Hoenheim
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Hoenheim | |
Pays | France |
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Région | Alsace |
Département | Bas-Rhin |
Arrondissement | Strasbourg-Campagne |
Canton | Bischheim |
Code Insee | 67204 |
Code postal | 67800 |
Maire Mandat en cours |
Vincent DEBES 2008-2014 |
Intercommunalité | CUS |
Latitude Longitude |
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Altitude | 133 m (mini) – 151 m (maxi) |
Superficie | 3,42 km² |
Population sans doubles comptes |
10 726 hab. (1999) |
Densité | 3136 hab./km² |
Hoenheim (en alsacien Héne) est une commune française, située dans le département du Bas-Rhin et la région Alsace.
Sommaire |
[modifier] Blason
"D'or aux trois corbeaux de sable posés deux et un".
Les trois corbeaux noirs proviennent de la légende du moine Benoît de Nursie, père de la règle monastique des bénédictins. Saint Benoît vécut retiré dans une grotte inhospitalière et partagea sa nourriture d'ermite avec un corbeau qui venait chaque jour lui rendre visite. Un prêtre jaloux lui envoya du pain empoisonné. Il le donna au corbeau en lui disant de le jeter dans un lieu inaccessible aux hommes.
Le corbeau était alors symbole de serviabilité, d'intelligence et de fidélité.
Le blason:
http://www.ngw.nl/int/fra/h/images/hoenheim.jpg
[modifier] Géographie
Hoenheim se situe à 5 km au nord de Strasbourg. Les communes voisines de Hoenheim sont (du Nord au Sud) : Reichstett (canton de Mundolsheim) , Souffelweyersheim (canton de Mundolsheim) , Niederhausbergen (canton de Mundolsheim), La Wantzenau (canton de Brumath), Strasbourg (quartier de la Robertsau), Bischheim, Schiltigheim. Au milieu du banc communal se trouvent une enclave de Bischheim et une enclave de Schiltigheim. Hoenheim fait partie de la Communauté urbaine de Strasbourg (CUS).
Hoenheim est situé sur la rivière l'Ill et le Canal de la Marne au Rhin.
Le centre historique se situe sur une déclivité, partant d'un plateau à 143,76 m et donnant sur le ried de l'Ill situé à 135 m en moyenne. Hoenheim doit son nom à ce centre historique, car les premières mention indiquent Hohenheim, autrement dit "domicile sur les hauteurs".
[modifier] Histoire
Des vestiges et constats relevés sur le terrain attestent de l'existence d'un petit groupe d'habitations sur le territoire de Hoenheim dès l'âge de la pierre polie.
La première mention du nom Hoenheim date de 742.
A la fin du IXe siècle, le village de Hoenheim apparaît comme propriété du monastère Bénédictin de Honau créé par les neveux de Sainte Odile (sainte patronne de l'Alsace).
Sous le Saint Empire romain germanique, Hoenheim devint propriété de l'évêché de Strasbourg qui attribue ses terres tantôt à des chevaliers, tantôt à des communautés religieuses.
Vers la mi-XIVe siècle l'évêché fit don du fief de Hoenheim à des chevaliers.
1350, première mention écrite de la chapelle Saint-Jean dédiée à Saint Jean-Baptiste.
Durant la guerre de Cent Ans, Hoenheim, comme de nombreux villages, dut subir le passage des "Écorcheurs" qui tentèrent de prendre, sans succès, Strasbourg.
En passant par diverses familles nobles, le fief revient finalement à la famille des Uttenheim de Ramstein en 1457.
Au XVIe siècle, les seigneurs d'Uttenheim, écœurés par les frasques du clergé de l'époque, rejoignent le Réforme et avec eux les habitants de Hoenheim.
Lors de la guerre de Trente Ans, Hoenheim, comme Bischheim, furent victime des exactions des deux camps. En 1649, après le traité de Westphalie, mettant fin à la guerre, la majorité de l'Alsace revient à la France catholique.
En 1676 le dernier seigneur d'Uttenheim s'éteint sans descendance. Une querelle de succession aboutit en 1681 à la victoire de la famille des Rathamhausen de Stein sur les chanoines du grand chapitre de Strasbourg.
En 1681 la ville libre impériale de Strasbourg est assiégée par les troupes du roi de France et doit se rendre.
En 1689, la branche aînée des Rathamhausen s'éteint et le fief de Hoenheim revient au grand chapitre de Strasbourg. L'évêque de Strasbourg le fieffa le 21 mai 1691 au marquis de Chamlay, maréchal général des logis des camps et des armées de France.
