Hanami
Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Le hanami (花見 ; littéralement, « regarder les fleurs ») est la coutume traditionnelle japonaise d’apprécier la beauté des fleurs, principalement les fleurs de cerisier (sakura). À partir de fin mars ou début avril, les sakura (桜) entrent en pleine floraison partout dans le Japon. De nos jours, le hanami se résume souvent à profiter de cette saison pour pique-niquer, discuter, chanter sous les cerisiers en fleur. Cette coutume est au printemps ce que momijigari (紅葉狩り) est à l'automne.
Au Japon, il existe aussi une forme de hanami concernant les abricotiers (japonais, ume), précédent celui des cerisiers du Japon. Si les cerisiers du Japon sont plus populaires pour les hanami, particulièrement chez les jeunes (il s'agit d'un prétexte pour boire de l'alcool entre amis), les personnes plus âgées préfèrent l'atmosphère des hanami de l'ume.
[modifier] Histoire
La pratique du hanami est vieille de plusieurs siècles. On considère que la coutume aurait commencé durant la période Nara (710-784) à l’époque où la dynastie chinoise Tang a fortement influencé le Japon, entre autre en apportant la coutume d’apprécier les fleurs. Cependant, c’était les fleurs d’ume (梅, prune) que les gens admiraient à cette époque, et ce n’est que durant la période Heian que les sakura ont commencé à attirer plus d’attention. Depuis cette époque, dans le tanka (短歌) et le haïku (俳句), le mot fleur est très fortement lié au sakura.
Les sakura étaient à l’origine employés comme annonciateur de la saison de plantation du riz. Les gens croyant à l’existence de dieux à l’intérieur des arbres faisaient des offres aux pieds des sakura. Ensuite, ils participaient à l’offrande en buvant du saké (酒).
L’empereur Saga (嵯峨天皇), qui a donné son nom à la région de Sagano, et qui vécut à la période Heian, a adapté cette coutume et en a fait des fêtes de « contemplation des fleurs » avec du saké et des mets, sous les branches des cerisiers en fleur dans la cour impériale à Kyōto. Des poésies étaient écrites, louant les fleurs sensibles, qui étaient vues comme une métaphore de la vie elle-même, lumineuse et belle, mais passagère et éphémère. Ceci serait le début de la coutume des hanami.
La coutume a été à l’origine limitée à l’élite de la cour impériale, mais s’est rapidement répandue à la société des samouraïs et à partir de la période Edo aux gens du peuple. Sous les arbres de sakura, ils prenaient un repas et buvaient le saké dans l’allégresse.
Les Japonais appellent ceci, non pas "Hana-mi" mais "O-Hana-mi", rajoutant devant un "O" de politesse très présent dans la langue japonaise.
[modifier] De nos jours
De nos jours, la coutume existe toujours. Durant la période de floraison des cerisiers, les Japonais partent pique-niquer en famille ou entre amis sous ces arbres. Les moments les plus appréciés sont l’apparition des premières fleurs (開花, kaika) que guettent les photographes et la période de pic de floraison (満開, mankai).
Durant les émissions de météo à la télévision, la progression de l’éclosion est représentée. Cette ligne de front (桜前線, sakurazensen) permet de connaître le moment où les cerisiers éclosent. Elle part de Okinawa (au sud) et remonte jusqu’à Hokkaido en l’espace d’un mois.
À Kyôto, dans la région de Sagano, nommée en l'honneur de l'empereur fondateur de la tradition, on peut voir plusieurs centaines de sakura à Arashiyama et plusieurs milliers de Japonais s'adonnant aux hanami.