois porches. Il avait fait réunir en un seul blason en les écartelant, les armoiries des Bordes (de gueule à trois molettes d’éperon d’or) et celles de la Platière (d’argent au chevron de gueule accompagné de trois annelets de sable) - on trouve aussi trois anilles de sable ou trois rocs d’échiquier de sable.
Les armes du Maréchal sont retrouvées sur deux jetons où on peut lire sa devise (in Armorial du Nivernais (historique et archéologique) par le Comte de Soultrait. Tome II. Nevers M DCCC LXX IX). M. de Bourdillon mourut à Fontainebleau le 4 avril 1567. Busson dans sa thèse évoque un empoisonnement par son médecin alors que la guerre se préparait et qu'il faisait alors figure de grand chef militaire catholique [Busson Jean-Pierre, Imbert de la Platière des Bordes dit Bourdillon, Maréchal de France (1516-1567), thèse de diplôme d'archiviste paléographe, 1947]. Il fut enterré à l’église collégiale d’Epoisses. Son portrait est conservé à Versailles. Le château fut légué à sa mort à sa nièce Françoise de la Platière.
[modifier] Notes et références
[modifier] Liens externes
- Pour de nombreuses photos
- L'Histoire généalogique et chronologique de la maison royale de France, des pairs, grands officiers de la couronne et de la maison du Roy et des anciens barons du royaume (par Anselme de Sainte-Marie Augustin Déchaussé 1625-1694)
- La Biographie d'Imbert, de La Platière de Bourdillon, Maréchal de France. Comte de la Platière. Galerie universelle des hommes qui se sont illustrés dans l'empire des lettres depuis le siècle de Léon X jusqu'à nos jours, des grands ministres et hommes d'état les plus distingués... chez Bailly ; 1787
- Le Dictionnaire de biographie française sous la direction de M. Prévost et Roman d'Amat
- François de Scepeaux, seigneur de Vieilleville, comte de Durtal et maréchal de France (1510-1571) qui relate dans ses mémoires un entretien avec les maréchaux de Brissac et de Bourdillon (1563)
- La bataille de St Quentin vu par les espagnols
- La rencontre avec Ambroise Paré