En 1719 le maréchal de Chamlay meurt sans descendance. L'évêque de Strasbourg, le cardinal de Rohan (Armand Gaston Maximilien de Rohan), transmet le fief à la famille Klinglin qui avait la pleine confiance des autorités royales et locales.
Le prêteur royal François Joseph de Klinglin (il s'intitulait avec fierté : François Joseph de Klinglin, Baron de Hattstatt, Seigneur d'Illkirch et de Graffenstaden, d'Oberbergheim, de Bilzheim, Zillisheim, Munwiller et autres lieux, Conseiller d'état et Prêteur royal à Strasbourg) qui convoitait Illkirch et Graffenstaden depuis longtemps, arrivait à ses fins en 1735 en échangeant Hoenheim, fief de sa famille, contre les deux villages. Avec une impudence sans pareille, il volait et lésait aussi bien la ville de Strasbourg que les deux communes.
Le 4 mars 1790, Hoenheim est rattaché au nouveau district de Strasbourg lors de la formation des Départements français. La même année, sur proposition de Schiltigheim, intervint le partage du ried, jusqu'alors pâturage public commun à Souffelweyersheim, Hoenheim, Bischheim, Adelshoffen et Schiltigheim. Partage qui conduit, entre autre, à la création d'une enclave de Bischheim et d'une enclave de Schiltigheim au milieu du territoire de Hoenheim.
Le 2 octobre 1791, tous les biens des Klinglin et religieux sont confisqués par la commune et revendu aux habitants.
En 1792, les émigrés, alliés avec les Austro-Prussiens débutent les hostilités pour reprendre le pouvoir en France. D'octobre à décembre 1793, les combats entre les troupes de la République Française et des Austro-Prussiens se stabilisent sur un front Hoenheim - Griesheim-sur-Souffel - Dingsheim avant que les troupes Austro-Prussiennes ne soient repoussées hors de l'Alsace en janvier 1794.
En 1793, la commune de Hoenheim est rattachée au canton de Hausbergen.
Le 17 février 1800, Hoenheim est rattaché au nouvel arrondissement de Strasbourg.
En 1813, la campagne de Russie de Napoléon se termine en catastrophe, il parvient difficilement à rejoindre la France, mais les troupes de la coalition le suivent. En janvier 1814, les troupes françaises se replient à Strasbourg devant les attaques des cosaques qui s'installent à Hoenheim, Bischheim et Schiltigheim. Puis, Napoléon, battu, fut banni à l'île d'Elbe.
Cependant son évasion entraîna le retour des troupes coalisées qui venaient juste de se retirer. Suite à la défaite de Waterloo, le Général Jean Rapp, ayant eu vent d'intentions d'annexion de l'Alsace, se rangea sous les ordres de Louis XVIII et continua à se battre sur la Souffel, aux portes de Hoenheim. Les 28 et 29 juin 1815 se déroula la bataille de Souffelweyersheim-Hoenheim voyant la victoire des troupes de la coalisation, Strasbourg fut prise le 9 juillet.
1852 fut l'année de l'inauguration de deux nouvelles voies de communication passant par le territoire de Hoenheim (mais en dehors du village à l'époque). La première est le canal de la Marne au Rhin qui relie Vitry-le-François à Strasbourg. La seconde est la ligne de chemin de fer Paris-Strasbourg.
Le 19 juillet 1870 débuta la Guerre franco-allemande de 1870-1871. Le 7 août, au lendemain de la bataille de Frœschwiller-Wœrth, les troupes Allemandes arrivent à Hoenheim. Les troupes s'installèrent à Reichstett et commencèrent le siège de Strasbourg le 12 août, charge aux habitants des alentours de pourvoir à l'approvisionnement des troupes. Le 27 septembre, Strasbourg, incendié par les bombardements continus, se rend. Le traité de Francfort, signé le 10 mai 1871 met fin à la guerre, parmi les conditions la France doit céder les trois départements de l'Alsace-Moselle, conservant uniquement le Territoire de Belfort.
Entre 1871 et 1919, Hoenheim est rattaché au "Kreises Straßburg (Land)".
En 1875 ouverture des ateliers ferroviaires de Bischheim sur une superficie de 30 ha, dont 10 à Hoenheim. ces ateliers sont situés sur la nouvelle ligne ferroviaire reliant Strasbourg à Lauterbourg.
Le 5 avril 1877, est fondée la « Strassburger Pferdereisenbahngeselshafft » (« Compagnie Strasbourgeoise de Chemin de Fer Hippomobile ») qui commande la construction des deux premières lignes de tramway de Strasbourg, les lignes Kléber-Pont du Rhin et Kléber-Hoenheim.
