Hubert Gignoux
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Hubert Gignoux, né le 13 février 1915 à Lyon et décédé le 26 février 2008 à Paris, est un metteur en scène et comédien français, parmi les pionniers de la décentralisation théâtrale.
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[modifier] Biographie
Étudiant en droit et en sciences politiques, il intègre entre 1932 à 1939, les Comédiens routiers et le Théâtre de l'Oncle Sébastien, de Léon Chancerel, disciple de Copeau, inspiré du scoutisme et des mouvements de le jeunesse chrétienne. Il parcoure avec eux la France pour présenter des spectacles, jusqu'à ce que la guerre éclate. Fait prisonnier lors du conflit, il reste comédien et met en scène théâtre et marionnettes en captivité.
À son retour, en 1945, il monte des spectacles de marionnettes avant de fonder avec Henri Cordreaux en 1947 la Compagnie des marionnettes des Champs-Elysées. Également nommé instructeur national d'art dramatique en 1945, il organise des stages de formation pour théâtre amateur, lors desquels il rencontre Guy Parigot et sa troupe des Jeunes comédiens de Rennes, primés au concours des Jeunes compagnies. Avec eux, il créé le Centre dramatique de l'Ouest à Rennes en 1949, qu'ils inaugurent en montant Un chapeau de paille d'Italie de Labiche.
Il devient l'une des chevilles ouvrières de la décentralisation théâtrale conçue par Jeanne Laurent. Sa mission du théâtre public en région est pour lui « de présenter d'abord un répertoire de qualité dans des villes qui, depuis plusieurs décennies, étaient privées de bon théâtre, de former un public pour Molière et Shakespeare comme pour Pirandello et Tchekhov, de faire de chaque région un foyer artistique vivant auquel participent largement des éléments locaux et de former de jeunes talents qui, venant de la province, lui apportent un sang neuf et la chance d'un renouveau théâtral »[1]..
En 1957, il prend la direction du Centre dramatique de l'Est qui déménage de Colmar à Strasbourg, au sein du nouveau Théâtre de Comédie, inauguré le 1er octobre 1957 par sa mise en scène de Hamlet[1].
Dans la capitale alsacienne, il monte Lebesque (L'Amour parmi nous, 1957-58), Shakespeare (Hamlet, 1957-58), Dürrenmatt (Romulus le Grand, 1958-59 ; La Visite de la vieille dame, 1960-61 et 1967-68 ; Le Mariage de Monsieur Mississipi, 1961-62 ; Les Physiciens, 1964-65), Hugo (Mille francs de récompense, 1960-61), Claudel (L'Échange, 1959-60 ; Le Soulier de satin, 1965-66), Corneille (Horace , 1962-63), Labiche (Les Chemins de fer, 1962-63), Eugene O'Neill (Le Singe velu, 1963-64), Feydeau (Dormez je le veux, 1965-66), Zavattini, (Comment naît un scénario de cinéma, 1965-66), Kipphardt (Joël Brand, histoire d'une affaire, 1966-67), Molière (L'École des femmes, 1966-67), et Sartre (Nekrassov, 1968-69). Sous son impulsion et grâce à l'appui d'André Malraux, le centre dramatique de l'Est devient Théâtre national de Strasbourg en 1968.
Abandonnant la direction théâtrale en 1971 en dénonçant la faiblesse et l'irrégularité des subventions publiques, il redevient comédien. Il joue dans Les Camisards, et intègre la Comédie-Française comme pensionnaire entre 1983 à 1986. Il y joue Georges Talbot dans Marie Stuart, Dubois dans Le Misanthrope, Sénèque dans La Mort de Sénèque et Hermocrate dans Le Triomphe de l’Amour[2].
Metteur en scène des auteurs classiques et contemporains, il est également découvreur de talents. En 1970, il accueille Bernard-Marie Koltès comme étudiant à l'École supérieure d'art dramatique de Strasbourg. En septembre 1997[3], il lit sur les ondes de France Culture la pièce Onysos le furieux de Laurent Gaudé, que celui-ci lui avait envoyé, lui permettant d'être éditer par Actes Sud en 1999 et joué au TNS en 2000[4].
En 1984, sortent ses mémoires, Histoire d'une famille théâtrale. Il a fait plusieurs apparitions au cinéma sous la direction de Mnouchkine, Rohmer, Resnais ou Allio, et à la télévision (Messieurs les jurés, Les Cinq dernières minutes…).
[modifier] Honneurs
- Prix du Syndicat de la critique pour La Visite de la vieille dame (1961)
- Molière d'honneur (2000)
- Commandeur des Arts et Lettres
- Commandeur de la Légion d'honneur
L'une des deux salles du Théâtre national de Strasbourg porte son nom.
[modifier] Notes et références
- ↑ a b « Strasbourg : décès d'Hubert Gignoux, premier directeur du TNS », lalsace.fr, 27 février 2008
- ↑ « Hubert Gignoux » par Muriel Mayette , site de la Comédie française
- ↑ [pdf] Brochure de présentation de Laurent Gaudé, Actes Sud, 2005
- ↑ Laurence Liban, « L'épreuve des planches », L'Express, 1er mars 2004
[modifier] Sources
- Biographie sur le site internet du Théâtre national de Strasbourg par Evelyne Ertel, d'après Michel Corvin, Le Dictionnaire encyclopédique du Théâtre, Paris, Larousse, 2001
- « Hubert Gignoux », Le Monde 2 mars 2008
[modifier] Bibliographie
- Hubert Gignoux, Histoire d'une famille théâtrale, Édition de l'Aire / ANRAT, 1993
- Hubert Gignoux, Un rire : essai d'histoire subjective de la comédie, L'Harmattan, 2001