Guillaume du Bartas
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Guillaume de Saluste[1], seigneur du Bartas[2] ou plus simplement Guillaume du Bartas (né en (1544 à Monfort, près d’Auch, Gers – mort le 28 août 1590 à Mauvezin) est un écrivain et poète français du XVIe siècle, qui était très en faveur auprès des lecteurs du XVIIe.
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[modifier] Biographie
Guillaume du Bartas, fils de François de Salluste et de Bertrande de Broqueville, dans la bastide de Monfort, descendant d’une famille de commerçants enrichis, étudia le droit à Toulouse, participa aux Jeux floraux de cette ville et remporta la "Violette" en 1565, année où son père achète le château Du Bartas. 1565. À la mort de son père en 1566, le poète devient Sieur du Bartas. Il se marie en 1570 avec Catherine de Manas dont il aura quatre filles.
Ses premiers essais poétiques avaient été couronnés aux Jeux floraux de Toulouse en 1565. La reine de Navarre, Jeanne d’Albret, commande à ce fidèle de la cour le sujet de son premier grand poème épique, « La Judith », qui ne parut qu’après la mort de la souveraine dans le recueil intitulé la Muse chrétienne (1574).
Ecuyer tranchant du roi de Navarre (1576), il est chargé de plusieurs missions diplomatiques. En 1584, le roi de Navarre se rend au château du Bartas. Le 1er janvier 1585, Du Bartas devient gentihomme ordinaire du roi.
En 1587, il part en ambassade auprès de Jacques VI d'Écosse, qui l’admire et a traduit un de ses poèmes.
Il est surtout connu pour son poème encyclopédique « La Sepmaine (La Semaine) » (1578), œuvre inspirée par la Bible, qui fut traduite en plusieurs langues : anglais, néerlandais, italien, latin, etc. et influença des poètes de l’importance de Milton en Angleterre, Joost van den Vondel en Hollande, et semble-t-il le Tasse en Italie ; il eut même une admiratrice en Amérique en la personne d’Anne Bradstreet.
En 1584 fut publiée La Seconde Semaine (les deux premiers Jours seulement), œuvre inachevée, qui prolongeait la Première Semaine : après la « Création du Monde », c’était l'Enfance du Monde ». En 1585 est publiée à Paris La Semaine accompagnée d’un copieux commentaire du juriste catholique, protégé du duc de Lorraine, Pantaléon Thévenin. Le pasteur protestant Simon Goulart avait déjà publié un commentaire de l’œuvre (1581, chez Jacques Chouet, à Genève), commentaire qui fut souvent réimprimé et augmenté au fil des années. En 1589, Goulart publie un nouveau commentaire pour La Seconde Semaine.
Après la mort du poète, le roi d’Écosse Jacques VI fait paraître à Édimbourg, en 1591, la traduction d’un de ses poèmes qu’avait faite Du Bartas : La Lépanthe du roi d’Écosse, célébrant la fameuse victoire remportée sur les Turcs en 1571. D’autre part, plusieurs parties inédites de l[La Seconde Semaine]] paraissent, à titre posthume, jusqu’en 1603 (sans mener plus loin que le Quatrième Jour).
Le succès de Du Bartas fut fabuleux pendant une cinquantaine d’années, il rayonna sur l’Europe, on compte plus d’une centaine d’éditions de ses œuvres, des dizaines de traduction, et puis sa renommée s’écroula : son style comme le contenu de son œuvre ne correspondait plus aux temps nouveaux.
[modifier] Notes
[modifier] Citations
- « Tout art s’apprend par art, la seule poésie est un pur don céleste » (Guillaume du Bartas, L’Uranie)
- « Une maison sans jeunes enfants est comme un jardin sans fleurs » (Guillaume du Bartas, 1588)
- « La seve de la jeunesse est une douce caresse dont la tentation sans cesse me presse. »
- « Les jeux floraux, de ma vie le faite / Ne seraient pas si je devais les refaire. » (Guillaume du Bartas, s'adressant a Saint Amant, a propos de sa victoire aux Jeux Floraux)
[modifier] Éloge de la lune (extrait)
- « Ô le second honneur des célestes chandelles,
- Assuré calendrier des fastes éternelles,
- Princesse de la mer, flambeau guide-passant,
- Conduit-somme, aime-paix, que dirais-je, ô croissant,
- De ton front inconstant, qui fait que je balance
- Tantôt ça tantôt là d’une vaine inconstance,
- Si par l’oeil toutefois l’humain entendement
- De corps tant éloigné peut faire jugement,
- J’estime que ton corps est rond comme une bale,
- Dont la superficie en tous lieux presque égale
- Comme un miroir poli, or dessus or dessous,
- Rejette la clarté du soleil, ton époux.
- Car comme la grandeur du mari rend illustre
- La femme de bas lieu, tout de même le lustre
- Du chaleureux Titan éclaircit de ses rais
- Ton front, qui de soi-même est sombrement épais.
- Or cela ne se fait toujours de même sorte,
- Ains d’autant que ton char plus vitement t’emporte
- Que celui du soleil, diversement tu luis
- Selon que plus ou moins ses approches tu fuis.
- C’est pourquoi chaque mois, quand une noce heureuse
- Rallume dans vos corps une ardeur amoureuse,
- Et que, pour t’embrasser, des étoiles le roi
- Plein d’un bouillant désir, raye à plomb dessus toi,
- Ton demi rond, qui voit des mortels la demeure,
- Suivant son naturel, du tout sombre demeure. »
- (Guillaume du Bartas, La Première Sepmaine ou Création du monde) (1578)
[modifier] Bibliographie
[modifier] Œuvres
- La Sepmaine (1581), éd. Yvonne Bellenger, Paris, STFM, 4e éd. 1994.
- La Seconde Semaine (1584), éd. Y. Bellenger et alii, Paris, STFM, 2 vol., 1991-1992.
- Les Suites de la Seconde Semaine, éd. Y. Bellenger, Paris, STFM, 1994.
- La Judith, éd. André Baïche, Toulouse, Public. de la Fac. des Lettres, 1970.
[modifier] Études
- Du Bartas, poète encyclopédique du XVIe siècle, Colloque de Pau (mars 1986), James Dauphiné éd., Lyon, La Manufacture, 1988.
- "Du Bartas 1590-1990", Mont-de-Marsan, Editions InterUniversitaires, 1992.
- Du Bartas et ses divines Semaines, Yvonne Bellenger, Paris, Sedes, 1993.
- Du Bartas Yvonne Bellenger et Jean-Claude Ternaux, Paris-Rome, Memini, collection « Bibliographie des écrivains français », n° 12, 1998.
- Du Bartas, L'écuyer à double tranchant Thomas Pollock et Lechy Elbernon, Paris, NRF, 1984