Le chantier du tramway débute Route du Rhin, le 26 mars 1878. Le 14 octobre 1878, le premier tramway fait le trajet place Kléber - Hoenheim [1].
Le 19 juin 1879, le premier titulaire de la paroisse catholique de Hoenheim fut nommé dans la toute nouvelle église de Hoenheim. Jusqu'alors Hoenheim dépendait de la paroisse de Bischheim qui partageait de plus l'église de Bischheim avec le culte protestant.
En 1906 la gare de triage de Hausbergen est inaugurée. Elle s'étend sur le territoire de plusieurs communes dont Hoenheim.
En 1907, le curé de Hoenheim, Dionysius Will, est élu au Reichstag sous l'étiquette de progressiste, il avait le soutien des socialistes.
En 1908, les lignes de tramway se voient attribuer un numéro, ainsi la ligne de Hoenheim (Hoenheim - Bischheim - Schiltigheim - Rue de la Haute Montée - Koenigshoffen - Wolfisheim - Breuschwickersheim) pris le nom de ligne numéro 7.
La Première Guerre mondiale ne fit pas de dégâts matériels dans la commune, mais entraîna la mort de nombreux hommes au front. Le traité de Versailles de 1919, comprend entre autres clauses, la restitution de l'Alsace-Lorraine à la France. Le 28 juin 1919 le canton Bischheim - Hoenheim est rattaché au nouvel arrondissement de Strasbourg-Campagne.
Une réorganisation des lignes de tramway à lieu en 1937, avec la jonction de lignes en vu d’obtenir un utilisation plus rationnelle du personnel et du matériel roulant, ainsi apparût la ligne 4/14 : Hoenheim-Neuhof (jonction des lignes 4 Gare-Place Kléber-Neudorf Est-Neuhof et 5 Bischheim-Place Kléber-Neudorf Est).
Le 2 septembre 1939, les habitants des communes en avant de la ligne Maginot sont évacués. Les habitants de Hoenheim, Bischheim et Schiltigheim sont dirigés vers la vallée de la Bruche pour rejoindre le centre de regroupement de Niederhaslach. Seul un secrétaire de mairie et quelques pompiers restent sur place. Le 3 septembre 1939 le Royaume-Uni, l'Australie, la Nouvelle-Zélande et la France déclarent la guerre à l'Allemagne. Le 9 septembre un deuxième voyage attend les habitants évacués, cette fois ci destination le Sud de la France. Les habitants de Hoenheim sont répartis dans 5 communes de Haute-Vienne qu'ils ne quitteront qu'en août 1940 pour retourner en Alsace annexée de fait par les Allemands. Sous l'occupation Nazie, Hoenheim est rattaché administrativement au Grand-Strasbourg. Les 27 mai, 11 août et 25 septembre 1944, bombardement par les Alliers de Strasbourg et de ses faubourgs : usines Junkers à la Meinau, ateliers ferroviaires de Bischheim et gare de triage de Hausbergen. Le 23 novembre Strasbourg est libéré par la 2e DB du Général Leclerc, qui laisse aux FFI locaux le soin de libérer les faubourgs. En janvier 1945, la Bataille des Ardennes entraine un redéploiement des troupes Alliées et une offensive Allemande sur le Nord de l'Alsace. Le Général De Gaulle refuse l'ordre américain d'évacuer Strasbourg et les troupes françaises finissent par repousser l'offensive Allemande qui était arrivée jusqu'à Offendorf. Cependant Hoenheim et ses alentours restèrent sous le feu des batteries allemandes jusqu'en avril 1945.
Le 1er mai 1960 fut le jour du dernier trajet du tramway de Strasbourg, laissant place aux bus (ligne Neuhof - Reichstett 4/14/24).
Une loi de 1966 créa la Communauté Urbaine de Strasbourg et y intégra Hoenheim.
En 1969, l'effondrement de la façade de la chapelle Saint-Jean oblige la paroisse protestante, qui y animait de temps en temps un office religieux, à chercher de nouveaux locaux de culte.
1970 vit l'achèvement de la construction de l'autoroute A34 Metz - Strasbourg, plus tard absorbée par l'A4 reliant Paris à Strasbourg, longeant le triage de Hausbergen.
En 1978, la paroisse protestante de Hoenheim inaugure son église. La paroisse protestante laisse la chapelle Saint-Jean, rénovée, à l'usage des chrétiens de rite orthodoxe roumain.
Suite à une nouvelle politique du transport, un nouveau tramway fut construit sur la Communauté urbaine de Strasbourg durant les années 1990, la deuxième ligne (ligne B) fut achevée en 2001 avec un terminus à Hoenheim au niveau de la "gare" de Hoenheim sur la ligne Strasbourg-Lauterbourg.
[modifier] Administration
Liste des maires successifs | ||||
Période | Identité | Parti | Qualité | |
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2008 | 2014 | Vincent Debes | ||
1995 | 2008 | André Schneider | RPR puis UMP | Député - Maire |
1983 | 1995 | Henri Waldert | ||
1971 | 1983 | André Debes | ||
1959 | 1971 | Joseph Bouchesèche | ||
1945 | 1959 | Emile Grussenmeyer | ||
1945 | Joseph Wolff | |||
Devenu un quartier du "Gross Strasburg" lors de l'annexion Nazie de l'Alsace | ||||
1928 | 1940 | Joseph Wolff | ||
1910 | 1928 | Joseph Neiner | ||
1900 | 1910 | Aloyse Leppert | ||
1896 | 1900 | Michel Ludmanndert | ||
1889 | 1896 | Michel Kustner | ||
1881 | 1889 | Jean Schaub | ||
1877 | 1881 | J-Georges Schladenhauffen | ||
1872 | 1877 | Jean Schaub | ||
1852 | 1872 | Michel Waltz | ||
1848 | 1852 | Xavier Koehl | ||
1837 | 1848 | Erhard Heintz | ||
1835 | 1837 | Michel Koehl | ||
1831 | 1835 | Michel Kistner | ||
1825 | 1831 | Joseph Schmitt | ||
1815 | 1825 | Georges Diebold | ||
1799 | 1815 | Michel Ziemmer | ||
1793(?) | 1799 | Jean Stahl | ||
1790 | 1793(?) | Jean Schladenhauffen | Maire (France)
précédemment Écoutète |
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La mairie se substitue en 1790 à l'office d'écouvinage (Écoutète). |
[modifier] Démographie
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Graphique d'évolution de la population, 1794-1999
[modifier] Lieux et monuments
- La chapelle Saint-Jean, située à côté de l'hôtel de ville, dont les fondations datent du XIIe siècle.
Sa tour carrée à trois étages, percée au dernier étage d'ouïes germinées, abrite le chœur orienté selon la coutume vers l'Est. Malheureusement l'effondrement de la façade en 1969 à nécessité une reconstruction entière du batiment. - La maison située au 21 rue de la République, face à la rue du Maréchal Leclerc, non loin de la Chapelle Saint-Jean.
Cette belle demeure à pan de bois aurait été construite vers 1735-1740 pour Moïse BLUM, qui avait le titre de "Préposé Général à la nation juive en Alsace". Elle abrite en son sein un mikvé (bain rituel juif) et un escalier à balustres, classés (depuis 1987) tout comme le sont les façades et la toiture à mansarde.
La restauration de l'édifice a débuté fin 1989 et a duré plus de dix mois. Le 19 décembre 1990, un restaurant russe "Igor" y a vu le jour avant de céder la place à "Kim Long", un restaurant asiatique, puis à une librairie "Caractères" en mai 2005, fermée en février 2008. - Le terminus du tramway (inauguration : 2001) (architecte : Zaha Hadid)
[modifier] Bibliographie
- Jean-Pierre ZEDER, Aspects de ... HOENHEIM autrefois .1., Edition OBERLIN, 1987, 96 p. (ISBN 2-85369-060-1) ;
- Jean-Pierre ZEDER, Aspects de ... HOENHEIM autrefois .2., Edition OBERLIN, 1989, 96 p.(ISBN 2-85369-094-6) ;
- Jean-Pierre ZEDER, HOENHEIM, L'Habitat autrefois, Edité par la ville de Hoenheim, 1993, 48 p.(ISBN 2-9507798-0-6) ;
- Pierre MEYER, L'émaillerie alsacienne de Strasbourg-HOENHEIM, 1923-1992, Edition Les Petites Vagues, 2001, 175 p.(ISBN 2-9513-2157-0) [2]
- Möïse GINSBURGER, "Histoire de la communauté israélite de Bischheim au Saum", publiée à l'occasion du centenaire de la synagogue, Strasbourg, imprimerie du "Nouveau Journal", 1937.
- Pierre-Yves TOUATI (CNRS), "Le registre de circoncisions de Moshé et Shimon BLUM, de Bischheim (1816-1870)", Revue de Etudes Juives CXLII, (1-2), janv-juin 1983, pp. 109-131.